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L'Agence régionale de santé d'Île-de-France renouvelle sa recommandation de ne pas consommer les œufs de poulaillers domestiques dans 400 communes de l'agglomération parisienne. Les explications de Virginie Delugeard-Guérin, directrice générale de l'entreprise Cocott'arium qui installe des poulaillers partagés en milieu urbain.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 21 novembre 2023 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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00:02 RTL
00:05 Les trois questions du petit matin.
00:07 Si vous habitez Paris et sa région, que vous produisez vos propres oeufs, ne les mangez surtout pas.
00:13 C'est la recommandation de l'ARS, l'agence régionale de santé.
00:16 Les sols sont trop pollués, plus de 400 communes sont concernées.
00:20 Bonjour Virginie Delujard-Guérin.
00:22 Bonjour.
00:23 Vous êtes la directrice générale de l'entreprise Cocotarium, très joli nom,
00:26 qui installe des poulaillers participatifs en milieu urbain.
00:30 Je précise que vous êtes justement en Ile-de-France.
00:32 Vous confirmez, vous dites à vos clients "ne consommez pas ces oeufs-là".
00:35 Alors effectivement, à partir du moment où il s'agit d'une directive de l'ARS et que c'est une question de santé publique,
00:43 on ne peut pas, nous en plus en tant que professionnels, dire à nos clients "allez-y, consommez les oeufs, tout va bien".
00:48 Donc non, effectivement, nous avons communiqué dès le printemps dernier, dès la première parution d'une précaution de l'ARS sur ces questions.
00:59 Alors, on a perdu notre invitée Virginie Delujard-Guérin.
01:04 Est-ce qu'on peut essayer de la voir au téléphone ou de la retrouver ?
01:08 Alors donc, elle installe des poulaillers à domicile.
01:12 On va essayer de retrouver notre invitée dans un court instant.
01:14 6h14, Virginie Delujard-Guérin, est-ce que vous êtes avec nous ?
01:19 Je précise qu'il y a des spécialistes qui annoncent qu'on a des risques de cancer du sein et de la prostate avec cette pollution aux oeufs.
01:27 Est-ce qu'on vous a retrouvée, Virginie Delujard-Guérin ?
01:29 Oui, bonjour, je suis là à nouveau.
01:31 Ah bon, très bien.
01:32 Alors, vous nous disiez que vous aviez commencé à alerter vos clients au printemps dernier sur cette pollution.
01:38 Tout à fait, dès l'apparition du premier avis de l'ARS en indiquant, pour des raisons de précaution,
01:43 en attendant les résultats définitifs de l'étude, on a communiqué la vigilance nécessaire,
01:48 dans le cas de santé publique, c'est nécessaire.
01:50 Alors, il faut bien expliquer comment fonctionnent ces poulaillers, ils sont à même le sol ?
01:57 C'est qu'en fait, pour le bien-être d'une poule, elle doit pouvoir gratter le sol.
02:02 Donc, la mettre sur un terrain nu, c'est assez normal,
02:06 puisque la poule aime gratter le sol, elle a recherche de petits vers.
02:10 Donc, naturellement, on la met sur un terrain enherbé au départ,
02:15 et puis, évidemment, les poules se chargent de manger l'herbe.
02:18 Donc oui, elles sont sur le sol, elles ont un poulailler pour se mettre à l'abri,
02:22 pour dormir perchées, ce dont elles ont besoin aussi pour leur bien-être.
02:26 L'Agence régionale de santé dit qu'il ne faut pas qu'elles picorent la terre,
02:29 il faut qu'elles aient assez à manger dans des mangeoires,
02:32 donc c'est contradictoire avec ce que vous dites.
02:34 Effectivement, donc ça n'exclut pas la nourriture.
02:37 Ce que je veux vous dire, c'est que nous, on préconise, en fait, toujours,
02:39 on a toujours une mangeoire qui, en plus, ferme pour des raisons d'accès aux nuisibles,
02:43 puisqu'on est en ville, il y a toujours des rats,
02:45 souvent, donc évitez d'avoir une mangeoire qui est accessible aux nuisibles.
02:50 Ensuite, on recommande d'avoir les déchets organiques qui vont être donnés aux poules
02:54 dans un bac, qui va permettre d'éviter le contact avec le sol.
02:58 Mais parallèlement, les poules ont évidemment un espace pour déambuler à l'extérieur,
03:03 et donc c'est à ce moment-là qu'elles vont naturellement gratter le sol,
03:06 puisqu'elles sont à la recherche aussi de petits cailloux pour leur gésier, pour digérer.
03:11 Elles sont à la recherche de petits vers, puisque ça, elles le font naturellement.
03:15 Donc on peut tout simplement mettre en place, comme on le fait pour des jardins partagés,
03:21 des bâches géotextiles pour isoler du sol,
03:24 et puis rajouter un amendement en terre végétale,
03:27 ce qui permet d'éviter effectivement le contact avec le sol naturel de l'île de France,
03:32 qui effectivement, pour des raisons toutes simples de mouvements, de construction,
03:36 est beaucoup constitué de terres de remblai et de terres polluées.
03:39 - Oui, parce que ce problème de pollution, il ne va pas s'arranger du jour au lendemain ?
03:43 - Ah ben non, une fois que le sol est pollué, il est pollué.
03:46 D'autant plus que les PCB, furane, en tout cas tous les composants qui ont été étudiés,
03:52 sont des composants qui sont stables et qui restent en fait dans la terre.
03:56 Donc ils ne vont pas s'envoler demain, non c'est sûr.
03:58 - Vous avez dit en préparant cette émission, l'œuf est la récompense qu'on a perdue.
04:02 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
04:03 - En fait, nous, notre métier au Cocotarium, c'est d'accompagner et de mettre en place
04:08 des poulaillers autonomes. Donc on forme des collectifs à gérer un poulailler
04:14 et à apprendre à trier nos biodécès. Au 1er janvier 2024,
04:17 ce sera nécessaire de mettre nos biodécès à part.
04:21 Et quand on apporte ces décès, la poule, elle va les manger et produire un œuf.
04:26 Et donc évidemment, l'œuf c'est la récompense de notre geste de tri.
04:30 Et puis voilà, c'est super chouette de venir chercher un œuf dans son poulailler
04:34 qu'on va pouvoir cuisiner chez soi.
04:36 - Sauf qu'aujourd'hui, on est confronté à cette pollution.
04:37 Et qu'est-ce qu'on fait de tous ces œufs alors ?
04:39 - Eh bien nous, nous avons demandé à nos clients de jeter tous ces œufs,
04:43 malheureusement depuis le printemps dernier.
04:45 Et donc là, maintenant qu'on a le résultat de cette étude,
04:48 on va pouvoir veiller à remettre en place un ensemble de dispositifs
04:53 pour pouvoir permettre à ceux qui le souhaitent de consommer leurs œufs.
04:56 En tout cas, de manière... Et puis essayer de voir si on fait aussi des analyses sur chacun des sites.
05:02 Merci.
05:03 [SILENCE]

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