Jugé pour prise illégale d'intérêts, Éric Dupond-Moretti a été déclaré "non coupable" et relaxé par la Cour de Justice de la République. Si "l'élément matériel" de la prise illégale d'intérêts était bien constitué selon l'instance, ce n'était pas le cas de l'élément intentionnel.
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00:00 C'est pas simplement un fossé qui existe aujourd'hui entre le garde des Sceaux et la justice en général, pas simplement les magistrats.
00:07 C'est un abîme, parce que ce qui s'est passé pendant deux semaines a vraiment...
00:12 Le peu de relations, le peu d'estime qui pouvait exister de part et d'autre, c'est complètement terminé.
00:19 Et je voudrais simplement terminer en essayant de mettre un petit bémol dans votre longue éloge de M. Dupond-Moretti,
00:27 et de dire simplement que pour beaucoup de professionnels, de citoyens ou simplement d'observateurs,
00:34 ces trois années et plus de Dupond-Moretti comme ministre de la Justice ont été un vrai désastre.
00:42 Un vrai désastre. Une série de reniements, une série de trahisons par rapport à ce qu'il était ou ce qu'on croyait qu'il était.
00:51 Parce qu'effectivement, ben oui, le budget de la justice a augmenté, mais on était quasiment le dernier en Europe.
00:56 Donc on ne pouvait pas faire moins que ce qu'il a fait, c'est tout. Et puis effectivement, il n'était pas tout seul à le faire.
01:01 – Et on est encore très loin devant nos concurrents européens.
01:04 – Oui, je sais, mais bon, je dis, on part de très bas.
01:06 – Ça dépend de quel côté on regarde le testament.
01:08 – Exactement. Non mais je rappellerai très très rapidement quand même que quand Dupond-Moretti est arrivé garde des Sceaux,
01:15 une des premières visites qu'il a faites, c'était à la prison de Fresnes.
01:19 C'était courageux, ça me faisait penser presque à Giscard d'Estaing qui allait serrer la main d'un détenu à Lyon,
01:25 ce qui est quand même pas mal, il n'a pas été jusque-là.
01:27 Mais il s'est fait applaudir, enfin je veux dire, tous les détenus étaient heureux, criaient, enfin faisaient…
01:33 – On connaît son surnom, "Aquitator".
01:35 – Exactement, qui s'applique même à lui, puisqu'il se fait relaxer tout seul.
01:39 Donc là, on arrive maintenant au bout de trois ans et demi de ministre,
01:45 et on bat chaque mois le record des détenus en France.
01:50 Il y a 60 000 places, il y a 73 000 détenus, et les prisons sont dans un état absolument lamentable.
01:57 Alors oui, effectivement, dans sa grande réforme sur les libertés,
02:02 ce qu'il veut c'est construire 15 000 places de prison en plus.
02:06 Bravo, pour un défenseur des libertés où il peut se présenter comme tel, je trouve qu'on fait mieux.