Loi Immigration, attaque du Hamas et Gérard Depardieu boycotté par France Télévisions : Pascal Praud reçoit Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il reçoit Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise.

Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europ1
00:02 - Europ1, 11h, 13h
00:05 Pascal Praud et vous.
00:08 - Et de 11h à 13h vous composez sur Europ1 le 01 80 20 39 21 pour réagir avec Pascal Praud et aussi poser vos questions à notre invité
00:15 Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise.
00:17 - Que nous saluons !
00:19 Après des mois de rebondissement le très controversé projet de loi immigration arrive donc dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
00:24 Aujourd'hui il sera immédiatement menacé par une motion de rejet qui pourrait interrompre son examen dès le premier jour.
00:30 Je vous propose d'écouter Gérald Darmanin ce matin, il était au micro d'Europ1, de C News et il était avec Sonia Mabrouk.
00:36 - Est-ce qu'on veut ou pas expulser les étrangers délinquants ? Voilà, moi c'est une question simple que je pose.
00:40 Je propose dans le texte à un homme du président d'expulser, d'éloigner les étrangers délinquants.
00:45 Aujourd'hui j'en expulse, j'en éloigne 2500 par an, je pourrais faire 4000 étrangers délinquants de plus grâce à ce projet de loi.
00:52 - Bon ça c'est concret, effectivement, et au-delà de ça on peut commencer par évoquer cette motion de rejet.
00:58 Vous n'êtes pas député à l'Assemblée Nationale bien évidemment, mais est-ce que la France Insoumise va voter cette motion de rejet ?
01:05 - Oui, elle va la voter comme toute la nupèce, donc les écologistes, les socialistes, les communistes et la France Insoumise vont voter cette motion de rejet.
01:14 Les Républicains et le Rassemblement National font planer une forme de suspense.
01:20 Ce qui fait qu'à la fin cette loi immigration pourrait s'arrêter tout net à l'Assemblée Nationale dès la première heure.
01:28 Ce qui montre qu'en vérité Gérald Darmanin a voulu faire beaucoup de bruit avec son projet de loi, il l'a redéposé à plusieurs reprises.
01:36 C'est un long feuilleton, vous l'avez dit.
01:38 Cette loi immigration c'est la 22ème en 30 ans.
01:42 Franchement pour quel résultat ? Les passeurs se font toujours plus d'argent, il y a toujours plus de migrants qui meurent en mer Méditerranée.
01:49 La vérité c'est que cette loi immigration ne sert à rien si ce n'est à stigmatiser la population étrangère.
01:56 Je ne sais pas si vous avez vu mais Gérald Darmanin a envoyé des courriers aux préfectures et notamment aux députés pour essayer de les convaincre de la loi immigration.
02:05 Qu'il essaie de convaincre dont acte, mais il a essayé de convaincre y compris avec des mensonges.
02:09 Dans un des courriers qui a été envoyé aux députés d'Île-de-France, il parle d'un cas, d'un jeune qui est né en 2002
02:15 et qui a été condamné pour conduite avec usage de stupéfiants en 2008.
02:20 Le gamin avait 6 ans et qui pense sérieusement qu'à 6 ans il a été pris en train de conduire avec des stupéfiants.
02:25 - Alors je vais essayer de ne pas vous interrompre parce que pour l'auditeur c'est jamais facile, mais en même temps les questions peuvent exister.
02:32 Ce qui est étonnant dans cette attitude c'est qu'il ne s'agit même pas de rejeter la loi, il s'agit de faire une motion de rejet,
02:39 ce qui fait qu'il n'y aurait même pas de débat.
02:41 Et les députés de la France Insoumise, mais pas que les députés de la France Insoumise,
02:45 ils ont été élus précisément pour qu'il y ait un débat à l'Assemblée Nationale.
02:50 On parle matin, midi et soir de l'immigration et vous avez la NUPES qui dit "on n'en parle même pas".
02:55 - On dit pas qu'on n'en parle. - Bah si !
02:58 - La motion de rejet, il n'y a même pas de discussion. - Non, la motion de rejet ça veut dire qu'on rejette ce texte.
03:01 Donc si vous faites, par exemple, Pascal Praud... - Bah vous pouvez discuter ce texte, vous pouvez l'amender,
03:06 vous pouvez en tout cas avoir une tribune même pour exposer vos propositions.
03:11 - Nous, la question qui est posée c'est "est-ce qu'on rejette ou pas ce texte ?"
03:16 Et d'ailleurs, ça va être un moment aussi où les masques tombent de la part du Rassemblement National
03:20 et des Républicains qui ont leur rêve exaucé dans cette loi et puis qu'à la fin,
03:24 ils se disent "bah finalement on va peut-être voter la motion de rejet".
03:27 Nous c'est clair, on s'oppose à cette loi.
03:29 Si c'était une loi immigration pour par exemple régulariser de manière très claire
03:33 l'ensemble des travailleurs sans papier, probablement les femmes de ménage
03:37 qui ont nettoyé ici le studio européen, celles et ceux qui travaillent en restauration,
03:43 bref, tous ces salariés de l'ombre qui font les métiers de première ligne
03:47 et qui sont littéralement exploités, par ailleurs ça tire les salaires de tous les travailleurs par le bas,
03:52 voilà nous une loi qu'on pourrait voter. - Mais pendant 15 jours vous pouvez exposer cela ?
03:55 Vous vous privez d'une tribune pour expuser ça, pour expliquer ça ?
04:01 - C'est ça qui peut me... - Je vous rassure Pascal Praud, je crois qu'on n'a pas attendu
04:04 cette loi immigration pour parler immigration dans le débat public.
04:07 - Et puis il y a des choses par exemple qu'on peut trouver intéressantes,
04:09 par exemple les délinquants étrangers, qu'on puisse les expulser.
04:13 Aujourd'hui on ne peut pas s'ils sont arrivés sur le sol de France avant 13 ans.
04:17 Je trouve que c'est plutôt bien d'expulser les délinquants, délinquants étrangers
04:23 et de les mettre en dehors de nuire du sol de France.
04:27 Vous n'êtes pas d'accord ?
04:28 - D'abord les délinquants étrangers c'est 0,4% des délinquants.
04:33 Ensuite si vous prenez les délinquants étrangers de moins de 13 ans, on parle d'une poignée.
04:37 - Mais peu importe, c'est celui qui a tué Dominique Bernard.
04:40 - Non, il n'avait pas forcément moins de 13 ans.
04:42 - Non, mais il était arrivé sur le sol de France avant 13 ans.
04:45 Il aurait pu être expulsé.
04:47 - La question qu'on pose c'est la question de nos moyens de renseignement,
04:50 nos moyens de police pour détecter ce type de comportement.
04:54 Parce que là en l'espèce, c'est une des faillances d'ailleurs qu'a reconnu Gérald Darmanin des services de renseignement.
04:59 Donc vous voyez, à une vraie question, on apporte des mauvaises solutions,
05:03 y compris contraires aux droits fondamentaux et aux droits internationaux,
05:07 à la Cour européenne des droits humains qui refuse qu'on expulse avant 13 ans.
05:12 Mais je vous rassure, un délinquant étranger c'est injusticiable comme un autre.
05:17 Et il a beaucoup plus de chances d'être condamné que n'importe lequel d'entre nous de nationalité française.
05:23 - Et sur tout ça, me semble-t-il...
05:25 - Vous voyez bien, si on prend une grande partie des drames récents à Crépole ou ailleurs,
05:29 c'était pas des étrangers, c'était des français comme vous et moi.
05:32 - Je suis bien d'accord avec vous.
05:34 - Donc vous voyez que de pointer du doigt les étrangers en disant "c'est le cœur du problème",
05:37 on fait un amalgame entre les étrangers et entre la délinquance, qui est un vrai sujet en France.
05:44 Et moi je pense à tous ceux qui nous écoutent,
05:47 qui sont quelles que soient leurs origines et qui se sentent stigmatisés par ce texte.
05:53 Moi je refuse qu'on stigmatise une partie de notre population d'origine maghrébine ou ailleurs.
05:57 - On va marquer une pause, je rappelle que les titres de séjour en 2021, il y en avait 282 000,
06:02 ça c'est l'immigration légale, 316 000 aujourd'hui, premiers titres de séjour sont délivrés en France.
06:07 Beaucoup disent...
06:08 - 100 000 ukrainiens, Pascal Praud.
06:10 - Oui mais...
06:11 - Vous voulez renvoyer les ukrainiens ?
06:12 - Mais je ne dis pas ça, je dis simplement une chose qui est partagée par le plus grand nombre.
06:16 On n'a sans doute pas les moyens, ni économiques, ni sociaux, ni même culturels,
06:22 aujourd'hui de faire rentrer en France autant de gens.
06:26 On les accueille mal, on les accueille mal, ils sont mal, ils sont mal sur notre sol.
06:31 - Vous avez raison qu'on les accueille mal.
06:33 - Et je pense que 300 000 c'est beaucoup.
06:34 - 30% des emplois exercés comme femmes de ménage, dans la restauration, livreur Uber, etc.
06:40 Qui va les exercer ?
06:41 - Justement, c'est peut-être cela sur lequel il faut réfléchir également.
06:46 - Moi je crois que c'est parce qu'on les régularise et qu'ils aient un statut,
06:49 le droit du travail qui les protège et ce sera bénéfique à tous les travailleurs.
06:52 - On marque une pause et c'est Charlie qui va pouvoir vous interroger, à tout de suite.
06:56 - Europe 1.
06:58 - Pascal Praud et vous.
06:59 - De 11h à 13h sur Europe 1 et Pascal, nous retrouvons Charlie qui nous a appelés au 0 à 80 20 39 21.
07:03 - Et Manon Aubry qui est députée européenne de la France Insoumise,
07:07 vous étiez tête de liste d'ailleurs lors des dernières, en 2019, cette fois-ci.
07:11 - Je suis pour le moment la chef de file et on dévoilera notre liste dans les prochaines semaines.
07:15 - A priori vous serez peut-être tête de liste encore, c'est plutôt logique non ?
07:18 - Il y a des chances.
07:19 - Bon parce que ça, ça c'est une information que vous nous donnez,
07:22 parce que ça voudrait dire autrement que ça n'a pas marché et alors que...
07:26 - Moi je suis plutôt fière du bilan qu'on a au Parlement européen,
07:29 notamment de la bataille qu'on a menée âprement contre les lobbies.
07:32 - Charlie est avec nous. Bonjour Charlie, vous souhaitez interroger Madame Aubry.
07:35 - Bonjour Pascal, bonjour Madame Aubry.
07:38 - Bonjour.
07:39 - Bonjour Madame Aubry.
07:41 Je voudrais intervenir moi de mon côté sur la position inacceptable de la France Insoumise,
07:48 qu'on appelle aujourd'hui la France islamiste plutôt qu'insoumise,
07:52 sur votre position vis-à-vis de ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël.
07:58 De ne pas avoir avec votre groupe déclaré que ce n'étaient pas des terroristes,
08:04 ces gens qui ont violé, déchiqueté, coupé des têtes, brûlé des enfants,
08:09 et j'en passe, pour ne pas être indécent.
08:12 Comment pouvez-vous oser, avec votre groupe, soutenir et ne pas vous insurger, vous qui êtes une femme ?
08:19 Avez-vous des enfants Madame Aubry ?
08:21 - Non, je n'ai pas d'enfants, mais vous avez raison de noter que je suis une femme.
08:24 - Alors j'ai des enfants et des petits-enfants, et j'imagine ce que ça peut se passer avec mes filles,
08:29 mes filles, avec mes petits-enfants, avec vos résistants, que vous vous rappelez,
08:34 ou vos guerriers qui sont de l'autre côté. Mais c'est affreuse ce que vous...
08:37 - Ce n'est pas les mots qu'on a utilisés, monsieur, mais je vais vous répondre, je vous laisse finir.
08:41 - Ok, vous avez raison. Je retire Madame Aubry.
08:43 Je dis que vous n'avez pas osé les traiter de terroristes.
08:46 Et vous perrourez à l'Assemblée en osant ne pas accepter que ces gens-là,
08:51 qui sont des gens affreux, des barbares, pire que des barbares...
08:54 Si vous voulez, à la Shoah, il y a eu des choses affreuses.
08:57 Mais faire ce qu'ils ont fait en les filmant, en les montrant, alors que les Allemands cachaient ce qu'ils faisaient.
09:04 Vous êtes innommable à accepter de ne pas dire que ce sont des terroristes.
09:09 - Madame Aubry, vous réponds.
09:12 - D'abord, si vous me permettez, quelle est notre position ?
09:16 C'est celle d'avoir condamné immédiatement, et avec beaucoup de fermeté,
09:20 vous pourrez retrouver le tweet que j'ai fait à ce moment-là,
09:23 d'avoir condamné avec beaucoup de fermeté les attaques du Hamas.
09:27 Qui sont en effet abjectes.
09:29 Vous avez raison d'utiliser ces mots.
09:31 Qui sont abjectes, inexcusables, impardonnables.
09:34 - Est-ce que vous utilisez le mot terroriste ?
09:36 - Monsieur, ça c'est la première chose.
09:37 La deuxième chose sur le Hamas, moi à aucun moment je n'ai demandé que le Hamas soit retiré
09:42 de la liste des organisations terroristes de l'Union Européenne.
09:44 Il se trouve que je suis députée européenne, l'Union Européenne fixe une liste des organisations terroristes.
09:48 Et moi, j'ai à aucun moment demandé à ce que le Hamas en soit retiré.
09:53 Mais maintenant, une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ?
09:56 Est-ce qu'une fois qu'on a condamné ces crimes abjects, qui sont des crimes de guerre,
10:00 qui sont voire même des crimes contre l'humanité ?
10:03 - Ce ne sont pas des crimes de guerre, ce sont des crimes contre l'humanité.
10:05 - Non, Madame Aubry, vous dites le contraire de ce que vous avez dit, Madame Aubry.
10:10 - Laissez-moi vous répondre.
10:11 - Non, je ne voulais pas dire n'importe quoi.
10:13 - En droit international, si vous les condamnez,
10:15 je souhaite que le Hamas soit condamné par la Cour pénale internationale.
10:18 Pour que le Hamas soit condamné par la Cour pénale internationale,
10:21 il faut que ce soit qualifié comme tel.
10:23 Monsieur, si vous me posez une question, il faut que vous laissez le temps d'y répondre.
10:26 - Ce que je vous propose, c'est que Madame Aubry réponde.
10:28 - Et après, vous pourrez réagir, j'en suis sûre, parce qu'elle vous laissera le temps.
10:31 - Je vous écoute.
10:32 - Donc, si l'on veut que le Hamas soit condamné par la Cour pénale internationale,
10:36 ce que je souhaite, il faudra que ce soit qualifié comme des crimes de guerre
10:39 et des crimes contre l'humanité.
10:41 Et moi, ce que je ne supporte pas, c'est le deux poids, deux mesures.
10:44 Bien sûr que les actes du Hamas doivent être condamnés
10:47 et qu'il y a des gens qui doivent finir en prison toute leur vie pour cela.
10:50 Mais je n'accepte pas non plus que, derrière, ça donne un blanc-seing à Israël
10:55 pour décimer une population comme ils le font,
10:57 avec plus de 20 000 civils qui ont été tués.
10:59 - Vous mentez !
11:00 - Des femmes, des enfants, 20 000 civils, ce sont les Nations Unies
11:03 qui disent eux-mêmes que ce chiffre est probablement sous-estimé.
11:06 Ce n'est pas moi, monsieur, amant du boutier des Nations Unies,
11:09 mais moi, je fais confiance aux gens qui sont sur le terrain.
11:11 - Bon, Charlie...
11:12 - Je demande, c'est un cessez-le-feu, qu'on retrouve le chemin de la paix
11:15 pour que les Israéliens et les Palestiniens vivent en sécurité.
11:18 - Charlie, d'abord, madame Aubry, si vous me permettez.
11:22 Précisément, vous n'êtes pas sur la même ligne, me semble-t-il,
11:25 que madame Pannot, madame Soudé ou même Jean-Luc Mélenchon.
11:27 D'abord, dans la forme, la manière dont vous vous exprimez est un poil différente.
11:31 Vous venez de dire une chose, par exemple, que personne n'avait jamais dit
11:34 à la France Insoumise, je n'ai pas demandé de retirer...
11:38 - Moi, je l'ai déjà dit, il y a quelques semaines, sur d'autres médias, mais...
11:41 - En tout cas, la France Insoumise ne le dit pas comme cela.
11:44 Et effectivement, ce qui peut être aussi reproché à la France Insoumise,
11:47 je pense à madame Pannot, je pense à madame Soudé, ça a beaucoup choqué,
11:50 effectivement, les gens, lorsque des vidéos ont circulé,
11:53 où on la voit s'amuser, d'une certaine manière, en tout cas rire,
11:57 des crimes qui ont pu avoir lieu, même si ce n'était pas son intention,
12:03 bien sûr, sans doute, de rire de ces crimes-là,
12:07 mais elle en parlait avec une forme de légèreté.
12:10 Je suis sûr que vous n'êtes pas tout à fait sur cette ligne-là.
12:12 Et vous parlez également de crimes contre l'humanité,
12:15 vous imaginez que ça puisse être possible, effectivement,
12:18 on a appris ces dernières heures que les crimes qui ont été faits contre les femmes,
12:22 avec des mutilations atroces, je ne souhaite pas revenir dessus,
12:25 pourraient être qualifiés, c'est ce que vous venez de dire, de crimes contre l'humanité.
12:29 Donc il y a une petite inflexion.
12:31 - Non, je ne crois pas.
12:33 - Moi, je perçois, vous savez, je suis toujours au plus près de ce que je pense,
12:36 donc c'est facile d'ailleurs pour moi, je perçois quelque chose de plus modéré.
12:39 Et dans la forme, et sur le fond, dans la manière dont vous avez exprimé.
12:43 - Non, je ne crois pas sur le fond, on dit la même chose après chacun,
12:46 des manières de s'exprimer, mais nous, ce qui nous révolte,
12:49 c'est tout crime de guerre et crime contre l'humanité.
12:53 - Mais ce n'est pas la même chose que fait la réponse d'Israël.
12:56 La réponse d'Israël n'est pas un crime contre l'humanité.
12:59 - Si, ça l'est, ça l'est, monsieur Prot.
13:01 - Bah, Israël souhaite détruire le Hamas,
13:04 et hélas, hélas, dans cette destruction du...
13:07 - Vous ne pouvez pas dire "hélas" quand ils sont en train de détruire un peuple.
13:10 Le droit international est très clair, par exemple.
13:13 Il est interdit de priver, comme ils le font, tout un peuple, plus de 2 millions de personnes,
13:16 d'eau, d'électricité, de nourriture.
13:19 Qu'ont-ils fait les Gazaouis pour se faire bombarder sans discrimination ?
13:22 Qu'ont-ils fait pour être privés d'eau, de nourriture, d'électricité ?
13:26 - Mais là-dessus, on peut en parler, mais ce que je veux vous dire, c'est que le...
13:29 - Vous voyez votre indignation à géométrie variable, c'est ça qui est difficile à comprendre.
13:32 C'est pour ça que moi, j'essaie de dire, en fait, il faut retrouver le chemin de la paix,
13:35 et pour ça, il faut une solution à deux États,
13:38 qui permet aux Israéliens, aux Palestiniens de vivre en sécurité,
13:41 arrêter la colonisation au Cisjordanie, mais on n'a rien dit d'autre de différent depuis le début.
13:45 - Tout ça, 100 ans, mais le 7 octobre,
13:48 le Hamas est entré sur le territoire d'Israéliens
13:51 pour tuer des Israéliens parce qu'ils étaient Israéliens,
13:54 parce qu'ils étaient Juifs. Je répète...
13:57 - Et ce sont des crimes de guerre, voire même des crimes contre l'humanité,
14:00 qui doivent être punis comme tel. - Et Israël, lorsque Israël répond
14:03 sur les terres de Gaza,
14:06 c'est effectivement pour détruire le Hamas.
14:09 - Mais c'est pas le Hamas qu'ils détruisent, 20 000 civils, Pascal Praud...
14:12 - La motivation est différente, c'est ça que je souligne, la motivation
14:15 est différente. Et ça, ça doit être pris en compte,
14:18 me semble-t-il, mais on marque une pause. - Notre rôle est de défendre les civils
14:21 qui sont aujourd'hui pris pour cibles.
14:24 Et on ne peut pas avoir un truc à géométrie variable. Vous voyez, mon discours
14:27 est entendable sur Israël, et il est aussi entendable sur la Palestine,
14:30 et je souhaite que vous ayez la même indignation à chaque fois
14:33 qu'un civil est pris pour cible.
14:36 - Justement, le civil n'est pas pris pour cible,
14:39 c'est pour ça que... - Attendez, quand des bombes
14:42 à brûlants sont faites, y compris sur le sud de la banque de Gaza...
14:45 - Israël ne vise pas les civils, mais on marque une pause.
14:48 - Mais bien sûr qu'Israël vise les civils, et d'ailleurs, il le s'en cache à peine.
14:51 20 000 civils !
14:54 - C'est pas ce que dit Israël, mais la discussion... - Ils le reconnaissent, il y a une très petite partie
14:57 qui a touché des combattants du Hamas.
15:00 Ils le reconnaissent eux-mêmes ? - On marque une pause en tout cas,
15:03 et Charlie et d'autres vont pouvoir intervenir tout de suite.
15:06 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1.
15:09 Vous êtes avec votre invité, Pascal Manon Aubry,
15:12 d'Équité européenne La France Insoumise. - Manon Aubry, et c'est vrai que la discussion
15:15 se prolonge pendant la pause, et je disais,
15:18 me semble-t-il, que vous n'êtes pas
15:21 sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon et ses outrances.
15:24 L'émission a commencé depuis 11h.
15:27 - Est-ce que j'ai pas élevé le ton ?
15:30 - Non, c'est pas une question simplement de ton, c'est pas sur la forme et sur le fond.
15:33 - C'est la démonstration de M. Praud que peut-être je peux vous convaincre,
15:36 convaincre ceux qui nous écoutent, qu'il faut un cessez-le-feu
15:39 permanent. - Le cessez-le-feu, si c'est pour que le Hamas
15:42 puisse retrouver un peu de vigueur,
15:48 je suis pas forcément pour ça. Je pense qu'il faut éliminer le Hamas.
15:51 - Mais vous allez nourrir, y compris les rangs du Hamas,
15:56 à travers ce conflit. - Là, il y a l'édition des premiers membres du Hamas,
16:01 aujourd'hui, qui arrivent et qui disent "stop" eux-mêmes.
16:04 - Mais vous voyez bien que la politique de la terreur a ses limites quand elle cible les civils.
16:07 C'est pour ça que moi je demande, et je vais aller à Strasbourg,
16:10 au Parlement européen juste après, et je vais demander à ce qu'il y ait
16:13 une résolution très claire du Parlement européen en faveur d'un
16:16 cessez-le-feu permanent et d'une libération inconditionnelle
16:19 et immédiate des otages, pour essayer de retrouver ce chemin de la paix.
16:22 Je vous l'accorde, il est difficile, il est sinueux, mais quoi d'autre ?
16:26 On va chasser les 2 millions de Gazaouis de la bande de Gaza ?
16:30 C'est ça que veut Israël ? Qui parle d'eux comme des animaux humains ?
16:34 - On a parlé de la loi immigration, on a parlé avec vous de la situation en Israël,
16:39 vous avez vu que je n'ai pas repris les questions incessantes
16:42 sur l'organisation terroriste ou pas,
16:46 parce que chaque membre de la France Insoumise y a répondu
16:50 et on perdrait notre temps. En revanche, je crois que nous sommes avec Yann
16:54 qui voulait peut-être vous parler d'un autre sujet sur lequel vous pouvez réagir.
16:58 Bonjour Yann ! - Bonjour Pascal !
17:01 - Et merci d'être avec nous. Quel est votre sujet ?
17:03 - Écoutez, c'est "Le saut dans le temps" auquel nous encourage Manuel Alduit,
17:09 le directeur du cinéma de France Télévisions,
17:12 puisqu'on retourne sur le puritanisme des Amériques au XVIIe siècle.
17:18 C'est-à-dire que ce monsieur a décidé que les films de Depardieu ne passeraient plus à l'antenne.
17:23 Pourquoi ? Parce que Depardieu a fait des grosses vannes salaces qui ont fuité.
17:27 - Si vous me permettez, ce ne sont pas que des grosses vannes salaces qui ont fuité.
17:33 Si vous me permettez, c'est quand même autre chose.
17:36 C'est pas ça, déjà des vannes salaces, je ne suis pas très client,
17:40 mais c'est au-delà. Et à partir du moment où vous dites cela,
17:43 vous minorez, me semble-t-il, ces phrases-là.
17:47 Maintenant, je vous laisse continuer.
17:49 - Non, non, mais absolument, je suis d'accord avec vous.
17:51 Disons que c'est bien pire qu'avec vous.
17:53 - Oui, vous disiez le contraire il y a deux secondes.
17:55 - Non, non, mais vous avez raison, j'ai employé les mauvais termes.
17:57 C'est bien plus des vannes salaces.
17:59 - Oui, je vous confirme, c'est pas...
18:01 - Mais est-ce que c'est une raison, est-ce que c'est une raison, si vous voulez...
18:04 - Alors là, ça c'est un vrai sujet. Est-ce qu'on doit retirer le prix Renaudot à Céline ?
18:08 - Non, c'est toujours les mêmes questions d'ailleurs.
18:10 Est-ce qu'on doit faire la cancel culture et revenir sur ce qui a été fait avant ?
18:13 - Sachant que Pascal, de part due à ma connaissance, n'a pas été condamné.
18:19 - C'est aussi, vous avez parfaitement raison, c'est la présomption d'innocence
18:23 sur les personnalités publiques qui, par définition,
18:26 est toujours mise en difficulté parce que parfois, les carrières s'arrêtent.
18:30 Vous avez aussi raison de le souligner.
18:33 Ce qui n'est pas vrai si le monsieur était boulanger
18:35 ou s'il faisait un autre métier.
18:37 - Et à ce train-là, vous imaginez le nombre d'acteurs, de présentateurs
18:43 ou d'animateurs de télévision qui devraient être mis à l'index ?
18:46 - Non. Non, les gens, je fissionne dans ces métiers depuis 35 ans.
18:52 - On doit espérer que tous les hommes ne se comportent pas de cette manière-là.
18:54 - Je vous assure.
18:55 - Peut-être pour vous répondre, vous aviez raison, monsieur Proud,
18:58 de préciser ce dont on parle. On ne parle pas de Black Salas.
19:01 On parle, pour ne prendre qu'un exemple, parce que j'ai regardé le complément d'enquête,
19:04 de Gérard Depardieu qui parle d'une petite fille,
19:08 qui n'a clairement pas 18 ans, qui est sur un cheval
19:12 et il parle d'elle comme un objet sexuel, qui se frotte.
19:15 C'est ce type de choses-là dont on parle.
19:18 Il y a plusieurs plaintes qui ont été déposées contre Gérard Depardieu pour viol.
19:22 Moi, je vous le dis, en tant qu'en plus jeune femme,
19:26 je me suis sentie concernée par les femmes qui étaient prises pour cible par Gérard Depardieu.
19:32 Et ça me dégoûte. Pardon, mais je suis dégoûtée de leur...
19:37 - Non, mais la question c'est, est-ce que France Télévisions a raison
19:40 de ne plus jamais proposer un film de Gérard Depardieu ?
19:44 Alors, j'entends ce que vous dites, mais est-ce que...
19:47 Si on met le doigt dans cet engrenage,
19:50 est-ce que ceux qui ont tourné avec Gérard Depardieu n'ont plus le droit non plus de citer ?
19:54 Est-ce que ceux qui ont filmé des réalisateurs Gérard Depardieu n'ont plus le droit de citer ?
19:58 Jusqu'où ça commence et jusqu'où ça s'arrête est une vraie question.
20:02 - Pardon, mais un homme qui se comporte de cette manière-là,
20:05 de manière aussi dégoûtante, qui prend le corps des femmes comme un objet,
20:09 ben en fait, moi, j'ai plus envie qu'il soit adulé, admiré, qu'on le regarde à la télé.
20:14 Et je pense qu'on n'arrivera pas à bout du combat contre les violences sexistes et sexuelles
20:19 en l'acceptant comme un état de fait dans notre société.
20:22 Il y a un viol en France toutes les six minutes.
20:25 Une femme qui est tuée sous les coups de son conjoint tous les deux jours.
20:29 Voilà, si on veut parler de délinquance, voilà un vrai sujet auquel on devrait s'attaquer.
20:32 Et vraiment, moi, quand je vois des hommes comme lui,
20:35 je me dis qu'il y a un combat majeur et qu'il profite probablement aussi d'une forme de domination,
20:40 de sa puissance, de son rôle, de son statut.
20:43 Et bien moi, j'ai envie de lui dire "au revoir, ciao, merci,
20:46 va te faire soigner pour ce dont tu as besoin et surtout,
20:51 maintenant, il va falloir qu'il paie le prix de ses comportements.
20:56 Laissons la justice faire son travail, mais en attendant,
20:59 je n'ai pas envie que ça serve d'exemple à nos gamins qui pourraient se dire que c'est normal
21:05 et à nos gamines qui pourraient l'accepter.
21:07 Franchement, Pascal Praud, vous me disiez hors antenne, pardon,
21:10 je pense que c'est public que vous aviez des filles, que vous avez quatre filles.
21:14 Moi, je suis une jeune femme aussi.
21:16 Enfin, on connaît tous le sexisme et le harcèlement dans toutes les formes de la société.
21:22 Combien d'entre nous n'ont pas changé de trottoir ?
21:24 Combien d'entre nous n'ont pas eu peur ?
21:27 Et bien ça, c'est parce que notre société patriarcale organise l'impunité pour tous les agresseurs sexuels.
21:35 - Elle a changé, Manon. - Non, ça n'a pas changé.
21:37 - Non, ne dites pas ça. Elle a changé.
21:39 - La société, elle est en cours, là où je veux bien vous l'accorder, c'est qu'elle est en cours de changement.
21:43 - Ma génération n'est pas la même chose que la génération de mes parents.
21:46 - Exactement. - Mais ma génération, moi j'ai 33 ans,
21:49 ma génération, elle est encore aujourd'hui pas en sécurité.
21:53 - Vous allez encore rester deux, trois minutes là-dessus,
21:55 parce qu'il faut que nous marquions une pause avant 11h30.
21:57 Elle a changé, parce que nos témoignages, puisque vous parlez de ma vie personnelle,
22:01 je pourrais pour vous parler de ma mère qui travaillait dans les années 70,
22:04 qui me raconte comment ça se passait à cette époque-là.
22:07 Il y a beaucoup de femmes également qui ont aujourd'hui 70 ou 80 ans
22:10 qui racontent comment ça se passait dans l'entreprise.
22:12 Aujourd'hui, dans une société comme Europe 1,
22:14 il n'y a pas un homme qui se conduira mal avec une femme sans qu'il soit viré dans la seconde.
22:18 - J'espère. En tout cas, je veux dire à toutes les femmes qui travaillent à Europe 1, n'hésitez pas à vous exprimer.
22:22 - Europe 1. - Pascal Praud et vous.
22:24 - Et Pascal Praud, vous recevez ce matin à Manon Aubry, députée européenne de la France Insoumise.
22:28 - Et on termine, donc juste, vous vouliez rajouter quelque chose, Yann.
22:31 Est-ce que vous pouvez souscrire à ce que dit Manon Aubry ?
22:34 Est-ce que sur ce sujet, vous pouvez adhérer au fond à ce qu'elle dit ?
22:39 - Alors, sur le fond, bien sûr, évidemment, donc c'est que du bon sens, ce qu'elle évoque,
22:44 à la réserve près du patriarcat ancestral, on sait très bien, et vous avez eu raison de le préciser,
22:49 il a changé complètement de nature, et on sait de quoi on parle aujourd'hui.
22:52 - Il a changé pas complètement. Sur les 40 PDG du CAC 40, c'est 40 hommes, quand même, je précise toujours ça.
22:58 - Non mais là, on parle des violences faites aux femmes.
23:00 - Oui, mais c'est une société aussi très masculine, et l'exemple que je cite n'est pas neutre.
23:05 Vous avez 40 entreprises du CAC 40, et c'est 40 bonhommes qui la dirigent, c'est un fait.
23:11 - Mais heureusement, on a Delphine Ernotte à France Télévisions.
23:13 Donc je voulais juste terminer en donnant humblement un petit conseil à Mme Aubry, si vous me le permettez.
23:19 Faites-lui dire que si jamais surgit un film de Gérard Depardieu à la télévision, vous savez ce qu'elle a qu'à faire,
23:25 elle coupe sa télé, et puis voilà !
23:27 - Manon Aubry vous répond, et je vous remercie en tout cas, Yann, d'être intervenue.
23:30 - C'est pour ça que moi je pense que quand il s'agit de lutter contre les violences sexistes et sexuelles,
23:36 c'est pas que de la responsabilité personnelle.
23:38 C'est pas à moi de me dire "je veux pas voir ce film", moi, voire "je veux pas que mon entourage le voit".
23:44 Si on veut changer, transformer en profondeur, alors il faut changer l'éducation de nos gamins,
23:49 de nos jeunes garçons, comme de nos jeunes filles.
23:52 Nos jeunes filles, pour qu'elles puissent être entendues quand elles parlent de comportements sexistes et sexuels.
23:58 Nos jeunes garçons pour qu'ils soient éduqués dans une société où en fait on se comporte pas de cette manière là.
24:02 Donc moi je veux pas vouer une forme de culte au grand acteur certainement qu'a été Gérard Depardieu,
24:09 mais pardon, qui s'est comporté comme un gros porc, et la place des gros porcs, c'est devant les tribunaux.
24:14 Et la seule place de Gérard Depardieu, c'est pas à la télé, désormais c'est devant un tribunal.
24:19 - Ce serait bien aussi de vous entendre sur certaines cultures parfois,
24:22 où la femme n'est pas mise en avant, où ses droits sont parfois bafoués,
24:28 où sa place est réduite à la portion congrue.
24:31 - Oui c'est une culture viriliste, et cette culture viriliste, malheureusement Pascal Praud,
24:36 vous la trouvez dans tous les secteurs de la société.
24:39 Et ça démontre le chemin qu'on a encore à parcourir,
24:42 si on veut que notre société n'accepte plus, ne tolère plus les violences sexistes et sexuelles.
24:47 On se bat en ce moment au Parlement européen pour une définition, par exemple, du viol,
24:52 d'un texte de lutte contre les violences sexistes et sexuelles,
24:55 pour une définition du viol, qui soit l'absence de consentement.
24:57 Emmanuel Macron, par exemple, bloque ce texte au niveau européen.
25:01 Et donc il va falloir faire un changement juridique, un changement culturel,
25:05 pour aboutir, je souhaite que la génération de mes enfants connaisse une société qui soit sortie du patriarcat.
25:10 - Ce débat est très intéressant, moi je le suis, parce qu'il me passionne ce débat sur le consentement,
25:13 parce que c'est deux options qui s'affrontent, il y a l'option américaine sur le consentement,
25:19 et puis il y a l'option française, si j'ose dire, la culture française.
25:22 Ce qu'on retient surtout pour le viol en France, c'est le fait, c'est l'acte, nous sommes d'accord.
25:27 Bon, pénétration.
25:29 Et effectivement, ce que vous souhaitez changer, c'est que la notion de consentement,
25:35 et ça c'est important, soit prise en compte.
25:39 - Oui, parce que la notion de consentement, c'est est-ce que la femme était d'accord pour l'acte sexuel,
25:47 qui par ailleurs ne se résume pas nécessairement à la pénétration,
25:52 et donc il est important qu'on puisse obtenir explicitement ce consentement, cette approbation de la femme.
25:58 Sinon, combien de femmes se sont retrouvées forcées, malgré elles,
26:05 et c'est pour ça que la définition du viol au niveau européen doit inclure cette notion de consentement.
26:11 La plupart des Etats européens sont d'accord, mais c'est la France qui mène la fronde,
26:14 et qui nous fait honte pour être honnête.
26:17 Et je me souviens d'Emmanuel Macron qui avait dit que c'était la grande cause du quinquennat.
26:21 Franchement, ça a été le grand oubli du quinquennat, aucun moyen qui a été mis sur la table pour accompagner les associations.
26:26 Une femme qui va porter plainte pour viol, une femme qui va porter plainte pour coups conjugaux de la part de son mari ou de son conjoint,
26:33 elle va se retrouver ensuite, au mieux, sa plainte est prise en compte par les services de police, mais elle ne sera pas protégée.
26:40 Donc elle va rester dans le foyer conjugal où elle est violentée parce qu'il n'y a pas suffisamment de places d'hébergement d'urgence.
26:45 Voilà un exemple très concret de comment on peut protéger les femmes et sortir notre société du patriarcat.
26:50 - Merci. - Un long projet.
26:53 - Merci beaucoup. "Sortir notre société du patriarcat", c'est un peu caricatural.
26:59 - Non, ce n'est pas une caricature, je vous ai démontré de manière concrète comment on pouvait y arriver.
27:03 - Vous savez, les choses sont beaucoup plus subtiles que ça.
27:05 - Je pense l'avoir fait avec subtilité, parce qu'elle peut mêler dire ça à des femmes victimes de viol, que les choses sont un peu plus subtiles.
27:11 - Non, mais la société du patriarcat, ce que je veux dire, c'est que même dans les maisons où l'homme, il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, avait le pouvoir économique,
27:20 tu t'apercevais que quand tu entrais dans la famille, c'était la femme qui avait le pouvoir, c'est la femme qui élevait les enfants, c'est la femme qui les accompagnait.
27:27 - C'est d'ailleurs un problème que la femme soit seule à élever les enfants dans beaucoup de familles, vous êtes d'accord avec moi ?
27:33 - Je pense qu'effectivement, c'est pas qu'elle est seule d'ailleurs, c'est différent, c'est que moi je pose toujours ces questions-là,
27:40 même dans des couples qui ont 25 ans aujourd'hui ou 30 ans, quand tu entres dans les familles, tu te dis "qui a fait à manger hier soir ?",
27:46 "qui a amené l'enfant chez le dentiste ?", "qui a amené l'enfant au basket ?"
27:49 - Vous faites la démonstration de la société patriarcale dont je parle, et dont il faut changer en profondeur,
27:54 pour que la femme ne soit pas celle qui s'occupe d'absolument tout, et en plus dont les corps soient abusés.
27:59 - Mais vous avez raison, mais en même temps, ces femmes-là avaient le pouvoir sur l'ensemble de la famille, pas toujours, parfois,
28:08 parce que je les connais ces familles, je les ai rencontrées, je vis avec depuis...
28:13 - Est-ce que vous pensez que quand une femme s'occupe de ses enfants, elle le fait toujours par choix, elle le fait souvent par absence du père,
28:19 elle le fait aussi parce qu'il y a des écarts de salaire importants entre les femmes et les hommes, et qu'elle reste le plus souvent à la maison ?
28:25 - Ah non plus aujourd'hui d'ailleurs, elle travaille, mais là où vous avez raison, c'est que quand les deux bossent,
28:29 celui qui doit s'arrêter c'est toujours la femme !
28:33 - Parce qu'elle gagne moins. Et donc si il y avait un salaire égal, ce serait plus équilibré.
28:38 Donc vous voyez, tout ça fait système d'une organisation de notre société qui aujourd'hui sert bien davantage les hommes que les femmes,
28:46 mais je ne me résigne pas, les choses bougent, les choses avancent, on va se battre au niveau européen sur la définition du viol.
28:51 - Je ne dirais pas que la société favorise plus les hommes que les femmes, forcément, mais bon...
28:55 - Vous le voyez, c'est un état de fait, quand il y a un écart de salaire de 20%, quand les hommes, pas tous les hommes heureusement,
29:02 mais les hommes violent encore beaucoup trop de femmes, une femme violée toutes les 6 minutes,
29:05 on voit qu'il y a un problème encore aujourd'hui dans notre société et qu'il va falloir changer de nouveau la boucle les bouclés de notre société patriarcale.
29:13 - Je remarque une pause, là où je vous rejoins en tout cas, c'est que la mer des combats, je pense vraiment,
29:17 c'est la différence de salaire entre les hommes et les femmes, ça je pense c'est le combat qui me semble le plus important,
29:23 puisque aujourd'hui c'est parfaitement inadmissible. En tout cas, c'était bien de pouvoir échanger ensemble,
29:28 c'est bien de pouvoir échanger sans s'invectiver.
29:32 - Merci pour ça. On fait vivre le débat démocratique.
29:35 - Oui, mais bon, monsieur Mélenchon, je ne sais pas s'il viendrait à Europe 1, mais je ne sais même pas si on pourrait avoir cet échange là.
29:41 - Je vais lui présenter l'invitation. Je lui demanderai.
29:44 - Mais non, je pense que... - Et on a un débat en suspens avec Bernard Arnault aussi, moi je suis toujours disponible pour débattre avec Bernard Arnault.
29:49 - Ah oui, ils devaient débattre ensemble. - Mais, mais, mais, mais, enfin bon, je, je...
29:53 - Mais invitez-le, invitez-le, moi je suis disponible.
29:56 - Je pense que lui, il aimerait bien y venir. - Et ben voilà, faisons-le.
29:59 - Pourquoi pas, puisque je lui en ai parlé simplement, bon après, est-ce qu'il a envie d'aller jusqu'au bout ou pas de ça, je n'en sais rien.
30:07 - Il est 11h39 et je vous remercie vraiment grandement et on va continuer.

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