Avec Sylvain Vidal, délégué régional Occitanie chez EDF
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00:00 C'est toujours un plaisir de vous retrouver toujours au Quai des Slavards de Toulouse pour
00:27 cette douzième édition de Futurapolis Planète.
00:30 Je rappelle encore que vous pourrez poser vos questions en vous rendant sur
00:33 menti.com, en entrant le code 5602 3504 ou en flashant le QR code.
00:38 Alors, c'est un autre sujet d'importance dont on s'empare à présent les dernières
00:42 frontières du nucléaire. On sait qu'il suscite beaucoup de discussions et de controverses.
00:46 On sait aussi que le gouvernement français mise sur la contribution de cette
00:49 énergie décarbonée au mix énergétique pour assurer les besoins des habitants et
00:54 de l'industrie. Mais la filière, après peut être avoir été négligée, peut
00:58 elle repartir pied au plancher avec des ambitions particulièrement élevées sur
01:02 les réacteurs de nouvelle génération?
01:04 Comment réindustrialiser alors qu'on manque cruellement d'ingénieurs?
01:07 Autant de questions qu'on aborde tout de suite avec nos deux invités,
01:10 Sylvain Vidal et Bertrand Raquet.
01:12 Romain Gonzalès sera le co-modérateur avec moi.
01:14 Sous applaudissements, mesdames, messieurs.
01:16 Sous-titrage ST' 501
01:18 Sylvain Vidal, bonsoir, vous êtes délégué régional Occitanie chez EDF.
01:32 Bonsoir, Bertrand Raquet, vous êtes directeur de l'INSA Toulouse.
01:35 Bonsoir, l'école d'ingénieurs. Vous allez nous dire et.
01:39 Romain Gonzalès est avec nous aussi. Bonsoir.
01:43 Alors le nucléaire, c'est évidemment toujours un des sujets dont on parle
01:48 régulièrement, qui prend de plus en plus de plus en plus d'importance.
01:51 Est ce que Sylvain Vidal, la reconstitution de notre filière
01:54 industrielle du nucléaire est en bonne voie?
01:56 Je l'ai dit, il y a eu un petit passage à vide.
01:59 Les politiques se sont envoyés la patate chaude.
02:01 Il y a eu une époque politique qui était un peu complexe avec une
02:04 contestation du nucléaire.
02:05 On a l'impression qu'on est reparti dans une autre dimension,
02:07 une autre ambition. Est ce que ça va marcher?
02:11 Alors, je pense que vous avez raison de dire qu'on est à un moment en
02:14 clé en ce moment. Et je crois que ce qu'on peut vraiment dire,
02:17 c'est que le nucléaire s'écrit au futur.
02:20 Et quand je dis ça, c'est pas titre personnel,
02:23 même au titre de défaut ou cette conviction là, on a depuis un moment.
02:26 Mais le constat qu'on fait, c'est que c'est vraiment une tendance
02:29 de fond qu'on constate en France, en Europe et dans le monde.
02:35 Je pense qu'on est en effet en train de sortir du débat pour ou
02:38 contre le nucléaire, pour aller sur le débat de quelles sont
02:42 les solutions pour faire face au réchauffement climatique.
02:45 Et parmi ces solutions, c'est évidemment ce qu'il faut
02:49 résoudre comme comme question, c'est comment on sort des énergies fossiles.
02:54 Évidemment, l'électricité, l'électricité décarbonée est une solution.
02:57 Et notre conviction, c'est qu'elle repose sur un mix entre
03:00 des énergies renouvelables et du nucléaire.
03:03 Et quand je dis une tendance de fond, vous l'avez évoqué.
03:06 Bon, il y a évidemment des choix politiques forts qui ont été faits
03:09 avec en particulier le discours du président de la République
03:13 en février 2022 à Belfort.
03:17 Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique,
03:19 le rappelait sur dans la même configuration.
03:23 Hier, l'an dernier. Pardon hier.
03:28 Et ça, c'est la première composante qu'on voit aussi dans d'autres pays
03:32 sur lesquels il y a un certain nombre de pays qui se positionnent
03:35 sur l'énergie nucléaire.
03:37 Mais ce qui me paraît aussi important, c'est que je pense qu'il y a
03:40 une prise de conscience sociétale important.
03:44 Nous, on regarde attentivement quel est le regard que porte la société
03:48 sur le nucléaire.
03:50 Le constat qu'on fait, c'est que plus d'un Français sur deux
03:53 aujourd'hui fait confiance au nucléaire.
03:56 Pense que ça a beaucoup bougé.
03:58 C'est à dire qu'il y a encore deux ou trois ans, on disait bon,
04:01 on fait profil bas. Le nucléaire est très contesté.
04:04 Il y a des peurs et raisonner ou raisonner.
04:07 Là, vous sentez que ça change.
04:09 Vous pouvez sortir en levant la tête dans la rue.
04:11 Je suis chez EDF alors que je l'avais déjà la tête avant.
04:15 Mais je pense qu'en effet, il y a une prise de conscience qui est forte
04:20 en France. Enfin, plus. Il y a eu quand même un accélérateur malgré tout.
04:23 Pardon, mais avec la crise ukrainienne et le fait qu'on se rende compte
04:26 la souveraineté et on se dit mais attendez, on dépend des autres.
04:28 On est dans le gaz. Peut être que là, les Français ont fait une bascule
04:31 en se disant oui, je pense que la crise qu'on a vécue en 2022,
04:35 avec des impacts sur la perte de souveraineté,
04:39 la question des prix de l'énergie, il y a en effet une prise de conscience
04:42 collective de l'enjeu de décarbonation, mais aussi de souveraineté énergétique,
04:48 de souveraineté industrielle. Et je le rappelle, le choix énergétique
04:54 du nucléaire qui avait été fait dans les années 70, qui avait été fait
04:57 pour des raisons économiques, principalement liées à la crise
05:01 pétrolière, se révèle s'est révélé ensuite un bon choix pour des raisons
05:06 de climatique. Et donc, en effet, on est dans des conditions qui sont
05:11 favorables et je pense important. C'est pour ça que j'ai insisté là dessus
05:14 sur le fait qu'il y a des choix politiques, mais je pense qu'il y a
05:17 une prise de conscience qui est sociétale. Et en effet, alors nous,
05:20 on pense vraiment qu'on va y arriver. Je vais essayer de dire comment,
05:24 mais on est en face d'un défi industriel important dans lequel la France a
05:29 toutes ses chances pour la France elle-même et pour le monde globalement.
05:32 Pour y arriver, en revanche, on a besoin d'ingénieurs.
05:34 Ce n'est pas en revanche, on a besoin d'ingénieurs.
05:36 Alors, monsieur Raquet, rappelez peut être rapidement ce que c'est que l'INSA.
05:40 L'INSA, l'école d'ingénieurs, l'INSA Toulouse aussi,
05:43 qui appartient au groupe INSA, qui a 7 écoles d'ingénieurs,
05:48 donc INSA en France. Le groupe INSA, c'est la première formation
05:52 d'ingénieurs en France, à peu près 10% des diplômés.
05:55 Donc, c'est massif. Et puis, à l'INSA Toulouse,
05:57 c'est 3300 étudiants au quotidien.
06:01 Alors, tout le monde parle de l'industrialisation.
06:03 La France manque d'ingénieurs. On le dit.
06:05 Comment est ce qu'on se met en ordre de marche pour combler notre retard?
06:08 Quelques chiffres. On est. Il y a combien d'ingénieurs
06:10 nouveaux chaque année et qu'est ce qui manque?
06:12 Je pense que c'est vraiment important de fixer un peu les ordres de grandeur.
06:16 Sylvain Vidal nous dira probablement les besoins,
06:19 notamment dans la filière nucléaire.
06:22 Mais ce qu'il faut quand même savoir, c'est qu'aujourd'hui,
06:25 on forme à peu près 40 000 ingénieurs par an en France et on toute filière
06:31 confondue quand on discute avec nos partenaires industriels,
06:33 quand on discute avec les ministères.
06:35 On voit bien qu'il en manque au moins 10 000.
06:38 On a notre grandeur. Autrement dit, ce serait du 25% en plus.
06:42 Alors, c'est un mur qui est face à nous.
06:45 Ce qu'il faut voir aussi, c'est que finalement,
06:48 former 10 000 ingénieurs de plus par an pour former un ingénieur,
06:51 il faut cinq ans.
06:53 Ça semble pas insurmontable.
06:57 Avec quelques moyens, on peut le faire parce qu'on a vraiment l'expertise.
06:59 Mais donc, j'en viens entre 12 et 15 000 euros par an.
07:03 La formation d'un ingénieur, vous faites un petit peu le calcul.
07:06 C'est à peu près 600 millions d'euros.
07:09 Si vraiment, on voulait donner ce coup d'accélérateur et mettre le nombre
07:13 d'ingénieurs sur le marché pour satisfaire effectivement les besoins
07:17 de réindustrialisation. Donc, c'est quand même gigantesque.
07:20 Mais si on regarde en relatif, c'est finalement 3, 4% du 3% du budget
07:25 de l'enseignement supérieur et de la recherche.
07:27 Et quand on voit la grande qualité de ce qu'on forme en termes d'ingénieurs
07:31 qui, aujourd'hui, sont reconnus à l'international,
07:33 ont de véritables forces de frappe.
07:35 Là, on a un vrai enjeu d'investissement sur 40 000 ingénieurs.
07:39 Vous formez combien de femmes à peu près?
07:40 Vous le savez, vous avez ce genre de chiffre de représentativité.
07:43 On doit être à peu près autour de entre 20 000 et 25 000.
07:48 C'est à dire on doit être autour de 30% ou quelque chose comme ça.
07:52 Sur cette problématique, vous avez un bon mot.
07:54 Sylvain Vidal sait que finalement, sur ces formations d'ingénieurs
07:58 et la cible des femmes, on se prive de la meilleure moitié de la population.
08:02 C'est ma fille qui dit ça, surtout, mais je partage.
08:05 Il n'y a pas tort parce qu'effectivement, on a un double problème.
08:09 Déjà, il faut attirer des femmes.
08:11 On est en déficit d'ingénieurs et en plus, on est en déficit de femmes ingénieurs.
08:14 Oui, alors on est en déficit globalement de femmes sur l'ensemble des métiers
08:20 dans le secteur industriel.
08:21 Si on regarde par rapport aux chiffres qu'a donné Bertrand Raquet
08:26 pour la relance de la filière nucléaire,
08:29 les besoins qu'on estime en termes de recrutement,
08:32 c'est 100 000 recrutements à faire sur 10 ans sur une filière qui fait
08:36 environ 220 000 salariés.
08:38 Donc, on voit lors de grandeur, ça veut dire que ça fait.
08:41 Et sur ces 100 000, c'est combien d'ingénieurs?
08:44 C'est à peu près 30 %.
08:45 Ça veut dire que si on est sur 10 000 par an, c'est environ 30, 40 %,
08:49 3000 ou 4000 ingénieurs à comparer aux 40000 qui sortent par an.
08:52 Donc, on voit que c'est important et le besoin de voir le nombre
08:57 d'ingénieurs formés beaucoup plus important et fort.
09:00 Et c'est vrai que c'est des métiers.
09:01 Alors nous, ce qui est important pour nous,
09:04 c'est de voir qu'on part aussi sur une croisière au long cours,
09:07 c'est à dire que l'action qu'on veut avoir, c'est évidemment
09:11 nouer des partenariats avec les écoles d'ingénieurs pour qu'elles
09:14 forment plus de personnes, voir et qu'on les attire sur les métiers
09:17 de demain. Mais on s'intéresse aussi beaucoup aux plus jeunes,
09:21 parce que ceux qui les ingénieurs dont on aura besoin dans 10 ans,
09:24 ils sont aujourd'hui au collège.
09:26 Le problème, c'est que personne n'a entendu parler du nucléaire.
09:28 Est ce que le nucléaire, c'est sexy par rapport au numérique?
09:32 À nous de le rendre sexy. Aujourd'hui, moi, ce que je peux dire,
09:34 en tout cas, c'est que les acteurs qui travaillent s'y plaisent,
09:37 sont engagés, sont motivés.
09:39 Je pense qu'il y a, voilà, mais il y a aussi pas mal de nouveautés.
09:43 C'est une vidéo où on en parle.
09:45 J'ai parlé des réacteurs de nouvelle génération.
09:46 On parle de PR2, de SMR.
09:48 Vous allez nous dire en quelques mots le futur.
09:50 Il est là et en plus, il y a des nouveaux entrants en mode startup.
09:52 Donc ça, ça peut attirer les gens qui sont à priori intéressés par
09:55 le numérique. Alors peut être reprendre.
09:57 Vous avez un projet qui s'appelle New World et expliquez nous ces
10:02 nouveaux réacteurs, ces réacteurs modulaires et puis cette ambition
10:05 finalement internationale. Qu'est ce qui va?
10:07 Qu'est ce qui se trame? C'est en train de bouger le secteur.
10:09 Oui, le secteur bouge beaucoup.
10:11 Enfin, j'ai dit en introduction que c'était une tendance globale,
10:15 y compris sur ce long industriel.
10:17 Alors, en effet, en quelques mots, les enjeux qu'on a en France,
10:21 c'est de construire des nouvelles centrales de taille importante.
10:25 C'est ce qu'on appelle le projet PR2 avec trois sites qui ont été
10:28 déjà choisis en Normandie, dans les Hauts de France et puis en
10:31 région Oura. On a un enjeu, nous, EDF, de prolonger le parc
10:37 de production nucléaire existante.
10:39 Donc là, il y a des besoins importants et ce qu'on voit émerger,
10:42 c'est ce qu'on appelle ce que vous évoquez avec New World.
10:44 Ce qu'on voit émerger, c'est ce qu'on appelle des
10:47 small modular réacteurs ou petits modules, petits réacteurs
10:51 modulaires en français qui ont plutôt une vocation à venir se
10:56 substituer, par exemple, à des centrales charbon sur des sites
10:59 industriels, donc plutôt dans le monde.
11:01 C'est plutôt un. Et là, on voit il y a plusieurs dizaines de
11:06 projets dans le monde qui sont portés par des grandes entreprises
11:11 comme EDF, mais qui sont aussi portés avec des ambitions de
11:14 rupture technologique par des par des entreprises beaucoup plus
11:17 petites. Bon, alors, comme toujours dans ce monde là,
11:20 certains émergeront d'autre part.
11:22 Mais c'est vrai qu'il y a des ruptures technologiques
11:23 potentiellement importantes.
11:25 Mais il y a quand même. On parlait de faire.
11:28 On imagine des espaces X, on imagine des startups,
11:31 mais il y a quand même un côté aussi de sûreté nucléaire.
11:33 Vous avez des réglementations. Il y a des.
11:36 Il faut passer par des fourches collines et des choses qui sont
11:38 assez contraignantes et on l'entend légitimement.
11:40 Est ce que ce genre de structure sera capable de répondre à ces
11:43 exigences réglementaires?
11:44 Oui, je peux. Alors l'enjeu, en effet, quand on dit modulaire,
11:48 ça veut dire qu'il faut être capable de faire des produits qui
11:51 potentiellement sont acceptés dans les par les autorités de
11:55 sûreté nucléaire de tous les pays, c'est à dire d'avoir un effet
11:58 de série qui émerge. Et après, c'est des produits qui sont plus
12:02 petits sur lesquels on met en jeu une sûreté passive.
12:05 Je prends un exemple concret. C'est par exemple des réacteurs
12:10 qui, en cas d'incident, sont le réacteur et dans l'eau.
12:15 C'est à dire qu'on contingente. S'il y avait un pépin,
12:17 on préfère j'allais dire perdre la centrale et que l'incident
12:22 soit complètement contingenté. Donc, on est sur ce qu'on appelle
12:25 la sûreté passive, qui est évidemment indispensable.
12:28 Si on imagine une réplicabilité importante de ce type de réacteurs.
12:33 Si on veut attirer les jeunes dans ces startups, dans ces nouveaux,
12:37 ces nouvelles créations de SMR, il faut plus d'ingénieurs.
12:40 On l'a dit. Vous l'avez dit, le nerf de la guerre.
12:42 Si on faisait juste 3% du budget de l'enseignement supérieur de la
12:46 recherche, il faut mettre la pression au gouvernement.
12:48 Bertrand Raquet. Je pense qu'on le fait au quotidien.
12:53 Après, il y a aussi des grands programmes nationaux qui se mettent
12:55 en place à travers France 2030. Il y a aussi des AMI,
13:00 des compétences et métiers d'avenir. Donc, on a des dispositifs.
13:03 Donc, on est vraiment dans une situation où on a une capacité
13:06 d'avoir de la jouvence, déjà d'équipements scientifiques
13:09 à disposition des étudiants. Et puis, on peut enclencher aussi
13:12 des augmentations de taille, de promotion, de la dire qu'on
13:16 arrivera à parvenir à cet objectif de 10.000 ingénieurs formés en plus.
13:20 Par an, ça va être extrêmement compliqué.
13:21 Pour autant, on a quand même une responsabilité.
13:24 Là, je parlais un petit peu sur l'INSA Toulouse de faire en sorte
13:29 de mieux faire connaître les grands enjeux de l'énergie
13:32 décarbonée au sein de notre établissement, de mieux faire connaître
13:35 les enjeux de la filière nucléaire. Il y a un formidable travail qui a
13:38 été fait aussi au niveau de l'Université des métiers du nucléaire.
13:41 Mais aujourd'hui, il faut. Il faut décloisonner.
13:43 Il faut le faire connaître sur les campus.
13:45 Alors l'université des métiers nucléaires, c'est une école propre à EDF.
13:49 Non, quand je parlais de 100.000 recrutements dans le nucléaire,
13:54 c'est la filière globalement, l'ensemble du nucléaire qui est porté par le GIFN,
13:58 qui représente la filière et la décision qui a été prise,
14:01 c'est de créer l'université des métiers nucléaires.
14:03 Alors, ce n'est pas un lieu unique avec une université physique telle qu'on peut l'imaginer.
14:08 Mais le travail qui a été fait, c'est d'identifier les formations nécessaires,
14:13 celles manquantes. Quel est le taux de remplissage de ces formations?
14:17 De développer, par exemple, des bourses pour attirer des jeunes dans ces filières là.
14:20 Et donc, ça, c'est un travail qui est engagé depuis maintenant deux ans sur lequel,
14:25 évidemment, la composante d'attirer les ingénieurs sur les métiers du nucléaire
14:32 et de nouer des partenariats avec les écoles d'ingénieurs fait partie,
14:36 je dirais, des pistes d'action de l'université des métiers nucléaires.
14:39 Romain, monsieur, qui est peut être avant?
14:42 Oui, il y a vraiment deux éléments à rajouter.
14:44 C'est que dans une école comme la nôtre, on a vraiment un potentiel énorme.
14:48 On adresse finalement l'ingénierie et l'indigénierie au service du nucléaire.
14:53 Mais par contre, le travail qu'on a à faire, c'est faire connaître,
14:57 travailler aussi l'attractivité et aussi mettre ça en cohérence avec le fait que nous,
15:02 nous avons aussi complètement revu notre référentiel de compétences au niveau de l'ingénieur.
15:07 On a eu un gros travail réalisé entre le groupe Insa et le CIF project de façon à revoir
15:12 complètement ce référentiel de compétences.
15:15 Mais aujourd'hui, on le met en place.
15:16 C'est important de souligner que vous êtes une école d'ingénieurs.
15:18 Vous êtes à l'école du CIF project de monsieur Jean-Cau.
15:20 Ici, vous aimez vous aimer souffrir?
15:24 Non, mais en tout cas, ça marche bien.
15:27 Les ambitions du CIF project sont intéressantes.
15:29 Le référentiel, il est bousculé chez vous.
15:31 Exactement. Exactement. Et puis, on a aussi comme livre de chevet
15:34 le plan de transformation de l'économie française.
15:37 Et on a besoin de mettre à la fois le corps enseignant,
15:40 nos chercheurs et nos étudiants en confrontation directe avec cette trajectoire.
15:45 Et ce qu'on peut observer aujourd'hui, déjà, c'est que nos maquettes changent.
15:48 On a bien évidemment des enjeux climat énergie sur l'ensemble du cursus de
15:52 l'année 1 à l'année 5 pour l'ensemble des spécialités.
15:55 Et maintenant, là où on a un boulevard, c'est qu'on voit bien les évolutions,
15:59 les attentes de la communauté étudiante. On ne va pas le reprendre.
16:03 Tous les jours au quotidien, on a des exemples là dessus,
16:05 même à l'INSA Toulouse. Mais là, on a un boulevard.
16:07 C'est faire connaître les grands enjeux de l'énergie,
16:10 des carbonés et des besoins du secteur du nucléaire.
16:12 Aujourd'hui, quand je regarde les chiffres au niveau de notre établissement,
16:14 mais vous voyez que ça prend parce qu'il y a encore cinq ans,
16:16 on dirait jamais ça prend complètement.
16:18 Et moi, je constate on a moins de 5% de nos diplômés qui vont dans le domaine
16:23 de la production d'énergie des carbonés. Pourquoi?
16:25 Parce qu'on a un secteur Occitanie. On est inspiré par l'aéronautique,
16:28 le spatial, les nouvelles mobilités, le numérique.
16:33 Mais là, on voit qu'on a un gros travail de mise en visibilité et c'est facile.
16:36 Et je pense qu'on va y arriver. Justement, monsieur, vous évoquez
16:40 cette déperdition, entre guillemets, dans d'autres secteurs industriels.
16:42 On forme des ingénieurs. C'est bien. Encore faut il qu'ils aillent
16:45 travailler dans le nucléaire français. On imagine aussi qu'en en formant
16:47 beaucoup plus, peut être que certains vont être tout simplement piqués
16:50 par nos grands adversaires industriels internationaux.
16:53 Je vous demande pas si vous avez des cours d'éducation civique
16:55 dans vos écoles d'ingénieurs, mais comment est ce qu'on peut aussi
16:57 créer un sentiment, entre guillemets, d'appartenance nationale
17:00 à l'industrie nucléaire qui a un grand sujet géopolitique dans lequel
17:03 les nations se mènent une guerre assez directe?
17:06 Je pense qu'il y a deux éléments de réponse. D'abord, l'INSA Toulouse,
17:10 comme d'autres écoles d'ingénieurs publics, nous sommes opérateurs de l'État.
17:13 Et à partir de là, on se doit de répondre aussi aux grandes stratégies,
17:16 aux grandes orientations, orientations France 2030 et faire connaître
17:20 les grands enjeux du secteur nucléaire français.
17:22 Pour moi, finalement, c'est ma responsabilité.
17:24 Et avec ça, on embarque bien évidemment la communauté étudiante.
17:27 Ensuite, le diplômé, le diplômé, il ira là où il a envie d'aller.
17:31 Et c'est à nous et au secteur français d'être attractif, de donner envie.
17:35 Alors, si l'on vit, ça se passe à quel horizon?
17:38 Tout ça, parce que est ce qu'il n'y aura pas un effet?
17:41 Donc là, on se félicitait finalement qu'il y ait une nouvelle impulsion
17:44 de la politique nucléaire française.
17:45 Mais est ce qu'il n'y aura pas un effet de creux entre le moment où ça a été
17:48 décidé ou il y a quelques années? On parle de ça pour l'effet blanquer
17:51 sur les maths et les filles. Je plaisante, mais où les jeunes filles?
17:55 Donc, on risque d'avoir cet effet là. Vous êtes d'accord, monsieur Raquet?
17:59 Est ce que là, on va pas être un petit peu dans le dur pendant une
18:02 certaine période? Ce qu'on prévoit? Non, je pense pas. Pourquoi?
18:06 Ce qu'on prévoit? Le premier béton sur le PR2.
18:10 Ce qu'on prévoit, c'est 2027, un peu en lien Normandie.
18:12 Je le citais pour une mise en service en 2035.
18:15 Ça veut dire que les études pour 2027, le permitting,
18:18 toute cette partie là, c'est engagé.
18:21 Et vous citiez le cas du SMR de New York. Ce qu'on prévoit là aussi,
18:25 c'est les premiers premiers travaux en 2030.
18:29 Donc, je veux dire en particulier pour des métiers plus techniques,
18:33 opérationnels. On va être dans ces échanges que j'ai donnés.
18:36 Par contre, sur les travaux d'études d'ingénierie, on y est.
18:39 On y est maintenant. Alors pour le SMR?
18:42 Oui, non, non, je suis en train de le SMR.
18:45 On peut pas. Vous n'avez pas de réponse spécifique à me donner,
18:48 mais il se pourrait. Il serait possible peut être qu'à terme,
18:51 il y ait des retombées en Occitanie. Mais bon, je ne vous demande pas de
18:53 me répondre, parce que j'imagine que c'est une décision très politique,
18:55 parce que c'est intimement lié aux politiques.
18:57 Ça aussi, ce qu'on pense, si vous voulez, c'est que la priorité en France,
19:03 c'est plutôt de continuer. On a un réseau de transport d'énergie
19:09 très structuré en France. Donc, on a plutôt intérêt à privilégier
19:13 des grosses centrales qui viennent sur des sites existants.
19:15 C'est ça, l'optimum. Maintenant, on pense qu'il y a un marché sur
19:19 l'SMR mondial qui est qui a un potentiel énorme.
19:23 On a les compétences technologiques dans l'affaire française pour
19:26 proposer un produit à travers New World et chef de file.
19:30 Mais on n'est pas les seuls. On est avec un certain nombre de partenaires.
19:34 Et donc là, on pense qu'en effet, ce sera pertinent si on veut que
19:39 ça devienne un produit de vente internationale, d'avoir un certain
19:43 nombre de références en France. Bon, le choix sera politique.
19:45 D'où c'est? Mais on imagine qu'on aura un certain nombre de SMR en France.
19:50 Monsieur Vidal, parfois, est ce que vous n'avez pas tout simplement la
19:52 tentation d'aller chercher un peu à l'étranger des ingénieurs qui
19:55 sont déjà prêts, clés en main? Et vous vous dites après tout,
19:57 au lieu d'en former des Français, on va peut être tout simplement aller
20:00 en piqué aux Etats-Unis, en Corée du Sud, Chine ou en Chine.
20:04 Alors non, on n'a clairement pas cette tentation.
20:08 Le constat qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on a une vraie expertise
20:11 dans la filière nucléaire, c'est à dire que les compétences
20:14 d'ingénieurs et de technique, on les a, mais on a plutôt un problème de volume.
20:18 C'est ça. C'est ça la question. Ce n'est pas un problème d'expertise,
20:21 c'est un problème de volume et que globalement, la relance du nucléaire
20:26 dans le monde, ce sujet d'attirer des jeunes vers la filière,
20:31 il est partout, c'est à dire qu'il n'y a pas un potentiel énorme
20:34 d'ingénieurs nucléaires chinois qui a disposition et que ça prévenir.
20:37 On n'est pas dans cette situation là. Donc là, on a plutôt,
20:40 nous, intérêt à se mobiliser avec les écoles d'ingénieurs pour attirer,
20:44 former et devenir une référence mondiale.
20:48 Il n'y a pas un potentiel dans lequel on pourra l'épuiser facilement
20:52 à l'étranger. Bon, il y aura des échanges, bien sûr, mais la solution,
20:55 elle repose sur notre capacité de formation.
20:57 Justement, on va prendre des questions pour aller plus loin du public.
21:00 Première question à propos de recrutement, ça gagne bien sa vie.
21:02 Un ingénieur dans le nucléaire par rapport à un ingénieur dans l'IA ou dans la tech?
21:07 Alors non, enfin, ce qui est sûr, c'est que non, il ne faut pas dire non.
21:12 Non, mais ce que je voulais dire, c'est que je n'ai pas forcément des références précises.
21:16 Ce qui est sûr, c'est que les l'ensemble des acteurs qui sont dans le nucléaire
21:20 gagnent bien leur vie. C'est un métier sur lequel il y a une très grande technicité,
21:27 sur lesquelles aussi il y a des garanties d'évolution.
21:29 Alors évidemment, dans une startup sur l'IA, à un moment donné,
21:31 on va peut être trouver des ingénieurs qui ont des salaires mis au bol.
21:37 Mais je veux dire, il y a peut être le Mbappé de l'ingénieur de l'IA.
21:40 Mais ce qu'il faut quand même regarder, c'est l'attente d'avance et le train pour tout le monde.
21:44 Tant que ce n'est pas un joueur de ligue 2, il y a un truc.
21:47 Mais bonjour, bonjour, bonjour. Pour voir une référence rugby en jouant à la championne.
21:52 Ça marche. Un truc qu'on n'a pas évoqué.
21:55 Justement, vous m'avez parlé de que vous travaillez sur la rénovation de votre modèle social,
21:59 de réactiver le vivier des futurs candidats en milieu ruraux et défavorisés.
22:03 C'est intéressant. Vous avez dit le terme. On essaye de faire société.
22:06 Vraiment votre rôle social est tout à fait.
22:09 Et ça, c'est un nouveau défi. Plus globalement, ce qui est une forme de complexité aussi,
22:13 c'est que finalement, ces dernières années, on avait à peu près l'équivalent de 30 000 étudiants en plus
22:19 dans le supérieur liés au boom des années 2000.
22:23 Sauf que maintenant, on va avoir un effet démographique qui va s'inverser et le passage par un maximum.
22:27 Il est derrière ce qui veut dire qu'on a beaucoup de métiers en tension.
22:31 On a besoin de former plus, mais on va avoir un tassement sur le nombre de néo bacheliers qui vont arriver dans le sup.
22:37 Donc ça, il y a un vrai enjeu. Donc on en est complètement conscient.
22:39 Alors on n'a aucun souci d'attractivité.
22:42 Mais pour autant, il me semble qu'on a vraiment une responsabilité nationale d'aller plus loin pour réactiver le vivier de candidats potentiels
22:50 qui ont la fibre pour aller en sciences et technologies et puis surtout de faire en sorte qu'on aille chercher
22:57 les catégories socio-professionnelles peut être moins favorisées.
23:00 Ceux qui ne pensent pas forcément avoir accès à l'enseignement supérieur de qualité aux filières sélectives.
23:04 Et puis peut être aller chercher aussi tous ces jeunes qui sont dans des lycées, peut être plus éloignés de grandes métropoles
23:10 et pour lesquels il faut créer finalement les conditions, l'éclairage pour avoir envie d'aller dans nos formations d'ingénieurs.
23:17 Il y a vraiment un projet au niveau du groupe qui est en train de se déployer au niveau de l'INSA à Toulouse qui s'appelle Horizon INSA.
23:24 Et bien, on a commencé. On va chercher des lycées où la vie est un peu plus compliquée et on détecte des lycéens et lycéennes
23:33 qui ont la niaque, qui ont un potentiel, un potentiel académique non révélé parce que la structure n'est pas forcément aidante.
23:39 Eh bien, nous, notre souhait, c'est de faire ce travail avec EDF, avec d'autres grands groupes pour aller labourer,
23:44 labourer les campagnes, donner envie, faire du renforcement scolaire et parce qu'au bout du bout,
23:50 il faut que dans nos écoles d'ingénieurs et il faut que chez EDF, on ait des collaborateurs, des salariés qui reflètent
23:57 les composants de la distribution française.
23:59 Une question plus technique. Quels sont les développements en France sur les filières de reconversion des sous-produits de l'affichion?
24:06 Écoutez, ça va être un petit peu pointu pour moi.
24:09 Ce qui est sûr, c'est qu'on continue à travailler sur les sous-produits d'affichion.
24:14 Le travail qui est fait, pas uniquement EDF, mais aussi avec le CEA, c'est de dire comment on arrive à fermer le cycle
24:21 et à réutiliser au maximum les sous-produits de manière à limiter au maximum les produits finaux en déchet.
24:29 Voilà donc ça, c'est quelque chose qui continue à être travaillé de manière à optimiser l'utilisation de combustible.
24:38 Alors, on a une autre question. Bonjour à tous. On entend toujours parler du retard du parc nucléaire français, du parc vieillissant.
24:44 Est ce que ça donne vraiment envie aux jeunes? Merci, Mathilde.
24:48 Je vais compléter cette question pour vous, monsieur. Est ce que parfois, vous n'avez pas peur de créer une nouvelle génération
24:53 agro paritech à l'image de ces grands diplômés d'agro paritech qui, lors de la série de remise de diplômes,
24:57 se sont dit se sont un peu opposés au cursus d'études et se sont dit on va plutôt aller faire de la permaculture loin du serraille habituel?
25:04 Je n'ai pas peur de la créer, cette génération, puisqu'elle est là. Voilà, elle est là et il faut l'accompagner et ça va durer.
25:12 On est vraiment sur un véritable enjeu quand on parle de faire communauté.
25:16 C'est vraiment à cet endroit. Ce qu'il faut proposer à cette génération, c'est simplement s'engager là où ça a du sens et là où il y a un véritable défi.
25:24 Montrer aussi que par les sciences et les technologies, mais aussi en étant plus frugal, on va répondre.
25:28 On va apporter des réponses. Mais moi, j'ai des étudiants qui sont pas passionnés sur ces sujets pour répondre.
25:34 Le parc nucléaire peut être est il à un moment donné vieillissant? Mais justement, là, ça fait sens de s'engager.
25:39 J'en ai un qui est venu voir dans mon bureau pour dire je veux être un spécialiste du démantèlement des nucléaires.
25:44 Tant mieux. Et ce n'est pas du tout pourtant ce qu'on traite en interne dans notre établissement.
25:48 Donc, on voit qu'il y a ce potentiel. Je pense que comme souvent, il faut il faut accompagner, mais ils feront des merveilles.
25:54 Je pense que ce secteur là, il est complètement accessible.
25:57 Écoutez, merci à tous les deux. Je pense qu'on peut vous applaudir. Merci encore.
26:02 On vous laisse rejoindre vos places. Merci d'avoir répondu à nos questions et d'avoir répondu aux questions du public.
26:08 Je vous propose qu'on reste dans cette thématique de l'énergie, mais sous un autre angle, avec cette affirmation au delà de l'électrification des transports.
26:17 Place à la décarbonation des usages. C'est Stéphane Le Sénéchal, directeur territorial Haute-Garonne, qui nous en parle.
26:24 Est ce que vous pouvez faire quelque chose pour mon oreillette qui est en train de me dire l'eau batterie?
26:40 Please charge. Elle a besoin d'électricité. Elle a tenu 4 heures, ce qui est pas mal quand même.
26:46 Électricité décarbonée en plus, sans doute. J'imagine très probablement. Merci d'être avec nous, Stéphane.
26:51 Alors on va consommer de plus en plus d'électricité avec les usages.
26:57 On a basculé vers ça. On parle de. On passe. On passe de quoi à quoi et comment on fait pour finalement assurer, assurer ça, parce qu'on est obligé que ça tienne.
27:06 Et pour monter en puissance. Bonjour, Boris Romain. Oui, effectivement, peut être pour se remémorer, un peu se remettre en tête quelques chiffres.
27:19 Les objectifs de la PPE, donc on va dire les objectifs nationaux énergétiques, c'est de réduire de 40% les émissions carbone en 2050 et en même temps,
27:30 de réduire de 50% la consommation d'énergie totale, consommation finale d'énergie.
27:38 Mais c'est vrai qu'en même temps qu'on va baisser la consommation totale d'énergie d'origine pétrolière, gazière, électrique, etc.
27:46 La consommation d'électricité dans la même période va passer de 25% à 55% du total.
27:54 Alors, c'est vrai que du coup, il nous faut plus d'énergie électrique. Demain, on a bien compris et c'était l'objet, notamment de la table ronde précédente,
28:04 que la première jambe, c'est la jambe nucléaire, c'est construire des EPR, des SMR, bref, des réacteurs nucléaires qui vont permettre de produire plus en France.
28:14 Mais on a une deuxième jambe qui est importante aussi, qui est de favoriser l'évolution des énergies renouvelables et le raccourcissement des énergies renouvelables en France.
28:24 Alors, on parle de combien de combien d'euros à mettre sur le réseau d'ici 2040?
28:29 Alors, beaucoup d'investissements. On avait l'habitude d'investir un peu plus de 3 milliards par an.
28:35 Si on se met 10 ans en arrière, on dépasse 4 milliards, 4 milliards, 4 cette année, certainement à la fin d'année et on aura un pic de 5 milliards,
28:46 un peu plus de 5 milliards en 2027. Globalement, sur les 15 ans qui viennent, c'est 100 milliards d'euros qu'il faut investir sur le réseau pour passer le cap.
28:54 Puisque vous le savez, moi, je suis directeur territorial à N10. Et du coup, mon enjeu, c'est de faire que, notamment dans notre région, en Occitanie et plus particulièrement pour moi,
29:04 en Haute-Garonne, le réseau suive pour accueillir ces énergies, ces énergies renouvelables où on va quasiment doubler.
29:11 On a 37 fois. Je vous vois, Stéphane, je vous dis est ce que ça va tenir?
29:15 Ça va tenir, oui, ça va tenir, mais on va moduler les usages, on va flexibiliser.
29:19 On va. Oui, c'est ça. Alors d'abord, on va quasiment doubler.
29:23 On va passer le volume de production d'énergie renouvelable raccordé sur le réseau.
29:29 C'est historique. On parle de la deuxième électrification du pays.
29:32 On a d'abord apporté l'électricité partout. Et puis, aujourd'hui, on raccorde énormément de production décentralisée.
29:41 Le modèle n'est plus des grosses centrales uniquement, mais beaucoup de production décentralisée en France.
29:48 Aujourd'hui, on a 700000 producteurs, dont beaucoup de producteurs individuels.
29:53 Et on peut dire qu'en Haute-Garonne, d'ailleurs, on est le premier département de France en autoconsommation individuelle où on a 68 mégawatts.
30:02 C'est le plus gros département de France. Donc, le client particulier qui autoconsomme parce que dans l'équation,
30:08 évidemment, on raccorde des énergies renouvelables, donc des centrales photovoltaïques, des éoliennes pour qui nous concerne,
30:14 principalement au réseau électrique de distribution. Et puis, on a aussi beaucoup de clients qui autoconsomme à partir d'une production photovoltaïque,
30:23 en général des panneaux. Et c'est là où le département a le record national.
30:29 Est ce que cette autoconsommation, Stéphane, elle est prête pour le grand virage du véhicule électrique qu'on va peut être aborder avec douceur
30:36 ou peut être se prendre un mur en pleine face? On ne sait pas trop à quelle saison être mangé.
30:39 Quand on voit, par exemple, l'interdiction de vent des véhicules thermiques à l'horizon 2035 et qu'aujourd'hui, 1,2 million de gens ont un véhicule électrique,
30:46 mais qu'on peut donc se projeter sur une vingtaine d'années où on sera à 20, 25 millions de véhicules.
30:50 Est ce qu'on est prêt pour ça? Est ce que l'auto, l'auto production va suffire?
30:55 Alors, quand on parlait de l'évolution des besoins en énergie électrique,
31:00 la fameuse passage à 600 terrawattheures alors qu'on est à plus de 400, un peu plus de 400 aujourd'hui.
31:06 Évidemment, on prend en compte le besoin pour les véhicules électriques.
31:11 L'autoconsommation individuelle est un vrai sujet pour ça. C'est dire que la capacité pour le client à utiliser l'énergie pour son foyer,
31:23 c'est bien sûr pour son utilisation classique, mais aussi pour recharger son véhicule électrique.
31:30 De là, on peut dire aussi que le modèle de demain, c'est recharger son véhicule électrique à certains moments, notamment quand on produit avec le soleil.
31:38 Et c'est aussi à certains autres moments de la journée, restituer l'énergie de la voiture.
31:43 Et c'est en train de le tester. Un gros projet national qui est le projet à venir, qui permet de tester l'inverse,
31:51 c'est à dire que la batterie soit capable de restituer les kilowattheures dans un premier temps au foyer.
31:58 Pourquoi pas aussi? C'est un autre modèle au réseau électrique.
32:01 Au moment, on a besoin. Pourquoi pas au réseau? Parce qu'on imagine aussi peut être des épisodes climatiques assez extrêmes dans les décennies à venir,
32:06 dans lesquelles vraiment la tension sera telle qu'on pourra dire aux gens, il est temps peut être de brancher sa voiture au réseau pour restituer de la puissance électrique,
32:13 pour la climatisation dans un cas ou pour le chauffage dans un autre cas.
32:17 Oui, bien sûr. Nous, on regarde avec gourmandise les 27 millions électriques de véhicules électriques dont vous parliez Romain tout à l'heure.
32:27 Vous dites on va pas chômer 27 millions, on se frotte les mains.
32:29 Oui, parce que c'est 27 millions de batteries sur roue et que quelque part, c'est pour nous un enjeu de flexibilité.
32:36 C'est pour ça qu'on est en train de tester ça. D'ailleurs, à Toulouse, ici, sur notre site de Basso Cambo,
32:42 on a quatre véhicules qui sont en train de tester ce dispositif.
32:45 Pour l'instant, nos quatre véhicules y renvoient des kilowattheures vers notre bâtiment.
32:50 Et Nédis, qui n'a pas encore le modèle pour le renvoyer vers le réseau.
32:53 Mais il faut tester ça aujourd'hui. Techniquement, ça marche. Après, il faudra aussi le modèle économique.
32:57 Il y a beaucoup de choses à inventer puisque si le client renvoie des kilowattheures vers le réseau, c'est quand même des kilowattheures qu'il a payé à un moment.
33:06 Donc, il faudra le modèle tout à fait. Il va falloir le monétiser, le remercier d'une manière ou d'une autre.
33:10 Alors bon, on peut quand même pas monter en puissance en même temps que la courbe, que le besoin.
33:16 Donc ça, ça fait partie de la flexibilité. Vous l'avez dit, ça fait partie de ce qu'on appelle aussi le regardement, le raccordement intelligent.
33:23 Il y a d'autres solutions. On vous expérimentait des choses avec l'Inqui. On parle d'effacement.
33:29 Oui, alors là, on aborde un autre sujet. J'aimerais d'abord passer par la sobriété parce que finalement, on dit il faut produire plus,
33:38 mais il faut aussi faire des efforts pour consommer moins. Alors, comme les besoins en électricité sont de plus en plus importants,
33:44 les efforts de sobriété sont gommés par l'électrification des usages qui font qu'on a besoin de beaucoup d'électricité.
33:49 Mais quand même, si on regarde notamment en Haute-Garonne, entre 2022 et 2021, les efforts de sobriété en Haute-Garonne, c'est en gros un peu moins de 10%.
34:03 Donc, on a consommé moins en 2022 qu'en 2021. Ça, c'est plutôt bien. Et ça marche pour les particuliers qui ont fait des efforts.
34:13 Alors, c'est vrai qu'on avait la dernière communiqué un peu sur le risque de coupure exceptionnelle et à l'attention du réseau.
34:20 Ça a eu cette pédagogie de montrer que tout n'était pas automatique et qu'il fallait quand même faire attention qu'il pouvait y avoir des tensions.
34:27 Et du coup, je pense que l'effet prix plus la communication sur ce sujet là fait qu'il y a eu ce que je vais vous dire.
34:33 Stéphane, c'est mon côté cynique, sans doute qui parle. Je pense que l'effet prix peut être à tendance à inciter les gens à réduire un peu la volure.
34:38 Bien sûr, mais les particuliers ont consommé moins en Haute-Garonne. Les professionnels ont consommé moins.
34:43 Vous savez qu'il y avait aussi de la réglementation sur les enseignes, etc. qui devaient s'éteindre.
34:49 Et puis, il faut signaler aussi, je pense que les Français le voient et les Haut-Garonnais particulièrement, les collectivités locales ont fait beaucoup d'efforts.
34:57 Je peux parler de l'éclairage public ou les cinq dernières années sur ce département, c'est 13% de consommation en moins sur l'éclairage public.
35:04 Il y a eu beaucoup d'extinction de nuit et d'ailleurs, nous, on a participé activement.
35:09 Je sais de retomber sur mes jambes par rapport à votre question, Boris, sur l'Inqui.
35:13 On a utilisé l'Inqui pour automatiser l'extinction de l'éclairage public la nuit.
35:21 C'est une solution qu'on a proposé aux collectivités, parmi d'autres.
35:23 C'est une solution qui est automatique, qui fonctionne bien et qui n'est pas cher.
35:28 Et beaucoup de collectivités ont utilisé ce dispositif.
35:32 L'Inqui permet aussi cette sobriété puisque l'ADEME avait rendu une étude très intéressante sur le fait que quand on commence à suivre ses consommations
35:40 et l'Inqui permet de le faire, permet de le faire à la journée, à l'heure, même à la demi-heure.
35:45 Ça fait réduire ses consommations en moyenne d'un petit 10%.
35:49 Il nous reste 29 secondes pour vous donner votre vision pour 2050.
35:54 On va y arriver. Pas exploser le réseau.
35:57 Vous connaissez, moi, je suis un optimiste, donc optimiste, pas que comme ça de base.
36:01 Et parce que je vois le travail qu'on réalise sur l'adaptation du réseau, sur les investissements qu'on va faire,
36:07 sur toute la préparation de la filière aussi, parce qu'il ne me reste que 7 secondes, mais on a besoin.
36:14 A N10, j'entendais les 100 000 sur la partie nucléaire. Il faut aussi 150 000 sur la rénovation énergétique.
36:21 Il faut 100 000 sur la filière réseau et 3000 dans les prochaines années à N10, puisque nous aussi,
36:26 on a besoin de recruter sur des métiers qui sont très intéressants et liés à la transition énergétique.
36:32 Le message est passé. Merci. On vous applaudit Stéphane Nessénesral. Merci beaucoup.
36:38 Et notre dernière séquence de la journée se veut évidemment poil à gratter dans quelques instants.
36:42 Non, faire des enfants n'est pas mauvais pour la planète. On en parle tout de suite.
36:45 [Musique]
37:13 [SILENCE]