• il y a 2 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Avec Jean-Michel Salvator, communiquant et chroniqueur politique et Louis Hausalter, journaliste politique au Figaro, ils reviennent sur le budget 2025.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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00:00Heureux Pinsoir !
00:0219h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et on avance, le gouvernement avance.
00:07Présentation du budget, comment est-ce que tout cela va être présenté, voté, amendé ?
00:12Jean-Michel Salvatore, Louis Osalter sont là pour en débattre.
00:15Je vous propose d'écouter Maude Brejon, la porte-parole du gouvernement,
00:19qui ce matin sur BFM TV ne voyait pas où était le problème,
00:24qu'il y ait un peu de tension dans tout ça après tout.
00:27On ne va pas se raconter des histoires.
00:29On ne vient pas tous de la même famille politique.
00:31On n'a pas tous la même histoire politique.
00:33On n'a pas tous la même culture politique.
00:35Mais je crois qu'on a un intérêt commun.
00:37Et cet intérêt commun, c'est de permettre au pays d'avancer.
00:39Et c'est de permettre au gouvernement de présenter un budget de redressement.
00:44Maintenant, est-ce qu'on est toujours tous d'accord au sein du gouvernement ?
00:48Je ne vais pas vous dire que oui.
00:49Chacun voit bien que ce n'est pas le cas.
00:51Parce qu'encore une fois, on vient d'horizons différents.
00:53Est-ce qu'on est toujours tous d'accord au sein même de Renaissance ?
00:56Pas toujours non plus.
00:57Mais c'est normal qu'il y ait des débats.
00:59Et moi, je trouve ça sain.
01:00C'est un gage de confiance Jean-Michel Salvatore.
01:02Oui, je trouve que c'est un petit peu ridicule.
01:04Parce qu'on est quand même dans une situation financière catastrophique.
01:07Michel Barnier l'a dit, la crise financière est devant nous si on ne fait rien.
01:11Et face à ça...
01:12Il dit souvent, c'est très grave ce qui se passe.
01:14Oui, mais c'est très grave.
01:15Quand tu entends Maude Bréjon dire ça, tu te dis, en fait, ça va.
01:19Non, ce n'est pas grave.
01:20Elle fait semblant de ne pas voir le problème.
01:22C'est-à-dire qu'elle explique...
01:24Bien sûr, je ne suis pas pour l'augmentation des impôts.
01:26Mais quand on voit les déficits qu'il faut combler, c'est absolument considérable.
01:31Et faire semblant de croire qu'on va y arriver juste en faisant des réformes de structure, c'est une dupris.
01:37Parce que, quand par exemple, Darmanin s'exprimait dans les échos lundis et disait,
01:41non, il faut peut-être regarder les 35 heures et puis il faut peut-être...
01:44Bon, toutes ces réformes-là, évidemment qu'elles sont intéressantes.
01:47Mais ce sont des réformes qui ne peuvent produire des effets que dans plusieurs années.
01:50Et on se dit, mais mon Dieu, mais pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?
01:52Donc, c'est vrai qu'il y a plein de bonnes idées.
01:54Ça, on le dit déjà à chaque fin de mandat.
01:56Mais oui, il y a plein de bonnes idées.
01:57Les 35 heures, le millefeuille administratif, ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux.
02:02Tout ça, c'est très intéressant.
02:04Mais le problème, c'est qu'il faut trouver de l'argent tout de suite.
02:06Et donc, comme il faut trouver de l'argent tout de suite, Barnier, il n'est pas idiot.
02:10On parlait de l'histoire des voitures.
02:12Tout ce qu'on a dit, il le sait.
02:14Mais il est obligé de faire du brutal.
02:15Parce qu'il faut trouver de l'argent.
02:18Et le levier fiscal est effectivement le seul moyen de trouver de l'argent tout de suite.
02:22C'est malheureux.
02:23Mais si on fait ce qui n'a pas été fait par Emmanuel Macron pendant un certain nombre d'années,
02:28c'est-à-dire une vraie revue de dépenses, des réformes structurelles,
02:31et notamment la réforme de l'État,
02:33un bras de fer éventuel avec les collectivités locales pour voir où on pourrait avoir,
02:37et puis surtout, les dépenses sociales.
02:39C'est-à-dire que la moitié de la dépense publique française, c'est des dépenses sociales,
02:42à commencer par les retraites.
02:43Là, je lui fais crédit d'avoir fait la réforme des retraites.
02:45Mais sur le reste des dépenses maladies, notamment,
02:49il y a des chantiers auxquels il ne s'est pas attaqué pendant 7 ans.
02:53Aujourd'hui, cette revue de dépenses qui prend du temps à faire
02:57et qui met du temps à produire ses effets,
02:59effectivement, elle n'a pas été faite ces dernières années.
03:02Il y a un budget qui doit être bouclé d'ici au 31 décembre.
03:05Le levier fiscal, et Michel Barnier qui vient des Républicains,
03:08qui est un Premier ministre de droite,
03:10se retrouve contraint d'augmenter les impôts, quelque part,
03:13parce que ça doit rentrer rapidement.
03:15Il y a un différentiel de 50 milliards
03:17entre ce qui était prévu par les administrations de Bercy il y a un an
03:21et maintenant, en termes simplement de recettes, d'équilibre.
03:25Là, on parle de 60 milliards.
03:27Qu'est-ce que ça va être l'an prochain ?
03:28Qu'est-ce que ça va être dans 6 mois ?
03:29C'est-à-dire que les sommes vont se rajouter
03:31et puis l'argent coûte de plus en plus cher.
03:33On n'en prend rien.
03:35Là, les macronistes font de la mauvaise volonté.
03:37Ils font semblant de ne pas voir les choses.
03:39Quand on regarde un petit peu la chronologie,
03:42on se rend bien compte que déjà, dès le mois de février,
03:45on voyait qu'il allait manquer 10 milliards pour faire le budget 2025.
03:48Les choses n'ont pas cessé de se dégrader.
03:50Ils n'ont rien fait parce qu'il y a eu les élections.
03:52Donc, il ne fallait surtout rien dire à personne.
03:54Ensuite, il y a eu la dissolution,
03:56qui a eu des effets catastrophiques sur l'économie française.
03:59L'investissement s'est arrêté, les embauches se sont arrêtées.
04:02Donc, tout ça, c'est une suite d'erreurs, d'aveuglement et de mensonges.
04:06Et résultat, on se retrouve avec 60 milliards à trouver pour 2025.
04:09Et je trouve quand même que l'attitude de Gabriel Attal
04:14et de tous ses proches, je trouve que c'est de l'anti-jeu.
04:17Parce qu'ils ne se rendent pas compte que finalement, ils ont perdu les élections.
04:21On a quand même l'impression qu'ils l'oublient.
04:23Ils ont perdu les élections.
04:25Barnier arrive, c'est ce qu'il dit toujours,
04:27il ne s'est pas roulé par terre pour être à Matignon.
04:29Sans doute, il a des mesures extrêmement difficiles à prendre.
04:32Et là, il est obligé de faire les choses très rapidement.
04:35Parce que, ce qui nous pend au nez, personne n'y croit.
04:38La crise financière, personne n'y croit.
04:40Tout le monde se dit, c'est comme le trou de la sécu, il ne se passera jamais rien.
04:43C'est comme quand on parle des grandes banques, qu'on appelle les « too big to fail ».
04:46Elles sont trop grandes pour tomber.
04:51Mais on a déjà vu des États être obligés de se serrer à la ceinture d'une façon absolument catastrophique.
04:58Regardez par exemple ce qui s'est passé en Grèce.
05:00Regardez ce qui s'est passé au Portugal.
05:02On sait que c'est possible.
05:04Et cette idée que parce que la France est un grand pays,
05:07parce que la France est l'un des deux pays moteurs de l'Europe,
05:09il ne nous arrivera pas ce qui s'est passé, c'est un leurre.
05:13Ce n'est pas vrai.
05:15C'est de l'économie, c'est de l'arithmétique.
05:18Et on ne peut pas tricher avec ça.
05:20Qu'est-ce qui se passe si on écrit la suite de l'histoire politique dans les semaines qui viennent ?
05:24Du coup, là, on a un bras de fer un peu mis en scène,
05:26où les macronistes, Gabriel Attal en tête,
05:29expliquent qu'ils vont s'opposer à telle hausse d'impôt,
05:31qu'ils vont proposer telle réforme de structure.
05:33Tout ça fait partie du jeu politicien sous nos yeux.
05:36La réalité, c'est que ce budget passera sûrement au 49-3,
05:40comme cela a été le cas en 2023, comme ça a été le cas en 2022.
05:44Là, ce n'est même plus qu'il y a une majorité relative.
05:46Il n'y a plus de majorité.
05:48C'est-à-dire que le bloc central sur lequel s'appuie Michel Barnier
05:51étant faible numériquement à l'Assemblée nationale,
05:53très peu d'observateurs à l'Assemblée voient comment ça peut passer sans 49-3.
05:57Qu'est-ce que font à ce moment-là les macronistes ?
06:00S'ils ne sont vraiment pas d'accord, ils censurent le gouvernement.
06:02Est-ce qu'ils vont vraiment censurer un gouvernement de Michel Barnier ?
06:06Qui arrive ? Qui doit faire voter un budget à un moment crucial financièrement ?
06:11Ils ne le feront pas d'ici à cet hiver.
06:14C'est impossible pour eux politiquement.
06:16Comment expliquer à l'opinion qu'ils vont censurer un Premier ministre
06:18qui a été nommé par leur ancien chef Emmanuel Macron
06:21parce qu'ils ne sont pas d'accord avec un budget d'urgence
06:23pour établir des comptes qu'eux-mêmes ont laissés dans cet État ?
06:25Tout ça pour ensuite avoir Cazeneuve qui, lui, a un programme fiscal
06:30encore plus draconien que celui de Michel Barnier.
06:33Parce que c'est quand même ça.
06:34Si on n'arrive pas à gouverner avec le centre et la droite,
06:38on gouverne avec le centre et la gauche.
06:40Beaucoup plus de hausse d'impôts, bien sûr.
06:41Merci beaucoup, Louis Osalter.
06:43Merci Jean-Michel Salvatore pour vos précieux éclairages de ce soir.

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