«Emmanuel Macron s'échine à être à contretemps»

Europe 1

il y a 3 mois

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:007h-9h, Europe 1 Matin, l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Agnès, bonjour Vincent.

00:09Vincent, 4 jours après le second tour des législatives, la France est encore dans un brouillard politique profond, la gauche revendique la victoire, que lui contestent la droite, le centre, le président, bon qui a raison ?

00:19La gauche est arrivée en nombre de sièges, c'est indiscutable, mais elle est à 100 sièges de la majorité absolue, on est donc loin du triomphe que proclame le Nouveau Front Populaire.

00:29Du haut de leur 28%, les 4 partis qui composent cette alliance de circonstances se comportent pourtant comme si la France vivait un nouveau mai 81.

00:38Ce pourrait être ridicule si ce n'était pas inquiétant parce que certains membres du Nouveau Front Populaire cèdent déjà aux pulsions révolutionnaires.

00:45Adrien Quatennens veut marcher sur Matignon, Philippe Poutou s'en prend, je le cite, au camp des possédants,

00:51tandis que des socialistes, des écologistes somment le chef de l'État de nommer un premier ministre issu de leur rang.

00:57Et puis, au-delà des politiques, on voit que c'est toute une nébuleuse de gauche qui est enivrée du résultat de Dimanche et dans une dérive quasi-robespierriste.

01:07La patronne de Mediapart exige d'un organisme public, l'ARCOM, qu'elle retire sa fréquence à CNews,

01:12pendant que Libération fait sa manchette sur un sujet qui mériterait un entrefilé,

01:17les dîners entre politiques, en l'occurrence entre Marine Le Pen, Edouard Philippe ou Sébastien Lecornu.

01:22La police des dîners, comme celle des enterrements ou des amitiés, c'est du militantisme maquillé en journalisme,

01:27ce que faisaient parfaitement Hébert et Marat pendant la Révolution.

01:31Mais vous le dites vous-même Vincent, avec moins de 200 députés, le Nouveau Front Populaire au pouvoir serait très vulnérable.

01:36Oui mais vous savez aussi que dans les moments instables, ce sont les minorités les plus déterminées qui s'imposent aux autres.

01:41Vous avez entendu les discours enflammés de Jean-Luc Mélenchon.

01:44Et vous savez aussi que la gauche politique peut compter sur des relais associatifs, militants ou syndicaux

01:50qui ne sont pas obsédés par le souci démocratique et qui n'hésiteront pas à rentrer dans la danse

01:55si un éventuel gouvernement Front Populaire était contesté.

01:58L'autre caractéristique de la gauche, c'est qu'à la différence de la droite, elle applique son programme

02:03sans se soucier ni de l'équilibre des finances, ni des contraintes de la réalité.

02:07Il n'y a qu'à voir comment Anne Hidalgo a imposé à Paris ses obsessions sans que rien ne l'arrête.

02:12C'est pour cela que, comme le dit Bruno Retailleau dans Le Figaro,

02:15il ne faut pas qu'Emmanuel Macron nomme un premier ministre venu de la gauche.

02:18Est-ce que vous pensez, crédible Vincent, que le président fasse le contraire, qu'il nomme un premier ministre qui viendrait de la droite ?

02:24Il faudra voir dans une semaine, le 17 juillet, l'équilibre des différents groupes.

02:28Mais si la droite et le centre proposent un gouvernement minoritaire

02:31qui repose sur 220 députés plutôt que les 190 du NFP, ce serait tout à fait légitime.

02:36Le problème est que le texte publié hier soir par le président de la République dans la presse quotidienne régionale compromet cette perspective.

02:44D'abord, le président publie ce texte alors qu'il est à Washington, comme un prince qui donnerait des consignes à ses intendants.

02:50Ensuite, il impose un calendrier et les contours d'une coalition,

02:54ce qui a évidemment un effet répulsif, même pour les plus constructifs.

02:58Enfin, plutôt que d'attendre la mise en place d'un bloc central élargi à la droite LR,

03:02il propose de réunir tous les partis ayant participé au front républicain,

03:06c'est-à-dire qu'il atomise toutes les possibilités raisonnables qui étaient en train de se dessiner.

03:12Le NFP est encore plus chauffé à blanc, les LR ne peuvent répondre que non aux injonctions du président

03:17qui leur demande de travailler avec les socialistes et les communistes,

03:20et même les députés de la majorité n'en peuvent plus de voir avec quelle constance Emmanuel Macron s'échine à être à contretemps.

03:28Depuis la dissolution, lui qui devait être le point d'unité et de stabilité de la nation

03:33est en train de devenir le point de division et d'instabilité du pays.

03:37Par sa faute, l'été sera chaud Dimitri, pas dans les t-shirts et dans les maillots,