L'Heure des Pros Week-End (Émission du 19/11/2023)

  • l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
Transcript
00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans l'heure des pros.
00:03 Nous sommes ensemble pendant une heure avec les invités qui sont là pour m'accompagner.
00:06 Aujourd'hui, Elisabeth Lévy, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Directrice de la rédaction de Causeur, Amine Elbaïe, bonjour.
00:11 Bonjour.
00:12 Juriste en droit public, Georges Fenech, bonjour.
00:14 Bonjour.
00:15 Ancien magistrat et Raphaël Stainville, bonjour.
00:17 Bonjour.
00:18 Journaliste au JDD, évidemment on commence les débats dans un instant,
00:20 mais tout de suite le point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:23 Bonjour Isabelle.
00:24 Bonjour Élodie, bonjour à tous.
00:26 À Nanterre, la mère de Naël appelle à un rassemblement à 15h, place Nelson Mandela.
00:31 Cette mobilisation intervient après la libération mercredi du policier
00:35 auteur du tir mortel sur son fils lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier.
00:40 La mort de l'adolescent de 17 ans avait soulevé une vague de colère et de violence dans le pays au début de l'été.
00:46 Les États-Unis travaillent dur pour parvenir à un accord entre Israël et le Ramas
00:50 en vue de libérer des otages et marquer une pause dans les combats.
00:53 Cependant, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche
00:57 a démenti une information du Washington Post.
01:00 Aucun accord prévoyant des libérations d'otages contre une pause de 5 jours dans les combats n'a été conclu.
01:06 Et puis la couronne de Miss Universe décerner à Cheynis Palacios,
01:10 une première victoire pour le Nicaragua à ce concours.
01:13 Déception en revanche pour la candidate française.
01:15 Diane Laird n'a pas été retenue parmi les 20 finalistes.
01:18 Cette 72e édition s'est tenue au Salvador
01:21 et incluée pour la première fois des mères de famille et deux candidates transgenres.
01:26 Merci beaucoup Isabelle.
01:31 On vous retrouve dans une demi-heure pour un prochain point sur l'actualité.
01:34 Le premier thème de nos débats du jour, justement, vous l'entendiez.
01:37 Pendant le journal, la maire de Nahel a appelé un rassemblement ce dimanche à Nanterre,
01:41 quelques jours après la libération du policier auteur de ce tir mortel.
01:45 Un nouveau rassemblement donc, plus de 4 mois après la vague de violence
01:49 et les émeutes qui avaient embrasé plusieurs villes de France,
01:51 une de nos équipes s'est rendue justement sur place à Nanterre
01:54 pour voir l'état d'esprit des habitants.
01:56 Regardez ce reportage, il est signé Jean-Laurent Constantini et Sarah Varni.
01:59 La ville de Nanterre et sa place Nelson Mandela
02:05 se préparent à un nouveau rassemblement en mémoire du jeune Nahel.
02:09 Si certains commerces et bâtiments publics préfèrent se protéger,
02:12 la plupart des habitants rencontrés, eux, ne sont pas inquiets.
02:16 Je participe toujours moi pour marcher et pas solidarité.
02:20 Je pense que le temps a fait son effet et que les cas sont un peu plus apaisés,
02:23 même si bien sûr, il y a encore certainement de la rancœur de la part des populations
02:28 vis-à-vis de la défiance, également vis-à-vis de la police.
02:31 Il y a une pression qui est réellement redescendue.
02:34 Maintenant, il est toujours important, à mon avis, de militer pour la mémoire,
02:39 pour garder ce qui s'est passé aussi en mémoire.
02:42 Le sentiment dominant dans ma perspective, c'est l'inquiétude.
02:46 Vous connaissez le quartier, vous avez vu comment il a été détruit
02:49 à partir du lendemain de l'assassinat de Nahel
02:53 et à quel point nous sommes dans un endroit
02:57 qui peut être considéré comme potentiellement explosif.
03:01 En juin dernier, la mort du jeune homme avait soulevé une vague de colère et de violence
03:05 qui a frappé plusieurs villes de France pendant plusieurs nuits,
03:08 marquées par des scènes de pillages, d'incendies et de violences urbaines.
03:11 Après plus de 4 mois de détention provisoire,
03:14 le policier auteur du tir mortel et mis en examen pour homicide involontaire
03:18 a été remis en liberté sous contrôle judiciaire
03:21 avec l'interdiction de se rendre à Nanterre ou de porter une arme.
03:25 - Elisabeth Lévy, je vous voyais réagir pendant le reportage
03:28 et quand on entendait notamment les habitants de Nanterre parler...
03:31 - J'ai réagi au mot "assassinat", comme vous le savez
03:34 et comme le confirmera notre cher ex-magistrat,
03:37 ex-beaucoup de choses d'ailleurs.
03:39 - Merci.
03:41 - Mais député, vous n'avez pas été que magistrat.
03:43 - Il fallait le voir comme un compliment.
03:45 - Oui, c'était un compliment.
03:47 - Je ne suis pas qu'un ex.
03:49 - Non, vous êtes un futur, un présent.
03:51 Comme le confirmera Georges, "assassinat", ça veut dire préméditation.
03:54 Donc, si vous voulez, c'est accuser un policier d'avoir pris son arme
03:58 et d'avoir voulu tuer le jeune Nahel, ce qui est évidemment insensé.
04:02 Mais si c'est ça, alors évidemment, si c'est une marche pour la mémoire de Nahel,
04:08 très bien, mais comment vous dire, je n'y crois qu'à moitié,
04:12 je crains que ce soit encore l'occasion de développer un récit,
04:15 une vérité parallèle qui n'a rien à voir avec la vérité,
04:18 qui est qu'en France, la police tue, comme le disent...
04:22 - Et raciste.
04:24 - Et raciste, elle tue, elle fait ça, elle fait des cartons, en quelque sorte,
04:28 et c'est évidemment un discours totalement mensonger.
04:31 Ce qui m'inquiète beaucoup, c'est que, comme vous le savez,
04:34 le comité Adama a été défait par la justice, enfin, ça a mis longtemps,
04:40 mais finalement, s'il vous plaît, il n'y a pas de procès,
04:43 les gendarmes ont été parfaitement innocentés,
04:47 et donc ils recyclent leurs énergies maintenant
04:51 en prenant en main d'autres victimes, en essayant de...
04:55 Et donc, je crains que ce soit plutôt ça qu'une belle marche pour la mémoire.
04:59 - C'est vrai, Raphaël St-Mille, quand on entend dire
05:01 "c'est une marche pour la mémoire", c'est important de se rappeler ce qui s'est passé,
05:04 on est en droit de douter, est-ce que c'est juste en hommage à ce jeune homme,
05:07 ou est-ce qu'il y a quelque chose de plus politique, évidemment, derrière ?
05:10 - Je pense que ce que disait Elisabeth, sur notamment l'emprise,
05:14 la mainmise du comité Adama Traoré sur la famille de Nahel,
05:19 est essentiel, parce qu'on le voit, quelle que soit la décision du justice,
05:23 finalement, ils vont la contester tant qu'elle ne vient pas corroborer
05:30 à soi leur discours victimaire.
05:33 Donc, notamment, s'agissant de l'affaire Adama Traoré,
05:37 effectivement, tous les gendarmes ont été lavés de tout soupçon.
05:44 En revanche, le comité Adama Traoré continue à contester cette vérité judiciaire,
05:51 et il en est exactement de même dans le cas de l'affaire de Nahel,
05:55 où les mêmes ressorts, les mêmes mécanismes se mettent en place,
05:59 contestant absolument chaque décision de justice.
06:02 En l'occurrence, le fait que le policier incriminé ait pu être libéré de prison
06:09 suffit à les mettre dans la rue et crier "justice" pour eux.
06:14 Et ça, honnêtement, c'est insupportable.
06:15 Et on voit quelque chose qui est en train de déraper totalement.
06:18 - C'est vrai, Georges Fenech, qu'on voit aussi le contexte
06:20 dans lequel s'inscrit ce rassemblement.
06:22 La mère de Nahel, qui s'exprimait sur les réseaux sociaux
06:25 quand on lui parle de ce policier qui est remis en liberté sous contrôle judiciaire,
06:28 elle dit, je la cite, "c'est une véritable injustice".
06:31 Elle explique, a-t-on le droit de tuer un enfant pour un refus d'obtempérer ?
06:34 La réponse est non.
06:35 Évidemment, le contexte nous indique aussi pourquoi cette marche a lieu
06:37 et quel est un peu le mot d'ordre qui se cache derrière.
06:40 - Oui, si vous voulez, la douleur d'une mère,
06:42 je crois que personne ne peut dire quoi que ce soit dessus.
06:46 Après, il y a la question du traitement judiciaire de cette affaire.
06:51 Alors évidemment, il ne s'agit pas d'un assassinat.
06:53 C'est un citoyen qui s'exprime,
06:55 il n'est pas nécessairement au fait de toutes les nuances.
06:58 - Ce n'est pas un assassinat, c'est un autre habitant.
07:00 - C'est un autre habitant.
07:01 Mais enfin bon, toujours est-il que la justice s'est montrée particulièrement ferme
07:07 en prononçant un mandat de dépôt contre ce policier
07:10 qui n'était pas venu le matin en sortant avec son arme pour abattre le jeune Nahel.
07:14 On ne peut pas revenir sur les circonstances.
07:16 C'est à la justice à établir les circonstances.
07:19 Elle est allée au bout des quatre mois de détention provisoire.
07:22 C'est un délai qui est légal, quatre mois.
07:24 Au bout de quatre mois, il faut prendre une nouvelle décision.
07:27 Est-ce qu'on lève le mandat de dépôt
07:29 ou est-ce qu'on le prolonge de quatre mois supplémentaires ?
07:32 Le juge d'instruction a estimé qu'il n'avait plus de nécessité
07:36 de le garder en détention provisoire.
07:38 C'est-à-dire qu'il avait déjà confronté, il a tous les éléments en main.
07:42 Donc ça ne veut pas dire acquittement ou relax.
07:45 Ça veut dire, je n'ai plus pour les besoins de mon instruction
07:48 nécessité de garder ce policier qui a des garanties de représentation
07:52 en détention provisoire.
07:53 Après, il faut laisser la justice continuer à faire son enquête
07:56 et nous verrons bien au bout.
07:58 Et ça a été rappelé dans l'affaire d'Amat Raouet,
08:01 il y a eu un non-lieu contre les gendarmes.
08:04 Ici, personne ne peut le dire.
08:05 L'issue de cette instruction est entre les mains du juge d'instruction
08:08 et du parquet compétent.
08:10 – Mais puis-je vous poser une question ?
08:12 Est-ce que dans le traitement qui a déjà été appliqué maintenant,
08:15 vous savez que les policiers trouvent ces quatre mois déjà très sévères,
08:18 quelle est votre appréciation au vu de ce qu'on sait de ce genre d'affaires ?
08:22 Est-ce que c'était déjà sévère ces quatre mois de détention ?
08:26 – Oui, moi ça m'a… j'ai partagé, j'ai compris parfaitement
08:29 l'émotion des policiers, y compris les déclarations,
08:33 souvenez-vous, du directeur général de la police nationale
08:37 qui s'était élevé contre cette décision de mandat de dépôt
08:40 avec le soutien de M. Darmanin, ce qui était quand même unique,
08:43 c'était une contestation d'une décision de justice quand même.
08:45 – Et du préfet de police de Paris.
08:46 – Et du préfet de police de Paris, Laurent Nunez par exemple.
08:49 Il y a eu corps, esprit de corps, mais on peut le comprendre
08:52 parce qu'encore une fois, il faut voir le contexte
08:54 dans lequel évolue la police aujourd'hui, c'est-à-dire des refus d'obtempérer,
08:57 il y en a à toutes les 20 minutes, il y a des policiers alors où on parle
09:00 qui ont été gravement blessés, qui sont handicapés
09:03 parce que la voiture leur a touché, on a encore vu la semaine dernière
09:07 un policier qui s'est fait traîner sur 20 mètres avec une voiture
09:10 et l'auteur qui a été condamné par la justice à tondre une pelouse,
09:15 20 heures de travail d'intérêt général.
09:17 – C'est vraiment dur.
09:18 – Donc moi je comprends l'émotion des policiers,
09:21 est-ce qu'ils doivent faire le sacrifice de leur vie toujours ?
09:24 Ou faire respecter la loi, on sait que la force légitime appartient à la police.
09:29 Mais encore une fois, les circonstances, l'application de la loi de 2017
09:33 sur l'usage des armes, c'est à la justice à faire toute la lumière
09:36 et cette marche qui vient d'une merve, on peut le comprendre,
09:39 mais il ne faut pas la politiser et revenir à ces slogans,
09:42 la police tue, la violence policière, là c'est purement politique,
09:46 idéologisé et totalement à côté d'une réalité.
09:49 – Est-ce qu'il y aura des insoumis ? Est-ce qu'ils ont annoncé leur présence ?
09:52 – C'est pas la réponse à 15h pour l'instant, on n'a pas vu.
09:55 Mais effectivement Amine Elbaye, le risque c'est de nouveau cette politisation
09:59 de partir de se dire il faut honorer la mémoire de Nahel,
10:02 comme le disait l'habitant qui a été interrogé dans ce sujet,
10:05 mais on voit bien que derrière il y a des choses plus profondes
10:08 avec aussi une volonté sans doute de raviver un petit peu cette colère
10:11 qu'on entend beaucoup moins, évidemment qu'il y a 4 mois et heureusement.
10:14 – Oui bien sûr, ce matin je ressens la douleur de la mère de Nahel,
10:17 une mère c'est une mère, c'est pas une vache qui avait lait, c'est une maman.
10:22 J'entends la souffrance de la mère de Nahel,
10:24 mais il y a au-delà de cette souffrance en réalité une instrumentalisation politique,
10:28 il y a des considérations politiques à prendre en compte à travers cette marche,
10:32 on l'a vu à travers ce collectif traoré, un gang de 6 enfants
10:39 qui ont tous plus ou moins connu la prison ou la garde à vue,
10:42 qui ont tous eu affaire à la police,
10:44 qui ont tous sali l'image des habitants des quartiers populaires.
10:47 En réalité ce qui est en train de se passer aujourd'hui sous le silence,
10:51 sous le silence médiatique à part CNews,
10:53 sous le silence de nos responsables politiques,
10:55 c'est que des pans entiers du territoire, des quartiers populaires
10:58 sont en train d'échapper, échapper au contrôle de la République.
11:02 Cette manifestation qui aura lieu cet après-midi à Nanterre,
11:06 c'est une manifestation anti-France, c'est une manifestation anti-flic,
11:10 il faut le dire, qui ne représente pas la majorité des habitants
11:13 des quartiers populaires qui eux demandent plus de police,
11:15 demandent plus de sécurité.
11:17 Et j'ai envie de vous dire aujourd'hui, si on en est là,
11:21 si le pays a été mis à feu et à sang par des caïds, par des émeutiers,
11:26 c'est parce qu'en fait nous payons 30 ans,
11:28 30 ans de renoncement face à une immigration incontrôlée,
11:32 une immigration clandestine bien sûr, mais aussi une immigration légale
11:35 qui est en train de devenir, et c'est un enfant d'immigré
11:39 je vous le dis ce matin, une diaspora sous le contrôle direct de leur pays.
11:43 Allez demander à ces enfants dans les quartiers populaires
11:45 s'ils aiment la France, ils vous diront d'abord qu'ils sont soit algériens,
11:48 qu'ils sont soit marocains, soit tunisiens,
11:50 et qu'ils sont d'abord attachés aux règles coutumières de leur pays
11:53 et qu'ils ne partagent en rien le sentiment d'être français.
11:55 C'est ça qui est en train de se passer aujourd'hui,
11:57 et ce qui se passe par ailleurs c'est que la France connaît
12:01 un déclin démographique extrêmement important,
12:03 et que dans 30 ans, ces mêmes personnes qui manifestent aujourd'hui
12:07 contre des policiers vont venir demain, ces mêmes personnes qui d'ailleurs
12:10 réclament plus de subventions, font du racket, du chantage
12:13 auprès des élus locaux qui demandent plus de subventions,
12:15 plus de moyens pour la rénovation urbaine, vont venir devant vous dans 30 ans
12:18 et vont réclamer la reconnaissance d'un territoire autonome
12:21 à l'intermède du territoire de France.
12:23 Un dernier mot rapide, Elisabeth, on va changer de sujet.
12:26 Juste pour ajouter à ce que disait Amine, c'est toujours important de le préciser,
12:29 que cet état d'esprit a été infusé dans une grande partie de la jeunesse immigrée,
12:34 non seulement par un certain nombre de leurs représentants,
12:39 mais aussi par une très grande partie de nos élites.
12:43 Rappelez-vous, les Français sont un pays de salauds, de racistes,
12:47 de petits blancs dégueulasses, et ça c'est un discours,
12:51 un espèce de ronronnement, que des voix autorisées,
12:55 notamment médiatiques, ont aigrené pendant des années et des années,
12:59 et évidemment maintenant on leur a dit "vous êtes des victimes,
13:02 vous êtes des méchants français", pour donner aux gens envie de devenir français,
13:07 ce n'est pas terrible.
13:08 On va changer de sujet, comme je vous le disais,
13:10 parce que la grande mosquée de Strasbourg propose à ses fidèles
13:12 un enseignement de l'islam modéré.
13:14 Les cours sont assurés par des imams ayant un ancrage dans les valeurs de la République,
13:18 c'est ce qu'expliquent notamment les dirigeants strasbourgeois,
13:21 et c'est aussi une façon de lutter contre les imams autreux ou proclamés
13:24 qui envahissent notamment les réseaux sociaux ou Internet.
13:26 Regardez ce reportage, il est signé Jean-Michel Decaze.
13:31 Samedi, une vingtaine d'élèves viennent suivre les cours
13:34 de la grande mosquée de Strasbourg.
13:36 Ces étudiants ou jeunes salariés apprennent l'islam de tradition sunnite malikite,
13:42 un islam considéré comme le plus adapté au contexte laïque.
13:46 On appelle ça l'islam du juste milieu, c'est-à-dire qu'on a une vie en société,
13:51 on a une vie professionnelle, on a une vie sociale,
13:54 mais aussi on a une vie religieuse.
13:56 Des imams bien formés religieusement, mais aussi qui ont un ancrage
14:02 dans les valeurs de la République pour qu'ils puissent adapter
14:05 leurs discours au contexte national.
14:07 Il a en français, qu'est-ce que c'est ? C'est Dieu, c'est la divinité.
14:11 Pour les dirigeants de la grande mosquée de Strasbourg,
14:14 il s'agit aussi de lutter contre les imams autoproclamés
14:18 qui prospèrent sur les réseaux sociaux.
14:20 Les professeurs qu'on a, c'est des profs,
14:22 c'est des professeurs qui ont étudié auprès d'autres professeurs,
14:24 qui ont étudié auprès d'autres professeurs jusqu'à une chaîne assez longue.
14:27 Du coup, c'est sur ce qui a de moins en moins de gère.
14:29 L'institut Islamika, organisme privé, proposera l'année prochaine
14:33 un cursus de formation des imams.
14:35 En 2024, la loi sur le séparatisme interdira en France les imams détachés.
14:42 Raphaël, c'est un bonnes initiatives ou finalement bien peu
14:47 par rapport à justement tous ces imams qui sont sur internet ?
14:50 Est-ce que ça change vraiment quelque chose ?
14:52 Moi, ça me fait penser à l'histoire, au parcours de l'imam Chegoui,
14:57 il se présente comme un imam modéré.
14:59 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, être imam modéré en France,
15:03 c'est contesté par un certain nombre de musulmans
15:07 qui considèrent que justement cet imam est modérément musulman
15:10 et donc à ce titre, il encourt un certain nombre de menaces,
15:14 il est obligé d'être protégé.
15:16 Donc, est-ce que cette formation à Strasbourg va conduire finalement
15:21 à une inflation de mise sous surveillance de ces imams dits modérés
15:27 parce qu'ils prêcheront un imam qui n'est pas conforme
15:31 à ce que la plupart, enfin un grand nombre de musulmans veulent entendre ?
15:37 Honnêtement, je n'en sais rien.
15:38 Je ne sais pas si c'est... Je suis ravi que ça puisse exister,
15:43 que cette espèce d'islam du milieu, du juste milieu,
15:47 comme on pouvait l'entendre.
15:50 Mais je crains que la réalité et notamment le poids
15:54 de cette minorité extrêmement active n'empêche cet islam
16:02 d'éclore véritablement.
16:05 Justement.
16:06 Pardon, pardon.
16:07 C'est aux pouvoirs publics, je pense, à soutenir cette initiative.
16:13 On ne va pas rendre les armes, je veux dire en termes religieux,
16:18 devant des minorités radicalisées.
16:21 Donc ce genre d'initiative, il faut évidemment la soutenir.
16:25 Ça se passe à Strasbourg.
16:26 Strasbourg, c'est un peu particulier.
16:28 Vous le savez, dans l'Est, le Concordat, etc.
16:30 Mais je pense qu'il faut développer ce genre d'initiative
16:34 de façon à ce qu'on soit en mesure de mettre en fin terme
16:40 aux imams détachés ou dits également imams consulaires,
16:44 c'est-à-dire qui nous sont envoyés par l'étranger.
16:47 La Turquie et d'autres pays.
16:49 Qui les rémunèrent, qui les forment.
16:53 Ils ne sont pas toujours au fait, ne serait-ce que de notre langue
16:56 ou même de nos valeurs républicaines.
16:58 Donc comment ne pas se réjouir d'une telle initiative
17:01 qu'il faut évidemment, me semble-t-il, encourager
17:04 et ne pas avoir une attitude défaitiste en disant
17:07 c'est la minorité qui va l'emporter.
17:10 Je pense que cet islam-là, qui est quand même, rappelons-le,
17:13 la deuxième religion de France, qui doit infuser et gagner
17:17 sur l'islamisme radicalisé qui est à l'origine de tous nos maux,
17:21 de séparatismes, etc.
17:23 - J'ai l'impression que vous n'êtes pas d'accord, Elisabeth.
17:25 - Je ne suis pas d'accord avec le diagnostic de mes amis
17:27 dont je ne sais pas s'il est inspiré par leur bonne volonté
17:30 de voir les choses, je veux dire, plutôt positivement,
17:34 sur la minorité.
17:35 Cette idée qu'il y a une toute petite minorité,
17:38 si vous voulez, et que la grande masse, la grande majorité
17:41 du monde musulman français est tout à fait étrangère à cela.
17:44 Si c'était vrai, il n'y aurait pas eu besoin de voter une loi
17:47 contre le séparatisme, qui n'a d'ailleurs rien donné,
17:50 mais si vous voulez, c'est bien que le diagnostic
17:52 qui a été fait, y compris par un président
17:54 qui n'a pas toujours les yeux grands ouverts sur ces sujets,
17:57 si vous voulez, c'est qu'il n'y a pas une petite minorité,
18:00 il y a une imprégnation islamiste d'une partie de la jeunesse
18:04 qui malheureusement, d'après les sondages,
18:06 est probablement la moitié de la jeunesse.
18:08 Et ensemble de la population musulmane,
18:10 les sondages et les études assez sérieuses montrent
18:13 que cette imprégnation est à 30%.
18:15 Donc on ne parle pas de petite minorité,
18:18 on parle en tous les cas de groupes, pardon,
18:21 qui sont en plus, qui exercent une pression,
18:25 y compris physique, par leur présence sur les filles notamment,
18:29 et donc ça c'est pour le diagnostic.
18:31 Et par ailleurs, je me rappelle,
18:33 et c'est pour ça que je suis plutôt,
18:35 je trouve ça plutôt très bien qu'on le fasse,
18:36 mais il faut aller beaucoup plus loin,
18:38 je me rappelle un papier qui était paru dans le monde après Charlie,
18:40 après l'attentat de Charlie, où tout le monde,
18:42 tout d'un coup, enfin pas tout le monde,
18:44 mais un certain nombre de gens,
18:46 semblaient découvrir ce qu'on disait depuis des années,
18:48 "Ah bon, il y a des séparatistes, des islamistes chez nous
18:50 qui n'aiment pas la France ?"
18:52 Bon, il y avait eu un papier sur les cours
18:54 à la mosquée de Paris pour les imams,
18:56 et c'était supposé déjà être des imams modérés.
18:58 Et là, c'était un festival de complotisme,
19:01 de "oui, cet attentat de Charlie, on n'est pas très sûrs",
19:04 "oui, il y avait Israël qui était dans la boucle,
19:06 on ne savait pas bien pourquoi".
19:08 C'est-à-dire qu'en réalité, si vous voulez,
19:10 ce qu'on voyait à la mosquée de Paris,
19:12 c'est quand même la grande institution,
19:14 d'ailleurs plutôt contrôlée par l'Algérie,
19:16 là, Georges a raison, il y a un véritable problème.
19:19 Donc oui, évidemment qu'il faudrait former des imams,
19:22 mais le combat, à mon avis, le véritable combat,
19:25 il ne se passe pas au niveau des imams,
19:27 je ne sais pas ce qu'on peut faire pour tous ces autoproclamés
19:30 des réseaux sociaux qui jouent un très grand rôle,
19:32 mais en revanche, ce qu'il faut faire,
19:34 c'est mener un combat directement,
19:36 si vous voulez, un combat pour les esprits,
19:38 pour les lumières, chez les musulmans,
19:41 dans notre population musulmane.
19:43 Et ce combat ne peut être mené pas seulement par des imams,
19:46 mais ce n'est pas l'essentiel,
19:48 il doit être mené par tout le monde
19:50 et par tous les musulmans qui ne veulent pas de cela,
19:53 qui existent bien sûr,
19:55 et qui sont probablement quand même la majorité,
19:57 mais pas l'immense majorité.
19:59 - Amine Elbaïe ?
20:01 - Bien évidemment qu'il faut encourager cet islam des lumières.
20:04 Cet islam des lumières, en réalité,
20:06 il vous est déjà dicté par l'histoire.
20:08 La deuxième mosquée de France,
20:11 reconnue par la République, c'était sous Charles Pasqua,
20:14 - La deuxième mosquée ?
20:16 - Oui, la deuxième mosquée de France se trouve à Roubaix,
20:18 c'est la mosquée Souna,
20:19 qui était gérée à l'époque par nos compatriotes harkis,
20:21 qui se sont battus pour la France, qui prient Allah,
20:23 et qui ont été tués avec l'amour que nous portons tous
20:25 pour le drapeau tricolore.
20:27 La République a accepté par renoncement
20:29 une immigration à contrôler,
20:31 elle a accepté de voir s'installer dans les mosquées
20:34 le salafisme, le discours des frères musulmans,
20:37 et puis progressivement l'islam consulaire,
20:39 c'est-à-dire des pays étrangers qui viennent eux-mêmes,
20:42 et Georges Fenech l'a très bien rappelé,
20:44 payer leurs imams, et amener aussi toutes leurs sciences,
20:47 leurs savoirs, et aussi leurs regards
20:49 sur la société et sur l'Occident.
20:51 Si nous voulons effectivement permettre
20:54 à nos compatriotes musulmans de s'émanciper,
20:56 et de pouvoir effectivement faire nation,
20:58 il faut encourager, je crois, ce genre d'initiative.
21:01 Ce qui permet effectivement de réconcilier,
21:03 de prouver que les musulmans n'ont absolument rien à voir
21:08 avec l'islamisme.
21:09 Et je fais une distinction profonde, moi, en ce qui me concerne,
21:11 entre 6 millions de nos compatriotes musulmans
21:14 et l'idéologie mortifère qu'est l'islamisme.
21:17 Mais ma deuxième conviction, c'est que vous pourrez passer
21:19 toute votre journée à commenter ce que font les musulmans en France,
21:22 ça ne réglera pas le problème de base
21:25 que la société française ne veut pas regarder.
21:27 Je suis désolé de vous le dire ainsi.
21:29 Moi, quand je vais dans le pays de mes parents, en Algérie,
21:31 j'ai l'impression de voir un pays, la France,
21:34 comme une société décadente,
21:36 qui a complètement abandonné les sacrés,
21:38 qui a renoncé à 2000 ans d'histoire chrétienne,
21:40 et qui a renoncé à ce qu'elle est.
21:42 Et je crois que si vous voulez demain reconquérir
21:45 un projet de réconciliation, il faut reconquérir le sacré,
21:47 c'est-à-dire préserver la rénovation
21:50 de votre patrimoine chrétien.
21:51 Et j'avais même proposé, il y a quelques semaines,
21:53 d'inscrire dans la Constitution l'héritage culturel chrétien
21:56 pour faire en sorte que juifs, chrétiens et musulmans
21:59 puissent enfin, peut-être demain,
22:01 se retrouver autour d'un projet de société et faire nation.
22:05 - Oui, il répond, Elisabeth, rapidement.
22:06 - Très vite. Moi, je n'aime pas cette théorie
22:08 qui nous dit que tout va mal parce que nous sommes trop libéraux,
22:12 nous sommes décadents, nous avons renoncé à nos valeurs.
22:14 Pardon. Et j'entends un peu l'écho,
22:17 même si vous ne l'avez pas dit,
22:18 de ce que disait Patrick Buisson,
22:19 "Je préfère une femme voilée à une lolita en string."
22:22 Il y a une partie sur laquelle je suis d'accord.
22:26 Je déteste cette façon de vouloir effacer
22:29 l'histoire chrétienne de la France.
22:31 Je déteste cela, je déteste que le saccage
22:34 de la cathédrale de Rouen ait été si peu traité,
22:41 alors que ce qui se passe...
22:43 Mais en revanche, si vous voulez, je suis désolée,
22:45 cette idée qu'on va combattre, si vous voulez,
22:48 ces espèces d'emprises religieuses par une autre,
22:50 ça, vraiment, je trouve ça insupportable.
22:53 Non, mais c'est parce que vous vous trompez,
22:55 je suis désolé, mais vous vous trompez dans l'analyse.
22:57 Vous considérez que les musulmans sont animés
22:59 par un sentiment d'infériorité, de marginalisation
23:02 et peut-être même d'une prétendue islamophobie,
23:05 alors qu'au contraire, ils sont animés
23:06 par un sentiment de supériorité parce qu'ils regardent
23:09 l'Occident comme une société décadente
23:10 qui est en train de...
23:11 Et alors on doit faire ce qu'ils demandent.
23:12 On va marquer une petite pause, Elisabeth.
23:15 Et on se retrouve pour la deuxième partie
23:17 de l'heure des pros, à tout de suite.
23:20 De retour pour la deuxième partie de l'heure des pros.
23:23 Tout de suite, le point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
23:26 Rebonjour, Isabelle.
23:27 Au nord de la bande de Gaza, deux frappes israéliennes
23:30 ont touché hier un camp de réfugiés géré par l'ONU.
23:33 Le premier bombardement a touché à l'aube
23:35 une école qui abrite des déplacés.
23:37 La seconde frappe a atteint une maison du camp de Jabalia.
23:40 Le ramasse déplore au total plus de 80 morts,
23:43 dont 32 membres d'une même famille.
23:45 Emmanuel Macron a été éliminé par la police
23:47 en février dernier.
23:49 Emmanuel Macron a échangé hier avec l'émir du Qatar
23:52 et le président égyptien sur les négociations en cours
23:55 pour libérer les otages détenus par le ramasse à Gaza.
23:58 Le président français a rappelé qu'il s'agit
24:00 d'une priorité absolue pour la France
24:02 face au nombre de victimes civiles.
24:04 Emmanuel Macron a également réitéré la nécessité
24:07 d'une trêve immédiate devant conduire à un cessez-le-feu.
24:10 Et puis dans le reste de l'actualité,
24:12 les premières stations de ski ont ouvert leur domaine hier.
24:15 Et Val Thorens en donnait le coup d'envoi de la saison.
24:18 Ces derniers jours, des intempéries sur les Alpes du Nord
24:21 ont menacé les premières neiges.
24:23 La plupart des stations prévoient d'ouvrir courant décembre
24:26 ou pour les vacances de Noël qui s'annoncent bien remplies.
24:29 Les dates de congés coïncident cette année
24:31 dans nombre de pays européens.
24:33 Merci beaucoup Isabelle.
24:37 Avant de reprendre le fil de nos débats,
24:39 je voulais qu'on prenne des nouvelles de votre maman Amine
24:42 parce que vous vous êtes exprimée hier sur les réseaux sociaux.
24:44 Ceci, je remercie le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
24:47 pour sa réactivité visant à assurer la sécurité de ma famille.
24:50 Mais remerciement également aux policiers de Roubaix
24:52 pour leur dévouement exemplaire.
24:53 Hier matin, ma maman a été menacée et frappée
24:55 devant son domicile à Roubaix
24:57 par trois individus inconnus qui ont pris la fuite
24:59 après une courte hospitalisation.
25:00 Une plainte a été déposée ce matin au commissariat de Roubaix.
25:03 Chaque agression me rappelle le contexte de menaces
25:05 constantes pesant sur moi-même
25:07 avec des répercussions sur mes proches.
25:08 Vous lui souhaitiez un prompt rétablissement.
25:10 Et ce matin, vous y profitez aussi de votre présence
25:12 sur notre plateau pour lui adresser un petit mot.
25:15 Évidemment, on se joint à vous pour lui souhaiter
25:17 un prompt rétablissement.
25:18 Je vous remercie, Élodie.
25:19 Je souhaite évidemment à ma maman un prompt rétablissement.
25:22 Si je suis là ce matin, c'est parce que ma maman
25:24 m'a demandé d'être là.
25:25 Elle m'a demandé de continuer à prendre la parole.
25:28 Alors, est-ce qu'il y a un lien entre le contexte
25:30 de menaces constantes qui pèsent sur moi
25:32 et qui a ses répercussions sur ma famille ?
25:34 Ou est-ce une agression gratuite ?
25:35 Seule la justice aura en capacité de le déterminer.
25:38 Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
25:40 c'est devenu très dur.
25:41 Ma maman a 61 ans.
25:42 Elle a mis 6 enfants au monde.
25:44 Elle nous a élevés seule.
25:45 Et aujourd'hui, 3 individus entre 35 et 40 ans
25:49 se sont arrêtés et ont mis des coups de poing
25:53 et des coups de pied au ventre de ma maman.
25:55 Elle a été évidemment très traumatisée.
25:57 Je voudrais simplement prendre quelques instants
26:00 pour remercier le commissaire de Roubaix, Abdelkader Haroun,
26:03 pour remercier l'ensemble des policiers roubaisiens,
26:06 ainsi que le ministre de l'Intérieur,
26:08 qui personnellement a suivi ce dossier
26:11 et assure évidemment la sécurité de mes proches.
26:15 Je suis assez traumatisé par ce qui s'est passé.
26:20 C'est la raison de mon silence cette semaine.
26:24 Mais je tenais en tout cas à vous remercier
26:26 pour les pensées que vous avez pu exprimer
26:28 à ma maman et à mes proches.
26:30 Évidemment, on lui souhaite un pro-attachablissement.
26:32 La lâcheté en plus de ce genre d'agression,
26:36 où ils se mettent à trois contre une dame,
26:38 c'est vraiment...
26:40 Ce qui me frappe, c'est ça, si vous voulez.
26:43 C'est le caractère vraiment lâche, vraiment déshonorant.
26:47 C'est déshonorant.
26:48 On va reprendre maintenant le cours de nos débats,
26:51 puisque cette semaine, vous le savez peut-être,
26:53 va s'ouvrir le Salon des maires.
26:54 Et les élus ont le blues depuis les dernières élections.
26:57 Ils sont près de 1500 à avoir démissionné.
27:00 Un tiers des autres ne veulent pas se représenter
27:02 à l'augmentation des menaces, des violences,
27:04 des engagements de l'Etat.
27:06 Les élus commencent à être à bout.
27:08 Le représentant, le David Lyssenaar,
27:10 président des maires de France,
27:11 il prend la parole dans Le Parisien.
27:13 Regardez le résumé de ses propos.
27:15 Il est signé Célia Gruyère.
27:17 Les élus locaux en première ligne face aux violences.
27:21 C'est ce que dénonce le président de l'association
27:23 des maires de France, David Lyssenaar.
27:25 Les violences contre les élus ont augmenté de 32%
27:29 entre 2021 et 2022.
27:31 Au 15 octobre dernier,
27:33 le nombre d'agressions était déjà supérieur
27:35 à celui de l'année dernière.
27:37 Ça arrive à tous les maires d'être parfois bousculés,
27:39 menacés, sans compter les attaques anonymes
27:41 sur les réseaux sociaux.
27:43 En plus des agressions qu'ils subissent,
27:45 les maires constatent la hausse de la violence
27:47 directement dans leurs communes.
27:49 Les dégradations dans les communes de 5000 à 20 000 habitants
27:52 ont augmenté de 38% depuis 2017.
27:56 Des violences qui se sont exprimées
27:58 notamment pendant les émeutes de juillet.
28:00 Pour David Lyssenaar, pas de doute,
28:02 il y en aura d'autres.
28:04 Une situation qui pousse de plus en plus
28:06 de maires à la démission.
28:08 Depuis le printemps 2020, le rythme des démissions
28:10 est de 40 par mois.
28:12 Sur la décennie 2014-2024,
28:14 le rythme de démission représente le double
28:16 de celui de la décennie précédente.
28:18 Ces démissions s'expliquent aussi
28:20 par la difficulté à pouvoir agir.
28:22 David Lyssenaar attend plus d'actes
28:24 de décentralisation de la part d'Emmanuel Macron.
28:27 Georges Fenec, la colère des élus
28:29 entend ces chiffres de violences en constante augmentation.
28:32 Le gouvernement avait tenté de mettre en place
28:35 une sorte de PAC de sécurité pour les élus.
28:38 Le Sénat qui alourdit les amendes.
28:40 Est-ce que c'est suffisant ce qui a été mis en place
28:43 jusque-là pour mieux protéger les maires,
28:45 les adjoints et tous les élus ?
28:47 C'est vrai qu'il y a eu plusieurs initiatives intéressantes.
28:50 Ce PAC de protection, la protection statutaire aussi.
28:53 On prend en charge les frais occasionnés
28:56 par des plaintes, etc.
28:58 Qui prend en charge ? L'Etat ou la Commune ?
29:00 C'est l'Etat. Il y a un fonds.
29:02 J'entends parfaitement ce que dit David Lyssenaar.
29:05 Je l'ai lu, son interview ce matin dans Le Parisien.
29:08 Il souscrit totalement 40 démissions de maires par mois.
29:13 Ce sont des maires qui ont le sentiment
29:15 d'être abandonnés, qui sont aujourd'hui en première ligne
29:19 face à cette violence qu'on a constatée
29:23 notamment de manière cruelle l'été dernier.
29:27 Mais il n'y a pas que cela.
29:29 Il y a aussi une responsabilité écrasante du maire,
29:33 une responsabilité personnelle, quelquefois pénale,
29:36 alors qu'ils n'ont pas les moyens toujours
29:38 d'administrer leur Commune comme ils l'entendraient.
29:40 Vous savez qu'on a supprimé la taxe d'habitation.
29:42 Donc, ils ont des budgets qui ne sont pas extensibles.
29:46 C'est une véritable vocation, les maires.
29:50 Moi, je les connais bien. Je les rencontre très souvent.
29:52 Il va y avoir un congrès. C'est un grand moment.
29:55 On peut regretter que le président de la République, d'ailleurs,
29:57 ne s'annonce pas. C'est une tradition quand même
30:00 que le président de la République vienne.
30:02 Il y aura la première...
30:03 Il pourrait y aller mercredi pour déambuler.
30:05 On verra. Peut-être qu'il y a la première ministre qui va.
30:08 Ce sera le moment, effectivement, de reparler
30:14 de cet acte nouveau de décentralisation
30:17 que les maires attendent aussi, avec plus d'attribution.
30:20 On l'a vu, le rôle des maires pendant la crise sanitaire,
30:23 par exemple, ils étaient irremplaçables.
30:25 On était bien contents de les trouver à ce moment-là.
30:26 Bien sûr. C'est pour ça qu'il faut véritablement les protéger,
30:30 leur accorder un statut qui soit à la hauteur
30:33 de leurs responsabilités.
30:34 Et ça, Raphaël Stainville, des choses ont été mises en place.
30:36 Et pourtant, il y a quelques semaines,
30:37 Christophe Béchu a été interrogé aux questions au gouvernement
30:39 sur le ras-le-bol des maires. Il disait non,
30:41 quand on regarde les chiffres, il n'y a pas plus de démission
30:43 que lors des précédents mandats.
30:44 Or, quand on regarde ce que donne David Wissnar ce matin,
30:47 les chiffres sont en augmentation, de fait.
30:49 Les chiffres ont doublé.
30:51 Mais si je peux me permettre de compléter la réponse de Georges,
30:55 certes, il y a une violence à l'égard des élus qu'on peut mesurer.
31:00 Mais finalement, la première violence faite aux élus,
31:03 et qui explique probablement leur ras-le-bol,
31:05 et qu'un certain nombre soient aujourd'hui démissionnaires,
31:07 c'est peut-être la violence de l'État.
31:09 C'est-à-dire qu'en fait, entre les injonctions contradictoires
31:12 qui leur sont faites en permanence dans le JDD,
31:19 on revient, on a un article sur justement le désespoir de ces maires.
31:25 Et il notait notamment que ne serait-ce que le code de l'environnement
31:29 qui existe depuis 2000 a été modifié 867 fois en 20 ans.
31:34 Quand vous êtes face à cette folie administrative,
31:38 cette inflation de normes qui viennent contrarier,
31:42 empêcher finalement la simple mise en place d'une politique de la ville,
31:48 ça devient très compliqué pour les maires.
31:50 Je pense que c'est cette première violence qui rend compliqué
31:55 le travail aujourd'hui des maires,
31:57 et qui fait qu'un certain nombre d'entre eux préfèrent démissionner de leur mandat
32:02 plutôt que de le poursuivre.
32:04 - Disons que la violence de l'État, je vous comprends,
32:06 mais ce n'est quand même pas tout à fait pareil que de se faire casser la gueule.
32:09 Mais moi j'ai quand même un petit doute.
32:11 - Mais vous avez... - Pardon, je sais, je sais.
32:13 Je vous taquine, mais...
32:15 J'ai un petit doute, moi, sur cette affaire de plus de décentralisation.
32:19 Parce que les lois de décentralisation, si je ne m'abuse, commencent en 82.
32:23 D'accord ? On n'en a peut-être pas 867, mais un certain nombre.
32:26 Or, qu'a-t-on fait ?
32:28 Alors peut-être pas au niveau des communes, mais au niveau des régions, des départements, etc.
32:32 On a créé des baronnies, des rois-de-laie, des fonctionnaires en plus,
32:36 en veux-tu en voilà, des coûts supplémentaires.
32:39 Et je ne suis pas sûre qu'on ait beaucoup amélioré l'administration des territoires,
32:43 comme on dit en même temps que déambuler.
32:46 Ce sont des vrais mots qui existent vraiment.
32:48 Non, non, je sais, mais la déambulation, ça me fait marrer que maintenant ce soit le terme politique.
32:53 Et je ne suis pas sûre que ça ait vraiment amélioré les choses,
32:57 que ça ait, comme on le disait, rapproché du citoyen.
33:00 Je pense, alors c'est peut-être pas les maires qui sont en cause,
33:03 c'est peut-être plutôt, c'est peut-être pas le pouvoir des mairies,
33:06 mais je pense que tout cet empilement, région, département,
33:10 avec chacun des assemblées, chacun des représentations, chacun des bagnoles,
33:15 finalement ça nous a coûté très cher et je ne suis pas sûr que ça nous ait aidé.
33:19 Je vais vous donner la parole Amine, dans un instant je voudrais qu'on écoute aussi André Lénial,
33:23 il est vice-président justement de l'Association des maires de France,
33:25 il était l'invité de la matinale, écoutez ce qu'il disait justement sur le contexte
33:29 et les violences envers les élus.
33:31 Nous savons que les Français ont deux patries en définitive,
33:36 la France bien sûr, mais aussi leur commune.
33:38 Aujourd'hui la commune est en danger, la commune est en danger,
33:42 pas seulement parce qu'il y a ce qui vient d'être rappelé,
33:46 beaucoup d'attaques à l'égard des maires, d'attaques verbales,
33:50 mais parfois physiques malheureusement, mais aussi parce que nous sommes étouffés,
33:55 étouffés par l'État, étouffés administrativement, étouffés financièrement,
34:00 et que bien entendu ça nous met dans l'incapacité de répondre à beaucoup d'attentes de nos concitoyens.
34:05 Et à partir de là, d'alimenter, j'allais dire, la méfiance,
34:10 la méconnaissance des règles de la démocratie,
34:14 et d'entraîner des comportements qui sont de moins en moins civiques.
34:18 C'est vrai Aminel Baït qu'on voit les deux données dont on parle,
34:22 et dont parlait d'ailleurs Raphaël Stainville, à la fois évidemment la hausse des menaces
34:26 et des violences physiques, verbales évidemment qui impactent les maires,
34:29 mais aussi ce sentiment d'impuissance dans la gestion de la commune au quotidien.
34:34 Ce sentiment d'impuissance bien sûr, je crois qu'il y a une responsabilité partagée.
34:39 Il faut d'abord nommer les choses.
34:41 Camus disait "mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde".
34:46 Où ces agressions ont lieu ? Il faudrait peut-être aussi le dire,
34:49 il faudrait peut-être aussi avoir une vision territorialisée de ces agressions.
34:53 Je ne crois pas que ces agressions se déroulent pour la majeure partie
34:57 dans les campagnes de l'Aveyron ou de la Creuse,
34:59 mais dans certains quartiers populaires, malheureusement il y en a aussi,
35:02 certains quartiers populaires qu'on a arrosés d'argent public,
35:05 90 milliards d'euros au titre de la politique de la ville depuis les années 1990,
35:09 avec des associations qui viennent dans le bureau des élus
35:13 et faire le chantage à la grève, les pressions,
35:17 parfois même des pressions communautaristes en échange de subventions,
35:20 et parfois même certains élus locaux qui ont cédé,
35:22 et c'est le cas notamment à Roubaix de la gauche socialiste
35:24 qui avait tout cédé pendant 40 ans pour acheter la paix sociale
35:27 en donnant plus de subventions à des associations qui étaient incapables
35:30 de gérer un budget, à des associations qui ne rendaient même pas des comptes,
35:33 et à des associations qui achetaient la paix sociale dans les quartiers.
35:36 C'est comme ça d'ailleurs qu'on a acheté la paix sociale dans les quartiers.
35:38 Et je crois par ailleurs qu'il y a un problème beaucoup plus globalisé
35:41 qui aujourd'hui nécessite une intervention du législateur à l'échelle globale
35:46 pour ne pas différencier les territoires, qu'ils soient des territoires ruraux
35:50 ou des territoires populaires, c'est-à-dire de rétablir des peines fermes minimales.
35:55 Tu touches à un uniforme de la République, tu touches à un pompier,
35:58 un gendarme, un élu, c'est un an de prison minimum,
36:01 c'est la prison le soir même de l'agression.
36:04 Et vous allez vous heurter aux juges.
36:05 Oui, mais vous allez peut-être vous heurter…
36:07 Et au manque de places de prison.
36:08 Ah mais…
36:09 Accessoirement.
36:10 Mais les juges ne veulent pas de peine planchée.
36:12 Mais ils ne veulent pas de peine planchée, mais le juge c'est la bouge de la loi.
36:16 Et ça c'est monter de l'esprit des lois.
36:19 Ce qui signifie que le juge n'a pas le pouvoir d'interpréter
36:22 si le responsable politique reprend le pouvoir.
36:25 Et soit on partage une certaine conception du pouvoir,
36:29 c'est-à-dire la conception du général de Gaulle,
36:31 soit on renonce sur tout et on dit que la République a abdiqué face aux voyous
36:35 et face aux délinquants.
36:37 Raphaël St-Hul, quand on poursuit aussi cette réflexion,
36:39 quand on voit à la fois les maires qui ont démissionné,
36:41 ceux qui ne veulent pas se représenter, ça pose un vrai problème,
36:44 une vraie crise de leur vocation.
36:46 On ne va pas dire que maire c'est forcément une vocation,
36:47 mais avec la difficulté de, lors des prochaines élections,
36:50 où est-ce qu'on va trouver du monde et quel est le profil des personnes
36:52 qu'on va trouver quand personne ne voudra se présenter dans une commune
36:54 on n'est pas sûr d'avoir forcément la personne la plus pertinente
36:58 et qui s'engage pour de bonnes raisons.
36:59 Mais en fait, ce qui est vrai des maires,
37:02 l'est également à quasiment tous les niveaux de la politique.
37:08 On voit que finalement, face aux difficultés,
37:10 il y a un abaissement du niveau, de la qualité
37:13 de ceux qui prétendent pouvoir exercer un pouvoir.
37:17 Et c'est une vraie difficulté.
37:20 Après, vous dire quel sera le profil de ceux qui se présenteront,
37:23 je serais bien incapable,
37:25 mais aujourd'hui c'est vraiment un sacerdoce compliqué.
37:30 Vous avez des pudeurs de gazelle sur un élément quand même.
37:33 Vous pouvez nous en prier Isabelle, levez ces pudeurs.
37:37 Personne n'en parle quand même d'une chose qui est problématique.
37:40 Si vous allez être trader dans une banque,
37:42 vous allez gagner je ne sais pas combien,
37:44 être maire d'une commune, vous avez du mal si c'est une petite commune.
37:48 Franchement, il y a aussi quand même cette question de la rémunération
37:52 que je trouve…
37:53 C'est la question du statut de l'élu qu'on n'a toujours pas trouvé satisfaisant.
38:00 C'est effectivement une vocation d'être maire.
38:03 Moi, je suis toujours très admiratif de ces mères
38:06 qui consacrent tout leur temps aux préjudices de leur vie personnelle,
38:10 professionnelle, familiale, pour quelques centaines, petits milliers d'euros.
38:14 Ce n'est même pas un SMIC, il faut savoir.
38:16 C'est une indemnité, vous comprenez.
38:18 Et en plus, ils ont le sentiment, à juste titre,
38:22 de ne plus pouvoir agir, d'être dépossédés de leur rôle.
38:25 Quand on leur impose par exemple des ZFE,
38:29 vous savez les zones à faible émission,
38:31 ils ne peuvent plus rien faire.
38:34 Quand on leur impose des logements aujourd'hui,
38:37 notamment la loi SRU toujours, les 20 ou 25 % de logements sociaux,
38:41 c'est devenu impossible.
38:43 Les zones zéro artificiation des sols,
38:47 on ne peut plus construire la désertification médicale.
38:52 Donc, ils sentent véritablement qu'ils n'ont plus vraiment,
38:56 je dirais, les leviers pour exercer.
39:00 Et pourtant, comme on dit, ils sont à portée de bave.
39:03 C'est-à-dire que l'administré vient voir le maire.
39:05 Qu'est-ce que vous attendez ?
39:06 Le maire dit, mais je ne peux pas, je suis contraint par des règlements.
39:09 Ils sont contraints, mais ce sont des contraintes contradictoires.
39:12 Parce qu'entre la zéro artification et la loi SRU,
39:16 dans certaines régions de France,
39:18 c'est injouable, indémerdable pour eux de s'en sortir.
39:22 On va terminer par un sujet peut-être un peu plus léger.
39:25 Est-ce que vous savez ce qu'est la taxe Lapin ?
39:27 Oui.
39:28 Elisabeth ?
39:29 Oui, je crois qu'on l'envisage pour les médecins,
39:32 mais aussi pour les restaurateurs.
39:33 C'est une taxe contre les mal-autres.
39:35 C'est-à-dire les gens qui prennent des rendez-vous
39:38 et ne les annulent pas.
39:39 Ne dites pas tout, on a un sujet pour expliquer.
39:42 Ah bon, pardon, alors voilà, je m'arrête.
39:44 C'est une taxe contre les mal-autres, vous avez dit.
39:46 C'est très bonnet, comme vous le disiez.
39:48 C'est une taxe notamment pour avoir annulé un rendez-vous chez son médecin.
39:51 Notamment la taxe Lapin, qui veut faire sourire dans le nom,
39:54 mais qui en revanche maintenant représente un vrai fléau
39:57 pour les professionnels de santé.
39:58 Un amendement a été adopté au Sénat pour sanctionner les mauvais patients
40:01 sous forme de somme forfaitaire.
40:03 Reportage signé Antoine Durand, Laura Lestrade et Mathilde Couvillère-Fernois.
40:06 Oublie ou annulation de dernière minute.
40:10 Les excuses sont nombreuses pour poser un lapin à son médecin.
40:13 Et malheureusement pour cette professionnelle de santé,
40:16 cela représente beaucoup de consultations perdues.
40:19 Ça m'arrive à peu près deux à trois fois par journée de consultation,
40:25 qui évidemment est très désagréable.
40:27 Chaque année, 28 millions de créneaux sont gâchés.
40:30 Pour y remédier, une taxe, appelée "taxe Lapin",
40:33 a été votée au Sénat pour faire payer les personnes
40:36 qui n'honorent pas leur rendez-vous.
40:38 Une bonne idée pour certains.
40:40 Moi je suis d'accord, oui, parce qu'il faut respecter
40:43 les calendriers des professionnels.
40:45 Et je ne vois pas pourquoi on ne prend un rendez-vous
40:47 qu'on ne l'honore pas.
40:48 Je trouve que c'est une bonne idée parce que c'est vrai
40:50 que l'accès aux soins médicaux, il n'est pas forcément tout le temps facile.
40:52 Et les annulations de dernière minute, sans prévenir,
40:55 c'est peut-être un petit peu égoïste.
40:57 Ça les obligerait à réagir.
40:59 Parce que les gens, il n'y a que par le porte-monnaie souvent
41:01 qu'ils comprennent.
41:03 Pénaliser les mauvais patients, une mesure pas si efficace
41:06 selon Sophie Bouer.
41:08 Si on assure que ça soit suffisant pour responsabiliser
41:12 les gens qui font cela, évidemment on peut les blacklister.
41:17 Et de temps en temps on le fait.
41:19 La solution c'est quand même d'éduquer les gens
41:22 à prévenir s'ils ont décidé de ne pas se prendre
41:25 à leur rendez-vous.
41:27 La taxe Lapin n'a pas encore été adoptée.
41:29 Elle doit repasser devant l'Assemblée nationale.
41:31 Elle sera aussi discutée lors de la Convention nationale
41:33 des médecins.
41:35 C'est quand même fou d'arriver là à Minelle Bailly.
41:38 Et pourtant on imagine que si ces médecins,
41:40 normalement quand on va chez les médecins,
41:42 c'est quand même quand on a besoin, les gens n'y vont pas
41:44 et n'annulent pas.
41:46 C'est un service, on consomme un médecin comme on consomme
41:48 n'importe quoi.
41:50 C'est la conséquence d'un système qui a été voulu
41:52 et pensé pour rendre tout gratuit sans responsabiliser.
41:55 C'est-à-dire qu'on n'a accordé que des droits
41:57 et en contrepartie on n'a pas nécessairement
41:59 négligé des devoirs.
42:01 Moi j'ai une pensée aujourd'hui pour le tiers de Français
42:03 qui sont soignés parce qu'ils n'ont pas assez d'argent
42:05 alors que pendant ce temps nous continuons par exemple
42:07 d'accueillir des populations étrangères qui eux bénéficient
42:09 du droit à l'AME, c'est-à-dire du droit à l'aide médicale
42:11 d'État, y compris lorsque vous êtes en situation irrégulière.
42:13 C'est l'État qui prend en charge vos frais de santé.
42:15 Et puis le deuxième point c'est que
42:17 on a aussi déconsidéré la profession médicale.
42:20 Regardez là-haut cette désagression
42:22 à l'encontre des médecins,
42:24 à l'encontre des infirmiers, à l'encontre des pharmaciens.
42:26 Donc il faut aujourd'hui retrouver
42:28 en contrepartie cet esprit
42:30 de responsabilisation.
42:32 Et un dernier point, moi je propose
42:34 que pour tous les patients,
42:36 même ceux qui bénéficient de la CSS,
42:38 de l'ancienne CMU,
42:40 lorsque vous allez voir votre praticien,
42:42 lorsque vous allez voir votre médecin,
42:44 vous payez au moins un euro.
42:46 Un euro c'est un signe de responsabilisation.
42:48 C'est responsabiliser le patient face aux soignants
42:50 qui aujourd'hui s'engagent pour
42:52 protéger les Français.
42:54 - Elisabeth Lévy, rapidement.
42:56 - Moi j'ai déjà parlé, je sais qu'il reste peu de temps.
42:58 - Ah c'est gentil de regarder le compteur Elisabeth.
43:00 - Je vois que mes deux camarades n'ont pas parlé.
43:02 - Georges Fenech.
43:04 - Moi ça me paraît gadget tout ça.
43:06 - Ça paraît quoi pardon ?
43:08 - Un peu gadget.
43:10 - Mais d'ailleurs c'est un peu ce que dit la médecin qui a interrogé,
43:12 sur le côté on n'est pas bien sûr de l'effet.
43:14 - Il va falloir prouver.
43:16 Et puis vous avez peut-être un cas de force majeure
43:18 qui vous a empêché d'y aller.
43:20 - Oui, qu'est-ce qui sera une bonne excuse ?
43:22 - Il faut en revenir à du civisme,
43:24 de la citoyenneté, pas toujours massacrer
43:26 avec des taxes.
43:28 - On prend rendez-vous,
43:30 est-ce qu'il faut pénaliser maintenant ces rapports ?
43:32 - Il faut acheter le respect des fois.
43:34 - 5 euros c'est pas cher.
43:36 - Raphaël Stainville, un dernier mot pour terminer.
43:38 - Oui en fait,
43:40 juste revenir sur une idée qui est assez fausse,
43:42 c'est qu'on parle de gratuité des soins
43:44 mais il y a bien un moment
43:46 où tout le monde paye.
43:48 Donc certes,
43:50 on a le sentiment
43:52 de gratuité mais le fait est que
43:54 on abonde à un système
43:56 qui permet
43:58 de se soigner presque gratuitement,
44:02 en apparence.
44:04 - Juste un mot, le prix de la consultation
44:06 d'un médecin généraliste
44:08 qui a fait 8 ans d'études,
44:10 maintenant ça a changé,
44:12 avant c'était 7, maintenant c'est 8 ou 9,
44:14 c'est quand même 22 euros
44:16 ou quelque chose comme ça ?
44:18 - Sous de la moyenne.
44:20 - On ne le sait même pas d'ailleurs.
44:22 - On passe de la carte.
44:24 - On passe de la carte,
44:26 on a aussi des rations,
44:28 franchement c'est comme les profs.
44:30 - Merci à tous les 4 d'avoir été mes invités,
44:32 tout de suite évidemment,
44:34 vous retrouvez le grand rendez-vous
44:36 avec comme invité ce dimanche,
44:38 Manuel Vatt, l'ancien Premier ministre.

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