Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 -Docteur Millot, on va parler ce matin des cancers ORL,
00:04 qui sont méconnus du grand public
00:06 et parfois de certains professionnels de santé même.
00:09 -Oui, qui sont...
00:10 En fait, hier, dans Le Monde,
00:13 Sabrina Lebar, qui est présidente d'une association corps-assaut,
00:17 qui est une association de patients,
00:19 et le président du comité d'éthique de l'Institut Gussav-Roussi
00:24 veulent lancer un appel, mettre des choses en place
00:27 pour que ces cancers soient connus, mieux connus,
00:31 du grand public et des professionnels de santé.
00:33 Et ils ont tout à fait raison, et chapeau à eux,
00:37 d'avoir écrit cette tribune et de lancer cet appel.
00:42 Parce qu'en fait, ces cancers...
00:44 Quand on dit cancers ORL, on parle des cancers qui vont de la tête,
00:47 si vous voulez, à là.
00:49 Ça peut être les glandes salivaires, ça peut être la langue,
00:51 ça peut être le palais, ça peut être les fausses nasales,
00:54 ça peut être les cordes vocales, le larynx, le pharynx, tout ça.
00:57 -J'allais dire cerveau exclu ?
00:59 -Non, ça, c'est autre chose.
01:01 Et donc, ces cancers ORL, en fait,
01:04 ils ont en commun d'être diagnostiqués tardivement.
01:09 Alors que s'ils étaient diagnostiqués tôt,
01:12 on pourrait en guérir 90 %.
01:16 Et en plus, ils ont comme autre caractéristique,
01:20 quand on les diagnostique souvent tard,
01:23 après, pour les traiter, c'est compliqué,
01:25 et ça va laisser des séquelles,
01:27 ça va avoir des répercussions terribles,
01:29 des répercussions sur des fonctions incroyables,
01:32 enfin, incroyables, vitales,
01:34 sur la respiration, quand vous avez un cancer du larynx,
01:37 c'est très compliqué, sur la respiration,
01:40 sur la voix, quand vous avez une tumeur des cordes vocales
01:43 ou d'ailleurs, quand on vous coupe la moitié de la langue
01:47 parce que vous avez une tumeur sur la langue,
01:49 pour marcher, pour communiquer avec l'autre,
01:52 avec Sabrina Lebars, la présidente de l'association,
01:56 alors qu'elle était enceinte de son premier enfant,
01:58 toute jeune, a été dépistée d'un cancer ORL,
02:04 et elle a été opérée avec des cicatrices sur le visage,
02:08 des traces sur le visage visibles.
02:10 Vous voyez, ça a des répercussions terribles,
02:12 des répercussions physiques, des répercussions psychologiques,
02:15 et donc, il faut vraiment tout faire
02:18 pour arriver à les dépister tôt.
02:20 Or, les signes sont, paraissent des signes banals,
02:24 ça va être, je vous en ai mis quelques-uns,
02:27 des signes que tout le monde peut ressentir,
02:30 un petit mal de gorge, une voix enrouée.
02:33 Je vous rassure tout de suite, ces signes,
02:35 c'est la règle du 1 pour 3,
02:37 un de ces signes qui va durer trois semaines.
02:39 Il ne faut pas que tous ceux qui ont un petit peu mal à la gorge, etc.
02:43 - On y pense, oui, effectivement.
02:44 - Mais quand vous présentez un de ces signes,
02:46 et je vais les répéter, mal de gorge, enrouement,
02:49 difficulté à avaler, une narine bouchée,
02:52 deux jours, ce n'est pas grave, trois jours, ce n'est pas grave,
02:54 mais trois semaines, il n'y a aucune raison
02:56 d'avoir une narine bouchée pendant trois semaines.
02:58 Des aftres, tout le monde en a eu, tout le monde en a,
03:00 donc ne commencez pas à devenir hypochondriaque.
03:02 Il faut que ces symptômes durent trois semaines,
03:04 mais surtout, douleur de la langue, grosseur dans le cou,
03:08 après, il y a saignement du nez, etc.
03:10 Je ne les ai pas tous mis, mais vous voyez,
03:12 des petits signes comme ça, qui paraissent totalement anodins.
03:15 - Tout le monde anormal.
03:16 - Voilà, et puis, c'est des signes que tout le monde a eu,
03:18 mais quand ça dure trois semaines, il faut absolument consulter.
03:22 Je le répète, 90 % de ces cancers, s'ils sont pris tôt, vont guérir.
03:28 Or, on a 16 000 cancers ORL dépistés chaque année.
03:33 Alors, c'est plus fréquent chez les hommes.
03:35 Quels sont les facteurs de risque principaux ?
03:37 Alcool, tabac et les virus, le fameux virus papillomavirus
03:42 dont on a beaucoup parlé.
03:43 Alors, ce qui pourra peut-être faire un peu diminuer les chiffres,
03:46 c'est qu'on a lancé cette année une campagne de vaccination
03:49 dès la cinquième pour les collégiens contre ce virus.
03:53 Mais il faut en parler, il faut expliquer aux gens.
03:56 Il faudrait que tout le monde sache que quand on présente
03:59 un de ces symptômes qui dure plus de trois semaines,
04:01 il faut absolument consulter.
04:03 Ça devrait être dit partout, ça devrait être expliqué partout.
04:06 Les médecins généralistes devraient en parler régulièrement à leurs patients.
04:09 C'est une superbe initiative de cette présidente de l'association
04:14 avec le président du comité d'éthique de l'Institut Gustave Roussy.
04:17 Il faut absolument qu'on améliore cette situation.
04:20 Je vous le dis, ces cancers qui ont des répercussions terribles
04:24 et qui peuvent toucher...
04:25 Alors, l'âge moyen, c'est de 50 à 64 ans, donc déjà jeune,
04:29 mais il y a des jeunes encore plus jeunes qui sont touchés.
04:32 De 20 ans, 25 ans, 30 ans.
04:34 Cette jeune femme, la présidente de l'association,
04:36 elle était enceinte de son premier enfant quand ça lui est arrivé.
04:40 Donc voilà, il faut absolument en parler.
04:43 Les facteurs de risque, il y en a sûrement d'autres.
04:46 Là, j'ai mis les principaux.
04:47 Regardez, vous avez l'association, vous pouvez aller regarder,
04:51 écouter tous ces témoignages et voir ce qu'il y a à faire.
04:54 Il faut que les choses s'améliorent, pour qu'on améliore le diagnostic
04:57 qu'il devienne de plus en plus précoce.
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