Loïc Grall, Directeur de la fondation Arc en Ciel, délégué régional de la FEHAP Bourgogne Franche-Comté

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00:00 L'invité du 6/9 à 8h moins le quart, nous parlons de cette proposition de loi sur le bien vieillir.
00:06 Le texte est débattu à partir d'aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
00:09 Il prévoit notamment de favoriser le maintien à domicile et d'améliorer l'accueil dans les EHPAD.
00:14 Mais bien vieillir, ça veut dire quoi pour vous ? On attend vos témoignages et vos commentaires aux 0384-2328282.
00:21 On en parle également avec notre invité. Bonjour Loïc Graal.
00:25 Oui bonjour, bonjour à tous les auditeurs.
00:27 Vous êtes le directeur de la Fondation Arc-en-Ciel et vous êtes également délégué régional de la FEAP,
00:32 c'est la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne.
00:36 Quel regard vous portez sur le bien vieillir actuellement en France ?
00:40 Alors sur le bien vieillir actuellement en France, contrasté, positif pour un certain nombre de nos concitoyens
00:47 qui ont les moyens, qui sont bien entourés, qui ont un médecin traitant.
00:51 Pour cela, je pense qu'on peut considérer qu'ils vieillissent bien, avec bien sûr les pathologies incontournables,
00:58 mais ils vieillissent bien. Et pour une autre partie de nos concitoyens qui ont moins de moyens,
01:02 qui sont peut-être moins bien entourés, beaucoup, beaucoup de difficultés.
01:05 Ça veut dire que nous ne sommes pas égaux face au vieillissement ?
01:08 Non, nous ne sommes pas égaux, non. Les inégalités sociales sont extrêmement importantes,
01:14 mais aussi l'entourage. C'est lorsqu'on accumule les faiblesses qu'on est confronté aux difficultés du système de santé.
01:23 Et le système de santé aujourd'hui, il ne vit pas bien. Il est en recul depuis plusieurs années.
01:29 Et donc évidemment, ça a des conséquences sur nos concitoyens, en particulier ceux qui vieillissent, bien sûr.
01:36 Alors bien vieillir, ça veut dire quoi ? C'est la question que l'on pose ce matin à nos auditeurs.
01:40 Et nous avons justement en ligne Daniel, une habitante de Giromanie. Bonjour Daniel.
01:46 Bonjour, bonjour tout le monde. Comment allez-vous ?
01:50 On peut donner votre âge. Vous avez 81 ans.
01:54 Ah oui, c'était tout récent.
01:58 Vous vivez chez vous ?
01:59 Oui, 81 ans.
02:00 Alors comment ça se passe, votre vie au quotidien chez vous à Giromanie ?
02:04 J'ai vraiment vu au quotidien. J'ai eu des problèmes de moumain. J'ai été appareillée dans les faculles.
02:10 J'ai été mis en hospitalisation qui n'était pas prévue l'année dernière.
02:14 Bref, je me débrouille. Je fais du chant-courage. J'ai fait mes mouvements avant de me lever.
02:24 Je fais des mouvements toujours. C'est très important. Il ne faut pas se lever très bruit. Il faut se lever doucement.
02:31 Alors votre souhait Daniel, c'est de rester le plus longtemps possible chez vous à Giromanie ?
02:37 Il vaut mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres.
02:41 Pour moi, c'est chez moi. Je gère tous mes affaires, mes comptes, tout ça.
02:47 Je fais du chant-courage. J'ai préparé mes partitions parce que je les répétais tous les mercredis.
02:52 Et puis là, je suis vraiment dans la forêt. Je vois mes chevreuils de viège, mes épureuils.
02:59 J'ai même pas apprivoisé la mer, mais ça peut s'apprivoiser.
03:04 Mais en face de moi, j'appelle les copains et on se regarde tous les deux.
03:10 Quand j'avais encore la joie d'avoir mon mari, le bonheur d'avoir mon mari, je me disais qu'est-ce que tu as répondu ?
03:15 Il faut qu'il y ait un peu de moi. Mais je suis bien ici.
03:19 Merci beaucoup Daniel pour votre appel de plusieurs commandes.
03:23 Je sais que vous êtes une auditrice très fidèle de France Belfort-Montbéliard.
03:26 Merci d'avoir rappelé Loïc Ralles, président de la Fédération Arc-en-Ciel.
03:30 Beaucoup de nos aînés, comme Daniel, souhaitent rester à domicile.
03:34 Le problème en France, c'est que le secteur des têtes à domicile est en crise. Il y a quand même un paradoxe, non ?
03:38 Oui. Le paradoxe, on l'explique aisément.
03:43 C'est la question des dépenses publiques et de la maîtrise de ces dépenses publiques.
03:48 Nous, nous faisons l'analyse très très claire.
03:53 Pour pouvoir recruter et donc pour pouvoir accompagner la perte d'autonomie de nos aînés à domicile,
04:00 il faut augmenter les rémunérations. Il faut s'éloigner du SMIC à une hauteur significative que j'identifie à peu près à hauteur de 15%.
04:08 Et ensuite, il faut que les employeurs continuent à travailler sur l'amélioration des conditions de travail, sur la formation des actrices à domicile.
04:18 C'est un des enjeux de la loi Bien Vieillir, que de donner les moyens au secteur de domicile de remplir ses missions.
04:25 France Bleu, Belfort Montbéliard, il est 8h10, nous parlons ce matin de la loi Bien Vieillir avec Loïc Ralles, délégué régional de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne.
04:34 Loïc Ralles, l'enjeu du vieillissement est très important. Il faut savoir que dans 10 ans, un Français sur 4 aura plus de 65 ans.
04:41 Il faut en tenir compte et agir dès maintenant j'imagine, non ?
04:45 Oui, c'est même un peu tard. Les chiffres démographiques, nous les connaissons depuis de très nombreuses années et notre pays a pris du retard.
04:53 C'est un véritable choc démographique que nous avons devant nous.
04:57 Une société avec une part des aînés significativement supérieure, ce ne sera plus tout à fait la même société.
05:04 L'avantage de la loi Bien Vieillir, telle qu'elle est présentée aujourd'hui, vous n'avez plus comme moi à lire le dossier de presse ce week-end, c'est une approche transversale.
05:14 Tous les ministères ou presque sont mobilisés. Donc ça c'est un élément extrêmement positif.
05:21 Il y a encore beaucoup de zones de flou dans la loi. Elle va être débattue à l'Assemblée Nationale.
05:29 Ça donnera l'occasion à nos députés de clarifier un certain nombre de choses.
05:33 Nous nous comptons sur les députés et en particulier les députés de la majorité présidentielle pour sortir d'un certain nombre de zones de flou.
05:42 Et puis dire peut-être, on l'espère, où on prend les moyens.
05:46 Parce que les moyens pour accompagner l'éveillissement sont nécessairement des moyens importants.
05:51 Sans doute de l'ordre de 1% de notre richesse nationale. C'est majeur.
05:55 Alors là, dévoilé de cette loi, c'est la mise en place d'un circuit de signalement unique des maltraitances, que ce soit en Ehpad ou à domicile. C'est important ça aussi ?
06:06 Oui, oui, oui, majeur. Alors de notre côté, opérateur privé à but non lucratif, soit en Ehpad, soit à domicile, aucune difficulté.
06:14 Nous le faisons déjà. Nous adressons des signalements aux conseils départementaux, à l'ARS. Ils sont traités.
06:23 Et puis lorsque ça peut arriver, y compris chez nous, nous les traitons. On regarde les choses en face. Donc pas de difficultés sur ce côté-là.
06:33 Et pas de tabous sur cette question ?
06:35 Non, non, non. Les maltraitances à domicile, elles sont nombreuses. Elles ne sont pas uniquement le fait de professionnels. Il y a parfois les entourages familiaux.
06:48 Les situations sont nécessairement systématiquement complexes. Il faut les analyser.
06:56 Et trouver des réponses adaptées. En tout cas, merci beaucoup Loïc Greal. Je rappelle que vous êtes le directeur de la Fondation Arc-en-Ciel et délégué régional de la FEAP.
07:05 La FEAP, c'est la Fédération des établissements hospitaliers d'aide à la personne. Merci d'avoir été en direct avec nous ce matin. Bonne journée.

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