Attentat à Paris: l'assaillant disait entendre en prison "la voix des jihadistes du Bataclan"

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En 2019, alors qu'il purgeait sa peine, un surveillant pénitentiaire l'a surpris alors qu'il tenait d'étranges propos. Un incident rapporté dans un document judiciaire, que BFMTV a pu consulter. "Gradé, il y a du sale qui me passe par la tête. J'entends la voix de toutes les personnes écrouées pour terrorisme. J'entends même la voix des jihadistes du Bataclan me demandant de passer à l'acte. Je suis perdu et je ne sais plus qui je suis", a lancé Armand R. au surveillant.
Transcript
00:00 Pauline Rovena, je me tourne vers vous parce que Igor parlait de la période où cet individu était en prison.
00:06 Il se trouve qu'il y a eu un incident lorsqu'il était incarcéré.
00:11 Ça a commencé lors de la distribution des repas du soir.
00:15 Oui, nous sommes le 8 juillet 2019, il est donc incarcéré et cet incident est relaté dans un document judiciaire que nous avons pu consulter.
00:22 Ce jour-là, ce jeune homme tient au surveillant pénitentiaire qui distribue les repas les propos suivants.
00:28 "Gradé, il y a du sale qui me passe par la tête", dit-il.
00:31 "J'entends la voix de toutes les personnes écrouées pour terrorisme.
00:34 J'entends même la voix des djihadistes du Bataclan me demandant de passer à l'acte.
00:39 Je suis perdu et je ne sais plus qui je suis."
00:43 Et de rajouter "J'ai envie d'égorger mes parents à la sortie".
00:46 C'était exactement la crainte de sa mère lorsqu'elle est allée alerter au commissariat.
00:50 "Ma date de libération est proche", ajoute-t-il.
00:52 "Je ne sais plus où j'en suis, je vais finir par passer à l'acte."
00:56 Et cet incident explique en partie le fait que son suivi judiciaire à la sortie de prison
01:00 ait été resserré jusqu'à la fin de la mise en épreuve
01:03 et que la surveillance administrative est continuée ensuite jusqu'en mars 2023.
01:08 Ce n'est pas le seul fait marquant lors de sa détention.
01:10 Non, selon toujours nos informations, dans la nuit du 15 au 16 avril 2019,
01:15 ce jeune homme fait une crise d'angoisse en cellule.
01:19 Et il dit au médecin le lendemain qu'il est convaincu que l'administration pénitentiaire
01:23 essaye de l'empoisonner à travers les repas distribués.
01:26 Il a également à ce moment-là exprimé des pensées suicidaires
01:29 et alors une vigilance renforcée a été mise en place autour de lui.
01:32 Mais aucun risque auto-agressif n'avait été détecté.
01:36 Auto-agressif, ça veut dire auto-mutilation ou peut-être poussé au suicide.
01:40 Voilà, ça c'était des indicateurs.
01:42 Maintenant la question qui reste à savoir, c'est quelle diagnostic a été posée sur ce jeune homme.
01:46 Sa mère dit qu'il est schizophrène, mais il faut qu'on en ait la certitude médicale.
01:50 En tout cas, c'est un individu psychotique, solitaire,
01:53 qui prenait des neuroleptiques au moins jusqu'en 2022.
01:56 Oui, et qui a arrêté ses soins en mars 2022, en accord avec son médecin.
02:01 Merci Pauline Revenat.

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