• il y a 8 mois
Groupe de niveaux au collège, brevet indispensable pour le passage au lycée ou encore changement de règles pour le redoublement... On vous explique la réforme dite du « choc des savoirs » annoncée par Gabriel Attal.

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Transcription
00:00 C'est quelque chose qui semble inacceptable et injuste pour nos enfants.
00:02 C'est complètement débile.
00:03 Le choc des savoirs, c'est dire sans le dire, on va faire des classes poubelles.
00:07 Mais la réforme du choc des savoirs, concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:11 Comment les groupes vont s'organiser ?
00:12 Dans quelles classes ?
00:13 Pour quelles matières ?
00:14 On vous explique.
00:15 C'est lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale
00:17 que Gabriel Attal avait présenté cette réforme.
00:20 Aujourd'hui, j'assume de porter une ambition très forte pour l'école sans aucun tabou.
00:24 Ce que nous allons mettre en place,
00:26 ce doit être un véritable électrochoc.
00:28 Un électrochoc pour remettre l'exigence à tous les étages,
00:31 avec des groupes de niveau, au collège, en français et en mathématiques.
00:37 Mais le projet est loin de faire l'unanimité.
00:39 Enseignants, chefs d'établissements et parents d'élèves manifestent
00:41 depuis plusieurs semaines contre cette mesure.
00:44 C'est juste une erreur, en fait.
00:47 Ce n'est pas avec des groupes de niveau que le niveau des élèves va s'améliorer,
00:51 bien au contraire.
00:52 Vous allez mettre quoi ?
00:52 Tous les élèves qui n'arrivent pas à se concentrer,
00:54 tous les élèves qui, pour une raison ou pour une autre,
00:57 ne sont pas très forts à l'école pendant une année ou deux de leur scolarité,
01:00 dans la même classe.
01:01 La dernière réforme en cours, celle appelée "choc des savoirs",
01:05 est tout simplement la fin de l'école publique,
01:07 de l'égalité républicaine au sein de l'école publique.
01:09 Avec derrière cette idée qu'il y a des enfants
01:11 qui méritent d'avoir une meilleure formation que d'autres.
01:14 Pour nous, ce n'est pas acceptable.
01:15 On refuse de devenir des agents du trisocial.
01:18 Et après, on peut se poser la question aussi au niveau social,
01:21 de séparer les élèves comme ça.
01:23 Ma fille, elle stresse déjà pour savoir dans quel niveau elle va être.
01:25 Elle a peur d'être stigmatisée en tant que nulle.
01:28 Et ces groupes de niveau, pour nous, c'est encore plus, comment dire,
01:33 nous enfermer dans des boîtes, en fait.
01:34 Enfermer nos enfants dans des boîtes.
01:35 On a l'impression qu'ils ne pourront jamais rattraper les bons.
01:40 Les FN ne pourront jamais rattraper les bons,
01:42 puisque les bons seront toujours en avance.
01:43 Et dans la foulée de l'étude PISA,
01:45 ou Programme international pour le suivi des acquis des élèves,
01:48 Gabriel Attal avait aussi dévoilé d'autres annonces
01:50 destinées à rehausser le niveau des élèves.
01:52 Notamment la création de nouveaux programmes, de la maternelle au CE2.
01:55 En mathématiques, le but sera d'anticiper par exemple
01:58 l'apprentissage des fractions et de nombres décimaux de la classe de CE1.
02:02 Aussi, le brevet sera réformé pour renforcer son exigence
02:05 et son obtention conditionnera l'accès direct au lycée.
02:08 Les élèves qui ne l'obtiendront pas devront rejoindre une classe pré-pa-lycée.
02:11 C'est un tri social et validiste des élèves.
02:16 Et pourquoi est-ce qu'on dit que c'est un tri social ?
02:17 Parce qu'aujourd'hui, avec le choc des savoirs,
02:19 le brevet va trier aussi l'entrée au lycée,
02:21 l'entrée au lycée pro comme au lycée général.
02:24 Gabriel Attal a aussi décidé de changer les règles du redoublement.
02:27 Ce sont désormais les professeurs et non les familles
02:29 qui auront le dernier mot sur cette mesure controversée.
02:32 Peu acceptés finalement, ces annonces cristallisent surtout,
02:34 une nouvelle fois, des revendications,
02:36 comme le manque de moyens dans les établissements.
02:38 Parce qu'on est dans une poursuite des politiques publiques.
02:42 Le manque de moyens et le manque de salaire, on le ressent énormément.
02:45 Et je vais vous prendre l'exemple de là où moi j'enseigne, dans le 93.
02:48 On estime qu'à cause du manque de remplaçants,
02:50 nos élèves perdent jusqu'à un an de cours sur toute leur scolarité.
02:54 Maintenant, ça a encore empiré depuis le Covid.
02:55 On estime que c'est plus de 18 mois de cours qu'ils perdent.
02:58 Et en fait, ça donne des endroits en France
03:00 où il y a un déni du droit à l'éducation.
03:02 La preuve, c'est qu'en fait, il n'y a pas que des poses de prof qui sont supprimées.
03:04 Il y a aussi beaucoup de poses d'administrateurs,
03:06 donc dans les rectorats.
03:07 On manque beaucoup d'AESH pour les enfants en situation de handicap.
03:12 Des CPE, des infirmières, des assistantes sociales,
03:15 parce qu'on a des établissements où il n'y a pas d'infirmières,
03:17 où il n'y a pas d'assistantes sociales,
03:19 donc il n'y a pas d'accompagnement des élèves.
03:21 Ce qu'on veut, c'est des conditions dignes d'apprentissage pour toutes et tous.
03:25 Des revendications qui ne semblent pas être entendues.
03:27 Aujourd'hui, nous sommes fin de non recevoir.
03:30 Quelle que soit la communication qu'on met en place,
03:32 il y a toujours fin de non recevoir.
03:33 On ne répond même pas la plupart du temps.
03:35 Non, on ne se sent absolument pas soutenus, ni compris d'ailleurs.
03:37 On a l'impression d'être méprisés plutôt.
03:39 Voilà.
03:39 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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