Retour sur la mystérieuse tuerie de Chevaline, une série d'assassinats où les enquêteurs français et britanniques sont confrontés à un labyrinthe de pistes.
Après des années d'enquête, les gendarmes font face à une énigme. Une nouvelle procureure tente de retrouver l'arme du crime. Il s'agit d'une vieille arme suisse datant de la Première Guerre mondiale. Même si elle a été fabriquée en nombre réduit, la quête de cette arme est un travail de fourmi.
Après des années d'enquête, les gendarmes font face à une énigme. Une nouvelle procureure tente de retrouver l'arme du crime. Il s'agit d'une vieille arme suisse datant de la Première Guerre mondiale. Même si elle a été fabriquée en nombre réduit, la quête de cette arme est un travail de fourmi.
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00:00 ...
00:07 Musique pesante
00:09 ...
00:17 -Il faut reprendre et essayer d'aller rechercher
00:20 chacun des éléments dans ce dossier-là.
00:22 La vérité, on n'est peut-être pas si loin.
00:24 C'est ça qui est obsédant.
00:26 Je crois pas, moi, que Sylvain Mollier ou El El Halili,
00:30 qu'il y en ait un qui soit plus visé que l'autre.
00:32 Il n'y avait aucune raison prévisible
00:35 qu'il soit là ce jour-là.
00:36 C'est un crime sans mobile, le crime ne profite à personne.
00:40 Coup de feu
00:41 Je pense que le 5 septembre 2012,
00:43 et les jours qui ont suivi, mais tout le monde était suspect.
00:46 ...
00:50 Je me dis, il est là.
00:52 Il est là.
00:53 Il est là, il écoute quand je parle,
00:55 il me regarde à la télé.
00:57 Et il habite peut-être à proximité,
00:59 ou un peu plus loin. Il est là.
01:01 ...
01:03 Musique pesante
01:05 ...
01:32 ...
01:40 -Les victimes de Chevaline n'étaient pas ciblées pour qui elles étaient.
01:44 On a tout cherché, rien ne tient.
01:46 ...
01:51 On parle donc de victimes par hasard,
01:53 elles étaient au mauvais endroit, au mauvais moment.
01:56 Du coup, pour retrouver l'auteur de ces faits,
01:59 il faut attaquer l'enquête avec un nouveau regard.
02:02 Et c'est à ce moment-là qu'une nouvelle procureure arrive.
02:06 ...
02:24 -Alors, Véronique Denisot,
02:26 procureure de la République de Saint-Denis
02:29 depuis le 1er septembre 2021.
02:31 -Avant, j'étais, pendant cinq ans, procureure d'Annecy.
02:35 C'est un exercice qui est difficile pour nous,
02:38 c'est une affaire judiciaire,
02:40 et on craint toujours qu'à un moment,
02:42 quelque chose nous échappe, si vous voulez.
02:44 ...
02:48 Chevaline, c'est un dossier énorme.
02:50 Je suis allée voir où il était rangé.
02:53 C'est 70 hommes dans des chemises de couleur jaune.
02:56 ...
02:58 Il y a des investigations partout.
03:00 Et oui, c'est tentaculaire.
03:01 Je ne sais pas comment je vais appréhender ce dossier.
03:05 ...
03:11 Je lis très rapidement toute la première partie du dossier,
03:15 tous les procès-verbaux de découverte de la scène du crime,
03:18 tous les premiers actes d'investigation
03:21 jusqu'à la saisine du juge d'instruction.
03:23 Et puis, parce que par la suite, il va y avoir tout d'un coup
03:27 quelque chose qui va bouger,
03:29 la potentialité d'une piste ou un renseignement,
03:32 ou qu'on m'interroge sur un point,
03:34 je retourne voir le dossier et je décortique cette partie-là.
03:38 C'est la manière dont je l'ai abordée.
03:40 ...
03:44 Puis, je bénéficie très rapidement d'une formation sur Chevaline.
03:48 Et donc, la journée se divise en deux épisodes distincts.
03:52 Le matin, au tribunal d'Annecy,
03:55 la projection d'un film réalisé par les gendarmes,
03:58 qui est un résumé de cette affaire,
04:00 et après-midi, on l'a appelée...
04:03 J'espère que ce n'est pas un terme galvaudé,
04:05 on l'a appelée entre nous "Chevaline Tour",
04:08 mais on refait avec les militaires de la gendarmerie
04:11 ce que nous pensons, au travers du dossier,
04:14 être le périple de la famille Alili et de Sylvain Mollier.
04:18 ...
04:19 Nous allons au camping, nous prenons ensuite la route,
04:22 nous nous arrêtons où des photos ont été prises,
04:25 les dernières qu'on a retrouvées.
04:27 On fait une incursion par la route qu'a prise Sylvain Mollier,
04:31 et puis on remonte le chemin à la route de la Comte de Lire
04:35 jusqu'au parking du Martinet.
04:36 ...
04:41 On l'a fait en septembre,
04:43 par une journée qui devait ressembler peu ou prou en termes de météo.
04:46 Il faisait très beau, comme le jour du drame.
04:49 Un des premiers constats, c'est que c'est un endroit fréquenté.
04:52 Il y a beaucoup de passages, des gens en vélo, en rando,
04:55 des gens qui viennent se garer, qui repartent
04:58 ou qui cherchent un véhicule après une rando.
05:00 C'est pas du tout un endroit totalement isolé
05:03 où il n'y a personne.
05:04 C'est un endroit qui est paisible.
05:06 C'est la projection de ce qu'on sait s'y être déroulé
05:10 qui le rend effectivement avec une dimension différente.
05:13 ...
05:16 C'est la montagne, c'est plein de forêts,
05:18 c'est plein d'infractuosités.
05:20 Personne ne peut quadriller au centimètre carré, etc.
05:23 Et si on a à faire face à quelqu'un
05:25 qui a été capable de tuer 200 fois,
05:28 quatre personnes, massacrer un enfant,
05:31 on a aussi quelqu'un qui est capable de se dissimuler,
05:33 de se cacher, de rester là,
05:35 d'attendre peut-être que tout soit fini et de partir.
05:38 On n'a pas vu un enfant pendant cinq heures,
05:40 on ne peut pas avoir vu un tueur.
05:42 ...
05:45 Il était là aussi.
05:46 ...
05:48 Il n'a pas forcément pris la fuite.
05:50 Il pouvait même être là, caché, dissimulé.
05:52 ...
05:55 -Cette procureure lance une nouvelle stratégie d'investigation.
05:59 On repart des lieux de la tuerie.
06:01 On se pose une question.
06:03 Qui pouvait être caché là ?
06:05 Que nous n'aurions pas encore identifié.
06:08 ...
06:09 On tente de faire un portrait psychologique du tueur.
06:12 ...
06:17 -Si quelqu'un est là, dans la montagne,
06:19 qu'est-ce qu'il y fait ?
06:20 Forcément, c'est plutôt un sportif,
06:22 c'est plutôt quelqu'un, on imagine en tout cas,
06:25 qui marche bien, qui peut courir, qui peut être...
06:28 Va à la chasse.
06:29 Peut-être un peu genre survivaliste.
06:33 Peut-être vient ici tirer anonymement.
06:36 ...
06:42 Il a une personnalité et une maîtrise de lui.
06:44 Il faut quand même être d'une maîtrise certaine
06:47 pour ne laisser aucun témoin et tuer l'enfant qu'il a vu.
06:51 ...
06:53 Ce que nous savons du déroulé des faits,
06:55 c'est à partir de là qu'on pourra trouver,
06:57 et à partir de l'arme.
06:59 -Tout le monde est passé au crible.
07:01 Que vous soyez les premiers impliqués, les proches,
07:04 le 1er cercle, le 2e, le 3e cercle,
07:06 tout le monde est secoué.
07:07 ...
07:10 -Lorsque vous commencez à creuser et à essayer de vous dire
07:14 que les causes de la mort sont à regrouper
07:17 dans cinq ou six hypothèses possibles,
07:19 les services d'enquête, police ou gendarmerie,
07:22 demandent à un enquêteur lequel se sent en capacité
07:26 de considérer que le coupable, c'est Zahid,
07:28 que c'est l'Irak, que c'est William Brett Martin,
07:31 et essayer d'accumuler le maximum de renseignements.
07:34 Et avec une autre série d'enquêteurs
07:36 qui, eux, prennent un peu plus de recul
07:38 pour ne pas non plus arrêter une conviction.
07:41 Mais c'est le seul moyen, et on le fait en parallèle.
07:44 Bien évidemment, tous les jours,
07:46 les gendarmes ont travaillé sur toutes les pistes.
07:49 ...
07:51 -Donc moi, je pars, j'ai aucun mérite,
07:53 à dire que je pense que c'est une piste locale,
07:56 c'est un crime sans mobile,
07:57 le crime ne profite à personne,
07:59 c'est pour ça que c'est difficile de les lucider.
08:02 Et donc, c'est uniquement,
08:03 et il faut pouvoir en accepter l'augure,
08:06 une mauvaise rencontre.
08:07 Sylvain Mollier, sa famille et la Lily sont venus là par hasard
08:11 et ils ont rencontré le tueur qui était là.
08:14 Sylvain Mollier est arrivé seul et la Lily sont arrivés ensemble,
08:17 ils n'avaient rien à voir,
08:19 et il n'y avait aucune raison prévisible
08:21 qu'il soit là ce jour-là.
08:23 Donc la rencontre est fortuite.
08:25 Ensuite, il y a le positionnement des uns et des autres.
08:28 Je pense que Sylvain Mollier est plus accessible
08:30 pour le tueur.
08:32 Il va tirer sur lui le premier
08:33 et ensuite, il va chercher à atteindre tous ceux qui sont témoins.
08:37 ...
08:39 -Alors, à cette étape de l'enquête,
08:41 on va examiner à nouveau les personnes qui sont présentes
08:44 sur les lieux, ou en tout cas, celles qui auraient pu l'être.
08:47 On fouille le profil de William Brett Martin,
08:50 c'est un ancien aviateur militaire,
08:52 et il se trouve que c'est le tout premier témoin de la tuerie.
08:55 ...
08:57 -En cas comme celui-ci,
08:59 tout le monde trouvé sur scène sera toujours un suspect.
09:03 ...
09:07 -Dans le milieu judiciaire ou policier,
09:10 on dit "premier à avoir vu mort, souvent dernier à avoir vu vivant".
09:13 Quelle est la probabilité qu'un citoyen britannique
09:16 arrive et découvre trois citoyens britanniques,
09:19 en plus anciens militaires ?
09:21 Donc, évidemment, M. Brett Martin,
09:23 très vite, on va s'interroger
09:26 pour savoir s'il est ce cycliste
09:29 qui lui aussi fait du vélo cet après-midi-là.
09:31 ...
09:34 -Il a vu, et ça, il le dit sous serment, sous pv,
09:39 Sylvain Mollier, le dépassé,
09:41 puisque lui était un peu à la traîne,
09:43 l'autre est arrivé avec son vélo de course,
09:46 et il monte, il arrive, il entend le moteur de la voiture,
09:49 parce que la voiture tourne toujours.
09:51 Comme il est militaire, il a des réflexes de survie,
09:55 il pose la petite fille en position de sécurité
09:58 pour qu'elle puisse respirer,
10:00 et il prend l'initiative d'éteindre le contact du moteur.
10:04 ...
10:06 -Il va se rendre compte qu'il ne capte pas avec son téléphone
10:09 et repartir tout de suite pour aller chercher de l'aide.
10:12 Il va déclencher les secours.
10:14 -Au moment de sa descente pour aller chercher du secours,
10:17 il va croiser un autre randonneur
10:19 qui monte en voiture avec deux amis,
10:21 et la première impression qu'a ce randonneur,
10:25 c'est "c'est lui le suspect, c'est lui le tueur".
10:28 ...
10:34 -Le cycliste anglais est quand même bizarre.
10:37 Il ne nous dit pas de quoi les gens sont morts,
10:39 alors qu'on voit bien de quoi ils sont morts.
10:42 Pourquoi il ne sort pas le mot "pistolet", "sang" ?
10:44 On peut le dire en anglais.
10:46 Pourquoi il ne nous dit pas "yes", "blood", "gun" ?
10:49 ...
10:50 -Il ne raconte pas tout à fait la même chose.
10:53 Il y a des choses qui viennent cogner,
10:55 donc ça devient suspect.
10:56 -Il a dit qu'il avait mis la petite fille
10:59 en position latérale de sécurité.
11:01 J'arrive là-haut, elle n'est pas là-haut.
11:04 Il avait dans son maillot de vélo une bosse.
11:07 Il avait un truc dans son maillot de vélo.
11:10 Et si c'était un pistolet ?
11:12 ...
11:14 Puis lui n'avait pas d'alibi.
11:16 Enfin, il n'avait pas de personne avec lui.
11:18 Et moi, je vous le dis,
11:22 j'ai eu plein de doutes sur cette personne.
11:25 -Ce cycliste connaît très bien la région.
11:29 Il a une maison près du La Daincy, où il séjourne régulièrement.
11:33 Pourtant, il décide de fuir juste après la tuerie.
11:36 ...
11:38 -Et puis, quand même, c'est quelqu'un
11:40 qui disparaît très vite des écrans.
11:42 Il quitte la Haute-Savoie pour la Grande-Bretagne,
11:45 pour échapper aux journalistes.
11:47 Mais qu'est-ce qu'il fait en arrivant en Grande-Bretagne ?
11:50 Il se jette dans les bras de la BBC, il donne une interview.
11:53 ...
12:04 -Panorama a revisité la scène du meurtre,
12:06 avec un cycliste britannique qui a vu le motocycle partir,
12:10 juste avant de rencontrer les personnes tuées.
12:13 -J'avais pensé, est-ce qu'il y avait un chasseur,
12:18 un type de sniper, en cachant dans les arbres,
12:21 peut-être tirer d'une position couverte, ou quelque chose comme ça ?
12:24 -Il n'est pas resté en France pour parler à la police,
12:27 mais il donne sa version des faits publiquement.
12:30 -Regardez le nombre de fois où le tueur a participé
12:34 aux recherches, etc.
12:35 Donc oui, bien sûr que Brett Martin, très vite,
12:38 on va aussi se poser des questions.
12:40 -Et puis, il y a ce problème du casque,
12:42 qui aurait été soi-disant pas le bon saisi par les gendarmes,
12:46 mais c'est lui qui le remet, donc il remet le casque qu'il veut.
12:49 C'est quelque chose qui n'est pas net, qui fait pas propre.
12:52 -Lui, il prétendait n'avoir pas entendu les coups de feu.
12:56 Donc, il y a des gens, effectivement,
12:59 d'une maison de retraite qui est pas loin,
13:01 qui ont entendu les coups de feu,
13:03 mais lui, Brett Martin, en montant, n'a pas entendu les coups de feu.
13:07 Donc, les gendarmes ne le croyaient pas.
13:09 -Quand on se demande qui était là,
13:12 il n'y a pas que le cycliste.
13:15 -Les gendarmes ne livrent pas toutes leurs billes en même temps,
13:19 en coulisses, très discrètement,
13:20 ils ont recueilli des témoignages très précis
13:23 sur la présence d'un motard.
13:25 Un motard un peu étrange,
13:48 qui est vu par des gens de l'ONF,
13:51 en train de descendre,
13:52 qui empruntaient une piste qui lui était interdite.
13:55 Les gens de l'ONF font la police de la forêt,
13:58 donc ils lui ont demandé de partir aussi vite.
14:01 -Ils lui ont parlé.
14:02 Ils lui ont dit que c'était pas un endroit où être,
14:05 qu'il fallait partir, parce que c'était interdit.
14:08 Donc, il y avait bien un motard.
14:10 -Les gendarmes me convoquent, ils me posent des questions.
14:13 Donc, en fait, ils me demandent ce que j'ai entendu,
14:16 à quelle heure, les coups de feu, le nombre de coups de feu,
14:20 rapproché, pas rapproché,
14:22 et ce qui les intéresse vraiment,
14:23 c'est le fait que j'ai discuté avec le motard.
14:26 J'ai discuté avec lui pour lui demander
14:32 s'il avait entendu des coups de feu
14:34 ou s'il avait remarqué quelque chose.
14:37 Il m'a répondu que non.
14:38 -Le bruit de la détonation en extérieur
14:42 est perceptible à quand même plusieurs centaines de mètres.
14:46 -J'ai pas cherché à creuser plus que ça.
14:48 Je sais pas si lui, il arrivait du fond de la condire
14:51 ou s'il était là en train de faire une pause,
14:54 j'en sais pas plus.
14:55 Et je pense que j'ai eu la bonne idée de faire demi-tour.
14:59 Ce motard, je sais pas.
15:04 Peut-être que j'ai discuté avec le tueur
15:08 et j'ai peut-être échappé au pire aussi.
15:11 ...
15:16 -Ils m'ont demandé de dresser un portrait robot.
15:19 -Le visage du motard de Chevaline,
15:21 l'un des hommes les plus recherchés d'Angleterre et de France,
15:24 a pu être reconstitué.
15:26 -Il était très pâle.
15:27 -Les gendarmes recherchent ce motard,
15:29 c'est peut-être un personnage clé de ce quadruple meurtre.
15:32 -C'était pas du tout quelqu'un de souriant.
15:35 ...
15:37 -Il avait la visière levée.
15:39 -Un casque en pochette, un casque intégral.
15:41 -Le casque moitié de visage.
15:43 ...
15:45 -Le portrait robot du mystérieux motard de Chevaline
15:49 a été dévoilé.
15:50 ...
15:56 -Un des forestiers a vu la tête du motard.
16:00 Ils ont même décrit son casque, un casque un peu particulier,
16:04 un casque pour les gendarmes et les militaires,
16:06 avec des mentonnières comme ça,
16:08 qui se glissent.
16:09 Vous pouvez faire un casque intégral ou pas.
16:12 -Le portrait robot du motard, avec le casque GPA,
16:16 qui est un casque qui se ferme devant,
16:18 si particulier, si caractéristique,
16:20 quand on en croise un, on peut pas l'oublier.
16:23 C'est une espèce de casque de cosmonaute
16:25 qui descend comme ça.
16:27 ...
16:30 -C'est peut-être le casque du motard
16:32 qui va permettre son identification.
16:34 Ce modèle a été produit en quantité limitée
16:37 et possède quelques caractéristiques particulières.
16:40 Les enquêteurs ont déjà entendu de nombreux motards
16:43 qui en étaient équipés, en 20 pour l'instant.
16:46 ...
17:07 -Comme c'est une enquête hors normes
17:08 et qu'il fallait faire le maximum,
17:10 ils ont cherché à identifier tous les porteurs,
17:13 tous les propriétaires de ce type de casque
17:16 en contactant le fabricant, son réseau de commercialisation.
17:19 On essaie de voir où ce casque peut être vendu,
17:22 quelle est l'année du modèle.
17:23 -La recherche de ce motard est une priorité.
17:26 En tout, il y a seulement 700 casques de ce type
17:29 qui ont été vendus en France.
17:30 Donc, on fait le tour de tous les revendeurs
17:33 et on mise sur une concordance.
17:35 C'est un casque qu'on n'a jamais trouvé.
17:37 Donc, ce casque a-t-il existé ? Je n'en sais rien.
17:40 Il y avait un motard casqué, oui.
17:42 ...
17:46 -Pour retrouver le motard, on lance une recherche
17:48 sur tous les portables allumés dans la zone au moment des faits.
17:52 Mais comme on est à la montagne,
17:54 les antennes relais souvent couvrent plusieurs kilomètres.
17:58 Et des milliers de personnes se sont connectées.
18:01 ...
18:03 -Ce motard, personne ne sait où il est.
18:05 Tout le travail va consister à croiser la triangulation
18:08 de tous les téléphones qui ont pingué sur les réseaux
18:11 aux abords de Saint-Joriot, de Douussart,
18:14 Chevaline, Faverge et autres.
18:15 C'est un travail de titan.
18:17 -On a identifié par cercle progressif
18:19 les 4 000 téléphones portables
18:21 qui avaient déclenché l'unique relais téléphonique
18:24 qui couvre la zone de la Comdir.
18:26 Tout, absolument tout, ce qui est un travail de fourmi
18:29 absolument colossal.
18:30 ...
18:32 -Il faut utiliser des logiciels
18:33 pour pouvoir discriminer les bons téléphones des mauvais.
18:36 Ca va demander beaucoup de temps.
18:38 -Plusieurs agents sont mobilisés à plein temps sur ces recherches.
18:42 En parallèle, on continue l'enquête
18:44 en se concentrant sur les fondamentaux, les faits.
18:47 Il y a une chose essentielle dont on est sûr dans cette tuerie,
18:51 c'est l'arme. Elle n'est pas courante
18:53 et pas idéale pour commettre un tel crime.
18:55 Elle peut nous conduire aux tueurs.
18:58 ...
19:10 ...
19:16 ...
19:21 -On ne peut pas considérer que ce soit une arme de tueur.
19:24 S'il s'agit d'un tueur professionnel,
19:26 c'est un tueur sentimental.
19:28 ...
19:31 -Cette arme est particulière.
19:33 C'est un vieux pétard, un vieux clou.
19:35 ...
19:38 -C'est un pistolet qui a été conçu à la fin du 19e siècle,
19:41 qui a été en service dans l'armée suisse à partir de 1900.
19:45 Cette arme a été fabriquée
19:47 dans un nombre d'exemplaires assez important.
19:50 On tourne autour de 90 000 exemplaires en tout.
19:54 La fabrication a cessé en 1929.
19:57 Coup de feu
19:58 -C'est une arme de tiroir et de terroir.
20:00 C'est une arme qui a été très utilisée,
20:03 au Savoie et Hauts-de-Savoie, pendant la Seconde Guerre mondiale.
20:06 Il y a toujours eu des échanges
20:08 entre la Suisse et ses régions frontalières.
20:11 -Un certain nombre de ces armes
20:13 ont circulé parmi les militaires suisses à la retraite.
20:17 On en retrouve un peu sur le marché international,
20:20 très peu en France.
20:21 -C'est une arme de réserve,
20:23 puisque l'armée suisse est une armée de réserve.
20:26 Donc, les soldats suisses ont leur arme.
20:29 Chez eux, ils ont ce P06 qui tire du 7,65.
20:33 Coup de feu
20:34 ...
20:38 -Il y a un espèce de petit marché noir, je dirais,
20:41 entre la France et la Suisse.
20:43 ...
20:46 En Suisse, quand vous avez de l'argent,
20:49 on vous vend ce que vous voulez, dont des armes.
20:51 Sachant que le pays en Europe
20:53 où il y a le plus d'armes au par habitant, c'est la Suisse.
20:56 ...
20:59 -Ceux qui ont des armes et qui ne les éclairent pas,
21:02 ceux-là, sont beaucoup plus difficiles à trouver.
21:05 Il faut chercher dans le cadre des collectionneurs.
21:08 -C'est primordial qu'on mette toutes les chances de notre côté
21:11 pour la retrouver, mais c'est un travail minutieux,
21:14 de titans, de très longue haleine.
21:16 ...
21:17 Puisqu'il y a plusieurs milliers de ces armes-là,
21:21 et qui ne sont pas, en tant que telles,
21:23 enregistrées dans un fichier avec une traçabilité précise,
21:27 et qu'on en a retrouvées dans des bourses,
21:29 dans des foires, dans d'autres perquisitions, etc.
21:33 ...
21:36 -Donc, toutes les bourses aux armes ont été vérifiées
21:39 par les gendarmes.
21:40 Tous les gens qui sont allés fréquenter des bourses aux armes.
21:44 -Ils vont mouliner tout ça entre la France, l'Italie, l'Angleterre.
21:47 ...
21:49 -L'arme de Chevaline, elle est, pour moi, la pièce centrale.
21:53 Si on trouve l'arme, on remonte au plus près
21:56 qu'on n'a jamais été du tueur,
21:58 voire même au tueur lui-même.
22:00 ...
22:05 -Il y a un nouveau rebondissement
22:07 dans l'affaire de la tuerie de Chevaline.
22:09 ...
22:11 -Il a dit "lui-même", mais vous me cherchez pour Chevaline.
22:15 C'était une évidence.
22:16 ...
22:31 ...
22:59 ...
23:23 ♪ ♪ ♪