• l’année dernière
Géraldine Naja, Directrice de la commercialisation, de l'industrialisation et de l'approvisionnement au sein de l'Agence spatiale européenne (ESA). Un parcours passionnant et très riche de plus de 30 ans d'expérience dans le secteur spatial européen à différents postes de direction et de développement stratégique.
Diplômée de l'École Polytechnique et de l'École Nationale Supérieure des Techniques Avancées (ENSTA) avec un Master en propulsion. Elle est également titulaire d'une maîtrise en sciences politiques de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po).
Elle a rejoint l'ESA en 1987 en tant qu'ingénieur des opérations de charge utile à la Direction de la Station spatiale. Elle a ensuite occupé diverses fonctions institutionnelles et programmatiques au sein de l'Agence entre 1993 et 2015, notamment comme chef du bureau de la politique spatiale, responsable des questions stratégiques et institutionnelles au sein du cabinet du directeur général de l'ESA, chef du bureau des relations avec l'UE et conseillère principale auprès du directeur des lanceurs. Elle a également été détachée de l'ESA pendant un an (2003-4) en tant que Conseillère au Cabinet du Ministre français de la Recherche et de l'Enseignement supérieur Madame Claudie Haigneré.
L'index:
I) Présentation : 1) Qui êtes-vous ? 2)Quel a été votre parcours d'étudiante ? 3) Quel a été votre parcours professionnel? 00:16
II) Avez-vous eu une rencontre particulière durant votre
parcours d'étudiante ou professionnel qui vous a influencée
pour vous orienter sur une carrière liée au spatial? 11:32
III) Pouvez-vous nous présenter l’ESA? En rappelant les aspects
historiques de l’agence tout en tenant compte du contexte de la
concurrence international avec les nouveaux lanceurs et
nouvelles agences spatiales émergentes/Startup? 14:05
IV) En quoi consiste votre métier de «Directrice de la
commercialisation, de l’industrialisation et de
l’approvisionnement de l’ESA»? 22:38
V) Quels sont les grands projets industriels développés
actuellement à l’ESA : 1) dans le domaine de l’environnement 2)
dans le domaine de l’exploration spatiale 3) dans le domaine des
startup/du New Space. 4) dans le domaine de l’océanographie 25:42
................................................................
Pour en savoir plus, Abonnez-vous à la chaîne d'Odyssée Céleste ! Cette chaîne propose des actualités scientifiques, des portraits d'ingénieurs/es, de chercheurs/es et des conférences scientifiques et techniques ouvertes à tous/tes et gratuites. Les thèmes abordés sont principalement: - l’Espace, - l’Astronomie, - la Robotique, - l’Aéronautique - la physique quantique..
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, je m'appelle Géraldine Najar
00:19 et je suis directrice de la commercialisation de l'industrie et des contrats à l'Agence spatiale européenne.
00:27 Quel a été votre parcours d'étudiante ?
00:31 Mon parcours d'étudiante, tout d'abord j'ai fait des études scientifiques,
00:38 j'ai fait une des classes préparatoires scientifiques après le bac,
00:42 et puis j'ai été reçue à Polytechnique, donc j'ai fait Polytechnique.
00:47 Et après Polytechnique, j'ai fait ce qu'on appelle une école d'application qui est l'ENSTA,
00:53 pour une spécialisation justement plutôt en génie chimique et plus spécialement propulsion fusée.
01:01 Et j'ai aussi fait Sciences Po, parce que j'ai toujours aimé l'histoire
01:08 et j'étais particulièrement intéressée par l'histoire contemporaine et la construction européenne.
01:14 J'ai eu la chance après mes études de faire un travail qui regroupait un peu ces deux aspects,
01:21 donc l'espace qui était évidemment ma passion,
01:24 mais aussi la construction européenne et de rentrer à l'Agence spatiale européenne.
01:29 Quel a été votre parcours professionnel ?
01:34 Justement, après mes études, d'abord j'avais un pré-contrat avec l'ONERA,
01:45 qui est un organisme de recherche, le grand organisme de recherche aérospatiale en France,
01:52 où j'avais fait mes stages de fin d'études.
01:55 Et en fait, je devais travailler dans la recherche et plus particulièrement la recherche
02:01 sur la combustion dans les moteurs fusées.
02:04 Et en fait, à ce moment-là, donc à la fin de mes études et où j'allais rentrer à l'ONERA,
02:10 ça a été dans le monde spatial européen, le démarrage de grands programmes,
02:16 Ariane 5, Columbus, la participation de l'Europe à la station spatiale
02:22 et le programme Hermès, qui est un programme de petites navettes spatiales.
02:25 Et donc, l'Agence spatiale européenne m'a recrutée à ce moment-là.
02:30 Et je me suis rendue compte que, autant j'étais passionnée d'espace
02:35 et d'ailleurs de lanceurs aussi, je le suis toujours,
02:39 autant je n'étais pas vraiment faite pour la recherche,
02:43 qui est, je crois, un exercice assez solitaire et qui aussi se déroulait
02:48 dans un cadre purement national.
02:50 Et moi, ça me plaisait de pouvoir voir un cadre plus large et particulièrement le cadre européen.
02:57 Donc, j'ai postulé à l'Agence spatiale européenne et j'ai démarré comme ingénieure
03:02 sur le programme de station spatiale, la contribution de l'Europe à la station spatiale Columbus.
03:08 Et là, je m'occupais d'opérations de charges utiles et du design des systèmes automatiques
03:17 et robotiques pour les opérations des charges utiles sur Columbus.
03:21 Alors, à l'époque, la station spatiale européenne, c'était du papier.
03:25 Et c'est vraiment très amusant de voir un projet qui passe du premier papier,
03:31 je dirais pas des premières esquisses, mais en tout cas, disons,
03:35 d'un état de document à progressivement quelque chose qui devient du concret.
03:41 Et puis, finalement, on voit le lancement de ce projet.
03:43 Mais quand Columbus a été lancé au début du 21e siècle, déjà, je ne travaillais plus sur ce projet.
03:50 Alors, après avoir été ingénieure sur Columbus, j'ai travaillé à ce moment-là à l'Agence spatiale européenne.
03:58 Il y a eu la mise en place d'un groupe stratégie.
04:01 Donc, j'ai participé à ce groupe stratégie et j'ai eu la responsabilité, en particulier,
04:06 des études de prospective, donc de la préparation du futur à très long terme.
04:11 Et ça, c'est aussi un sujet qui n'a jamais cessé de m'intéresser,
04:15 parce que l'espace, c'est encore un des rares domaines où on regarde à très, très long terme.
04:21 Un projet, ça peut durer 10 ans, 15 ans.
04:24 On regarde là, par exemple, je vais vous donner même un exemple.
04:28 Quand on réfléchit actuellement, en 2022, aux missions scientifiques du futur,
04:34 on regarde des missions qui se déroulent à un horizon 2050 et plus vers, par exemple,
04:40 les lunes glacées des grandes planètes géantes du système solaire ou des choses comme ça.
04:45 Donc, j'ai toujours trouvé passionnant qu'on puisse réfléchir à long terme,
04:51 avec une vision vraiment lointaine.
04:53 Et donc, j'ai fait ça pendant plusieurs années et en particulier,
04:57 j'avais la responsabilité d'un comité de prospective avec des représentants
05:02 de chaque État membre de l'Agence spatiale européenne.
05:05 On avait fait un rapport justement sur l'espace en 2050.
05:10 Et ce qui est amusant, c'est que quand j'ai repris ce rapport il y a deux ans à peu près,
05:14 je me suis rendu compte que, bon, bien sûr, il y avait des choses qu'on avait loupées,
05:18 mais il y avait pas mal de choses où on avait vu assez.
05:21 Et j'avais trouvé ça très amusant.
05:24 C'est un exercice complexe quand même.
05:26 À la fois super intéressant, motivant, mais très, très complexe.
05:33 Moi, je parle en tant que personne là, aujourd'hui, en 2022,
05:39 où tout bouge très, très rapidement et on a du mal justement à se projeter.
05:46 On a toujours beaucoup de mal à se projeter.
05:49 Et puis, de toute façon, il faut être très humble en tout cas de la prospective.
05:55 C'est-à-dire qu'on voit des tendances, mais certainement dans ce qu'on identifie,
06:00 au mieux, il y en aura une ou deux qui prendront.
06:04 Puis le reste, on aura complètement loupé des choses fondamentales.
06:08 Je vais vous donner un exemple.
06:10 À l'époque, Internet était assez balbutiement et on n'avait pas du tout anticipé
06:17 la digitalisation du spatial et à quel point, par exemple,
06:22 les satellites allaient essentiellement plus tard servir à distribuer de l'Internet.
06:27 Au début, on n'avait évidemment pas pu prévoir ça.
06:30 Après cet exercice de prospective, j'ai fait plusieurs postes,
06:34 encore à l'ESA, sur un sujet d'ailleurs qui est encore d'actualité.
06:40 J'avais la responsabilité de la mise en place d'études et de systèmes
06:45 sur l'espace au service des catastrophes.
06:48 Disons, comment éviter, comment anticiper et gérer les catastrophes naturelles
06:54 grâce aux moyens spatiaux.
06:56 Ça, c'est devenu ensuite un grand sujet, mais au départ,
06:59 c'était une petite étude d'ailleurs conjointe avec le CNES,
07:02 l'Agence spatiale française, et on avait mis en place une charte
07:05 espace et catastrophes naturelles.
07:08 Après, j'ai passé un an au cabinet de Claudie Haigneret,
07:12 qui était ministre du spatial, enfin plutôt ministre,
07:16 pas seulement du spatial, loin sans faux,
07:18 elle était ministre de la recherche et de l'enseignement supérieur.
07:21 De 2003 à 2004, j'ai passé un an à son cabinet.
07:24 C'était très intéressant de voir comment fonctionne un ministère
07:27 et comment les décisions sont prises au plus haut niveau.
07:30 C'était une expérience extrêmement enrichissante,
07:32 mais je ne m'occupais pas d'espace dans son cabinet,
07:34 je m'occupais justement de prospective et de stratégie.
07:39 Après, quand je suis revenue à l'ESA, en début 2005,
07:43 là, j'ai pris la responsabilité des relations avec l'Union européenne.
07:49 Là aussi, c'était quelque chose d'assez nouveau,
07:52 c'est-à-dire que jusqu'au tout début des années 2000,
07:56 l'Union européenne et la Commission européenne en particulier,
07:59 ne s'intéressaient assez peu au spatial ou alors seulement
08:03 comme potentiel utilisateur sur certains systèmes.
08:06 Mais très rapidement, l'Union européenne s'est rendue
08:09 compte que l'espace est un outil formidable pour la plus grande
08:12 partie de ses politiques, en particulier pour l'environnement,
08:16 mais aussi pour les communications, la recherche,
08:21 le développement, l'agriculture.
08:24 L'Union européenne avait besoin de l'outil spatial pour ses politiques.
08:29 On a mis en place un système de partenariat avec l'Union européenne
08:35 qui, ensuite, a conduit aux deux programmes phares,
08:38 que sont Galiléo, le GPS européen comme l'utilisateur,
08:42 et Copernicus, qui est un grand système de surveillance
08:45 de l'environnement par satellite.
08:47 J'ai fait ce travail de 2005 à 2013,
08:51 huit années très intéressantes avec beaucoup, encore une fois,
08:57 de démarrage de nouveaux projets et de choses à mettre en place.
09:00 Je crois que c'est toujours ce qui m'intéresse le plus dans la vie,
09:05 de démarrer des nouvelles choses et surtout de les voir se développer.
09:09 Parce que démarrer, c'est facile, mais le plus compliqué,
09:11 c'est de les mener à bien.
09:13 Et puis, après, j'ai eu un an, comme j'avais fait,
09:17 effectivement, pendant huit ans, des relations institutionnelles
09:20 avec l'Union, j'ai eu un an où on m'a demandé d'assister
09:24 le directeur des lanceurs de l'ESA à mettre en place le cadre
09:28 institutionnel pour le démarrage d'Ariane 6.
09:32 Donc, les relations avec le CNES, l'Agence spatiale française,
09:36 et avec l'industrie, puisque Ariane 6 était prévue
09:40 et s'est développée comme un projet vraiment où on est en partenariat
09:44 avec l'industrie.
09:46 D'ailleurs, j'ai vu que vous avez un projet, Marianne Clerc,
09:50 qui est très cher et que j'ai connu dans ce cadre-là.
09:55 Ça a été très, très bien de travailler avec elle et j'ai beaucoup
10:00 apprécié la chose qu'elle a fait.
10:02 Et puis, après, je suis passée à une chose complètement différente.
10:07 Après le démarrage d'Ariane 6, donc à la fin de 2014,
10:10 en début 2015, j'ai postulé pour devenir chef de département
10:14 sur la politique industrielle à l'ESA, qui est un département
10:18 important parce qu'il est vraiment assez central à l'Agence spatiale
10:21 européenne.
10:22 Donc, j'ai fait ce poste de chef de département pendant six ans.
10:26 Et puis maintenant, depuis un an, donc depuis 2021,
10:29 j'ai pris en charge une nouvelle direction à l'ESA qui regroupe
10:33 deux fonctions très traditionnelles à l'ESA, qui sont justement
10:36 la politique industrielle et les relations avec l'industrie
10:39 et puis les contrats.
10:41 Et puis, une nouvelle fonction qui est la commercialisation,
10:44 qui est un peu la grande nouveauté de l'année.
10:47 Et là aussi, quelque chose qu'on démarre, qu'on doit mettre en place
10:51 et qui est l'évolution de l'ESA vers une approche un peu plus
10:56 "new space", donc la prise en compte du contexte qui a tellement
10:59 évolué dans le spatial et comment est-ce qu'on répond à cette évolution.
11:02 Voilà ce parcours.
11:03 Et je crois qu'en fait, si je le résume, c'est vraiment l'espace
11:08 qui est la grande passion de ma vie, mais aussi l'Europe et la
11:13 coopération internationale, qui est très, très important.
11:16 Ce cadre européen, c'est essentiel.
11:18 Et puis, le démarrage de nouveaux projets, de nouvelles façons
11:23 de travailler, de nouveaux partenariats.
11:25 Voilà.
11:26 Très riche.
11:28 Alors, avez-vous une rencontre particulière durant votre parcours
11:34 d'étudiante ou professionnelle qui vous a influencé pour vous orienter
11:40 sur une carrière liée au spatial ?
11:42 Alors, oui.
11:45 Déjà, je dirais que toute ma carrière est dans le spatial.
11:48 Forcément, j'ai fait toute ma carrière professionnelle dans le
11:52 spatial et le plus, surtout à l'Agence spatiale européenne.
11:56 Clairement, la rencontre qui m'a le plus orientée vers le spatial,
12:01 c'est Jean-Jacques Dordain, qui a été mon professeur à l'École
12:04 polytechnique et qu'ensuite, j'ai retrouvé à l'Agence spatiale
12:08 européenne, puisque même il a été pendant 12 ans directeur général
12:12 de l'Agence spatiale européenne.
12:14 Et je l'ai eu comme professeur à Polytechnique, il était en mécanique
12:19 des fluides, ce qui n'était pas forcément la matière qui m'intéressait
12:22 le plus, mais lui, il la rendait passionnante parce qu'au lieu de
12:25 nous faire des équations et de nous faire des exercices qui
12:30 consistaient à résoudre des équations, il nous montrait en quoi
12:34 ces équations étaient utiles.
12:37 Et par exemple, il nous faisait calculer la rentrée dans l'atmosphère
12:41 de la capsule Apollo ou les zones de choc lors de la combustion.
12:48 C'était toujours des exemples concrets et liés au spatial.
12:52 Et évidemment, comme par ailleurs, c'était aussi le moment des
12:56 premiers lancements du lanceur Ariane en France et en Europe,
13:00 oui, ça a été certainement ce qui a été déterminant pour moi,
13:04 pour aller travailler dans le spatial.
13:07 Mais après, je dirais tout au long de ma carrière professionnelle,
13:12 j'ai eu la chance de faire des rencontres incroyables.
13:16 J'ai cité Marianne Clerc, il y a certainement eu une rencontre
13:19 très forte pour moi.
13:21 Je pourrais citer aussi, je crois que vous l'avez interviewé aussi,
13:24 Jean-Yves Le Galles, que j'ai rencontré alors que je venais de rentrer
13:28 à l'ESA et il a fait une carrière extrêmement prestigieuse et
13:35 merveilleuse, mais on ne s'est jamais perdu de vue et ça a été aussi
13:39 une rencontre importante pour moi.
13:41 Et puis, je pourrais vous en citer d'autres.
13:42 À la Commission européenne, j'ai eu la chance de travailler avec
13:45 Herbert Hall-Geyer, Paul Weissenberg, des gens qui ont vraiment
13:49 insufflé l'intérêt du spatial au sein de la Commission européenne.
13:54 Et là aussi, c'est des gens pour lesquels j'ai beaucoup d'admiration.
13:58 C'est très pression, effectivement.
14:00 Pouvez-vous nous présenter l'ESA en rappelant les aspects historiques
14:08 de l'Agence tout en nous tenant compte du contexte de la concurrence
14:12 internationale avec les nouveaux lanceurs et les nouvelles agences
14:16 spatiales émergentes et notamment, entre guillemets, on a bien entendu
14:21 l'action et le développement dans le contexte européen des startups ?
14:25 Alors l'ESA, là aussi, ça me désole toujours de devoir dire ça parce
14:33 que souvent, les gens ne connaissent pas l'ESA et je leur dis,
14:36 je suis dans la NASA de l'Europe.
14:38 C'est un peu comme Galileo, le GPS de l'Europe.
14:41 L'ESA, c'est la NASA de l'Europe.
14:43 J'espère qu'un jour, on dira, mais oui, la NASA, c'est l'ESA des
14:47 États-Unis, mais on n'en est pas là.
14:49 Ça viendra peut-être.
14:51 Et oui, on est l'agence spatiale de l'Europe.
14:54 Alors, ça veut dire quoi ?
14:56 On a à l'heure actuelle 22 États membres plus quatre États associés,
15:01 un État coopérant.
15:03 Enfin, en gros, on a à peu près les mêmes États membres ou associés
15:07 que ceux de l'Union européenne.
15:09 Et en plus, on a la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse qui ne sont
15:13 pas partie de l'Union européenne, ne font pas partie de l'Union européenne.
15:17 Et avec ces États, on est une agence intergouvernementale,
15:22 c'est-à-dire que ce sont les États qui décident.
15:25 Nous, nous exécutons les décisions des États, mais évidemment,
15:28 nous préparons ces décisions, nous proposons à nos États des
15:31 programmes spatiaux.
15:32 Les États décident de les démarrer ou pas et les financent et décident
15:37 du niveau de leur financement.
15:38 Alors, pour vous donner quelques chiffres, l'ESA, c'est à peu près
15:42 un peu plus de 5 000 personnes qui travaillent sur 8 grands sites
15:46 en Europe.
15:47 On a le siège à Paris, le grand centre technique aux Pays-Bas,
15:51 centre d'opération en Allemagne et aussi l'entraînement des astronautes
15:54 en Allemagne, centre de l'observation de la Terre en Italie,
15:57 centre de science spatiale en Espagne, télécom et applications au
16:03 Royaume-Uni.
16:04 Et encore, j'en oublie d'autres.
16:06 On a vraiment des sites un peu partout en Europe, sans oublier,
16:10 évidemment, ce site commun en quelque sorte avec l'INES,
16:14 qui est la base de lancement CSG, dont vous connaissez bien maintenant.
16:20 Et donc, nous avons un certain nombre d'activités et de programmes.
16:27 Alors, un budget d'environ, à l'heure actuelle,
16:30 un peu plus de 7 milliards d'euros par an.
16:33 Et l'Agence spatiale européenne, c'est une organisation assez
16:37 flexible.
16:38 Elle a une petite partie de ses activités qui est obligatoire,
16:43 c'est-à-dire que les États sont tenus d'y participer avec un niveau
16:47 de financement fixé à l'avance qui dépend de leur PNB.
16:51 Et le programme dit obligatoire de l'ESA, c'est tout ce qui est
16:54 programme scientifique et technologique, développement technologique.
16:58 Puis, la grande partie des activités de l'ESA,
17:01 plus de 80 % des activités de l'ESA, sont des activités facultatives,
17:06 c'est-à-dire optionnelles, si vous voulez.
17:09 Les pays peuvent choisir ou pas d'y participer et,
17:13 quand ils souhaitent y participer, ils choisissent le montant de
17:17 leur participation en fonction de leurs ambitions et de leur
17:20 industrie et de leurs compétences particulières.
17:23 Par exemple, les lanceurs, ce sont des programmes facultatifs.
17:27 Les pays choisissent, par exemple la France,
17:30 qui est un pays extrêmement actif et remarquable dans les lanceurs,
17:35 qui a une participation élevée dans le domaine des lanceurs.
17:39 Nous avons les programmes d'exploration,
17:41 là ce sera peut-être plutôt l'Allemagne ou l'Italie qui mettra
17:45 beaucoup d'argent dans l'exploration, les applications, chacun a ses…
17:48 Donc, si vous voulez, c'est un système très flexible
17:51 qui fait que les pays peuvent vraiment, j'allais dire,
17:55 avoir un programme sur mesure en fonction de leurs intérêts et de leurs intérêts.
18:00 Et puis, il y a la fameuse règle dite du retour géographique,
18:04 qui est très motivante, puisque les pays contribuent,
18:08 disons, à un certain pourcentage sur un certain programme.
18:11 Et la règle à l'ESA, c'est qu'ils doivent recevoir
18:14 un pourcentage équivalent des contrats qui vont être placés
18:19 sur ce programme, ce qui signifie que les pays investissent
18:23 à l'ESA, mais ils récupèrent leur investissement sous forme
18:27 de contrats dans leur industrie.
18:29 Donc, c'est très, très motivant pour ces pays,
18:31 pour tous nos pays, parce qu'ils savent très bien
18:34 des activités de haute technologie, des emplois très qualités, etc.
18:38 D'accord.
18:39 Pour la dynamique économique de leurs propres pays,
18:41 en fait, sur leur industrie…
18:43 Ah oui, oui, oui, ça…
18:44 Il y a des retombées…
18:46 Ah oui, énorme.
18:47 Et on fait le calcul de ces retombées.
18:49 On a des retombées qui…
18:51 C'est un effet multiplicateur de plus de 3.
18:54 Donc, pour chaque euro investi, les pays récupèrent au moins
18:58 3 euros en termes de retombées scientifiques, techniques,
19:02 économiques, emplois, etc.
19:04 Et puis, il y a un autre aspect qui est important de signaler
19:07 à l'ESA, c'est qu'on est, je crois, la seule agence spatiale
19:11 au monde à être active dans tous les domaines
19:15 de l'activité spatiale.
19:17 Si je compare la NASA, par exemple,
19:19 la NASA n'est pas active dans les applications.
19:21 Ce n'est pas la NASA qui fait le GPS ou l'observation de la Terre,
19:25 alors que nous, nous faisons tout.
19:28 La science, la technologie, les lanceurs, l'exploration,
19:32 la station spatiale, toutes les applications, encore une fois,
19:36 observation, navigation, télécom.
19:38 Donc, on est vraiment dans toutes les activités liées au spatial.
19:43 Et ça fait une agence spatiale vraiment très riche,
19:46 très riche et très intéressante.
19:49 Alors, vous m'avez demandé ensuite le nouveau contexte
19:52 et la concurrence internationale et les agences,
19:55 les pays émergents dans le spatial.
19:58 Alors, effectivement, quand j'ai commencé à travailler à l'ESA
20:01 à la fin des années 80, il y avait essentiellement,
20:04 soyons clairs, deux puissances spatiales qui étaient les États-Unis
20:08 et ce qui allait devenir la Russie, mais qui était encore
20:11 pour quelques mois l'URSS.
20:14 Et en fait, on voit bien maintenant que même si on a toujours
20:21 deux grandes puissances spatiales, que sont les États-Unis et la Russie,
20:25 on a évidemment la Chine qui est devenue très clairement une des puissances
20:29 leaders, sinon la puissance leader avec les États-Unis dans le domaine spatial.
20:35 L'Europe a énormément développé ses activités, mais aussi le Japon,
20:39 mais aussi l'Inde.
20:40 Et disons, quand j'ai commencé à travailler dans le spatial,
20:43 je pense qu'il y avait moins de 10 pays réellement actifs dans le spatial.
20:48 Il y en a maintenant 80.
20:50 Donc, ça vous donne une idée à quel point les activités spatiales
20:55 se sont démocratisées.
20:57 Et ça, c'est, je crois, quelque chose de merveilleux auquel j'ai pu assister.
21:01 C'est que l'espace, qui était un domaine réservé aux grandes puissances
21:06 et aux grands industriels et aux gros budgets, parce que c'était
21:10 un domaine cher, ça coûtait cher d'aller dans l'espace,
21:13 ça coûtait cher de faire des satellites, il n'y avait que des grands
21:17 industriels qui travaillaient là-dessus et des grands pays.
21:20 Maintenant, la barrière d'accès à l'espace, elle a considérablement baissé.
21:27 Et maintenant, si vous êtes étudiant, vous pouvez développer
21:31 votre petit satellite, le faire lancer par un tout petit lanceur pas cher.
21:36 Si vous êtes un pays, pas un grand, grand pays,
21:39 mais un pays avec des moyens limités, vous pouvez néanmoins avoir
21:42 vos systèmes spatiaux pour assurer la sécurité ou pour les télécoms
21:46 ou pour le développement.
21:48 Et ça, c'est merveilleux parce que l'espace, c'est vraiment ouvert
21:52 à tous, à tous les pays, mais aussi à tous les types d'usages.
21:57 Et un dernier point, c'est que, évidemment,
22:00 disons les 15 dernières années, on a assisté à un phénomène
22:05 lié d'ailleurs à cette ouverture du spatial, qui est l'irruption
22:09 du financement privé, des acteurs privés dans le spatial.
22:13 Donc moi, quand j'ai commencé, clairement, l'espace était un domaine
22:17 quasiment purement public.
22:18 Il y avait le marché des télécoms, mais c'était très limité.
22:22 Maintenant, la commercialisation est une réalité quasiment
22:27 dans tous les secteurs de l'activité spatiale, y compris, par exemple,
22:30 l'exploration ou l'utilisation de l'orbite basse.
22:34 En quoi consiste votre métier de directrice de la commercialisation
22:42 de l'industrialisation et de l'approvisionnement de l'ESA ?
22:47 Alors, effectivement, comme je crois que je le disais,
22:53 en fait, ce métier, cette fonction, regroupe trois éléments.
22:59 Il y a deux éléments qui sont très historiques, traditionnels
23:04 à l'ESA, qui sont l'industrie, les relations avec l'industrie
23:07 et la politique industrielle, et puis les contrats ou approvisionnement.
23:12 Évidemment, pourquoi les contrats et la politique industrielle ?
23:16 C'est très simple, c'est que les États nous donnent de l'argent
23:19 et nous, nous transformons le financement qu'ils nous donnent
23:22 en satellites, lanceurs, stations spatiales, missions scientifiques.
23:28 Et comment nous faisons ça ?
23:29 En passant des contrats à des industriels qui vont développer
23:33 ces éléments, ces matériaux pour nous.
23:38 Donc, notre métier, c'est essentiellement de passer des contrats
23:44 et de, évidemment, gérer ces contrats avec l'industrie en partenariat.
23:48 De plus en plus, on a de plus en plus de contrats en coopération,
23:51 en partenariat, voire en cofinancement avec l'industrie.
23:54 Donc, le rôle du département des contrats est très important à l'ESA.
24:00 La politique industrielle, j'en ai touché un mot, c'est que,
24:03 par exemple, nous devons veiller à l'équilibre entre les pays
24:06 dans la passation des contrats et garder un certain équilibre
24:11 qui est relatif à la portion de financement du pays
24:15 et la portion de contrats qu'ils reçoivent, mais pas que.
24:18 Nous avons aussi à veiller à ce qu'il y ait une compétition.
24:21 Donc, tous nos programmes font l'objet d'une compétition
24:24 entre industriels.
24:25 Nous évaluons les résultats de la compétition,
24:28 nous sélectionnons les consortiums industriels pour avoir les meilleurs,
24:32 les plus compétitifs, tout en veillant à un certain
24:34 équilibre géographique qui est toujours un peu délicat.
24:38 Et puis, à côté de ces deux fonctions très classiques et très
24:41 centrales à l'ESA, qui sont effectivement les contrats
24:44 et la politique industrielle, il y a une troisième fonction
24:48 qui est très nouvelle, c'est la commercialisation.
24:51 Comme je vous disais, c'est la prise en compte de ce contexte
24:54 nouveau du New Space, des startups, du fait que maintenant,
24:59 l'investissement privé commence à atteindre des niveaux dans le
25:02 spatial qui rejoint celui de l'investissement public et que ça
25:05 induit une nouvelle façon de travailler, une nouvelle approche
25:08 dans la gestion des projets.
25:10 La prise en compte de cela, c'est ce que nous faisons.
25:13 Et en particulier, nous allons proposer un programme
25:17 qui vise à soutenir les startups européennes qui nous semblent
25:23 les plus prometteuses et pourquoi pas essayer d'avoir chez nous
25:27 aussi en Europe un futur SpaceX.
25:31 Peut-être existe-t-il déjà et peut-être a-t-il juste besoin d'un
25:35 petit coup de pouce.
25:36 Et c'est ce que nous allons essayer de faire.
25:38 Alors, quels sont les grands projets industriels développés
25:43 actuellement à l'ESA dans le domaine de l'environnement,
25:47 dans le domaine de l'exploration spatiale, dans le domaine des
25:51 startups du New Space et dans le domaine de l'océanographie ?
25:55 Alors, ça fait beaucoup.
25:59 Je ne vais pas tous pouvoir vous les citer.
26:02 Il n'y a pas de souci.
26:03 Alors, dans le domaine de l'environnement, je pense que c'est
26:07 bien de commencer par ça parce que je crois que l'ESA a été leader
26:12 dans un grand nombre de domaines, mais dans l'environnement,
26:15 on est clairement leader mondiaux.
26:17 C'est-à-dire qu'on a ce programme qui s'appelle Copernicus,
26:19 qui est un programme en coopération avec l'Union européenne,
26:23 cofinancé, et qui consiste en une famille de satellites,
26:28 les Sentinelles, qui vont fournir les données
26:31 spatiales pour étudier, pour surveiller et pour,
26:35 comment dire, mieux comprendre le fonctionnement de notre système
26:39 de terre, l'atmosphère, la terre émergée,
26:42 les océans, l'évolution du climat.
26:45 Et puis aussi, nous avons des satellites scientifiques
26:48 qui vont mieux comprendre le fonctionnement physique et les
26:53 interactions entre ces différents composants.
26:55 Donc, dans l'environnement, je dirais le grand programme,
26:58 c'est le programme Copernicus avec les nouvelles familles
27:02 de satellites, les Sentinelles, qu'on appelle,
27:04 parce que ce sont vraiment les Sentinelles de la Terre.
27:06 Et puis, là aussi, je voudrais citer le programme de ce qu'on
27:10 appelle Futur.eo, c'est-à-dire observation de la
27:13 Terre future, qui permet de poser les bases de ce qui sera en
27:17 suite des systèmes opérationnels de suivi et de surveillance
27:21 de l'environnement.
27:22 Juste pour vous citer un chiffre, on a plus de la moitié des
27:25 variables climatiques essentielles.
27:28 Vous savez, ces variables qui permettent de mesurer le
27:31 changement climatique.
27:32 Plus de la moitié de ces variables ne peut être fournie que
27:35 par les systèmes spatiaux, parce que ça nécessite une vue
27:38 globale de notre planète qui ne peut être donnée que par
27:42 les satellites.
27:44 Donc, maintenant, si il y a bien un domaine où l'espace est
27:49 irremplaçable, unique et absolument crucial,
27:53 c'est la surveillance de l'environnement.
27:55 Et pour l'instant, il s'agit de surveiller l'environnement,
27:58 de comprendre l'évolution du climat, de la planète.
28:01 Je suis convaincue que, dans un terme plutôt court,
28:06 assez rapidement, on viendra même peut-être à ce que les
28:09 satellites permettent de réglementer.
28:12 Par exemple, on peut d'ores et déjà mesurer la déforestation,
28:16 mais on peut aussi identifier quels sont les pays qui se livrent
28:21 à des actions contraires au bon fonctionnement de la planète,
28:26 type déforestation, dégazage des gros pétroliers,
28:30 etc.
28:31 Et je suis convaincue qu'un jour, on utilisera aussi le spatial
28:34 pour faire une genre de police de l'environnement.
28:36 On n'y est pas encore, mais ça viendra.
28:38 Donc, ça, c'est pour l'environnement.
28:40 Pour l'exploration, c'est aussi une très bonne question
28:43 parce qu'on est vraiment à la croisée des chemins.
28:46 Je vous disais, j'ai commencé ma carrière sur la station spatiale
28:51 en faisant en sorte qu'on passe du papier au concret, au métal,
28:57 et à quelque chose qui ensuite est allé en orbite.
29:01 Mais la station, ça fait maintenant 22 ans qu'elle est en orbite.
29:05 Elle commence à se faire vieille et on peut penser qu'au-delà
29:09 de 2030, la station ne sera peut-être plus opérationnelle.
29:13 Donc, on doit dès maintenant réfléchir à l'après station spatiale
29:18 et au futur programme d'exploration.
29:20 Et clairement, on a toujours ces trois domaines.
29:23 On a l'orbite basse.
29:24 Je pense qu'on continuera à avoir des stations en orbite basse,
29:28 mais peut-être là, ce sera plus des stations privées ou
29:32 publiques privées où on pourra acheter des services,
29:35 mais on ne sera pas forcément l'ESA qui développera la station.
29:39 On verra.
29:40 Ce n'est pas encore fait, mais on réfléchit dans ces termes-là.
29:43 Il y a aussi, évidemment, la Lune.
29:45 Vous savez que là, on va avoir le premier lancement de la mission
29:49 Artemis et qui est la mission de la NASA pour le retour lunaire,
29:53 mais où contribue l'ESA fortement.
29:55 Et on contribue avec un véhicule de soutien logistique,
30:00 mais aussi des modules d'habitation, etc.
30:03 Donc, certainement, on espère bien avoir un astronaute
30:08 européen sur la Lune d'ici à 2030 et ce sera un grand pas aussi
30:13 pour nous.
30:14 Et puis Mars.
30:15 Alors Mars, malheureusement, on aurait dû avoir cette année le
30:18 départ de la mission ExoMars vers Mars pour aller forer le sol martien
30:23 à la recherche de traces de vie, disons,
30:26 de vie qui auraient pu se faire autrefois sur Mars.
30:29 Mais à cause de la guerre en Ukraine, on n'a pas pu lancer cette mission
30:33 puisqu'elle devait être lancée par un lanceur.
30:35 Donc, on est en train de réfléchir à l'avenir de la mission ExoMars,
30:39 mais quoi qu'il en soit, au-delà de la mission ExoMars,
30:42 nous participons aussi à ce qu'on appelle le retour d'échantillons
30:46 martiens avec la NASA.
30:47 Et là, nous fournissons des éléments de ce retour d'échantillons
30:51 pour qu'aussi d'ici à 2030 ou début de la décennie 2030,
30:55 on ait du retour d'échantillons martiens.
30:57 Donc, de toute façon, les programmes d'exploration spatiale,
31:00 c'est vraiment l'orbite basse pour l'espace habité,
31:05 les astronautes, mais aussi la Lune.
31:07 Et on aura aussi une station lunaire, une station en orbite sur la Lune,
31:11 le Gateway, et puis Mars.
31:13 Pour l'instant, ce sera de la robotique.
31:15 Et un jour, j'espère qu'on le verra quand même malgré tout,
31:18 dans les deux décennies qui viennent, l'homme ou la femme sur Mars.
31:22 Très bien.
31:23 Alors, l'exploration.
31:25 Et là, tout ça, c'est en train d'être décidé.
31:28 C'est ça qui va se passer.
31:30 Tous ces programmes vont démarrer.
31:32 Le New Space, alors c'est bien parce que le New Space,
31:35 c'est ce dont je m'occupe.
31:37 Et on va proposer, je vous l'ai dit, on a une réunion de nos ministres
31:40 en charge du spatial à la fin de l'année.
31:42 On va leur proposer un programme qui s'appelle Scale-Up.
31:45 Scale-Up comme la croissance, si vous voulez, des startups.
31:50 Après l'incubation, on passe à l'accélération et au Scaling-Up,
31:55 désolé de ce franglais, mais ça veut dire que là,
31:59 on passe au stade où les startups commencent à chercher de
32:02 l'investissement pour se développer, de l'investissement externe,
32:05 etc.
32:06 Et donc, nous, on propose un programme pour aider à ça.
32:09 Un programme qui se décompose en deux grands éléments.
32:12 Un élément destiné à stimuler l'innovation avec des incubateurs,
32:17 justement des programmes d'accélération,
32:20 la protection des aspects de politique industrielle,
32:24 du transfert de technologies, etc.
32:26 Et puis, un élément qui s'appelle Investir,
32:30 et là, qui fournit l'accès à des investissements privés,
32:34 à des fonds d'investissement, mais aussi qui permet d'accéder
32:37 à des programmes de développement et de validation en orbite.
32:40 C'est-à-dire qu'une fois que vous êtes une startup,
32:43 vous avez développé une technologie ou un petit système,
32:46 vous pouvez aller le tester en orbite.
32:48 Donc, ce programme Scale-Up, il va démarrer,
32:51 si tout va bien, en novembre.
32:53 C'est un petit programme, mais on espère, là encore,
32:57 identifier à travers de ce petit programme et faire grandir
33:00 nos jeunes pousses prometteuses.
33:03 Et on en a beaucoup, beaucoup déjà en vue.
33:06 C'est même extraordinaire le nombre de startups que je rencontre
33:09 qui ont vraiment des projets fascinants, y compris sur des nouveaux marchés,
33:13 des choses qu'on n'a jamais encore vues.
33:15 Je pense que ça sera vraiment passionnant à suivre.
33:19 Et puis, vous m'avez parlé de l'océanographie.
33:22 Sur l'océanographie, je reviens au Sentinelle,
33:26 au programme Copernicus, parce qu'en fait,
33:30 l'océanographie, on a beaucoup de nos programmes Sentinelle
33:34 qui font de l'océanographie, qui soutiennent l'océanographie.
33:38 Qu'est-ce qu'on fait ?
33:39 On regarde, par exemple, le suivi des glaces de mer
33:42 et aussi la profondeur des glaces de mer, l'épaisseur des glaces de mer
33:47 pour voir là aussi l'évolution du climat, la couleur de l'océan,
33:51 qui permet de déterminer aussi sa composition,
33:54 la température de la surface de l'océan, la salinité et l'altimétrie,
33:59 donc les différences de niveaux entre les océans.
34:06 On a en fait une gamme de données qui permettent vraiment
34:09 de fournir un grand nombre de services dans l'océanographie
34:12 et puis avec un système de distribution des données,
34:18 qui s'appelle Mercator Océan, mais aussi des missions scientifiques
34:22 pour bien comprendre comment fonctionne cet espèce d'écosystème incroyable
34:28 qu'est l'océan.
34:30 Là, on peut citer, vous avez par exemple Gauthier,
34:36 vous avez CryoSat sur les glaces de mer,
34:40 vous avez toute une série de projets et de programmes
34:45 qui visent aussi à comprendre scientifiquement
34:48 comment fonctionne l'écosystème océanique.
34:51 [Silence]

Recommandations