Fabien Bucamp, co-créateur de l'appli Vigicard, une appli pour éviter les allergies médicamenteuses

  • l’année dernière
Le CHU de Montpellier va bientôt lancer Vigicard, une nouvelle application destinée aux personnes qui sont allergiques à certains médicaments. Une sorte de carte d'allergies dématérialisée qui permet d'avoir accès à des infos fiables et mises à jour.
Depuis presque 5 ans, le CHU de Montpellier travaille sur une application pour les personnes qui souffrent d'allergies médicamenteuses. Cette application qui s'appelle Vigicard va bientôt faire l'objet d'un essai clinique auprès de 400 patients des CHU de Nîmes et de Montpellier avant d'être lancée pour le grand public. C'est une sorte de carte d'allergies dématérialisée, qui permet aux professionnels de santé de vérifier les informations avant de prescrire des médicaments.
Pour développer cette application, le CHU a fait appel à la petite entreprise Codinsight, installée à Saint-Aunès. Pour rentrer dans les détails techniques, Vigicard s'appuie sur la blockchain, une technologie qui permet d'assurer la traçabilité des informations entrées dans l'application et donc "d'assurer une protection totale des données tout en garantissant leur fiabilité" explique Fabien Bucamp, co-fondateur de Codinsight.

Transcript
00:00 nouvelles technologies peuvent faciliter votre quotidien. On vous apporte une nouvelle preuve ce matin Guillaume.
00:04 Absolument, bonjour Fabien Bucan. Vous êtes cofondateur de Code Insight,
00:09 qui est une entreprise de Saint-Honnêt, qui existe depuis combien de temps ?
00:13 Deux ans maintenant.
00:14 Deux ans, donc jeune entreprise. Au départ c'était quoi l'idée de Code Insight ?
00:19 Alors l'idée au départ c'est d'accompagner en fait les porteurs de projets, les startups ou les
00:23 innovations dans les grandes entreprises, les innovations innovantes, les projets innovants,
00:27 pour les accompagner sur toute la partie développement technique de ces innovations,
00:30 en utilisant des technologies innovantes type blockchain par exemple.
00:33 Oula, expliquez-nous. Blockchain.
00:35 Blockchain c'est une technologie qui permet en fait de sécuriser, certifier et tracer toutes
00:39 les informations de façon décentralisée. On est dans le numérique complètement à 100%.
00:44 Exactement.
00:44 Et alors vous, depuis presque 5 ans, le CHU de Montpellier, qui ensuite a fait appel à vous,
00:50 puisque le projet, si j'ai bien compris, avait démarré avant que Code Insight ne commence,
00:55 a eu l'idée de mettre au point une application pour les personnes qui souffrent d'allergies
00:59 médicamenteuses, pour que tous les professionnels de santé, tous les soignants qu'ils vont rencontrer
01:04 au cours de leur vie, puissent être alertés, informés du fait qu'ils ont cette allergie,
01:08 qu'il ne faut pas leur prescrire ce médicament. Et donc ça c'est l'idée de départ du CHU,
01:12 qui ensuite est venue et a fait appel à vous, c'est ça ?
01:14 Exactement. Alors le porteur de projet au CHU c'est le professeur Desmonis,
01:17 qui est chef du service allergologie au CHU, qui porte le projet depuis 5 bonnes années maintenant,
01:22 avec le docteur Anka Kyriak. Et donc oui, on a déjà avant la création de Code Insight,
01:27 on est déjà en contact avec eux, et ensuite on les a accompagnés sur le développement
01:31 de l'application mobile, pour effectivement l'objectif de cette application, Vigicard,
01:35 c'est une carte d'allergie numérique. Alors c'est une carte numérique ?
01:38 Carte numérique, exactement. C'est pas matérialisé ?
01:40 C'est sur le téléphone, c'est une application mobile. Et qui permet en fait, comme aujourd'hui,
01:45 des personnes qui ont des allergies ont une carte papier physique dans leur portefeuille,
01:49 là en fait c'est de porter ça de façon numérique, mais que ce soit beaucoup plus sécurisé,
01:53 et beaucoup plus facile de partager avec un médecin ou en cas d'urgence, avec les urgences.
01:58 Qu'est-ce qu'on va y trouver comme informations, Fabien Bucan ? Par exemple,
02:03 quelle est la différence avec un dossier médical ? On sait que maintenant,
02:06 avec la sécurité sociale, on peut aussi avoir accès numériquement à son dossier médical,
02:13 mais c'est pas la même chose là ?
02:14 Non, en fait là c'est une application qui est vraiment centrée sur le patient. Alors
02:18 effectivement, il y a mon espace santé qui a été lancé il y a un an, un an et demi.
02:21 Donc un des objectifs, ça va être de s'interconnecter avec mon espace santé pour
02:25 compléter le dossier médical du patient. Il y a une interconnexion quand même avec mon espace ?
02:29 L'objectif, ça va être d'interconnecter pour compléter le dossier médical du patient.
02:33 Dans mon espace santé, il n'y a pas l'information sur l'allergie médicamenteuse ?
02:36 Non, aujourd'hui en fait, mon espace santé est assez jeune.
02:38 Très bonne question, François. Merci.
02:40 Mon espace santé est assez jeune, et donc c'est centré sur le patient,
02:43 mais les échanges qu'on peut avoir avec nos médecins. Et ils sont en train d'ouvrir
02:48 petit à petit des applications tierces pour venir compléter justement le dossier patient.
02:52 Ça viendra en plus ?
02:53 Ça viendra en plus, exactement. Et l'application Vigicard, en fait,
02:56 elle va être centrée sur le patient. C'est-à-dire que c'est le patient qui va
02:58 déclarer des suspicions d'allergie, qui va aller voir ses médecins, et le médecin va être guidé au
03:02 travers de l'application. Le médecin non spécialiste va être guidé pour venir compléter.
03:06 Ah, c'est le médecin qui va remplir l'application quand même ?
03:08 Non, le patient remplit.
03:10 Si, c'est le patient, d'accord.
03:11 Par exemple, le patient prend un médicament, il a une réaction allergique,
03:15 une fagnération, on va dire, sur la peau. Il va dire "j'ai une suspicion, je vais
03:18 prendre une photo, je vais compléter un formulaire". Et ensuite, je vais être mis en
03:22 contact avec d'abord mon médecin généraliste, par exemple, qui va pouvoir compléter.
03:27 Et ensuite, je vais être mis en relation avec un spécialiste, un allergologue,
03:30 qui lui, au travers de tests, va venir vérifier, certifier...
03:33 Et confirmer ?
03:34 Voilà, confirmer l'allergie ou inconfirmer si c'est finalement pas lié au médicament.
03:38 Et venir émettre des certificats comme quoi la personne est allergique ou est immunisée
03:43 contre ce médicament.
03:43 Des certificats qui seront dans cet appli ?
03:45 Exactement.
03:46 Donc, consultables par le soignant qui ensuite...
03:49 Et c'est là qu'intervient la blockchain. En fait, on va venir certifier cette
03:51 information sur la blockchain pour ensuite qu'elle soit partageable de façon
03:55 beaucoup plus facile avec toutes les autres applications de santé.
03:58 Autre très bonne question de François.
03:59 Oui, qui arrive, vous ne la connaissez pas, mais c'est pas grave.
04:02 On a une idée du nombre de personnes touchées par les allergies médicamenteuses.
04:05 Est-ce qu'on a une part, un pourcentage de la population française qui serait
04:08 concernée par des allergies médicamenteuses ?
04:10 Alors, au niveau européen, c'est entre 5 et 10 personnes.
04:14 Entre 5 et 10 pourcents.
04:15 Je ne sais pas beaucoup, mais 5 et 10 pourcents, c'est déjà plus de 100.
04:17 Entre 5 et 10 pourcents de la population européenne.
04:18 Et ce qu'il faut savoir, en fait, c'est que bien souvent, en fait,
04:20 quand on se dit allergie, en fait, 80% du temps, on n'a pas été vérifié,
04:26 en fait, on n'a pas eu de test pour vérifier qu'on est vraiment allergique.
04:29 Oui, parce que de toute façon, il faut passer par un médecin pour certifier l'allergie.
04:33 Exactement.
04:33 C'est pas n'importe qui qui se fait son petit truc dans son coin en disant
04:36 "Oh là là, je suis allergique à ça".
04:37 C'est les allergologues, en fait, qui vont certifier comme quoi la personne est vraiment allergique.
04:41 Alors, pour l'instant, c'est pas encore accessible au grand public,
04:43 mais ça devrait l'être rapidement.
04:44 Mais il va y avoir une expérimentation dans un premier temps.
04:46 C'est ça. En fait, en 2024, le CHU est en train de monter un essai clinique
04:50 sur cette application pour valider à la fois l'intérêt santé
04:53 et l'intérêt économique de l'application pour ensuite, effectivement,
04:59 après cet essai clinique, s'il est validé, l'ouvrir au grand public en France et en Europe.
05:03 Il y a 400 patients du CHU, des CHU, il y en a deux,
05:06 de Montpellier et Nîmes qui vont participer à cet essai clinique.
05:09 C'est ça.
05:10 Pendant combien de temps ? Ça va durer combien de temps ?
05:12 Ça va durer environ neuf mois.
05:13 Oui.
05:13 Et effectivement, ça va être d'intégrer 400 patients et 200 professionnels de santé
05:18 pour venir tester l'application et vraiment prouver la plus-value de cette application.
05:22 Alors, Fabien Buquan, il nous reste peu de temps, mais question à 1 000 euros.
05:25 C'est super une application, mais il y a plein de gens qui vont vous dire,
05:27 je connais la réponse, mais il y a plein de gens qui vont vous dire
05:29 "Ouais, mais si je fais un malaise, mon portable perd, il est à côté de moi,
05:32 comment le médecin va pouvoir accéder au portable ? Il n'a pas le code, etc. etc."
05:36 Mais vous avez trouvé la solution.
05:37 Exactement. En fait, on veut intégrer dans l'application un système d'urgence
05:40 où les patients, les patients, les professionnels de santé
05:42 vont pouvoir accéder au dossier du patient en cas d'urgence, en fait.
05:45 Donc, on va se déverrouiller.
05:46 Il va pouvoir déverrouiller sans avoir besoin de code, exactement, cette appli-là.
05:50 Sur l'application, exactement.
05:51 Je crois qu'il y a quelque chose qui existe déjà sur les iPhones,
05:54 pour citer la marque Apple, on va citer Samsung en même temps,
05:56 une fiche de santé, je crois, qui peut apparaître comme ça si le téléphone est verrouillé.
06:00 Sur le téléphone, il y a déjà des informations qui peuvent être consultées sans déverrouiller,
06:04 mais là, en fait, ça va être intégré dans l'application,
06:06 c'est-à-dire que les professionnels de santé, au travers de leur application,
06:08 leur application Pro, pourront accéder à un dossier patient, le déverrouiller,
06:12 en disant "c'est une urgence, on accède au dossier patient
06:15 pour vérifier, effectivement, les allergies du patient".
06:17 Ce sera l'installation de l'appli sur son téléphone ? Ce sera gratuit ?
06:22 Alors, ça fait partie des questions qu'on se pose, effectivement.
06:24 L'objectif, c'est que ce soit gratuit.
06:27 Et aussi, un des objectifs de l'essai clinique, en fait,
06:30 c'est qu'ensuite, on puisse certifier ce dispositif comme dispositif médical
06:35 avec un marquage CE qui pourrait permettre une prise en charge par la case maladie.
06:40 - Alors, c'est QE, d'accord.
06:41 - Dernière chose, vous êtes les seuls en France à faire ça ?
06:43 - Ah oui, sur les allergies médicamenteuses, on est vraiment les seuls.
06:45 Il y a beaucoup d'applications qui existent sur les allergies alimentaires, par exemple,
06:49 mais médicamenteuses, c'est vraiment spécifique
06:51 et c'est porté par le professeur Desmoulins, qui est un expert dans ce domaine.
06:54 - C'est vraiment une première en France.
06:55 Bravo pour cela, Fabien Bucan, fondateur de Code Insight
06:58 et co-créateur, on va dire, avec le CHU de Montpellier,
07:01 de cette future appli Vigicard, dans 9 mois.
07:03 Vous viendrez nous dire que ça n'est pas bon.
07:05 - C'est ça, que ça marche.
07:06 - On va essayer de faire du million de têtes.
07:07 - On a toujours peur en les appli que ça forme un peu.
07:11 - Merci pour votre invitation.
07:12 - Merci à vous les codiciers à retrouver sur francebleu.fr et l'application ici.

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