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Emmanuel Macron a visité ce vendredi, à un an de sa réouverture, le chantier de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Il a aussi rendu hommage à Jean-Louis Georgelin, décédé cet été, qui pilotait sa reconstruction. Le nom du général a été gravé sur la flèche. 

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Transcription
00:00 maintenant depuis avril 2019, nous oeuvrons, la nation,
00:06 l'Irée toute entière, pour rebâtir.
00:09 Et le moment que nous vivons aujourd'hui est pour moi un moment
00:12 à la fois important et émouvant parce que nous sommes venus
00:15 tous les 15 avril depuis 2019, beaucoup d'entre vous étaient
00:18 à mes côtés et on a vu la progression de ce chantier
00:21 qui paraissait impossible se faire.
00:25 Et pour la première fois, nous venons non pas à l'anniversaire
00:28 d'un incendie, mais au préanniversaire d'une rouverture.
00:34 Et en effet, ce 8 décembre est un moment très important
00:37 parce qu'il marque une date, un an avant que Notre-Dame de Paris
00:42 me soit rendue au culte et aux visites.
00:45 Et c'est très émouvant de se retrouver là un an avant.
00:48 Vous voyez l'avancée extraordinaire des travaux,
00:51 de cette neige du coeur, des charpentes et de la flèche.
00:56 J'étais un instant au sommet de celle-ci.
00:59 Le coq sera posé après une élection par vous-même, Monseigneur,
01:03 dans quelques jours et nous tenons l'aider.
01:08 C'est une formidable image d'espérance et d'une France
01:12 qui sait rebâtir.
01:14 Nous avons fait le choix dès le début de rebâtir cette flèche,
01:17 une structure à l'identique.
01:19 Il y a une formidable mobilisation de nos architectes,
01:22 de la France entière, je le disais, parce que ces bois
01:25 viennent de toute la France, marquant aussi la solidarité
01:29 de tous nos territoires, des entreprises de toute la France,
01:31 des corps de métier, des métiers d'art.
01:33 Et nous avons aussi fait le choix de marquer ce 21e siècle
01:38 par quelques symboles.
01:38 Je remercie Monseigneur Elbrich d'avoir fait cette proposition
01:42 que 6 vitraux du côté sud puissent être changés
01:48 et que la marque du 21e siècle y soit ainsi portée.
01:52 C'est une proposition faite, elle avait été présentée
01:55 dans son principe au mois de juillet aux commissions compétentes
01:58 et j'y souscris pleinement.
02:01 Donc c'est avec une pleine accord que nous allons lancer un concours
02:05 qui permettra aux artistes contemporains de soumettre,
02:09 sur la base d'une commande qui va être passée,
02:12 une oeuvre figurative qui permettra ensuite d'être,
02:15 sur la base des travaux d'un jury qui sera présidé par M. de Listen,
02:18 de décider d'une oeuvre qui sera ainsi apposée.
02:22 Le siècle qui est le nôtre aura sa place au milieu de plusieurs
02:26 autres qui figurent dans les oeuvres de cette cathédrale.
02:29 Les 6 vitraux qui seront déposés, qui datent de Violet-le-Duc,
02:33 prendront, eux, place dans un musée de l'oeuvre de Notre-Dame de Paris.
02:38 C'est la deuxième chose importante aussi que je voulais vous dire aujourd'hui.
02:41 On en discute là aussi depuis le début du chantier.
02:44 Le travail a été confié par la ministre à M. Personnage
02:47 qui finalise son rapport.
02:50 Et nous allons, sur cette base-là,
02:54 pour la première fois décider d'un musée de l'oeuvre de Notre-Dame de Paris
02:58 qui va être à la fois un musée d'histoire, un musée d'art,
03:02 un musée qui va aussi décrire le chantier permanent de Notre-Dame de Paris,
03:06 son histoire, et de l'Hôtel Dieu,
03:08 et réunifier aussi la cohérence historique de ce site, de sa vocation,
03:13 et qui permettra à des visiteurs du monde entier de comprendre
03:17 l'histoire de Notre-Dame de Paris et d'Hôtel Dieu,
03:21 de comprendre ses modifications à travers le temps,
03:24 de comprendre aussi les artistes anonymes ou plus célèbres
03:28 qui ont participé à ce formidable travail,
03:32 et de suivre le chantier permanent qui sera le nôtre.
03:34 Et donc le coq qui est tombé le 15 avril 2019 s'y trouvera,
03:39 comme les vitraux qui seront remplacés, les six vitraux qui seront remplacés.
03:42 Et ça, où, ce musée ?
03:44 Il sera dans les locaux de l'Hôtel Dieu.
03:48 Et donc les discussions se finalisent avec l'assistance publique Hôpitaux de Paris,
03:52 mais il y a de la place pour un tel musée avec une ambition.
03:55 Et je remercie la PHP des bonnes discussions qu'il y a eu avec le ministère de la Culture,
04:00 et qui vont nous permettre de finaliser ce musée là où il doit être,
04:03 c'est-à-dire dans la cohérence de ces lieux,
04:04 et resignant, si je puis dire aussi, la vocation de ce lieu.
04:10 Monsieur le Président, des associations, des scientifiques
04:13 se sont inquiétés de la question du plomb ici.
04:16 Est-ce que, finalement, le fait de vouloir aller vite dans cette reconstruction
04:19 et de la refaire à l'identique, ça peut aussi poser des problèmes de santé ?
04:23 Est-ce que vous comprenez cette inquiétude ?
04:24 D'abord, il y a eu une très grande exigence,
04:26 et je remercie vraiment tous ceux qui l'ont conduit, sur la question du plomb.
04:31 Et je veux ici m'en offrir l'occasion d'avoir un mot pour remercier
04:35 M. Jost de la conduite des travaux,
04:38 et depuis cet été, il préside l'établissement public
04:42 et tient les délais, pilote avec l'ensemble des architectes,
04:46 des corps de métier,
04:48 cette formidable aventure humaine,
04:50 aux côtés de l'arche-méché de Paris, ses travaux.
04:53 Mais je veux avoir une pensée, permettez-le-moi,
04:55 toute particulière, symbolique et forte pour le général Georges Lain,
04:59 car sans lui, nous ne serions pas là.
05:02 Et lorsque j'ai pris cette décision, que j'assume pleinement,
05:05 de reconstruire en cinq ans,
05:07 c'était parce qu'il fallait ça pour que l'espérance tienne.
05:12 Et par son engagement, et celui...
05:17 Toutes les femmes et tous les hommes qui, à ses côtés, ont œuvré,
05:19 maintenant, de Philippe Jost, nous tiendrons l'objectif.
05:23 Et Mgr Urich, le 8 décembre de l'année prochaine,
05:27 pourra célébrer ici, et j'en suis très fier.
05:31 Et donc, cette vitesse a été une marche forcée,
05:35 si je puis m'exprimer ainsi, mais jamais de la précipitation.
05:38 Dès le premier été, nous avons été confrontés à la question du plomb.
05:42 L'inspection du travail, les services sociaux se sont déployés ici.
05:46 Toutes les mesures ont été prises.
05:48 Et elles ont été pleinement intégrées.
05:50 C'était une contrainte très forte pour les femmes et les hommes
05:52 qui travaillaient dans le chantier, mais c'était aussi les protéger.
05:54 Et donc, je ne laisserai pas dire qu'il y a eu de la précipitation.
05:57 Il y a eu un très grand professionnalisme à chaque minute.
06:00 Et il y a eu un professionnel sous le contrôle de toutes les autorités.
06:04 Et quand il y a eu des décisions à prendre, d'ailleurs, sur le plomb,
06:05 elles ont été passées devant les autorités,
06:07 les collectivités compétentes, avec un engagement du préfet
06:10 de région et de France, qui a mené les études lui-même,
06:13 et a porté le dossier, et qui a permis de prendre la bonne décision,
06:16 qui est une décision cohérente aussi sur le plan,
06:19 à la fois prenant en compte les contraintes sanitaires,
06:22 mais aussi sur le plan architectural, qui était la cohérence.
06:25 Et donc, c'est une bonne décision.
06:27 Je la défends.
06:28 Et surtout, je défends les femmes et les hommes qui tiennent les délais
06:32 avec l'excellence, l'excellence des règles sanitaires,
06:35 de règles de travail, et aussi des règles architecturales
06:38 et de tous les métiers d'art.
06:40 Je le disais, vous avez ici des artisans de la France entière
06:43 qui se sont déployés et qui portent des gestes multiséculaires.
06:47 Et il faut...
06:48 On peut être vraiment fier de ce qui est fait ici.
06:51 C'est incroyable.
06:52 J'étais à 95 mètres de haut, au sommet de la Flèche,
06:56 quand M. Lebras vous explique comment il a pris une feuille de plomb
06:59 et il l'a polie avec un instrument qui vient du fond des siècles,
07:02 avec un geste que son père lui avait lui-même appris.
07:04 Vous dites quand même qu'on est un formidable pays
07:07 et que ces femmes et ces hommes ont des savoir-faire.
07:09 Il faut préserver.
07:10 Et ce chantier permet de les préserver.
07:12 Et ça aussi, ça a été...
07:14 Je veux dire ici que le chantier de Notre-Dame de Paris
07:16 a été un formidable trésor pour des tas de métiers d'art,
07:21 pour des charpentiers, des couvreurs, des graveurs,
07:25 là aussi maintenant, les métiers des vitraux.
07:29 C'est une chance inouïe.
07:31 Monsieur le Président, une rapide question.
07:32 Hier, vous receviez les représentants des rabbins à l'Élysée.
07:36 Ils ont allumé la première bougie d'Anoukha.
07:38 Est-ce que c'était le lieu ? Est-ce que vous le regrettez ?
07:41 Pas du tout.
07:42 Mais le pays, parfois, s'embrase.
07:45 Il y a trois semaines, on a parlé pendant des jours et des jours.
07:48 Il fallait que j'aille marcher, je ne suis pas allé marcher, etc.
07:50 Qu'est-ce qui s'est passé ?
07:51 Très tranquillement, hier, je recevais des rabbins de l'Europe entière
07:56 qui me remettaient un prix décidé il y a plusieurs mois,
07:59 reconnaissant la lutte de la France contre l'antisémitisme.
08:02 Et à l'issue de cette cérémonie, j'ai allumé,
08:05 c'est la tradition de leur prix, la bougie du souvenir,
08:08 qui est revenue de Suisse.
08:09 Suisse, c'est le grand rabbin qui a allumé les deux bougies d'Anoukha.
08:13 Je crois que là-dessus, il faut savoir raison garder.
08:16 Tout ça a été fait d'ailleurs en présence de tous les autres cultes
08:19 qui étaient invités, qui étaient là,
08:21 et dans un esprit qui est celui de la République, de la Concorde.
08:25 La laïcité, ce n'est pas l'effacement des religions.
08:28 C'est le fait que chacun a le droit et la liberté
08:32 de croire et de ne pas croire.
08:34 Si le président de la République s'était prêté à un geste cultuel,
08:38 vous avez participé à une cérémonie,
08:40 vous ne seriez pas respectueux de la laïcité.
08:42 Ça ne s'est pas passé.
08:44 Mais le président de la République que je suis,
08:46 respectueux de la laïcité,
08:48 considère que c'est une loi de liberté.
08:50 Et je l'ai souvent dit, moi,
08:52 la laïcité, ça n'est pas effacer les religions
08:55 ou s'ingérer dans la vie des religions.
08:57 Mais c'est demander, quelle que soit la religion de chacun,
09:00 que les citoyens respectent absolument les lois de la République.
09:03 C'est ça, la laïcité.
09:05 Ni plus, ni moins.
09:07 Et dans ces moments, je pense qu'il faut aussi
09:09 un peu de bienveillance les uns avec les autres.
09:11 C'est important.
09:12 On a beaucoup de nos compatriotes de confession juive
09:14 qui commencent cette fête importante.
09:16 Certains la vivent aussi avec de la peur,
09:18 de la prévention compte tenu du contexte.
09:20 Il faut leur donner de la confiance.
09:22 De la même manière, on a certains de nos compatriotes
09:24 de confession musulmane qui ont le sentiment
09:27 d'être attaqués, c'est-à-dire, il faut leur redonner de la confiance.
09:30 Et je salue d'ailleurs le rôle des autres religions
09:32 qui aident à ça.
09:33 J'ai rassemblé l'ensemble des représentants des cultes
09:35 il y a quelques semaines.
09:37 Voilà.
09:38 De la bienveillance et de la confiance.
09:40 Est-ce qu'on peut dire que toute religion
09:42 pourrait avoir un geste ou une cérémonie religieuse
09:44 à l'Élysée ?
09:45 Il faut avoir, dans la matière,
09:48 je le dis, du bon sens et de la bienveillance.
09:51 Ça aide.
09:53 Et il faut surtout nous tenir unis.
09:55 Et pas considérer que dès que quelque chose se passe,
09:58 il y aurait un coupable ou quelqu'un blâmé
10:00 dans la communauté nationale.
10:02 Chaque matin, on se réveille,
10:03 on a le sentiment qu'il y a un drame
10:05 et que c'est la faute d'un tel ou un tel.
10:07 Regardez les défis que nous avons.
10:09 Ils sont immenses.
10:11 On doit se battre face au terrorisme,
10:13 au retour de la guerre.
10:14 On doit se battre pour faire face
10:16 à la guerre du siècle, le climat.
10:19 On doit se battre pour la paix.
10:21 On doit se battre pour rebâtir,
10:23 donner un avenir à notre jeunesse,
10:25 pour savoir dépasser les petites polémiques du quotidien
10:27 et nous tenir ensemble.
10:29 Et regardez où sont les grands projets.
10:31 Ici, vous êtes dans un grand projet, un grand chantier.
10:33 Le Crève, ce matin, parle d'une erreur.
10:35 Mais j'ai tout dit sur cette affaire.
10:37 Je ne vais pas être dans le commentaire du commentaire.
10:39 Vous le connaissez.
10:40 Regardez.
10:41 Franchement, je nous appelle tous
10:43 à regarder en haut
10:45 et à savoir, dans les moments que nous vivons,
10:47 voir ce qui est important
10:49 et voir ce qui est accessoire.
10:51 Et ça, ça aidera beaucoup au débat public.
10:53 Parce que si on passe nos jours et nos nuits
10:55 à discuter de l'accessoire,
10:57 on se divertit du beau et du grand.
11:00 Ici, c'est un chantier où il y a du beau et du grand.
11:02 Beaucoup de femmes et de dames qui...
11:04 Vous avez souvent fait de Notre-Dame
11:06 un symbole de votre quinquennat et de votre politique.
11:08 Finalement, maintenant que le chantier arrive à son terme,
11:10 est-ce qu'on peut filer la métaphore
11:12 et dire que finalement, c'est le symbole d'un quinquennat réussi ?
11:14 D'abord,
11:16 j'aime voir ici, surtout,
11:18 l'image
11:20 d'une France de bâtisseur.
11:22 Et de se dire qu'on peut être
11:24 respectueux des siècles qui nous ont précédés
11:26 et considérer qu'on nous a transmis
11:28 quelque chose de plus grand que nous
11:30 et que nous sommes là pour continuer de bâtir.
11:32 Et ça, c'est essentiel.
11:34 Et c'est cette France-là que je défends.
11:36 C'est-à-dire une France qui sait d'où elle vient,
11:38 qui sait où elle va,
11:40 qui le fait en embrassant les siècles qui l'ont précédé,
11:42 en sachant apporter aussi une touche de
11:44 contemporanéité,
11:46 et qui est forte
11:48 de tous ses savoirs, de cette énergie,
11:50 du travail.
11:52 C'est des centaines de milliers d'heures de travail
11:54 de femmes et d'hommes qui,
11:56 jour et nuit, ont monté ces échafaudages,
11:58 les plus grands échafaudages d'Europe que vous avez là.
12:00 C'est incroyable.
12:02 Et
12:04 des voltigeurs qu'on a vus
12:06 à travers les années, être là et nous permettre
12:08 ce travail. Donc c'est surtout la métaphore
12:10 de cette France qui bâtit. Et donc
12:12 il y a l'espérance et la confiance.
12:14 Et par rapport à tous nos débats,
12:16 c'est une France qui ne s'arrête pas
12:18 au détail du jour, c'est une France qui ne contemple
12:20 pas ce qui va mal, mais c'est une France
12:22 qui, après un incident
12:24 terrible qui nous avait tous bouleversés,
12:26 dès le lendemain, à pied d'oeuvre,
12:28 a dit "nous rebâtirons".
12:30 C'est ça ce que nous sommes. - Vous reviendrez pour la réouverture ?
12:32 - Bien sûr ! Je serai là la veille,
12:34 je serai là auprès de Monseigneur le lendemain.
12:38 Merci beaucoup.
12:39 Merci.
12:40 (Rires)

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