Interview tandem : Virginie Efira et Nicole Garcia

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Transcription
00:00 La fille qui a envie de faire une interview sur sa maman, qu'elle l'écouterait.
00:03 Énorme place, la famille, non ?
00:09 Pour tout le monde, même si la méloie, même si on dit
00:12 "Oh là là, moi, c'est problématique", on en est toujours un peu l'otage.
00:15 Absolument, oui. C'est la source de notre force.
00:19 Parfois, il y a passé des failles dont elle est aussi responsable
00:22 et dont on hérite, on hérite de tout.
00:24 On peut effectivement s'en éloigner.
00:26 Dans le meilleur des cas, on y trouve plus de confort que de malaise.
00:30 Je ne sais pas si toi, les images qui me viennent quand on dit le mot famille,
00:32 c'est toujours sur les aïeux.
00:33 Je ne pense pas, par exemple, à mes enfants.
00:35 Quand on dit famille, je pense parents, tante, grand-ongle.
00:38 C'est drôle, ça.
00:40 Par exemple, moi, mon copain des enfants, c'est une famille aussi.
00:44 Mais je ne pense pas ça.
00:45 Je pense à tous ceux qui sont avant.
00:48 Tu as ça aussi, toi ?
00:49 Non, non, non.
00:49 OK.
00:50 Moi, je ne pense pas.
00:51 Peut-être qu'à l'âge qu'elle vient, j'ai perdu beaucoup de gens dans les hauteurs.
00:55 Donc, effectivement, je redescends dans des couches plus...
00:59 Moi, je suis au milieu, là.
01:00 Il y en a partout.
01:01 Je trouve que comme il y a une connaissance de l'autre
01:08 et qu'Ali Ocher a en plus énormément d'humour,
01:10 affroi et une grande faculté d'observation,
01:13 que le moindre petit truc où j'allais un peu sur le côté,
01:16 parfois l'acteur, il triche un peu.
01:18 Parfois, on a la chance d'être complètement dedans.
01:20 Et puis, parfois, on voit qu'on va chercher le texte et qu'on se plante sur quelque chose.
01:23 Il le voit tout de suite.
01:24 Donc, c'est peut-être avec lui que j'ai eu le plus de fou rire sur le fait d'être perçue à jour.
01:28 Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
01:33 C'est une tartine.
01:35 C'est une blague ?
01:36 C'est un lapin bélier.
01:38 Tu te fous de ma gueule ?
01:39 Pour moi, c'est compliqué d'avoir quelqu'un, par exemple...
01:41 Je ne pourrais pas avoir quelqu'un qui m'est proche,
01:43 quelqu'un de ma famille, justement, sur le tournage, en train de me regarder jouer.
01:45 Moi, quand je joue, je crois que c'est vrai,
01:47 mais que lui me montrerait que "Hey, tu joues, là ?"
01:49 Ça n'irait pas.
01:50 Du coup, il fallait passer au-dessus de ça avec Ali Ocher.
01:53 Une fois qu'on a passé, en revanche, ça a grandit presque, désolée.
01:56 Complique et...
02:01 Si tu es d'accord,
02:03 je voudrais parler de la maladie de Rose
02:06 et montrer comment ça va tous dans le plus fort.
02:10 Vraiment ?
02:11 Et plus uni.
02:13 Avec un amour qui peut difficilement se prononcer.
02:16 En tout cas, de mon côté, ma mère, Maurie Pille,
02:18 elle se met toujours au centre des choses.
02:20 Et puis, comme on a une famille qui traverse un drame vraiment bouleversant,
02:23 je trouve que son attitude de penser que tout peut aller bien quand même,
02:27 de prendre une place comme ça au sein de la famille, c'est très compliqué.
02:32 Et après, on sent aussi un profond d'attachement qui ne peut se nommer.
02:34 Ça peut arriver avec ses parents, avec des membres proches,
02:36 malgré tout un amour, mais qui ne peut jamais se...
02:38 Qu'on ressent après coup, en fait.
02:40 Dans nous-mêmes, on est là, on se dit "Je vais l'encadrer",
02:42 et puis on part et on se rend compte de l'amour.
02:45 Mais en plus, même si elle se rend compte, je pense qu'elle en jouit un peu
02:47 parce qu'elle est très contente de la petite gloire qu'elle a attrapée
02:50 avec le succès de ses livres, dont "Tout va bien", ses livres.
02:53 Son choix du succès, quoi.
02:55 Elle n'est pas prête à en descendre.
02:56 Peu à peu, elle va décider les yeux du fait de la santé de sa petite fille
03:00 et du fait des problèmes qu'elle peut avoir aussi à côté.
03:02 Moi, j'ai de la chance.
03:07 Elle est vraiment pas mal, ma mère.
03:08 Puis c'est quelqu'un qui a pu, dans son existence,
03:10 ce qui a été traversé par la maladie aussi.
03:12 Enfin, je veux dire qu'elle a une expérience comme ça avec sa sœur
03:15 de la même maladie qu'elle a dans le film,
03:16 mais qui justement lui a donné une appétence pour l'existence,
03:19 qui lui a donné l'idée, une très grande conscience
03:21 que tout ça est très court et qu'il fallait en faire quelque chose.
03:23 Donc, c'est quelqu'un qui glisse sur les endroits de discorde potentiel
03:27 et qui félicite un peu la beauté, même si parfois elle est difficile à trouver.
03:31 Non, peut-être que j'aimerais y croire.
03:37 J'aimerais croire qu'il y a une méthode pour la sérénité, pour la joie,
03:39 mais non, là, c'est le personnage, pas moi.
03:42 Si c'est une phrase comme ça qui n'est pas appliquée qu'à soi-même
03:45 et qui devrait être appliquée aux gens, à qui on dit
03:47 "Allez, vois les choses du bon côté,
03:49 trouve les diamants dans le trauma et machin",
03:51 je trouve que c'est quelque chose de compliqué.
03:53 Je n'aime pas l'idée d'impératif qu'on devrait vraiment trouver quelque chose.
03:56 Et non, en fait, on a le droit aussi que ça n'aille pas.
03:58 Et après, on peut se trouver à soi une façon de fonctionner dans l'existence
04:02 quand même, qui permet de relativiser certaines choses,
04:06 qui permet de regarder à l'endroit du beau.
04:08 Oui, ça quand même, on peut s'éduquer à ça, c'est sûr.
04:14 On part en innocence, un peu, quand on observe une grosse épreuve.
04:17 On part dans l'idée que la vie est un rêve,
04:18 d'un coup, il vous arrive quelque chose qui vous colle au sol
04:21 et après, il faut se relever et continuer à avancer.
04:23 Mais disons que oui, une paire de l'innocence.
04:25 [Musique]

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