Arnaud Robinet : «Il faut assumer aujourd'hui d'avoir une immigration choisie»

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Arnaud Robinet, maire Horizons de Reims, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils s'intéressent au projet de loi Immigration et notamment aux conséquences d'une éventuelle suppression de l'aide médicale d'État.

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Transcription
00:00 - Europe un matin - Il est 7h13 sur Europe, Dimitri Pavlenko, ce matin vous recevez le maire de Reims, Arnaud Robinet.
00:06 - Bonjour Arnaud Robinet. - Bonjour. - Maire horizon de Reims, horizon la formation d'Edouard Philippe, donc partenaire de la majorité.
00:12 Vous êtes également le président de la fédération hospitalière française.
00:15 Sans surprise, Arnaud Robinet, les députés ont commencé hier à détricoter en commission des lois le projet de loi
00:22 immigration qui a été voté par le sénat au début du mois de novembre.
00:27 Première mesure donc le rétablissement de l'AME, l'aide médicale d'état. Ce dispositif, rappelons-le, qui depuis l'an 2000 offre
00:34 l'assurance maladie aux clandestins. Vous faites partie, Arnaud Robinet, comme beaucoup d'hospitaliers d'ailleurs,
00:40 de ceux qui considèrent que ce serait une erreur de supprimer l'AME, l'aide médicale d'état.
00:46 Pourquoi pensez-vous que ce serait une mauvaise chose ?
00:48 - Vous voyez, l'AME, on en fait
00:50 tout un plan entre guillemets. Pour moi c'est pas l'alpha et l'oméga de la loi immigration et j'y reviendrai dans quelques instants.
00:57 L'AME, pourquoi ? Parce que je considère que
00:59 l'AME n'a rien à faire dans la loi immigration. Si on veut parler de l'AME, c'est plutôt dans un projet de loi de finances.
01:04 Et on le sait très bien aujourd'hui que les médecins hospitaliers notamment ne refuseront jamais de soigner quelqu'un
01:12 et que la prise en charge sera assurée par les hôpitaux.
01:14 - Qui a créé de la dette irrécouvrable pour les hôpitaux français d'ailleurs.
01:17 - Voilà, j'allais vous faire l'économie de la situation des hôpitaux français.
01:20 - Vous trouvez ça normal, vous ? Qu'on laisse face des trous dans les caisses des hôpitaux pour soigner des gens qui
01:25 n'ont pas les moyens de payer leur rente.
01:27 - Mais la question, vous savez, pour moi le vrai sujet c'est pas forcément l'AME par contre, c'est le tourisme médical.
01:31 Vous avez des étrangers qui viennent en France se faire soigner
01:35 et qui repartent sans régler la note. Et là c'est le vrai sujet. Parce que là on doit avoir des conventions avec certains pays,
01:42 notamment on le voit aussi en Outre-mer, ça c'est un sujet dont nous devons
01:47 nous inquiéter.
01:49 - Mais l'AME fait partie justement des éléments de l'attractivité médicale française.
01:52 - Non, vous savez, on confond aussi AME, on confond CMU.
01:56 Moi je me mets à la place des médecins hospitaliers, il y a une question de déontologie et que
02:00 supprimer l'AME ou la faire évoluer ça ne réglera en rien je dirais.
02:05 - C'est même le médecin qui déplore les déficits de l'hôpital tous les ans.
02:09 - Oui mais c'est pas, vous savez l'AME ça représente je crois à peine 0,5%
02:14 des dépenses de santé.
02:17 - C'est un milliard de...
02:18 - C'est pas l'alpha et l'oméga de cette loi d'immigration, je le dis vraiment avec force.
02:22 Moi cette loi immigration, on en est à la 29e depuis 1981.
02:26 Certes je reconnais la volonté du ministre de l'Intérieur,
02:30 elle ne résoudra en rien les problèmes d'immigration en France.
02:34 - Mais alors pourquoi ?
02:35 - Il faut changer de paradigme.
02:36 - Pourquoi ? Cette loi ne va pas assez loin sur la question de l'immigration ?
02:40 - Elle ne va pas assez loin, vous savez, on est dans une immigration subie.
02:43 On nous parle du travail,
02:44 l'immigration concerne le travail, on ne comprend que 16% des immigrés.
02:47 En 2022, l'immigration légale représente deux fois la population de ma ville de Reims.
02:53 Et il y a un moment, je crois qu'il faut remettre les cartes sur table.
02:57 Il faut, voilà, et je crois qu'aussi les Français, il faut entendre les Français.
03:01 Les Français n'en peuvent plus, les Français veulent un État qui agisse.
03:04 Et on voit très bien que en même temps dans l'Ouest-Gaillard, il ne fonctionne pas.
03:06 - Quand on voit les députés Renaissance en commission des lois,
03:09 donc je rappelle Renaissance, vous êtes partenaire avec Horizon, donc de cette majorité relative,
03:14 qui eux détricotent tout ce que le Sénat avait mis en place au match aller, si je puis dire,
03:18 pour durcir cette loi immigration.
03:20 Vous leur dites quoi à ces partenaires ce matin ?
03:22 "Attention, vous faites n'importe quoi, ça ne va pas dans le bon sens."
03:24 - Je leur dis, oui, attention, attention à ne pas tout détricoter.
03:28 Et moi j'avoue que la loi qui est sortie du Sénat avait en tout cas allé plutôt dans le bon sens et me convenait.
03:36 Mais je dis, il faut aller beaucoup plus loin, il faut changer de paradigme aujourd'hui.
03:39 - Mais aller jusqu'où ?
03:39 - Mais je crois qu'il faut remettre tout à plat et aller vers un système à points, une immigration choisie,
03:46 un système par points comme au Canada, c'est-à-dire on choisit...
03:50 - Alors racontez-nous, c'est quoi ce système à points canadien ?
03:52 - C'est-à-dire que vous avez, vous choisissez en fonction de ce que vous avez besoin pour votre économie,
03:57 en termes de travail, avec des points...
04:00 - Donc vous dites par exemple on a besoin de 1000 médecins, et bien vous êtes médecin à l'étranger, vous pouvez poster en France.
04:04 - Et vous avez des critères, vous maîtrisez la langue française, vous respectez les valeurs de la République,
04:09 vous avez une caution financière, vous avez déjà un logement...
04:13 - Mais on va vous accuser de vider les hôpitaux en Tunisie, en Algérie, au Maghreb, Ardennes-Roubaix...
04:18 - Mais là vous prenez uniquement l'exemple de la santé, mais on le voit aujourd'hui,
04:24 on a énormément de métiers en tension, où on a aussi besoin de main-d'œuvre.
04:32 - Des tuyauteurs, des programmeurs informatiques, etc.
04:35 - Je vais vous donner un exemple du Canada, j'étais au Canada il y a quelques années au moment de la question des réfugiés syriens.
04:40 En France on nous disait "regardez, les Canadiens sont excessivement généreux", etc.
04:44 J'ai discuté avec le ministre des Affaires étrangères canadien à l'époque, qui me disait "mais attendez, nous, on choisit nos immigrés,
04:50 on a besoin, on a été en Syrie, on a besoin de médecins, on a besoin de pharmacie, on a besoin d'ingénieurs,
04:55 et bien on a choisi, et on a fait même un bilan de santé, pour pas que les personnes coûtent à la sécurité sociale
05:00 et au système de santé canadien. Et le Canada n'est pas un pays extrémiste, une démocratie.
05:04 Donc je crois qu'il faut assumer aujourd'hui d'avoir une immigration choisie avec des critères,
05:09 et surtout le respect des valeurs républicaines, et je pense qu'il faut aussi remettre dans l'éducation, dans l'école,
05:16 ces valeurs, l'instruction de ces valeurs, avec notamment des examens en troisième, au bac, sur les valeurs républicaines,
05:23 c'est-à-dire assurer l'assimilation.
05:26 - L'une des dernières informations concernant le projet de loi immigration, c'est que l'exécutif serait prêt à renégocier
05:31 le fameux accord franco-algérien de décembre 78, alors qu'il a été renégocié déjà par plusieurs reprises.
05:37 - J'applaudis, et moi je suis... - Je vous applaudis pour une renégociation, mais dans quel sens ?
05:42 - D'ailleurs, je crois que les députés du groupe Horizon vont déposer une résolution en ce sens,
05:48 pour remettre à place cette négociation avec l'État algérien. Vous savez, il y a un moment, l'État algérien nous humilie.
05:56 Ils sont toujours dans cette position, je dirais, un peu paranoïaque, etc.
06:02 - Donc il faut en finir avec le statut préférentiel en matière de séjour et de travail qui est conféré aux Algériens.
06:06 - Mais bien sûr qu'il faut en finir, il faut y mettre fin. C'est ce qu'attendent nos compatriotes, c'est ce qu'attendent les Français,
06:12 et je crois qu'aujourd'hui on ne peut pas continuer comme ça, à se laisser marcher dessus par l'État algérien, je crois qu'il faut être ferme.
06:17 C'est pour ça que je dis que le "en même temps" diplomatique ne fonctionne pas, il faut être ferme, rigoureux, et remettre à place cet accord.
06:25 - Le maire Horizon de Reims-Arnaud Robinet était ce matin l'invité d'Europe un matin.
06:30 Merci d'être venu au micro de Repard.
06:32 - Bonne journée à vous. - Europe un matin, 7h20.
06:34 à 8h20.
06:35 Europe 1 Matin. L'édito éco avec KOO.

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