• l’année dernière
Transcription
00:00 Bonjour tout le monde, merci d'être là. Je suis Diane Mareteux, je travaille à la
00:06 diffusion des Arènes et de l'Iconoclast et je suis avec Sylvie Gracia, notre éditrice.
00:11 C'est deux jours un peu particuliers pour nous puisque le Fémina est remis aujourd'hui
00:17 et le Goncourt demain et que Jean-Baptiste Andréa est dans les deux sélections donc
00:21 on est un peu fébrile. Mais l'éditeur a toujours la réputation de se projeter donc
00:27 là on est un peu sur un retour en août mais on va essayer de vous communiquer notre enthousiasme
00:32 pour la rentrée de janvier qui est composé de trois titres et je vais laisser Sylvie
00:38 vous parler du premier. Le premier étant celui de Cécile Coulon, donc vous connaissez
00:44 bien sûr Cécile Coulon qui fait un parcours remarquable depuis l'âge de 16 ans, qui
00:49 est à la fois romancière et poète, vous le savez, qui a animé l'an dernier pendant
00:53 toute l'année une émission sur France Inter qui lui a permis aussi d'avoir une notoriété
00:57 forte. Donc c'est le troisième livre qu'elle publie chez nous à l'Iconoclast et cette
01:03 fois-ci on a décidé de le sortir en janvier alors que les fois précédentes elle s'était
01:08 engagée dans la corrida de la rentrée littéraire. Et finalement Cécile Coulon qui est une personne
01:14 très forte, une personnalité, un engagement etc. a choisi cette fois-là de sortir en
01:20 janvier en pensant que ce moment-là était un moment qui lui permettait aussi de s'imposer,
01:26 de proposer son travail extrêmement littéraire et de faire tout un travail auprès des libraires
01:32 pendant les six mois à venir. On va vous peut-être parler rapidement de ce qu'elle
01:36 propose, des rencontres un peu particulières, on va vous le dire. Donc ce livre-là s'appelle
01:42 La langue des choses cachées, c'est un livre très condensé, un diamant très bien taillé
01:50 de 140 pages dans lequel on va retrouver à la fois le sens du romanesque de Cécile Coulon,
01:57 toutes ses obsessions qui sont toujours liées à la ruralité. Vous savez que Cécile est
02:01 originaire de Clermont-Ferrand, qu'elle y vit toujours, que le rural c'est son terrain,
02:07 le village, l'enfermement dans les familles, aussi la violence des liens familiaux. Et
02:12 dans La langue des choses cachées on va retrouver ça, et à la fois tout le travail extrêmement
02:17 lyrique qu'elle peut faire dans sa poésie. Pour vous pitcher rapidement, pour vous raconter
02:22 rapidement le livre, c'est l'histoire d'une mère et de son fils, ils connaissent la langue
02:29 des choses cachées, c'est-à-dire on pourrait les appeler des guérisseurs, on pourrait
02:33 leur donner d'autres noms à d'autres époques, mais ils savent intervenir lorsque rien d'autre
02:39 n'est possible, ni la médecine, ni un quelconque soutien pour soulager les êtres humains et
02:46 même les animaux malades ou en fin de vie. Donc l'histoire se passe dans un tout petit
02:53 village enserré entre deux collines, et on voit arriver un jeune homme, le jeune homme,
03:00 donc le fils guérisseur, puisque sa mère est aujourd'hui trop vieille pour intervenir,
03:05 et pour la première fois il va partir en mission. Et toute l'action va se dérouler
03:10 en une seule nuit dans ce village. Il est appelé pour soigner un jeune adolescent,
03:17 un très bel adolescent, atteint d'une maladie, personne ne peut le guérir, donc il est là
03:23 pour soigner ce jeune homme, mais il va durant cette nuit être confronté à d'autres défis,
03:30 c'est-à-dire qu'il va apprendre que sa mère est déjà intervenue dans ce village-là
03:34 et qu'elle lui a laissé de mauvais souvenirs. Il va être donc confronté à cela dans une
03:39 famille et toutes les histoires de violence au sein de ce village vont ressurgir durant
03:47 cette nuit, les histoires de vengeance, etc. Donc dans ce livre-là, c'est comme une tragédie
03:53 classique, donc je vous dis une nuit, ça se déroulera en nuit, avec un nombre restreint
03:58 de personnages. C'est un récit, un roman porté par à la fois l'irisme de la langue
04:09 de Cécile Coulon et à la fois cette capacité qu'elle a à faire monter très rapidement
04:16 dans ses pages des personnages extrêmement forts. Alors pour ce livre-là, on a fait
04:21 une mise en page, je vous ai dit au début c'est vraiment un petit diamant de 140 pages
04:25 extrêmement condensé. On a décidé de faire une mise en page très particulière, c'est-à-dire
04:30 qu'on a fait appel à une photographe, une photographe anglaise très proche de la tonalité
04:38 des livres de Cécile Coulon. Donc une image qui représente un grand feu et à l'arrière
04:44 on va avoir des rabats aussi illustrés avec un portrait de Cécile Coulon, on n'a pas
04:49 l'ensemble. Mais vous aurez vraiment un objet livre très particulier pour ce livre-là
04:55 et qui doit attirer le regard en librairie.
04:58 Pour les rencontres, je sais pas si tu veux en parler, voilà les modules particuliers...
05:04 Donc Cécile Coulon, c'est son 9e livre, c'est ça ?
05:08 - Alors, je sais plus. - En tout cas, elle est habituée des librairies,
05:12 donc elle a déjà fait beaucoup, beaucoup de rencontres. Et pour celui-ci, si vous la
05:16 suivez sur les réseaux sociaux, vous savez qu'elle est aussi très marrante. Là, elle
05:20 avait envie d'inventer autre chose que les rencontres classiques qu'on connaît en librairie.
05:24 Donc elle vous propose trois formats. Un, si vous êtes sportif, un jogging littéraire
05:30 où elle emmène les gens, elle l'a déjà fait en fait, elle emmène une dizaine de gens
05:35 dans un petit jogging et à la fin on partage un plat de pâtes régénérant en parlant
05:40 littérature. Ça marche très bien. Moi, j'irai pas parce que je cours pas, mais n'hésitez
05:43 pas. Ensuite, il y a un format TEDx. Alors là, c'est plus pour les librairies qui auraient
05:48 des grandes salles ou qui sont accoudées à des théâtres ou des salles de spectacle.
05:53 Et donc, c'est sur ces formats TEDx qu'on connaît, dont elle a aussi l'habitude. Et
05:58 pendant 30 minutes, elle raconte un peu son œuvre littéraire, comment elle a fait œuvre
06:03 littéraire et son parcours. Et puis la troisième, c'est si vous avez une plus petite librairie,
06:08 c'est en format un peu speed dating. Et donc là, c'est pour vos clients triés sur le
06:11 volet qui peuvent passer 30 minutes en tête à tête avec Cécile. Et donc, pour tout
06:17 ce type de rencontre, elle se déplacera dans toute la France. Et il faut adresser vos demandes
06:21 à Alexandra Profysy, qui est notre relation libraire et dont les coordonnées figurent
06:26 sur toutes les épreuves, Internet et consorts. Voilà.
06:30 En tout cas, Cécile Coulon a décidé de se concentrer pendant six mois sur toutes ses
06:35 rencontres en librairie. Elle adore arpenter la France entière. Donc voilà, on est on
06:42 est on est on est ouvert. Elle est ouverte à toutes les propositions, un peu même hors
06:46 norme qu'elle peut faire avec vos lectures, etc. Voilà. Donc voilà pour Cécile Coulon.
06:52 On passe ensuite à Jean-Philippe Blondel. Alors Jean-Philippe Blondel, qui est un auteur
06:57 qui, vous le savez, a publié depuis une vingtaine d'années, à la fois en littérature
07:02 adulte et en littérature jeunesse chez Actus Sud Junior. Il était jusqu'à il y a deux
07:07 ans chez Boucher-Chastel et il a choisi de rejoindre l'Iconoclast et on a publié de
07:12 lui il y a deux ans en grand format et cette année en poche, donc dans notre nouvelle
07:18 collection de poche, son dernier livre "Café sans fil", qui a été un beau succès de
07:22 librairie. Vous avez dû le voir passer. On l'a vendu au total à 25 000 exemplaires,
07:29 ce qui a permis d'une certaine façon de relancer un petit peu sa carrière, en tout cas commerciale,
07:35 en librairie. Et de nombreux libraires viennent en ce moment vers nous en disant "mais oui,
07:39 on aime bien Jean-Philippe Blondel, il faut le lire, il faut le faire lire et il y a toujours
07:45 cet humanisme dans ces livres que nos lecteurs aimaient bien". Donc pour la première fois,
07:50 en fait, Jean-Philippe Blondel a décidé de faire un grand pas de côté en proposant
07:57 un livre complètement autobiographique. Il l'avait déjà fait dans certains de ses
08:01 livres en travaillant sur son matériau personnel, mais là c'est un livre complètement un récit.
08:07 En fait, il y a deux ans, Jean-Philippe Blondel a appris qu'il avait une maladie grave, un
08:14 cancer, et pour la deuxième fois de sa vie, il a eu le sentiment de traverser le feu.
08:19 D'où ce titre-là du récit "Traverser du feu". Pour vous résumer rapidement, Jean-Philippe
08:26 Blondel a commencé sa vie de façon assez dramatique, puisqu'à l'adolescence, il
08:29 a perdu à la fois son père, sa mère et son frère, dans deux accidents de voiture
08:33 successifs. Donc à 21 ans, il était complètement orphelin. Et ce fait de perdre tous ses proches,
08:42 toute sa famille, il dit lui que, effectivement c'était une tragédie, mais cette tragédie
08:48 l'a rendu complètement libre. En fait, libre d'inventer sa vie, ce qu'il a réussi
08:52 à faire, puisqu'il a fondé une famille, il est devenu écrivain, il est aussi prof
08:57 d'anglais depuis toujours, et il aime ce métier. Et dans ce livre-là, qui est un
09:01 récit de résilience, il raconte comment ces deux épreuves, ces deux traversées du
09:05 feu, à la fois dans l'adolescence et il y a deux ans dans sa traversée du cancer,
09:10 il a à chaque fois réussi à la fois à affronter ses épreuves et à trouver encore
09:18 plus de sens dans la vie, de donner encore plus de sens à sa propre vie et à ce qu'il
09:22 veut en faire. Donc ce livre-là, on y retrouve vraiment tout l'humanisme de Jean-Philippe
09:29 Rondel, ce que vous connaissez sûrement si vous avez lu ses livres, cet attachement
09:33 au personnage. Là, dans ce livre notamment, il y a un très bel hommage aux soignants,
09:37 bien sûr, puisqu'il raconte comment il a été pris en charge à l'hôpital dans
09:41 cette maladie, mais aussi au métier d'enseignant, qui est un métier qu'il aime profondément.
09:45 Et il raconte comment pendant plus d'un an, il a dû abandonner sa salle de classe
09:49 et pour lui, ça a été difficile. Donc voilà, il parle de ces gens qui nous aident
09:54 dans les épreuves, qui nous aident à traverser les épreuves ou qui nous accompagnent dans
09:57 nos vies, qui sont des passeurs, comme les soignants ou les enseignants.
10:02 Nous, on trouve, enfin voilà, c'est vrai que quand on résume le portrait "Traversé
10:07 du feu, un cancer, un décès tragique, familial", on peut se dire que le lecteur ne va pas y
10:11 aller. Nous, on voit les premiers retours en librairie de nos représentants et on a
10:15 des retours plutôt assez positifs. C'est sûrement porté par la capacité de Jean-Philippe
10:23 Londel à nous parler à la fois de notre vie, du sens qu'on peut y trouver, de la
10:28 maladie, parce qu'on est tous confrontés soit directement, soit par des proches, par
10:31 la maladie, et que la vie est faite de ces tragédies et qu'on les traverse et qu'on
10:37 les surmonte. Voilà, donc "Traversé du feu" de Jean-Philippe Londel.
10:42 C'est pas un livre déprimant, en fait.
10:47 On a un troisième livre au programme que j'avais ajouté, mais c'est pas grave,
10:56 on peut revenir au logo de l'Iconoclast.
10:58 Non.
10:59 Donc je vous disais au début qu'on était un peu fébrile, que j'étais un peu fébrile,
11:04 et là je crante un peu dans la fébrilité puisque je vais vous présenter le roman
11:07 de Sylvie Gracia qui est à côté de moi.
11:09 Voilà, je suis à deux doigts de te faire sortir, Sylvie.
11:14 Donc je vais essayer de pas dire trop de bêtises.
11:16 Donc c'est ton, rappelle-moi, c'est ton huitième livre.
11:20 Les précédents étaient très autobiographiques et celui-ci est un peu moins d'après ce
11:24 que tu nous as dit, même si tu y appuisais une matière romanesque.
11:29 Et en le lisant, j'ai eu l'impression, enfin tu t'es inspirée un peu de toi, et
11:32 en le lisant je me suis dit "mais elle s'est inspirée de moi aussi".
11:34 Et quand vous lirez, je pense que vous vous direz aussi "mais c'est mon histoire,
11:37 c'est pas possible".
11:38 Il y a vraiment un truc super universel dans ce que Sylvie raconte.
11:41 Ça se passe le temps d'un été, c'est une femme qui accompagne son père qui a
11:46 80 ans dans leur maison de famille.
11:48 Et en fait, on a tous des parents, on a tous une maison de famille, et je ne sais pas si
11:53 vous avez ce sentiment, mais moi quand je rentre chez mes parents, j'ai toujours 15
11:57 ans.
11:58 Et je trouve que quand on rentre chez ses parents, on a toujours le même âge.
12:00 Et on redevient cet enfant de ses parents, on n'est plus un adulte autonome, il faut
12:05 toujours se remettre sous la coupe, ou en tout cas, la coupe c'est un bien grand mot,
12:09 mais bon, peut-être pour les miens en tout cas, de ses parents.
12:13 Et donc à travers cet été, c'est les relations familiales avec son père, une relation très
12:18 particulière, très tendre et très belle aussi.
12:20 Une relation avec son frère qui est un peu moins tendre et un peu moins belle, mais si
12:25 vous avez des frères et sœurs, ça vous rappellera peut-être des souvenirs aussi.
12:27 Et donc dans cet été-là, elle va retrouver aussi ses amis, ses amours d'enfance, et
12:34 on va traverser comme ça une vie qui se retourne un peu sur ce qui s'est passé.
12:38 Quand on a quitté le nid familial, qu'on a changé de ville, qu'on est devenu autre
12:44 chose que ses parents, qu'on n'a pas eu la même carrière.
12:46 Peut-être que vous n'avez pas des parents libraires et donc quand vous rentrez, comme
12:49 moi, vos parents vous regardent un peu avec des gros yeux, avec plein de clichés ou d'idées
12:54 reçues sur votre métier.
12:55 Et donc tout ça, il y a un côté transfuge de classe, c'est un bien grand mot, et puis
13:00 en plus on l'emploie beaucoup aujourd'hui, mais il y a un petit côté comme ça.
13:04 Il y a la nature aussi qui est très présente, puisque ça se passe, ce n'est pas dit, mais
13:08 ça se passe dans les montagnes et donc vous reconnaîtrez peut-être l'Aveyron, mais peut-être
13:12 d'autres régions.
13:13 Et donc il y a un rapport à la nature très fort aussi.
13:16 Il y a un lac incroyable où on a l'impression d'avoir passé ses vacances aussi au bord
13:20 de ce lac, alors que de cette région si particulière, tu arrives à faire quelque chose d'assez
13:25 universel je trouve.
13:26 Et puis, qu'est-ce qu'on peut dire d'autre ? Sylvie, tu veux rajouter quelque chose ?
13:31 Oui, en fait, je suis éditrice à l'Iconoclast, je publie ce roman à l'Iconoclast, donc
13:37 c'est toujours compliqué.
13:38 Précédemment, mes précédents livres ont été publiés chez Gallimard, Vertical, Verdier,
13:45 etc.
13:46 Et puis chez Actes Sud.
13:47 Donc là, en fait, j'ai donné ce manuscrit à Sophie de Sivry.
13:51 Vous savez que Sophie de Sivry, la fondatrice des éditions, nous a quitté au mois de mai
13:57 parce qu'elle voulait absolument le lire et ça a été un des derniers manuscrits
14:00 qu'elle a lus.
14:01 Et j'ai commencé à travailler avec elle sur ce manuscrit-là parce qu'elle m'a dit
14:07 "mais pourquoi tu publierais ailleurs ?"
14:09 C'est toujours compliqué effectivement de publier dans la maison dans laquelle on travaille,
14:14 mais il y a d'abord peut-être que l'attachement à l'Iconoclast aussi, puis je sais que c'est
14:20 une des meilleures maisons actuelles sur le marché, je crois, disons le tout net, et
14:26 que je pense que mon roman va être bien défendu par cette équipe-là, donc Diane en particulier.
14:31 Mais c'est un roman effectivement à la fois de génération, une femme à la cinquantaine,
14:38 mais à la fois je pense que les jeunes générations peuvent s'y retrouver.
14:41 Il y a plein de thématiques qui traversent ce roman et puis ça s'appelle "Nous n'étions
14:47 pas des tendres" et donc il y a aussi je crois un humour que j'ai réussi à travailler
14:55 dans ce texte-là, en dépit des thématiques parfois compliquées comme le rapport aux
15:00 parents et à la famille.
15:01 Voilà.
15:02 Merci.
15:03 Et il y a aussi une lucidité, cet humour permet une lucidité incroyable dans le texte,
15:10 donc j'espère que ça vous plaira.
15:11 Et on voulait vous remercier aussi de votre soutien toujours indéfectible envers la
15:16 maison et donc on croise les doigts pour les prix de cette semaine.
15:21 Est-ce qu'on peut dire, on sait déjà qu'on n'a pas le féminin qui est décerné
15:25 aujourd'hui mais on est toujours en liste pour le Goncourt demain avec Jean-Baptiste
15:30 Andréa et vous savez que le roman de Jean-Baptiste Andréa est une des plus belles réussites
15:34 de la rentrée.
15:35 Les ventes sont extraordinaires grâce à vous, on a un très fort soutien.
15:38 Donc on sait que dans le cas où on n'aurait pas le Goncourt, on sait que ce livre-là
15:44 va continuer son trajet absolument extraordinaire et on est très fiers de ça et on vous dit
15:51 merci.
15:52 Voilà.
15:53 Merci.
15:54 Merci.
15:55 [Applaudissements]

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