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Avec Michel-Edouard Leclerc, Président de Leclerc.
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-11-23##

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Transcription
00:00 - Tous les matins, tous les matins, notre invité politique, pour savoir et comprendre, les français veulent savoir, tous les matins, 8h30, 9h,
00:08 parlons vrai avec notre invité du jour, Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc.
00:16 Michel-Edouard Leclerc, bonjour. - Bonjour, bonjour Jean-Jacques.
00:19 - Merci d'être avec nous. Ça va bien chez Leclerc ? - Ouais.
00:23 - Progression du chiffre d'affaires de combien en 2023 ?
00:27 - 10% ? - 10% ?
00:30 - Ouais, on cartonne. On cartonne. Il y a un an et demi, je ne sais pas si vous vous rappelez, quand je disais l'inflation qui allait venir,
00:40 jusqu'où elle allait monter, on me prenait un peu pour l'agiter du marché là, en fait les centres Leclerc se sont organisés en ordre de bataille tout de suite.
00:48 On a développé des marques de distributeurs premier prix, on a pris une position de prix vraiment de leader, de moins cher.
00:58 On se faisait engueuler un peu par tout le monde qui disait "vous allez casser le marché".
01:02 Le résultat, c'est que les consommateurs, il y a 1,8 millions de nouveaux consommateurs qui sont venus dans les centres Leclerc depuis un an et demi.
01:11 Donc aujourd'hui les centres Leclerc cartonnent, le modèle Leclerc, l'organisation Leclerc pour vendre moins cher,
01:19 aujourd'hui est très bien plébiscité par les consommateurs et je pense que ça va être comme ça l'année prochaine aussi.
01:26 - Bien, Michel Hudon Leclerc, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la grande distribution dans son ensemble ne se porte pas très bien,
01:32 mais que Leclerc tire son épingle du jeu dans...
01:35 - Dans l'ensemble du commerce français. - Oui, dans le commerce français.
01:40 Les commerçants indépendants comme System U, Intermarché, Leclerc qui font la course en tête parce que ce sont des entreprises familiales,
01:47 les patrons sont dans les magasins et puis ils ne sont pas sur le court terme, ils sont dans la construction d'un patrimoine familial, donc ça marche bien.
01:55 Les groupes intégrés, les groupes cotés en bourse patinent, mais même le hard discount, parce qu'ils ne faisaient que du hard discount,
02:02 régressent un peu en volume comme Lidl alors que c'était notre challenger. Et puis bien sûr, sur le digital, Amazon qui continue sa marche en avant
02:14 avec beaucoup de plateformes maintenant, très diversifiées. Le digital aujourd'hui fait partie de la distribution française.
02:21 - Oui. Michel Hudon Leclerc, très bien. Bravo, succès pour Leclerc, mais moi ce qui m'intéresse aussi et beaucoup avant tout, c'est le consommateur et les prix.
02:31 Les prix ont augmenté en un an de à peu près 9% pour les aliments, c'est à peu près ça Michel Hudon Leclerc.
02:38 - Ah oui, mais même sur deux ans c'est 21%. - Sur deux ans c'est 21% !
02:42 - Bruno Le Maire trouve que j'angoisse les français quand je rappelle ce chiffre, mais c'est une réalité objective qui se passe dans nos magasins,
02:49 dans les magasins intermarchés, dans les magasins monoprix. - Oui, dans tous les magasins.
02:53 - Est-ce que la hausse des prix ralentit et que vont donner les premiers mois de 2024 ?
03:02 - Alors la hausse des prix ralentit, elle avait flambé, les prix avaient flambé, on a eu beaucoup d'inflation spéculative,
03:09 et nous allons essayer de remettre ça au carré puisque nous allons avoir le droit de renégocier, notamment sur le territoire français.
03:18 Donc oui l'inflation va diminuer, le taux d'inflation de l'alimentaire va se remettre dans l'inflation générale,
03:26 ça va être sans doute 4-5% sur l'année 2024. - 4-5% vous pensez sur 2024 ?
03:33 - Sur 2024, mais ça va décélérer tout doucement, mois par mois, c'est-à-dire qu'il ne va pas y avoir une chute de tension comme ça dès janvier.
03:45 Alors c'est important parce qu'il ne faut pas promettre ce qu'on n'aura pas, les distributeurs vont négocier,
03:53 au mois de janvier ils auront une nouvelle copie, on va continuer à descendre 0,5 par 0,5 chaque mois le taux d'inflation,
04:02 pour arriver je vous dis dans une inflation générale de 4-5%, mais ça va batailler quand même pour y arriver.
04:08 - Et pour les fêtes ? Pour les fêtes les prix ?
04:10 - A court terme ici aujourd'hui, là on n'est plus sur le taux d'inflation, on est sur les prix dans les magasins,
04:16 et là pour les fêtes il y a déjà 40% des jouets, notamment les jouets comparables, on peut dire qu'ils ont baissé de 3 à 4%,
04:25 alors on les a achetés il y a 8 mois, quand les transporteurs internationaux ont considérablement baissé leurs tarifs de conteneurs.
04:34 Les conteneurs ça coûtait presque 17 000 euros pour louer un conteneur de Shanghai, aujourd'hui ça coûte 1500 euros.
04:41 Donc on peut appliquer des baisses sur des jouets, donc les jouets sur la baisse.
04:45 Tout de suite après, souvent les distributeurs mettent ce qu'on appelle le blanc, le linge et tout ça, qui est très vendu au mois de janvier,
04:56 le blanc ça va être aussi moins cher, et surtout tout le textile va retrouver un moindre prix au premier trimestre 2024.
05:06 Donc ça c'est des baisses de la vie courante et quotidienne.
05:09 Et sur l'alimentaire, je pense qu'on va ramener après négociation des vraies baisses sur les produits à base de céréales,
05:17 sur les produits à base de café, je vous rappelle les pâtes avaient monté jusqu'à 40%, donc là on va aller...
05:23 - Ça va baisser ?
05:23 - Oui, parce qu'on s'est fait avoir, les consommateurs se sont fait avoir, parce que les distributeurs se sont fait avoir par la chaîne de production,
05:30 et là on va demander des comptes, je pense qu'on va obtenir des bonnes baisses.
05:33 - Moi j'ai lu ce que dit LFI, la France Insoumise, la hausse des prix aurait été moins forte si la grande distribution et les industries agroalimentaires
05:42 n'avaient pas réalisé de fortes marges. C'est vrai ou faux ?
05:46 - La moitié de la phrase est vraie, c'est-à-dire qu'il suffit de lire les bilans des uns et des autres, la distribution française, on l'a dit tout à l'heure,
05:55 elle ne se porte pas très bien. Enfin, Casino, c'est pas glamour chez Casino, ils sont au bord de...
06:01 - Du rachat !
06:02 - En tout cas, ça ne va pas. De toute façon, la chaîne Casino, l'ancienne Casino est 20% plus chère qu'un Leclerc ou un Systeme.
06:11 - Vous n'allez pas racheter Casino, non ?
06:12 - Non, non. J'hésite un peu parce que je me dis... Intermarché, on a racheté. Intermarché a racheté près de 300 Casino.
06:22 - Vous n'allez pas racheter certains Casino ?
06:24 - On verra, mais en tout cas...
06:26 - Ah, il est possible ?
06:28 - Ce serait marginal.
06:30 - Vous pourriez racheter certains magasins, quand même ?
06:33 - On peut racheter certains magasins, nous avons déjà racheté des géants du groupe Casino, c'est le même groupe.
06:38 Vous avez le même groupe de Nauri, vous avez Casino, vous avez Cédiscount qui était une belle boîte, et puis géants.
06:46 Mais bon... En fait, notre croissance, nous la trouvons en nous-mêmes, dans notre propre développement.
06:52 - Les fortes marges !
06:54 - L'inspection générale de Bercy a montré qu'au moins un quart de l'inflation, 20% de l'inflation, venait des marges des industriels internationaux.
07:04 Et donc, vous avez vu les résultats des compagnies de transport, c'est par milliards, vous avez vu les résultats de Total, c'est quand même somptueux,
07:12 c'est des résultats comme jamais il n'a fait, c'est plusieurs milliards.
07:15 Et quand vous regardez les indices du CAC 40, vous vous apercevez que les gens qui nous ont dit, ou qui ont dit aux politiques
07:22 "il faut à tout prix qu'on augmente les prix parce qu'on a des hausses de coûts", vous vous apercevez qu'ils ont énormément distribué de dividendes.
07:27 Donc on s'est fait avoir. Et donc, nous distributeurs...
07:30 - Est-ce qu'il faut taxer d'ailleurs ces sur-profits ?
07:33 - Non, parce que... - Non ? Vous dites non ?
07:35 - Je dis non parce que le consommateur n'en profitera pas, l'État...
07:39 - Oui, mais l'État en profitera, donc le français en profitera.
07:42 - Je ne sais pas ce que fait l'État de son... - C'est notre argent !
07:45 - Je ne suis pas sûr que l'État fasse toujours bien avec notre argent, l'État a beaucoup aidé l'économie française pendant le Covid,
07:50 mais maintenant j'ai bien compris que c'est fini le temps du "quoi qu'il en coûte", donc plutôt que d'État, je préfère des baisses de prix dont bénéficieront les consommateurs.
07:58 - Bon, alors justement, le comportement du consommateur, ça m'intéresse beaucoup,
08:03 le consommateur qui bien souvent a des difficultés pour boucler sa fin de mois,
08:07 donc quand il va faire ses courses, il regarde les prix, que fait-il, comment se comporte-t-il ?
08:11 Pas tous, mais beaucoup. D'abord, il réduit les quantités achetées.
08:15 Deuxièmement, il privilégie les marques distributeurs.
08:18 - Il vient plus fréquemment, il réduit le panier, mais il vient plus fréquemment parce qu'il compare, et il passe chez les uns et les autres.
08:23 - Il vient plus fréquemment ? - Oui.
08:24 - D'accord, et puis il privilégie évidemment les premiers prix, ou la seconde main ?
08:31 - La seconde main, ça marche pas mal, d'ailleurs toutes les enseignes ont lancé des gammes d'occasion.
08:36 C'est une bataille culturelle, il y a des gens qui n'aiment pas acheter quelque chose qui a été porté par autrui.
08:42 Et donc oui, ça marche pas mal, mais en même temps, aujourd'hui, on a fait des gammes premier prix, par exemple,
08:54 nous, les gammes premier prix, la marque EcoPlus, on est à +35% depuis le début de l'année.
08:59 Donc c'est pour vous dire, il y a deux ans, tout le monde nous aurait dit "oh, vos premiers prix, c'est cheap, c'est pas intéressant".
09:06 Moyennant quoi, d'ailleurs, tous les autres distributeurs ont loupé, enfin beaucoup d'autres distributeurs ont loupé le marché,
09:11 et nous, aujourd'hui, les consommateurs, plébiscite l'achat de ces premiers prix, d'autant qu'on avait mis le Nutri-Score sur ces premiers prix,
09:18 pour ainsi lever le doute sur la qualité de ces produits.
09:21 - Demain, Black Friday, c'est une ode à la consommation ?
09:24 - Pour moi, c'est une opéra de grosses promos, c'est des promos qui sont un peu regroupés.
09:33 - C'est utile ou pas, franchement ?
09:34 - De voix à moi, en tant que consommateur, non, je ne crois pas que c'était utile,
09:39 mais celui qui ne le fait pas, aujourd'hui, il loupe des ventes, quoi.
09:41 Parce que les consommateurs eux-mêmes, tout en étant critiques, achètent pendant Black Friday,
09:45 ils préachètent les cadeaux de Noël, ils préachètent...
09:49 Il y a des vraies belles opportunités chez tout le monde,
09:52 mais c'est quand même une séquence qui casse le rythme normal de la consommation.
09:56 - Oui, et puis il y a une tendance à la déconsommation,
10:00 il y a même l'ADEME qui a engagé une campagne faisant la promotion de la déconsommation, ça vous irrite ?
10:08 - Ah oui, oui, je trouve que ça n'atteint pas des enseignes comme Leclerc ou Carrefour,
10:14 mais par exemple, il y a un film sur le textile,
10:17 et donc on voit un client qui vient chercher un pull,
10:20 et là il y a un type qui se présente comme un dévendeur, c'est-à-dire le contraire du vendeur,
10:24 pour dire au client "Bah, ne changez pas votre pull", etc.
10:27 En soi, on voit ce que ça veut dire, ça veut dire société de sobriété,
10:32 société de "rationnalisez vos achats",
10:34 "arro sur la surconsommation", ça fait sens.
10:38 Mais vous voyez, vous balancez un film comme ça, à la télé,
10:40 alors que tout le textile français est à la ramasse,
10:45 que toutes les grandes enseignes franchisées ont déposé le bilan ou sont en train de se revendre,
10:51 on nous refait le coup de commerce essentiel, commerce non-essentiel, vous vous rappelez, pendant le Covid ?
10:56 Là, on est en train de dire au client "Finalement, venez pas chez les commerçants en textile,
11:01 prenez votre temps, ne vous précipitez pas".
11:03 C'est d'abord un peu con, parce que l'État a mis beaucoup d'argent pour faire survivre
11:07 ces commerçants pendant le Covid et depuis 2 ou 3 ans,
11:11 ils ont loupé 6, 7 saisons de mode, de renouvellement,
11:15 et là on leur met un film à la télé sans concertation, sans discussion,
11:18 et on leur dit "N'allez pas dans les magasins de textile".
11:21 Donc franchement, c'est inopportun,
11:24 ça montre pas une prise en considération du commerçant qui est en face,
11:28 alors ça c'est très français,
11:30 on est bien quand on a besoin de nous, et autrement on est que des commerçants,
11:35 et depuis mon père, ça a toujours été comme ça,
11:37 mon père était un économiste, on l'appelait "l'épicier",
11:39 c'était une manière gentille,
11:41 mais quand même, ça veut dire "tu n'es pas de la caste".
11:43 Et là, je trouve que l'ADEME a déconné parce que
11:47 ça n'embarque pas dans une politique de sobriété
11:51 les professionnels qui pourraient en être le moteur.
11:53 - L'hypermarché va fêter ses 60 ans,
11:57 quel sera l'hypermarché de demain ?
11:59 D'abord, est-ce qu'il a un avenir toujours ?
12:01 - Si vous allez sur Google et que vous regardez "mort de l'hypermarché",
12:06 vous verrez que tous les 10 ans, on nous prédit la mort des hypermarchés,
12:09 la mort des indépendants, et la mort de Système Leclerc.
12:14 En réalité, l'hyper, le tout sous le même toit,
12:18 a correspondu, c'est vrai, à la civilisation de la voiture,
12:21 ça a rangé les élus que les voitures ne rentrent plus dans les villes,
12:24 les carrefours, 64,
12:26 10 ans après, 74, la loi Royer contre les hypermarchés,
12:30 en fait, aujourd'hui, l'hypermarché fait encore la course en tête.
12:34 Maintenant, on va vers une distribution beaucoup plus multicanale,
12:37 - Ce sera une plateforme, en quelque sorte, l'hypermarché.
12:40 - C'est une plateforme, mais maintenant, par exemple,
12:44 vous pouvez commander chez Leclerc, vous allez sur le site,
12:47 je parle de Leclerc, mais vous pouvez commander sur le site de Leclerc,
12:51 et avec le "click and collect", vous pouvez pratiquement tout avoir,
12:54 en deux heures, à l'hypermarché, vous allez à l'accueil,
12:59 donc l'hyper, ça reste quand même un grand site 3D,
13:03 avec des vrais gens dedans, et pas cher.
13:05 - Les tickets restaurants, proposition de loi débattue à l'Assemblée Nationale aujourd'hui,
13:09 quelle est la volonté du gouvernement ?
13:14 C'est prolongé d'un an, 2024, les tickets restaurants,
13:18 qui permettent des achats alimentaires,
13:21 est-ce qu'il faudrait pérenniser ?
13:23 - Alors oui, moi je trouve que, alors là, l'expression politique est claire,
13:26 donc ils veulent reproduire, prolonger pendant un an,
13:30 ces tickets, qui sont donc financés souvent par les entreprises,
13:33 moi je trouve ça très bien, et alors il y a une petite polémique
13:37 lancée par Thierry Marx, en disant qu'il faudrait que ce soit,
13:39 que ça redevienne un ticket pour aller au restaurant,
13:42 moi je trouve que, pourquoi pas, mais en fait,
13:46 ça concerne des gens qui peut-être n'ont pas les moyens d'aller au restaurant,
13:49 donc faisons-en des tickets repas,
13:51 et après tout, comme le dit Dominique Schellcher de System U,
13:54 si les gens cuisinent à la maison, c'est aussi bien aussi.
13:57 Donc oui, je suis pour la prolongation des tickets restaurants,
14:00 qu'on peut appeler des tickets repas, ça aide les gens, et c'est bien.
14:04 - Et c'est bien. Le prix de l'essence, alors, le baril est redescendu sous
14:08 80 dollars, sous les 80 dollars, mais les prix globalement ne bougent pas,
14:13 est-ce que, vous avez instauré la vente à prix
14:16 coûtant chez Leclerc depuis le 29 septembre,
14:20 est-ce que vous allez prolonger ?
14:21 - Alors, les prix baissent un peu là,
14:23 par exemple, je vois sur le site du gouvernement,
14:27 on fait une extraction par enseigne, par totem,
14:30 Leclerc, on est à 1,75 sur le gasoil,
14:34 quand d'ailleurs, Total Energy est à 1,88.
14:38 Donc lui, il se fait 13 centimes de marge de plus que Leclerc.
14:42 Les premiers, c'est Leclerc, System U et Carrefour Hyper.
14:46 Mieux que prix coûtant, être moins cher.
14:50 Moi, je suis parti sur prix coûtant parce que c'était la vente du gouvernement,
14:53 mais prix coûtant, si vous avez mal acheté, ça ne fait pas moins cher.
14:56 Donc, l'engagement des centres Leclerc, c'est d'essayer de rester le moins cher,
15:00 et apparemment, on l'est, je me fais remonter les prix tous les jours,
15:04 il y a quelquefois un autre collègue de la distri...
15:06 - Vous allez continuer votre opération ? - Oui.
15:09 - Vous allez continuer jusqu'à quand ?
15:12 - L'idée d'être le moins cher n'a pas de raison de s'arrêter, parce qu'en fait...
15:16 - Donc, vous allez prolonger indéfiniment ?
15:19 - C'est une mesure qui était une mesure provisoire qui devient une mesure permanente.
15:25 - Ce qui était provisoire, c'était l'engagement d'être à prix coûtant, de ne pas faire de marge.
15:28 Mais vous voyez, comme Total ne nous fait pas de rabais,
15:31 il y a des moments, quand Total faisait ses rabais et ne nous les donnait pas,
15:36 alors qu'il était aussi nos fournisseurs, on se trouvait à prix coûtant,
15:39 mais c'est lui qui faisait de la marge.
15:41 Donc, à un moment donné, nos consommateurs, on leur disait "Allez chez Total".
15:45 Donc, moi, je pense que le bon objectif, c'est de garantir à nos consommateurs,
15:48 au moins, c'est clair, l'engagement est clair, le clair, c'est d'être le moins cher.
15:52 Le moins cher de sa zone, le moins cher au niveau national.
15:54 Et là, on l'est depuis que j'ai fait cette promesse chez Madame Born.
15:58 - Donc, prix coûtant, prix moins cher, c'est prolongé, c'est fait.
16:01 - Oui, et vous savez, ce n'est pas qu'un prix d'appel.
16:03 On se rend compte aujourd'hui que ça pèse tellement dans le budget des ménages
16:08 et que nos magasins vivent des gens qui viennent aussi en voiture,
16:12 donc c'est vraiment un service.
16:13 - Alors, puisqu'on parle de voiture, les bornes électriques.
16:16 En 2025, tous vos parkings devront être équipés de bornes électriques.
16:20 - Oui, mais je pense que ce sera fait avant.
16:21 La question, c'est de savoir combien de bornes et quels bornes.
16:24 Parce qu'on est parti sur des bornes monofasques, comme on dit,
16:27 où le consommateur vient charger.
16:29 Mais maintenant, avec l'économie circulaire,
16:30 on se dit qu'on pourra peut-être aussi en acheter de l'électricité à nos consommateurs.
16:34 Donc, il faut aller vite, mais peut-être pas se précipiter sur l'outil lui-même.
16:38 C'est comme les panneaux solaires.
16:40 On a 300 centres Leclerc aujourd'hui qui sont en train de s'équiper en panneaux solaires.
16:43 - Avec les parkings, les panneaux solaires, oui.
16:46 - Mais vous voyez, on va vite.
16:47 Mais on va même plus vite que le projet de loi,
16:50 parce que le projet de loi n'est pas encore sorti.
16:52 Je pense qu'en 2030, Leclerc aura de l'autoconsommation en solaire,
16:56 mais aussi aura de l'électricité à revendre.
16:58 Or, aujourd'hui, il y a encore des gains de productivité sur les panneaux à fer.
17:03 Ensuite, l'erreur serait de passer du gazoil russe
17:08 aux panneaux solaires chinois, sans se poser la question de la diversité de nos approvisionnements.
17:11 - Vous allez peut-être fabriquer des panneaux solaires ou vendre des panneaux solaires ?
17:17 - Non, mais j'en discutais avec le président de la région Bretagne il n'y a pas longtemps.
17:20 D'abord, on nous envoie tous faire monter les prix finalement,
17:22 en allant demander à quelques opérateurs le plus de panneaux solaires possible.
17:26 Donc je trouve que la précipitation...
17:28 On confond la précipitation et l'urgence,
17:30 mais surtout, je pense qu'il faut créer une filière française de panneaux solaires,
17:34 voire des filières régionales, puisque toute l'industrie,
17:38 les parkings de la SNCF, les parkings publics,
17:41 vont pouvoir s'équiper, vont devoir s'équiper assez vite.
17:43 - Alors, puisqu'on parle de la SNCF, la transition est toute trouvée,
17:47 la SNCF qui veut réinstaller, installée, dans 300 gares des espaces de télémédecine,
17:52 pour lutter contre les déserts médicaux, c'est une bonne idée ?
17:55 - Oui, c'est une très bonne idée.
17:56 - Et pourquoi pas dans un supermarché ?
17:57 - Oui, oui, oui, nos collègues, on est associés en Italie avec Copitalia,
18:01 c'est le deuxième groupe coopératif italien,
18:04 très bien implanté, dans le domaine de la santé notamment.
18:07 Alors eux, ils ont le droit de vendre de la parapharmacie,
18:11 et dans leur parapharmacie, avec des pharmaciens,
18:13 ils ont le droit de vendre des médicaments.
18:15 Donc vous savez que nous, en France, c'est un vrai sujet,
18:17 donc on ne peut pas avoir nos propres pharmaciens vendant des médicaments,
18:21 mais je trouve que c'est bien de pouvoir abriter...
18:23 - Vous pourriez le faire dans des...
18:24 - Oui, c'est une très bonne idée qu'a la SNCF,
18:28 cette disponibilité, mais...
18:30 Vous savez, voir un défibrillateur sur un mur, c'est une chose,
18:33 savoir s'en servir, être dans un contexte où on est conseillé,
18:37 je trouve que c'est une très bonne idée de la SNCF, je soutiens,
18:39 et j'irais voir la société médicale qui va faire ça.
18:45 - Vous pourriez adopter cette idée pour vos grandes surfaces ?
18:47 - Oui, je trouve que c'est une très bonne idée.
18:48 - Bien, et les médicaments sans ordonnance ?
18:51 Vous battez, je sais, depuis des années pour pouvoir en vendre ?
18:54 - Oui, Leclerc, on a démontré notre efficacité pour vendre des masques,
19:00 puisque je vous rappelle que personne n'avait de masque,
19:02 ce sont les grandes surfaces qui sont allées les chercher,
19:05 on les a vendus moins cher,
19:06 les autotests, on n'avait pas le droit d'en vendre,
19:09 finalement, grâce à Bruno Le Maire, on a réussi à en vendre,
19:13 et on a fait tomber les prix,
19:15 là on a perdu le droit d'en revendre, c'est incroyable,
19:18 vous voyez, on nous donne des prétextes médicaux pour ne pas en vendre,
19:21 et puis après, quand on a besoin de nous pour faire baisser les prix,
19:24 on nous le demande, donc c'est complètement incohérent.
19:26 Moi je suis pour que, à l'ordre des pharmaciens,
19:30 vous savez, il y a des sections,
19:32 il y a des pharmaciens d'officine, qui ont le droit d'exercer,
19:35 du commerce, il y a des pharmaciens de l'industrie,
19:38 il y a des pharmaciens de la recherche,
19:39 moi je souhaiterais qu'il y ait des pharmaciens de la distribution.
19:43 En Angleterre, vous allez chez Boots, aux Etats-Unis, partout,
19:46 vous trouvez des médicaments dans des grandes surfaces,
19:50 en Italie, au Portugal, partout, vous trouvez,
19:53 du moment que vous êtes diplômé de pharmacie,
19:54 vous avez le droit de vendre des médicaments même sur Internet.
19:58 Moi je pense que ce serait un des meilleurs moyens
20:01 de sortir du conflit corporatiste,
20:03 "non c'est pas toi, non c'est toi",
20:05 c'est d'avoir une section qui va dans l'ordre des pharmaciens,
20:10 qui garantirait la qualité des pharmaciens qu'on embaucherait,
20:13 pour vendre, je ne prétends même pas du médicament,
20:15 de vendre de la parapharmacie,
20:18 des produits pour les personnes âgées,
20:20 du matériel médical pour les infirmières,
20:22 ça je veux ça, Leclerc veut ça.
20:24 - Dernière minute, les négociations commerciales,
20:27 alors comment ça va se passer, où est-ce que ça en est,
20:30 parce qu'elles ont été avancées, où en est-on ?
20:33 - Alors pour le moment, c'est un peu, tout le monde étale son jeu,
20:38 donc il y a un seul fournisseur pour le moment qui dit publiquement
20:42 qu'il veut des hausses, c'est Coca-Cola,
20:44 - Plus 7% !
20:46 - Mais il le dit avec une certaine élégance,
20:49 parce qu'il dit très clairement "je démarre avec ça,
20:52 je sais bien que je n'aurai pas ça".
20:54 Mais je trouve bien de sa part de faire ça,
20:57 quel que soit le résultat et la difficulté de la négociation,
21:00 parce que ça veut dire que la marque, Coca,
21:03 assume son positionnement prix vis-à-vis des consommateurs,
21:06 ce que je trouve inadmissible,
21:08 vous voyez on a eu 21% d'augmentation des prix dans l'alimentaire,
21:12 c'est jamais l'industriel qui assume ces hausses,
21:14 c'est le directeur de l'intermarché local,
21:17 c'est la caissière du système U qui doit répondre aux clients,
21:21 pourquoi les pâtes ont augmenté de 30% ?
21:23 C'est chez Leclerc le chef de rayon qui est sollicité,
21:26 pourquoi la moutarde, l'huile de tournesol,
21:29 d'abord il n'y en a plus, pourquoi c'est si cher ?
21:31 En fait, ce n'était pas logique que ce soit si cher.
21:35 Donc je trouve qu'on va avoir une négo,
21:38 et j'espère qu'on va pouvoir clôturer ce cycle d'inflation spéculative
21:42 qui a été tapé les français comme un impôt pendant 3 ans,
21:46 et qu'on reprenne un vrai partenariat avec les industriels,
21:50 au-delà de ces querelles corporatistes,
21:51 parce que eux après, pour la décarbonation,
21:54 pour la relocalisation, retrouver la souveraineté alimentaire française,
21:58 ça va coûter plus cher à produire.
21:59 Là, il y aura des vraies raisons de hausse des prix.
22:01 Et donc pour que tout ça reste accessible pour les consommateurs,
22:04 pour le plus grand nombre, pour tout le monde,
22:06 il va falloir quand même qu'on étale tout ça,
22:08 qu'on amortisse tout ça sur plusieurs années,
22:10 et pas en une fois comme ils ont fait pendant la crise.
22:12 Merci Michel-Edouard Leclerc d'être venu nous voir.
22:15 Si vous voulez réagir, ce n'est pas compliqué à ce qui vient d'être dit.
22:18 0826 300 300, vous êtes sur Sud Radio.

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