Dominique Reynié : «L’Assemblée nationale s’est empêtrée dans un moment précipité.»

  • l’année dernière
Le politologue et directeur général de la Fondapol Dominique Reynié s’est exprimé sur l’altercation entre Éric Dupond-Moretti et le RN à l’Assemblée : «Je suis frappé par le langage du ministre de la justice […] L’Assemblée nationale s’est empêtrée dans un moment précipité.» dans #LaGrandeINterview 

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Transcription
00:00 D'abord, d'une grande confusion des esprits, je trouve.
00:05 Je suis frappé par
00:09 le registre de langage du ministre de la Justice, d'abord,
00:12 et du lieu dans lequel il s'exprime.
00:16 Évidemment, c'est l'Assemblée nationale, mais quelques temps auparavant,
00:20 très peu de temps, il y a eu une minute de silence
00:23 dans le même endroit pour Thomas, du rendre hommage.
00:28 Et déjà, cela, moi, je n'ai pas compris ça.
00:31 C'est à dire ?
00:31 C'est à dire qu'on se souvient qu'il y avait une minute de silence pour Naël.
00:36 Maintenant, nous avons une minute de silence pour Thomas.
00:40 C'est une façon pour l'Assemblée nationale,
00:43 inévitablement, de nous dire que ce ne sont pas des faits divers,
00:46 donc que ce sont des faits politiques.
00:49 Et si ce sont des faits politiques, quelle est leur signification ?
00:52 Naël est un jeune homme, malheureusement, on le sait,
00:56 qui a été tué dans un contrôle policier, mais c'est quand même un délinquant.
01:00 Et le contrôle policier
01:03 dont on fait l'examen n'a pas encore été, je dirais,
01:06 invalidé ou jugé excessif.
01:08 On verra. Thomas, c'est un garçon
01:11 tout jeune aussi, qui est mort, mais qui n'avait pas de fait à se reprocher,
01:17 en tout cas, pour ce que l'on dit aujourd'hui.
01:19 En tout cas, ce n'est pas pour ça qu'il est mort.
01:20 Et donc, cette espèce de double minute de silence me donne le sentiment
01:25 que l'Assemblée nationale s'est empêtrée
01:27 dans un moment précipité, rendre hommage à Naël.
01:30 Pourquoi ? Pour éviter quelque chose, pour éviter des réactions de colère,
01:34 comme si l'Assemblée nationale devait endosser ce rôle.
01:37 Et puis ensuite, on rend hommage à Thomas parce qu'il faut compenser,
01:40 en quelque sorte.
01:41 Et finalement, c'est ce que dit aussi le ministre de la Justice.
01:44 Il y aurait donc deux Frances et il faudrait compenser,
01:48 passer de l'une à l'autre par des signes symboliques
01:50 en manifestant une forme d'émotion pour une des deux France,
01:54 une autre forme d'émotion pour l'autre des deux France.
01:57 Bref, je trouve que nos gouvernants sont égarés
02:02 du point de vue de la compréhension.
02:04 [Musique]
02:07 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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