• il y a 7 mois
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Sonia Lagarde, maire de Nouméa, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils font le point sur les violences qui se poursuivent en Nouvelle-Calédonie.

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Transcription
00:00 - Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko vous recevez ce matin Madame le maire de Nouméa, Sonia Lagarde.
00:06 - Bonjour Sonia Lagarde.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Bienvenue sur Europe 1, il est actuellement 16h en Nouvelle-Calédonie.
00:13 Merci d'être en direct avec nous alors que débute une deuxième semaine de troubles dans l'archipel.
00:18 Comment ça va aujourd'hui Madame le maire ? Quelles sont les nouvelles de Nouméa à l'heure où je vous parle ?
00:23 - Alors écoutez, nous avons... ça va, on tient, on fait ce qu'on peut, on n'a pas perdu le moral en tout cas.
00:33 - Est-ce qu'on circule librement ?
00:35 - Est-ce que je vais dire c'est que la nuit dernière... Pardon ?
00:37 - Est-ce que l'on circule librement dans Nouméa à l'heure où je vous parle Sonia Lagarde ?
00:41 - Alors, dans Nouméa, intra-mureuse dans la ville, il n'y a aucun souci, dans les quartiers sud il n'y a pas de souci non plus.
00:50 C'est un peu plus difficile dans les quartiers nord, mais les forces de l'ordre depuis ce matin dégagent des axes qui étaient totalement isolés,
01:01 qui isolaient les quartiers nord de la ville et des quartiers sud.
01:05 Donc les forces de l'ordre depuis ce matin sont très très actives, les populations des quartiers nord étaient totalement isolées.
01:12 Donc il y a quatre quartiers qui doivent être dégagés, en tout cas les barrages.
01:16 Les dégâts sur les routes sont énormes parce que sur ces barrages il y a des voitures qui sont brûlées, ils ont mis des feux partout.
01:23 Donc quand on va retrouver une certaine fluidité sur ces routes, elles vont être dans un état catastrophique.
01:30 Mais voilà, les forces de l'ordre sont très actives, elles étaient hier à tenter de dégager 60 barrages entre la ville de Nouméa et l'aéroport de Tontouta.
01:41 Et là, ils sont sur ces barrages qui sont dans la ville, carrément dans la ville.
01:49 Les quartiers nord étaient isolés, moi j'ai beaucoup d'inquiétude pour les populations qui ne pouvaient plus sortir de ces quartiers.
01:56 Mais justement...
01:57 Enfin voilà, c'est en train de s'organiser.
01:59 Racontez-nous...
02:00 Voilà la situation.
02:01 Et comment ça se passe concrètement, Madame le maire ?
02:03 Alors il y a un petit décalage, c'est pour ça que par moments je parle et vous continuez, je le dis pour les auditeurs de Robin.
02:08 Comment ça se passe ? Les gens ne travaillent pas, les enfants ne peuvent pas aller à l'école là, très concrètement ?
02:12 Non, non, parce qu'il y a un certain nombre d'écoles qui ont brûlé, 3 sur Nouméa, il y a des collèges qui ont brûlé aussi.
02:21 Donc ici, les communes, c'est elles qui construisent les écoles, mais le personnel des écoles nous échappe, dépend de la province sud.
02:31 Mais on travaille vraiment tous ensemble.
02:34 Moi j'ai quand même de l'inquiétude sur la réouverture des écoles en fin de semaine, je ne pense pas que ce soit possible.
02:41 Là, quand je vous parlais que les forces de l'ordre tentaient d'enlever les barrages avec le nord, on a des écoles qui sont dans le nord de la commune aussi.
02:50 Donc jusqu'à présent, on était dans l'impossibilité de pouvoir aller de visu, voir quels étaient les dégâts, totalement incendiés, partiellement incendiés.
02:58 Donc il faut qu'on fasse le bilan, les accès sont prioritaires pour aller faire ce bilan.
03:03 Moi je ne suis pas sûr au moment où je vous parle qu'on va pouvoir réouvrir les écoles la semaine prochaine.
03:07 D'autre part, ça va faire quand même plus d'une semaine que les gamins ne sont pas allés à l'école.
03:13 On a eu ces longs week-ends du mois de mai, et donc ça fait maintenant 3 semaines que les gosses ne sont pas allés à l'école.
03:23 Donc dans une semaine, le 1er juin, dans presque 15 jours à peine, ils vont rentrer en période de vacances scolaires, 15 jours.
03:34 Donc on y réfléchit, et je pense que si on ne peut pas réouvrir les écoles à la fin de la semaine,
03:40 on va essayer de faire en sorte d'annuler les vacances des 15 jours et de faire reprendre le personnel et réouvrir les écoles,
03:49 de façon à ce que cette période de 15 jours soit une période d'école et non pas une période de vacances.
03:55 Parce que sinon, si on additionne tout ça, ils ne seront pas allés à l'école pendant un mois, voire plus.
04:00 - Vous avez la fin de la semaine en ligne de mire, pourquoi ? Parce qu'on le rappelle, la Nouvelle-Calédonie est en état d'urgence.
04:05 Alors c'est 12 jours, reconductible bien sûr par l'exécutif.
04:11 Le couvre-feu est attendu à l'ensemble du territoire de la Nouvelle-Calédonie.
04:14 Vous êtes très pessimiste sur le fait qu'on pourra lever cet état d'urgence d'ici la fin de la semaine, très concrètement.
04:20 Il y a la situation des écoles, mais plus globalement, la situation sécuritaire.
04:24 - Je ne pense pas, parce que nous avons affaire à des émutiers qui sont extrêmement mobiles.
04:30 Dès qu'un barrage est levé, il y en a un autre qui se reconstruit.
04:35 Donc je pense que l'état d'urgence, très sincèrement, devra être prolongé.
04:41 J'avais le haut-commissaire ce matin, on en parlait justement, et je pense qu'il faudra beaucoup plus de temps.
04:46 Les dégâts sur les routes sont considérables, il faut évacuer.
04:50 Moi je n'ai plus les moyens aujourd'hui dans la ville de Nouméa de pouvoir évacuer quoi que ce soit en termes de déchets, etc.
04:57 Tout ce qui a été mis sur ces barrages, parce que mes ateliers municipaux ont brûlé.
05:02 Je n'ai plus le matériel, je n'ai plus les camions parce qu'ils ont brûlé.
05:06 Il faut le concours à la fois de l'armée, mais aussi d'entreprises privées.
05:13 Dans ces entreprises privées, vous imaginez bien que les incendies qu'il y a eu partout,
05:18 c'est extrêmement difficile de trouver à la fois le personnel et à la fois les camions.
05:23 Donc 12 jours d'état d'urgence, ça me semble aujourd'hui un peu limité.
05:28 En quelques mots, Sonia Lagarde, pour terminer.
05:31 On a vu ces images de commerce brûlé, plus de 80% des magasins détruits, c'est quand même complètement ahurissant.
05:38 On se dit qu'on ne se rend peut-être pas bien compte de la gravité de la situation depuis Paris, de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
05:44 Très concrètement, de quoi vous avez besoin en priorité à l'heure où l'on se parle, Sonia Lagarde ?
05:48 Alors d'abord je voudrais dire que c'est une ville martyr, c'est une ville assiégée.
05:55 Nous avions une pénurie très très forte de produits alimentaires, puisqu'il y a beaucoup de supermarchés qui ont brûlé.
06:02 Il en reste encore 3 ou 4 sur la commune.
06:05 Les bateaux, les portes-conteneurs sont arrivés au quai, ils ont pu être déchargés.
06:10 Et donc c'est organisé hier sous contrôle bien évidemment des forces de l'ordre.
06:16 On est allé sur le quai chercher tous ces conteneurs. Ils ont pu être délivrés aux grossistes.
06:20 De façon à ce que les petits épiciers qui ont échappé aux incendies et les supermarchés qui tiennent encore debout puissent à nouveau être alimentés.
06:30 En termes de médicaments, on avait aussi des conteneurs sur le quai.
06:34 Donc tout ça, ça s'organise là. Les supermarchés réouvrent, les petites épiceries, les pharmacies.
06:42 On n'a pas de pénurie d'essence pour l'instant.
06:46 Les stations-services, bien qu'on en ait une qui est brûlée cette nuit sur la commune.
06:51 Mais les autres, il n'y a pas de pénurie donc ça va réouvrir doucement.
06:56 Mais c'est un désastre. Je ne sais pas si en France vous avez des images, mais c'est un spectacle de désolation.
07:06 On les reçoit et on est solidaires de ce qui se passe.
07:11 Merci beaucoup.
07:12 Merci à vous. Sonnez à la garde. On suit ça avec grande attention sur l'Europe.
07:16 La Nouvelle-Calédonie, c'est la France. Rappelons-le, c'est à 17 000 km, mais il faut le rappeler.
07:20 Merci à vous, Madame le Maire, de nous mettre à son lieu.
07:23 Je vous en prie. Merci de votre soutien.
07:25 Je vous en prie. Bonne journée à vous. C'est au revoir.

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