TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 L'acteur Gérard Depardieu a giclé la toile depuis le début de l'après-midi
00:02 après que des extraits de lui aient été diffusés sur X
00:04 tisant le complément d'enquête de ce soir.
00:06 Ces extraits ont déjà été visionnés des millions de fois,
00:08 sauf que les images ne partiennent pas à complément d'enquête
00:11 mais ont été volées à Yann Moix.
00:13 Déjà, il faut le dire, c'est des images qui ont été volées...
00:14 – Marianne ?
00:16 – Oui ?
00:16 – J'ai parlé avec Yann Moix avant l'émission
00:18 et j'ai un scoop pour vous qui remet en cause toute cette version.
00:21 – Vous allez nous le dire dans un instant,
00:22 vous allez voir que c'est un truc de fou.
00:24 Ce qui se passe, c'est que j'ai les dernières infos, Eric, et vous allez voir comment ils se sont procurés.
00:29 Les images, c'est absolument énorme, vous allez nous le dire dans un instant
00:31 parce qu'on va voir les images.
00:32 Et je voudrais parler aussi avec Farid Avant, qui connaît bien Gérard,
00:35 qui va nous dire ce qu'il pense de tout ça.
00:37 Et vous allez nous lire après le communiqué de Yann Moix
00:42 et vous allez nous dire comment ils se sont procurés ces images volées,
00:45 compléments d'enquête, c'est absolument fou.
00:49 On va revoir les images.
00:51 Alors, on va voir les images.
00:55 Alors les images, elles sont… c'est du off en fait, ce qu'il faut dire Eric Nolot.
01:02 En fait, c'était pendant un reportage avec Yann Moix.
01:05 Donc c'est un film qu'ils ont fait, on en a parlé ici, Yann Moix était venu nous voir.
01:08 Est-ce que vous pouvez expliquer le contexte ?
01:10 – Alors, Yann Moix tourne un film en Corée du Nord avec Gérard Depardieu.
01:16 Alors déjà, il y a une promesse parce que la Corée du Nord, c'est une dictature ubuesque
01:19 et puis Depardieu, c'est le personnage haut en couleur que nous connaissons.
01:23 Complément, il y a évidemment une version de 2h30, parce qu'il y a une affaire dans l'affaire,
01:29 il y a une version de 2h30 qui est séquestrée par le producteur, déjà, première chose.
01:34 Deuxièmement, il y a 18 heures de rush qui ont été mises à la disposition de compléments d'enquête
01:39 et le complément d'enquête publie, fait fuiter certains extraits
01:44 et évidemment, c'est comme nous, quand nous parlons dans un cercle privé,
01:48 Gérard Depardieu tient des propos qui ne sont pas politiquement corrects
01:51 mais je pense que chacun d'entre nous a fait la même expérience quand on parle en privé,
01:55 je pense qu'on pourrait tous finir en prison parce qu'on dit des trucs pour déconner.
01:58 Mais là où est le scoop, c'est que Yann m'a expliqué qu'en fait,
02:01 il y a eu un retournement de situation, écoutez bien ce qui s'est passé.
02:05 Le producteur du film de Yann Moix sur la Corée du Nord,
02:09 c'est le même producteur que Complément d'enquête.
02:12 – Incroyable.
02:13 – Ils ont donc fait croire à Yann Moix qu'ils allaient produire son film
02:17 avec Depardieu en Corée du Nord.
02:19 Or, ils n'ont fait croire à Yann Moix qu'ils allaient produire ce film
02:24 que pour rassembler du matériel pour Complément d'enquête.
02:27 C'est-à-dire qu'il n'a jamais été question pour eux de sortir le film de Yann Moix,
02:31 c'était juste un faux film,
02:33 ils voulaient juste rassembler des éléments à charge contre Gérard Depardieu.
02:36 Donc, les images n'ont pas été volées en réalité.
02:39 Depuis le début, le seul but du documentaire,
02:42 c'était d'alimenter Complément d'enquête ce soir.
02:45 – Quoi, ça veut dire qu'ils ont fait ce documentaire
02:46 dans le but d'avoir ce Complément d'enquête après ?
02:49 – Uniquement.
02:50 – Non, mais c'est pas vrai.
02:51 – C'est ce que Yann Moix vient de me dire.
02:53 En faisant croire à Yann Moix qu'un jour ou l'autre, le film sortirait.
02:57 Or, c'est la raison pour laquelle…
02:59 – Le film n'est jamais sorti ?
03:00 – Mais le film ne sortira jamais.
03:01 – Ils ont tourné ça avant les flingues de l'ESOM ?
03:04 – Ah oui ? Mais attends, on parle d'un tournage en 2018.
03:07 – Et c'était déjà du matériel qui était rassemblé.
03:09 – 2018, j'étais à Complément d'enquête,
03:11 je n'ai jamais entendu parler de cette histoire.
03:12 – Eh bien, voilà, c'est ce que me dit Yann Moix.
03:14 Que c'est le même réalisateur et le même producteur
03:17 qui fait Complément d'enquête ou le documentaire.
03:19 – Qui dit ce soir, là je viens de lire son tweet,
03:21 qui dit ce soir que les images n'ont pas été volées.
03:24 – Non, elles n'ont pas été volées puisque c'est la même personne
03:27 qui a juste changé de casquette,
03:29 il est passé de documentariste à producteur de Complément d'enquête.
03:32 Voilà ce que m'a dit Yann Moix 5 minutes avant l'émission.
03:35 – Alors, Yann Moix a fait un communiqué également,
03:38 est-ce que vous pouvez nous le donner, Eric ?
03:41 Et vous l'avez où bien ?
03:42 – Non, je l'ai lu mais je ne l'ai pas sur moi.
03:43 – Alors, je l'ai parce que Yann me l'a renvoyé également,
03:46 parce qu'en fait c'est ça, c'est que Yann Moix pensait,
03:48 je vous le dis, hier soir, Yann Moix m'envoie un message
03:51 et il pensait que les images avaient été volées.
03:52 En fait, il s'est rendu compte aujourd'hui
03:54 que c'était la même boîte de production qui avait produit
03:56 le Complément d'enquête et donc le film
04:00 avec Gérard Depardieu et Yann Moix.
04:03 "J'ai découvert par voix de presse que des rushs de mon documentaire
04:06 m'avaient été dérobés", c'est ce qu'il croyait.
04:07 "Pour être diffusé ce soir dans l'émission
04:09 Complément d'enquête sur France 2, il s'agit d'une violation
04:10 caractérisée de mon droit d'auteur à plus forte raison
04:13 pour une œuvre inachevée dont j'ai le seul droit
04:15 de décider de la communication au public.
04:17 La méthode est profondément choquante de la part de tous ceux
04:19 qui exploitent sans autorisation ces images
04:21 et à des fins commerciales et sensationnalistes.
04:23 J'en avisais la direction de France Télévisions
04:24 qui prendra ses responsabilités.
04:26 J'attends évidemment faire valoir mes droits devant les tribunaux."
04:29 Gilles, c'est…
04:31 Oui parce que là on est d'abord dans une manœuvre
04:33 que je découvre, mais qu'Éric a très bien raconté,
04:36 qui est incroyable, c'est-à-dire que 5 ans avant,
04:39 ce serait ourdi, j'enlève le conditionnel,
04:41 c'est ourdi un complot visant à accabler Gérard Depardieu
04:45 au moment où, au moment où Complément d'enquête le jugerait utile,
04:49 en utilisant une production de Corée du Nord
04:53 pour venir à leur fin.
04:54 Donc là on est dans du vol,
04:56 il y a même une question de propriété intellectuelle
04:59 qui va se poser de manière…
05:00 Et de morale, parce que vous n'enquêtez pas,
05:02 vous fabriquez les preuves vous-même.
05:04 Exactement.
05:04 Donc là il y a quelque chose de profondément immoral.
05:06 Déjà que maintenant…
05:07 Il y a des femmes qui ont parlé quand même aussi.
05:08 Oui non mais d'accord mais…
05:09 Une femme balayée aussi d'un revers de mort.
05:10 Non mais il ne s'agit pas de balayer,
05:12 mais il s'agit de dire que déjà,
05:14 souvent les procès sont remplacés par des procès médiatiques,
05:17 mais si en plus les médias fabriquent eux-mêmes les preuves
05:20 en piégeant l'homme qui est accusé,
05:22 je trouve qu'on entre dans une dimension…
05:24 On ne parle pas assez des propos,
05:25 parce que les propos sont dégueulasses,
05:26 c'est un gros porc.
05:27 Désolée, à un moment donné vous dites "ouais c'est pour…
05:29 on déconne tous en privé",
05:30 mais à quelle heure on déconne en parlant d'une filette comme ça ?
05:32 Il est dégueulasse.
05:33 On va voir.
05:33 Non mais je ne vous dis pas que j'approuve.
05:35 Je vous dis simplement que si on enregistre des conversations privées,
05:39 on aura des chances.
05:39 On va voir toutes ces images en un instant parce que là…
05:41 Non mais ce n'est pas moi que les propos posent vraiment question.
05:42 Oui, je ne dis pas le contraire.
05:44 Peut-être qu'il faut distinguer deux choses,
05:46 il y a les propos, il y a ce qui est dit,
05:48 et puis il y a des méthodes.
05:49 On parle ce soir des méthodes.
05:50 Je ne parle que des méthodes.
05:51 C'est ça qui est en question.
05:53 On le découvre.
05:53 Enfin moi je découvre ce que dit Eric Nolot là en direct.
05:55 Mais c'est des méthodes qui permettent justement de…
05:57 De mettre à jour.
05:57 De mettre à jour…
05:58 Non mais alors ça c'est une autre argument.
06:00 Un héros criminel, un violeur, un agresseur.
06:02 Alors qu'est-ce qu'on fait ? On ne fait rien ?
06:03 Non mais il n'y a pas une deux poids deux mesures.
06:04 Non, non, Guillaume.
06:05 Non mais on a l'impression que là c'est le far west du journalisme.
06:07 En fait il n'y a aucune règle.
06:08 C'est le far west du journalisme.
06:09 C'est n'importe quoi.
06:10 Et moi ce que je constate c'est qu'il y a deux poids deux mesures.
06:11 C'est-à-dire que tout à l'heure Cyril vous avait dit
06:12 "Ah ben non j'ai pas le droit de lire le SMS".
06:14 C'est ça, exactement.
06:14 Parfois vous dites "On va passer les images".
06:15 Ah ben non on n'a pas le droit de les passer.
06:17 Eux ils en ont rien à foutre.
06:17 Ils mettent les images.
06:18 Eux ils s'en foutent.
06:18 Ils veulent des rushs.
06:19 Ils mettent des conversations privées.
06:21 Au bout d'un moment on voit là.
06:21 Évidemment on ne parle pas du fond de l'affaire.
06:23 Et les voyons, on va les traiter comme des voyons.
06:24 Évidemment.
06:25 Mais ce sont des méthodes lamentables.
06:26 Et quand c'est censé être du grand journalisme de service public
06:28 de se servir de rush off, je suis désolé, c'est interdit de faire ça en fait.
06:32 Alors ce qu'il faut, l'argument, je me fais l'avocat des journalistes d'investigation.
06:37 On va voir toutes les images dans un instant.
06:38 L'argument qui est souvent utilisé c'est que quoi qu'il arrive,
06:42 quels que soient les moyens utilisés, ce qui compte
06:45 c'est de mettre au jour des éléments qui sont nouveaux.
06:48 Et que à ce titre-là, tout est permis.
06:50 Pour l'intérêt légitime du public.
06:51 Alors pourquoi c'est que le jour claire il y a le SMS ?
06:53 Pourquoi il y a certains médias qui n'ont pas le droit de passer ?
06:55 Je vais te donner quelques exemples.
06:56 Dans les cas de dopage, on est allé fouiller dans les poubelles
06:59 pendant le tour de France pour sortir l'affaire.
07:01 La famille Royale, on sait tous que la presse britannique a longtemps fait les poubelles.
07:05 Qu'il y a eu des gens qui ont été sur écoute.
07:07 Bon voilà, donc moi je ne dis pas que je cautionne.
07:09 Pardonnez-moi, mais si on pousse le parallèle jusqu'au bout,
07:13 pour convaincre quelqu'un de dopage, on lui fournirait le dopage lui-même.
07:16 C'est un peu ça qui est là.
07:17 Non, là ça ne va pas.
07:18 On sort absolument de toute déontologie.
07:21 Moi je ne suis pas sur le fond de l'affaire.
07:22 Je ne suis pas là pour défendre Gérard Depardieu.
07:25 Je vous dis simplement que ces méthodes sont inacceptables.
07:27 Voilà, c'est tout.
07:28 Les méthodes, on va rappeler les méthodes.
07:29 Impossible.
07:31 Eric Nolot, donc il y a deux solutions.
07:34 C'est où, comme vous avez dit, ils ont fait ce film
07:37 dans le but de faire un complément d'enquête plus tard
07:39 puisque le film n'a jamais été diffusé.
07:41 Ça je pense que c'est quand même compliqué pour eux d'organiser.
07:43 Mais moi je pense tout simplement que c'est le même producteur
07:45 et que le producteur, il avait 18 heures de rush.
07:48 18 heures de rush.
07:49 Et donc ils en ont sorti donc de ce film 4 minutes, c'est ça ?
07:52 4 minutes de ce film, 18 heures de rush.
07:54 Donc ça veut dire qu'ils ont regardé tous les rushs
07:56 qui n'ont pas été pris dans le film,
07:58 que Yann Moix n'avait pas décidé de sélectionner,
08:01 bien entendu, pour son film.
08:03 Et ils en ont sorti donc 4 minutes.
08:04 Et ce sont des extraits un peu off,
08:06 normalement qui ne doivent pas être diffusés
08:07 puisque ce sont des extraits off.
08:09 C'est illégal.
08:10 – C'est totalement illégal.
08:12 Et parfois ça ressort de conversations privées.
08:15 C'est pas du tout…
08:17 Il n'a jamais été question que ça figure dans le film définitif.
08:20 – Mais on a le droit d'être un prédateur sexuel en off ?
08:22 – Non mais…
08:24 – Ce qui est filmé, ce n'est pas des scènes de viol.
08:25 – On parle des méthodes.
08:26 – C'est pas sur l'enquête, Polska.
08:27 – Moi je ne parle pas du fond.
08:28 – Tu parlais de fouiller des poubelles, là où c'est différent,
08:31 mais c'est qu'on met dans la sauce quelqu'un
08:32 qui n'a rien à voir avec l'affaire qui est Yann Moix.
08:34 Il fait un film qu'il n'a pas publié,
08:35 on publie son oeuvre sans son accord, c'est du jamais vu.
08:38 – Là les propos, c'est clair, les propos ne sont pas acceptables.
08:41 – Il y a des extraits bien plus concrets.
08:43 – Oui, bien sûr, on va avoir les autres extraits.
08:45 Mais voilà, encore une fois, on n'est pas sur l'enquête,
08:48 on est sur la méthode dont ces images sont parvenues au téléspectateur.
08:52 – Farid, avant qu'on voit d'autres extraits,
08:53 vous êtes un ami proche de Gérard Depardieu.
08:57 Quand vous voyez tout ça, vous dites quoi ?
08:58 Enfin, on va voir d'autres extraits.
08:59 – Moi je le connais, je le connais bien,
09:01 donc en fait je n'ai pas la même vision.
09:03 Moi Gérard c'est un déconneur,
09:06 c'est vrai qu'on a mis une musique dramatique derrière,
09:08 c'est un film d'horreur quand on le présente comme ça.
09:10 Si on avait mis une musique drôle, on aurait dit
09:13 "Ah, c'est sympa, c'est drôle ce qu'il dit, il est amusant, il est…"
09:15 – Vous trouvez ça choquant ou pas ?
09:17 – Moi personnellement non, le connaissant, je sais comment il est,
09:19 il n'y a rien de… voilà, il en joue un peu.
09:23 C'est Gérard, voilà, c'est Gérard, pour vous donner un exemple,
09:25 c'est le seul qui va être à table avec Poutine,
09:27 avec des gens très envahis, qui va lâcher une caisse quoi.
09:29 Et c'est Gérard.
09:31 – D'accord, oui, donc ça peut être…
09:32 – Oui, voilà, ça peut choquer certaines personnes
09:34 et puis c'est normal pour Gérard.
09:36 – C'est par la loi de PT.
09:38 – Sinon, Castaldi serait en haut-taule pour le perspectivité.
09:41 – Après, c'est vrai que ça peut choquer, mais connaissant Gérard,
09:46 c'est de l'humour, il est là, il est plein de déconnades,
09:51 voilà, c'est un bigard, c'est bigard à la française,
09:53 il parle de cul, de sexe, de machin, ça l'amuse.
09:57 – Non mais je crois qu'il y a deux choses différentes.
10:00 Si dans le film, dans les rushs,
10:02 il y avait eu des images d'agressions sexuelles,
10:05 de viols ou d'agressions sexuelles.
10:07 Là, il n'y avait même plus de débat, en effet,
10:09 ça peut servir de pièce à chasse.
10:10 Là, moi franchement, je trouve ça d'un goût déplorable,
10:13 je trouve ça extrêmement déplacé, je ne vais pas défendre ça,
10:15 mais je ne vois pas l'intérêt de sortir ces images.
10:19 On voit quelqu'un qui sort des propos déplacés,
10:21 oui, mais faire du buzz.
10:22 Franchement, on peut les sortir avec beaucoup d'autres gens,
10:26 on a entendu dans un cas d'opprivé, des gens sortirent des choses…
10:29 – C'est l'image qui fait le débat.
10:31 – Non, non, non.
10:32 – C'est ça, l'extrait qui fait le plus parler,
10:34 je ne sais pas si vous l'avez vu, Farid ?
10:36 – Avec la petite fille ?
10:36 – Avec la petite fille, voilà, c'est l'extrait qui fait le plus parler.
10:39 Les deux autres, il y a plein de gens qui disent un petit peu comme vous, Farid.
10:42 – Je parle de ceux-là seulement.
10:43 – Exactement, voilà, ce que dit Géraldine,
10:45 sur les deux extraits qu'on vient de voir,
10:47 j'ai plein de gens sur les réseaux sociaux qui disent
10:48 "c'est Gérard Depardieu, c'est les balfeuses, c'est Gérard",
10:51 voilà, comme vous venez de dire.
10:52 L'extrait qui pose…
10:53 – Il y a une chose qu'il faut comprendre,
10:55 on est quand même en Corée du Sud.
10:56 – En Corée du Nord.
10:57 – En Corée du Nord, pardon.
10:58 Si on se comporte comme ça sur des choses sérieuses,
11:02 on se fait découper, c'est une dictature là-bas,
11:04 on n'est pas à Paris.
11:06 Ouais, mais bon, je vais revenir encore, on va dire "ouais, défendre l'indéfendable",
11:11 mais c'est de l'humour, il est là.
11:13 – On sait qu'il regrette ça aujourd'hui.
11:14 – Oui, aujourd'hui, il en souffre un peu,
11:18 parce que quand je dis un peu, il en souffre.
11:19 – Il en souffre.
11:20 – Parce qu'il ne s'est pas rendu compte de l'impact que ça a donné,
11:24 et puis voilà, on s'est dit "on va se faire un Gérard",
11:26 c'est plus facile qu'un… voilà.
11:27 Et ça, c'est embêtant.
11:29 – Il se dit quoi là, quand il voit ça ? Il regrette ça ?
11:32 – Non mais évidemment, bien sûr qu'il regrette, mon Gérard,
11:34 il n'est pas… parce qu'il n'est pas…
11:37 j'en parlais avec lui, il est tout, sauf un violeur,
11:40 sauf un prédateur sexuel, il n'est pas dans cette folie,
11:42 il n'est pas… il est plus dans l'humour, il aime rigoler.
11:45 – C'est des vannes lourdes.
11:46 – Ouais, c'est des vannes lourdes.
11:47 – En plus, ça c'est une vanne lourde.
11:48 – Ouais, et puis c'est… Gérard, il est peut-être encore à l'ancienne méthode,
11:52 c'est l'ancienne époque, il est dans les années 50, à l'époque,
11:55 voilà, on avait du Coluche où ça sortait…
11:58 – Non, c'est surtout sur la petite-fille de 18 ans.
11:59 – Oui, là oui.
12:00 – Même vous, Joseph Farid, voilà, c'est le truc.
12:02 Même lui, je pense qu'il doit regretter ça, d'avoir dit ça,
12:04 il a une fille de 10 ans, Gilles, c'est vrai que c'est…
12:06 – Ça, c'est pas possible, oui, effectivement, il doit regretter aujourd'hui,
12:09 ce sont des propos qui ne sont pas acceptables.
12:11 – Ah bah oui.
12:11 – Oui, bien sûr, je suis même choqué de les voir à la télévision, de les entendre, voilà.
12:17 J'ai pas l'impression que c'est Gérard Depardieu, l'acteur qu'on connaît,
12:20 donc là, il a fauté, il doit regretter, il doit être immensément triste
12:23 d'avoir prononcé ces paroles qui ne sont pas acceptables.
12:25 – Alors, sur les méthodes, est-ce qu'ils doivent diffuser ça, des trucs comme ça,
12:29 ou bien est-ce que c'est juste pour faire du buzz, Jacques Cardo ?
12:31 – Non mais, alors, moi d'abord, évidemment, je condamne ces propos,
12:34 je les trouve répugnants, etc.
12:36 En revanche, et donc je dissocie le contenu des propos, etc.
12:39 et notamment, surtout la gamine, ça c'est absolument intolérable,
12:42 il faut que ce soit dit.
12:43 Mais je suis sensible à ce que dit Éric Nolot, je veux dire,
12:46 si effectivement, ce film a été tourné dans un but qui n'a rien à voir,
12:50 avec un auteur, dans le dos de l'auteur,
12:52 pour finalement être vendu par le producteur,
12:54 d'abord, il y a un accord qui est un accord qui ne peut pas être remis en cause,
12:59 qui est que lorsqu'il y a un auteur qui travaille pour une production,
13:03 les deux doivent se mettre d'accord sur la diffusion et sur le contenu des images.
13:07 Dans certains cas, la production, et donc là, il faudrait voir le contrat,
13:10 dans certains cas, la production peut outrepasser le rôle de l'auteur,
13:14 mais c'est quand même très problématique,
13:17 parce que ça veut dire que c'est fait totalement dans son dos.
13:19 Moi, pour moi, c'est une sorte de vol moral.
13:22 – Exactement, moralement, c'est dégueulasse de faire ça.
13:24 – Absolument certain là-dessus.
13:25 – Et la question que je me pose, pourquoi ?
13:26 Alors si les propos, évidemment, qui sont dégueulasses et qui sont choquants,
13:29 mais pourquoi ils n'ont pas juste relaté les propos avec quelqu'un qui dit
13:31 "voilà, j'étais sur le tournage, voilà ce qu'a dit Gérard Depardieu",
13:33 mais là, d'aller voler une œuvre privée,
13:35 ça veut dire qu'il n'y a plus aucune limite,
13:36 c'est-à-dire que demain, tu vas enquêter chez les gens,
13:37 tu vas frapper à leur porte, tu vas rentrer avec une caméra,
13:39 tu vas fouiller leur téléphone, ce n'est pas…
13:41 au bout d'un moment, ce sont des journalistes,
13:42 ils ont certaines règles à respecter, on ne peut pas faire n'importe quoi,
13:45 ça ne peut pas être le Far West et faire n'importe quoi.
13:47 – Des femmes qui ont porté plainte, et ils ont pensé que dans ce contexte,
13:50 il voulait détailler un comportement.
13:53 – Tu ne voles pas comme ça.
13:54 – Non mais c'est vrai que pendant des années,
13:57 au nom de l'investigation, il y a un certain nombre de pratiques
14:00 qui ont été acceptées parce qu'il s'agissait de combattre,
14:07 comment dirais-je, de mettre à jour et de combattre des grandes idées,
14:14 des personnages parlés.
14:15 – Je ne suis pas un investisseur de services juridiques,
14:17 pour que l'on enquête, ça veut bien dire qu'il y a un service
14:18 qui décide de ce qui est moral ou pas moral, de montrer ou de dire.
14:21 – Non, ce n'est pas la morale, ce n'est pas le service juridique
14:23 qui se penche dessus.
14:24 – Oui, mais il y a quand même des limites, Jacques,
14:25 on ne peut pas faire tout n'importe quoi.
14:26 – Eric Nolot, c'est chiant là.
14:28 – Il y a une seule question qui vaille, la dernière séquence qu'on a vue,
14:31 c'est indéfendable, tout le monde est d'accord autour de ce plateau.
14:34 Est-ce que ça justifie les méthodes de complément d'enquête ?
14:36 Selon moi, non.
14:37 Voilà, je réponds non.
14:39 Et pourtant, je suis choqué parce que je viens d'entendre.
14:41 Mais simplement, d'avoir monté un traquenard,
14:44 non seulement contre Depardieu, mais contre Yann Moix,
14:47 c'est une tromperie quand même sur plusieurs années,
14:50 en espérant qu'il tomberait dans le traquenard,
14:52 je trouve que ça ne relève pas du journalisme,
14:55 ça ne relève pas de la déontologie,
14:56 c'est de la tromperie aggravée.
14:58 Voilà, pourtant, ça ne fait pas de nous des avocats de Gérard Depardieu,
15:02 surtout dans cette dernière séquence,
15:03 qui n'a rien à voir avec les précédentes,
15:04 je trouve que c'est d'une nature très différente.
15:06 – Il vous a parlé du complément d'enquête, Gérard, ou pas ?
15:08 – Non, pas encore, parce que, bon, pour être honnête,
15:10 Gérard, il n'a pas de télé à la maison, à part son portable.
15:12 – D'accord.
15:13 – Mais je vous dis, il est très peiné par rapport à ça.
15:18 – Pourquoi ? C'est pas lui pour vous, ça, sur ce dernier extrait ?
15:20 Parce que ce dernier extrait, il pose problème à tout le monde,
15:23 vraiment, les autres aussi, mais celui-là, vraiment,
15:25 moi qui ai une petite fille, tu vois…
15:27 – C'est pareil, le vide, c'est autre chose.
15:29 – Voilà, on est d'accord.
15:30 – On va au-delà, là.
15:31 – Farid, est-ce que tu…
15:32 – Moi, le connaissant, en fait, je ne suis pas assez objectif,
15:36 parce que c'est un ami, et un ami, c'est…
15:41 voilà, on est là pour défendre ses amis,
15:43 c'est comme, pour donner un exemple, demain, votre ami Cyril m'appelle,
15:47 il est 4h du matin, "Farid, viens, j'ai besoin de toi,
15:49 viens avec ta voiture et une pelle",
15:50 ben je suis là, je ne lui pose pas de questions.
15:52 – Bien sûr, après, je vais traîner, je vais dire "Cyril, qu'est-ce qui se passe ?
15:56 Calme-toi".
15:57 Mais voilà, en gros…
15:58 – Je ne vais pas te perdre, moi.
15:59 – C'est un homme, c'était pour l'exemple.
16:01 – Non mais oui, j'ai vu, oui.
16:02 – Sur la méthode, c'est hyper intéressant,
16:03 parce que moi, il y a quelques années,
16:05 à l'époque où Benoît Duquesne était encore en vie,
16:07 j'avais fait un reportage pour Complément d'Enquête sur l'affaire Outreau,
16:10 et j'avais piégé le procureur de la République dans son bureau,
16:13 en caméra cachée, et j'avais enregistré des propos qui étaient terribles,
16:17 qui allaient contre son juge d'instruction,
16:23 et dans le sens donc des victimes, des fausses accusées.
16:26 Benoît Duquesne, dans la salle de montage, lorsqu'il a vu ça,
16:30 et qu'il m'a dit "C'est pas possible, tu ne peux pas tromper le procureur de la République",
16:35 il avait encore cette idée, et il m'a dit "On fout à la poubelle".
16:38 Je peux te dire que jusqu'à la fin de la soirée, avec le rédacteur en chef,
16:42 il y a eu un fight très important sur la morale.
16:45 Donc l'utilisation et la façon dont tu acquiers des images et un matériel,
16:51 elle est quand même en question. Et là, il n'y a plus de limite.
16:53 – Alors je vais vous dire, on vous a montré l'essentiel de Complément d'Enquête,
16:55 ce ne sera pas la peine de le regarder bien entendu.
16:57 – Bien. – Merci Varine, merci Eric.
16:59 [Musique]