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RTL vous explique pourquoi cela devient impossible de se loger dans certaines régions. Certains mettent en avant une cause principale : la multiplications des meublés touristiques, par exemple les AirBNB et autres locations de meublés courtes durées. Bretagne, Pays basques, mais aussi Périgord noir et même certaines grande villes comme Paris et Marseille. Pour en parler, Maider Arosteguy, maire de Biarritz, et le correspondant de RTL à Marseille, Etienne Baudu.
Regardez L'invité de RTL Soir du 28 novembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Célier. RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:07 Allez RTL bonsoir, la suite maintenant, bonne fin de journée. Voici votre invité pour tout comprendre.
00:12 Et ce soir on vous explique pourquoi cela devient impossible de se loger dans certaines régions.
00:17 Pour certains, une cause principale, la multiplication des meublés touristiques. Par exemple les fameux Airbnb
00:23 et autres locations de meublés courte durée.
00:26 Bretagne, Pays Basque mais aussi Périgord Noir, Annecy, Dieppe et Jean Passe et notamment des grandes villes comme Paris et Marseille.
00:33 Parfois la situation et le marché est complètement bloqué.
00:36 Donc les parlementaires ont décidé avec une proposition de loi transpartisane de durcir la fiscalité sur ces logements pour éviter leur prolifération.
00:44 Alors pour éclaircir la situation on accueille Maïder Arostegui, maire de Biarritz. Bonsoir.
00:49 Bonsoir.
00:50 Avec nous également le correspondant de RTL à Marseille, Étienne Baudu. Bonsoir Étienne.
00:54 Bonsoir à tous.
00:55 À Marseille, la multiplication de ces Airbnb a déstabilisé le marché de l'immobilier locatif.
01:01 Oui, selon la mairie, il y aurait 11 000 logements Airbnb à Marseille dont 5 000 seraient affectés uniquement à cette activité.
01:07 Et certains collectifs imputent à ces meublés de tourisme la hausse des loyers à Marseille.
01:11 Alors c'est vrai, elle est bien réelle cette hausse. Écoutez Loïs, il est locataire dans le quartier de la Plaine proche du centre-ville.
01:17 Moi j'avais un loyer, je vivais avant dans un 80 mètres carrés rue du Loisir, donc vers la Plaine.
01:22 Je payais 800 euros par mois, donc bel appartement, traversant, typique marseillais.
01:26 Là, je vis dans un 39 mètres carrés et je suis à 1000 balles.
01:31 Résultat Étienne, la situation est extrêmement tendue à Marseille.
01:34 Oui, ça dure depuis plusieurs mois. Il y a déjà eu des appartements Airbnb qui ont été saccagés.
01:38 Le mois dernier, ce sont les boîtes à clés qui ont été détériorées.
01:41 Et puis ces jours-ci, on a franchi un cap.
01:43 Certains propriétaires de Airbnb ont vu leur portrait apparaître sur des affiches placardées sur les murs en pleine rue.
01:49 Sur l'une d'elles, on peut voir "Avis de recherche" qui barre le haut de l'affiche.
01:52 Au centre, la photo noir et blanc d'un propriétaire.
01:55 Avec dessous, en gros, caractère, son prénom et son nom.
01:58 Et les commentaires sont à l'avenant.
02:00 "Un serial killer de quartier", "Ségrégation spatiale", "Disparition de commerce".
02:03 Il y a même une récompense, "Remporter son salaire qu'il gagne en un an", soit 100 000 euros.
02:07 Alors, j'ai rencontré Marie, elle est propriétaire d'un Airbnb dans le centre-ville.
02:11 Elle n'a pas son affiche placardée, pas encore en tout cas.
02:14 Mais elle estime que cette fois-ci, on dépasse les bornes.
02:16 Elle a même voulu qu'on déforme sa voix pour ne pas être reconnue.
02:19 Elle craint maintenant carrément une agression.
02:21 Ce que ça peut changer, c'est aussi la manière dont on est vu quand on joue en Airbnb
02:25 par les gens qui sont dans le même immeuble, etc.
02:27 Et du coup, ils n'ont vraiment pas envie qu'il y ait des Airbnb
02:30 parce qu'ils n'ont pas envie d'attirer des agressions, en fait.
02:32 Donc, ça crée une très mauvaise ambiance autour des locations Airbnb.
02:36 Alors que ça se passe très bien jusqu'ici.
02:39 Voilà, il n'y a aucun problème.
02:40 Voilà, à noter quand même que si certains habitants de ces quartiers
02:43 que j'ai croisés râlent contre les Airbnb, dans leur immense majorité,
02:46 ils n'approuvent pas du tout ce moyen de les dénoncer.
02:49 Merci beaucoup Etienne.
02:50 Situation, c'est vrai, édifiante.
02:51 On se tourne vers vous Maïdera Rostegui.
02:53 Est-ce que chez vous à Biarritz, c'est aussi tendu que ça ?
02:56 Alors, ça l'est un petit peu moins parce que les gens sont plus, on va dire, plus tolérants.
03:01 Mais ça ne se passe pas forcément très bien.
03:04 Est-ce que les Airbnb empêchent aujourd'hui les locaux, les basques, de trouver des logements ?
03:10 On a la sensation que les prix de l'immobilier sont en train de grimper sur nos côtes et dans les grandes villes.
03:14 Alors, ils ont clairement explosé depuis le Covid.
03:18 Et ils sont en grande partie, c'est pas la seule raison, mais en grande partie responsables de l'explosion des prix.
03:23 Puisque une semaine de Airbnb correspond à peu près à un mois de loyer en location à l'année.
03:28 Donc, bien évidemment, c'est une manne pour ceux qui le font.
03:31 Et ça a complètement asséché le marché locatif.
03:34 Donc, aujourd'hui, nos populations locales n'ont plus accès à logement à l'année,
03:38 que ce soit à l'achat ou que ce soit en location à l'année.
03:41 Quelle est la part de location saisonnière d'Airbnb dans votre ville ?
03:47 Ça peut atteindre, on voit que par exemple à l'île de Ré ou au Léron,
03:50 on a une résidence secondaire sur deux comme logement,
03:54 66% dans des zones comme Quiberon, dans le Morbihan.
03:58 Alors, il y a les résidences secondaires et il y a les Airbnb.
04:01 Mais j'imagine que vous avez un taux de résidence secondaire qui est très fort
04:03 et donc de location ensuite très fort dans votre ville.
04:06 Oui, on a près de 50% de nos logements qui sont en résidence secondaire,
04:10 avec quand même aujourd'hui une population qui vit une partie de l'année
04:14 plus que les simples vacances scolaires.
04:17 Et là-dessus, c'est difficile d'avoir des chiffres,
04:20 mais on pense qu'on a plus de 60% des personnes qui font du Airbnb.
04:24 En fait, c'est un marché très souterrain qui, avec les différents règlements
04:29 qu'on essaye de mettre en place avec la Communauté et l'Agglomération Pays Basques,
04:32 font remonter ce marché souterrain.
04:35 Jusqu'à présent, ça restait un marché très très caché.
04:38 Et est-ce qu'augmenter la fiscalité de ces locations, par exemple,
04:41 ça pourrait être une solution ou pas ?
04:44 C'est ce que veulent faire les parlementaires.
04:46 C'est ce que moi j'ai demandé aux parlementaires locaux.
04:48 Je leur ai fait ma liste des courses et je leur ai dit
04:51 "Si vous arrivez à voter une loi dans laquelle on augmente considérablement
04:54 la fiscalité sur les locations saisonnières,
04:56 mais que dans le même temps, vous baissez la fiscalité sur les locations à l'année,
05:01 ça pourrait être une piste qui inciterait les propriétaires à basculer sur la location à l'année.
05:06 Et est-ce qu'il ne faudrait pas aller carrément plus loin ?
05:08 Il y a certaines villes comme Dieppe ou Saint-Malo
05:10 qui imposent des quotas maximum de meublés touristiques, par exemple.
05:12 On est allé déjà très loin avec la Communauté d'Agglomération Pays Basques
05:16 puisqu'on a mis en place la règle de la compensation
05:19 dans laquelle pour chaque location saisonnière,
05:21 vous avez l'obligation de louer un local commercial.
05:24 Ce qui est pratiquement, évidemment, impossible.
05:26 C'était pour mettre fin à cette industrialisation du Airbnb.
05:31 Et ça commence à marcher.
05:33 Mais avant que les Basques, les Biarros retrouvent un logement,
05:36 il va quand même se passer un petit peu de temps.
05:38 Et là, il y a une urgence absolue."
05:40 Oui, il y a effectivement quelques années de marché dérégulé
05:42 qu'il va falloir rattraper.
05:44 On évoquait effectivement la part des résidences secondaires,
05:46 dont certaines, et vous nous avez dit,
05:48 plus de la moitié fonctionnent avec du Airbnb.
05:52 Les Corses, par exemple, l'Assemblée de Corse a demandé un statut de résident Corse
05:56 pour accéder plus facilement au logement.
05:58 Est-ce que c'est quelque chose qu'il faudrait imaginer
06:00 dans d'autres parties du territoire ?
06:02 Alors bien sûr, pour l'instant, ce n'est qu'une demande.
06:04 "Je ne sais pas si constitutionnellement ça passerait.
06:06 Bien évidemment, les Basques ont réfléchi à la même chose que les Corses.
06:09 Mais je crois qu'on se heurte à un problème de constitutionnalité.
06:13 Moi, je crois beaucoup, pas forcément au mode punitif,
06:16 mais au mode incitatif.
06:17 Et je pense que la fiscalité serait une fiscalité incitative
06:20 et une fiscalité punitive serait une bonne combinaison
06:25 pour inciter les propriétaires à basculer vers la location à l'année."
06:29 Merci beaucoup Maïdé Horaro-Stegi,
06:31 la maire de Biarritz, ville Ocombien,
06:33 concernée par ses locations saisonnières
06:36 et par la hausse des prix de l'immobilier.
06:38 Merci d'avoir été ce soir notre invitée dans RTL Bonsoir.
06:40 Et merci à vous, Étienne Baudu,
06:41 pour ce reportage assez édifiant du côté de Marseille.
06:46 Merci à tous les deux.
06:47 Une petite pause, et puis l'émission continue.
06:49 RTL Bonsoir va se poursuivre avec tout autre chose.
06:51 Le grand match des infos pour vous permettre de briller au dîner.
06:54 A tout de suite sur RTL.
06:57 RTL Bonsoir. Jusqu'à 20h.
06:59 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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