Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1
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00:00 - Bah oui, y'a pas de jingle, j'attendais ça. - Le petit flûteau.
00:03 - Tu faisais un petit truc de Berlin Pimpin.
00:06 - Merci Marie-Hélène Thoreval-Merdeux, Romance au Réserve d'être restée avec nous.
00:12 - Oui, merci d'être restée Madame le Maire.
00:14 - Oui, qu'est-ce qu'il y a Madame le Maire, on dit Gaspard.
00:17 - On dit la mère, pas le. On reste le ?
00:20 - Oui. - Certains disent la, parce que moi je dis pas la.
00:23 Parce que si je dis Madame la Mère, après c'est la mère qu'on voit danser, ça me fait partir ailleurs.
00:27 - Enfin, je sais que vous avez un train à prendre après, vous inquiétez pas, d'habitude je fais jamais plus de 30 minutes.
00:32 Vous ajoutez la météo, les débriefs, a priori un midi vous êtes dehors.
00:35 Non mais je plaisante, j'essaye juste de remettre un peu de joie dans tout ça, de rester positif.
00:39 - Ah bah tiens, comment on peut tirer du positif de la situation de l'insécurité en France par exemple, le Gaspard ?
00:44 - Bah disons que dans le concept de l'insécurité partout, les gens s'arrêtent sur le mot "insécurité",
00:48 alors que s'ils étaient un peu positifs, ils pourraient se focaliser sur le "partout".
00:51 - C'est-à-dire ?
00:52 - Pour une fois qu'il y a un truc qui se partage à égalité entre Paris et la province,
00:55 les gens passent leur temps à opposer les grandes villes et la périphérie,
00:58 mais pour une fois qu'ils ont un truc qui les rassemble.
01:00 Tu vois, avant en province on disait "monte pas à Paris, c'est dangereux",
01:03 maintenant si tu montes à Paris, c'est pas pire qu'ici, tu sais.
01:06 Cela je dis, je me mets à la place de Madame le Maire, je sais pas ce qui vous a incité à vous présenter,
01:11 mais vous êtes quand même fait un peu arnaquer.
01:12 - Ah bon, vous trouvez ?
01:13 - Bah je sais pas, tu te dis "je vais me rendre utile, je vais me présenter dans une petite ville sympa",
01:17 les Romans-sur-Isère.
01:18 Petite ville, pas loin du Vercors, massif de loisans, les beaux vergers, bricotiers et noyés,
01:22 tu te présentes, t'es élu, tu te réveilles dix ans plus tard, t'as l'impression d'être le maire de Blida
01:26 pendant la guerre civile en Algérie, tu vois.
01:28 On t'a vendu Colombet les deux églises, tu te retrouves à Bogotá les deux barres à chicha.
01:31 - Bon, en off, Gaspard m'a dit que vous connaissiez Romans-sur-Isère.
01:34 - Oui, très bien. Enfin disons que je connais surtout très bien le pont qui est au-dessus de l'A49,
01:38 juste après le péage de Romans-sur-Isère.
01:40 - Ah oui, vous survolez Romans-sur-Isère, c'est quoi cette histoire ?
01:43 - Alors pour le coup, je vous ai sûr que c'est vrai.
01:44 Alors trois secondes, je sors de mon personnage de bouffon matinalier,
01:46 gogo gadgeto séducteur dans la vie civile.
01:48 Bonjour les filles, t'es célibataire ici ?
01:50 Alors bref, je passe souvent en bagnole dans le coin,
01:53 et une fois que t'as quitté le péage de Romans,
01:55 direction Grenoble et que tu te remets dans les vitesses légales,
01:57 c'est-à-dire à peu près à 190-200.
01:59 - C'est pas tout à fait ça les vitesses légales, hein Gaspard.
02:01 - Alors ça c'est selon le code de la route. On est en France, Dimitri.
02:03 - C'est vrai.
02:04 - Comme le disent tous les grands pédagogues, une éducation réussie est une éducation
02:07 où l'enfant arrive à sentir de manière autonome où se situent ses propres limites.
02:11 Moi c'est 190-200.
02:13 Bref, pour moi tu passes sous ce fameux pont,
02:15 et là, bam, au début à chaque fois je me faisais gauler,
02:17 parce que mon coyote se mettait à couiner,
02:19 parce que t'as un radar sur la départementale juste au-dessus.
02:22 On est d'accord ?
02:23 - C'est vrai.
02:24 - C'est vrai, et là voilà.
02:25 Donc pour être précis, contrairement au narratif des médias d'extrême droite,
02:28 je vois pas pourquoi réclamer plus de police dans un secteur
02:31 qui à mes yeux est d'abord associé au concept de contravention.
02:33 - Parlons de contrôle.
02:35 Les médecins psychiatres ont déclaré qu'ils ont relâché le fichier suspect
02:40 du meurtre samedi soir du touriste allemand à côté de la tour Eiffel
02:43 parce qu'il ne présentait plus de signes de dangerosité.
02:46 - Comment dire ? C'est normal.
02:49 - C'est-à-dire ?
02:50 - C'est normal de ne plus présenter de signes de dangerosité quand t'es en prison.
02:54 C'est le but de la prison en fait.
02:56 Si vous mettez un pédophile en prison,
02:58 il y a quand même très peu de chances qu'il réussisse à violer une gamine.
03:00 Si le mec a l'air moins dangereux, c'est pas parce qu'il est devenu plus gentil,
03:03 c'est juste parce que matériellement, il peut plus faire le con.
03:06 C'est pas évident.
03:08 Alors je recommence, pouf pouf, tu prends une personne en surpoids addict au sucre,
03:12 tu l'enfermes pendant un mois dans une pièce suée avec du brocoli et des endives.
03:15 Il y a quand même très peu de chances qu'elle sorte avec 15 kilos de plus au bout d'un mois.
03:19 Hein ? Voilà.
03:21 - Oui, c'est vrai.
03:22 - C'est dingue.
03:23 Les gens ne comprennent toujours pas.
03:25 - Non mais vous avez raison, forcément.
03:26 On a beaucoup parlé des défaillances de la psychiatrie.
03:28 Vous croyez que ça marche, le suivi psychiatrique des personnes, Algaspar ?
03:31 - Non, non, pas du tout.
03:32 Regardez Jean-Luc Mélenchon.
03:33 - Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ?
03:34 - Bah le gars, ça fait plus de 20 ans qu'il traîne avec Gérard Miller, on voit le résultat.
03:37 Il est psy, Gérard Miller.
03:39 Chaque fois qu'il publie un tweet, la première image qui me vient, c'est celle d'un SDF sous crack,
03:42 en train de vociférer des insanités, le froc au niveau des chevilles sur un quai de la ligne 12.
03:46 Je veux bien que Gérard essaye de lui faire faire une thérapie par la parole,
03:49 mais pourquoi pas garder ça dans le secret du cabinet médical ?
03:52 Alors moi, je ne veux pas stigmatiser particulièrement Jean-Luc,
03:55 mais c'est loin d'être le seul qui dérive malgré un suivi permanent.
03:58 - Alors vous pensez à qui d'autre ?
03:59 - À Michel Drucker.
04:00 - Michel Drucker ?
04:01 - Cet homme, on voit très clairement qu'il est addict à la télé.
04:03 Le gars, il avoue qu'il est hypochondriaque.
04:05 Il passe son temps foué avec les médecins, il n'arrive pas à le déradicaliser du petit écran.
04:09 Drucker, on sait bien que si demain, France Télé lui propose d'animer Le Solitaire
04:13 à 3h du matin sur France 3 Limousin, il va dire oui.
04:16 Drucker, tu sais très bien que sa femme, tôt ou tard,
04:18 elle va être obligée de construire un faux plateau télé,
04:20 louer des intermittents qui vont se déguiser en Johnny, Gainsbourg, Cloclo
04:23 pour venir le visiter sur le canapé.
04:25 Tu sais bien que tous les samedis matin, elle va faire des groupes WhatsApp
04:27 avec ses potes pour leur dire "Eh les amis, n'oubliez pas que Michel Pence
04:29 qui présente Champs-Elysées sur Antenne 2 ce soir,
04:31 alors soyez sympas, envoyez des messages après.
04:33 Ah Michel, c'est toi le boss, t'es vraiment le king."
04:35 Alors pour finir, comme l'heure est au classement Pizza, Pies,
04:39 je pense que c'est important de vérifier le niveau de ce plateau.
04:43 - Qu'est-ce que vous manigancez ?
04:45 - Je vais vous laisser méditer une phrase, on est sur le module lecture et compréhension.
04:48 On va voir ceux qui auront besoin d'un dico durant ce week-end.
04:50 C'est issu d'un roman de Balzac, "La maison du chat qui pelote".
04:53 Je lis, je lis.
04:55 "Quel autre nom le flâneur pouvait-il donner au 10 et au 5 en chiffres romains
04:59 de la rue Saint-Denis que traçait sur la façade les pièces de bois transversales
05:03 ou diagonales dessinées dans le badigeon par de petites lézardes parallèles ?
05:07 Évidemment, au passage de la plus légère des voitures,
05:10 chacune de ces solives s'agitait dans sa mortaise."
05:14 Vous avez le week-end pour comprendre.
05:16 - On va en avoir besoin.
05:18 - Vous répétez la question.
05:20 - La phrase magique, c'est celle de la fin.
05:22 "Évidemment, au passage de la plus légère des voitures,
05:24 chacune de ces solives s'agitait dans sa mortaise."
05:27 - C'est une métaphore.
05:29 - Vous n'en trouvez pas ? - Si, c'est très beau.
05:31 - Vous en foutez, d'accord. La météo.
05:33 - Mais Michel Drucker vous écoute tous les matins, je vous dis ça.
05:35 - C'est pour ça.
05:37 - Vous êtes venu au Chat qui pelote ?
05:39 - Je suis au premier tiers.
05:41 - Vous êtes invité, d'ailleurs, chez Michel Drucker ce week-end, je crois, sur le plateau.
05:43 Celui que vous avez décrit.
05:45 - Oui, sur les Élysées. Jeanne Mas va chanter ce soir.
05:47 - Merci à vous Marie-Hélène Thauvin.