• l’année dernière
Gabriel Attal a présenté son programme pour "remettre de l'exigence à l'école" après la publication des résultats de l'étude Pisa, qui évalue les performances scolaires de 81 pays, dont ceux de l'OCDE. Celle-ci pointe une baisse "historique" du niveau des élèves français, en mathématiques notamment.

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Transcription
00:00 Je recevrais surtout une des expressions de Gabriel Attal aujourd'hui, il disait "il faut être sincère".
00:03 Pour être sincère, on va parler du réel et de ce qu'on vit nous en tant qu'enseignant.
00:08 Si un élève, désormais, sera peut-être amené à redoubler sur la recommandation des professeurs,
00:15 mais dans quelles conditions va-t-il faire ce redoublement ?
00:18 Parce que redoubler, pourquoi et comment ?
00:21 Concrètement, si vous faites redoubler un élève dans une classe de 30 élèves,
00:25 un élève qui a des difficultés, est-ce que le redoublement lui sera favorable ?
00:28 Or, je rappelle que les classes de 30 élèves...
00:30 - Et votre réponse est non ? - C'est la norme.
00:31 - Est-ce que votre réponse est non ? - La réponse est de dire que...
00:34 - Vous êtes une praticienne, vous êtes en face d'élèves régulièrement.
00:36 - Effectivement, plusieurs fois par semaine.
00:39 C'est vrai que ces dernières années, on a pu avoir le sentiment d'être dépossédé
00:43 de l'expertise qui est la nôtre, et il y a pu y avoir des conseils de classe
00:47 où on disait des choses sur les élèves et ça nous échappait complètement,
00:51 alors même que c'est nous quand même qui les connaissons le mieux.
00:53 Et puisqu'on les connaît le mieux, moi je vous dis aussi aujourd'hui,
00:56 un élève, peut-être qu'à la fin de l'année, on va lui dire "tu vas redoubler",
01:00 il n'aura pas le choix, mais dans quelles conditions va-t-il redoubler ?
01:02 C'est-à-dire dire "on réinstaure le redoublement pour réinstaurer le redoublement",
01:06 alors même que toute la politique qui est menée va conduire quand même
01:10 à des classes qui vont être chargées, dans lesquelles les élèves ont des difficultés,
01:14 on va avoir du mal à les soutenir.
01:17 La question reste posée de la pertinence de cette annonce.
01:20 - Est-ce que votre autorité pédagogique est d'une certaine façon...
01:23 Enfin, vous est redonnée ?
01:24 - Encore une fois, l'autorité pédagogique, vous savez, ça ne se décrète pas.
01:28 Ça ne se décrète pas de la rue de Grenelle, ça ne se décrète pas sur le plateau de BFM,
01:30 ça se construit.
01:32 Si ça se décrétait, moi avec mon mètre 58, je n'aurais pas une très grande autorité pédagogique.
01:37 Donc ça se construit au quotidien, par la confiance qu'on est capable...
01:40 - C'est pas votre mètre 58 qui compte, c'est votre capacité à intéresser vos élèves
01:43 et les motiver pour qu'ils boulotnent, non ?
01:44 - C'est bien ça qui compte, c'est la capacité à construire quelque chose avec les élèves,
01:48 et on le construit d'autant mieux qu'on est dans des conditions d'apprentissage
01:52 qui sont favorables. Aujourd'hui, quand on est dans des classes de 30-35,
01:56 c'est extrêmement difficile de faire preuve d'autorité pédagogique,
02:00 d'aller chercher les élèves les plus en difficulté.
02:02 Et je rappelle quand même que c'est notre quotidien.
02:04 Et aujourd'hui, Gabriel Attal a parlé de choc des savoirs, il y a quand même une réalité.
02:10 Cette réalité, c'est que où sont les moyens qui vont permettre d'augmenter le niveau des élèves,
02:18 qui vont permettre de réduire les inégalités,
02:21 alors même qu'on est en train de payer 5 à 7 ans de politique éducative d'Emmanuel Macron,
02:26 et qu'on a encore des suppressions d'emplois pour l'année prochaine.

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