• l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 -Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver
00:00:02 en ce début de semaine.
00:00:04 Le coup d'envoi de "Soir, enfant", on vous accompagne.
00:00:07 Vous en avez l'habitude de 22h à minuit.
00:00:09 On débattra avec tous mes invités.
00:00:11 Je vous présente le plateau du soir.
00:00:14 D'abord, je salue Simon Guillin
00:00:16 pour l'essentiel à retenir en ce 20 novembre 2023.
00:00:19 -Bonsoir, Julien.
00:00:20 Des arrois et colères dans la Drôme
00:00:22 après le décès de Thomas.
00:00:24 Ce jeune homme de 16 ans a été tué d'un coup de couteau
00:00:27 en marge d'une fête locale.
00:00:29 Les faits qui se sont produits de samedi à dimanche,
00:00:32 9 personnes ont été blessées lors de l'affrontement
00:00:35 et 2 sont dans un état grave.
00:00:37 Gérald Darmanin a qualifié ce soir
00:00:39 d'ignoble et d'inacceptable le décès de cet adolescent.
00:00:42 Plusieurs centaines de personnes
00:00:44 rassemblées devant les bureaux de l'UNICEF à Tel Aviv.
00:00:47 Un rassemblement organisé par le comité des otages.
00:00:50 Les manifestants appellent les Nations unies et l'UNICEF
00:00:53 à une libération immédiate des 40 enfants
00:00:56 détenus par les terroristes dans la bande de Gaza.
00:00:59 Les militaires ont abandonné,
00:01:00 notamment les participants.
00:01:02 La pluie fait son retour dans le Pas-de-Calais
00:01:05 et les autorités craignent de nouvelles inondations.
00:01:08 Le département a été placé en vigilance orange au cru
00:01:11 par Météo France.
00:01:12 Bruno Le Maire annonce que les frais de relogement
00:01:15 de plusieurs milliers de sinistrés seront à la charge
00:01:19 de l'Etat et des assureurs.
00:01:20 Il a déclaré le ministre de l'Economie.
00:01:23 Ces images impressionnantes des outils du Yémen
00:01:26 sont emparées d'un navire commercial en mer rouge.
00:01:29 Ces rebelles, soutenus par l'Iran, ont saisi le Galaxy Leader.
00:01:32 C'est un cargo transportant des voitures
00:01:35 qu'il présente comme un navire israélien.
00:01:37 Mais le bateau a été exploité par une société japonaise.
00:01:41 -Merci beaucoup, Simon.
00:01:42 On vous retrouvera à 22h30 pour un journal complet.
00:01:45 On vient de voir en substance les titres
00:01:48 que l'on développera ensemble.
00:01:50 Fredy Haïtan, bonsoir.
00:01:51 C'est une première dans "Soir Info".
00:01:54 Vous êtes diplomate à Paris-Brussels,
00:01:56 porte-parole de la délégation israélienne
00:01:59 dans les négociations de paix.
00:02:01 Vous avez été le premier ambassadeur d'Israël
00:02:03 auprès d'une république islamique, en Mauritanie.
00:02:06 On va montrer votre ouvrage de ce livre,
00:02:09 "Adama, Israël, hier et aujourd'hui",
00:02:11 témoignage aux éditions Balland.
00:02:13 Avec vous, pendant la 1re demi-heure de l'émission,
00:02:16 on va revenir sur toute l'actualité autour d'Israël
00:02:19 et de cette incursion d'angaze à Yoann Uzaïe.
00:02:22 Bonsoir, Yoann. Merci de faire votre retour.
00:02:24 C'est un plaisir de vous avoir.
00:02:27 Karima Brick, pour l'International.
00:02:29 Les invités de l'autre côté de la table.
00:02:31 Valérie Lecap, bonsoir.
00:02:33 Chroniqueuse politique, Gabrielle Cluzel,
00:02:35 directrice de "Boulevard Voltaire".
00:02:38 Très belle boucle de oreille, chère Gabrielle.
00:02:41 Et Jean-Sébastien Ferjeu, qui n'a pas ses belles lunettes.
00:02:44 Pour Atlantico, on compte sur vous
00:02:46 pour échanger pendant la publicité.
00:02:48 Ceux-là ne nous regardent pas, comme diraient certains.
00:02:52 Une pause et on se retrouve avec plus de sérieux.
00:02:55 On verra ces images terribles.
00:02:57 La salle des fêtes ressemblait à un abattoir.
00:02:59 C'était un bain de sang.
00:03:01 Voici les mots choisis par les témoins
00:03:03 pour décrire l'horreur vécue par les participants
00:03:06 à cette fête locale du village de Crépol.
00:03:09 Ces premières vidéos,
00:03:11 prises par des témoins au smartphone,
00:03:13 qui témoignent de la barbarie
00:03:15 qui s'est abattue sur ce petit village.
00:03:17 ...
00:03:33 -Le décès de Thomas, jeune de 16 ans,
00:03:35 tué d'un coup de couteau en marge de cette attaque,
00:03:38 suscite douleur, incompréhension, colère.
00:03:41 On ira dans ce village de Crépol
00:03:43 dans la première heure où nous nous rendrons.
00:03:46 Après avoir évoqué la situation au Prochorien.
00:03:49 On marque une pause et on se retrouve tout de suite.
00:03:52 ...
00:03:55 Nous sommes de retour sur le plateau de soir.
00:03:58 Merci à vous si vous nous rejoignez en direct.
00:04:00 Valérie Lecap, Gabriel Cluzel, Jean-Sébastien Fergeux,
00:04:04 tout comme Karim Abric et Yoann Uzay.
00:04:06 On vous remercie d'être présents.
00:04:08 Frédie Eitan, ancien diplomate à Paris, à Bruxelles.
00:04:11 Vous avez été le 1er ambassadeur d'Israël
00:04:14 pour l'armée islamique, la Mauritanie.
00:04:16 On revoit ce bouquin qui est paru
00:04:18 aux éditions Balland, Adama, Israël, hier et aujourd'hui.
00:04:22 Je voudrais qu'on balaye ensemble, si vous le voulez bien,
00:04:25 l'actualité qui concerne bien sûr Israël,
00:04:28 ce conflit avec le Hamas à Gaza,
00:04:31 mais d'abord, peut-être cette image,
00:04:33 parce qu'elle nous est parvenue il y a quelques minutes,
00:04:36 et on découvre aujourd'hui
00:04:38 que des insurgés yéménites pro-iraniens
00:04:41 ont tenu parole, si je puis dire,
00:04:43 parce que quelques jours après avoir menacé
00:04:45 de prendre pour cible des navires israéliens en mer Rouge,
00:04:48 ces houtistes se sont emparés d'un bateau commercial
00:04:52 affrété par un groupe japonais,
00:04:54 mépropriété d'un homme d'affaires israélien,
00:04:56 en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza,
00:04:59 victimes des bombardements de l'Etat hébreu.
00:05:02 Il se trouve que ces miliciens,
00:05:04 qui ont une certaine puissance, vous allez nous en parler,
00:05:07 croyaient aborder un navire
00:05:09 avec un équipage entièrement israélien,
00:05:11 mais ils ont fait fausse route.
00:05:13 Ils estiment que la cause palestinienne
00:05:16 doit être défendue.
00:05:18 Ils n'épargneront rien,
00:05:19 ou du moins tout ce qui est lié de près ou de loin avec Israël.
00:05:23 C'est un conflit qui s'étend à différentes structures
00:05:26 et différents pays.
00:05:27 -Vous savez, les houtistes sont des rebelles au Yémen.
00:05:30 Il y a eu une guerre au Yémen
00:05:32 entre l'Arabie saoudite et le Yémen.
00:05:35 Pendant une dizaine d'années,
00:05:37 il y a eu des milliers de morts dans cette guerre.
00:05:40 Elle a déjà commencé, déjà, depuis l'époque de Nasser,
00:05:43 dans les années 60.
00:05:45 Il y a eu déjà une guerre civile entre le Sud et le Nord.
00:05:49 Mais cette fois-ci, d'abord,
00:05:51 il ne s'agit pas d'un navire israélien
00:05:53 avec un équipage israélien.
00:05:55 Il y avait des Britanniques et d'autres nationalités.
00:05:58 -25 personnes sont prises en otage.
00:06:00 -Exactement.
00:06:01 Donc on a connu déjà un piratage.
00:06:03 On a connu, évidemment, chaque fois,
00:06:06 un arisonnement de certains paquebots,
00:06:08 surtout en mer Rouge.
00:06:10 C'est quoi, la mer Rouge ?
00:06:11 La mer Rouge, évidemment, ça va vers le Canal de Suez.
00:06:14 C'est le commerce avec l'Inde, avec l'Asie,
00:06:18 avec tout cela pour prouver par là
00:06:21 que nous devons avoir un contrôle,
00:06:23 un contrôle international.
00:06:25 Et dans ce cadre-là, c'est l'Iran qui est derrière.
00:06:29 C'est l'Iran qui est...
00:06:31 -Par exemple, cet acte de piraterie ?
00:06:33 -Evidemment. C'est quoi, les Houthis ?
00:06:35 C'est des chiites.
00:06:37 C'est-à-dire des rebelles qui sont affiliés
00:06:39 donc aux gardiens de la Révolution.
00:06:42 Les gardiens de la Révolution téléguident, entraînent.
00:06:45 Et là, on a vu les images.
00:06:48 Ce qu'on voit, c'est que, effectivement,
00:06:50 ça a été pris aussi parmi des caméramens.
00:06:53 Et on a vu la même chose.
00:06:55 -C'est troublant.
00:06:56 Les téléspectateurs découvrent ces images.
00:06:58 C'était extrêmement bien filmé,
00:07:00 avec des caméras de très haute précision.
00:07:03 On voit cet accostage par hélicoptère.
00:07:05 On l'a capturé pour en faire, bien sûr,
00:07:07 une arme de propagande.
00:07:10 -C'est ça, la propagande.
00:07:12 On a vu la même chose à Gaza, le 7 octobre,
00:07:14 au matin, à l'aube.
00:07:16 On a vu la même chose.
00:07:18 C'est-à-dire que tout a été filmé.
00:07:20 A été filmé par des...
00:07:21 Pas des journalistes ou des correspondants de guerre.
00:07:24 Ils ont été filmés par le Hamas
00:07:28 et maintenant par les Houthis.
00:07:30 Donc, il s'agit d'une guerre grave.
00:07:32 Parce que c'est là, c'est le détroit...
00:07:34 C'est-à-dire le détroit qui peut, effectivement,
00:07:37 arrêter complètement, donc, la navigation internationale
00:07:42 sur le plan économique et sur le plan, aussi, humanitaire.
00:07:45 Dans ce sens-là, nous devons avoir
00:07:48 un contrôle assez efficace.
00:07:51 Et fort heureusement,
00:07:53 les Américains, les Français patrouillent dans cette région.
00:07:58 -Je voudrais citer le porte-parole,
00:08:00 avant de passer à ce qui se passe dans Gaza,
00:08:02 le porte-parole militaire de ces Houthis,
00:08:05 qui s'appelle Yahya Sari,
00:08:06 qui a écrit sur le réseau social X
00:08:08 cette saisie, donc cet acte de piraterie,
00:08:10 nous le nommerons de cette façon,
00:08:12 "se fonde sur la responsabilité religieuse, humanitaire, morale
00:08:16 "envers le peuple palestinien opprimé,
00:08:18 "soumis à un siège injuste et à la poursuite
00:08:21 "des massacres horribles et odieux
00:08:23 "perpétrés par l'ennemi israélien."
00:08:26 Ca veut dire quoi, concrètement, ce à quoi on assiste ?
00:08:29 Que la sécurité de tout ce qui est lié
00:08:32 de près ou de loin à Israël dans le monde est menacée ?
00:08:35 -Oui, on est entourés tout azimut, d'ailleurs.
00:08:38 La menace est tout azimut.
00:08:39 C'est-à-dire que les Houthis,
00:08:41 il faut pas oublier qu'ils ont essayé,
00:08:43 plusieurs tentatives, d'envoyer des drones
00:08:46 avec des explosifs, que, comme vous le savez,
00:08:49 grâce à Dombe de Fer et à d'autres interceptions,
00:08:53 donc, des batteries, qu'Israël ait,
00:08:56 grâce à ces batteries-là, il n'y a pas eu aussi,
00:08:59 dans la guerre de Gaza, avec ces missiles,
00:09:02 puisque des milliers, un déluge de missiles
00:09:05 est tombé sur le sol israélien,
00:09:07 contre des villages et des villes,
00:09:09 et s'il n'y avait pas Dombe de Fer,
00:09:11 les dégâts auraient été pires.
00:09:13 Donc, c'est là qu'il faut dire aussi,
00:09:15 c'est ça qui est important.
00:09:17 Mais, deuxièmement, il faut dire qu'on a essayé
00:09:19 de cibler Eilat, une ville bannéaire au sud d'Israël,
00:09:24 et cela n'a pas été réussi,
00:09:26 grâce, évidemment, à des interventions,
00:09:30 donc, de l'armée israélienne.
00:09:32 Et le contexte est beaucoup plus général.
00:09:34 C'est-à-dire que, d'une part, nous avons plusieurs fronts.
00:09:37 Nous avons un front sud, donc, avec les Houthis du Yémen,
00:09:41 on a un front est avec l'Iran, au-delà, même,
00:09:45 et on a, en Cisjordanie, avec le Hamas,
00:09:48 puisque une partie, le bastion, en Cisjordanie,
00:09:50 du Hamas, à Djenin et dans d'autres...
00:09:52 Et le nord, avec Hassan Nasrallah, avec le Hezbollah.
00:09:56 Mais tout cela est téléguidé, évidemment,
00:09:59 par les ayatollahs d'Iran installés à Téhéran.
00:10:02 -Sans compter, je te disais, les intérêts juifs ou israéliens
00:10:05 un peu partout dans le monde. -Evidemment.
00:10:07 Parce que, vous savez, une seconde,
00:10:09 parce que, vous savez, pour le Hamas,
00:10:12 il s'agit pas d'Israéliens, on les appelle des yahouds,
00:10:15 c'est-à-dire des juifs.
00:10:17 -Vous vouliez apporter un commentaire ?
00:10:19 -Une phrase que je trouve frappante,
00:10:21 c'est que, pour la 2e fois consécutive,
00:10:23 en miniature, l'ampleur n'est pas la même,
00:10:26 mais l'Iran envoie en 1re ligne des terroristes,
00:10:29 comme un espèce de bras armé,
00:10:31 à l'encontre d'intérêts israéliens,
00:10:34 et de façon, comme vous dites,
00:10:36 très justement, spectaculaire, filmée,
00:10:38 et visible dans le monde entier,
00:10:40 comme une ultime provocation, encore,
00:10:42 de vouloir montrer ces images
00:10:44 et leur capacité d'intervention.
00:10:46 -Juste un mot, malgré tout ce que j'entends,
00:10:49 puisque c'est en mer rouge,
00:10:50 et que c'est une voie commerciale majeure,
00:10:53 il n'y a pas eu de boycott d'Israël,
00:10:55 malgré les 40 jours de guerre,
00:10:57 et pas du tout dans le monde arabe.
00:10:59 -Je voudrais qu'on retourne précisément
00:11:01 dans la bande de Gaza.
00:11:03 Au cours des derniers jours, la tension s'est concentrée
00:11:06 sur l'hôpital Al-Shifa, le plus grand de cette enclave,
00:11:09 sous le contrôle de l'armée israélienne.
00:11:11 Ca a diffusé des vidéos qui montrent, selon l'armée,
00:11:14 des otages, kidnappés le 7 octobre,
00:11:16 emmenés dans l'hôpital Al-Shifa.
00:11:18 -Cette vidéo dévoilée par l'armée israélienne
00:11:21 proviendrait des caméras de surveillance
00:11:23 de l'hôpital Al-Shifa.
00:11:25 Les otages présumés emmenerent deux forces
00:11:27 dans l'entrée de l'établissement.
00:11:29 Selon l'armée israélienne, il s'agit d'un citoyen népalais
00:11:33 enlevé le 7 octobre dernier.
00:11:34 -Ici, vous pouvez voir le Hamas prendre un otage
00:11:37 et l'emmener à l'intérieur de l'hôpital.
00:11:39 Il n'a même pas l'air d'avoir besoin d'un traitement,
00:11:42 mais ils l'emmènent à l'hôpital.
00:11:44 -Dans une autre vidéo, c'est selon TSAHAL,
00:11:47 un Thaïlandais sérieusement blessé
00:11:49 qui est transporté sur une civière
00:11:51 dans un couloir de l'établissement.
00:11:53 Autour de lui, une dizaine d'hommes.
00:11:55 Certains sont armés, d'autres portent une blouse médicale.
00:11:59 Cette vidéo daterait également du 7 octobre,
00:12:01 le jour des attaques du Hamas contre Israël.
00:12:04 -Il est 10h55.
00:12:06 Des hommes armés font entrer un autre otage.
00:12:09 Les terroristes gardent la salle.
00:12:12 Nous n'avons pas encore localisé ces deux otages.
00:12:16 Nous ne les avons pas libérés.
00:12:21 Nous ne savons pas où ils se trouvent.
00:12:23 Nous avons toujours des otages que nous devons libérer.
00:12:26 -Selon l'armée israélienne, ces vidéos prouvent
00:12:28 que le Hamas a utilisé l'hôpital Al-Shifa
00:12:31 comme infrastructure terroriste le jour des massacres.
00:12:34 -Fredy Etan, les forces israéliennes
00:12:36 sont poussées par la communauté internationale
00:12:38 à apporter des preuves pour justifier cette opération
00:12:41 de plus en plus décriée.
00:12:43 C'est désormais indéniable ?
00:12:45 Le Hamas utilise les hôpitaux à des fins opérationnelles ?
00:12:48 -Mais évidemment.
00:12:49 Vous savez, ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:12:53 ce soir, au moment où je vous parle,
00:12:55 il y a des combats très acharnés
00:12:57 dans un quartier au centre de Gaza,
00:12:59 qui s'appelle Zeytoun.
00:13:02 Et on a trouvé, dans une mosquée,
00:13:05 des explosifs.
00:13:07 On a trouvé des mortiers.
00:13:09 Donc, pour vous dire, on utilise à la fois le culte, d'une part,
00:13:14 et d'autre part, on utilise l'hôpital.
00:13:17 -Et certains invoquent des écoles aussi.
00:13:19 -Évidemment, des écoles.
00:13:21 Et quand on parle que les Palestiniens nous disent
00:13:24 qu'on a attaqué une école de l'ULRA,
00:13:27 vous savez, l'ULRA, qui a été créée en 1949,
00:13:29 pour créer seulement pour les Palestiniens,
00:13:32 c'est-à-dire un organisme pour aider les réfugiés palestiniens.
00:13:36 Et depuis 1949, il y a toujours ces mêmes réfugiés
00:13:39 qui reçoivent évidemment une aide de l'ONU.
00:13:42 Mais dans ce contexte-là, nous disons,
00:13:45 nous ne pouvons pas non plus...
00:13:47 Une guerre...
00:13:48 Toutes les guerres sont sales, difficiles,
00:13:51 toutes les guerres nous amènent à des pertes humaines,
00:13:55 y compris israéliennes comme palestiniennes.
00:13:58 Mais là, nous avons affaire à un groupe terroriste
00:14:02 qui a agressé dans notre propre territoire
00:14:06 et qui a tué, qui a massacré,
00:14:08 qui a éventré des femmes enceintes,
00:14:10 qui a essayé, par tous les moyens,
00:14:12 de nous chasser complètement de ce territoire.
00:14:16 Et je vais vous dire, pendant 3 000 ans,
00:14:19 le peuple juif a voulu avoir un territoire,
00:14:22 a voulu avoir un passeport, ce passeport-là israélien.
00:14:26 -On va le monter un peu pour qu'on le voit mieux.
00:14:29 -Ce passeport israélien, vous le voyez ?
00:14:32 -Oui. -Chaque juif a prié
00:14:34 pendant 3 000 ans à avoir ce passeport,
00:14:36 pour avoir un État,
00:14:38 c'est le seul État de la planète qui est juif.
00:14:41 Eh bien, aujourd'hui, depuis le 7 octobre,
00:14:43 et depuis 1948,
00:14:45 depuis la création de l'État d'Israël,
00:14:47 on essaie de détruire cet État
00:14:49 et de ne pas nous munir de ce passeport,
00:14:52 le seul passeport...
00:14:53 -Pas mal de la planète s'est passée le 7 octobre
00:14:56 comme un acte de résistance.
00:14:58 -Vous savez, il faut parler en dérision
00:15:02 quand on parle de résistance, de la part des Palestiniens,
00:15:06 parce que quand on fait la comparaison avec Jean Moulin,
00:15:09 quand il y a des terroristes,
00:15:12 ça, c'est absurde, c'est le théâtre de l'absurde.
00:15:15 Quand les Palestiniens parlent de résistance,
00:15:17 ça n'existe pas dans le sens figuré et propre.
00:15:20 -Il y a deux fronts, évidemment, pour Port-Sahal,
00:15:23 ces six dernières semaines.
00:15:25 C'est, d'un côté, l'éradication du Hamas,
00:15:28 voulu par le gouvernement,
00:15:29 et de l'autre, c'est 240 familles d'otages
00:15:32 qui n'en peuvent plus,
00:15:33 qui sont au bout de cette torture psychologique.
00:15:36 Certaines familles d'otages ont été reçues
00:15:38 par le Premier ministre Netanyahou à Tel Aviv,
00:15:41 d'autres sont restées sur le carreau,
00:15:43 et n'ont pas pu entrer pour cette rencontre.
00:15:46 -Je voudrais que vous réagissiez.
00:15:48 -Nous sommes ici parce qu'ils ne nous écoutent pas.
00:15:51 Ils n'écoutent personne, ça n'a aucun sens.
00:15:54 Même sur leur site, ils ne mentionnent pas les enfants.
00:15:57 Alors que font-ils ? C'est leur travail.
00:16:00 J'espère que quelque chose va se passer.
00:16:02 Nous sommes ici pour être sûrs que quelque chose se passe.
00:16:05 Si personne ne parle, il ne se passera rien.
00:16:08 -Je disais il y a un instant, ces familles d'otages,
00:16:11 bien sûr qu'elles vivaient une torture psychologique.
00:16:14 Mais aussi une torture du quotidien.
00:16:16 Est-ce que vous avez le sentiment
00:16:18 que les otages sont la priorité absolue
00:16:21 du gouvernement israélien depuis le 7 octobre ?
00:16:24 -Tout à fait.
00:16:25 Il y a un but du gouvernement,
00:16:27 c'est-à-dire du cabinet de sécurité,
00:16:29 qui est parallèlement, démantèlement,
00:16:32 du Hamas et la libération de tous les otages.
00:16:35 Je dis bien tous les otages.
00:16:36 -Ca fait 40 jours.
00:16:38 Plus de 40 jours.
00:16:39 -Ça peut prendre encore... -Le temps presse.
00:16:42 -On peut arriver, on peut conquérir, si vous voulez,
00:16:45 Gaza en espace de 48 heures.
00:16:47 C'est pas ça.
00:16:48 -Pourquoi est-ce que j'insiste sur le fait
00:16:51 que ça fait plus de 40 jours ?
00:16:53 Je me dis que plus ça s'intensifie sur le terrain,
00:16:56 plus forcément, et vous allez peut-être me démentir,
00:16:59 mais c'est le sentiment partagé,
00:17:01 plus les négociations vont être compliquées,
00:17:04 plus le Hamas va être acculé,
00:17:06 plus les bombardements seront intensifiés,
00:17:08 plus c'est compliqué de récupérer les otages.
00:17:11 -Il y a une percée, aujourd'hui,
00:17:13 probablement avec les Etats-Unis,
00:17:16 et Joe Biden, le président des Etats-Unis,
00:17:19 vient de le dire, d'ailleurs,
00:17:20 qu'il y a des négociations avec le Qatar.
00:17:23 Il y a la Croix-Rouge, la présidente de la Croix-Rouge,
00:17:26 qui se trouve au Qatar et qui a rencontré donc un IA,
00:17:29 qui, d'ailleurs, n'est pas à Gaza.
00:17:32 Le chef du Hamas est dans un palace.
00:17:34 -Au Qatar. -Au Qatar.
00:17:35 Il y a des négociations pour la libération
00:17:38 d'une partie des otages.
00:17:40 Mais le but est de libérer tous les otages.
00:17:42 Si la Croix-Rouge n'a pas eu le droit de rentrer,
00:17:45 si l'UNICEF ne s'occupe pas non plus des enfants,
00:17:48 puisqu'il y a une quarantaine d'enfants,
00:17:50 dont des bébés, qui sont là, en détresse,
00:17:53 on a vu des images, dans les hôpitaux,
00:17:55 dans les sous-sols, des biberons.
00:17:57 Donc, il y a là une situation absurde,
00:18:00 comme, je dirais, que l'Occident, je dirais,
00:18:05 a perdu la boussole.
00:18:07 Et nous devons, dans ce sens-là, voir...
00:18:11 -L'Occident, je vous dis... Pardon.
00:18:13 L'Occident voit aussi ces images
00:18:15 de bombardements dans le nord de Gaza,
00:18:17 ces populations civiles qui vivent un dénuement total,
00:18:21 une urgence humanitaire absolue.
00:18:23 C'est plus de 30 bébés prématurés, je lis cette dépêche,
00:18:26 qui ont été évacués hier de l'hôpital Al-Shifa
00:18:29 pour recevoir des soins urgents,
00:18:31 selon l'OMS.
00:18:32 Là aussi, cette urgence humanitaire existe.
00:18:35 On peut comprendre l'alarme internationale.
00:18:37 -Quand je parle de l'Occident, je parle des pays du monde libre,
00:18:42 concernant le combat, donc, du monde libre...
00:18:45 -Les pays du monde libre, je vous rappelle.
00:18:47 -Le terrorisme du Hamas est le même terrorisme
00:18:50 que nous connaissons ici, en France.
00:18:52 On a décapité trois professeurs,
00:18:54 parce qu'effectivement, ce qui se passe,
00:18:57 c'est qu'on veut complètement détruire
00:19:01 tout ce qui est laïc,
00:19:03 tout ce qui n'est pas du monde libre, du monde occidental.
00:19:07 -Ca vous met en colère quand vous entendez
00:19:09 Emmanuel Macron appeler hier le chef du gouvernement israélien,
00:19:13 Benyamin Netanyahou, pour lui rappeler,
00:19:15 et on va voir la communication de l'Elysée ensemble,
00:19:18 le président de la République a appelé l'attention
00:19:21 du Premier ministre israélien sur les risques humanitaires
00:19:24 et les pertes civiles liées aux opérations militaires.
00:19:27 Il a rappelé la nécessité absolue de distinguer
00:19:30 les terroristes de la population et d'apporter
00:19:33 une protection efficace aux civils. Ca vous met en colère ?
00:19:36 -Non, je suis attristé que le président Macron nous dise
00:19:39 et nous donne des leçons de morale,
00:19:41 parce qu'effectivement, je crois que nous sommes
00:19:44 dans notre droit de riposter.
00:19:46 Nous sommes dans le droit. Cette guerre est légitime.
00:19:49 -La question, c'est de la proportionnalité.
00:19:52 -Mais proportionnel, c'est quoi ?
00:19:54 -Je ne fais que relayer.
00:19:55 -Quand on vous lance un missile,
00:19:59 vous voulez qu'on réponde par un missile ?
00:20:01 -Il y a cette réponse très simple et logique.
00:20:04 Je crois que c'est Joe Biden qui a eu cette réflexion
00:20:07 en disant que si ça nous avait touché, comment aurions-nous réagi ?
00:20:10 S'il y avait eu 1 500 morts massacrées en France,
00:20:14 comment l'Etat français aurait-il réagi ?
00:20:16 Vous voulez apporter un petit mot ?
00:20:18 -Oui, simplement, parce que j'entends
00:20:20 ceux qui appellent à un cessez-le-feu.
00:20:23 Est-ce qu'on peut arrêter de combattre face au terrorisme ?
00:20:26 Ça peut s'entendre et se négocier.
00:20:28 Arrêter de combattre un groupe terroriste, c'est autre chose.
00:20:32 Quand Emmanuel Macron demande à protéger les civils,
00:20:35 tout le monde souhaite qu'il y ait moins de morts.
00:20:38 Mais quelle est la solution du président de la République
00:20:41 pour combattre le Hamas ?
00:20:42 S'il y a un cessez-le-feu, si Israël arrête d'attaquer Gaza,
00:20:46 comment on attaque et on lutte contre le Hamas ?
00:20:48 Comment démonte-t-on ce groupe terroriste ?
00:20:51 Tous ceux qui appellent à un cessez-le-feu
00:20:54 ont été proposés pour l'éradiquer. C'est quand même un problème.
00:20:57 -Vous qui... Juste un mot, et je reviens à vous, Valérie.
00:21:00 Vous avez une expérience incomparable
00:21:02 par rapport à chacun d'entre nous en termes de diplomatie.
00:21:06 Comment vous l'analysez, la position d'Emmanuel Macron ?
00:21:09 Quelle est sa ligne et par quoi elle est guidée ?
00:21:12 -Il y a une ambiguïté dans la politique française,
00:21:15 et même, je dirais, un double jeu.
00:21:17 Elle ne date pas d'aujourd'hui.
00:21:21 Vous savez, j'ai suivi les relations franco-israéliennes,
00:21:25 j'ai fait plusieurs recherches, j'ai écrit plusieurs livres
00:21:29 sur les relations franco-israéliennes.
00:21:31 Il y a, hélas, une politique arabe qui se poursuit.
00:21:35 Et d'autre part, il y a ce double standard,
00:21:40 comme on dit en anglais, c'est-à-dire qu'on essaie d'équilibrer.
00:21:44 Mais l'équilibre ne peut pas exister si on zigzague
00:21:47 dans une politique.
00:21:49 Elle doit être claire, elle doit être limpide,
00:21:52 elle doit prouver par là...
00:21:54 Parce que si on essaye pendant des années
00:21:57 et on n'a pas réussi,
00:21:59 il faut savoir pourquoi.
00:22:01 Et donc, cette politique est incohérente.
00:22:05 Et ce n'est pas seulement la politique française,
00:22:09 ce n'est pas seulement la seule, c'est l'Europe...
00:22:12 -Ces appels au cessez-le-feu, ça vous fait doucement rire ?
00:22:15 C'est de la bien-pensance pure ?
00:22:17 -Oui, mais non, on ne peut pas vraiment cesser le feu.
00:22:20 Quand il y a un combat acharné contre des terroristes
00:22:25 et qu'on continue à nous menacer, y compris au nord...
00:22:29 -A bombarder avec des rochettes. -Il ne faut pas oublier
00:22:32 qu'au nord, il y a des provocations de la part du Hezbollah
00:22:35 et essayer d'ouvrir un autre front.
00:22:37 Nous ne voulons pas une guerre avec le Liban.
00:22:40 Les Libanais ne sont pas nos ennemis.
00:22:42 Nous voulons que, simplement, la France...
00:22:45 Si la France a un rôle, c'est d'influencer Nasrallah,
00:22:48 d'arrêter cette provocation.
00:22:49 Et c'est là, primordial. -Nasrallah, chef du Hezbollah.
00:22:53 -Ca va juste une question rapide.
00:22:55 Sur les otages, il y aurait trois conditions posées.
00:22:58 Une, c'est une trêve humanitaire de quelques jours.
00:23:01 Deux, ça serait du carburant.
00:23:03 Et la troisième, ce seraient des prisonniers palestiniens.
00:23:06 Est-ce que vous pensez, oui ou non,
00:23:08 qu'Israël est prêt à remplir ses conditions
00:23:10 pour libérer les otages ?
00:23:12 -Ca dépend... Ca dépend... Ca dépend...
00:23:14 Ca dépend du nombre des otages libérés, d'une part.
00:23:17 -Ils en garderont forcément.
00:23:19 Ils sont plus précieux que quoi que ce soit d'autre
00:23:22 pour le ramasser. -C'est une guerre psychologique.
00:23:25 On montre des femmes.
00:23:26 Mais ce sont des vieillards, des vieux.
00:23:29 Une femme qui a eu un cancer n'a pas pu avoir des médicaments
00:23:33 et elle est morte, la pauvre.
00:23:36 Donc, il y a...
00:23:37 Mais on nous sent prêts à faire le maximum
00:23:41 pour libérer les otages, évidemment.
00:23:43 Et nous sommes, évidemment, capables de continuer,
00:23:46 ou même une trêve, de quelques jours, s'il le faut,
00:23:49 pour libérer le maximum d'otages.
00:23:51 -Il est 22h30. On va remercier Fredy Étan.
00:23:53 C'est l'heure du journal.
00:23:55 Très vite, Karima, vous lui avez posé une question.
00:23:58 -Plus les semaines passent, on le voit,
00:24:00 il y a des contestations un peu partout, aux États-Unis,
00:24:03 cette pression aussi sur Israël.
00:24:05 On parlait de la proportionnalité.
00:24:07 Mais qu'est-ce que ça veut dire, à ce moment-là,
00:24:10 éradiquer complètement le Hamas?
00:24:11 Il y a plusieurs critiques qui vont dire
00:24:13 qu'on est aussi en train de créer
00:24:15 une nouvelle génération de terroristes.
00:24:18 Donc, ça veut dire quoi, éradiquer complètement le Hamas?
00:24:21 Est-ce que c'est d'aller trouver les responsables
00:24:23 du massacre du 7 octobre ou c'est aller jusqu'où, en fait,
00:24:26 pour vous?
00:24:28 -Quelques mots, si jamais c'est trop exagéré.
00:24:30 -Pour nous, il n'est pas question que le Hamas retourne au pouvoir.
00:24:34 Il n'est pas question que le Hamas dirige demain la bande de Gaza.
00:24:39 Et donc, on fera tout, chasser chaque leader,
00:24:42 y compris des leaders politiques...
00:24:44 -Pardon, c'est moi qui remets une pièce dans la machine,
00:24:47 mais les images que l'on voit à Gaza,
00:24:49 ne sont-elles pas un carburant pour l'idéologie du Hamas,
00:24:53 pour les prochaines générations de terroristes
00:24:55 qui voient ces images et qui seront finalement
00:24:58 d'hybronner dans cette envie de vengeance?
00:25:00 -Non, pas de vengeance.
00:25:02 -Je parle des prochains terroristes du Hamas.
00:25:04 -Mais vous savez, dans le cadre d'un conflit,
00:25:09 évidemment, il faut à tout prix changer l'éducation.
00:25:13 Depuis la maternelle, qu'est-ce que fait le Hamas?
00:25:16 -C'est ça. -Il y a une certaine...
00:25:20 On essaye d'endocriner, évidemment, des jeunes.
00:25:23 On leur donne des armes, on leur donne tout ça
00:25:26 pour haïr le juif, pour haïr tout cela.
00:25:29 Et donc, dans les manuels scolaires,
00:25:31 c'est important de commencer, donc, par les jeunes,
00:25:34 par la jeunesse. L'éducation est très importante.
00:25:38 -Fredy Haïtan, merci d'être passé par le plateau de Soir Info.
00:25:41 C'était très intéressant, important de vous entendre.
00:25:44 Je rappelle ce livre, "Adama", Israël, hier et aujourd'hui,
00:25:47 témoignage aux éditions Ballon que vous venez de publier.
00:25:50 On est un peu en retard.
00:25:52 Simon Guillain, pour le rappel de l'essentiel de l'actualité.
00:25:55 -Plusieurs centaines de personnes rassemblées ce soir
00:26:05 au lieu de l'UNICEF à Tel Aviv,
00:26:07 un rassemblement organisé par le comité des otages.
00:26:10 Les manifestants appellent les Nations unies
00:26:12 et l'UNICEF a une libération immédiate des 40 enfants
00:26:15 détenus par les terroristes dans la bande de Gaza.
00:26:18 Je vous propose d'écouter ce témoignage recueilli sur place
00:26:21 par nos envoyés spéciaux Thibault Marcheteau et Fabrice Elsner.
00:26:25 -Nous sommes ici parce qu'ils ne nous écoutent pas.
00:26:28 Ils n'écoutent personne. Ca n'a aucun sens.
00:26:30 Même sur leur site, ils ne mentionnent pas les enfants.
00:26:34 Alors que font-ils ? C'est leur travail.
00:26:36 J'espère que quelque chose va se passer.
00:26:42 Nous sommes ici pour être sûrs que quelque chose se passe.
00:26:45 Si personne ne parle, il ne se passera rien.
00:26:48 -Dans le reste de l'actualité ce soir,
00:26:50 Gérard Larcher demande au sénateur Joël Guiriot
00:26:53 de se mettre en retrait de toutes ses activités
00:26:55 qui sont liées à son mandat.
00:26:57 Une demande qui fait suite à la mise en examen
00:27:00 du sénateur de Loire-Atlantique,
00:27:02 qui a été accusé de se faire agresser sexuellement.
00:27:04 Il revient à Guiriot de prendre ses responsabilités
00:27:07 le temps que la justice puisse éclaircir les faits,
00:27:10 a déclaré le président du Sénat.
00:27:12 La pluie fait son retour dans le Pas-de-Calais.
00:27:15 Les autorités craignent de nouvelles inondations.
00:27:17 Le département a été placé en vigilance orange au cru
00:27:20 par Météo France.
00:27:22 Bruno Le Maire annonce que les frais de relogement
00:27:25 de plusieurs miliettes sinistrées seront à la charge
00:27:28 de l'Etat et des assureurs,
00:27:29 et ce, pour une période de six mois,
00:27:31 a déclaré le ministre de l'Economie.
00:27:34 -Merci beaucoup, cher Simon.
00:27:35 On vous retrouve à 23h pour un nouveau JT.
00:27:38 Karim Abré, Yoann Uzzah et Amaury Bucaud
00:27:40 viennent nous rejoindre.
00:27:42 Avec vous, Amaury, on va donner le plus de détails
00:27:45 sur cette affaire de Crépole.
00:27:46 On revient dans quelques secondes.
00:27:48 Gabriel Cluzel, Jean-Sébastien Ferjou et Valérie Lecable.
00:27:52 Ca s'est passé dans la Drôme.
00:27:54 Samedi soir, dans ce village de Crépole,
00:27:56 nous parlons d'un village de 550 habitants,
00:27:59 une bande de jeunes extérieurs a fait irruption
00:28:01 dans la salle des fêtes du village
00:28:03 pour attaquer à de multiples reprises
00:28:05 d'autres jeunes qui étaient désarmés.
00:28:08 Thomas, 16 ans, est mort dans l'ambulance
00:28:10 qu'il conduisait à l'hôpital.
00:28:12 Les images qui nous parviennent des réseaux sociaux,
00:28:15 on peut constater ces premières images
00:28:17 qui nous montrent la barbarie qui a eu lieu.
00:28:20 Deux autres sont en urgence absolue.
00:28:22 Au total, 17 jeunes gens ont été blessés.
00:28:24 Sur place, le récit de Juliette Sada.
00:28:27 C'est une petite commune sonnée après le drame.
00:28:29 Un déchaînement de violence que les habitants
00:28:32 de ce village de 550 habitants n'arrivent pas à expliquer.
00:28:35 -Aujourd'hui, je pense que tout le monde est en état de choc.
00:28:38 On est choqués de voir ce gamin de 16 ans.
00:28:41 C'est pas possible. Moi, j'ai du mal à admettre.
00:28:44 -On comprend pas. C'est inexplicable.
00:28:46 -On est tous surpris de ce qui s'est passé.
00:28:49 C'est inadmissible.
00:28:50 Crépole est un village très calme.
00:28:53 -C'est un village très calme.
00:28:55 -Crépole est un village très calme.
00:28:57 -L'adolescent a été scolarisé ici, au lycée du Dauphine,
00:29:00 à Romand-sur-Isère, où une minute de silence
00:29:02 a été observée ce lundi en sa mémoire.
00:29:05 Certains de ses camarades étaient présents lors du drame.
00:29:08 -J'ai pas vu exactement ce qui s'est passé,
00:29:10 mais quand je suis parti, c'était vers 1h45,
00:29:13 pour partir, rentrer chez moi, je suis passé devant le groupe,
00:29:16 parce que, je sais pas, ils attendaient en cercle.
00:29:19 Et puis je me disais, y avait un truc, c'était louche.
00:29:23 C'est que le lendemain matin que j'apprends par un ami à moi
00:29:26 qu'il y a eu un mort, des blessés.
00:29:29 -Ils ont lancé des coups de couteau à vue,
00:29:32 ils savaient même pas où ils plantaient.
00:29:34 La barbarie pure, c'est inadmissible.
00:29:36 J'ai perdu un de mes meilleurs amis, c'est inadmissible.
00:29:40 -Le meurtre de Thomas a suscité l'effroi et l'indignation
00:29:43 chez les élus de Romoy.
00:29:44 Tous ont exprimé leur condoléances à la famille du jeune homme.
00:29:48 -On est en direct de la Drôme, de ce village de Crépole,
00:29:51 avec vous, Mickaël Dos Santos.
00:29:53 Merci d'être avec nous en direct.
00:29:55 Le choc, l'incompréhension, de la colère,
00:29:58 certainement, aussi, ce soir, à Crépole ?
00:30:00 -Oui, personne n'aurait pu imaginer une telle barbarie
00:30:08 ici, à Crépole.
00:30:09 C'est un petit village de campagne,
00:30:11 d'un peu plus de 500 habitants, calme, sécurisé,
00:30:15 où règne un esprit de famille.
00:30:17 Certains des habitants sont choqués, émus.
00:30:20 Ils refusent, néanmoins, que l'on parle de rixes.
00:30:23 Pour eux, ces jeunes sont venus armés,
00:30:25 pour blesser, pour tuer,
00:30:27 pas du tout dans un esprit festif.
00:30:30 Certains des Crépolois,
00:30:31 que l'on a pu interroger hors caméra,
00:30:34 n'ont pas voulu s'exprimer, par peur des représailles.
00:30:37 D'autres, et ils sont nombreux, se disent prêts à se venger
00:30:40 si les agresseurs ne sont pas interpellés très vite.
00:30:44 Selon eux, il s'agirait de jeunes
00:30:46 issus d'un quartier sensible de Romand-sur-Isère,
00:30:49 le quartier de la Monnaie.
00:30:51 Une information qui aurait été démentie,
00:30:53 selon nos confrères de France Bleue,
00:30:55 par le procureur de la République,
00:30:57 qui parle, néanmoins, d'une expédition programmée.
00:31:00 Cet après-midi, quelques hommages ont eu lieu ici, à Crépole.
00:31:04 Certains habitants sont venus se recueillir,
00:31:07 juste derrière moi, à la salle des fêtes,
00:31:09 où des bougies, des bouquets de fleurs ont été déposés.
00:31:13 Des minutes de silence ont été observées
00:31:15 dans le lycée du Dauphiné,
00:31:17 où était scolarisé le jeune Thomas.
00:31:20 C'est d'ailleurs depuis ce lycée
00:31:22 que va partir une marche blanche,
00:31:24 mercredi à 13h30.
00:31:26 Une marche blanche qui devrait se terminer
00:31:29 au stade du rugby club romanais,
00:31:32 un club où évoluait l'adolescent de 16 ans,
00:31:36 qui a été tué ici, dans la nuit, de samedi à dimanche.
00:31:39 -Dos Santos avec Justine Serquera, à Crépole, dans la Drôme.
00:31:43 Merci pour toutes ces informations.
00:31:45 On va en discuter ensemble.
00:31:47 Je voudrais que vous entendiez l'un des témoignages.
00:31:50 Il y avait des dizaines de personnes dans cette salle des fêtes.
00:31:54 Celui-ci est là encore particulièrement glaçant.
00:31:56 -Je suis choqué, car comme c'était un collègue à moi,
00:31:59 je l'ai vu mourir. Il est décédé sous mes yeux.
00:32:02 Donc, voilà, c'est compliqué, après.
00:32:04 On a fait du rugby ensemble,
00:32:06 on était au collège ensemble, donc oui, je le connaissais.
00:32:09 -Dis-nous ce que tu ressens.
00:32:11 -C'est un choc, c'est vraiment une honte
00:32:14 par rapport aux agresseurs,
00:32:15 parce que venir tuer quelqu'un,
00:32:17 c'est juste du plaisir de tuer.
00:32:20 Le bal, il se passait bien, ils sont venus,
00:32:23 ils ont sorti des couteaux, ils sont prêts à des gens.
00:32:26 Ils ont commencé à attaquer tout le monde.
00:32:28 -Vous voyez la citation de ce jeune homme
00:32:31 appelé Maxence, chez nos confrères du Parisien.
00:32:33 "Ces mots, c'était un bain de sang.
00:32:36 "Des jeunes de Cité ont encerclé la salle des fêtes
00:32:38 "et planté les gens à l'aveugle."
00:32:40 On est sur un mode opératoire.
00:32:42 Beaucoup de questions, il fait froid dans le dos,
00:32:45 difficile de définir ce qui s'est passé.
00:32:47 Une chose est certaine, c'est écœurant.
00:32:50 -Je pense que tous les parents, aujourd'hui,
00:32:52 sont terrifiés de voir ce qui est arrivé.
00:32:55 Les bals dans les villages de campagne,
00:32:57 c'est un peu le dernier endroit
00:32:59 où on imaginait que les jeunes pouvaient être à l'abri,
00:33:02 sans arrière-pensée,
00:33:03 des ambiances bon enfant.
00:33:05 On se rend compte que c'est terminé.
00:33:07 Non seulement les grandes métropoles
00:33:09 et les villes moyennes sont gangrénées
00:33:12 par une insécurité mortifère,
00:33:15 et là, c'est un petit village qui est touché.
00:33:19 Alors moi, je constate que le 20 novembre,
00:33:21 c'est la journée mondiale de l'enfant.
00:33:24 Elisabeth Born a sorti un aéropage de tas d'initiatives
00:33:28 pour protéger les enfants,
00:33:30 parce qu'à 16 ans, c'est un enfant.
00:33:32 Je défie n'importe quel parent de dire le contraire.
00:33:36 Eh bien, ce qui est important,
00:33:39 c'est la sécurité de nos enfants.
00:33:42 La sécurité de nos enfants.
00:33:44 Je suis quand même frappée par le grand silence
00:33:47 jusqu'à ce soir.
00:33:48 Gérald Darmanin a pris la parole.
00:33:50 -On l'entendra. -Mais c'est vrai
00:33:52 qu'on a eu une longue journée de silence.
00:33:55 -On a eu une longue journée de réaction à droite.
00:33:58 On en parlera tout à l'heure.
00:34:00 -Et on a eu une longue journée de tentative
00:34:03 de diversion à gauche.
00:34:04 -C'est pas faux non plus.
00:34:07 Je voudrais qu'on se concentre sur ce jeune homme,
00:34:10 ce jeune Thomas,
00:34:12 qui est décrit par tous ceux qui l'ont côtoyé
00:34:15 comme un garçon sans aucune histoire,
00:34:17 qui n'était pas connu des services de police.
00:34:20 Qu'est-ce qu'on sait de ce garçon qui est décédé ?
00:34:23 -Nous avons pu joindre plusieurs de ses proches,
00:34:26 qui nous ont tous fait le portrait d'un jeune homme sportif.
00:34:30 Il était très engagé dans le rugby.
00:34:32 Il était licencié sans aucun problème particulier,
00:34:35 ce qui explique l'incompréhension totale,
00:34:38 le choc dans lequel l'entourage est plongé.
00:34:41 Voici ce que nous dit Benjamin,
00:34:43 qui était membre du même club que Thomas.
00:34:46 Il avait toujours la joie de vivre,
00:34:48 était prêt à se mettre au service des autres,
00:34:51 détestait les conflits et faisait tout pour éviter les embrouilles.
00:34:55 Voici aussi ce que nous dit l'un des anciens entraîneurs de Thomas,
00:34:59 avec qui nous avons échangé.
00:35:01 Il parle de sa soif d'apprendre et de son investissement
00:35:04 dans ses études comme sur le terrain de rugby.
00:35:07 C'était donc un garçon à priori sans histoire.
00:35:11 Ce portrait, effectivement,
00:35:13 tranche avec la violence, la sauvagerie avec laquelle il a été tué.
00:35:17 Il a reçu plusieurs coups de couteau,
00:35:19 dans le thorax et à la gorge.
00:35:20 Il avait peu de chances de survivre.
00:35:22 Il est mort rapidement. Ce n'était pas la seule victime.
00:35:25 - Deux personnes en urgence absolue.
00:35:28 - Exactement.
00:35:29 Tout à fait.
00:35:30 Ça montre, si vous voulez,
00:35:32 l'attaque était à la fois directe, violente,
00:35:35 mais massive. Elle a touché beaucoup de personnes.
00:35:38 Thomas, apparemment, au hasard,
00:35:40 c'est-à-dire qu'il est sorti de cette salle de fête
00:35:42 et qu'il a été visé.
00:35:44 - Il y a un mot qui ne passe pas également
00:35:48 depuis quelques heures, c'est le mot "rix".
00:35:50 - Oui, c'est assez frappant.
00:35:51 Quand on parle avec les habitants,
00:35:53 ils sont à la fois choqués et meurtris par la mort de Thomas,
00:35:56 mais aussi par le traitement médiatique fait par cette affaire.
00:36:00 De nombreux médias ont repris le terme de "rix",
00:36:03 qui était lui-même prononcé par le procureur de la République de Valence.
00:36:07 Or, pour les habitants, ça n'a rien d'une "rix",
00:36:10 puisque les personnes présentes dans ce bal
00:36:12 auraient été délibérément attaquées par des voyous
00:36:16 et auraient tenté de se défendre ou de défendre le videur,
00:36:19 qui lui-même a été attaqué avec un couteau.
00:36:21 - Est-ce qu'on a un début d'explication
00:36:24 de la raison pour laquelle ils ont attaqué ?
00:36:26 - C'est un groupe d'une dizaine de personnes
00:36:28 qui ont été refoulées de cette salle de fête.
00:36:31 - Qui sont venus pour la 1re fois ?
00:36:33 - Voilà, refoulées.
00:36:34 Ils sont restés à l'extérieur.
00:36:36 En tout cas, ils sont revenus nombreux pour en découdre.
00:36:39 C'était la fin de la soirée, à peu près 2h du matin.
00:36:42 Des personnes sortées de cette salle de fête
00:36:45 ont voulu prendre la défense de ces videurs
00:36:48 et se sont fait très violemment agresser.
00:36:50 Je vous cite quelques citations, Julien, pour finir.
00:36:53 C'est un membre du club de rugby qui nous dit sur ce terme de "rix".
00:36:57 "Pour moi, quand on se rend dans un bal avec des couteaux,
00:37:00 "ce n'est pas une "rix", mais un assassinat en ban organisé.
00:37:04 "Il y a une habitante proche de l'entourage de Thomas
00:37:06 "qui va, elle, même plus loin,
00:37:08 "qui dit, pour moi et pour beaucoup de personnes,
00:37:11 "cet acte est terroriste.
00:37:13 "Ils sont venus pour tuer et non, comme on a dit,
00:37:16 "pour un règlement de compte. C'est complètement faux."
00:37:19 - Merci beaucoup, Amaury. Jean-Sébastien, peut-être ?
00:37:22 17 blessés, des coups de couteau dans le dos,
00:37:25 on est dans une fête de village.
00:37:27 Franchement, discuter de cette affaire,
00:37:29 c'est essayer de comprendre l'incompréhensible.
00:37:32 - Oui, je comprends l'émotion qu'a suscité le mot "rix",
00:37:35 employé par le procureur de la République.
00:37:37 Est-ce qu'il suppose plutôt qu'il y ait deux bandes...
00:37:41 - Peut-être que c'est un mot qui a été utilisé
00:37:43 dans les premières heures après ce terrible événement.
00:37:46 - Il est encore utilisé par un certain nombre de médias.
00:37:49 - Encore, à l'heure où on se parle des médias ?
00:37:51 - Je ne sais pas, mais ce matin, c'est le cas,
00:37:54 parce que ça m'a heurté en entendant ça.
00:37:57 C'est une manière aussi d'euphémiser le réel,
00:38:00 de le ramener à quelque chose comme on pourrait le connaître.
00:38:04 Des bagarres de balles...
00:38:05 - Les dépêches de l'AFP parlent de "troubles faites"
00:38:08 pour qualifier les gens qui sont venus massacrer.
00:38:13 Donc c'est fait tard.
00:38:15 - C'est sûr qu'elle a saigné un garçon de 16 ans.
00:38:18 - Voilà ce que dit l'AFP.
00:38:19 - L'enquête doit être menée, évidemment.
00:38:22 Il faudra distinguer quelles étaient les motivations.
00:38:25 Mais Gabriel le souligne.
00:38:27 Bien sûr que ça frappe tous les Français,
00:38:29 car ça donne l'impression qu'il n'y a plus de territoire épargné.
00:38:33 Ce genre de faits ne se produisent pas tous les jours.
00:38:35 Mais on voit bien les attaques au couteau,
00:38:38 ce qui est particulier.
00:38:39 C'est autre chose que de venir se casser à nez
00:38:42 et que quelqu'un meure parce qu'il se serait tombé.
00:38:45 Pour celui qui est mort, c'est une tragédie tout pareil.
00:38:48 Mais vous ne pouvez rien faire face à quelqu'un qui a un couteau.
00:38:51 Les plus grands experts en arts martiaux vous disent
00:38:54 que vous ne pouvez rien faire face à quelqu'un qui a un couteau.
00:38:58 Et donc, comme ce genre de faits se multiplient en France,
00:39:01 parce que les attaques au couteau, la criminalité,
00:39:04 on l'a vu, les statistiques sur les dernières années
00:39:07 étant en forte hausse, les violences contre les personnes,
00:39:10 même si sur le long terme, ce n'est pas forcément aussi vrai.
00:39:14 Sauf qu'on oublie aussi un autre point,
00:39:16 qui est que quand vous étiez attaqué au couteau il y a 30 ans,
00:39:19 vous aviez de grandes chances d'en mourir.
00:39:21 Les services d'urgence, malheureusement, Thomas en est mort,
00:39:25 ont fait beaucoup de progrès.
00:39:27 La statistique qui est pertinente, si on veut,
00:39:29 c'est de mesurer la progression de ce phénomène en France,
00:39:32 de prendre à la fois les homicides avec des armes blanches
00:39:36 et de prendre aussi les tentatives d'eux
00:39:39 avec un couteau ou des blessures.
00:39:41 Là, on se rend compte qu'incontestablement,
00:39:43 c'est un phénomène et une culture particulière.
00:39:46 Regardons la réalité en face.
00:39:48 -Il y a beaucoup de témoignages, d'extraits d'amis de Thomas
00:39:51 qui réagissent.
00:39:52 Je voudrais que vous écoutiez quelques lycéens proches de lui.
00:39:59 -On va les entendre tout de suite.
00:40:01 Des lycéens qui côtoyaient Thomas au quotidien.
00:40:03 -C'était un garçon très gentil, très discret, un peu rigolo.
00:40:08 Rien... Pas un chercheur de bagarre, rien du tout.
00:40:11 Complètement à l'opposé de ce qui s'est passé.
00:40:14 C'est pesant. Aujourd'hui, j'avais cours avec une prof
00:40:17 qui a refusé de nous faire cours car elle n'avait pas la force.
00:40:21 Elle a pleuré devant la classe
00:40:22 parce que son enfant le connaissait personnellement.
00:40:25 Donc, oui, l'ambiance est très délicate.
00:40:28 -J'espère qu'ils trouveront ses quilles
00:40:30 et qu'ils payeront pour ce qu'ils ont fait.
00:40:32 Il avait que 16 ans, il avait la vie devant lui.
00:40:35 Il ne méritait pas de mourir.
00:40:37 Ils vont pour passer une bonne soirée,
00:40:39 ils se retrouvent morts pour rien du tout.
00:40:41 C'est n'importe quoi.
00:40:42 -Yohann, ceux qui ont fait ça, c'est pas compliqué.
00:40:45 Soit ils sont complètement fous,
00:40:47 soit ils n'ont pas peur de la réponse qui leur sera apportée.
00:40:51 C'est peut-être encore plus envisageable.
00:40:53 -Oui, c'est probablement la 2e option que vous venez de souligner.
00:40:57 Pour faire ça, il faut être fou.
00:40:59 -Vous voyez la nuance que j'apporte.
00:41:01 -Le fait qu'ils ne craignent pas l'autorité,
00:41:04 preuve en est qu'ils se rendent à un bal à la campagne
00:41:07 avec des couteaux.
00:41:08 Moi, quand je vais en soirée,
00:41:10 je ne pars pas avec un couteau dans la poche.
00:41:12 Donc, manifestement, c'est que déjà,
00:41:15 ils ne craignent pas la réponse des autorités.
00:41:17 Se promener avec un couteau, c'est déjà en soi illégal.
00:41:20 Ensuite, on se rend compte que vous disiez
00:41:23 quelles sont leurs motivations.
00:41:25 Peut-être qu'il n'y a pas de motivation.
00:41:27 On voit qu'il y a de plus en plus d'actes "gratuits".
00:41:30 -Une augmentation des recours à la violence physique
00:41:33 pour des motifs de plus en plus futiles.
00:41:35 -Peut-être qu'on leur a refusé l'entrée de la soirée,
00:41:38 qu'on a voulu les fouiller avant d'entrer dans la soirée,
00:41:41 une cigarette, un regard, n'importe quoi.
00:41:44 Quand vous vous promenez avec un couteau sur vous,
00:41:47 vous avez l'intention de vous en servir
00:41:49 si quelque chose ne vous plaît pas.
00:41:51 Et ce quelque chose peut être tout à fait futile.
00:41:54 Aujourd'hui, on se rend bien compte,
00:41:56 la preuve en est qu'on peut tuer et même se comporter
00:41:59 comme des bouchers, parce que ce qu'ils ont fait,
00:42:02 c'est une boucherie, mais c'est aussi symptomatique
00:42:05 de l'époque dans laquelle nous vivons.
00:42:07 -Un témoin a parlé d'une scène d'abattoir,
00:42:10 un autre de bain de sang.
00:42:11 Je ne sais pas s'ils sont venus avec des couteaux sur eux.
00:42:14 Ce qui est sûr, c'est que lorsqu'ils sont revenus,
00:42:17 ils étaient munis d'armes blanches pour en découdre.
00:42:20 On est typiquement dans ces cas de violence radicale,
00:42:23 de violence de la vie, de la violence de la vie.
00:42:26 -Vous vous souvenez du film "Orange mécanique"
00:42:28 il y a de longues années ?
00:42:30 -On se souvient de certains qui parlent d'une société.
00:42:33 -Ce qui est terrible, c'est que ça peut arriver n'importe où.
00:42:37 Ce qui m'interpelle, c'est qui ces jeunes ?
00:42:39 On ne sait rien d'eux, on ne les a pas retrouvés,
00:42:42 on ne sait pas quelles étaient leurs motivations,
00:42:45 où ils ont trouvé leurs couteaux.
00:42:47 -On commence à avoir des petites infos.
00:42:49 Amaury l'a précisé.
00:42:51 Un quart d'entre eux sembleraient venir d'une cité
00:42:53 à quelques kilomètres qui s'appelle la cité de la Monnaie.
00:42:57 Mais tous ne viendraient pas de cette cité.
00:42:59 -Les témoins ont très rapidement expliqué
00:43:02 que c'était probablement vu leur tenue vestimentaire
00:43:05 des jeunes de la cité de la Monnaie qui est à côté.
00:43:08 Mais le procureur indique ce soir
00:43:10 que certains viennent de cette cité.
00:43:12 -C'est-à-dire qu'il en a identifié une partie ?
00:43:15 -Bien sûr.
00:43:16 Mais en général, les parquets sont assez...
00:43:19 -On va juste entendre Amoury.
00:43:20 -Les parquets sont silencieux sur l'identification des auteurs
00:43:24 tant qu'ils ne sont pas interpellés
00:43:26 pour pas qu'ils se cachent et qu'on puisse les interpeller
00:43:29 et les remettre en police.
00:43:31 -On va être prudent sur l'origine de ces jeunes,
00:43:34 même s'il y a beaucoup de témoins
00:43:36 et qu'à priori, les différents témoignages se corroborent.
00:43:39 -Pour terminer, on est de plus en plus habitués, malheureusement,
00:43:43 notamment dans des villes comme Marseille,
00:43:45 à des affrontements entre des dealers
00:43:48 et des jeunes, eux aussi.
00:43:49 -Il n'y a pas de deal, pas de règlement de compte.
00:43:52 -C'est ça qui est intéressant.
00:43:54 Ca serait presque une scène de violence ordinaire.
00:43:57 Ca arrive de ne pas être content de rentrer dans une boite de nuit,
00:44:00 mais jamais avec cette violence-là.
00:44:02 C'est ça qui interpelle et sur lequel on veut des réponses.
00:44:06 Est-ce que ce sont des bandits qui ont été décharger leurs nerfs
00:44:09 dans cette boite de nuit, à cette occasion-là ?
00:44:12 -On saura assez tôt. Vu l'émotion et la colère...
00:44:15 -Ce sont des jeunes qui ont été virés de la boite de nuit
00:44:18 et qui sont revenus avec une violence...
00:44:20 -C'est une fête de village.
00:44:22 -C'est une salle de fête.
00:44:24 -C'est bien qu'il fasse cette petite équivoque,
00:44:27 parce que vraiment, il faut qu'on fasse comprendre
00:44:29 à tous ceux qui nous regardent,
00:44:31 qu'on est dans un village de 600 âmes,
00:44:34 c'est la fête locale du village, l'entrée était à 4 euros.
00:44:37 C'est vraiment quelque chose de très bon enfant,
00:44:40 comme on en voit régulièrement dans les campagnes françaises.
00:44:44 -On va voir si l'hypothèse de la cité Lamonnet
00:44:47 de Romain Suéryser se confirme.
00:44:50 En tout cas, il y a eu au moins une partie des gens
00:44:53 qui en sont issus. Il faut voir ce qu'est cette cité.
00:44:56 Il y a un mois, il y a des policiers qui se sont fait caillasser,
00:45:00 on a envoyé les CRS.
00:45:01 Il y a quelques mois encore,
00:45:03 les bus ne pouvaient plus circuler,
00:45:05 parce qu'ils étaient détournés,
00:45:07 parce que, pareil, insécurité.
00:45:10 Pendant les émeutes, le quartier de la Drôme
00:45:13 a flambé.
00:45:14 Si on résolvait le problème de ces cités
00:45:17 en arrêtant de faire des circonlocutions
00:45:20 pour ne pas regarder en face la réalité,
00:45:23 peut-être qu'aujourd'hui, Thomas serait encore en vie.
00:45:26 C'est bien de parler de l'ensauvagement,
00:45:29 comme l'a fait Gérald Darmanin,
00:45:31 mais l'ensauvagement, c'est un concept.
00:45:33 Ce sont des personnes.
00:45:35 Ce que je constate, c'est que ces cités,
00:45:37 on disait que c'était des zones de non-droit,
00:45:40 mais elles passent d'une situation défensive
00:45:42 à une offensive.
00:45:43 C'est elles qui se déplacent
00:45:45 pour attaquer les gens sur leur propre sol.
00:45:48 C'est une autre démarche.
00:45:49 -Ecoutez, cette habitante de Crépole
00:45:52 qui évoque justement ce cadre
00:45:54 dans lequel ils vivent.
00:45:56 -Ici, franchement, j'ai jamais vu...
00:45:59 Moi, c'est ça que j'aime bien dans ce coin.
00:46:01 Tout ce coin, ce sont des communes rurales
00:46:04 qui sont 5-10 km les unes des autres.
00:46:06 Et les gens se connaissent,
00:46:08 c'est proche, c'est...
00:46:10 Et ils sont très humbles aussi.
00:46:12 Donc il y a beaucoup de respect.
00:46:14 Moi, ici, je venais gamine.
00:46:16 Même Romand, j'étais là, gamine.
00:46:18 Romand, on se promenait tranquille le soir,
00:46:21 on faisait ce qu'on voulait.
00:46:22 Et je viens de Lyon, c'est pareil.
00:46:24 Lyon, avant, on pouvait se promener.
00:46:26 Maintenant, j'habitais vers le stade.
00:46:29 Impossible, quoi.
00:46:30 Donc je pense qu'il y a beaucoup de choses
00:46:32 qui ont trop évolué au niveau violence.
00:46:35 Il va falloir recadrer un peu tout ça.
00:46:37 Mais dans un village comme ça,
00:46:39 où les gens sont là juste pour passer un bon moment,
00:46:42 ils sont pas là pour autre chose,
00:46:43 je trouve que ça devient grave
00:46:45 et qu'il va falloir réagir au niveau national
00:46:48 et peut-être faire envisager des choses,
00:46:50 vraiment faire quelque chose.
00:46:52 - Carima, un mot.
00:46:53 - Moi, je suis bouleversée.
00:46:55 Évidemment, on est journaliste et on fait la part des choses,
00:46:58 mais quand je me mets à penser au fait
00:47:00 qu'il y a un gamin de 16 ans qui s'est réveillé samedi matin,
00:47:03 qui était heureux, qui allait participer à une fête
00:47:06 et qui n'est plus parmi nous,
00:47:08 je suis complètement bouleversée, ça m'enlève les mots.
00:47:11 Et je me dis dans quel état de société on est rendus
00:47:13 pour que des individus jouissent de la souffrance des autres,
00:47:17 jouissent de la mort des autres.
00:47:18 Combien de digues morales, spirituelles
00:47:22 ont cédé dans la tête de ces personnes
00:47:24 pour être capables, comme ça, à froid,
00:47:27 d'aller attaquer des jeunes?
00:47:29 Je suis complètement...
00:47:30 Sincèrement, ça me sidère vraiment
00:47:33 et je pense aussi à ses parents de jeunes.
00:47:36 Je me dis, mais attention, il y a quand même un enjeu d'éducation.
00:47:39 Je pense qu'il faut un certain réveil.
00:47:41 C'est pas possible.
00:47:43 Et ensuite, c'est ça, ça ressemble effectivement
00:47:45 à une sorte d'expédition punitive,
00:47:48 parce que peu importe les raisons,
00:47:49 que vous soyez frustré de quoi que ce soit,
00:47:51 il y a rien qui légitimise le fait de se rendre comme ça
00:47:56 et d'aller littéralement tuer des gens comme ça ou ainsi.
00:48:00 - On va poursuivre, évidemment, cette thématique tout à l'heure
00:48:03 parce qu'on évoque les réactions politiques, bien sûr,
00:48:06 qu'on va entendre le ministre de l'Intérieur
00:48:08 qui réutilise ce terme d'ensauvagement,
00:48:10 mais vous verrez qu'à droite, on a beaucoup réagi,
00:48:12 à gauche, beaucoup moins, voire pas du tout.
00:48:14 Les politiques choisissent-elles leurs victimes?
00:48:16 C'est une question qu'on va pouvoir décidément se poser
00:48:19 dans 3 minutes, à tout de suite.
00:48:20 (Générique)
00:48:22 - Ça, c'est un exploit.
00:48:24 - Il en est tout à peu plus de 23 heures.
00:48:26 Merci de nous rejoindre en direct sur CNews.
00:48:28 La suite de Soir Info, c'est d'abord l'essentiel de l'actualité.
00:48:30 (Générique)
00:48:33 ---
00:48:36 - On commence avec ces images impressionnantes
00:48:38 des Houthis du Yémen qui se sont emparés
00:48:40 d'un navire commercial en mer rouge.
00:48:42 Ces rebelles soutenus par l'Iran ont saisi le Galaxy Leader,
00:48:45 un cargo transportant des voitures
00:48:47 et qu'ils présentent comme un navire israélien.
00:48:49 Selon l'Etat hébreu, le bateau était exploité
00:48:52 par une société japonaise.
00:48:53 Joe Biden croit qu'un accord pour libérer les otages
00:48:56 détenus par le Hamas est proche.
00:48:58 C'est ce qu'a affirmé aujourd'hui le président américain
00:49:01 à la recherche d'une cérémonie à la Maison-Blanche.
00:49:03 Environ 240 personnes seraient entre les mains des terroristes
00:49:07 dans la bande de Gaza.
00:49:08 Et puis, en France, à partir du 1er décembre prochain,
00:49:11 une aide financière d'urgence sera versée par la CAF
00:49:13 pour permettre aux victimes de violences conjugales
00:49:16 de quitter leur domicile.
00:49:18 Une annonce aujourd'hui faite par la ministre
00:49:20 des Solidarités, Aurore Berger.
00:49:22 Cette aide s'élèvera à 600 euros
00:49:24 et sera évaluée en fonction des revenus
00:49:26 et du nombre d'enfants.
00:49:27 Cher Julien.
00:49:28 - Merci beaucoup, Simon Guillain.
00:49:30 Pour l'essentiel de l'actualité.
00:49:32 Karima Abrikiou, Anuzaï, Amaury Buco sont toujours avec nous,
00:49:35 tout comme Valérie Lecable, Gabrielle Cluzel
00:49:38 et Jean-Sébastien Ferjou.
00:49:39 On revient évidemment sur cette ignoble attaque
00:49:42 dans ce village d'à peine 600 âmes samedi dernier.
00:49:45 Attaque qui a viré au drame,
00:49:46 puisque Thomas, 16 ans seulement, a été tué.
00:49:49 Deux autres personnes sont entre la vie et la mort.
00:49:51 17 personnes ont été attaquées et blessées.
00:49:54 On continue la conversation, mais d'abord,
00:49:56 je voudrais que vous entendiez le ministre de l'Intérieur
00:49:59 qui a fait un discours à la France 5 ce soir.
00:50:01 -Il y a eu une fête dans un village.
00:50:03 Des gens qui viennent de ce village ont voulu forcer
00:50:06 l'entrée de cette fête.
00:50:08 Des coups de couteau sont partis.
00:50:09 Il y a 3 ans et demi, lorsque je suis devenu ministre,
00:50:12 j'ai évoqué l'ensauvagement.
00:50:14 J'ai dit qu'il y avait une violence gratuite.
00:50:17 Deux gamins de 15-16 ans contre des gamins de 15-16 ans.
00:50:20 C'est pas de la faute de la police ou de la gendarmerie.
00:50:22 C'est une faillite générale de notre société.
00:50:26 -Ce drame, c'est une scène de la vie en France.
00:50:29 -Le problème, c'est que là,
00:50:30 on reste dans le domaine du grand flou.
00:50:33 J'aimerais que Gérald Darmanin nous en dise plus,
00:50:36 parce que des gamins de 15-16 ans...
00:50:38 Déjà, moi, j'aime pas appeler des assassins des gamins.
00:50:41 Quand on assassine, on n'est plus un gamin.
00:50:44 Ça a un côté sympathique et potache,
00:50:46 qui, là, en l'occurrence, ne convient pas.
00:50:48 Il dit des gamins de 15-16 ans qui assassinent
00:50:51 d'autres gamins de 15-16 ans, mais ça veut rien dire.
00:50:54 C'est quoi, cette vague indication d'âge ?
00:50:57 -On ne connaît pas précisément leur profil.
00:50:59 -Les ministres de l'Intérieur,
00:51:01 il s'est passé 12h, je pense, même plus.
00:51:03 -C'était samedi soir. Il s'est passé plus de 24h.
00:51:06 -On ne va pas dire qu'il n'a pas d'informations.
00:51:09 J'en ai assez qu'on passe son temps dans ce gouvernement
00:51:12 à nous dire qu'on sait pas.
00:51:14 Yael Broun-Pivet, elle sait pas d'où vient l'antisémitisme.
00:51:17 -C'est vrai.
00:51:19 -Clément Bohn, il sait pas d'où vient les agressions
00:51:22 dans les transports.
00:51:23 Gérald Darmanin, il sait pas d'où vient l'agression
00:51:26 dans les transports.
00:51:28 Il a dit un moment, c'est peut-être l'immigration,
00:51:31 je sais pas. -C'est pas des supporters anglais.
00:51:33 -C'est pas Kévin et Mathéo.
00:51:35 Il ne sait pas.
00:51:36 Il y a un moment où on voudrait avoir des gouvernants
00:51:39 qui savent et qui agissent en plus de savoir.
00:51:42 -Les réactions, je vous donne la parole.
00:51:44 Elles viennent, j'allais dire,
00:51:46 mais c'est exclusivement de la droite.
00:51:49 Regardez ce que disait Eric Ciotti aujourd'hui.
00:51:51 Thomas avait 16 ans, il a été poignardé à mort
00:51:54 par plusieurs individus, victime de l'ensauvagement de la France.
00:51:58 Ensauvagement repris par Gérald Darmanin.
00:52:00 Non, Thomas n'était pas là, seulement au mauvais endroit.
00:52:03 Marine Le Pen, elle aussi, a réagi.
00:52:05 On passe en vue ces différentes réactions.
00:52:08 Fête de village, mariage, fête d'anniversaire.
00:52:11 Les villages ruraux sont victimes de radias,
00:52:13 attaques au couteau, agression d'une brutalité inouïe.
00:52:16 La dernière a fait un mort, un gamin.
00:52:18 Plus personne n'est à l'abri.
00:52:20 Le patron du RN, Jordan Bardel, a commenté
00:52:23 qu'un passé au bal de Crépole dans la Drôme
00:52:25 n'est pas une simple rixe.
00:52:27 C'est l'effet d'une sauvagerie qui bouleverse les vies.
00:52:30 Mes condoléances à Thomas, 16 ans, tué par des criminels de cité.
00:52:33 Enfin, Eric Zemmour, le président de Reconquête.
00:52:36 Thomas, 16 ans, n'aura pas de minute de silence à l'Assemblée.
00:52:40 Ses proches resteront dignes et ne provoqueront pas des meutes.
00:52:43 Certains tairont son assassinat par des racailles
00:52:46 venues à Crépole, un village de la Drôme,
00:52:49 pour tuer des jeunes Français.
00:52:51 -C'est une liste non exhaustive des réactions à droite.
00:52:55 Une pluie de réactions à droite, aucune à gauche.
00:52:58 Les politiques choisissent leur victime ?
00:53:00 -Non, je ne comprends pas qu'il n'y ait pas de réaction à gauche.
00:53:04 -Les politiques choisissent leur victime.
00:53:06 -Je serais politique de gauche et réagirais.
00:53:09 -On va y venir.
00:53:10 Allez-y, Valérie. -Je ne peux rien dire.
00:53:13 Je serais un homme ou une femme politique de gauche.
00:53:17 Je réagirais, parce que pourquoi ne pas réagir à la gauche ?
00:53:21 Ce ne sont pas des jeunes qui vont se donner des coups de couteau
00:53:25 et qui rentrent dans des salles de fête à 4 euros
00:53:27 où les jeunes passent une soirée sympathique
00:53:30 pour les assassiner.
00:53:31 C'est pas ça.
00:53:33 La gauche doit réagir fermement et expliquer que la gauche,
00:53:36 c'est aussi l'ordre et que ça peut être l'ordre.
00:53:39 -Il y a eu 16 fois de l'hiver.
00:53:41 -La confinée Emmanuel Valls en est un des emblématiques.
00:53:44 Je voudrais juste faire un commentaire.
00:53:47 -Ceux qui sont en poste aujourd'hui, c'est très bien,
00:53:50 mais ceux qui sont en manette, on aimerait les entendre.
00:53:53 -La phrase qui m'a choquée le plus de Gérald Darmanin,
00:53:56 c'est "on assiste à une faillite de la société".
00:53:59 Gérald Darmanin, c'est le plus ancien ministre d'Emmanuel Macron.
00:54:03 Il est là depuis le premier jour, depuis le premier quinquennat.
00:54:06 Il a toujours été là. -Il n'a pas toujours été
00:54:09 à l'intérieur. -Il est à l'intérieur
00:54:11 depuis trois ans et demi. C'est quasiment le record
00:54:14 du ministère de l'Intérieur. Qui est aux manettes ?
00:54:17 Qui est à responsabilité ? Qui est responsable
00:54:19 de la non-faillite de la société et de la reconstruction ?
00:54:23 Ce qui me gêne, c'est pas qu'il ne sache pas exactement
00:54:26 ou qu'il veuille, comme vous l'avez dit,
00:54:28 ne pas donner les noms et ce qui se passe
00:54:30 pour terminer son opération. Ce qui me gêne,
00:54:33 c'est qu'il ne s'en fiche pas. -Il y a deux sujets en un.
00:54:36 Il y a d'un côté la faillite du gouvernement, peut-être,
00:54:39 et de l'autre, ce clivage politique.
00:54:41 -Il y a des gens qui dirigent ce pays.
00:54:44 -C'est ce qui fait que certains tweetent
00:54:46 pour certaines victimes et d'autres pour d'autres.
00:54:49 Après, il y a eu cette petite musique,
00:54:51 on va revenir sur la gauche qui ne tweete pas,
00:54:53 mais il y a quand même autour des réactions à droite,
00:54:56 cette petite musique politico-médiatique
00:54:59 qui nous fait dire "qu'est-ce que c'est que ces réactions politiques ?
00:55:03 "Les politiques vont plus vite que les enquêteurs
00:55:05 "pour trouver des conclusions sur les motivations,
00:55:08 "sur les origines des auteurs."
00:55:10 Certains ont qualifié d'indécent de réagir aussi vite
00:55:13 à des coupables alors que la justice ne les connaît pas encore.
00:55:17 -Ils ont été plus ou moins prudents
00:55:19 dans la manière d'évoquer les faits.
00:55:21 Maintenant, la réalité...
00:55:22 -Est-ce qu'on a politisé trop rapidement
00:55:25 ce qui s'est passé à Crépole ?
00:55:26 -Je sais pas si on l'a politisé.
00:55:28 Ce que je constate, c'est que, par ailleurs,
00:55:31 il y a eu un autre fait divers avec un jeune jardinier
00:55:34 de 29 ans dans le Val-de-Marne qui a été égorgé
00:55:36 par un jeune homme qui s'appelle Mourad
00:55:39 et qui a pris un coup de cutter sur 15 cm au niveau de la gorge
00:55:42 et qui échappait par miracle à la mort,
00:55:44 attaqué par un homme de plus de 70 ans.
00:55:47 -Il lui disait "je suis ici, chez moi".
00:55:49 -Et là, en revanche, Jean-Luc Mélenchon a tweeté.
00:55:52 -Avec des bordées d'insultes racistes,
00:55:54 ce qui est insoutenable et parfaitement condamnable.
00:55:57 Mais instantanément, la France insoumise s'est mise à tweeter
00:56:00 sur le sujet avec les mêmes éléments de langage.
00:56:03 -Toute la gauche n'est pas la France insoumise.
00:56:06 -Je ne dis pas que toute la gauche est la France insoumise.
00:56:09 -En l'occurrence, à gauche, la France insoumise...
00:56:12 -Et Mediapart a fait la même chose.
00:56:14 On a vu sortir les tweets exactement programmés
00:56:17 et que les algorithmes, en plus, nous entretiennent là-dedans
00:56:20 et que c'est absolument redoutable que d'imaginer une société
00:56:24 où, finalement, nous serions tenus de nous émouvoir
00:56:27 d'une cause plus que d'une autre.
00:56:29 -Je lis ce que disait Jean-Luc Mélenchon.
00:56:31 "A propos de ce qui s'est passé dans le Val-de-Marne,
00:56:34 "l'ignoble tentative d'égorgement arabophobe du Val-de-Marne
00:56:38 "et le résultat du laissé-aller raciste de la sphère publique,
00:56:42 "Média d'hycopolitique doit se ressaisir,
00:56:44 "pensée émue pour la famille de la victime et ses proches,
00:56:47 "exigeons justice, tenons loin de nous le poison de la haine,
00:56:50 "ne nous abaissons pas au niveau des racistes,
00:56:53 "l'unité de peuple repose sur notre sang froyant."
00:56:56 -Oui, mais là, évidemment, Jean-Luc Mélenchon tweet
00:56:59 parce que ça nourrit le discours qui est le sien,
00:57:01 à savoir que la France serait un pays raciste, islamophobe,
00:57:05 où les musulmans seraient en danger,
00:57:07 et il voit dans ce fait divers, dramatique,
00:57:10 évidemment, la preuve que ce qu'il dit est vrai.
00:57:13 Donc ça sert son discours politique.
00:57:15 Donc il tweet en revanche concernant Thomas.
00:57:17 Là, ça n'entre pas dans ce qu'il dit,
00:57:20 ça ne sert pas son discours politique.
00:57:22 Donc aucun tweet.
00:57:23 Lui qui est si prompt à tweeter, évidemment,
00:57:25 qui tweet d'ailleurs les pires horreurs sur Israël,
00:57:28 sur le Ramas, etc., là, pas un mot, pas une réaction,
00:57:31 parce que, évidemment, ça ne sert pas du tout ses intérêts.
00:57:35 Donc ça, c'est très clair.
00:57:36 Les politiques, et notamment la France insoumise en particulier,
00:57:40 choisissent, évidemment, leurs victimes.
00:57:42 C'est une certitude. On en a encore la démonstration aujourd'hui.
00:57:46 - Est-ce que les politiques de droite sont allés trop vite en besoin ?
00:57:49 En politisant, je le disais, de plus en plus rapidement,
00:57:52 ce type de fait divers ?
00:57:54 - Déjà, on peut réagir rapidement pour s'indigner de ce qui s'est passé,
00:57:59 ne serait-ce que cela, sans forcément désigner un coupable,
00:58:02 sans tirer des conséquences politiques immédiates,
00:58:05 mais pour condamner, ce que Jean-Luc Mélenchon ne fait pas,
00:58:08 qui est si prompt à réagir d'habitude.
00:58:10 Donc, politiquement, ça a un sens, le fait qu'il ne réagisse pas là-dessus.
00:58:14 Après, que la droite s'empare de cela...
00:58:16 Gérald Darmanin lui-même parle d'ensauvagement.
00:58:19 Ça fait longtemps que certains à droite parlent d'ensauvagement.
00:58:22 Si le gouvernement s'y met de plus en plus, tant mieux.
00:58:25 Mais ce qu'on attend du gouvernement, ce sont des réponses,
00:58:29 de manière à ce que l'ensauvagement de la France...
00:58:31 - C'est surtout la fin de l'hypocrisie,
00:58:34 parce que ce ne sont pas jus de réponses.
00:58:36 C'est un homme qui a nommé, ou d'une majorité,
00:58:38 à la tête de la hiérarchie judiciaire,
00:58:41 des magistrats qui ont appelé à voter pour Mélenchon.
00:58:44 Il n'a qu'à être cohérent.
00:58:45 S'il est persuadé que la France est en état d'ensauvagement,
00:58:49 que fait-il dans ce gouvernement ?
00:58:50 La cohérence, c'est ça aussi.
00:58:52 On ne peut pas en permanence se désoler
00:58:55 des conséquences de causes qu'on essaie de chérir.
00:58:57 - S'il vous plaît, vous monopolisez la parole.
00:59:00 Amoury veut dire un mot. On entend Gabriel aussi.
00:59:03 - Je voulais parler de la sécurité et de la gauche.
00:59:06 La gauche n'est pas Jean-Luc Mélenchon,
00:59:08 mais la France insoumise polarise énormément la gauche.
00:59:11 C'est un pôle d'attraction.
00:59:13 Ce n'est pas seulement la sécurité dont il ne parle pas.
00:59:16 La laïcité, Jean-Luc Mélenchon n'en parle plus non plus.
00:59:19 Si vous parlez aussi, par exemple, de l'antisémitisme,
00:59:22 Jean-Luc Mélenchon n'en parle pas du tout.
00:59:25 Il y a eu plus de 1 000 actes, il n'en a jamais vraiment parlé.
00:59:28 Jean-Luc Mélenchon, je dirais un peu plus loin,
00:59:31 c'est pas seulement qu'il ne parle pas de sécurité,
00:59:34 mais de la gauche, et de la gauche,
00:59:36 c'est un peu plus loin.
00:59:37 - C'est un peu plus loin.
00:59:39 - C'est un peu plus loin.
00:59:41 - C'est un peu plus loin.
00:59:42 - C'est un peu plus loin.
00:59:44 - C'est un peu plus loin.
00:59:46 - C'est un peu plus loin.
00:59:47 - C'est un peu plus loin.
00:59:49 - C'est un peu plus loin.
00:59:51 - C'est un peu plus loin.
00:59:53 - C'est un peu plus loin.
00:59:55 - C'est un peu plus loin.
00:59:56 - C'est un peu plus loin.
00:59:58 - C'est un peu plus loin.
01:00:00 - C'est un peu plus loin.
01:00:02 - On a parlé de la défi tout à l'heure,
01:00:05 mais c'est intéressant de le souligner.
01:00:07 Ce sujet sur nos campagnes,
01:00:09 nos campagnes paisibles,
01:00:11 nos campagnes à l'ancienne,
01:00:13 elle n'existe plus, ou encore une fois,
01:00:16 à travers ses tweets, ses réactions à droite,
01:00:19 on exacerbe le problème.
01:00:21 - Pour revenir simplement une seconde sur Mélenchon,
01:00:24 je réponds à votre question.
01:00:26 C'est pas qu'il a choisi sa victime.
01:00:29 Il y avait une tentative de meurtre et un meurtre.
01:00:32 Il a choisi de réagir sur la tentative de meurtre.
01:00:35 C'est un déséquilibre étonnant.
01:00:37 Et je dirais qu'en creux,
01:00:39 lui aussi, comme la droite, a sauté de vie sur la confession.
01:00:43 - C'est important de condamner cet acte dans le Val-de-Marne.
01:00:47 Il est ignoble et doit être jugé et condamné.
01:00:50 - Ça, personne n'en disconvient.
01:00:52 - C'est important de préciser ces choses-là.
01:00:55 - Il y a un garçon de 16 ans qui est mort
01:00:57 et un autre qui, Dieu merci pour lui,
01:01:00 est encore en vie.
01:01:01 - Bien sûr.
01:01:02 - Juste pour la défense de Mélenchon,
01:01:05 l'acte dans le Val-de-Marne est raciste.
01:01:08 La personne a dit "salle bounoule".
01:01:10 Il y a des vidéos.
01:01:11 - Il faut s'émouvoir du crime raciste ?
01:01:14 - C'est absolument pas ce que je dis.
01:01:16 Ce que je veux dire, c'est que dans cette affaire,
01:01:19 les enquêteurs sont allés plus loin.
01:01:22 On a le fin mot de l'histoire.
01:01:24 Vu que c'est un crime raciste...
01:01:26 - Restons sur Tredpoll.
01:01:28 - Je pense que Jean-Luc Mélenchon,
01:01:30 sur l'autre cas de Thomas,
01:01:31 lui aussi sait à peu près ou imagine
01:01:34 comme la droite ce qui s'est passé
01:01:36 et c'est pour ça qu'il n'a pas réagi.
01:01:38 - On verra dans les prochains jours.
01:01:41 - On verra dans les prochains jours,
01:01:43 mais je pense que la droite comme la gauche
01:01:46 ont l'intuition de ce qui a pu se passer
01:01:49 et chacun réagit.
01:01:50 Vous avez raison de dire que les copains
01:01:52 qui sont touchés par l'ensauvagement,
01:01:55 c'est un vrai drame.
01:01:57 Jean-Sébastien l'a dit,
01:01:58 les Français se disent qu'en réalité,
01:02:00 il n'y a plus d'endroit
01:02:02 où nous pouvons mettre nos enfants à l'abri,
01:02:05 nous mettre à l'abri,
01:02:06 nous retrouver la tranquillité.
01:02:08 La politique de la ville qui a été pratiquée
01:02:11 ces dernières dizaines d'années
01:02:14 est responsable de cette situation.
01:02:16 C'est évident que les campagnes,
01:02:18 à leur tour, voient arriver une insécurité
01:02:21 qu'on ne connaissait que dans les grandes villes.
01:02:24 L'agent de sécurité, déjà, c'était presque extraordinaire
01:02:28 d'avoir un agent de sécurité dans un bal de...
01:02:30 -Vous avez plusieurs agents de sécurité.
01:02:33 -Ils avaient déjà mis un dispositif
01:02:35 qui en soi paraissait presque inutile.
01:02:38 -Presque surévalué par rapport à une fête de village.
01:02:41 -Ce n'était pas suffisamment.
01:02:43 Il va falloir faire quoi ?
01:02:44 Supprimer les balles de village ?
01:02:47 -Il y a un moment où on peut constater
01:02:49 une forme de sauvagement,
01:02:51 de violence exacerbée, d'ultra-violence
01:02:54 que vous ne connaissez pas auparavant.
01:02:56 Il y a les chiffres et la réalité.
01:02:58 Si on prend de hauteur, il n'y a pas de hausse exponentielle
01:03:01 de la violence débridée en milieu rural.
01:03:04 Statistiquement, vous avez toujours moins de chances
01:03:07 d'être confrontés à la violence en milieu rural
01:03:10 qu'en milieu urbain. C'est la réalité.
01:03:12 -C'est un phénomène.
01:03:14 -Il ne faut pas qu'on dépègne une France
01:03:16 du nord au sud, de l'est à l'ouest,
01:03:18 qui est gangrénée par une violence permanente.
01:03:21 -C'est exactement ce que je voulais dire.
01:03:24 On n'est pas dans la bande de gazins en France.
01:03:26 -La famille de Thomas a peut-être un avis différent ce soir.
01:03:30 -Bien sûr. -Vous avez quand même...
01:03:32 Vous avez quand même...
01:03:34 -C'est un argument massif.
01:03:35 Que voulez-vous répondre à ça ?
01:03:37 La famille de Thomas a un avis contraire.
01:03:40 -Il y a les destins individuels
01:03:42 qui sont absolument terrifiants, terribles et dramatiques.
01:03:45 Il y a l'approche collective de la société.
01:03:48 Je vous remercie de remettre les chiffres.
01:03:50 Il ne faut pas qu'on donne l'impression
01:03:52 qu'à tous les coins de rue, les jeunes se font égorger.
01:03:56 -C'est très politique.
01:03:57 D'un autre côté, c'est une affaire un peu archétype.
01:04:00 Ce petit village paisible, confronté à la violence ultra.
01:04:05 -Si elle nous émeut autant,
01:04:06 c'est qu'heureusement, ça n'arrive pas.
01:04:09 -Il faut regarder la tendance.
01:04:10 Il y a une tendance à la hausse.
01:04:12 Il y a de la délinquance et de la criminalité en général.
01:04:16 On ne va pas vers quelque chose qui s'apaise.
01:04:19 -Ce que je trouve, surtout,
01:04:20 c'est que c'est de plus en plus violent.
01:04:23 C'est le côté...
01:04:24 -Pour des motifs de plus en plus futiles.
01:04:26 -C'est ce que j'ai dit.
01:04:28 Ce ne sont plus des simples bagarres.
01:04:30 Maintenant, on sort les couteaux, on tue, on égorge.
01:04:33 Je voudrais juste répondre.
01:04:35 -Vraiment rapide, parce que vous avez des prises de parole
01:04:38 qui sont extrêmement longues.
01:04:40 -Je voulais juste répondre.
01:04:42 Quand il a dit que Jean-Luc Mélenchon
01:04:44 polarise la vie politique à gauche,
01:04:46 je ne suis pas d'accord avec ça.
01:04:48 A chaque fois qu'on parlait de la droite,
01:04:51 on parlait que de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
01:04:54 -On ne revient pas en arrière.
01:04:56 -C'est la radicalité de la gauche.
01:04:58 -L'avocat Thibaud de Montbréal,
01:05:00 qui s'exprime souvent sur ces questions d'insécurité,
01:05:03 qui donnait son avis après ce drame de Crépeau.
01:05:06 -Dans les prochaines fêtes de village,
01:05:09 il va y avoir des gens locaux qui vont venir avec des armes
01:05:12 pour se protéger, pour se substituer
01:05:14 à la carence de la puissance publique.
01:05:17 C'est pas une accusation.
01:05:18 La puissance publique ne peut pas mettre une voiture de gendarmerie
01:05:22 devant chaque fête de village.
01:05:24 Mais quand il y a une fête de village,
01:05:26 un samedi soir, les gendarmes ne peuvent pas être
01:05:29 dans tous les villages en même temps.
01:05:31 S'il n'y a pas une reprise en main visible
01:05:34 avec un message politique, à la fois verbal et des actes,
01:05:37 les gens vont s'organiser eux-mêmes.
01:05:39 -Toute société a sa part de crime.
01:05:42 Personne ne l'invente,
01:05:43 mais il y a peut-être une forme d'américanisation.
01:05:46 On glisse vers une société de la violence.
01:05:49 Vous entendez ce que dit Thibaud de Montbréal ?
01:05:52 -Je crois que Karim Mabry l'évoquait,
01:05:54 que la peur du gendarme n'existe plus beaucoup.
01:05:57 -On a basculé.
01:05:58 -Cette réalité-là, elle existe.
01:06:00 Derrière les tragédies comme celle de Crépeau,
01:06:03 il y a tout le quotidien, l'insécurité du quotidien,
01:06:06 les pressions, les intimidations.
01:06:08 Il y a beaucoup de gens qui vivent face ou aux côtés
01:06:12 d'autres qui leur pourrissent la vie
01:06:14 et contre lesquels ils ne peuvent pas faire grand-chose.
01:06:17 La police ne peut pas être présente en permanence.
01:06:20 Il y a des faits qui ne relèvent pas d'une qualification pénale.
01:06:24 Mais il y a des gens qui vivent dans la peur.
01:06:26 Regardez le fait d'hiver qu'il y avait eu à Bordeaux
01:06:29 il y a deux semaines.
01:06:31 Un jeune garçon et sa mère avaient alerté là-dessus
01:06:34 qui se fait menacer d'un couteau
01:06:36 et qui a failli être tué, mais qui a eu le bon réflexe
01:06:39 de se faire inquiéter parce qu'on voulait lui voler son smartphone
01:06:43 et désactiver le dispositif
01:06:45 qui permet de repérer les smartphones à distance.
01:06:47 Cette réalité-là existe de plus en plus.
01:06:50 Le fait de menacer avec des couteaux,
01:06:52 et comme je vous le disais,
01:06:54 il est extrêmement difficile de réagir face à un couteau.
01:06:57 Même les experts israéliens
01:06:59 recommandent à leurs combattants,
01:07:01 si vous vous faites face à quelqu'un qui a un couteau,
01:07:04 n'essayez pas d'entrer en confrontation
01:07:06 car il y a peu de chances que vous vous en sortiez.
01:07:09 Il y a cette menace qui pèse.
01:07:11 Je pense qu'on sous-estime l'impact dans le pays de la peur.
01:07:14 La peur des gens qui sont chez eux,
01:07:16 qui ferment leur porte-à-clés là où ils ne l'ont pas fait avant.
01:07:20 La peur des gens qui montent leur ordinateur portable
01:07:23 le soir à l'étage parce qu'ils se sont fait cambrioler
01:07:26 alors qu'ils étaient chez eux,
01:07:28 au rez-de-chaussée, pendant la nuit ou la journée.
01:07:31 Cette peur qui pourrit la vie des gens
01:07:34 est en train de s'installer.
01:07:35 Thibaut de Montbrial a dit
01:07:37 qu'il ne sera pas là pour s'organiser si rien n'est fait.
01:07:40 -Il est frié pour se faire justice.
01:07:43 -J'espère que l'Etat aura réagi.
01:07:45 -Si on essaie de comprendre l'origine de ce qui se passe,
01:07:48 c'est qu'on a des jeunes qui se socialisent de moins en moins,
01:07:51 qui ne considèrent plus le prix de la vie.
01:07:54 Si vous vous faites refouler d'une soirée,
01:07:56 la vie n'a que peu de prix pour vous.
01:07:59 Parallèlement, on voit l'actualité.
01:08:01 Un gamin de 16 ans qui traîne un policier sur 25 mètres
01:08:04 pour le tuer, il repart avec 35 heures d'intérêt général.
01:08:07 Tout est fait pour conditionner ceux qui seraient enclin
01:08:11 à la violence à laisser éclater
01:08:14 leurs différentes pulsions mortifères.
01:08:18 -Oui, puis vous avez mentionné,
01:08:19 bon, est-ce que ça devient un peu comme les États-Unis ?
01:08:22 Je fais quand même une distinction.
01:08:25 Je trouve qu'il y a une spécificité à la France là-dessus.
01:08:28 Aux États-Unis, il y a la circulation des armes à feu.
01:08:31 C'est souvent, on va voir aussi, des tueries de masse.
01:08:34 On n'est pas là en France.
01:08:36 Sauf que moi, ce qui me frappe au cours des derniers mois,
01:08:39 des dernières années, ça arrive peut-être pas tous les jours,
01:08:42 mais ça arrive fréquemment et ce sont des actes odieux,
01:08:45 horribles, qui touchent toutes les tranches d'âge.
01:08:48 On voyait des viols, par exemple, de nonagénaires
01:08:51 ou en fait de personnes très, très âgées.
01:08:53 Je ne sais pas si c'était nonagénaire,
01:08:55 mais vraiment très âgées.
01:08:57 Des agressions, je pense à Sokhaina aussi,
01:08:59 cette jeune femme de 24 ans qui est morte chez elle.
01:09:02 Et encore là, il y a une particularité
01:09:05 parce qu'on était dans un contexte...
01:09:07 Bon, c'est le trafic de la drogue,
01:09:09 alors que là, en tout cas, on va attendre bien sûr l'enquête,
01:09:13 mais on parle de très jeunes gens,
01:09:15 de personnes de 16 ans, d'attaques au couteau.
01:09:18 Donc il y a quand même certaines particularités.
01:09:21 - Il y a des images qui sont diffusées sur les réseaux sociaux.
01:09:24 On voit quelques images qui semblent très jeunes
01:09:27 et qui sont hilares également.
01:09:29 - Et aussi toute la question,
01:09:30 bon, ce n'est pas nécessairement ce qu'on a vu là,
01:09:33 mais aussi il faut mettre, quand je parle,
01:09:36 qu'il y a une spécificité à la France aussi,
01:09:38 tous ces aspects aussi du terrorisme,
01:09:40 donc dans un autre registre,
01:09:42 mais des professeurs qui se font assassiner,
01:09:44 qui se font décapiter.
01:09:46 Donc oui, il y a quelque chose de profond.
01:09:48 La France est un pays merveilleux, magnifique,
01:09:50 mais il y a quelque chose de profondément meurtri aussi,
01:09:53 malheureusement.
01:09:55 - Encore un ou deux derniers mots,
01:09:57 on parle de ce qui a été dit à cette marche à Nanterre
01:09:59 à l'initiative de la maire de Nel,
01:10:01 mais sur cette affaire et sur toutes les autres,
01:10:04 le salut ne passera que par deux mots, réponse pénale.
01:10:07 - Vous avez soulevé un problème important,
01:10:09 c'est la justice des mineurs.
01:10:11 Quand Gérald Darmanin dit
01:10:13 que des gamins de 15 à 6 ans ont tué un gamin de 16 ans,
01:10:16 ça veut donc dire qu'à priori,
01:10:17 il a l'information qu'il s'agissait de mineurs,
01:10:20 manifestement, pour certains, de moins de 16 ans.
01:10:23 Quelle sera la réponse pénale ?
01:10:26 Est-ce que s'il y a un mineur de 15 ans
01:10:28 qui a effectivement participé à l'assassinat,
01:10:30 au meurtre de ce jeune Thomas,
01:10:32 est-ce qu'on pourra tolérer que la justice
01:10:34 prononce l'excuse de minorité ?
01:10:36 En dessous de 16 ans, elle est obligatoire,
01:10:38 elle peut être levée au-dessus de 16 ans,
01:10:40 mais au-dessous de 16 ans, non.
01:10:42 Il y a peut-être quelque chose à revoir.
01:10:44 Vous avez pris l'exemple de ce jeune
01:10:46 qui a traîné sur 25 mètres un policier
01:10:49 et qui a écopé de 35 heures de travail d'intérêt général.
01:10:53 - Un mineur sans permis.
01:10:54 - J'aimerais bien que Gérald Darmanin précise
01:10:57 que les mineurs de 15-16 ans qui viennent à Crépole
01:10:59 depuis une autre ville, ils sont venus comment ?
01:11:02 Parce que quand on punit de 35 heures de travail...
01:11:04 - On peut laisser Yoann aller au bout.
01:11:06 - C'est le même sujet.
01:11:08 - Le fait qu'ils aient le permis ou pas...
01:11:10 - Là, en l'occurrence...
01:11:11 - Est-ce que vous pensez que ce gamin
01:11:14 qui a écopé de 35 heures de travail d'intérêt général,
01:11:17 ça va le dissuader de recommencer ?
01:11:20 Non, il y a des décisions de justice,
01:11:22 qui, lorsqu'elles concernent les mineurs,
01:11:24 sont des incitations à la récidive.
01:11:26 Il y a un problème avec la justice des mineurs dans ce pays.
01:11:29 Il serait intéressant de voir,
01:11:31 lorsque ces jeunes auront été interpellés,
01:11:33 et on le souhaite,
01:11:35 quel est leur casier judiciaire.
01:11:36 Quand on assassine quelqu'un,
01:11:38 je crois qu'on a déjà un casier judiciaire long comme le bras.
01:11:42 On verra bien quel était leur passé.
01:11:44 - On sera attentifs, très attentifs.
01:11:47 Il y aura un suivi au jour le jour sur CNews
01:11:50 sur la réponse de la justice, le profil des auteurs,
01:11:53 dont on ne doute pas qu'ils seront identifiés
01:11:56 et organisés dans les prochaines heures.
01:11:58 Je voulais qu'on voit à présent,
01:12:00 et on peut peut-être faire un lien
01:12:02 avec la réponse politique qu'on évoquait,
01:12:04 cette marche hier à Nanterre,
01:12:06 à l'initiative de la maman de Naël,
01:12:08 qui a été touchée mortellement
01:12:09 par un tir de policier il y a quelques mois.
01:12:12 Ce policier est sorti de prison,
01:12:14 il est toujours mis en examen.
01:12:15 On verra s'il est jugé
01:12:17 et les suites que donneront de la justice.
01:12:19 Mais écoutez ce que disait, dans cette manifestation,
01:12:22 dans ce rassemblement,
01:12:23 le député de la France insoumise, Thomas Porte.
01:12:26 - Je voudrais dire un message au gouvernement
01:12:29 et à tous ceux qui couvrent l'adhérence policière.
01:12:31 La dignité, elle est ici, aujourd'hui, à Nanterre,
01:12:34 dans ce rassemblement qui demande une chose,
01:12:37 la justice, et que plus un jeune des quartiers populaires
01:12:41 ne décède sous les balles de la police.
01:12:43 Pendant la campagne présidentielle,
01:12:45 Jean-Luc Mélenchon avait dit "la police",
01:12:48 et aujourd'hui, la police tue.
01:12:50 C'est une réalité, la police tue dans ce pays.
01:12:52 Nous en avons eu l'exemple ces dernières années.
01:12:55 C'est une institution qui organise des violences policières.
01:12:59 C'est une institution qui est définie
01:13:01 par un racisme systémique.
01:13:03 - Et on voit évidemment que les paroles et les images
01:13:06 allaient dans ce sens,
01:13:07 puisque voici le type de pancarte que l'on pouvait voir,
01:13:10 "la police tue" lors de ce rassemblement à Nanterre hier,
01:13:14 de quoi exaspérer, bien sûr.
01:13:16 En premier chef, les policiers,
01:13:17 représentés par Jean-Christophe Couvier, du syndicat SGP.
01:13:21 - En tant que policier, nous,
01:13:22 quand on va le matin au boulot,
01:13:24 le soir, on ne sait pas si on va rentrer vivant
01:13:27 et si on va être mis en détention provisoire.
01:13:29 Lui, en tant que député, il peut aller au boulot.
01:13:32 Il y a des collègues à lui qui sont des baphologues
01:13:35 et qui ne vont pas dormir en prison.
01:13:37 - Il donne des baffes ? - Il donne des baffes.
01:13:40 Ce personna n'a pas été suspendu.
01:13:42 Il a même été applaudi...
01:13:44 - Un peu suspendu, mais appréhensif.
01:13:46 - On parle d'Adoyen Quetna.
01:13:47 - On voit bien, encore une fois,
01:13:49 la dichotomie entre le discours et les actes.
01:13:52 Ce que je veux dire, c'est que tous les observateurs
01:13:55 à cette manifestation, ce rassemblement,
01:13:57 nous ont dit, même des non-policiers,
01:14:00 tout est fait pour mettre le feu dans les cités.
01:14:02 Il y a un discours offensif,
01:14:04 on les chauffe à blanc, les jeunes,
01:14:06 en espérant que les jeunes puissent caillasser les policiers.
01:14:10 On le voit, ça.
01:14:11 Mais la maman de Nahel avait été instrumentalisée
01:14:14 à des fins politiques.
01:14:15 On a bien compris qu'il fallait que les quartiers sensibles votent.
01:14:19 - Gabriel Cluzel, Thomas Portes,
01:14:21 dont je rappelle qu'il était celui qui avait mis sa tête
01:14:24 sur un ballon pendant la réforme des retraites
01:14:27 avec l'effigie du ministre du Travail.
01:14:29 C'est un député ou un agitateur ?
01:14:31 - C'est gravissime de venir avec son écharpe de député
01:14:34 essentialiser tout un corps de métier.
01:14:37 C'est le propre de la gauche de dire qu'il ne faut pas essentialiser
01:14:41 et qu'il est stigmatisé, amalgamé.
01:14:43 Il essentialise tout un corps de métier
01:14:45 qui est déjà en condition de travail difficile.
01:14:48 - C'est le premier à appeler la police.
01:14:50 - Une simple salatelle.
01:14:52 Certains de ses collègues célèbres l'ont fait.
01:14:55 C'est honteux, c'est scandaleux.
01:14:57 C'est évidemment être pyromane que faire ce genre de choses.
01:15:01 Mais ce qui me fait de la peine,
01:15:03 c'est qu'il n'y aura pas de marche pour le jeune Thomas.
01:15:08 - S'il y a une marche organisée mercredi dans sa ville ?
01:15:11 - Une marche blanche.
01:15:12 - Il n'y aura pas de député de la France insoumise.
01:15:15 - Je ne doute pas qu'il y ait des slogans revendicateurs
01:15:20 qui pointent ceux qui ont tué Thomas.
01:15:23 - Yoann ?
01:15:24 - Je ne pensais pas dire ça un jour
01:15:27 d'un parti qui a fait 20 % à l'élection présidentielle,
01:15:30 mais je considère que la parole de la France insoumise
01:15:33 ne vaut plus rien ou plus grand-chose.
01:15:36 Ils sont en permanence, non pas dans l'outrance,
01:15:39 mais dans l'ignominy permanente.
01:15:41 La police tue, Israël a bien cherché ce qui leur est arrivé,
01:15:44 Israël est devenu l'agresseur et le Hamas limite la victime.
01:15:48 On est en permanence dans ce genre de confusion,
01:15:51 dans ce genre de propos qui n'a qu'un but,
01:15:53 c'est diviser, cliver la société,
01:15:56 quelque part même détruire la société
01:15:58 telle que nous la connaissons aujourd'hui,
01:16:00 pour servir un petit but politique
01:16:03 que Jean-Luc Mélenchon imagine être son destin.
01:16:06 - Vous voulez parler de la parole de la France insoumise
01:16:09 qui doit être déconsidérée de la part de tout le monde,
01:16:12 dénoncée par l'ensemble des Républicains ?
01:16:15 On en a l'illustration.
01:16:17 - Autant que ce sont des facilités de langage
01:16:19 qui ferment le débat et n'apportent rien.
01:16:22 - Ce ne sont pas que des facilités,
01:16:24 je ne crois pas que ce soit des facilités de langage.
01:16:27 Il y a une stratégie très claire derrière,
01:16:30 une double stratégie,
01:16:32 la stratégie cynique-électoraliste
01:16:34 avec d'autres faits divers.
01:16:36 Quand vous chauffez à blanc certains dans le pays
01:16:39 en leur disant qu'ils sont victimes de racisme,
01:16:42 que vous le faites sur des populations
01:16:44 qui ne sont pas forcément toujours...
01:16:47 Je ne parle pas des jeunes gens dans leur ensemble,
01:16:50 mais des gens qui n'ont pas forcément la maturité
01:16:53 pour l'ensemble et qui se convaincent
01:16:55 qu'ils sont victimes de discrimination
01:16:58 alors que ça n'est que pour partie le cas,
01:17:01 c'est grave.
01:17:02 - Il faut décrédibiliser la police
01:17:04 comme institution républicaine.
01:17:06 Jean-Luc Mélenchon est dans un projet révolutionnaire.
01:17:10 Le jour où il prévoit le chaos dans le pays,
01:17:12 où il anticipe le chaos,
01:17:14 où il l'appelle de ses voeux,
01:17:16 il aura décrédibilisé la police par avance.
01:17:19 Et ça, pour le coup, ce n'est absolument pas républicain.
01:17:23 Je ne comprends pas comment les autres partis de la NUB
01:17:26 sont pu rester alliés si longtemps avec LFI.
01:17:29 - Ce qui est intéressant, c'est aussi de se rappeler
01:17:32 l'affaire Adama Traoré,
01:17:34 qui a cristallisé ce discours contre la police,
01:17:37 contre le racisme.
01:17:38 - La soeur d'Adama Traoré, qui est derrière la mère de Nahel.
01:17:42 - Voilà, cette affaire...
01:17:43 - J'ai un trou de mémoire sur le prénom de la soeur.
01:17:47 - Hassan Traoré.
01:17:48 - Dans cette affaire, la police était accusée
01:17:51 d'avoir tué Adama Traoré.
01:17:52 Il y a eu un non-lieu,
01:17:54 donc il n'y a pas eu de procès.
01:17:56 Les policiers, en l'occurrence les gendarmes,
01:17:59 sont innocents.
01:18:00 L'affaire Nahel arrive dans la continuité.
01:18:03 - Mais dans l'affaire Nahel, la justice suit son cours.
01:18:06 Cette femme a été détenue pendant 4 mois.
01:18:09 - Quelle que soit la victime,
01:18:11 c'est un prétexte.
01:18:12 Dans l'affaire Adama Traoré,
01:18:14 la culpabilité des gendarmes n'a jamais été prouvée.
01:18:18 Donc, quel que soit le prétexte,
01:18:20 ces personnes qui portent un discours anti-police
01:18:23 ont besoin d'une victime emblématique.
01:18:26 - Valérie, dernier mot.
01:18:27 - Pour conclure sur Jean-Luc Mélenchon,
01:18:30 on est dans un espèce de paradoxe.
01:18:32 D'un côté, il veut se présenter pour être président de la République,
01:18:36 il rêve que de ça, il parle que de ça.
01:18:39 Quand il n'est pas président, il veut être Premier ministre.
01:18:42 Et d'un autre côté, c'est exact,
01:18:44 il est dans une stratégie révolutionnaire
01:18:47 qui n'est pas électorale.
01:18:49 Plus ils sont dans l'outrance, plus ils sont dans l'injure
01:18:52 et plus ils sont dans l'exacerbation de la haine,
01:18:56 plus leur sondage baisse.
01:18:57 C'est une stratégie politique qui n'est pas payante.
01:19:00 - Sur laquelle il partage.
01:19:02 - Pendant ce temps-là, le RN ne dit pas grand-chose
01:19:06 et il monte tout seul.
01:19:07 - Ce sont les meilleurs alliés du RRM.
01:19:10 - Il est dans l'outrance permanente.
01:19:12 Je trouve que la théorie de la Révolution est simpliste.
01:19:16 Il veut être élu et il fait tout pour ne pas l'être.
01:19:19 On est chez les fous.
01:19:20 - Il répond à son noyau dur.
01:19:22 Quand vous regardez aux États-Unis,
01:19:25 avec le mouvement Black Lives Matter,
01:19:27 ça ne marche pas.
01:19:28 - En France, ça ne marche pas comme ça.
01:19:31 - Mais c'est ce qu'ils essayent de faire.
01:19:34 Ils essayent de faire de Nael le symbole.
01:19:36 - Je ne dis pas que Jean-Luc Mélenchon sera président.
01:19:40 Cette idéologie woke qui est en train de rappeler Karima
01:19:43 et ces progressistes qui sont en train de tout truster
01:19:47 dans le monde occidental...
01:19:49 - Le logiciel est là.
01:19:50 Cette idéologie est ultra présente aux États-Unis.
01:19:53 Ils sont collés là-dessus.
01:19:55 - Je ne veux pas dire qu'ils ont été élus.
01:19:58 - Je veux dire que pour Nael,
01:20:00 ils veulent en faire le symbole de George Floyd.
01:20:03 Ils veulent importer ça ici.
01:20:05 Ça ne fonctionne pas.
01:20:07 - Je voudrais qu'on avance.
01:20:09 - Le 2e État fédéral américain qui est sur cette ligne-là,
01:20:12 ça ne peut pas être majoritaire.
01:20:14 - On prendra le temps d'évoquer la curiosité de la semaine,
01:20:18 à savoir ce nouveau président élu en Argentine
01:20:21 qui fait frémir tous les plus grands démocrates.
01:20:25 - Les rouges de cette 2e heure
01:20:27 nous entraînent autour des problèmes d'insécurité
01:20:30 et cette peur grandissante dans les campagnes,
01:20:33 chez les maires, également, les maires de nos communes.
01:20:37 Ce 105e congrès des maires de France s'ouvre à Paris.
01:20:40 Il se déroule dans un contexte marqué par une hausse des violences
01:20:44 auxquelles sont confrontés les maires de nos communes.
01:20:48 - Communes attaquées, républiques menacées.
01:20:51 Le thème de ce congrès de l'AMF parle de lui-même
01:20:55 cette année, de l'incendie criminel
01:20:57 au domicile du maire de Saint-Brévin,
01:20:59 à l'attaque à la voiture Bélier,
01:21:01 qui a visé celui de l'Aélée-Rose.
01:21:04 Les maires vivent de plus en plus dans la crainte.
01:21:07 Un chiffre est très parlant.
01:21:09 Après une augmentation de 32 % des agressions en 2022,
01:21:13 le ministère de l'Intérieur table sur une nouvelle augmentation
01:21:17 de 15 % cette année, 15 % d'augmentation
01:21:19 pour les violences envers les édiles.
01:21:22 Au total, 69 % des maires interrogés lors d'une étude
01:21:26 pour le Cevipof déclarent avoir déjà été victimes
01:21:29 d'incivilité, 39 % avoir subi injures et insultes,
01:21:34 et 7,5 % des maires déclarent avoir déjà été victimes
01:21:39 d'agressions ou de violences physiques.
01:21:41 Plus de 7 maires sur 100, donc, victimes
01:21:45 dans leur mandat d'agressions physiques.
01:21:47 C'est le cas de Jean-Luc Allgay,
01:21:49 maire de Loumeau en Charente-Maritime.
01:21:52 -Mon adjointe m'a appelé parce qu'il y avait des gens
01:21:55 de Névoyage qui voulaient rentrer sur le stade de foot.
01:21:58 Ils arrachaient des arbres, des poteaux,
01:22:01 donc je suis vite arrivé, je me suis interposé,
01:22:03 j'ai commencé à discuter, et j'ai pas vu une personne
01:22:06 passer derrière moi, qui m'est sauté dessus,
01:22:09 qui m'a enserré, qui m'a jeté sur une voiture
01:22:12 où j'ai eu deux côtes fracturées, j'étais à terre.
01:22:15 Il me filmait en disant "un maire est à terre",
01:22:18 je croyais que j'étais un trophée pour eux,
01:22:22 donc je me suis relevé, ils sont partis en trompe,
01:22:25 et je me suis retrouvé aux urgences,
01:22:27 en train de faire des radios.
01:22:28 -Les démissions des maires ont augmenté de 30 %
01:22:33 par rapport au mandat précédent.
01:22:35 Depuis 2020, année des dernières élections municipales,
01:22:38 plus de 1 300 démissions sur 36 000 communes
01:22:41 ont été comptabilisées.
01:22:42 Outre la peur des élus de subir des violences,
01:22:45 les maires sont aussi épuisés, bien sûr,
01:22:47 par la charge de travail, se sentent abandonnés
01:22:50 par le mandat, qui n'est pas au rendez-vous,
01:22:53 concernant notamment les dotations.
01:22:55 En moyenne, un maire d'une petite commune
01:22:57 travaille 32 heures par semaine,
01:22:59 et pour les communes de moins de 500 habitants,
01:23:02 il touche une indemnité de seulement 1 042 euros bruts par mois.
01:23:08 Pas vraiment motivant.
01:23:09 Emmanuel Macron était attendu au salon des maires de France
01:23:13 mercredi, il comptait interpeller ses maires,
01:23:16 le chef de l'Etat, sur les problématiques
01:23:19 que je viens d'évoquer, mais Emmanuel Macron
01:23:21 ne pourra pas s'y rendre, car il est retenu à l'Elysée
01:23:24 pour un sommet du G20 par visioconférence,
01:23:27 d'où la déception des élus.
01:23:30 -Je dirais qu'après tout ce qui s'est passé,
01:23:37 avec le témoignage qu'on a auprès des maires,
01:23:40 qu'il faut les aider, il faut les conforter,
01:23:43 dans leur fonction d'élu,
01:23:45 c'est un peu dommage qu'ils ne soient pas venus,
01:23:48 mais on a vu les données qui sont apparues,
01:23:51 qu'il y a une augmentation à 2 chiffres
01:23:53 des agressions.
01:23:54 Pour l'année prochaine,
01:23:56 ça ne s'arrête pas du jour au lendemain,
01:23:58 il va falloir quelques temps.
01:24:00 On aurait aimé un fort témoignage du président.
01:24:03 -Le chef de l'Etat ne sera pas présent
01:24:05 au salon des maires de France,
01:24:07 mais Elisabeth Borne s'exprimera jeudi
01:24:09 devant le congrès de l'AMF.
01:24:11 Une quinzaine de ministres ont annoncé le déplacement.
01:24:14 Emmanuel Macron recevra bien une revanche,
01:24:17 un millier de maires à l'Elysée mercredi soir.
01:24:20 -Merci, Yoann. On va suivre ce congrès des maires de France.
01:24:24 On va arriver à un stade,
01:24:25 il va falloir passer des annonces pour embaucher des maires
01:24:28 et leur promettre bons émerveils.
01:24:30 Vouloir porter une écharpe de maire dans un contexte
01:24:34 qui se dégrade d'année en année,
01:24:36 il faudrait être presque un peu maso.
01:24:38 -Le maire, c'est une fonction noble.
01:24:40 C'est le seul élu incarné, si j'ose dire.
01:24:42 C'est celui dont l'archive disait qu'il était à portée de baffe,
01:24:46 le seul santon dans la crèche.
01:24:48 C'est un personnage traditionnel.
01:24:50 Aujourd'hui, c'est vrai que plus personne n'a envie d'être maire
01:24:54 pour ne pas recevoir les fameuses baffes,
01:24:57 parce que, finalement, le maire est le réceptacle
01:25:00 de toutes les humeurs,
01:25:02 les colères des administrés,
01:25:04 car ce n'est pas au président de la République
01:25:07 qu'on ne voit jamais qu'on va aller dire son fait.
01:25:10 Et puis, il y a aussi un proverbe qui dit
01:25:13 qu'un maire a un pied en prison, déjà,
01:25:15 et qu'il faut qu'il essaie de ne pas mettre le deuxième,
01:25:18 parce que la législation, la technocratie
01:25:22 est tellement forte et compliquée
01:25:24 qu'il peut facilement faire des erreurs
01:25:28 ou voir sa responsabilité engagée dans tel ou tel cas.
01:25:31 Donc, c'est mal rémunéré, c'est fatigant,
01:25:35 c'est une responsabilité écrasante.
01:25:38 -C'est un sacerdoce.
01:25:39 -C'est un sacerdoce, à la limite du masochisme, à ce stade.
01:25:43 -Amoury, un dernier mot.
01:25:44 Il y a la violence physique, qui reste relativement rare,
01:25:48 et forte, heureusement, mais la violence verbale
01:25:50 de plus en plus fréquente,
01:25:52 avec des populations qui n'acceptent plus la moindre règle.
01:25:55 -Et surtout les émeutes. -Oui, bien sûr.
01:25:58 Congrès marqué par les émeutes de juin dernier.
01:26:01 -Ca a été de violence envers les élus.
01:26:03 Il y a bien sûr le maire de La Héléro,
01:26:05 dont la famille a été attaquée, Vincent Jambrin,
01:26:08 mais aussi la maire de Pontoie,
01:26:10 qui avait été attaquée dans sa voiture.
01:26:12 Les maires ont eu peur, mais surtout,
01:26:14 leurs mairies, leurs écoles, leurs bibliothèques.
01:26:17 Je pense qu'on n'avait jamais vu, d'ailleurs,
01:26:20 un tel déferlement de violence,
01:26:22 mais qui s'attaquait au symbole de la ville
01:26:24 et de la République, qui sont les maires dans ces villes.
01:26:28 -Il nous reste 7 minutes 30, précisément,
01:26:31 pour traverser l'Atlantique et faire la découverte
01:26:34 d'un homme dont on va beaucoup parler à coup sûr
01:26:36 ces prochains mois, dont on parle déjà beaucoup
01:26:40 hier, puisque l'Argentine a un nouveau président,
01:26:42 qui s'appelle Javier Milei,
01:26:45 économiste ultralibéral.
01:26:46 Il l'a emporté sur son rival centriste Sergio Massa
01:26:49 avec 55 % des suffrages.
01:26:51 Lors de son discours de victoire hier,
01:26:53 il a promis la fin de la décadence,
01:26:55 la reconstruction de l'Argentine frappée par une inflation
01:26:59 vertigineuse, mais son profil terrorise
01:27:01 les plus grands démocrates de la nation,
01:27:04 de la planète, plutôt.
01:27:05 -Oui, c'est vrai. -Et de la nation argentine.
01:27:08 -Il faut dire qu'il détonne un peu
01:27:10 des politiques classiques, un peu plus propres.
01:27:14 On peut le dire comme ça, il a un style assez flamboyant.
01:27:17 Mais vous l'avez dit, et là, ça fait rire Jean-Sébastien,
01:27:21 parce que c'est flamboyant, vous allez voir des images
01:27:24 de cette personnalité.
01:27:25 En fait, le nouveau président de l'Argentine,
01:27:28 qui a été élu... -Et capillairement aussi
01:27:30 très intriguant. -Oui.
01:27:32 -Mais ça, c'est autre chose.
01:27:33 -C'est moins important. -Mais quand même,
01:27:36 il a eu plus de 10 % de voix d'avance
01:27:39 par rapport à l'autre candidat, son adversaire,
01:27:41 le centriste Sergio Massa.
01:27:44 Ben voilà, donc, parlons de ses symboles,
01:27:46 comment il a réussi aussi à se faire entendre,
01:27:49 parce qu'il était assez inconnu depuis...
01:27:51 En fait, il était en politique seulement depuis deux ans,
01:27:54 il avait été élu député en 2021.
01:27:57 C'était un habitué...
01:27:58 Je sais, il prend toute l'attention.
01:28:00 Mais manifestement, ça a fonctionné.
01:28:02 -Bien oui. -Ca a fonctionné
01:28:04 dans une large majorité, exactement.
01:28:06 -Apparemment, c'est la plus large victoire
01:28:08 de l'histoire de l'Argentine depuis le retour de la démocratie.
01:28:12 -Vous l'avez dit, il se présentait
01:28:13 comme le candidat ultra-libéral, antisystème aussi.
01:28:16 Ben, pardon?
01:28:18 -On vous a entendu, Jean-Sébastien Fargeault.
01:28:20 On dirait un concert de Dick Rivers.
01:28:22 Je sais pas si Dick Rivers avait une chansonneuse.
01:28:25 -Je vais vous parler de la réaction de la gauche.
01:28:28 Ça fait énormément réagir, la gauche française.
01:28:31 Je vous invite à écouter ce son du nouveau président argentin.
01:28:35 Comme ça, vous allez voir le style de l'homme.
01:28:38 -Au-dessus !
01:28:39 Ministère de l'Ambiance et du Développement Sostenible.
01:28:42 Au-dessous !
01:28:43 Ministère des Femmes, des Généres et de la Diversité.
01:28:46 Au-dessous !
01:28:47 Ministère des Affaires publiques.
01:28:49 Au-dessous !
01:28:50 Même si vous vous en restez.
01:28:52 Ministère de la Science, de la Technologie et de l'Innovation.
01:28:55 Au-dessus !
01:28:57 Ministère de la Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.
01:29:00 Au-dessous !
01:29:01 Ministère de l'Éducation.
01:29:03 Adoctrinement.
01:29:04 Au-dessous !
01:29:05 Adoctrinement.
01:29:06 A-fou-ra !
01:29:07 Ministère de Transport.
01:29:09 A-fou-ra !
01:29:10 Ministère de la Salut.
01:29:12 A-fou-ra !
01:29:13 -Vous voyez, en fait, il dénonçait...
01:29:15 -Il y a eu un bug de traduction,
01:29:17 mais il enlevait tous les ministères qu'il juge inutiles.
01:29:20 -Exactement, parce que lui, il critiquait en disant
01:29:23 qu'il y a de la corruption, l'État est corrompu.
01:29:26 Et quand il brandit la fameuse tronçonneuse,
01:29:29 c'est pour dire que je vais couper dans les dépenses de l'État
01:29:32 pour qu'il y ait moins d'États, plus de privatisation.
01:29:35 Ça fait partie de ce qu'il souhaite.
01:29:37 Aussi, "exit", comme on dit, la monnaie argentine,
01:29:40 donc "exit" le PESA, c'est parce qu'il a dit,
01:29:43 pardonnez-moi l'expression,
01:29:45 que ça ne valait pas un excrément.
01:29:47 Lui, il veut aller vers le dollar.
01:29:49 Il dit que ça va être aux Argentins
01:29:51 de décider quelle monnaie il souhaite.
01:29:53 -On le voit d'ailleurs brondir ce billet.
01:29:55 -Et pourquoi il n'est pas très aimé ?
01:29:57 Bien, par plusieurs, notamment parce que, bon,
01:30:00 il est plutôt climato-sceptique,
01:30:02 il dit qu'on est plutôt dans un cycle
01:30:04 et que le réchauffement climatique,
01:30:06 ce n'est pas attribuable à l'homme.
01:30:08 Et ensuite, anti-avortement.
01:30:10 Je rappelle quand même qu'en Argentine,
01:30:12 la légalisation comme telle, ça a été seulement en 2020.
01:30:16 Donc il y a quand même plusieurs...
01:30:18 C'est quand même un sujet assez chaud là-bas.
01:30:20 Mais donc, anti-avortement, climato-sceptique.
01:30:23 Aussi, le contexte en Argentine...
01:30:25 -J'ai lu qu'il était pour la vente d'organes.
01:30:28 -Oui, c'est ça. Il voyait don d'organes.
01:30:30 Il a dit qu'il avait des déclarations aussi comme ça,
01:30:33 qui peuvent un peu provoquer.
01:30:35 Je vois que ça agite aussi tout le monde sur le plateau.
01:30:38 -Oui, parce que c'est curieux.
01:30:40 -Mais en même temps, on va aller voir les réactions de la gauche.
01:30:43 -Ah oui, oui, oui, des réactions politiques, pardon.
01:30:46 Oui, réaction politique française, notamment.
01:30:49 -Oui, parce que je regardais un peu qui a réagi.
01:30:51 J'ai pas vu Emmanuel Macron réagir sur X, mais...
01:30:54 -Il a pas eu un gros petit coup de fil ?
01:30:57 -Mais Sandrine Rousseau a réagi de la nuppesse.
01:30:59 -Sandrine tombe à son tour dans le carbonfascisme,
01:31:02 le carbofascisme, donc cette histoire de climato-scepticisme.
01:31:06 -Il a pas l'air très déçu.
01:31:08 -Et elle dit aussi, bon, vous voyez, elle dit ce que fait
01:31:13 le climaticisme à nos démocraties.
01:31:15 Bientôt, la France, pourquoi pas ?
01:31:18 Et ensuite, elle dit avoir une coiffure improbable,
01:31:21 ultra-libérale, être climato-sceptique,
01:31:23 haïr les femmes, l'histoire, tout se permettre,
01:31:26 être un homme, un vrai, mascu à souhait, meilleur combo.
01:31:29 -Je sais pas si c'est le tweet le plus pertinent
01:31:32 de l'histoire de Sandrine Rousseau.
01:31:34 -Olivier Faure aussi qui a réagi,
01:31:36 peu d'artifices réactionnaires en Argentine,
01:31:38 Clémentine Autain qui a réagi, François Ruffin.
01:31:41 -On va aller voir des filets au fur et à mesure.
01:31:44 -Ce parallèle est fait souvent avec Donald Trump,
01:31:47 Jair Bolsonaro, et qui est perçu comme une figure
01:31:49 d'extrême droite, mais peut-être juste rappeler
01:31:52 qu'il y a eu une élection.
01:31:53 Est-ce que ça veut dire que la population vote mal aussi ?
01:31:57 -On a l'impression qu'on critique,
01:31:58 mais comme si c'est arrivé comme ça,
01:32:01 qu'il était tombé d'un parachute...
01:32:03 -Les Argentins ont voté pour lui à 55 % des suffrages.
01:32:06 -Il faut se dire que les Argentins l'ont choisi
01:32:08 et ils ont leur raison.
01:32:10 -Un mot d'Emmanuel Macron. Merci, Karima.
01:32:12 -Emmanuel Macron a félicité le président élu.
01:32:14 -Parler aux réseaux sociaux ? -Non, un communiqué de l'Élysée
01:32:18 qui rappelle que le président l'a félicité,
01:32:20 mais lui rappelle l'importance des enjeux climatiques.
01:32:23 Karima l'a dit, c'est un climato-sceptique.
01:32:26 -Valérie, vous voulez y réagir ?
01:32:27 Pourquoi les Argentins ont voté pour cet homme ?
01:32:30 J'ai ma petite idée.
01:32:31 40 % de la population vit en dessous du feuille de pauvreté.
01:32:35 C'est une longue décadence qui, comme dans beaucoup d'autres pays,
01:32:38 et on verra peut-être encore d'autres à l'avenir,
01:32:41 mène au populisme.
01:32:42 -Ils sont très éruptifs, les Argentins.
01:32:44 Ils sont habitués aux montagnes russes,
01:32:47 ils montent ça beaucoup mieux, puis s'effondrent derrière.
01:32:50 Je pense que c'est le pays au monde
01:32:52 qui a la situation économique la plus compliquée
01:32:55 au fil de son histoire.
01:32:56 C'est aujourd'hui, et c'est pour ça que c'est pas aussi drôle que ça,
01:33:00 même si on a tous souri en voyant ces images,
01:33:02 c'est le pays le plus endetté du monde, l'Argentine.
01:33:07 Christine Lagarde a aussi félicité le nouveau président
01:33:10 pour une raison extrêmement simple,
01:33:12 c'est que le FMI a prêté beaucoup d'argent à l'Argentine,
01:33:15 et il faudrait pas que l'Argentine se plante,
01:33:18 parce que ça serait une catastrophe
01:33:20 pour l'ensemble du continent,
01:33:22 et en fait, ça fait pas tellement rire
01:33:24 que cet homme est arrivé là,
01:33:26 parce que vous voyez, il a des attitudes, il est drôle,
01:33:29 pareil que Donald Trump, etc.
01:33:31 -Mais il promet surtout un changement radical.
01:33:34 -Il est pas là par hasard.
01:33:36 -La télévision, le show, et la démagogie, en fait,
01:33:41 en gros, c'est ça.
01:33:42 -Il nous reste une minute.
01:33:45 -Je veux juste rajouter qu'il a quand même supprimé
01:33:48 toutes les allocations de toutes sortes.
01:33:50 Il y a plus d'une allocation en Argentine à partir d'aujourd'hui.
01:33:54 -C'est très compliqué, la situation argentine.
01:33:56 -Il y a un Parlement en Argentine.
01:33:58 -Il a pas la majorité au Parlement.
01:34:00 -Il nous reste peu de temps.
01:34:02 C'est terminé.
01:34:03 -La situation est extrêmement dangereuse.
01:34:06 -Jean-Sébastien, ne dépassez pas ces 30 secondes, s'il vous plaît.
01:34:10 Est-ce qu'un président populiste tel que lui
01:34:12 pourrait être élu un jour chez nous ?
01:34:14 -Je crois que ce qu'il faut retenir de la méthode,
01:34:17 c'est que les Argentins ne voient pas que Donald Trump est misogyne,
01:34:22 qu'il est raciste dans certaines déclarations,
01:34:24 qu'il a fraudé le fisc ou menti sur sa formation.
01:34:27 -Ce qu'il peut faire du pays, il compte plus que sa phrase.
01:34:30 -La tronçonneuse, c'est quoi ? Les Argentins sont désespérés.
01:34:34 Ca a été le pays parmi les pays les plus riches au monde
01:34:37 jusqu'en 1950. Ils sont dans une situation catastrophique.
01:34:40 C'est quelqu'un qui leur dit qu'il faut avoir l'air fou
01:34:43 pour donner l'impression qu'on est capable d'affronter
01:34:47 l'Etat profond ou les enjeux de la mondialisation.
01:34:50 -Il est misogyne et sous la menace de créanciers étrangers.
01:34:53 Cette folie-là est prise par les électeurs
01:34:55 non pas au premier degré, ni parce qu'elle les amuse
01:34:58 ou que c'est du chaud, mais parce que c'est la preuve
01:35:01 qu'il est capable de faire bouger les choses.
01:35:04 -Il va faire le bonheur des éditorialistes politiques
01:35:07 à travers la planète, j'en suis sûr,
01:35:09 et on en reparlera, de ce nouveau président élu de l'Argentine.
01:35:12 Merci à tous les six d'avoir participé à cette émission.
01:35:16 Merci surtout aux téléspectateurs de nous avoir suivis
01:35:19 ce lundi.
01:35:20 Martin Mazur, Maxime Ferrer, Coralie Deleplace
01:35:23 ont préparé cette émission.
01:35:24 Je vous souhaite une bonne nuit sur CNews
01:35:27 et à demain pour "Soir info".
01:35:29 ♪ ♪ ♪

Recommandations