Retour sur la mystérieuse tuerie de Chevaline, une série d'assassinats où les enquêteurs français et britanniques sont confrontés à un labyrinthe de pistes.
Les alibis de tous les suspects identifiés tiennent, mais il reste une dernière inconnue : l'identité du motard que tous les témoins disent avoir aperçu aux abords de la tuerie le jour J. Le dernier scénario auquel croient les enquêteurs implique ce motard. C'est peut-être lui le tueur !
Les alibis de tous les suspects identifiés tiennent, mais il reste une dernière inconnue : l'identité du motard que tous les témoins disent avoir aperçu aux abords de la tuerie le jour J. Le dernier scénario auquel croient les enquêteurs implique ce motard. C'est peut-être lui le tueur !
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00:10 -Forcément, il y a une psychose qui s'installe,
00:13 parce qu'on se pose plein de questions.
00:16 On peut se dire, il y a un fou qui se promène
00:20 et qui a pété les plombs.
00:23 Et est-ce qu'il va pas repéter les plombs une autre fois,
00:26 à un autre moment, à un autre endroit ?
00:28 Donc, on finit par suspecter tout le monde.
00:30 -Il s'agit peut-être de problèmes liés à son passé
00:34 ou de problèmes plus récents.
00:36 En tout cas, ce n'est pas la première fois
00:39 que la colère de cette personne s'exprime,
00:42 même si ça n'a pas été toujours aussi violent que cette fois-là.
00:47 ...
01:12 ...
01:40 Musique de tension
01:42 ...
02:10 ...
02:13 -L'une des techniques de la gendarmerie ou des policiers,
02:16 d'ailleurs, tous les services d'enquête font la même chose,
02:19 c'est d'essayer de faire des recoupements,
02:21 des comparaisons avec d'autres affaires,
02:24 et de se dire, puisqu'on n'arrive pas à trouver très rapidement
02:27 pourquoi et par qui, est-ce que ça ne présenterait pas un lien
02:31 avec d'autres affaires en proximité ?
02:33 Donc, les enquêteurs ont été amenés à comparer
02:36 la tuerie de Chevaline avec tous les meurtres
02:39 qui avaient pu se produire de manière violente avec arme à feu.
02:42 -Le corps d'un homme a été retrouvé sur une aire de l'autoroute A31.
02:46 La victime a été abattue par balles.
02:48 Les investigations sont en cours.
02:50 -C'est toujours le mystère autour de la mort de Xavier Baligan.
02:54 Ce Nivellois abattu de plusieurs balles
02:56 sur un parking d'autoroute au sud de Nancy
02:59 alors qu'il revenait de vacances avec ses enfants.
03:01 -Peut-être une nouvelle piste dans le meurtre de Xavier Baligan.
03:05 Les enquêteurs étudient le lien possible
03:07 entre l'affaire sans réponse, la tuerie de Chevaline.
03:10 -Il s'agit d'un ressortissant belge
03:13 qui revenait d'avoir séjourné quelques semaines en camping
03:16 dans ce département de l'Ardèche.
03:18 Il s'arrête dans la nuit sur l'aire de Malveaux,
03:21 sur l'autoroute A31.
03:23 ...
03:25 -Les gendarmes ont réussi à identifier l'arme du crime
03:29 qui provient donc du stock d'armement militaire suisse,
03:34 comme Chevaline.
03:35 -Un étranger qui a été tué avec des enfants,
03:38 camping, voiture, retour, tout.
03:42 Et exécution.
03:43 -Là aussi, avec une arme suisse, un fusil très particulier,
03:48 qui est le fusil Schmitt & Robin D431,
03:51 qui est une arme de précision extrêmement prisée,
03:54 qui date des années 50.
03:57 Donc là, d'un seul coup,
03:58 ils trouvent beaucoup de points de coïncidence.
04:01 On a une zone isolée,
04:03 un parking, une aire d'autoroute en pleine nuit.
04:06 On a des victimes étrangères,
04:09 un Belge, des Britanniques.
04:11 On a aussi des gens qui se sont abattus
04:13 avec des tirs en pleine tête.
04:15 Et là aussi, on a la présence d'enfants
04:19 dans la voiture.
04:20 Ca commence à faire beaucoup.
04:23 ...
04:30 Est-ce qu'il s'agit d'un tueur itinérant ?
04:33 -Qui se balade, qui cherche des opportunités.
04:36 On est sur des zones très isolées,
04:38 avec des points de fuite multiples.
04:40 ...
04:45 Le parking du Martinet, c'est pas un cul-de-sac.
04:48 Les gens qui connaissent,
04:50 on peut s'échapper par la montagne, à gauche, à droite,
04:53 par de multiples chemins.
04:54 ...
04:58 Donc, comme l'affaire est restée non résolue
05:01 dans la section de recherche de Nancy,
05:03 les juges d'instruction vont demander
05:05 à ce que l'affaire soit déportée et entièrement versée
05:08 dans la procédure de Chevaline.
05:10 Aujourd'hui, l'affaire Baligan est traitée
05:13 au même niveau que l'affaire dite de Chevaline.
05:15 Il faut aussi trouver s'il n'y a pas un tueur en série itinérant
05:20 qui s'en prendrait à des étrangers.
05:23 ...
05:29 -Notre dossier gagne des milliers de pages de procédure.
05:32 On précise le profil du tueur.
05:34 C'est un homme qui se sent chez lui, dans cette forêt.
05:37 Un homme aussi qui sait bien tirer
05:39 et qui possède de vieilles armes de collection suisse.
05:42 ...
05:43 A ce moment-là, on diffuse ce profilage.
05:46 Et là, on voit apparaître de nouvelles concordances.
05:49 ...
05:53 -Eric Maillot a reçu,
05:56 juste avant son départ et mon arrivée,
05:59 un renseignement émanant des douanes
06:03 sur une infraction à la législation sur les armes.
06:06 Cette infraction
06:09 porte sur des armes de la Seconde Guerre mondiale.
06:12 ...
06:14 Eric Maillot me parle de cette hypothèse
06:17 comme une hypothèse d'un grand secret.
06:19 Même entre nous, au sein de la juridiction,
06:21 c'est quelque chose qui ne sort pas d'entendre par la personne.
06:25 Les éléments sont au coffre.
06:26 -Il y a des précautions particulières,
06:29 parce qu'on sent l'enjeu, l'importance de l'enjeu.
06:31 Si c'est lui, là, il faut que tout soit verrouillé,
06:34 qu'on le sache, etc.
06:36 -Cette personne est un suspect idéal.
06:38 Plus on plonge dans son histoire, son profil,
06:40 plus on pense que c'est lui, le tueur.
06:42 -Il a appris à manier les armes enfant.
06:45 Il a une personnalité particulière.
06:47 Il est le fils d'un mercenaire sud-africain.
06:50 ...
06:52 -Le père de ce suspect n'est pas un simple mercenaire.
06:55 ...
06:58 C'est une légende du métier.
07:00 Il a mis en place des coups d'Etat.
07:02 Et son fils, qui a hérité de sa passion des armes,
07:07 vit là, à chevaline.
07:09 ...
07:10 -Il habite à quelques encablures, à Voldoiseau,
07:13 c'est quelques centaines de mètres.
07:15 Ce qui se mettait en place...
07:17 ...
07:18 était possible.
07:19 ...
07:22 -En se focalisant sur le profilage,
07:24 un autre suspect remonte.
07:26 Lui aussi correspond à notre ciblage
07:28 et lui aussi à un énorme stock d'armes.
07:30 Et c'est un profil qui...
07:32 Comment dire ? Il est déjà dans nos dossiers.
07:36 ...
07:38 -Alors, Eric a été écarté de la police
07:40 parce qu'à la fin, justement, de son activité,
07:43 il a eu des difficultés.
07:46 Une difficulté, c'était pas grand-chose,
07:48 c'était de la grivellerie, d'essence.
07:50 ...
07:52 -Sa collection, c'est une armurerie bien achalandée.
07:56 On a vraiment de quoi satisfaire le passionné.
08:00 Il y a des cartouches, ils achètent des cartouches,
08:03 des balles, ils font des essais de tir,
08:05 tout ça, mis bout à bout,
08:06 sont des éléments pour des enquêteurs.
08:09 On a des clignotants qui s'allument un peu partout.
08:12 -Ces deux profils correspondent au portrait du tueur
08:15 qu'on a forgé pendant des années.
08:17 Et ils ont des armes, beaucoup d'armes.
08:19 Alors, on se dit qu'ils ont peut-être l'arme du crime.
08:22 ...
08:26 -On les interpelle pour les interroger.
08:28 -Compte tenu de l'importance du dossier,
08:30 ils ont préparé son interpellation,
08:32 les services spécialisés ont mis en panne tous ces véhicules
08:35 dans la nuit pour être sûrs qu'ils puissent pas leur échapper.
08:39 ...
08:46 -On met en place une grosse intervention du GIGN
08:49 pour arrêter le policier, par surprise.
08:51 Mais le fils du mercenaire, lui, il est pas...
08:54 Il est pas du tout étonné de nous voir.
08:56 -Il a dit lui-même, "Vous me cherchez pour chevaline."
09:00 C'était une évidence.
09:01 -Chez lui, on va découvrir une véritable armurerie,
09:05 mais pas l'arme du crime.
09:07 Et l'homme nous dit que le jour des faits, il travaillait.
09:10 On vérifie.
09:11 C'est vrai.
09:12 Ca peut pas être lui, donc il reste policier,
09:16 et là, on commence notre enquête par un inventaire de sa collection.
09:21 ...
09:30 En substance, c'est un peu long,
09:32 c'est un inventaire qui n'est pas à l'après-verte.
09:35 On a une Voicinster en carabine,
09:38 on a un petit Mauser HSC 765,
09:42 un Mauser 1940, c'est un fusil,
09:44 un Luger Long, qui a été échangé,
09:47 un Ruby 765...
09:50 ...
09:51 Un P06-36, un P40 calibre 9 mm,
09:55 un pistolet Broving 765, de 14 à 9 mm,
09:59 un pistolet Radom, un Walther 765,
10:03 un couteau de tranchée,
10:05 des décorations allemandes, des Luger P06...
10:09 -Cet homme est un passionné d'armes, un collectionneur.
10:13 Selon nos informations, il aurait été en possession d'un Luger,
10:17 une arme qui date de la Première Guerre mondiale,
10:20 et c'est précisément un Luger qui a servi
10:22 au quadruple meurtre de Chevaline.
10:24 -C'est un profil sombre,
10:26 quelqu'un qui a une mauvaise réputation.
10:28 Tout le monde parlait de quelqu'un de désagréable.
10:31 -Enquête sur la tuerie de Chevaline,
10:33 un homme de 48 ans, vivant en Haute-Savoie,
10:36 a été interpellé et placé en garde à vue.
10:38 -Arrestation menée par le GIGN à 10h,
10:40 l'homme est entendu par la gendarmerie d'Annecy.
10:43 -La gendarmerie se dit "C'est bon, on le tient, c'est lui".
10:47 -Il décoche toutes les cases du tueur potentiel de la Comdire.
10:50 Il a toutes les raisons d'intéresser les gendarmes.
10:53 C'est un policier municipal, il connaît les armes.
10:56 -L'homme interpellé était gardien de police municipale
10:59 à Menton-Saint-Bernard, mais en juin 2013,
11:01 il a été congédié par le maire de la commune.
11:04 -Pour des faits sans lien direct avec l'affaire de Chevaline,
11:08 il a fait l'objet, de ma part,
11:10 d'une mesure de suspension immédiate de fonction
11:14 en juin 2013, suivie le même jour et quelques heures plus tard
11:19 d'une radiation immédiate
11:21 des cadres de la fonction publique territoriale.
11:23 -Il avait mis une chevalière
11:25 avec des insignes allemands, de la Waffen-SS.
11:28 Bon...
11:29 ...
11:32 -Une bague qui lui sert à rayer les carrosseries
11:35 des véhicules étrangers sur les parkings.
11:37 C'est quelqu'un qui a des propos extrêmement xénophobes et racistes.
11:42 -Il avait aussi des casquettes militaires d'officier allemand.
11:46 -Ils vont s'intéresser notamment à son beau-père.
11:49 Et son beau-père, il habite où ?
11:51 Il habite sur la route de la Comdire, à Chevaline.
11:54 Et son beau-père, en fait, dans sa grange,
11:57 qu'est-ce qu'il a ? Il a de vieilles armes.
12:00 -Le policier possède vraiment beaucoup d'armes.
12:03 Mais il y en a une qui nous intéresse plus que les autres.
12:06 On trouve chez lui ce fameux pistolet automatique suisse,
12:09 cette arme de collection qu'on cherche depuis le début.
12:12 -L'enquêteur principal,
12:14 qui l'a auditionné pendant des heures et des heures,
12:17 est persuadé, convaincu qu'il tient l'auteur.
12:21 ...
12:23 Peu à peu, l'enquêteur va l'amener
12:25 dans ce compartiment de sa vie
12:28 qui est à la dernière période, de 2012, 2013,
12:31 où il glisse peu à peu.
12:33 "Mais, monsieur Eric,
12:36 "reconnaissez-vous que vous êtes quelqu'un de violent ?
12:39 "Vous êtes irascible ?
12:41 "Vous savez pas vous maîtriser ?
12:43 "Vous pouvez passer à l'acte ?
12:45 "Euh... Oui, peut-être."
12:47 Il lui dit "Vous savez pourquoi vous êtes là ?"
12:49 Il dit "Oui, pour les armes et tout."
12:52 "Non, vous êtes entendu dans le cadre de l'assassinat de Chevaline."
12:56 ...
13:03 -Je leur dis "Je suis innocent, vérifiez mon emploi du temps."
13:07 Ils croyaient que j'étais en congé ce jour-là.
13:09 Le mercredi, je travaillais, j'étais de fonction, en uniforme.
13:13 J'avais déclenché mon ordinateur de service,
13:15 j'avais un portable de service qui déclenchait sur Annecy,
13:18 et non pas sur Chevaline.
13:20 J'ai fait les administrations, ce jour-là,
13:23 Annecy, préfecture, trésorerie, enfin, le travail habituel.
13:26 Et j'ai même fait un plein d'essence.
13:29 Donc, tout est marqué.
13:31 -Sa téléphonie va être exploitée.
13:33 Les faits se produisent l'après-midi,
13:35 entre 15 et 16h.
13:37 On sait qu'à un moment donné, à ces heures-là,
13:40 il est identifié à Annecy, et puis il va prendre de l'essence,
13:44 puis il va se déplacer par le téléphone, va borner.
13:46 Donc, on sait qu'il est là, il ne peut pas être à Chevaline.
13:50 -Il s'est avéré que ce type n'avait rien à voir,
13:53 qu'il connectionnait des armes, certes,
13:55 qu'il avait des armes qu'il ne pouvait pas avoir, certes,
13:58 mais en aucun cas, il était là, ce jour-là.
14:01 ...
14:05 -Alors, Eric a été poursuivi, ça, c'était inéluctable.
14:08 Il a été poursuivi pour la détention d'armes
14:10 en bande organisée.
14:12 Eric a été condamné pour ses faits,
14:14 qui étaient importants, mais par rapport à Chevaline, marginaux.
14:18 Et pour rajouter, c'est une anecdote,
14:20 mais que j'estime puissante,
14:23 lorsqu'on l'a relâché au terme de sa garde à vue,
14:26 qu'il est rentré chez lui,
14:28 il me recontacte le lendemain en me disant
14:30 "Maitre Dufour, toutes mes voitures sont en panne,
14:33 "je ne peux plus circuler.
14:35 "Vous avez des services techniques qui sont venus
14:38 "mettre en panne les voitures."
14:39 Ils sont repartis, on ne nous a pas dit
14:42 quel type de panne il avait faite sur les voitures.
14:44 C'est le comble qu'à la fin de nos santé,
14:47 il va payer un garagisme pour avoir ses voitures.
14:49 -Clairement, il a subi l'impact Chevaline autour de lui.
14:54 Je ne sais pas si on doit le considérer
14:56 comme une victime collatérale, puisqu'il a dû répondre
14:59 de ses actes. Une fois qu'on dit qu'il n'est pas l'auteur
15:03 de Chevaline, je me dis "Est-ce qu'il fallait regretter ça ?"
15:06 Non, il fallait qu'on vérifie.
15:07 -Ces deux profiles nous ont vraiment troublés.
15:10 Ils cochaient tout, on y a vraiment cru.
15:12 Mais ils ne pouvaient pas être présents sur les lieux.
15:15 On doit renfermer ces pistes.
15:17 ...
15:25 Mais il y a encore un suspect qui s'est utilisé des armes.
15:28 ...
15:34 -C'est le premier témoin, le cycliste britannique,
15:37 un ancien militaire.
15:38 -On a vérifié tout ce qu'il était possible de vérifier
15:41 dans le parcours, dans la vie antérieure
15:44 et dans le rôle de William Brett Martin.
15:46 -Il était le premier sur la scène de crime,
15:49 sans aucun alibi.
15:51 Et lorsqu'on a voulu récupérer ses affaires
15:53 pour faire des analyses, il nous a fourni le mauvais casque,
15:57 mais juste après, il rentre en Angleterre
15:59 avec tous les vêtements qu'il portait,
16:01 et en arrivant chez lui, il les lave.
16:03 ...
16:06 Impossible de chercher la moindre preuve.
16:08 ...
16:10 -Les vêtements n'ont pas été saisis à ce moment-là
16:13 et qu'il n'a pas pu les remettre ensuite.
16:15 Il avait dû les laver.
16:17 Bon, ça serait sans doute pu être fait à ce moment-là,
16:20 dans l'instant,
16:21 à toute enquête, de temps en temps,
16:23 à ces petits loupés.
16:25 -Toutes ses explications sont parfaitement logiques.
16:29 Il n'y a aucune raison de ne pas croire ce qu'il dit.
16:34 ...
16:39 Musique douce
16:42 ...
16:45 -J'ai pas le sentiment qu'on soit mal partis
16:49 sur un dossier aussi extraordinaire que celui-ci,
16:52 qu'il y ait des choses qui n'aient pas été
16:54 au top niveau en permanence,
16:56 ça me paraît globalement incontournable.
16:58 -On ne peut pas s'appuyer sur les analyses scientifiques.
17:01 Alors, on enquête.
17:03 On fouille toute la vie de ce cycliste.
17:05 -Ils sont allés à la base, là-bas,
17:07 vers l'Angleterre,
17:09 voir son curriculum,
17:12 ses états de service, tout, quoi.
17:14 ...
17:17 Ils ont tout enquêté sur lui et ils ont vu qu'il n'y avait rien
17:20 de suspect qui pouvait le lier à ses meurtres, quoi.
17:23 Mais c'est un personnage de l'histoire.
17:26 Il fait partie, malgré lui, de cette histoire rocambolaise,
17:30 qui est les crimes de chevaline.
17:33 -En mi-2016, quand je suis parti,
17:35 Brett Martin était plutôt un témoin
17:37 ayant contribué à sauver la petite Zéna
17:39 et à déclencher les secours
17:41 qu'une autre hypothèse qu'on n'arrivait pas à établir.
17:44 -Il ne nous reste à cette étape plus qu'un suspect sérieux,
17:47 le motard.
17:48 Depuis des années, il est introuvable.
17:50 Il n'a jamais mis la main sur ce casque, pourtant si rare,
17:53 mais après des milliers d'analyses,
17:55 la téléphonie finit par parler.
17:57 -Il y a un nouveau rebondissement
17:59 dans l'affaire de la tuerie de Chevaline.
18:02 -Ce motard, aperçu près des lieux du quadruple assassinat
18:05 de Chevaline, a été placé en garde à vue ce matin à Chambéry.
18:08 ...
18:15 -Il s'agit d'un chef d'entreprise lyonnais
18:17 qui a un comportement très étrange.
18:19 C'est quelqu'un qui dira aux enquêteurs
18:21 "l'affaire de Chevaline, j'en ai jamais entendu parler".
18:24 S'il y a une affaire criminelle qui a été médiatisée,
18:27 c'est bien celle-ci.
18:29 ...
18:31 -Ca nous semblait étonnant.
18:33 Vous vous demandiez comment c'est possible
18:36 qu'il ait vécu sur une île déserte
18:37 pour ne pas savoir que venant à Bussa, il y a eu Chevaline.
18:41 ...
18:55 -La garde à vue, c'est pas anodin.
18:57 Il existe des raisons plausibles de soupçonner
19:01 qu'il a commis le quadruple meurtre.
19:03 L'homme que je rencontre à la brigade de gendarmerie,
19:06 il a bien compris que dans sa position,
19:09 cette garde à vue-là lui promet de finir ses jours
19:13 derrière les barreaux.
19:15 ...
19:20 On va se rendre compte que son téléphone
19:22 bornait à proximité des lieux du drame
19:25 et qu'il ne s'est pas manifesté.
19:27 -L'idée, c'est pas de rester sur "mais c'est pas normal
19:30 "qu'il nous dit ça". Pourquoi c'est pas normal ?
19:33 Qu'est-ce qu'on fait ? On creuse, on objective.
19:35 D'où il venait, où il allait, à quel moment il était là,
19:39 où était sa moto, qu'a-t-il dit à sa famille,
19:41 qui l'a vue ? C'est ça qu'il faut qu'on objective.
19:44 D'où j'habitais jusqu'à l'entrée de la route de la Comme-Dire,
19:48 un gros kilomètre.
19:50 Donc on n'a pas mis très longtemps.
19:52 Donc pour moi, c'est impossible qu'il ait rien vu.
19:56 -Je l'ai pas vu, le motard.
19:58 Donc si moi, j'arrive six minutes après,
20:00 le motard est descendu la Comme-Dire,
20:04 je l'ai pas croisé.
20:07 -Les enquêteurs vont essayer de savoir
20:10 s'il aime les armes,
20:12 s'il possède des armes, s'il collectionne des armes.
20:15 ...
20:21 -Vous êtes inscrit dans un club, c'est facile à vérifier.
20:24 Si vous n'êtes pas inscrit dans un club,
20:26 vous cachez des armes quelque part, vous vous en servez.
20:29 Donc, perquisition chez lui, pas d'armes.
20:32 Avoir ce type d'armes, savoir l'utiliser,
20:34 celui qui a tiré sait parfaitement l'utiliser.
20:37 ...
20:44 Ne pas être inscrit dans un club, ne pas avoir d'armes chez soi,
20:47 ne jamais avoir fait de tir, c'est impossible.
20:50 Donc, pour cette raison-là, c'est impossible que ce soit le motard,
20:53 parce qu'il sait pas utiliser une arme.
20:56 ...
21:10 -Dans son cas, voilà un homme qui va faire un baptême de parapente.
21:15 Il y prend un plaisir monstre.
21:17 ...
21:21 Donc, il descend.
21:25 On est en milieu d'après-midi.
21:27 Il se dit "Je vais rentrer en prenant des chemins de traverse.
21:31 "Je vais pas mettre de GPS, pas regarder la carte,
21:33 "je vais me balader et aller en direction de Lyon."
21:37 ...
21:44 Il se trouve qu'il n'a rien vu, rien entendu
21:47 et qu'il ne sait rien.
21:48 ...
21:51 -Une piste de moins dans l'affaire de la tuerie de Chevaline
21:54 à Savoie. Le motard aperçu dans le secteur
21:57 peu après le quadruple meurtre n'a rien à voir avec l'affaire.
22:00 Ce Lyonnais était en Haute-Savoie pour faire du parapente.
22:03 ...
22:09 -Oui, c'est possible que quelqu'un qui vient faire un jour
22:12 du parapente à Douussart, le jour de Chevaline,
22:15 ne sache pas qu'il y a eu Chevaline.
22:17 Des gens n'écoutent pas la radio.
22:19 -Si c'est juste pour vérifier un emploi du temps
22:22 que l'on place en garde à vue pour ces impractions-là
22:25 le quadruple meurtre de Chevaline,
22:27 c'est relativement contestable et c'est un euphémisme.
22:32 -En ce qui concerne le portrait robot,
22:34 ...
22:35 j'ai longtemps cru presque qu'il y a une blague.
22:39 A aucun moment, il y a même une vague ressemblance
22:43 entre mon motard, mon client et le portrait robot.
22:47 Je ressemble plus au portrait robot que mon client.
22:50 En réalité, avec un casque, n'importe quel homme
22:53 qui a une barbe ou un bouc et un visage un peu rond
22:56 ressemble au portrait robot.
22:57 ...
23:27 ...
23:30 -C'est un gâchis pour toutes ces familles,
23:33 tous ces gens qui ont été impactés.
23:35 J'espère qu'un jour, on connaîtra la vérité.
23:38 Je l'espère.
23:39 Pour la tranquillité des gens qui sont encore de ce monde
23:43 et qui sont impactés et qui doivent porter cette charge.
23:48 ...
23:57 -Jusqu'à récemment, je pensais qu'ils sauraient bien
24:00 de parler aux enfants
24:03 et de leur rappeler à quel point leur père était quelqu'un
24:06 de merveilleux.
24:07 Mais je me rends compte maintenant
24:09 qu'elles ne se souviennent pas vraiment de leur enfance.
24:13 Il n'est peut-être pas bon pour elles
24:15 que je leur remémore le passé.
24:19 Elles ont des vies complètement différentes aujourd'hui.
24:22 Alors peut-être que je ne devrais pas essayer
24:25 de reprendre contact avec elles.
24:27 ...
24:32 Musique pesante
24:35 -C'est tellement difficile.
24:37 Parce qu'on ne sait toujours rien de la vérité.
24:41 ...
24:45 Ca ne va pas, c'est pas juste.
24:48 On a besoin de réponses.
24:50 Et je pense que les autorités françaises
24:53 doivent continuer de chercher et chercher encore
24:56 jusqu'à ce qu'elles trouvent la vérité pour nous.
24:59 ...
25:01 Chaque jour, je prie pour mon frère.
25:04 Chaque jour, je me dis "Dieu merci,
25:06 "Zina et Zainab nous sont revenus, elles ont survécu."
25:10 ...
25:12 Je n'ai pas vraiment le droit de parler d'elles
25:15 pour des raisons de sécurité et de confidentialité.
25:17 Mais elles vont bien, elles se débrouillent bien,
25:20 elles vont à l'école, ce sont des jeunes filles heureuses.
25:23 Je suis là pour les soutenir.
25:25 Nous sommes tous là pour les soutenir.
25:28 ...
25:33 -La toute-petite n'avait pas en soi de séquelles physiques.
25:36 L'aînée a récupéré aussi bien que possible.
25:41 Il y a des cicatrices, il y a des choses comme ça,
25:44 mais après, il y a des conséquences psychologiques.
25:47 Je pense qu'elles grandissent aussi avec ça.
25:50 -Elles n'ont pas la vie normale d'enfants de leur âge
25:52 parce qu'il y reste, je pense, une crainte
25:55 l'extérieur étant que ce gène.
25:58 Ce qui peut arriver à l'extérieur étant que ce gène.
26:01 Qu'est-ce qu'on peut leur dire d'autre à ces enfants ?
26:04 Pour ces enfants, on leur doit cette vérité-là.
26:06 On leur doit de leur dire qu'on cherche
26:09 et qu'on lâche rien, qu'on abandonne rien.
26:11 -Le parcelle de la vérité se trouve en mirage.
26:14 -L'opération d'assassinat de la sœur.
26:16 -L'attention féminine...
26:18 -Farouche. -C'est une comandité.
26:20 -Une hypothèse. -Ca pouvait être
26:22 parfaitement éclatueur.
26:24 -Ceux qui ont travaillé sur cette affaire,
26:26 l'ont fait...
26:27 Parfois au détriment de leur santé.
26:30 Avec une obsession, la recherche de la vérité.
26:33 Musique douce
26:35 -J'ai un sentiment un peu d'amertume, de regret,
26:38 de dire, "Est-ce que j'ai loupé quelque chose ?
26:41 "Est-ce que j'ai été à la hauteur de l'enjeu
26:43 "que posait ce dossier à mon exercice professionnel ?"
26:46 Le jour où on va élucider, peut-être qu'il sera facile de dire
26:50 "Vous vous êtes planté." Mais ça, on le dira après.
26:53 -Ca fait 10 ans que ça dure.
26:54 C'est comme le crime parfait, quoi.
26:56 -Je pense qu'un jour, nous connaîtrons la vérité
26:59 derrière tout ça.
27:00 -Ce que je me suis construit, c'est une sorte de conviction
27:04 de ce dossier.
27:05 Moi, je dis, c'est une piste locale,
27:07 je me dis, il est là.
27:08 Il est là.
27:09 Il habite peut-être à proximité.
27:12 Et la vérité, on est peut-être pas si loin.
27:15 -Voici Saki et Topsido.
27:17 Musique de tension
27:19 ...
27:48 *...
28:11 ...
28:27 ...
28:55 ...
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