Le refus américain du cessez-le-feu au Proche-Orient, l'obstruction de l'Opep à la COP28, la future loi sur la fin de vie et le populisme dans le monde... Les informés de franceinfo du samedi 9 décembre 2023

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Autour de Laetitia Krupa, les informés débattent de l'actualité du samedi 9 décembre 2023.

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00:00 [Musique]
00:09 20h21, France Info, les informés, Laetitia Culpa.
00:15 Bonsoir à tous, bienvenue dans cette heure de décryptage et d'information et de débat,
00:21 surtout au menu des informés ce soir,
00:23 le veto américain à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU
00:27 appelant à un cessez-le-feu humanitaire et immédiat à Gaza.
00:31 Le non américain entraîne une nouvelle poussée de fièvre et de menaces dans la région.
00:37 Deuxième sujet, l'appel de l'OPEP à rejeter tout accord sur les énergies fossiles.
00:44 Signe-t-il l'échec, déjà, de la COP 28 qui doit se terminer mardi à Dubaï ?
00:51 Nous parlerons aussi de la future loi sur la fin de vie annoncée pour le mois de février en France.
00:59 Enfin, nous parlerons aussi de l'arrivée officielle au pouvoir demain en Argentine
01:04 du nouveau président Javier Millei, l'occasion de se poser la question collectivement
01:10 de la survie du populisme dans le monde.
01:13 Je dis collectivement puisque avec moi en studio, nous sommes samedi
01:16 et j'ai le plaisir d'accueillir les correspondants de la presse étrangère.
01:20 Anna Kowalska, vous êtes correspondante pour la télévision polonaise.
01:24 Anna Navarro-Pedro, une habituée correspondante pour la presse portugaise.
01:29 Juan José Dorado, correspondant pour les médias espagnols.
01:32 Bonsoir à tous les trois. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:40 Les pressions du secrétaire général de l'ODU n'y ont rien changé.
01:49 Les États-Unis ont refusé hier l'adoption au Conseil de sécurité
01:54 d'un texte exigeant un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient.
01:58 Le projet de résolution mis au vote dans la soirée a appelé aussi à la protection
02:03 des civils ou à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.
02:09 Washington, grand allié d'Israël, a donc mis sans véto une décision qui a été
02:14 immédiatement critiquée, notamment par l'ambassade de France à l'ONU, Nicolas Deruvière.
02:21 Écoutez ce qu'il a dit hier soir en séance.
02:25 Malheureusement, une fois de plus, ce Conseil a échoué par désunion et par refus
02:34 de s'engager véritablement dans une négociation.
02:38 Ce faisant, alors que la crise à Gaza s'aggrave et qu'elle menace de s'étendre,
02:44 il ne se montre pas à la hauteur de la mission fondamentale que lui confie la charte.
02:51 La crise s'aggrave, c'est le constat quasiment unanime de toutes les ONG sur le terrain.
02:56 Je vais vous proposer d'écouter ce soir le cri d'alarme, on peut appeler ça comme cela,
03:01 de la présidente de Médecins sans frontières, Isabelle Defourny.
03:04 Elle était au micro de Mathilde Romagnon sur France Info.
03:07 Parmi les blessés, énormément d'enfants, ils représentent environ 25% des blessés.
03:12 Les équipes nous disent que toutes ces personnes souffrent de traumatismes multiples,
03:17 ils sont écrasés, brûlés, démembrés, des enfants arrivent déchiquetés en lambeaux.
03:21 C'est horrible et je voulais insister sur le fait que c'est unique d'avoir autant d'enfants
03:27 blessés de guerre dans un conflit.
03:29 La faim est de plus en plus présente parmi la population.
03:33 Il y a aussi l'impossibilité, et vraiment c'est l'impossibilité, de mettre en place
03:37 des distributions en raison des bombardements.
03:40 Pour commencer cette émission, je vous pose la question de façon collégiale.
03:44 Qui est inspiré répond.
03:47 Que signifie ce veto américain ?
03:52 Anna Barbero.
03:54 Il peut y avoir pas mal de lectures dans les médias pour les Palestiniens qui sont sous les bombes,
04:01 qui voient l'espace où ils peuvent se réfugier, plus rétrécir de jour en jour.
04:04 Et dans cet espace-là, on vient de le voir, ils n'ont pas de nourriture,
04:07 ils n'ont pas d'abri, ils ne peuvent pas s'abriter, ils dorment par terre.
04:10 Ils n'ont pas de soins, ils n'ont pas d'eau.
04:14 Les enfants qui sont orphelins, les adultes ne peuvent pas trop s'en occuper non plus.
04:20 Il y a une douleur, une souffrance permanente.
04:23 Alors, je repose ma question, pourquoi les Etats-Unis ont dit non au cessez-le-feu ?
04:27 Parce que les considérations géopolitiques l'ont emporté, surtout le reste.
04:31 Mais en plus de cette situation, d'un drame absolu qui est en train de se nouer sous les yeux du monde entier.
04:38 Et la question que vous posez est celle que nous entendons tous les jours.
04:41 Tous les jours, des gens nous demandent, mais pourquoi ils ont dit non ?
04:44 Mais comment on peut accepter cela ?
04:46 Mais tous les jours, même des gens qui reconnaissent le droit israélite se défendent,
04:53 mais disent "mais là on est encore dans la défense, on est passé à autre chose quand même".
04:57 Et alors, deuxième question un peu sous-jacente, Anna Kowalska.
05:00 Est-ce que finalement cela discrédite le Conseil de sécurité de l'ONU ?
05:04 Oui, ce que je voulais dire, je pense que ça mende surtout la limite de la diplomatie mondiale
05:09 et la crédibilité des Nations-Unis, qui, on le rappelle, est une organisation
05:14 qui est censée maintenir la paix au monde.
05:18 Et c'est pour ça qu'elle a été créée.
05:20 Je pense qu'ici, cette résolution est d'autant plus importante,
05:23 la manque de cette résolution, que pour la première fois depuis 50 ans,
05:27 le secrétaire général des Nations-Unis a intervenu personnellement,
05:30 en utilisant l'article 99, pour vraiment porter attention à ce conflit.
05:36 Malgré tout, ça n'a pas marché.
05:38 En vrai, on pourrait regarder les deux derniers mois, ça n'a pas marché 5 fois sur 6.
05:43 Il y avait 6 propositions de résolution.
05:45 Une seule fois, elle a marché.
05:47 Et en vrai, qu'est-ce qu'elle a changé ?
05:49 C'était un "non-binding resolution",
05:51 donc résolution qui en vrai, sur place, ne change rien.
05:54 – Vous êtes d'accord ?
05:55 – Tout à fait d'accord, parce que déjà, c'est la deuxième fois qu'il y a un veto des États-Unis
05:59 pour avoir une résolution contre, qui mettrait en cause Israël.
06:03 C'est la troisième fois, ou la quatrième fois, que cet article 99 est utilisé.
06:08 – Pourquoi ?
06:09 – La dernière fois, c'était il y a 34 ans.
06:11 – Oui, très rare.
06:12 – Et ça porte un coup à la crédibilité, déjà des États-Unis et d'Israël,
06:16 ça porte un coup à la crédibilité des États-Unis,
06:19 ça porte un coup à la crédibilité de l'ONU.
06:21 Parce que, est-ce que vous vous rappelez ce qui s'est passé avec la Société des Nations ?
06:25 Elle a été… elle a fondu littéralement.
06:29 Et il a fallu réinventer une deuxième Société des Nations,
06:32 l'ONU après la Deuxième Guerre mondiale.
06:34 Ce que je veux dire par là, c'est que l'ONU,
06:37 à force de permettre qu'il y ait des résolutions qui ne sont pas respectées,
06:41 Israël, il y a un peu plus d'une trentaine de résolutions qui n'ont pas été respectées,
06:45 est en train effectivement de se saboter elle-même.
06:49 Et le vote hier des États-Unis, avec l'abstention de l'Angleterre,
06:53 est quand même symptomatique de la déchéance des Nations-Unies
06:57 pour pouvoir trouver des solutions aux problèmes du monde.
07:00 – Adnan Abaropédro, très vite.
07:02 – António Guterres avait dit récemment, dans une interview à CNN avec Christiane Anpour,
07:07 il lui avait dit, vous savez, le Secrétaire général des Nations-Unies n'a aucun pouvoir,
07:11 le seul pouvoir qu'il a, c'est les mots.
07:14 – C'est pour ça qu'il parle beaucoup ?
07:16 – Je ne sais pas s'il parle beaucoup, mais il essaie d'utiliser des mots
07:18 qui peuvent toucher, qui peuvent attirer l'attention sur des sujets très importants,
07:22 mais ils ne peuvent pas aller au-delà.
07:24 – On va voir aussi l'escalade que ça a déclenché de réactions diplomatiques,
07:30 ce veto américain.
07:32 On va en discuter, et bien sûr les analyser une par une.
07:35 Ce sera tout de suite après le Fin Info.
07:37 Il est 20h10 avec Emmanuel Langlois.
07:39 [Musique]
07:41 – On est à trois jours de la fin de la COP 28 à Dubaï, la grande conférence sur le climat.
07:45 Les avis divergent, ce soir la Chine affirme que les négociations
07:49 sur la sortie du pétrole, du gaz et du charbon avancent,
07:52 alors que les pays producteurs de l'OPEP, eux, tentent de freiner la dynamique
07:56 contre les énergies fossiles.
07:58 "Nous faisons des progrès mais pas assez vite", regrette et résume le président de la COP 28.
08:04 Près d'une centaine de personnes se sont rassemblées aujourd'hui à Arcachon, en Gironde,
08:09 pour réclamer l'arrêt d'un projet de huit nouveaux forages pétroliers dans la région.
08:14 Les opposants rappellent que l'exploitation d'or noir
08:17 doit s'arrêter progressivement en France d'ici à 2040.
08:21 À l'étranger, Israël a poursuivi ce samedi ses bombardements sur Gaza,
08:24 dans sa guerre contre le Hamas, après le veto des États-Unis à une résolution de l'ONU
08:29 appelant à un cessez-le-feu sur le territoire palestinien
08:32 où la situation humanitaire est apocalyptique selon plusieurs ONG.
08:36 La guerre que mène Israël dans la bande de Gaza pour éliminer le Hamas va se poursuivre,
08:41 affirme ce soir, lors d'un entretien télévisé, Benjamin Netanyahou,
08:45 le premier ministre israélien qui salue au passage cette position des États-Unis
08:49 au conseil de sécurité de l'ONU.
08:52 Et puis les promesses de dons pour le Téléthon sur France 2,
08:55 en partenariat avec Radio France, s'élèvent désormais à plus de 48 millions d'euros.
08:59 L'objectif est de dépasser les dons de l'année dernière,
09:02 qui était de près de 91 millions d'euros, un seul numéro de téléphone à composer, le 3637.
09:08 Sans surprise, les réactions aux veto américains se sont arrivées très vite.
09:22 Le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas,
09:25 a déclaré aujourd'hui qu'il tenait pour responsable les États-Unis,
09:29 responsable de l'effusion de sang à Gaza.
09:32 L'Iran, lui, a mis en garde contre la "possibilité" d'une "explosion incontrôlable" au Moyen-Orient.
09:42 Et le président turc est entré dans ce défilé diplomatique.
09:46 On écoute Recep Tayyip Erdogan.
09:49 Nous n'avons aucun espoir ni aucune attente de la part du Conseil de sécurité des Nations Unies.
09:57 Le Conseil de sécurité, dont le mandat est de maintenir la paix et la stabilité mondiale,
10:02 s'est transformé en Conseil pour la protection d'Israël depuis le 7 octobre.
10:08 Anna Kowalska, c'était attendu ce genre de réaction.
10:13 Comment sortir de cette impasse, finalement, qui est très binaire ?
10:17 Je pense qu'on pouvait s'y attendre, mais c'est vrai que c'est pour la première fois,
10:21 peut-être parce qu'on voit chaque jour de plus en plus de souffrance et d'inaction.
10:26 On sait qu'il concerne Gaza. C'est la première fois où il y avait autant de réactions aussi fortes des chefs d'État,
10:32 des chefs d'État concernés, mais pas que, des représentants des Nations Unies
10:36 et des représentants des organisations caritatives qui sont d'accord avec l'autorité palestinienne.
10:44 Ils disent qu'aujourd'hui, par exemple, Amnesty International, que les États-Unis,
10:48 encore une fois, c'est quasiment presque le même mot, sont complices dans les crimes de guerre,
10:53 car ils donnent toujours les armes en Israël et car ils votent contre cette résolution.
10:57 En Pologne, l'opinion publique est partagée ?
11:01 La Pologne, c'est un des rares pays en Europe qui a reconnu Palestine comme un État crédible.
11:07 En vrai, en Pologne, maintenant, tout est focalisé sur le changement de gouvernement, sur les élections.
11:12 Donc on en parle peut-être un peu moins qu'on devrait et qu'on ferait normalement.
11:19 Mais en vrai, le ministère des Affaires étrangères et le gouvernant,
11:23 ils étaient toujours clairs que le cessez-le-feu doit être immédiat.
11:26 Ils appellent le cessez-le-feu depuis deux mois maintenant.
11:29 Annam Navarro-Pedro, est-ce que ce veto américain ne prouve-t-il pas, au final,
11:36 surtout, que les États-Unis restent les gendarmes du monde ?
11:41 N'importe quel membre du conseil de sécurité a un droit de vote.
11:45 Mais effectivement, ils le restent, mais ils le sont de moins en moins, je crois.
11:49 Nous sommes dans une phase de changement.
11:51 Vous êtes d'accord, Juan José Dorado ?
11:53 Ils le restent parce qu'ils sont la puissance militaire, parce qu'ils sont la puissance de toute façon.
11:57 Et de moins en moins.
11:59 Mais de moins en moins, pour l'instant, certainement.
12:03 Et la preuve, c'est que dans les jours qui ont précédé ce vote,
12:07 Joe Biden avait incité Netanyahou, justement, à revoir sa position par rapport à la Palestine
12:14 et essayer, effectivement, d'avoir un cessez-le-feu.
12:17 Mais en fait, la réalité, c'est que par la suite, même Joe Biden n'a pas été capable de convaincre Benjamin Netanyahou.
12:25 Mais depuis une quinzaine de jours, on voit dans les positionnements des différents pays
12:31 que c'est de plus en plus critique envers Israël.
12:35 Ça, c'est une réalité.
12:37 Juste rappeler que le président espagnol était, il y a une dizaine de jours, en Israël.
12:42 Il a demandé à Benjamin Netanyahou de respecter les droits internationals, les droits humanitaires internationaux.
12:48 Quelques heures après, à l'accès de Rafa en Égypte, le président espagnol a parlé des massacres perpétrés par Israël.
12:57 Et dans les heures qui ont suivi, Israël a rappelé son ambassadeur du côté de Madrid.
13:01 Mais cette position, qui est aussi, d'ailleurs, pour la Belgique, puisque le Premier ministre belge accompagnait le président espagnol,
13:08 on voit donc, comme je vous disais, que depuis quelques jours, depuis une dizaine de jours,
13:11 le positionnement géopolitique des pays par rapport à ce conflit est en train d'échanger.
13:15 Et effectivement, les États-Unis restent peut-être les gendarmes du monde,
13:18 mais ils sont de moins en moins crédibles dans leur positionnement.
13:21 Nous avons vu d'ailleurs le président Poutine qui se déplace dans les pays du Golfe,
13:26 alors que les Américains ont une présence militaire très importante, juste à côté, en Méditerranée.
13:31 Et ils ne peuvent rien faire, et sur la mer Rouge aussi.
13:34 Et ils ne peuvent rien faire, les États-Unis, contre cette tenue du président Poutine,
13:38 qui est sur le mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale.
13:41 Et qui est reçu comme un roi, un véritable roi en plus.
13:45 Tout de même, les Occidentaux restent convaincus que des négociations sont possibles
13:52 et qu'une sortie politique de ce conflit en Israël est possible.
13:57 Est-ce qu'Anna Kowalska, on peut imaginer que l'ONU puisse avoir un poids favorable pour cette solution politique ?
14:05 Moi, je pense que, même si je suis absolument d'accord que la position et le poids des États-Unis diminuent,
14:16 c'est peut-être seulement Joe Biden, éventuellement les Qatar, vu que c'est un joueur local, peuvent influencer Israël.
14:24 Ça, c'est vu dans la négociation en ce qui concerne les otages.
14:28 Le premier, c'est le feu, le sel, pour l'instant, c'est le feu.
14:31 Ça se voit aussi dans les morts, parce que Joe Biden, effectivement, il a eu des morts dures envers Israël.
14:35 Mais Anthony Blinken aussi, il a dit, c'est en cité, qu'un fossé persiste entre l'intention de protection des civils et les otages sur le terrain.
14:42 C'est la première fois qu'il utilise les morts aussi dures.
14:44 Et première fois qu'il a aussi temporalisé ce conflit en disant qu'il espère que dans quelques semaines, ça serait fini.
14:50 Maintenant, la question, est-ce que ça sera fini ? Les Israéliens, on a entendu tout à l'heure Benjamin Netanyahou, il veut que ça continue.
14:57 Le ministre de la Défense israélien dit que ça continuera encore quelques semaines, deux mois probablement des combats durs,
15:03 encore deux mois de nettoyage sur le sol, comme il l'a dit.
15:08 Est-ce que quelqu'un peut le changer ? Est-ce que quelqu'un peut vraiment influencer Israël ? Je ne sais pas.
15:13 Et l'Europe dans tout ça ? J'ai envie de vous poser cette question, parce que vous êtes représentant de l'Union européenne.
15:18 Est l'Europe dans tout ça complètement impuissante ?
15:20 Je crois qu'elle est complètement impuissante. Elle va continuer à faire ce qu'elle a toujours fait, c'est-à-dire mettre de l'argent pour reconstruire ce qui a été détruit.
15:27 Mais le problème aujourd'hui, c'est que l'ONU n'est pas un interlocuteur valable. Israël ne reconnaît que comme interlocuteur valable est encore les États-Unis.
15:36 Effectivement, est-ce que le Qatar va être capable de participer et d'essayer une négociation ?
15:43 Depuis la dernière intifada, on parle des négociations, mais les négociations n'aboutissent de toute façon absolument à rien.
15:52 En tout état de cause, la solution ne passe pas pour raser complètement la bande de Gaza et puis s'attaquer à la Cisjordanie,
15:59 puisqu'on oublie souvent qu'après Gaza, il y a la Cisjordanie à côté, où les Israéliens sont très présents.
16:06 Donc j'espère tout simplement que Benjamin Netanyahou va faire preuve de sagesse, va utiliser ce mœu et se rendre compte qu'il est allé au-delà de ce qu'il pouvait faire à un moment donné
16:18 pour reconstruire l'État d'Israël et "venger" les victimes.
16:23 Mais très rapidement, est-ce que dans vos pays respectifs, on parle de cette solution à deux États ?
16:28 On en parle tout en disant que comment des gens qui ont souffert ce qu'ils ont souffert aux mains des uns et des autres pourront-ils vivre côte à côte ?
16:35 En Pologne, c'est pareil ?
16:37 Pareil, la Pologne lutte surtout diplomatiquement pour la solution à deux États, mais je pense qu'on y croit de moins en moins.
16:44 Je vous propose maintenant de changer de sujet. On va partir à Dubaï, on va partir, bien sûr, dans nos têtes, on va rester là,
16:52 mais on va analyser un petit peu cette COP 28 qui s'enlise. Ce sera après. Le Fil info, il est 20h20 sur France Info avec Emmanuel Langlois.
17:03 Plus d'un millier de manifestants ont défilé cet après-midi dans les rues de Paris pour exprimer leur solidarité avec le peuple de Gaza
17:09 et demander l'arrêt des bombardements par l'armée israélienne partie de la place de la République.
17:14 Le cortège s'est ensuite dirigé vers la place de la Nation.
17:18 Narjes Mohammadi à nouveau en grève de la faim. Ce dimanche sera une journée hautement symbolique pour elle, la militante iranienne emprisonnée dans son pays.
17:26 C'est en effet demain que son prix Nobel de la paix sera remis en son absence à ses enfants à Oslo en Norvège.
17:33 De forts coups de vent sur la capitale en raison des intempéries.
17:36 La mairie de Paris annonce la fermeture jusqu'à demain matin des parcs, des jardins, des squares et des cimetières pour raison de sécurité.
17:43 La ville de Paris qui appelle à la prudence et à la vigilance en cas de déplacement.
17:47 Et puis un mot de rugby. La Champions Cup.
17:50 Toulouse qui signe une victoire bonifiée face à Cardiff. 52 à 7 sur Sapellus du stade Ernest Vallaud.
17:56 Avec 7 essais inscrits. Toulon s'incline d'un cheveu. 19 à 18 face aux Andes d'Exeter.
18:02 Et puis Master contre l'Aviron Bayonet. Le match vient de se terminer il y a quelques instants.
18:06 Égalité parfaite 17 à 17 en attendant Bristol contre les Lyonnais du Loup. Ce sera tout à l'heure à 21h.
18:13 Et puis du football. Les Monaco qui remontent provisoirement sur la deuxième marche du classement de Ligue 1.
18:18 En allant gagner à Rennes 2 à 1 lors de la 15e journée en attendant Paris Saint-Germain contre Nantes.
18:24 Là aussi ce sera à 21h. Tout à l'heure.
18:26 Sans faire de raccourcis grossiers, l'opposition occidentale se retrouve aussi à la COP 28 depuis 10 jours à Dubaï.
18:46 Et elle est secouée cette COP 28 par la déflagration du courrier et puis aussi des prises de position officielles.
18:54 À la tribune de la COP 28 du secrétaire général de l'OPEP qui demande purement et simplement aux membres de son cartel
19:01 de rejeter tout accord éventuel sur les énergies fossiles alors que la COP 28 doit se terminer mardi.
19:09 On va écouter la réaction de la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Renacher.
19:16 J'ai été stupéfaite par cette lettre de l'OPEP.
19:19 Stupéfaite parce que la science nous dit que 75% des émissions de gaz à effet de serre sont liées aux énergies fossiles.
19:27 Et elle nous dit aussi que pour tenir la trajectoire des 1,5°C, il faut sortir des énergies fossiles.
19:34 Et on sait que les principales victimes aujourd'hui du changement, du dérèglement climatique, ce sont les pays les plus vulnérables.
19:45 Alors chers informés, COP après COP, on ne cesse de se poser la question de l'utilité de ces grandes messes pour sauver le monde de ce péril climatique qui est là,
19:56 qui n'est plus pour demain, qui est là.
19:58 Alors je vais malheureusement utiliser un marronnier avec cette question et vous poser cette question aussi de façon collégiale.
20:05 À quoi va servir cette COP 28 ?
20:07 Je vous dirais qu'on avait cru comprendre que lors de la COP 21 à Paris, on avait reçu, ressolu tous les problèmes.
20:15 Eh bien non, à la COP 28, on a toujours les mêmes discussions et les mêmes problèmes qu'on avait à Paris lors de cette COP 21.
20:24 Ce qui est certain, c'est qu'il y a quand même une faute politique de l'OPEP parce que cette lettre, elle aurait dû jamais être envoyée.
20:32 La seule chose, c'est de faire comme on a toujours fait, tous ces pays-là, c'est-à-dire dire "oui, oui, d'accord" et après chacun fait ce qu'il veut.
20:40 Parce que ça, c'est la réalité. Depuis cette COP 21, on avait cru qu'il y avait des solutions à apporter.
20:45 La réalité aujourd'hui, c'est la colère, l'estupéfaction. C'était la ministre française, c'est la répugnance.
20:51 Il y a 197 pays. Pourquoi ces 197 pays acceptent-ils de se réunir autour d'une table en connaissant parfaitement l'ordre du jour ?
21:01 Et comme vous le dites, Juan José Dorado, en menant finalement leur route sans s'occuper ni des thématiques urgentes ni des autres.
21:12 Je ne dirais pas que c'est difficile à comprendre, mais ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'autres structures capables, effectivement,
21:21 de réunir tous ces pays autour de ce sujet qui nous intéresse tout. Donc c'est vrai qu'il n'y a pas de grandes résolutions ou de grandes avancées,
21:30 mais petit à petit, COP après COP, il y a quand même quelques avancées. Donc j'ai fait référence à la COP 21, mais même s'il n'y a pas eu de grandes avancées,
21:40 la réalité, c'est que le 1,5 degré qu'il ne fallait pas dépasser, il est toujours là. Les gens sont toujours à la recherche de ce 1,5 degré qu'il ne faut pas dépasser.
21:52 Donc c'est la seule structure aujourd'hui, c'est la seule organisation aujourd'hui qui permet effectivement à 197 pays d'essayer d'essayer de trouver des solutions.
22:02 - Il y a un hiatus entre ces pays qui s'embourbent finalement dans les négociations et les opinions publiques, notamment françaises.
22:09 On les a vues défiler, ces jeunes générations, tous les vendredis pour le climat. Est-ce que chez vous en Espagne, au Portugal, c'est pareil ?
22:16 Est-ce que l'opinion publique est favorable ? - L'opinion publique est favorable, évidemment. Elle s'aperçoit bien des changements climatiques.
22:22 Mais vous savez, récemment, à Oxford, l'Université d'Oxford, ils ont des grandes rencontres rhétoriques.
22:29 Et il y avait un invité, qui est d'ailleurs un comique en Angleterre, qui est un homme conservateur, et qui a dit là, je viens d'être père tout récemment, je suis devenu père.
22:38 Et je peux vous assurer une chose, que contre tous les discours du monde, s'il y a une chance, si on me donne le choix entre mon enfant, que l'avenir de mon enfant soit un peu triste,
22:49 sans possibilité de prospérer, parce qu'on lui coupe les possibilités énergétiques ou autres, et de polluer le monde entier, mais de lui garantir un très bon avenir,
23:00 et bien, moi, je choisis la deuxième option. Et il n'y a pas un seul père au monde qui ne choisira pas la deuxième option.
23:07 Et on est dans cette contradiction en tout ce qui concerne le combat aux changements climatiques.
23:13 - Concernant les opinions publiques, est-ce qu'on est plus dans le climato-scepticisme, ou est-ce que les opinions publiques européennes sont favorables,
23:22 et demandent des mesures urgentes contre le réchauffement climatique ?
23:26 - Je pense que c'est Eurostat qui a fait des statistiques dans tous les pays européens.
23:29 Et en fait, ce qui est très intéressant, c'est que la plupart, et dans n'importe quel pays, la plupart des gens sont d'accord qu'il y a un changement climatique, qu'il faut la lutter.
23:36 Mais la plupart aussi n'est pas prêts à faire des sacrifices, ou des sacrifices notamment financiers.
23:42 Et effectivement, on voit de plus en plus de mouvements, les gens qui veulent le faire, mais ils sont toujours minoritaires.
23:47 Il ne faut pas regarder loin, les Gilets jaunes, le mouvement des Gilets jaunes, ça a commencé comment ?
23:52 Par le taxe sur les énergies fossiles, en vrai, c'est ça. Donc il y a de grands enjeux politiques dans chaque pays.
23:58 En Europe, on essaye... - En Pologne aussi, donc.
24:00 - En Pologne, absolument pareil. Mais en Pologne, on est encore un peu plus loin en ce qui concerne comment on produit l'électricité.
24:08 On la produit à partir de charbon qui pollue énormément.
24:14 Et là aussi, c'est la même discussion parce qu'il y a quand même énormément de familles, toutes les sociétés vraiment, qui vivent de charbon depuis des décennies, depuis des générations.
24:23 Chaque gouvernement essaye de résoudre ce problème qui ne va pas être résolu, je pense, dans les décennies encore à venir.
24:32 - Ma question, c'est, y aura-t-il un texte d'accord, finalement, mardi ? Est-ce que vous avez une petite idée, Juanfrançois Dorado ?
24:40 - J'espère qu'il y aura un texte mardi prochain. D'ailleurs, à partir de ce week-end, les différents ministres, les différents partis sont présents, justement, pour essayer de trouver cet accord.
24:52 Mais en tout état des choses, ce qu'il faut attendre de cette COP 28, c'est qu'elle avance un peu plus qu'elle ne l'a fait lors de la COP 27.
25:01 - Restez avec nous. Les informés reviennent tout de suite, tout de suite, dans quelques minutes.
25:17 - Bonsoir à tous. À la une de l'actualité, l'interpellation de 80 individus soupçonnés d'avoir commis des actes pédocriminels.
25:25 Interpellation en métropole et en Outre-mer. Une dizaine de ces hommes sont également soupçonnés d'avoir commis des viols sur mineurs ou des agressions sexuelles.
25:34 Les précisions d'Alexandre Porte, Mathilde Gracia et Justine Veil.
25:39 Un immense coup de filet. 80 hommes interpellés, des centaines de milliers d'images saisies.
25:45 C'est la plus grande opération jamais menée en France contre la pédocriminalité.
25:50 Parmi les arrestations, des profils jugés inquiétants par les enquêteurs. Certains, proches d'un passage à l'acte.
25:56 - Souvent, on observe cette montée en puissance. Ils visionnent des images de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes, avec des enfants abusés de plus en plus jeunes.
26:04 Et c'est cela qui va les griser et, à un certain moment de leur parcours pédocriminel, va les pousser à faire des tentatives ou du passage à l'acte réel sur des enfants.
26:14 Autre motif d'inquiétude, plusieurs personnes interpellées travaillaient au contact d'enfants.
26:19 Par exemple, un professeur des écoles, soupçonné d'avoir agressé sexuellement une de ses élèves. Des photos d'enfants dont il était en charge ont été trouvées chez lui.
26:28 Autre profil, un surveillant dans un foyer d'enfants handicapés, déjà condamné pour un viol. Un changement d'identité lui a permis de travailler à nouveau avec des mineurs.
26:38 Pour cette association, la priorité est de retrouver les enfants exhibés sur ces vidéos.
26:43 - Il faut savoir que derrière ces images, c'est pas artificiel. Ce sont des enfants, c'est-à-dire des milliers d'enfants victimes de viols, d'actes de torture et de barbarie.
26:54 51 personnes ont été présentées à la justice. 13, jugées dangereuses, ont été écrouées. Les autres sont placées sous contrôle judiciaire.
27:04 - Dernière ligne droite pour la COP28. Le président de l'événement, Sultan Al-Jaber, évoque des progrès dans les négociations en cours à Dubaï, tout en estimant qu'elles ne vont pas assez vite.
27:17 Parallèlement, on apprend que l'Azerbaïdjan devrait accueillir la COP29 l'année prochaine. Donc, une annonce faite par son ministre de l'écologie, Mokhtar Babaiev.
27:27 La Polynésie, frappée par de violentes intempéries. Depuis mercredi, des pluies diluviennes s'abattent sur plusieurs îles de l'archipel.
27:36 Des cours d'eau sont sortis de leurs lits à Bora Bora, Mopiti et Tahiti. Plus de 250 habitations ont été endommagées.
27:46 - Et comme chaque année, la crèche de Noël a été illuminée sur la place Saint-Pierre de Rome. Une tradition qui attire toujours beaucoup de monde à 15 jours de Noël.
27:57 Ce soir, le sapin est enfin paré de ses mille lumières. Un sapin haut de 26 mètres et qui vient de la région des Abruz.
28:13 Voilà pour ces belles images. Et tout de suite, les informer.
28:18 (Générique)
28:25 - Bienvenue à tous. Il est 7 heures sur France Info.
28:28 Chaque jour et à chaque instant, France Info vous accompagne et vous délivre en continu l'info juste.
28:35 Dans nos rédactions et sur le terrain, nos journalistes se mobilisent pour décrypter, analyser et vérifier l'actualité.
28:42 À la radio, sur le canal 27 de votre télévision, sur franceinfo.fr et sur les réseaux sociaux, nous sommes présents, toujours avec vous et surtout pour vous.
28:54 - Bonsoir à tous. Merci d'être avec nous dans France Info ce soir.
28:57 France Info et tout est plus clair.
29:01 (Générique)
29:19 - Chaque soir, dans le monde de l'oison, nous allons plonger ensemble au cœur de 2 heures d'info.
29:25 Dès 17 heures, du lundi au jeudi, nous analyserons, nous décrypterons au plus juste, au plus près et avec impartialité.
29:33 - Et avec vous, votre média de confiance devient interactif.
29:36 À partir de 18 heures, on vous répond. Posez toutes vos questions sur le compte Facebook de France Info.
29:41 Nos invités, nos experts... - Et nos journalistes vous répondent...
29:45 - En direct.
29:46 - Le monde de l'oison, présenté par Patricia Loison et Myriam Bounafa. Du lundi au jeudi à 17 heures sur France Info, canal 27.
29:54 (Générique)
30:08 - Et dans cette 2e partie des informés, nous allons aborder le sujet de la fin de vie avec la loi attendue.
30:13 En France, nous verrons si le sujet est traité... comment le sujet est traité chez vous, hein ?
30:19 Au Portugal, en Pologne, et puis également en Espagne.
30:23 Et puis nous parlerons aussi du populisme avec l'entrée en fonction, l'investiture, demain, en Argentine, du nouveau président Javier Millei.
30:31 Et je suis toujours en compagnie de nos conférences de la presse étrangère, Anna Kowalska, correspondante pour la télévision polonaise.
30:37 Anna Navarro-Pedro, correspondante de la presse portugaise. Juan José Dorado, correspondant pour les médias espagnols.
30:43 Alors, en France, Emmanuel Macron l'a promis pendant sa campagne présidentielle.
30:48 Puis, il a réuni une convention citoyenne sur le sujet.
30:52 Ensuite, l'exécutif promet que le texte de loi arrivera en février.
30:58 Cette fois, ce sera pour février.
31:00 Mais avant, au mois de janvier, le gouvernement proposera une réforme des soins palliatifs qui s'appuiera sur le rapport piloté par le professeur Chauvin
31:09 et remis aujourd'hui au gouvernement, au ministère de la Santé.
31:13 Ce rapport propose notamment de sortir du tout hôpital et de créer des maisons d'accompagnement.
31:19 Une excellente idée selon le docteur Séguelen Perruccio, vice-présidente de la Société française d'accompagnement et des soins palliatifs.
31:27 Écoutez, elle était au micro de Jules Dequys ce matin sur France Info.
31:31 Le monde des soins palliatifs salue ce rapport qui a plein de bonnes idées,
31:35 idées qui sont portées depuis le monde des soins palliatifs depuis très longtemps.
31:37 Donc, ça va dans le bon sens et on est tout à fait content.
31:40 En revanche, il n'est pas du tout chiffré, rien n'est chiffré, on ne parle pas de budget.
31:44 Aujourd'hui, je crois que c'est à peu près un milliard et demi d'euros qui sont consacrés chaque année aux soins palliatifs
31:49 et la Cour des comptes estime que seulement 50% des patients qui en nécessitent sont pris en charge.
31:55 Donc, il manquerait un milliard et demi d'euros par an.
31:57 Il manquerait un milliard d'euros et demi.
31:59 Alors, juste pour préciser, il y aurait dans cette réforme des soins palliatifs la création de maisons d'accompagnement.
32:06 On pourrait rentrer dans les maisons d'accompagnement dès l'annonce de la maladie.
32:10 Alors, chez vous, comment ça se passe ? En Espagne, au Portugal, en Pologne ? En Espagne ?
32:15 Alors, déjà, il y a une loi sur l'euthanasie, ça existe en Espagne depuis mars 2021.
32:20 Et c'est une loi sur l'euthanasie, on ne parle pas des soins palliatifs.
32:23 Les soins palliatifs existaient beaucoup avant.
32:26 Et donc, en Espagne, cette loi qui, jusqu'à aujourd'hui, a bénéficié, entre guillemets, si vous permettez ces expressions,
32:32 à peu près 370% depuis mars 2021, il y a encore 1000 demandes sont à traiter,
32:40 est une loi qui a été approuvée pour la majorité du Parlement espagnol.
32:44 C'est un gros problème.
32:45 Et le mot utilisé est euthanasie.
32:47 Euthanasie, tout à fait, parce qu'Emmanuel Macron, on le sait, en France, hésite sur les mots.
32:52 Aide active à mourir, suicide assisté, comment présenter les choses ? Vous vous êtes posé la question en Espagne ?
32:58 Tout à fait. On ne s'est pas tellement posé la question, parce que tout le monde, on peut changer les mots,
33:03 mais tout le monde parlait d'euthanasie.
33:04 Et c'est d'ailleurs le nom de cette loi.
33:07 Je vous dis, à peu près 370 personnes ont recours à cette loi.
33:14 Et c'est une loi qui permet, après, mûre réflexion quand même,
33:20 puisque la personne qui demande à être aidée pour mourir doit faire d'abord une première demande,
33:27 une deuxième demande au moins deux semaines après la première.
33:31 Après, son dossier doit être étudié par un médecin qui doit donner son feu vert,
33:36 qui va à nouveau être contrôlé par une commission.
33:39 Et quand le moment venu arrive, cette personne doit à nouveau dire s'il est d'accord pour continuer.
33:48 Et après, en Espagne, vous avez la possibilité d'être aidée physiquement par du personnel sanitaire
33:55 qui va vous administrer une sustance.
33:58 Ou bien vous pouvez le faire vous tout seul à ce moment là.
34:02 On va vous donner la sustance. C'est vous tout seul qui allez la prendre.
34:06 Vous aurez toujours près de vous à ce moment là du personnel sanitaire,
34:10 mais qui ne va pas intervenir à cette fin de vie.
34:15 Donc vous voyez en Espagne, les choses sont passées comme une lettre à la poste permettait cette expression en 2021
34:22 quand l'Espagne a décidé, effectivement, c'était le cinquième pays que le faisait au monde, de légaliser l'euthanasie.
34:29 Au Portugal, c'est aussi légalisé ?
34:31 C'est légalisé depuis mai cette année.
34:34 Et c'était au Parlement depuis déjà 2021-2021.
34:38 Mais le président de la République, en écoutant sa conscience religieuse,
34:43 a utilisé son droit de veto à chaque fois que cela avait été adopté au Parlement.
34:48 Il a demandé que le tribunal constitutionnel regarde à nouveau la façon dont...
34:53 Enfin, tous les éléments de prudence qu'il pouvait amener à quelqu'un
34:57 a demandé soit un suicide assisté, soit une euthanasie.
35:00 Et les deux existent dans la loi portugaise.
35:03 Mais c'est vraiment très limité.
35:05 Et puis, il y a eu aussi autre chose, peut-être qu'on aura le temps d'en parler,
35:07 qui est extrêmement intéressant, c'est qu'on a regardé les exemples ailleurs.
35:10 On a regardé un peu l'Espagne, mais c'était concomitant, les processus, même si c'est plus rapide en Espagne.
35:15 Mais au Canada et aux Pays-Bas, ça nous a quand même un peu refroidi.
35:20 Raspéré ?
35:21 Non, refroidi.
35:22 Parce que la pratique dans ces pays a dévié sur des choses comme maintenant,
35:27 les États-Unis sont à approuver l'euthanasie pour résoudre des problèmes mentaux, psychiatriques.
35:33 Les Pays-Bas y allaient aussi avant la chute du gouvernement.
35:38 Il y a des propositions au Canada d'euthanasie, par les associations sociales, par le corps médical,
35:46 à des gens qui n'ont pas de problème, qui ont juste des maladies chroniques,
35:49 mais pas de problème de maladie fatale, juste parce que c'est trop cher pour l'État de les assister.
35:56 Donc des problèmes sociétaux ont tendance maintenant à être résolus au Canada et un peu aux Pays-Bas,
36:03 par la suppression, l'euthanasie, la mort de la personne qui a ce problème.
36:07 Et ça devient extrêmement problématique dans ce pays.
36:10 Donc on comprend qu'au Portugal, c'est rigoureusement encadré.
36:16 Est-ce qu'en Pologne ?
36:17 En Pologne, c'est très encadré aussi, mais totalement différemment de ce qu'on vient d'entendre,
36:22 parce que c'est un crime égal au homicide, passible de 5 ans de prison.
36:27 Les peines ne sont pas les mêmes que pour les homicides,
36:31 mais l'euthanasie est strictement interdite et passible de 5 ans de prison.
36:35 Ce qui est intéressant, c'est qu'on regarde les sondages.
36:38 Le dernier sondage date de 2015, je pense, parce que je vous rappelle qu'on avait un droit de conservateur dur
36:43 pendant 8 ans au pouvoir, donc c'était un sujet qui n'existait vraiment pas dans le débat public.
36:48 Mais le dernier sondage montre que les Polonais sont plutôt favorables à l'euthanasie.
36:52 C'est aussi le seul mot vraiment qu'on utilise en Pologne.
36:55 53, je pense, pour cent de Polonais sont pour.
36:59 Par contre, il y a une chose qui est permise, c'est d'arrêt de soins.
37:03 C'est-à-dire que si une personne souffre d'une maladie très grave,
37:07 et il n'y a plus, selon les médecins traitants, vraiment de solution pour les aider,
37:12 là, arrêt de soins, même palliatif, est possible.
37:16 Juste très court, est-ce qu'avec vos yeux et votre culture étrangère,
37:20 vous comprenez l'hésitation d'Emmanuel Macron ?
37:23 Moi, j'ai du mal à comprendre cette hésitation, parce que là, il a beaucoup insisté sur les soins palliatifs.
37:29 Mais il ne s'agit pas de ça, on parle d'euthanasie.
37:32 C'est sur ce sujet-là qu'on attend qu'il prenne rapidement une décision.
37:36 L'ambiguïté, justement, des mots par rapport à un sujet,
37:41 ne pas appeler un chat un chat, va poser problème.
37:43 Vous êtes d'accord, Anna Komarska ?
37:45 Moi, je comprends l'hésitation entre les mots qu'on utilise,
37:50 suicide assisté ou euthanasie, parce que selon les médecins, ce n'est pas tout à fait la même chose.
37:55 Et nous allons partir maintenant en Argentine,
37:59 juste avant l'investiture du nouveau président, Ravir Milhei.
38:03 Ce sera après le Fil info, il est 20h41, sur France Info.
38:06 Fil info avec Emmanuel Langlois.
38:08 Et les suites de l'aryx mortel de lundi dernier dans le Val d'Oise.
38:12 Un adolescent âgé de 17 ans a été incarcéré ce soir.
38:15 Il est mis en examen pour assassinat après la mort de Kendi, 15 ans,
38:20 tué à coups de couteau lors d'une bagarre entre bandes rivales des communes de Daumont et de Zanville.
38:27 Plusieurs centaines de manifestants, 1500 selon les organisateurs,
38:31 400 d'après la préfecture, ont défilé ce samedi dans le Tarn,
38:34 contre l'autoroute A69 et les usines à bitume,
38:38 selon les opposants qui doivent s'installer sur place pour produire les 500 000 tonnes de revêtement
38:44 nécessaires à ce projet d'autoroute contesté.
38:47 Des militants écologistes du groupe Extinction Rebellion ont symboliquement déversé un liquide vert fluo
38:53 dans le Grand Canal de Venise et dans plusieurs fleuves d'Italie.
38:57 Ils protestent contre l'échec, selon eux, de la COP28 sur le climat qui se termine dans trois jours à Dubaï.
39:02 L'ONG précise que ce colorant est inoffensif.
39:06 Et puis dans un entretien aux Parisiens, Eric Ciotti lui suggère de renoncer à organiser sur la Seine
39:11 la cérémonie d'ouverture des JO de Paris l'été prochain.
39:14 La sécurité ne pourrait pas y être assurée, estime le président des Républicains.
39:19 Lundi dernier, la ministre des Sports Amélie Oudea Castera affirmait au contraire
39:23 que la délocalisation de cette cérémonie d'ouverture des JO n'était pas l'hypothèse de travail du gouvernement.
39:29 A l'étranger, le président d'autorité palestinienne Mahmoud Abbas dit tenir les Etats-Unis
39:34 pour responsable de l'effusion de sang à Gaza, selon lui, après leur veto à une résolution de l'ONU
39:40 pour un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël dans l'enclave palestinienne.
39:45 Il avait promis notamment de couper dans les dépenses publiques à la tronçonneuse, l'engin à la main.
40:01 Le plus trompien des Argentins s'apprête à être investi solennellement demain en Argentine.
40:08 Dans l'électorat du nouveau président, ce qui est intéressant à noter,
40:11 c'est que l'on trouve une prédominance des jeunes de moins de 30 ans.
40:14 Alors on peut voter dès 16 ans en Argentine.
40:16 Mais cette popularité dans cette couche particulière de la population est bien installée,
40:21 puisque selon un sondage post-élection, plus de 76% des moins de 25 ans ont une image positive de Milleille
40:30 et sont convaincus que son gouvernement va s'en sortir.
40:33 Écoutez ce florilège récolté par l'AFP.
40:36 J'attends beaucoup de Javier Milleille, c'est pourquoi j'ai voté pour lui.
40:41 J'espère que s'il réalise ne serait-ce que 50% de ce qu'il a dit, nous changerons déjà considérablement notre avenir.
40:48 Je ne le critiquerai pas dès le début.
40:51 Je lui donne du temps parce que la réalité est que la situation n'est pas facile.
40:57 Mais j'espère que dès son entrée en fonction, il commencera à travailler sur ses propositions.
41:02 Je trouve la situation très calme, pleine d'espoir.
41:07 Donc je prends les choses à la légère et j'espère que tout se passera bien au cours des quatre années à venir.
41:12 Nous avons entendu une jeune femme dire que la situation n'est pas facile.
41:15 Avant de vous donner la parole, on va recontextualiser tout de même.
41:18 L'Argentine doit faire face à une inflation de 143%.
41:24 Et elle est minée par une dette publique abyssale.
41:28 Alors question à tous, chers informés, est-ce que finalement, les pays qui sont en crise économique sont tous menacés encore par la vague populiste ?
41:39 Qui a commencé en 2013 en Italie ?
41:42 Qui a commencé ? On est avec Pepe Grillo.
41:44 Écoutez, quand vous êtes aussi désespéré, je crois que vous tombez dans les bras de n'importe quel charlatan, en règle générale.
41:52 Vous pouvez le faire en politique comme vous pouvez le faire dans votre vie privée.
41:55 Et on peut comprendre cette situation en Argentine.
41:59 Est-ce que son programme, là aussi peut-être qu'on peut déplorer un manque de connaissances économiques et de la chose publique ?
42:06 Pourtant c'est un économiste, ultra-libéral mais économiste.
42:09 Oui, oui, mais est-ce que mettre la dollarisation du pays, peut-être qu'il y aura un miracle, espérons-le pour les Argentins ?
42:16 Cette mesure, il l'a remise pour l'instant à Punta, sans donner de...
42:19 Oui, parce que voilà. Donc il y a beaucoup de choses qui ont été dites, qui ont été promises et qui ne peuvent pas être faites.
42:25 Elles ne sont pas réalistes. Ou alors c'est ramener l'Argentine à l'âge de pierre, quoi.
42:30 Donc oui, mais voilà, quand on est désespéré, quand on n'a pas d'autre solution, on tombe dans les bras de n'importe qui.
42:36 Et nos démocraties européennes, et dans le reste du monde, on n'en est pas très loin.
42:41 On est tellement déçus, soit de l'incompétence, soit de la corruption, soit de l'incurie des gouvernements successifs un peu partout dans le monde, qu'on est prêt à prendre une alternative.
42:57 Vous avez raison, Ana Navarro-Pedro, c'est un leitmotiv de sa campagne, de la campagne de Millet, qui a pourfendu finalement le système corrompu.
43:06 C'est aussi la base dans le discours de tous les populistes, qui se retourne contre l'ancien système corrompu, l'ancien système des élites.
43:16 Bien sûr, est-ce qu'en Espagne c'est la même chose, Juan José Dorado ?
43:19 En Espagne, on est loin maintenant de la réalité de l'Argentine.
43:24 Mais vous savez, l'Argentine et le populisme, c'est une histoire qui n'a pas commencé avec Javier Milley.
43:29 Il faut juste se rappeler qui était Juan Perón, celui qui a inventé le peronisme.
43:33 Après, il y a eu quand même Christina Fernández-Kirchner, il y a eu Mauricio Macri.
43:40 Donc le populisme et l'Argentine, ce sont des synonymes, entre guillemets, depuis des décennies.
43:46 Et puis, est-ce qu'on se rappelle de ce que c'était l'Argentine à la fin des années 90, à l'époque du Corralito, quand il y a eu l'effondrement de l'économie argentine ?
43:56 L'Argentine a beaucoup, beaucoup souffert.
43:58 Et vous avez effectivement parlé de la dette abyssale qu'est là auprès de l'FMI.
44:03 Demain, à l'investiture de Milley, seront présents Victor Orban, Lula, Bolsonaro, un émissaire de Xi Jinping, Emmanuel Macron.
44:12 On a dit qu'il n'irait pas. Il n'envoie aucun ministre. On envoie uniquement l'ambassadeur français, Romain Nadal.
44:18 Qui sera envoyé de chez vous, du Portugal, de l'Espagne ?
44:21 Je viens de voir que Lula, et c'est tout récent, parce que je cherchais pour le Portugal, justement, que Lula apparemment n'y va pas.
44:26 Mais pour le Portugal, je n'ai pas trouvé, justement. J'ai trouvé Lula, mais je n'ai pas trouvé.
44:32 Je ne pense pas qu'il y aura une committé très importante.
44:35 Est-ce que finalement, c'est "the place not to be" ? Est-ce qu'il ne faut absolument pas être sur la photo Juan José Dorado ?
44:41 Deux choses. La première, l'Espagne va être sur la photo parce que c'est le roi qui est déjà sur place et qui a d'ailleurs aujourd'hui rencontré Milley et qui sera demain, donc à l'investiture.
44:52 Et puis, deuxième chose, parlons des photos. Ça me rappelle qu'effectivement, la France n'a pas envoyé autre que son ambassadeur.
45:01 Sauf que Macron est dans la photo. Le président français est dans la photo, puisque le président Javier Milley a publié sur les réseaux sociaux une photo qui lui avait été envoyée par Macron avec le maillot du Boca Junior.
45:17 L'équipe de football dont est supporter Javier Milley avec leur lème de campagne "la libertà carajo" qu'on peut traduire en France.
45:29 Ça dépend. Ceux qui disent "vive la liberté merde" ou "vive la liberté putain", excusez-moi du mot, mais "carajo" en argentin.
45:39 Vous êtes sûr que c'est ce qui était écrit ?
45:41 C'est ce qui était écrit tout à fait, qui était d'ailleurs la phrase de campagne de Javier Milley. Donc Macron n'y va pas, mais Milley s'est chargé de publier quand même cette photo qui était apparemment privée.
45:54 Anna Kowalska, cela veut dire que les méthodes populistes, finalement, tout le monde s'en empare parce que ça fonctionne ?
46:00 Oui, on s'est posé cette question en Pologne pendant longtemps. Les sociologues, les politologues ont fait des, j'exagère pas, des milliers d'études.
46:09 Pourquoi loi et justice, le parti en Pologne, reste au pouvoir alors qu'ils ont massacré les médias, la justice, les droits des femmes, l'environnement, les droits des minorités ?
46:19 On peut continuer et continuer. Mais pourquoi ?
46:21 Milley, il va le faire parce qu'il est pour l'interdiction de l'avortement notamment.
46:26 J'ai l'impression que la Pologne, c'est un seul exemple où on a vraiment pu travailler en langue, parce que pendant huit ans.
46:31 Et si j'ai le temps, je vais donner la réponse, parce qu'on pensait pendant longtemps que ce sont des raisons financières.
46:35 Parce qu'en vrai, les Polonais, le plus démunis, vivent un peu mieux. Ils avaient quand même beaucoup de plans sociaux.
46:39 Mais selon tous ces sondages, milliers de sondages, en vrai, ce n'est pas la réponse. La réponse, ce sont des raisons idéologiques.
46:46 On votait avec un doigt en Pologne parce qu'on est anti-immigrants, anti-LGBT, climato-sceptiques et héro-sceptiques.
46:53 Les sociologues pensent que c'est la même réponse valide pour tous les autres pays, pas seulement en Europe, mais au monde.
46:59 C'est-à-dire en Italie, en Hongrie et probablement aussi en Argentine.
47:03 Question financière, c'est une chose, mais question idéologique, c'est ça qui compte pour les électeurs d'extrême droite.
47:09 Et on va continuer ce petit tour d'Europe avec le populisme en sac à dos. Ce sera après le Fil info.
47:15 Il est 20h50 sur France Info. Le Fil info avec Emmanuel Langlois.
47:20 Le projet de loi sur l'immigration, il sera en discussion à partir de lundi, après-demain à l'Assemblée,
47:25 dans une tribune publiée aujourd'hui dans les colonnes du Monde.
47:27 La défenseur des droits critique vertement le texte porté par le ministre de l'Intérieur, Gérald de Darmanin.
47:33 Claire et donc qui déplore un texte attentatoire aux garanties actuellement prévues pour protéger les droits fondamentaux des étrangers.
47:40 Fin de citation.
47:41 Attention au vent sur l'Auvergne, le Puy de Dôme, placé en vigilance orange pour vent violent par météo.
47:47 La France qui s'attend localement dans le département à des rafales autour de 80-90 km/h,
47:53 peut-être même très ponctuellement davantage dans la soirée.
47:57 Le ministère de la Santé du Hamas annonce que les bombardements israéliens dans la bande de Gaza
48:03 ont fait plus de 17 000 morts et plus de 48 000 blessés en deux mois de guerre
48:08 entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans l'enclave palestinienne.
48:12 Et puis au Venezuela, le gouvernement propose une réunion de haut niveau avec le Guyana
48:17 sur fond de tensions liées aux différents territoriaux entre les deux pays
48:21 au sujet de la région riche en pétrole de l'Essequibo.
48:24 La date sera annoncée dans les prochains jours.
48:28 Encore une journée faste pour les nageurs français au championnat d'Europe de natation au Petit Bassin en Roumanie
48:34 avec quatre médailles de plus ce soir dans le camp tricolore
48:37 dont l'argent pour Charlotte Bonnet, sacrée vice-championne d'Europe sur 200 mètres qu'à trenage.
48:43 Enfin, lui n'avait participé à aucune compétition depuis le mois de mai.
48:47 Teddy Riner signe un retour gagnant avec trois combats victorieux à Belgrade
48:51 en Ligue des champions de judo à 7 mois et demi à Dijon de Paris
48:55 où il visera un troisième titre olympique en individuel.
48:59 France Info
49:02 20h, 21h, les informés, Laetitia Crepa
49:08 Nous parlions de l'Argentine avec l'investiture de Javier Milei
49:12 demain le nouveau président aux airs trumpiens qui rappelle aussi un BP Grillo
49:17 vous avez raison Anna Barro-Pedro de l'Italie
49:20 mais depuis l'Europe, cette Europe si sanctuarisée semble-t-il
49:24 est-elle épargnée par la vague populiste, est-elle protégée ?
49:28 Est-ce qu'il faut craindre, parce que c'est une crainte qu'ont beaucoup de politologues, beaucoup d'experts
49:33 est-ce qu'il faut craindre que les prochaines élections européennes en juin
49:37 soient totalement submergées par la vague populiste ?
49:41 Et qu'est-ce que cela changerait ? Anna Kowalska
49:43 Pas submergées je pense, je ne sais pas si on peut encore se fier au sondage
49:46 mais selon les sondages, les deux groupes conservateurs populistes au Parlement européen
49:50 effectivement auront beaucoup plus de sièges, mais ils ne seront toujours pas majoritaires
49:56 et cette vague populiste certes elle avance partout, on l'a vu quasiment je pense
50:01 pour toutes les élections sauf la Pologne en Europe
50:04 La Pologne montre qu'on peut résister, ça a été quand même cité en exemple par toutes les démocraties
50:07 un peu pour se rassurer
50:09 Oui on a vu le contraire aux Pays-Bas notamment en Finlande
50:12 mais ce qui est intéressant je pense c'est que les populistes par exemple en Europe
50:17 l'extrême droite a le pouvoir en Hongrie et en Italie
50:20 sinon ils essayent de toucher un peu mais ils n'arrivent pas vraiment
50:24 je pense que la Pologne prouve ce cas
50:27 c'est qu'il y a quand même toujours une opposition grande de partis traditionnels
50:31 et c'était le cas en Pologne, sinon une énorme coalition de partis
50:37 comme ils se disent, démocratiques, de gauche, centre et gauche, droite
50:40 l'extrême droite serait toujours au pouvoir
50:42 et je pense que c'est ça le scénario qui, avec le système parlementaire en tout cas
50:48 va se reproduire pour l'instant en Europe
50:50 Mais vous êtes relativement confiante pour les élections européennes du mois de juin prochain ?
50:54 Confiante ? Je ne suis pas sûre si c'est un bon mot
50:57 je pense qu'il y aura toujours les trois grands partis au Parlement européen
51:01 mais ensuite certes l'influence des partis conservateurs et extrême droite sera plus grande
51:07 mais aussi encore une fois ça vient du système de vote parlementaire
51:10 qui est un peu plus différent du système présidentiel en France
51:13 donc en posant question à quoi ressembleront les élections en France
51:16 dans trois ans où le vote est un peu différent
51:18 Donald Trump a pu gagner grâce à ça
51:20 Il peut se représenter, il va se représenter et peut gagner à nouveau ?
51:25 Oui
51:26 Un an à l'Europe et dans l'Europe ?
51:28 Oui, à ce moment-ci si les élections étaient à bien lieu la semaine prochaine
51:32 tous les sondages indiquent que c'est lui qui battrait Biden
51:35 Largement
51:36 Effectivement
51:37 Mais en Europe est-elle exempte ?
51:39 Ah bah non, vous voyez en 2017 Emmanuel Macron est élu en France
51:44 et Mark Rutte est élu aux Pays-Bas
51:47 et la presse européenne titrait "Quelques semaines avant, le populisme est imbattable" en Europe
51:52 et après ces deux élections la musique a changé
51:55 et les titres étaient "Le populisme est mort"
51:58 Bien, le populisme n'est pas mort, il n'est pas imbattable non plus
52:02 mais tout le problème c'est que...
52:05 et en fait il se tirera toujours une balle dans le pied
52:08 parce que tous les partis populistes qui arrivent au pouvoir
52:10 ils arrivent dans une dénonciation du système, ils sont anti-système
52:13 et ils dénoncent l'incompétence et la corruption
52:16 et qui n'est pas en plus un mensonge
52:19 ou l'incurie des gouvernements et l'indifférence des gouvernements qu'ils remplacent
52:24 Une fois arrivés au pouvoir, ils oublient leurs promesses
52:27 ils agissent à peu près comme les autres gardons Meloni en Italie par exemple
52:32 et donc ils se tirent une balle dans le pied
52:34 Pepe Grillo est passé un peu à l'histoire
52:36 Bolsonaro au Brésil est passé un peu à l'histoire
52:38 Trump c'est quelque chose de différent
52:40 Au Portugal, un pays qui va commémorer l'année prochaine les 50 années de démocratie
52:45 et bien nous avons un parti d'extrême droite
52:48 créé en 2019
52:50 il est donné à 16% pour les prochaines élections
52:53 et je termine juste sur cette dernière information
52:55 j'ai regardé cet après-midi une carte, une étude énorme qui a été faite en Allemagne
52:58 du vote pour les européennes
53:00 et bien il y a deux Allemagnes
53:02 en fait c'est l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest à l'ancienne
53:04 il y a deux Allemagnes et il y a deux couleurs
53:06 il y a la couleur de la démocratie chrétienne
53:08 qui est à 24,5%
53:10 mais avec la CSU va jusqu'à presque 30%
53:13 et à côté il y a le vote sur l'AFD
53:16 donc le parti populiste d'extrême droite
53:18 qui est à 25% en Allemagne
53:20 donc vous voyez, non le populisme n'est pas mort
53:23 il n'est pas imbattable non plus
53:25 mais il est bien présent en Europe
53:27 et peut-être que la configuration de l'Europe va changer avec ces prochaines élections
53:30 Vous êtes d'accord Juan José Dorado
53:32 est-ce que les élections vont changer la donne en Europe ?
53:34 Ils vont changer la donne alors
53:36 il va y avoir plus d'eurodéputés d'extrême droite
53:41 c'est certain
53:43 les deux grands partis vont avoir plus de mal
53:46 à se mettre d'accord pour avoir le Parlement aussi
53:51 mais ce qui est un avantage aujourd'hui encore
53:54 c'est qu'il n'y a que deux formations d'extrême droite
53:57 du côté du Parlement européen
54:00 tant qu'il y en a deux
54:02 on peut penser que le fait d'être divisé
54:06 va favoriser les autres partis
54:09 là où je serais inquiet
54:11 c'est effectivement si ces deux formations
54:14 s'unissaient en une seule
54:16 parce qu'à ce moment-là l'équilibre du Parlement allait changer
54:19 et n'oublions pas, je pense que les Italiens
54:21 vont envoyer plus d'eurodéputés populistes d'extrême droite
54:24 et en France aussi
54:26 c'est le Rassemblement National
54:28 qui est en tête des intentions de vote
54:30 aujourd'hui, encore une fois, en France
54:32 Et nous aurons le temps, évidemment
54:34 je vous réinviterai, chers informés
54:37 d'en reparler avant le mois de juin
54:39 mais il était intéressant de faire avec vous
54:41 ce tour d'Europe du populisme
54:43 je vous remercie tous les trois
54:45 merci beaucoup d'être venus ce soir
54:47 merci à vous de nous avoir suivis
54:49 n'oubliez pas le 36-37 pour le Téléthon
54:53 excellente soirée sur France Info
54:55 à bientôt
54:57 [Musique]

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