Marche contre l'antisémitisme et suppression de l'AME... Les informés du matin du lundi 13 novembre 2023
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dely
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00:00 *Générique*
00:09 Ravie de vous retrouver pour les informes et l'émission de décryptage de l'actualité de France Info.
00:14 On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 avec évidemment Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:17 Bonjour Salia.
00:18 Et nous informer de ce matin Agathe Lambret, journaliste au service politique de France Info.
00:23 Et lui, 30 du week-end, le vendredi, le samedi et le dimanche, aux côtés de Jean-Rémi Baudot.
00:26 Bonjour Agathe.
00:28 Et Eric Choll à vos côtés qui est directeur de la rédaction de L'Express.
00:31 Bonjour.
00:31 Bienvenue Eric.
00:32 Renaud Delis, on revient évidemment sur ces marches contre l'antisémitisme qui ont eu lieu hier dans toute la France.
00:39 Et oui Salia, donc une marche pour la République et contre l'antisémitisme.
00:43 C'était le seul mot d'ordre de ces marches à Paris et dans de nombreuses villes de province.
00:49 Avec au total 182 000 manifestants dans l'ensemble du pays, dont 105 000 à Paris.
00:54 Donc une affluence considérable pour cette marche qui avait été initiée, rappelons-le, par les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Yael Brown-Pivet.
01:03 Et puis au-delà de l'affluence d'ailleurs, une atmosphère bien particulière, digne, recueillie, calme.
01:08 C'est d'ailleurs la leçon qu'en tirait ce matin sur l'antenne de France Info, Joël Mergui, qui est le président du Consistoire israélite de Paris, Ile-de-France.
01:15 C'est une très belle manifestation qui s'est tenue dans une grande dignité avec la Marseillaise,
01:22 qui a été entamée un nombre important de fois, avec des drapeaux français pendant toute la manifestation.
01:27 Effectivement, il y avait aussi la question derrière du terrorisme en Israël, la question des otages.
01:33 Mais ce qui a prédominé, c'est l'appel contre l'antisémitisme qui a été respecté par tous les manifestants.
01:38 – Une manifestation donc extrêmement calme, digne, recueillie, pas de cris de haine, pas d'incidents, aucune violence.
01:45 Qu'est-ce que peut changer désormais cette mobilisation ?
01:49 Est-ce qu'elle peut influer justement sur le climat en France ?
01:53 Rappelons que depuis le 7 octobre, les actes antisémites ont été multipliés par trois.
01:59 En à peine plus d'un mois, il y a eu trois fois plus d'actes antisémites en France que sur l'ensemble de l'année 2022.
02:06 – Éric Scholl.
02:08 – Clairement, oui, la dignité de cette manifestation est un élément, à mon avis, très important.
02:14 Autant dans les jours précédents, on avait une politisation, une instrumentalisation politique
02:20 et on pouvait se demander ce qui allait se passer, mais d'un côté, la forte affluence quand même,
02:24 le nombre de gens qui étaient là hier, à la fois dans les rues de Paris et ailleurs en province.
02:29 Deuxièmement, le fait, comme l'a rappelé Renaud, le fait qu'il n'y ait pas eu de débordement,
02:34 que ça soit passé dans le calme et avec un seul message non à l'antisémitisme,
02:39 je crois que c'est un message qui est quand même fort, à la fois pour aider l'exécutif dans cette lutte,
02:46 évidemment, ça ne suffit pas parce qu'on voit bien, effectivement, depuis un mois,
02:50 le nombre d'actes antisémites qui ont été produits.
02:53 Donc maintenant, il faut d'une part que la justice passe, et elle est en train de passer,
02:57 mais il y a énormément d'enquêtes en cours, il y a plus de 300 enquêtes en cours,
03:00 et au-delà de ça, il faut essayer de réparer les fractures de ce pays.
03:04 Là, on n'y est absolument pas, parce que ce qui se passe aussi en France,
03:07 il faut regarder la solution en France, mais on voit bien ce qui se passe aussi à l'extérieur,
03:10 ça c'est relativement nouveau, on ne l'a pas connu depuis très longtemps,
03:13 une telle montée de l'antisémitisme partout dans le monde, dans les pays européens, aux États-Unis,
03:18 on voit à quel point ce qui se produit en ce moment au Proche-Orient
03:21 est en train de se répercuter dans l'ensemble du monde.
03:25 Il y a un point qui m'inquiète un petit peu, c'est que dans cette forte affluence,
03:33 il y avait relativement peu de jeunes, en tout cas m'a-t-il semblé, au sein de la foule,
03:37 et je pense que c'est un élément important, parce qu'on voit dans les actes qui sont commis,
03:41 notamment les dérapages sur les réseaux sociaux,
03:44 et même dans les arrestations ou dans les enquêtes qui sont menées,
03:46 il y a pas mal de jeunes, et je pense qu'il y a un énorme travail à faire de pédagogie,
03:50 c'est aussi à l'Éducation nationale d'être présente sur ces thèmes,
03:53 enfin voilà, tout ce qu'on peut dire, et depuis longtemps,
03:55 ça ne fait qu'en remettre cette priorité-là.
03:57 Qui était à cette marche ? Quelles étaient les motivations de chacun ?
04:01 On va continuer d'en parler juste après le fil info de Maureen Suiniard à 9h10 précisément.
04:08 Tous les hôpitaux du nord de la bande de Gaza sont hors service,
04:12 affirme ce matin le gouvernement du Hamas.
04:15 Les combats autour des hôpitaux s'intensifient ces derniers jours,
04:18 de nombreux civils trouvent refuge dans ces zones,
04:21 mais l'armée israélienne avance que les combattants du Hamas se trouvent également sur place.
04:25 Quatre départements sont en vigilance orange,
04:27 dont Cruz ce matin, la Charente maritime, la Vendée, le Nord et le Pas-de-Calais.
04:32 Ce dernier département qui se remet à peine des inondations la semaine dernière,
04:35 les écoles de 279 communes sont fermées.
04:39 Une quatrième résidente d'Epad est morte à pleine Fougère,
04:42 c'est en Ile-et-Vilaine, elle a été victime d'une probable intoxication alimentaire.
04:46 Après avoir consommé un repas servi dans l'établissement à la fin du mois dernier,
04:50 les trois autres familles des résidents qui sont morts ont porté plainte.
04:54 Notre consommation de plastique dans le monde a été multipliée par 40 depuis les années 60.
05:00 L'alerte est faite ce matin par la présidente de la Fondation de la Mer.
05:04 Les négociations débutent aujourd'hui pour élaborer un traité mondial contraignant
05:08 pour mettre fin à la pollution plastique 170 pays réunis, dont la France.
05:13 [Musique]
05:25 Les informer avec Renaud Delis évidemment, mais aussi Eric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express,
05:30 et Agathe Lambret, journaliste au service politique de France Info.
05:32 Vous étiez hier dans la marche, Agathe, à Paris.
05:36 Il y avait du monde, beaucoup de monde, un cortège qui était bien fourni
05:40 avec des manifestants venus de différents horizons.
05:42 Oui, c'était une marche très calme et effectivement on était très nombreux.
05:47 On avait l'impression même qu'on était plus de 200 000
05:50 tant le cortège était étoffé des invalides au Sénat à Paris.
05:56 Ce qui m'a frappée, c'est ce calme, cette dignité et ces slogans aussi.
06:01 Les slogans n'étaient pas très politiques finalement.
06:05 C'était plutôt des slogans qui prenaient l'apaisement.
06:09 Il y avait notamment ce slogan "heureux comme un juif en France".
06:13 C'était un moment assez émouvant.
06:16 Ce que j'ai ressenti aussi, ce n'est pas de la colère,
06:19 parce que je trouve que la fouille était très calme,
06:20 mais pas mal d'incompréhension sur l'absence notamment du président.
06:25 J'ai vu cette femme qui avait une pancarte dans laquelle elle disait
06:29 "Merci monsieur le président pour vos mots, merci de soutenir la marche,
06:34 on est très touchés", c'était ironique.
06:36 On aurait préféré que vous veniez et on peut s'interroger sur cette absence du président.
06:39 D'ailleurs Emmanuel Macron a justifié son absence auprès d'une descendante d'Alfred Dreyfus
06:44 en expliquant que lui, il voulait maintenir l'unité du pays
06:47 et qu'il n'avait jamais manifesté auparavant.
06:49 Mais quand il y a une telle démarche républicaine qui se veut un sursaut,
06:54 le fait de jamais avoir manifesté auparavant,
06:56 ça n'a pas empêché François Mitterrand de manifester en 1990,
06:59 François Hollande de manifester en 2015.
07:01 Donc on peut s'interroger sur ce prétexte.
07:03 Il a préféré faire une lettre Emmanuel Macron.
07:04 Il a préféré faire une lettre, mais il fallait qu'il se rende à cette marche.
07:09 Ça n'a rien à voir d'écrire une lettre.
07:11 Pourquoi ne s'y est-il pas rendu ?
07:12 On peut se poser la question, est-ce qu'il avait peur, Emmanuel Macron,
07:15 à nouveau d'une importation du conflit en France ?
07:18 Je trouve que ça rejoint la ligne d'Emmanuel Macron depuis le 7 octobre.
07:21 C'est une ligne un peu floue, un peu bancale, que ce soit sur son déplacement en Israël.
07:28 Il a attendu très tardivement pour s'y rendre,
07:30 alors qu'on rappelle qu'il y a quand même 40 Français qui ont été tués,
07:32 des Français qui sont retenus en otage.
07:34 Emmanuel Macron est un dernier.
07:36 Il est passé après plusieurs leaders occidentaux.
07:40 L'annonce qu'il y aurait un hommage pour les victimes françaises,
07:43 40 victimes françaises, je ne sais pas si on se rend compte, c'est absolument énorme.
07:47 Elle est intervenue très tardivement, fin octobre.
07:50 Ensuite, il a des propos très durs contre Israël sur la BBC,
07:54 tout en rappelant qu'Israël a le droit de se défendre et qu'il faut éradiquer le Hamas.
07:57 Donc c'est un peu contradictoire.
07:58 Il a appelé un cessez-le-feu dans cette interview.
08:00 Il appelle un cessez-le-feu, mais ce n'est pas clair.
08:02 La position de l'exécutif sur le cessez-le-feu n'est pas claire.
08:05 C'est entre des poses humanitaires qui mènent à un cessez-le-feu ou un cessez-le-feu.
08:08 C'est compliqué.
08:09 Et maintenant, son absence à cette marche,
08:12 je trouve que c'est assez difficilement compréhensible.
08:15 – Renaud, les Républicains disent que c'est une faute.
08:17 – Pour revenir à l'absence d'Emmanuel Macron,
08:20 elle est effectivement incompréhensible.
08:21 Je reprends ce que vient de dire Agathe Lambret à l'instant.
08:24 Et je pense qu'effectivement, c'est une erreur,
08:25 si ce n'est une faute politique assez lourde.
08:26 Il y a une vraie contradiction dans l'argumentaire déjà qui est présenté,
08:29 puisque d'un côté, Emmanuel Macron a soutenu très clairement ce rassemblement,
08:34 cette marche, en expliquant qu'il en allait effectivement de l'unité nationale.
08:37 Et de notre côté, il ne vient pas parce que sa présence aurait,
08:41 c'est ce qu'on peut traduire, interpréter en tout cas,
08:44 peut-être justement, ébrécher cette unité nationale,
08:47 et qu'il y avait un risque de conflictualisation.
08:49 C'est totalement incompréhensible, c'est totalement contradictoire.
08:51 Effectivement, cette marche a fait preuve d'une grande dignité,
08:54 d'une grande solennité.
08:56 Ce n'était pas une marche partisane.
08:57 Alors, on sait que toute la semaine précédente,
09:00 les deux alliés objectifs de fait que sont la France insoumise,
09:03 je parle de la direction de la France insoumise et le Rassemblement national,
09:06 se sont efforcés de politiser ce rassemblement.
09:09 Les uns en disant "on s'invite, on vient, on sera au premier rang",
09:12 ce qui n'était pas le cas.
09:13 Hier, l'extrême droite, les quelques aigus d'extrême droite qui étaient présents
09:16 ont été noyés dans la foule.
09:17 Et puis les autres en disant "il ne faut pas y aller justement,
09:20 sous prétexte qu'on ne va pas s'afficher avec l'extrême droite".
09:22 Ça, c'était l'argumentaire de la direction de la France insoumise.
09:25 Et cet argument-là, c'était quand même la première fois dans l'histoire de la gauche
09:28 depuis la Libération que le principal parti de gauche a appelé à boycotter
09:31 une manifestation contre l'antisémitisme.
09:33 C'est quand même un vrai tournant, une vraie rupture à gauche.
09:36 Heureusement, les autres formations de gauche étaient présentes.
09:37 – Alors eux, ils disent à la France insoumise,
09:39 Manuel Bompard, dans la matinée, disait "on a, nous, organisé notre propre rassemblement
09:44 qui a été chahuté à Paris".
09:46 – Oui, ils ont organisé un rassemblement au Veldiv,
09:50 c'est-à-dire qui a été effectivement chahuté.
09:52 On comprend pourquoi.
09:53 Pourquoi organiser un rassemblement au Veldiv à ce moment-là, etc. ?
09:55 Si ça, ce n'était pas aussi une tentative de récupération grossière
09:58 et d'affichage médiatique pour essayer de se refaire une virginité
10:01 au regard des épisodes précédents de ces dernières semaines de la France insoumise,
10:04 c'était quand même assez grossier.
10:05 De surcroît, l'objet, là, en l'occurrence, ce n'était pas la commémoration du Veldiv,
10:09 c'était la lutte contre l'antisémitisme aujourd'hui.
10:11 Donc c'est très bien d'avoir de la mémoire.
10:12 Il faut aussi garder, justement, il faut avoir de la mémoire
10:15 quant aux positions de l'extrême droite, qui effectivement,
10:18 restent pour des tas de raisons idéologiques et politiques précises,
10:21 un mouvement qui porte des propos, d'une part,
10:26 et puis des cadres et des électeurs antisémites au RN, il ne faut pas se tromper.
10:30 Et là, en l'occurrence, ce n'était pas l'objet de ce rassemblement.
10:33 Je voulais dire juste que ce n'était pas un rassemblement partisan,
10:35 parce que, simplement, le mot d'ordre pour la République contre l'antisémitisme,
10:38 c'est un mot d'ordre citoyen.
10:40 L'antisémitisme, il faut le rappeler, ce n'est pas une opinion, c'est un délit.
10:43 Donc se mobiliser contre un délit,
10:46 ce n'est pas prendre une position partisane comme certains ont essayé de le faire croire.
10:49 Et ça rend d'autant plus incompréhensible l'absence d'Emmanuel Macron,
10:53 mais ça renvoie effectivement à cette ligne,
10:57 donc ces multiples lignes hieratiques qui ne cessent de s'entrecroiser depuis des semaines.
11:02 Il y a un moment où essayer de pratiquer le "en même temps"
11:05 n'est pas forcément à la hauteur de l'enjeu, on l'a constaté hier avec cette absence.
11:08 – Eric Scholl, sur l'absence du Président.
11:10 – Très mouvant, c'est un rendez-vous manqué,
11:12 et ce qu'il aurait fallu, c'est évidemment qu'il soit là,
11:16 et peut-être avoir un message beaucoup plus clair.
11:17 Les messages sont multipliés ces derniers jours,
11:20 regardez juste le message du vice-chancelier allemand,
11:22 au moins ça a été clair, ça a été net,
11:24 lorsqu'il s'est exprimé sur l'antisémitisme,
11:27 et c'est à peu près le grand message qu'on a pu retenir de la semaine dernière,
11:30 alors que le message français,
11:32 en tout cas le message venant de l'exécutif français,
11:34 a été beaucoup plus compliqué.
11:36 – Est-ce qu'on n'a pas voulu…
11:38 parce que si on écoute, si je reprends ce que disait Agathe Lambret tout à l'heure,
11:42 la lettre au français d'Emmanuel Macron, c'était "je condamne l'antisémitisme
11:46 et je salue la marche qui va avoir lieu".
11:48 Il a voulu décorréler totalement de ce qui se passe au Proche-Orient.
11:53 Cette position-là, elle n'est pas comprise du coup ?
11:56 – Je pense que d'abord, la position sur le Proche-Orient a été mouvante
12:00 depuis le premier jour, donc on n'y voit pas très clair,
12:03 il y a un message qui est adressé à la BBC,
12:05 il y a un message qui est adressé à un moment français,
12:06 et d'autre part, le lien peut quand même être fait,
12:08 et c'est ce qu'a fait d'ailleurs le vice-chancelier allemand,
12:10 dans son long message vidéo, il fait un lien entre ce qui se passe au Proche-Orient
12:14 et la montée de l'antisémitisme, donc je pense qu'on peut aussi rapprocher les deux,
12:18 mais du côté d'Emmanuel Macron, la seule chose qu'il aurait dû faire,
12:23 c'est évidemment, comme l'a rappelé Renaud et vous tout à l'heure,
12:26 c'est descendre dans la rue hier, on peut y aller avec le cœur,
12:30 on peut y aller à forme et sans soutien,
12:31 le vrai soutien dans une manifestation, c'est avec les pieds.
12:33 – Agathe Lambret ?
12:34 – Non, je veux juste rajouter une chose, je trouve que c'est dangereux en fait
12:36 de tout mélanger et d'associer cette marche contre l'antisémitisme en France
12:40 à la politique israélienne et à ce qui se passe en ce moment au Proche-Orient,
12:44 c'est notamment cela qui mène aussi à l'antisémitisme,
12:48 je pense qu'il y a un antisémitisme en France depuis des années qui est profond
12:52 et qui n'a rien à voir avec ce qui se passe en Israël,
12:54 la marche, elle était contre l'antisémitisme en France et d'ailleurs,
12:58 ça m'a frappée parce que, comme je le disais, il y a eu très peu de slogans politiques,
13:02 parfois quelques personnes ont scandé "libérez les otages",
13:05 mais je voyais que certains étaient mal à l'aise avec ce slogan "libérez les otages"
13:08 parce qu'ils voulaient vraiment que ça reste circonscrit à un débat français
13:13 et à l'antisémitisme en France.
13:15 – C'était effectivement très frappant et c'est pour ça d'ailleurs que l'appel conjoint
13:18 lancé par Gérard Larcher et Albrand Pivet, ce texte était parfait
13:20 parce qu'il ne faisait pas allusion évidemment à la situation au Proche-Orient
13:23 et ils avaient bien raison puisqu'il faut effectivement déconnecter
13:26 la situation au Proche-Orient, quelles que soient les critiques légitimes
13:29 ou les condamnations qu'on peut avoir à l'adresse de la politique
13:32 du gouvernement israélien, rien ne justifie de façon directe ou indirecte
13:35 de s'en prendre à nos compatriotes français juifs,
13:37 comme évidemment les horreurs commises par les terroristes islamistes du Hamas,
13:41 rien ne justifie là-dedans que quiconque s'en prenne
13:43 à nos compatriotes français musulmans.
13:45 Donc dès lors qu'on décorrèle bien les deux dimensions,
13:49 donc encore une fois l'absence d'Emmanuel Macron dans ce contexte
13:51 est d'autant plus stupéfiante et c'est d'autant plus important
13:55 de bien décorréler ces deux situations qu'on voit encore aujourd'hui,
13:57 au lendemain de ces marches réussies, un certain nombre de dirigeants
14:00 de la France Insoumise qui répandent sur les réseaux sociaux des fake news,
14:03 c'est-à-dire ce qu'on appelle des vérités alternatives, c'est-à-dire des mensonges.
14:07 Un certain nombre de députés, Antoine Léaumont par exemple,
14:10 qui explique qu'il y aurait eu une foultitude de slogans hostiles aux musulmans
14:14 ou visant la France Insoumise ou des slogans islamophobes.
14:18 Jean-Luc Mélenchon qui évoque une manif rabougrie,
14:21 ponctuée par d'innombrables cris de haine,
14:23 ça c'est d'autres dirigeants insoumis qu'il lise, c'était totalement faux,
14:26 ça ne correspond absolument pas à la réalité.
14:28 Il ne faut vraiment pas s'en tenir, surtout dans la période actuelle,
14:31 à ce qu'on lit sur les réseaux sociaux.
14:32 – Et juste rapidement sur la présence du Rassemblement national,
14:34 Marine Le Pen, Jordan Bardella et plusieurs élus dans la marche hier,
14:38 chahuté un peu, juste un peu au début, mais ils ont marché comme les autres.
14:42 – Et là aussi il ne faut pas s'en tenir juste à ce qu'il y a sur les réseaux sociaux,
14:44 parce que si on regarde ce que la communication du parti de l'extrême droite
14:47 sur les réseaux sociaux, à se prendre en selfie toutes les dix minutes
14:51 et à envoyer d'innombrables messages où ils se font applaudir
14:53 par un noyau de sympathisants, on avait l'impression qu'ils étaient omniprésents.
14:56 Pas du tout, Marine Le Pen et les autres élus d'extrême droite
14:59 ont été noyés dans le cortège, il n'y avait d'ailleurs pas de banderoles,
15:02 heureusement du Rassemblement national ou autre, rappelons-le,
15:05 il n'y avait aucun parti politique qui affichait des banderoles,
15:07 et en l'occurrence c'est vrai qu'il était impossible factuellement
15:10 de les empêcher de venir individuellement,
15:12 mais fort heureusement l'immense cortège a noyé cette présence malvenue dans l'indifférence.
15:19 On s'arrête une petite minute, le temps du Fil info de Marine Seuner à 9h21.
15:23 Les représentants des cultes sont reçus dans dix minutes par Emmanuel Macron à l'Élysée,
15:28 au lendemain de marches contre l'antisémitisme,
15:31 les actes antisémites plus nombreux en France depuis les attaques du Hamas
15:35 et la riposte israélienne.
15:37 L'État hébreu affirme ce matin que 44 soldats ont été tués à Gaza
15:40 depuis le début de la guerre.
15:42 Les tempêtes Kiran et Domingos ont fait 1,3 milliard d'euros de dégâts.
15:47 L'estimation est faite ce matin par France Assureur,
15:50 les intempéries qui se poursuivent,
15:52 notamment dans le Pas-de-Calais, vigilance orange aux crues encore en cours ce matin.
15:57 Les pluies reprennent alors que les sols sont déjà saturés.
16:00 Si vous habitez dans une zone rurale,
16:02 vous avez moins recours aux soins que les citadins, confirmation.
16:05 Avec cette étude de l'Association des maires ruraux de France,
16:08 révélée par France Bleu, jusqu'à 20% de soins hospitaliers de moins
16:13 et cela faute d'infrastructures proches et en raison des coûts des déplacements.
16:17 La Première ministre et la maire de Paris sont au stade de France.
16:20 Elles viennent de respecter une minute de silence,
16:23 huit ans après les attentats qui ont fait 130 morts au total.
16:26 Elles se rendront aussi dans les bars, les restaurants touchés par ces attaques,
16:29 ainsi qu'au Bataclan.
16:30 [Générique]
16:42 De retour sur le plateau désinformé avec Agathe Lambret,
16:44 journaliste au service politique de France Info.
16:47 Eric Choll, directeur de la rédaction de l'Express et Renaud Delis,
16:51 l'autre thème d'actualité que vous vouliez aborder ce matin,
16:53 c'est le projet de loi immigration qui doit être adopté demain au Sénat.
16:57 Et il y a une mesure en particulier qui affole le monde médical.
17:00 Le Sénat qui a effectivement adopté un amendement qui vient des Républicains,
17:03 qui vient de la droite, qui supprime l'AME,
17:06 c'est l'aide médicale qui est accordée, attribuée aux étrangers,
17:09 même en situation irrégulière,
17:11 dès lors qu'ils ont évidemment besoin de soins médicaux,
17:14 étrangers en situation irrégulière présents sur le territoire depuis au moins trois mois.
17:17 La majorité sénatoriale de droite l'a donc supprimée,
17:20 essayé de la transformer en aide médicale d'urgence,
17:24 décision qui a suscité un grand nombre de protestations,
17:27 en particulier à gauche, mais aussi chez les médecins.
17:30 Vous avez raison de le souligner, qui ont notamment publié samedi une tribune à l'AFP.
17:33 3 500 d'entre eux s'engagent à désobéir au cas où l'AME serait supprimée
17:39 et donc transformée en aide médicale d'urgence.
17:42 Une perspective d'ailleurs que récuse le ministre de la Santé Aurélien Rousseau,
17:47 qui était l'invité de France Info hier.
17:49 Je me bats, le gouvernement se battra.
17:51 On est au tout début du parcours législatif de ce texte
17:54 pour qu'il n'ait pas à exercer de désobéissance civile.
17:58 Il peut toujours y avoir des réformes, mais les fondamentaux sont là.
18:02 Ça doit rester un dispositif de santé publique
18:04 et la notion d'urgence n'est pas la bonne pour approcher ce sujet-là.
18:09 On ne basculera jamais dans un dispositif du type de l'aide médicale d'urgence.
18:15 Et pourtant, lors du débat de cet amendement au Sénat la semaine dernière,
18:17 le ministre de l'Intérieur, Jean-Albert Manin, ne s'est pas opposé à son adoption.
18:21 Il semblait même favorable à titre personnel.
18:23 Il l'a dit publiquement d'ailleurs à cette modification, cette transformation,
18:27 cette réduction de l'AME en AMU.
18:28 Et puis finalement, il a fait marche arrière et maintenant il se dit défavorable.
18:33 Et le gouvernement, notamment emmené par Elisabeth Borne et Aurélien Rousseau,
18:37 qu'on vient d'entendre à l'instant, assure que l'AME restera bien en vigueur
18:42 à l'issue du débat.
18:43 Que faut-il comprendre de la position du gouvernement sur ce sujet ?
18:46 – Götz Lambré joue à quoi Gérald Darmanin ?
18:47 – Encore une fois, on ne comprend pas à quoi joue Gérald Darmanin.
18:50 Tout ça vient confirmer le manque de clarté de la part de l'exécutif
18:54 sur ce sujet de l'immigration.
18:56 Alors peut-être que Gérald Darmanin, après avoir voulu donner des gages à la droite
18:59 en se disant favorable au fait de revoir l'AME,
19:03 veut maintenant donner des gages à son aile gauche,
19:06 notamment à Sacha Ollier, le président de la commission des lois Renaissance.
19:10 Il leur dit "ah ben non, finalement on va préserver l'AME, je m'y engage".
19:13 Et peut-être que c'est une façon de faire avaler le fait que l'article 3
19:17 sur la régularisation des travailleurs sans papier a été totalement raboté.
19:22 Maintenant c'est juste une accroche législative.
19:24 Donc voilà, peut-être que c'est ça que veut faire Gérald Darmanin.
19:28 Mais en tout cas, ce n'est pas clair et ça mérite de la clarté,
19:30 d'autant plus que c'est un sujet, l'aide médicale d'État,
19:33 qui charrie beaucoup de fantasmes.
19:35 On s'imagine beaucoup de choses, que ça coûte très cher,
19:37 que les étrangers en abusent qui viennent en France…
19:39 – C'est un tout petit peu plus d'un milliard d'euros,
19:41 c'est 0,5% du budget de la Sécurité sociale.
19:43 – Oui, mais bon, les études, ce que disent les médecins,
19:46 montrent que ce n'est pas le cas.
19:47 Et d'ailleurs c'est passé relativement inaperçu,
19:49 mais Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement sur BFM TV,
19:52 il y a quelques jours, a donné les prémices du rapport
19:57 qu'a commandé le gouvernement sur l'aide médicale d'État.
20:00 Et il disait que selon les premières orientations de cette mission,
20:04 il n'y a pas d'abus de droit, qu'une personne à la ME
20:08 ne consomme pas plus de soins que quelqu'un qui n'y est pas,
20:11 que c'est la prestation sociale la plus contrôlée du pays.
20:15 Donc tout ça ne va pas du tout dans le sens du fait qu'il y ait des abus,
20:19 et même certains disent que ce serait encore pire
20:21 de la raboter de la transformation en aide médicale d'urgence,
20:23 parce que si on attend que quelqu'un soit très gravement malade pour le soigner,
20:27 on permet aussi à des maladies de proliférer et tout ça.
20:30 Donc ça peut être l'inverse de l'effet recherché finalement.
20:34 – Un risque de santé publique, c'est l'alerte des médecins, Éric Scholl,
20:38 alors la droite.
20:40 – Oui, effectivement, et qui s'inspire d'ailleurs de ce qui s'est passé en Espagne,
20:42 où il y a eu une aide médicale qui a été mise en place en 2012 de l'État,
20:47 et qui a été supprimée ensuite en 2018-2019,
20:50 parce qu'on avait prouvé d'une part que les économies attendues
20:53 n'étaient pas au rendez-vous, mais d'autre part que pendant cette période-là,
20:56 enfin plutôt lorsqu'on l'a supprimée en 2012 et on l'a remise en place en 2018.
21:00 Pourquoi on l'a remise en place ?
21:01 Parce qu'on s'est aperçu qu'il y avait eu une mortalité,
21:04 une surmortalité pendant cette période-là,
21:06 en particulier sur les populations les plus défavorables.
21:09 Donc ça veut dire qu'il y a un risque en fait,
21:12 il y a un risque médical qui est fort, et même presque un risque financier,
21:16 puisque en réalité ça va partir à l'hôpital où il y a une urgence.
21:20 Donc le résultat n'est pas non plus complètement acquis,
21:23 ce qui n'empêche pas, comme l'a d'ailleurs dit et expliqué tout à l'heure Édouard Philippe,
21:26 qu'on pouvait regarder de près, quitte à durcir les conditions,
21:29 parce que ça coûte un milliard d'euros, ce n'est pas rien un milliard d'euros,
21:33 effectivement c'est 0,5% de l'ensemble du budget, mais ce n'est pas rien,
21:37 ce sont des dépenses qui sont en augmentation,
21:38 et le nombre de bénéficiaires lui aussi est en augmentation,
21:41 il était de 380 000 en 2021, en 2023, début 2023,
21:46 on est à 423 000, donc il faut regarder d'assez près,
21:50 on avait pris des mesures, et d'ailleurs Édouard Philippe l'a rappelé,
21:52 parce que c'est lui-même qui avait pris des mesures pour l'encadrer,
21:54 la réalité c'est qu'on s'aperçoit que les mesures d'encadrement, elles ne fonctionnent pas.
21:58 Donc il y a peut-être des choses à faire supplémentaires,
22:01 mais sur le fond, c'est surtout de la gesticulation politique,
22:05 parce qu'on sait bien qu'à la fin, ce texte il va revenir à l'Assemblée,
22:08 c'est un moyen qui a été utilisé pour essayer de diviser la majorité,
22:13 entre d'un côté Adar Madin, qui maintenant est en train de rechanger,
22:16 mais de l'autre côté, Elizabeth Borne, Aurélien Rousseau ou Olivier Véran.
22:20 – Merci beaucoup Éric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express,
22:23 qui propose d'ailleurs cette semaine un entretien sur un conflit
22:28 qui a été totalement occulté, on parle de la guerre en Ukraine,
22:31 et vous avez un entretien de la première dame ukrainienne.
22:33 – Olena Zelenska, effectivement, et on voit que ce conflit est loin d'être terminé,
22:37 il y a eu des frappes ce week-end qui ont repris sur Kiev.
22:39 – Merci beaucoup Agathe Lambret, journaliste au service politique de France Info,
22:43 on vous retrouve le vendredi, le samedi et le dimanche pour le 8.30 avec Jean-Rémi Baudot.
22:47 Merci Renaud, à demain.
22:49 Les 20h de métro sont de retour ce soir avec Véran Gerbont et Jean-François Aquillie,
22:52 à 20h précisément, notez-le.
22:54 ♪ ♪ ♪