Antoine Le Nel (Revolut Monde) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 16/09/2023)

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Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

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Transcription
00:00 On va parler des banques sur internet, celles qui vous proposent de gagner beaucoup d'argent avec les taux d'intérêt jusqu'à 5%.
00:07 C'est le cas d'une banque britannique qui s'appelle Revolut, alors que le livret A, vous le savez, ne rapporte pas plus de 3%.
00:13 Et puis, ça ne va pas bouger maintenant pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
00:17 Alors, je suis avec le vice-président de Revolut, de cette banque, Antoine Lenel.
00:21 J'aimerais savoir comment vous faites parce qu'il n'y a pas de miracle. 5%, ça va intéresser beaucoup de monde.
00:26 On sait que les taux sont à la hausse, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
00:32 Et en fait, nous avons créé un produit qui s'adosse à des produits monétaires, qui sont des obligations à très court terme,
00:40 qui sont émises soit par les banques, soit par les États, soit par les grandes entreprises,
00:45 qui permettent justement à des particuliers d'avoir accès à des produits qui sont habituellement accessibles qu'à certains niveaux d'investissement
00:53 et sur lesquels nous, on apporte beaucoup d'innovation. Et donc, du coup, ça nous permet d'investir.
00:57 Je comprends. Mais qui prend le risque ? C'est vous ? Si par hasard, les taux se mettent à baisser d'un seul coup ?
01:02 Alors, ces taux sont révisés de manière quotidienne. Donc, c'est des taux qui suivent et qui sont indexés sur, si vous voulez, sur les taux des banques centrales.
01:09 Donc, c'est des taux qui fluxuent. Après, les niveaux de fluctuation sont très faibles. D'ailleurs, dernièrement, ils sont plutôt à la hausse.
01:15 Et donc, ça permet en fait de suivre l'évolution des taux d'intérêt.
01:19 Certaines banques peuvent laisser leur chemise, on l'a vu aux États-Unis, quand elles s'engagent sur des taux et que malheureusement, les taux se mettent à baisser.
01:26 Elles perdent tout et elles sont en faillite.
01:28 Alors aujourd'hui, on est sur des produits qui sont quand même extrêmement stables. On est sur un produit aussi où il n'y a pas d'engagement de la part du client,
01:34 c'est-à-dire qu'il n'y a ni frais d'entrée ni frais de sortie. On peut rentrer de l'argent et sortir de l'argent à n'importe quel moment.
01:40 C'est le système livré.
01:42 C'est un système, exactement, entièrement liquide, d'autant plus que les intérêts sont payés de manière quotidienne.
01:47 Donc on n'attend pas la fin de l'année pour toucher ses intérêts. On touche ses intérêts tous les jours, par petits morceaux.
01:51 Et on peut rentrer et sortir à son moment.
01:54 Donc c'est 5% à un moment donné, mais ça peut baisser au cours de l'année.
01:57 Ça peut baisser.
01:58 Ce n'est pas un engagement 5% sur l'an.
02:00 J'ai envie de vous demander pourquoi on ne fait pas ça en France, pourquoi le livraire ne fait pas ce que vous faites ?
02:04 C'est quoi le problème ?
02:04 Alors déjà, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a différents types de produits qui sont des produits par monnaie.
02:09 On a des produits en euros qui sont plus de l'ordre de 3%.
02:12 On a des produits qui sont en livres sterling et des produits qui sont en US dollars.
02:16 Et les US dollars sont là où on a les taux les plus importants à 5%, puisque les taux de la Banque centrale sont plus élevés là-bas.
02:22 Mais du coup, ce qu'il faut comprendre, c'est que placer son argent sur ses comptes en dollars rajoute un effet de risque dû au taux de change qui n'existe pas sur les taux en euros.
02:33 Bon alors on vous a invité parce que les taux sont à la hausse.
02:35 On libre une lemaire aussi annoncée. De toute façon, on était parti sur des taux plutôt hauts.
02:39 Donc ça veut dire que ça pourrait aller au-delà de 5% le rendement ? Vous pourriez réviser à la hausse encore ?
02:43 Alors on ne révise pas à la hausse si vous voulez. On suit vraiment les taux du marché.
02:47 Donc c'est vrai que là, on a lancé le produit il y a maintenant quelques semaines.
02:50 Et en quelques semaines, le produit a monté un tout petit peu si vous voulez.
02:54 Alors aujourd'hui, il y a en France 388 milliards qui sont placés. C'est monumental.
03:00 Vous aimeriez en capter une petite partie française ? Parce qu'il faut préciser que vous êtes britannique.
03:03 Tout à fait. Alors plus que le dépôt de 388 milliards, on est plus intéressé par les 60 millions de Français.
03:11 L'objectif de Revolut, c'est plus d'acquérir de la clientèle, d'acquérir de l'audience.
03:17 Car aujourd'hui, Revolut, c'est une super app où on offre énormément de produits.
03:21 C'est une application, c'est ça que vous voulez ?
03:22 C'est une application avec énormément de produits différents.
03:25 L'idée, c'est d'essayer de trouver des produits d'appel qui vont faire venir justement cette clientèle
03:30 et de découvrir tout l'univers de Revolut.
03:32 Vous voulez dire que tout se passe sur Internet, il n'y a pas de personnel, il y a juste des logiciels.
03:37 Donc ça veut dire que le modèle des banques traditionnelles est complètement dépassé.
03:41 On va vers la fin de ces banques qui ferment les unes après les autres dans les rues.
03:45 C'est l'objectif, si vous voulez.
03:47 On est vraiment là pour apporter de la nouveauté et de l'innovation sur un marché qui est en fait ultra conservateur.
03:52 Ultra conservateur. Quand on voit par exemple que les taux aujourd'hui sur l'épargne sont bloqués à 3% sur le livret A,
03:58 mais que les taux des banques centrales sont bien plus élevés et que les banques, finalement, sur leur livret, ne proposent aucun...
04:03 Et ça, ça vous scandalise, ça, quand vous voyez... Parce que vous vivez en France, donc vous avez sûrement un compte courant en France
04:08 qui ne rapporte rien aujourd'hui quand on a de l'argent qui dort.
04:10 Mais disons que ce qui est incroyable, c'est qu'avec cette inflation aujourd'hui, l'argent va beaucoup dans le compte de résultats des banques.
04:16 Donc c'est eux qui s'en mettent plein la poche ?
04:18 Les derniers résultats des banques le prouvent, oui.
04:21 Et vous pourriez en citer, non ? Parce qu'il y en a qui font des gros bénéfices.
04:24 Donc il faudrait qu'elles redistribuent, c'est ça vous dites, elles soient mal redistribuées.
04:27 Aujourd'hui, je pense qu'il y a beaucoup de valeurs qui pourraient être retournées auprès des clients et c'est ce que Revolut essaie de faire.
04:31 Il faudrait que ce soit combien à taux normal de rémunérer un compte courant, à votre avis ?
04:36 Après, ça dépend vraiment des banques. Après, nous, on a notre produit qui est à ce niveau-là.
04:40 Chacun a sa structure financière qui est différente et donc...
04:44 Certains vont peut-être quand même se méfier quand on est à l'étranger.
04:47 Ce n'est pas comme quand on a une banque française où il suffit d'aller voir son agent.
04:51 Alors ce qui est important de comprendre, c'est que Revolut est une entreprise britannique,
04:55 mais c'est une banque européenne avec une succursale française.
04:58 Donc nous avons notamment Liban, Français, etc.
05:00 Donc c'est une vraie banque française avec agrément auprès de la Banque de France.
05:03 Ah oui, c'est agrémenté.
05:05 On est agrémenté et donc on est sur le même niveau de protection que les banques d'intérêts.
05:09 Une dernière question.
05:10 Le ministre de l'Économie parle d'un livret spécial transition écologique.
05:14 Vous y croyez ça ou pas ? C'est vraiment sérieux ?
05:16 Oui, tout à fait. Notamment, je pense que sur les nouvelles générations, etc.
05:21 où vraiment l'empreinte écologique est quelque chose qui marque,
05:25 et les jeunes sont vraiment prêts à s'engager.
05:28 Et ils sont remunérés combien ?
05:30 Après, ça dépend des objectifs et des prises de risques de chacun.
05:33 Je pense que comme tout, c'est lié au taux de risque qu'on est prêt à prendre.
05:37 Vous le feriez ça ?
05:38 Tout à fait, c'est les choses sur lesquelles on regarde.
05:40 D'accord. Pourquoi ? Révolutionner le monde bancaire ?
05:43 C'est ça, on y travaille tous les jours.
05:44 Antoine Lenel, vice-président de Revolut.
05:47 Merci d'être venu sur CNews.
05:48 Merci.

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