Si l’investissement dans les infrastructures à explosé ces dernières années, est-ce toujours une bonne idée ? Dans les infrastructures, on trouve six grandes catégories : les infrastructures sociales (comme les hôpitaux ou les écoles), l’environnement, le transport, les télécommunications, et les énergies conventionnelles ou alternatives. Le point sur ce type d’investissement avec Thibault Richon, Directeur de Gestion, Responsable Multi-stratégie Infrastructure,Swen Capital Partners.
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00:00 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine. Nous allons nous demander ensemble comment aborder l'investissement dans les infrastructures en cette fin d'année 2023.
00:14 Restent-ils des opportunités dans le secteur ou au contraire est-il déjà trop tard pour ceux qui voudraient y aller ? Une question que nous allons poser à nos deux invités.
00:20 Cédric Marc tout d'abord nous accompagne, président de Patrimonio Finance. Bonjour Cédric Marc. Bonjour Nicolas.
00:25 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes déjà exprimé sur le sujet sur Bsmart il y a quelques semaines. On a voulu renouveler l'expérience justement pour comprendre un petit peu plus en détail vos convictions sur le sujet infrastructure.
00:35 Nous avons le plaisir de recevoir également sur le plateau de Smart Patrimoine Thibault Richon. Bonjour Thibault Richon. Bonjour Nicolas.
00:40 Vous êtes directeur de gestion responsable multi stratégie infrastructure chez Swen Capital Partners. Donc un fonds de capital investissement de non-côté spécialisé pas que dans les infrastructures mais aussi dans les infrastructures.
00:56 Aussi dans les infrastructures sur l'ensemble des classes d'actifs du non-côté donc private equity, dette privée et infrastructure depuis 2008.
01:05 Et alors première question pour vous Thibault Richon. Vous êtes donc spécialiste de l'investissement en infrastructure. Est-il trop tard aujourd'hui pour investir dans les infrastructures ?
01:14 Pourquoi cette question ? Parce qu'un certain nombre de professionnels de l'investissement, un certain nombre de gestionnaires ou de directeurs de gestion nous en parlent depuis déjà plusieurs années en disant effectivement il y a des choses à faire.
01:25 Il y a eu des grands plans d'investissement dans les infrastructures. Il y a des grands besoins aujourd'hui. Donc il faut y aller. Est-ce que deux ans après c'est trop tard ? Est-ce qu'il y a encore des opportunités ? Est-ce que c'est trop cher ?
01:35 Non pas du tout. C'est absolument pas trop tard. C'est une classe d'actifs à l'échelle institutionnelle qui est encore assez jeune, qui a une quinzaine d'années.
01:43 Et je pense qu'on n'est qu'au début de cette classe d'actifs qui a de très beaux jours devant elle au regard des grandes tendances qui drive en fait le marché.
01:58 Et c'est pas une classe d'actifs sur laquelle on peut non plus jouer le marché. On est sur le temps long. On est vraiment sur une classe d'actifs de long terme.
02:06 Il est très dangereux de vouloir essayer de jouer le marché dans ces conditions-là, surtout dans le long côté.
02:12 Alors pour ceux qui nous écoutent, je vais vous poser la question à vous d'ailleurs Thibault Richon. Quand on veut investir en infrastructure,
02:18 quand son conseiller en gestion de patrimoine nous dit il faut aller sur de l'infrastructure, on investit dans quoi concrètement ?
02:24 De manière générale, les infrastructures c'est l'ensemble des équipements, des réseaux, des actifs en fait qui fournissent des services essentiels aux populations.
02:31 Et donc typiquement on est sur quatre grands secteurs, l'énergie et l'environnement, le transport, les télécoms et les infrastructures sociales
02:39 qui regroupent bien souvent des actifs de type bâtiment public, santé, éducation.
02:43 Donc on est sur un panel d'actifs réels, essentiels, qui est assez large et qui justement s'inscrit dans un temps long sur des actifs qui ont des durées de vie
02:53 de plusieurs dizaines d'années. Et c'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle en fait cette classe d'actifs au début elle a plutôt été portée d'abord par la puissance publique
03:00 mais au regard des besoins de financement qui sont de plus en plus importants et on parlera dans un instant des tendances qui font que
03:06 l'opportunité de marché elle m'a jamais semblé aussi importante qu'aujourd'hui. Elle nécessite de s'ouvrir à l'investissement privé et ça a d'abord été des capitaux institutionnels
03:15 et aujourd'hui de plus en plus ça a du sens également pour les investisseurs particuliers.
03:20 Parce que justement les tendances que vous constatez aujourd'hui dans l'infrastructure, alors c'est vrai qu'on est sur des investissements longs, on est sur de la construction
03:27 donc c'est le temps de l'immobilier aussi, c'est le temps du bâtiment mais alors quelles sont les grandes tendances que vous constatez aujourd'hui ?
03:32 Parce qu'on se rappelle juste qu'au sortir de la crise Covid il y a eu des grandes annonces faites alors aux Etats-Unis mais aussi en Europe justement sur des plans de relance ou autre.
03:41 Est-ce que c'était le début d'une nouvelle ère pour les infrastructures ? Est-ce que c'est pas comme ça qu'il faut le regarder ?
03:46 Pas forcément le début d'une nouvelle ère mais en tout cas une ère où je pense qu'il y a eu une prise de conscience et surtout une accélération de la prise de conscience
03:56 liée à certains enjeux notamment les enjeux climatiques, les besoins de décarbonation, c'est une première tendance qui est extrêmement forte dans le domaine des infrastructures.
04:04 Donc quand on investit dans l'énergie via les infrastructures c'est-à-dire qu'on investit dans des panneaux solaires ou des éoliennes par exemple ?
04:10 Exactement, dans les actifs d'énergie renouvelable type éolien ou panneau solaire ou hydroélectricité, des réseaux de chaleur ou des réseaux de froid.
04:17 On parlait également de méthanisation donc de production d'énergie à base de déchets issus de l'industrie agroalimentaire avec une vertu circulaire très importante
04:27 puisqu'ensuite il vous reste à la fin de ce processus là un engrais naturel que vous pouvez réutiliser derrière dans les cultures.
04:35 Bien sûr.
04:36 Donc il y a énormément d'applications en fait et de théories et de tests d'investissement en ce qui concerne l'énergie notamment mais pas que, il y a effectivement d'autres secteurs.
04:45 Alors la question portée sur les tendances donc effectivement il y a les énergies.
04:49 Donc la décarbonation.
04:50 La décarbonation.
04:51 Très important. Le second c'est la digitalisation qui touche tous les secteurs de nos économies et donc tous les secteurs également de l'infrastructure
04:58 mais évidemment le secteur des infrastructures numériques, des infrastructures télécoms. Donc là on va parler de réseaux de fibre optique, de centres de données, de tours télécom.
05:06 Et alors fibre optique pardon, c'est une question peut-être qui est posée par quelqu'un qui tourne une émission à Paris mais c'est encore un sujet les développements de réseaux de fibre optique.
05:14 C'est quoi ? C'est en France, dans d'autres régions ?
05:16 Bien sûr et c'est un marché, c'est à l'échelle mondiale. Il y a eu des pays comme la France notamment qui sont bien équipés maintenant déjà parce que le régulateur a mis en place des schémas réglementaires
05:27 qui ont favorisé et promu l'investissement sur des temps longs.
05:30 D'accord.
05:31 Et donc ça c'est aussi une des vertus du dialogue qu'on peut entretenir entre les régulateurs ou la personne publique pour le financement de l'infrastructure et la construction des schémas réglementaires sur le long terme pour promouvoir cet investissement.
05:42 Mais il y a beaucoup de pays qui sont encore en voie de rattrapage et d'équipement.
05:46 D'accord. Donc quand on est un épargnant français qui va investir dans un fonds qui investit dans les infrastructures, on peut développer la fibre optique dans d'autres pays que la France par exemple.
05:55 Exactement.
05:56 Et puis vous pouvez prendre aussi d'autres types de risques. On n'est pas obligé d'investir uniquement dans de nouvelles infrastructures mais des infrastructures déjà existantes qui sont bien assises, bien établies.
06:07 Ce qui est aussi pour mérite quand on est un investisseur particulier de pouvoir réduire le risque, de pouvoir se référer à un historique déjà existant d'une infrastructure qui a pu prouver par le passé un historique de performance opérationnelle financière et extra financière de bonne qualité.
06:23 Cédric Marc, l'œil du professionnel de la gestion de patrimoine sur les infrastructures, sur les investissements en infrastructure puisque c'est proposé aux épargnants via des fonds.
06:33 Donc vous, votre rôle c'est de sélectionner des fonds et de dire ensuite aux épargnants si oui ou non ça peut avoir un intérêt pour eux d'aller sur cette classe d'actifs et d'aller sur l'intermédiaire en question.
06:41 Comment est-ce que vous voyez cette classe d'actifs aujourd'hui ?
06:43 Tout d'abord par rapport à la question que vous posiez à Thibault il y a quelques instants. Moi je trouve que l'infrastructure depuis le Covid c'est une prise de conscience que ça doit être à impact.
06:53 Et ça je crois que c'est le grand accélérateur.
06:55 D'accord.
06:56 Et puis c'est un discours bien évidemment qui est relayé par les pouvoirs publics, par les entreprises, par les CGP, par les sociétés de gestion et donc ça devient tout à fait normal.
07:05 Et puis c'est aussi sa contribution à apporter sa pierre à l'optimisation de la transition énergétique.
07:13 Bien sûr.
07:14 On en prend conscience. Alors moi j'ai sélectionné à peu près 7 à 8 possibilités d'investissement dans les fonds infrastructuraux.
07:21 D'accord.
07:22 Alors je ne vais pas tous les détailler parce qu'on n'aura probablement pas le temps mais par ordre de priorité en fonction du profil de risque.
07:28 On va commencer par le plus défensif jusqu'à ce qu'on peut considérer comme le plus dynamique.
07:34 Pour le premier c'est que vous avez la possibilité d'investir dans un fonds en euros. Il y a un fonds pour le marché Oradea.
07:38 D'accord.
07:39 Qui investit une partie de son actif général dans des projets infrastructures en complément des achats obligataires classiques.
07:45 D'accord.
07:46 Rentabilité cible l'année dernière de 50 peut-être un petit peu plus la prochaine.
07:52 Après le cran du dessus vous en parliez dans votre introduction c'est la possibilité d'investir dans des SCPI comme par exemple celle de Périal Hospitality Europe.
07:59 Où là on va investir dans des universités dans des EHPAD dans des crèches dans de l'hôtellerie.
08:04 Rentabilité cible à peu près 4%.
08:06 Ensuite le cran du dessus on a des SLP société de libre participation ou des FCPR des fonds comme ceux de Générali.
08:15 Des fonds comme ceux d'AXA que l'on peut déposer dans des contrats d'assurance vie.
08:20 Les rentabilités cibles sont entre 5 et 6% à peu près.
08:24 Après le cran du dessus on a les fonds les SICAF classiques les OPCVM.
08:29 Moi j'aime bien un fonds qui s'appelle MNJ Global Liste d'Infrastructure qui investit dans des sociétés cotées qui vont construire et suivre l'entretien.
08:41 Bien sûr sur le long terme.
08:43 Après on a bien évidemment des fonds de capital de profit écoutis comme Sven comme Andera.
08:50 Avec la possibilité d'investir soit dans de la dette soit dans des fonds propres avec des rentabilités qui vont en fonction du profil de risque du fonds de profit écoutis à être supérieur à 10 ou supérieur à 15%.
09:01 Et puis aussi une dernière possibilité avant de vous parler de Joker.
09:08 Dernière possibilité c'est on peut aussi investir dans des ETF.
09:12 Blackrock ou Amundi qui font des fonds d'infrastructure.
09:16 Donc c'est forcément sur des infrastructures via des véhicules cotés d'accord.
09:19 Mais vous avez aussi la possibilité Nicolas si vous souhaitez d'investir dans une infrastructure qui peut vous être cher.
09:25 Imaginez que pour votre résidence.
09:27 Ça c'est le Joker.
09:28 C'est le Joker.
09:29 C'est le Joker.
09:30 Imaginez que pour votre résidence secondaire vous avez la chance de trouver une petite maison qui est au bord d'un cours d'eau.
09:36 Avec la possibilité de peut-être de réexploiter un barrage.
09:40 Et bien savez-vous que vous pouvez réinvestir dans un projet de mini cendrales hydroélectriques.
09:46 On en a parlé Thibaut très rapidement tout à l'heure.
09:49 Et savez-vous que comme 2270 mini centrales électriques en France qui sont sur les cours d'eau.
09:56 Savez-vous ce qu'elles produisent en électricité.
09:58 L'équivalent tenez-vous bien d'une centrale nucléaire en France.
10:03 D'accord.
10:04 Et en plus ce qui est intéressant c'est que 1 ça ne produit pas de CO2.
10:08 Et puis ni d'utilisation de matériaux rares.
10:11 Bien sûr.
10:12 Donc ça c'était le Joker effectivement.
10:14 Il faut quand même habiter à côté d'un cours d'eau et pouvoir l'exploiter.
10:16 Mais si on peut le faire effectivement ça peut être intéressant.
10:19 Si je comprends bien Cédric Marc quand on veut faire de l'investissement dans les infrastructures il y en a pour tous les profils de risque.
10:25 C'est évident.
10:26 C'est évident.
10:27 On peut du fonds le plus défensif fonds en euros à la partie permettez-moi de le dire des fonds de priorité coûtis qui effectivement ce sont des durées qui sont bloquées sur 5, 7 ou 10 ans.
10:37 Avec des retours sur investissement qui sont en adéquation avec le profil de risque.
10:42 Thibaut Richon alors du coup je vous pose la question à vous en lien avec ce que vient de dire Cédric Marc.
10:46 C'est risqué d'investir dans les infrastructures quand on le fait via du capital investissement ?
10:49 En fait vous prenez si vous êtes investisseur en fonds propres vous prenez le même risque que tout investissement en fonds propres dans tout type d'entreprise.
10:56 Là où les infrastructures sont moins risquées en tant que classe d'actifs c'est que encore une fois on est sur des actifs qui sont essentiels au fonctionnement de nos économies.
11:05 Et qui par conséquent bénéficient d'une assez faible élasticité par rapport à la demande.
11:11 Et par conséquent ça vous apporte un coussin de protection très fort même en cas de retournement économique.
11:16 Et c'est souvent ce qu'a démontré la classe d'actifs depuis plus d'une quinzaine d'années.
11:20 On est passé par plusieurs crises en 2008, en 2011 et plus récemment vous parliez tout à l'heure du Covid et puis même avec l'arrivée de la guerre en Ukraine en 2022.
11:31 Les entreprises et les projets d'infrastructures se sont globalement extrêmement bien tenus.
11:36 Et également dans le contexte plus récent de remonter des taux d'intérêt et de remonter de l'inflation.
11:42 Les actifs infrastructures dans l'ensemble il faut toujours revenir à chaque fois aux fondamentaux et chaque secteur est vraiment particulier.
11:49 Mais dans l'ensemble cette classe d'actifs a été extrêmement performante et notamment chez Swen on a des performances à deux chiffres en termes de rentabilité.
11:57 Merci beaucoup messieurs. Alors évidemment cet investissement comme d'autres il faut toujours faire attention au couple rendement risque.
12:04 Mais on en a largement parlé dans cette émission. Merci de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
12:08 Thibault Richon, directeur de gestion responsable multistratégie infrastructure chez Swen Capital Partners.
12:12 Merci également Cédric Marc, président de Patrimonio Finance.
12:15 Et quant à nous on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.