Il fait revivre Johnny Hallyday dans un show immense, avec une centaine de musiciens, des images de l'icône sur un écran de 200 mètres carré. Yvan Cassar, directeur musical de Johnny, répond aux questions de l'équipe de RTL bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 11 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
Regardez L'invité de RTL Soir du 11 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Célier, Marion Calais et Cyprien Sini, RTL bonsoir.
00:09 Allez RTL bonsoir à la deuxième heure avec les complices en studio, Cyprien, Marion, même Alex Vizorek et maintenant Steven Bellery, notre mister en musique.
00:18 Salut Steven. Salut à tous.
00:19 Nous allons maintenant passer un moment avec notre grand invité, c'est le chef d'orchestre, le compositeur, directeur musical Yvan Cassard. Bonsoir à vous.
00:25 Bonsoir.
00:26 Vous avez été le complice musical de Johnny Hallyday sur scène et en studio, le coffret intégral Johnny Hallyday Symphonic avec cinq inédits et dans les bacs, dont celui-ci, un extrait live du Johnny Symphonic Tour à Nice, frisson garanti.
00:38 Allumez le feu, allumez le feu et faire danser le diable et Dieu.
01:02 Une nouvelle tournée symphonique avec RTL est maintenant prévue au printemps, une vingtaine de dates partout en France.
01:09 Donc des bonnes nouvelles en pagaille, Yvan Cassard qui arrive pour les fans.
01:12 Alors qu'on a vécu il y a quelques jours le sixième anniversaire de la mort de Johnny, il y avait encore des centaines de dingues de Johnny réunis pour une messe à l'église de la Madeleine à Paris.
01:22 Est-ce que ces fans vous réclamaient une nouvelle tournée ? Est-ce qu'ils en avaient besoin ?
01:26 Je ne sais pas, en tout cas c'est vrai que cette tournée s'est finie dans un crescendo permanent.
01:32 De plus en plus, ça communiquait, de plus en plus, le monde arrivait. J'ai senti une énergie, je ne pensais pas du tout refaire ça.
01:40 Mais en fait, les gens sont tellement généreux, le public est tellement vraiment dans la communication, dans le besoin, qu'on passe une très très belle soirée de fête.
01:49 Et c'est ça qui compte finalement, de se souvenir de cet artiste quand même inouï, exceptionnel.
01:54 Yvan Cassart, on va le rappeler, vous avez travaillé avec Johnny pendant près de 20 ans et depuis 4 ans, vous vous êtes immergé dans sa musique, ses enregistrements live, c'est ce qu'on entend dans le principe du projet.
02:04 Il n'y a que des voix live de Johnny. Pour retrouver ses prises de voix, certaines imparfaites, d'autres intenses, certaines inédites, pour coller sur vos arrangements souvent symphoniques.
02:13 Est-ce que ces longs mois de travail, ils vous ont aidé d'une certaine manière à faire votre deuil ?
02:18 Oui, parce qu'en fait, c'était très bizarre, parce qu'il était avec moi tout le temps, surtout pendant les deux premières années de travail, où j'étais là immergé dans toutes ses voix, il écoutait tous les jours.
02:28 C'était presque, à un moment donné, j'étais obligé de me scinder, d'écouter l'artiste et la voix chantée, parce que j'avais souvent, par exemple, beaucoup de mal sur une prise de voix.
02:38 D'un coup, il parlait, il avait deux, trois mots. D'un coup, c'était très compliqué. Mais bien sûr, parce que j'ai essayé de le faire tellement avec lui, en me souvenant de ce qu'il aimait, d'être le plus fidèle à tout ce qu'il me disait.
02:51 Je ne sais pas, c'était comme un combat, comme une revanche. Je me disais non, non, on continue, on continue. Ça m'a absorbé.
02:56 Et il y avait quelque chose, quand j'étais content d'un résultat final, parce que j'avais beaucoup de peur, beaucoup de stress. La peur de décevoir, c'est toujours dur quand même.
03:04 Au début, je ne pensais pas que ça serait accueilli comme ça, qu'il y aurait une telle ferveur. Donc du coup, on se dit, est-ce que c'est bien ?
03:11 Ce challenge me hantait. Et puis finalement, ce qui compte, c'est l'amour des gens, le retour quand ils viennent et qu'ils m'arrêtent en disant, c'est beau ce que vous avez fait pour lui, on aime.
03:20 Dans mon métier, c'est d'accompagner les chanteurs et de les soutenir, de les aimer et de faire en sorte qu'ils soient plus beaux.
03:26 Et vous dites notamment que lors des concerts, vous avez vraiment l'impression de passer deux heures encore avec lui. Ça le fait revivre aussi, ces concerts, en quelque sorte ?
03:36 Je crois pareil. Quand j'ai eu deux albums, je me suis dit, il faut quand même que je fasse un concert. Et puis un seul concert à Paris, pourquoi ?
03:42 Donc, Johnny, c'est la France. Donc, allez, vous voilà parti dans une grande aventure.
03:47 Et la Belgique, monsieur.
03:48 La Belgique, bien sûr.
03:49 Alors, mais évidemment, je suis bien d'accord. D'ailleurs, je crois que la Belgique, le Forest National, c'est la première fois où j'ai pleuré sur scène à la fin.
03:57 Les Belges m'ont fait pleurer. Vous voyez, franchement ? Donc, j'aime les Belges.
04:00 Et donc, je me suis dit, il faut faire quelque chose pour tout le monde. Et c'est vrai qu'on est de nos jours, on est très habitués à avoir un chanteur à chaque fois qu'on va dans une grande salle, devant des écrans.
04:09 Parce qu'il est tout petit et on le voit. Et finalement, il y a un truc qui est terrible, une espèce de dédoublement.
04:13 Quand on voit ce spectacle, il est avec vous parce qu'il est devant, dans les écrans. Il chante.
04:18 Et c'est vrai que comme on a travaillé les choses, quand on le voit sur un cheval, quand on le voit marcher dans New York, il est sublime.
04:26 Parce qu'il chante bien, mais qui ne dira pas qu'il n'est pas charismatique aussi ?
04:30 Enfin, je vous écoute.
04:31 Parce qu'il y a des images sur un écran de 200 mètres carrés, il faut préciser aux auditeurs.
04:35 Et quand on le voit, on a l'impression qu'il est ressuscité. Le charisme et l'image sont intacts.
04:39 Les producteurs détestent l'idée, mais c'est vrai qu'on ne peut pas non plus faire un spectacle de Johnny Hallyday avec trois ampoules.
04:47 Ce n'est pas l'image du personnage.
04:49 En tout cas, pas moi. C'est sûr.
04:51 Donc là, j'étais sûr de battre tout le monde avec 100 personnes et les écrans. Comme ça, on était tranquille.
04:56 Est-ce que vous avez l'impression que maintenant, avec du recul, on comprend mieux à quel point Johnny était unique ?
05:03 A quel point son héritage musical est profond ? Ses amis, à l'aide de Jimi Hendrix, à Sardou, il a excellé dans tous les styles.
05:11 Je crois que Johnny sait bien sur la France, parce que sa capacité vocale à interpréter aussi bien un grand classique,
05:18 Edith Piaf, Jacques Brel, que son héritage culturel avec Elvis.
05:23 Du coup, quand il vous emmène dans un rock, vous y êtes.
05:26 Et puis après, comme tous les grands artistes, il a suivi son instinct sur cinq décennies.
05:30 Il s'est entouré des grands compositeurs, auteurs-compositeurs.
05:34 Et donc, du coup, il s'est toujours réinventé.
05:36 Donc, il est là, il est français. On se rend compte à chaque fois à quel point il est complet, finalement.
05:42 Justement, vous dites ça, Ivan Kassar. Est-ce que c'est toujours le cas ? Est-ce que c'est toujours la France ?
05:45 Vous remarquez dans le public de Johnny qu'il est éclectique, qu'il est varié. Est-ce que le virus se transmet de génération en génération ?
05:51 Franchement, bien sûr qu'il y a plus de personnes qui ont plus de 40 ans que de 15 ans. Mais il y en a.
05:57 Et puis, il y a toujours ce phénomène familial que moi, j'aime beaucoup.
06:00 C'est-à-dire qu'il y a, dans un concert, trois générations qui sont là ensemble pour partager ce souvenir.
06:06 Et ça, c'est quand même assez unique, quand même.
06:08 Alors, outre l'album, le dernier de Johnny qui est sorti, "Mon pays, c'est l'amour",
06:12 ce projet qui est sorti après sa disparition, c'est celui qui a cartonné le plus.
06:16 Plus de 600 000 fans se sont rués sur les deux volumes. Vous étiez le premier surpris, vraiment ?
06:21 Ah, vraiment, oui. Franchement, moi, je m'étais mis une petite barre.
06:24 Je me suis dit, si on en arrive à un disque à 100 000 ventes, ça sera un truc de fou.
06:29 Parce que moi, je me disais, c'est quand même spécial.
06:33 C'est les chansons qu'on connaît.
06:34 Voilà, on a déjà entendu. Mais c'est vrai qu'il y a quand même un peu une part de personnel.
06:40 Mon ADN, dans l'histoire avec Johnny, c'est quand même d'avoir amené, un peu surexploité, l'orchestre symphonique.
06:48 Quand je suis arrivé en 98, il y avait six chansons.
06:50 Pour le Stade de France.
06:51 Au Stade de France, il y en avait six. Avant, il en faisait une à la fin en disant "bon, vous êtes contents ?"
06:55 Et moi, je me suis dit "qu'est-ce que je fais ?"
06:57 Là, je me suis dit "bah non, on va y aller".
06:59 Et puis parce qu'évidemment, il fallait être un peu grandiose.
07:01 Il y avait 500 choristes, donc ça, ça le motivait.
07:03 Parce que cette dimension, il ne m'a pas entendu pour faire des spectacles.
07:07 Chacun amène sa petite pierre à l'édifice.
07:09 Et moi, je me suis dit, là-dessus, je peux amener un plus parce que j'aimais.
07:12 Et cette dimension épique, opératique, je pense qu'elle était importante.
07:16 Il y a des gens qui ne l'aimaient pas en rock, qui l'aimaient même comme ça.
07:18 C'est vrai que c'est épique, on a l'impression d'écouter une musique de cinéma, presque parfois.
07:22 Oui, parce que pour Johnny, l'orchestre, ce n'était pas de la musique classique.
07:27 L'orchestre, c'était Hans Zimmer, c'était Ennio Morricone.
07:30 C'était ça, parce que c'était un cinéphile.
07:32 Sa carrière, sa vocation, je parlais d'Elvis tout à l'heure, il voulait être acteur et chanteur.
07:38 Elvis Presley.
07:40 Dans la nouvelle tournée qui arrive, vous allez aussi surprendre les femmes.
07:44 Parce que les fans, lors de la précédente tournée, ils réclamaient Gabriel.
07:47 Donc vous leur offrez, dans la réédition de l'album, c'est l'un des inédits extraits.
08:16 Il est obligé de chanter.
08:18 Vous vous êtes mis en Mission Gabriel, Ivan Kassar, il fallait faire revivre ce titre.
08:22 Mission Gabriel.
08:24 Opération Gabriel.
08:26 C'est vrai que j'avais pensé à cette chanson, mais il faut tomber sur la bonne voix.
08:31 Et c'est tellement d'heures, de temps, que je n'avais pas trouvé la bonne interprétation.
08:36 Et sur scène, tous les soirs, quand je faisais la tournée dernière, je me disais, oui, il y a...
08:40 Et tout le monde après me disait, c'est génial, c'est génial, mais pourquoi il n'y a pas Gabriel ?
08:44 Vous avez raison, vous avez raison.
08:46 Donc là, c'était le challenge.
08:48 J'ai écouté bien 60 voix différentes de Gabriel.
08:52 Un jour, je suis tombé sur celle-là à l'Olympia 2000.
08:57 Parce qu'on s'était installé, c'était de mon temps, si j'ose dire.
09:00 À l'Olympia, il y avait beaucoup, beaucoup de soirs.
09:04 Il était resté tout l'été, donc du coup, j'avais eu pas mal de prises.
09:07 Il gardait tout, en fait, Daniel.
09:09 Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
09:10 C'est ça la chance, en fait.
09:11 Parce qu'il y avait toujours un magnéto qui traînait.
09:14 Donc ça, c'est des cadeaux.
09:16 Il faut dire les choses comme elles sont.
09:17 Et comme l'Olympia, c'est une petite salle, cette interprétation en douceur dans le groove,
09:22 j'avais eu ça comme ça avec la musique que j'aime dans l'acte II.
09:26 Pour moi, c'est important parce que, voyez, c'est la seule version à ma connaissance avec une contrebasse
09:32 et pas avec une caisse claire forte rock sur le deuxième et le quatrième temps.
09:36 Là, elle est en souplesse.
09:37 C'est vraiment comme un titre country, rock and roll old school.
09:40 Et il fallait la voix pour ça.
09:42 Il faut la souplesse dans la voix pour ça.
09:44 Et quand je suis tombé sur cette version, j'ai fait yes.
09:47 C'est les petits cadeaux.
09:49 On s'en souvient le jour.
09:50 Il y en avait pas mal de Jean-Baptiste Guégan aussi.
09:52 Pardon, je fais.
09:54 Il dérape.
09:55 Comme souvent.
09:57 Il y a aussi dans ce coffre intégral qui vient de sortir une version revisité de Love me tender by Johnny.
10:03 On va l'écouter.
10:04 On va en discuter dans quelques secondes.
10:05 Yvan Cassard, vous êtes le directeur musical de Johnny, son complice.
10:08 Et vous restez avec nous.
10:09 Vous êtes notre grand ami.
10:10 Il est aussi le directeur musical d'RTL, presque d'une certaine manière.
10:13 C'est quoi ce channel ?
10:18 C'est dommage.
10:20 Cette soirée, c'est cadeau.
10:22 C'est Noël avant l'heure.
10:23 Ce soir, c'est Noël.
10:24 Allez, à tout de suite.
10:26 J'ai refusé.
10:28 Oh, et le moment, je l'ai aimé.
10:30 Julien Cellier, Marion Calais et Cyprien Signy.
10:33 RTL, bonsoir.
10:34 RTL, bonsoir.
10:36 Julien Cellier, Marion Calais et Cyprien Signy.
10:39 RTL, bonsoir.
10:40 La deuxième heure, toujours avec notre grand invité, Yvan Cassard, directeur musical et complice de Johnny Hallyday
10:46 avant une nouvelle tournée symphonique avec RTL au printemps.
10:49 Et alors que le coffret intégral Johnny Hallyday Symphonique avec cinq inédits est dans les bacs.
10:53 Et parmi ces inédits, il y a une pépite, "Grave-moi le cœur".
10:57 Grave-moi le cœur de ton nom.
11:04 Dis-moi de bonheur.
11:10 Grave-moi au nom de l'amour.
11:17 Non, je n'ai pas peur.
11:22 Johnny qui adapte le classique d'Elvis Presley, "Love me tender".
11:26 Cet enregistrement, Yvan Cassard, vous l'avez découvert il y a quelques mois.
11:29 Il était resté dans les placards de Johnny. Vous n'en avez jamais parlé.
11:32 Non, c'est dingue.
11:34 En plus, j'ai utilisé de la même session dans l'acte II, ma version de "Love me tender".
11:39 C'est le même studio un jour avant.
11:42 Il y a eu des magnétos qui ont tourné pendant trois jours dans ce studio.
11:46 Et en fait, ces bandes n'avaient pas été numérisées.
11:48 C'est un tel travail de numériser toutes ces bandes.
11:50 Tant qu'elles ne sont pas numérisées, on ne peut pas écouter.
11:52 Il y avait quatre versions de cette chanson.
11:55 Quatre interprétations.
11:56 Parce qu'au départ de ces répétitions, il prépare le spectacle de Las Vegas en 1996.
12:01 C'est un spectacle où il reprend beaucoup de standards américains en adaptation française.
12:05 Et au dernier moment, pour une raison que je comprends très bien,
12:08 parce que pour lui, Elvis, c'est tellement son maître.
12:11 Et "Love me tender", c'est la chanson.
12:13 C'est sa chanson puisqu'il le découvre lors de la projection du film alors qu'il est adolescent.
12:18 Donc du coup, il dit au dernier moment, je vais la chanter en anglais.
12:22 Celle-là, je ne peux pas la chanter en français.
12:24 Et voilà l'histoire de cette pépite.
12:26 C'est incroyable de redécouvrir quelque chose dans des mots qu'on n'a jamais entendus dans sa bouche.
12:30 Ce qui est incroyable, c'est ce qu'on entend.
12:32 C'est une répétition.
12:33 En fait, il est en train de tester la chanson pour éventuellement la mettre dans l'album qui sera destination Vegas.
12:38 Vous avez été surpris par l'interprète, Johnny, vraiment, alors que vous l'avez suivi pendant tant d'années ?
12:42 Je ne suis pas surpris de ça parce qu'en répétition, s'il est bien dans un contexte ou avec ses musiciens,
12:49 il suffit qu'il y ait quelques personnes.
12:51 Il chante pour elles.
12:53 Et du coup, il chante très, très bien parce que c'est un séducteur, c'est un performeur.
12:57 Et il y a beau avoir quatre personnes, qu'il y en ait quatre ou 80 000, il chante.
13:02 C'est pour ça que c'est beau quand il est en répétition au concert,
13:05 parce qu'il est débarrassé de tout ce stress du studio.
13:08 Il se laisse aller à son instant.
13:10 Alors c'est le moment de donner des infos exclusives.
13:13 Est-ce qu'il y a, comme celle-là, d'autres Pépites Oubliés ?
13:18 Est-ce qu'on peut s'attendre à d'autres jolies surprises dans les années à venir ?
13:21 En tout cas, je n'en sais rien.
13:24 Est-ce qu'il y a encore des bandes pas numérisées ?
13:27 Il y en a encore chez Universal, ils vont année par année.
13:29 Il faut qu'il y ait quelqu'un qui ait envie de les écouter.
13:31 Je ne sais pas, en tout cas, ils travaillent dessus.
13:33 Moi, je trouve que j'ai fait mon travail.
13:35 Vous avez écouté quel pourcentage des bandes ?
13:38 Est-ce qu'il y en a encore qui n'ont jamais été réécoutées ?
13:40 Ça, je voudrais demander à Xavier Perrault, qui s'occupe de ça chez Universal.
13:43 Il y a fait chaque année, c'est tellement bon.
13:45 Il passe beaucoup de temps là-dessus, avec un sérieux,
13:48 et une volonté de soutenir l'oeuvre et le chanteur.
13:51 C'est assez incroyable, moi je ne sais pas.
13:54 En tout cas, je suis content déjà avec ce que j'ai trouvé.
13:57 Quand je suis tombé sur cette voix, je me suis dit "mais ce n'est pas possible, c'est un cadeau".
14:01 Surtout que c'est plutôt bien chanté, parce que la voix est très très belle.
14:04 La voix est très belle sur la version anglaise.
14:06 Et c'est d'ailleurs, si vous comparez dans le disque,
14:09 cette version anglaise et la version française, vous allez voir,
14:11 c'est vraiment la même voix.
14:13 On sent que c'est la même chose.
14:15 Et le texte de Jean Faux qui est plutôt beau.
14:17 Il est joli, et ce qui est amusant, intéressant,
14:19 c'est que de part cette nouvelle langue, le français,
14:23 il ne chante pas du tout pareil.
14:25 Il est débarrassé du coup de l'amour d'Elvis Presley,
14:28 qui est là, même dans le livre.
14:30 Je ne vais pas dire une copie, mais il était dans le style.
14:32 Très amoureux, très sucré, très doux, très enveloppant.
14:36 Là, il y a une gravité, c'est le cas du lien.
14:38 C'est un amour mature.
14:40 Il y a une profondeur.
14:42 Ce n'est pas du tout la même manière.
14:43 D'ailleurs, il l'a chanté plus lentement.
14:45 Le tempo de cette version en français est plus lent.
14:47 C'est aussi pour ça que j'ai voulu la faire au piano,
14:49 parce que je voulais casser.
14:51 Je ne voulais pas qu'on compare et qu'on se dise
14:53 que je voulais que ce soit une autre aventure.
14:55 Et cette profondeur, ce cowboy solitaire,
14:59 ce personnage qu'on connaissait bien de Johnny,
15:02 je trouve que ça s'incarnait mieux avec juste un piano un peu triste,
15:05 un piano droit, avec sa voix.
15:08 - Yvan Cassaro, au printemps, vous serez chef d'orchestre
15:10 de cette nouvelle tournée symphonique avec ses tubes de Johnny,
15:13 et donc des inédits dans une vingtaine de villes en France.
15:15 Il paraît, vous allez nous le confirmer,
15:17 que ce projet symphonique, sa naissance, c'est 1998,
15:20 vous l'avez évoqué, Stade de France,
15:22 et notamment au moment d'un duo.
15:23 Johnny, Lara Fabian sur scène, il y avait cette partie symphonique.
15:26 C'est notre instant vintage.
15:27 (musique)
15:31 - Le jour se lève, la nuit palie,
15:34 les chasseurs et les chiens ont vain.
15:38 C'est l'heure de sonner la lanline
15:41 et la bête doit mourir ce matin.
15:44 - Hey, je vais ouvrir dans les volets,
15:48 trouvez-moi le coeur, je suis prête.
15:53 Je peux m'endormir pour toujours,
15:56 pour toujours.
15:58 - Votre idée d'un concert entièrement symphonique,
16:00 ça part de là, ça germe ce jour-là,
16:02 quand vous les voyez tous les deux sur scène ?
16:03 - Oui, c'est vraiment ce projet, il naît là en 1998.
16:07 Et cette version, je me rappelle encore du regard de Johnny
16:13 quand il est sorti de cette session
16:14 avec l'interprétation et le duo avec Lara.
16:17 Je voyais ses yeux en disant,
16:19 "C'est pas possible, qu'est-ce qui vient de m'arriver ?
16:20 Qu'est-ce qu'elle m'a fait ?"
16:21 C'est un truc de fou.
16:23 Et c'est vrai que ça incarne bien le côté démesuré,
16:28 le côté opératique, dès qu'un orchestre est là
16:31 pour vous soutenir, quand vous avez des interprètes
16:33 qui sont au niveau vocalement, qui suivent.
16:36 - Ils sont au niveau, là.
16:37 - En tout cas, ils sont dans le sujet, ça c'est sûr.
16:40 - Il ne savait pas lire la musique,
16:41 il avait fait le conservatoire quelques jours à peine,
16:43 mais il savait si... il faut filer quand même.
16:46 - Oui, franchement, la puissance, c'est naturel,
16:49 cette espèce de facilité à attaquer,
16:52 à toujours aller plus haut, plus haut, pousser, pousser, pousser.
16:55 Et ce qui est beau, c'est le corps de la voix.
16:57 Il a beau être très fort, on ne perd pas en qualité.
17:00 Ça reste toujours très rond, c'est exceptionnel.
17:03 - Et ce qui est fou, c'est que ce Stade de France
17:05 qui vous a inspiré ce projet, il aurait pu se faire sans vous,
17:09 parce que vous découvriez Johnny à ce moment-là, en 98,
17:12 il était tellement exigeant qu'un jour, vous lui dites,
17:15 "Bon, on va faire les répètes.
17:17 Si ça ne te va pas, ma valise est prête, je pars ce soir."
17:20 - Alors là, comme ça, ça fait un peu le mec super capricieux,
17:23 genre, ça suffit.
17:25 Alors, ce n'est pas exactement ça, quand même.
17:27 J'en ai bien bavé.
17:29 Je crois que... je dis souvent d'ailleurs,
17:31 maintenant plus rien ne peut me faire peur,
17:33 parce que pendant trois semaines, il m'a mis un enfer.
17:36 Parce que je suis arrivé, j'étais vraiment jeunot,
17:39 et c'est vrai que j'avais un physique un peu corpulent.
17:42 Sans Santiago, il m'a regardé la première fois,
17:44 et il m'a dit, "Mais c'est qui, ça ne va pas aller."
17:47 Donc, ça a été compliqué.
17:49 Il a fallu le convaincre que j'étais l'homme de la situation.
17:53 Et ça a été long, ça a été long.
17:54 Je pense qu'en plus, il s'était fait un challenge.
17:56 Lui, je vais le pousser, je vais le pousser,
17:58 voir ce qu'il a dans le ventre,
17:59 parce que c'est vrai que quand même,
18:00 c'était une grosse responsabilité, même pour lui,
18:02 parce que Las Vegas, il avait été déçu.
18:04 Il voulait que le Spot de France, ça soit incroyable.
18:06 Et c'était, comme d'habitude, c'est pour ça qu'il a été si bon.
18:09 C'est un phénix, Johnny.
18:11 Il s'est préparé comme jamais.
18:12 Le sport, la santé, il bossait, il répétait.
18:16 Il était très exigeant.
18:18 Et donc, moi, je refaisais des orchestrations,
18:20 et il ne comprenait pas.
18:21 Il me disait, "Mais pourquoi tu fais ça, non ?"
18:23 Jusqu'au jour où on m'a dit,
18:25 "Non, on va refaire tout comme le Parc des Princes."
18:27 Donc là, j'ai dit, "Non, si c'est ça, je m'en vais."
18:31 Parce que je ne voulais pas.
18:33 Et donc, j'avais préparé mes petits bagages.
18:36 Tout était dans l'effet théâtral.
18:38 J'avais mes valises.
18:39 Et quand il est arrivé, je lui ai dit,
18:41 "Écoute, j'ai fait trois arrangements
18:43 bien ciblés sur trois chansons de styles différents.
18:46 Et tu me dis si ça te plaît ou pas.
18:49 Si ça ne te plaît pas, tu vois, là, il y a mes valises.
18:52 J'ai le vol de 22h30."
18:54 Il m'a regardé, mais il est vraiment dingue.
18:56 Et puis, il a chanté.
18:58 Et puis après, évidemment, il ne m'a pas dit, "C'est génial.
19:01 Reste en calme."
19:03 Il a fait, "Ouais."
19:07 J'ai fait, "C'est bon, j'ai passé le cap."
19:09 - Yvan Cassard, vous faites revivre Johnny pour terminer.
19:12 C'est vrai qu'il est vraiment dans l'actualité en ce moment.
19:14 On a vu ses filles Jade et Joy qui ont pris la parole
19:16 il y a quelques jours pour la première fois.
19:17 On sait qu'il y a un peu deux clans, Laetitia et ses filles.
19:19 David Hallyday, Laura Smedt de l'autre.
19:21 David Hallyday, il était à votre place il y a quelques jours dans l'émission.
19:23 Il nous a dit qu'il était fatigué de voir toutes ses affaires de famille
19:25 sur la place publique.
19:26 Je ne sais pas si vous avez encore des échanges, d'ailleurs, avec David Hallyday.
19:28 Mais quel regard, vous l'ami de Johnny, vous portez sur ces tensions ?
19:31 - Moi, je vais dire que j'ai la chance de m'intéresser à la musique,
19:34 à l'artiste exceptionnel, de vivre avec lui, loin de ça.
19:38 Et je crois pouvoir le dire très modestement que tout le monde est d'accord
19:44 pour que ce que je fais, le travail que j'entreprends avec Johnny,
19:49 il est légitime et il me soutienne.
19:51 Donc j'avoue que je profite de ça et je les remercie d'ailleurs chaleureusement
19:55 parce que je sais que j'ai conscience que ce n'est pas si simple.
19:58 Mais moi, j'ai beaucoup de chance, je suis épargné.
20:00 - Yvan Cassard, vous restez avec nous, vous le complice de Johnny.
20:03 Vous êtes le grand invité de la deuxième heure.
20:05 On rappelle que le coffret intégral avec 5 inédits dans les bacs,
20:08 nouvelle tournée avec RTL au printemps, 21 mars à Marseille,
20:11 3 avril à Lille, 9 à Toulouse, 10 à Bordeaux, 18 à Rennes, 25 à Paris.
20:15 Par exemple, quelques dates parmi une vingtaine.
20:18 Dans un instant, musique toujours avec les vieilles charrues dans votre playlist.
20:21 - Johnny a chanté en 2006, il est arrivé en hélicoptère.
20:24 On va vous parler de l'édition 2024 avec le patron des charrues,
20:27 parce qu'RTL est partenaire du festival.
20:29 - On va se régaler en cuisine aussi avec la guinguette d'Angèle Ferromax.
20:32 Salut Angèle ! - Bonsoir tout le monde.
20:33 - On mange quoi ce soir ?
20:34 - Ce soir, on m'a dit que Johnny aimait les pâtes, aimait les épices.
20:37 Alors ce soir, j'ai voulu faire un délicieux pâtes-thaï,
20:39 des nouilles sautées à la japonaise.
20:41 - Allez, à tout de suite, on va revenir.
20:44 Le vapeur
20:53 RTL, bonsoir, jusqu'à 20h.
20:57 Jusqu'à 20.