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Journaliste, spécialiste de la police et du grand banditisme, Frédéric Ploquin est l’auteur de nombreux ouvrages dont le dernier en date est explosif : "Les réseaux secrets de la police : loges, influence & corruption". Pour la première fois, un livre raconte comment la police est traversée par des réseaux politiques, maçonniques, avec le règne de l’argent mais aussi du sexe. Une kyrielle d’affaires de ripoux ont marqué la vie de la police, avec un terreau commun : les liens occultes noués dans le secret des loges ou de ces "écuries" en marge des hiérarchies habituelles. Et avec un moteur récurrent : l’argent, les prébendes, l’influence. Ce livre raconte aussi ces affaires, avec à l’appui les témoignages de nombreux acteurs de premier plan : gardiens de la paix, commissaires ou préfets. Frédéric Ploquin, dans une enquête de haut vol, met en lumière 40 ans de coups tordus dans la police.

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Transcription
00:00 La liberté a un prix.
00:06 [Musique]
00:29 [Générique]
00:36 Les journalistes spécialistes de la police et du grand banditisme,
00:40 auteurs de nombreux ouvrages dont le dernier en date est entre mes mains,
00:43 il s'intitule "Les réseaux secrets de la police, loge, influence et corruption".
00:48 C'est aux éditions du Nouveau Monde, c'est en vente sur le site TVL.fr,
00:52 dans la boutique TVL.fr. Je reçois Frédéric Bloquin. Bonjour monsieur.
00:56 Bonjour. Alors ce livre, dites-vous, vient de loin, 40 ans d'observation des forces de l'ordre,
01:02 votre analyse se veut toujours à charge mais aussi à décharge.
01:06 Absolument, c'est la position du journaliste, le travail du journaliste.
01:10 Moi je ne suis pas là pour charger, je ne suis pas là pour envoyer les policiers ou les bandits en justice,
01:16 je suis là pour les observer et les raconter. Et donc, ça fait 40 ans que je fais ça,
01:20 moi j'ai commencé vraiment à la base, j'ai commencé sur le terrain,
01:23 comme petit journaliste localier, à Roubaix, où on m'envoyait à 22-23 ans faire la tournée des commissariats
01:29 et je me suis dit "Oh la la, la police, quelle formidable fenêtre sur le monde".
01:34 C'est-à-dire qu'à travers les commissariats de police, je me suis rendu compte qu'on pouvait découvrir
01:37 la planète entière, tous les maux de la société, que c'était eux qui étaient en première ligne,
01:41 qu'ils ne nous disaient pas tout, qu'ils ne disaient pas tout, qu'ils gardaient tout pour eux,
01:44 et que finalement, ils allaient être, pendant toute ma carrière, ma source.
01:47 C'est comme ça que j'ai commencé au début des années 80.
01:50 40 ans plus tard, je continue, parce que ça continue à me passionner,
01:53 et que chaque jour, je trouve de nouvelles choses à raconter.
01:56 La police, c'est à la fois, c'est l'institution, le ministère de l'Intérieur,
02:03 c'est l'institution par excellence du pouvoir.
02:06 Et donc je me suis dit que j'allais raconter le polar de la place Beauvau.
02:10 C'est un peu ça que j'ai voulu faire. Donc 40 ans d'histoire,
02:13 40 ans de ministres qui se suivent et se succèdent, de chapelles qui s'entremêlent,
02:17 d'écuries qui tentent de s'écraser les unes des autres.
02:21 Et c'est ça que je raconte, des luttes de pouvoir interne,
02:24 la bataille des médailles, la bataille des décorations,
02:27 la bataille aussi des promotions, c'est tout ça que j'avais envie de raconter.
02:32 En fait, des notes que je prends depuis 40 ans.
02:34 – 40 ans d'observation des forces de l'ordre,
02:36 quand vous voyez le débat sur les violences policières, vous vous dites quoi ?
02:38 À charge et à décharge ?
02:40 – Les violences policières, déjà, je récuse le mot "violences policières".
02:44 Je ne parle pas de violences policières, je parle de violences légitimes
02:47 ou illégitimes de la police, ce qui n'est pas du tout la même chose.
02:50 Parce que je rappelle quand même que l'État a le monopole de la force
02:54 et que l'exercice de la force, pas la gendarmerie ou la police,
02:58 n'est pas en lui-même antidémocratique, au contraire.
03:04 C'est l'État qui a ce monopole dans la rue, notamment de la force.
03:08 Donc à partir de là, moi je m'interroge lorsqu'il y a illégitimité dans l'action,
03:13 et je pense qu'il est du devoir des journalistes, si vous voulez,
03:17 d'enquêter quand il y a doute.
03:19 Et moi ce que je voudrais dire, c'est que je remercie éminemment les policiers,
03:24 parce que depuis 40 ans, qui m'informe ?
03:26 Qui me permet de faire des scoops à longueur d'année, comme ça, sur la police ?
03:29 Les policiers eux-mêmes.
03:30 Pourquoi ? Parce que vous avez dans la police un pack 80% ou 90% des gens
03:34 qui ont plutôt envie d'une police relativement transparente,
03:38 qui ont envie d'une police propre et respectée,
03:41 et qui donc, quand l'un des leurs se tient pas bien ou fait une erreur, etc.,
03:47 vont aller le dénoncer à la presse.
03:50 Après c'est une question de confiance.
03:51 Moi j'ai tissé avec les policiers des liens de confiance depuis 40 ans,
03:55 qui fait que j'ai accès et que j'ai des informations.
03:58 C'est plutôt simple je trouve ce rapport.
04:00 – C'est important ce que vous dites.
04:01 Vous faites la première histoire de la police nationale
04:04 à travers les réseaux qui la structurent ou qui la traversent,
04:07 pour le meilleur et pour le pire, on va le voir.
04:09 Et vous reconnaissez, vous le dites à l'instant,
04:11 que vous êtes très proche des sources policières.
04:12 Est-ce que ces amitiés vous protègent des réseaux d'influence qui traversent la police
04:17 ou est-ce que vous êtes à la fois observateur mais aussi jugé parti ?
04:22 – Alors non, vraiment, moi j'ai appris une chose en devenant journaliste.
04:27 J'ai fait de la photo un tout petit peu entre 15 et 20 ans,
04:31 et je pense que ça m'a inculqué un principe essentiel, c'est celui de la distance.
04:35 Parce que quand vous faites une photo, vous n'écrasez pas votre sujet,
04:38 vous devez avoir une certaine…
04:40 l'objectif doit avoir une certaine humidité par rapport à l'objet
04:43 qui est photographié ou filmé.
04:45 Et donc ça je l'ai appris à travers la photo,
04:48 et cette distance est pour moi essentielle.
04:50 C'est-à-dire que j'arrive, en 40 ans j'ai fait une trentaine de livres,
04:56 j'arrive quand même à faire quelque chose qui est rare,
04:58 c'est que j'arrive à faire un livre sur la voyocratie,
04:59 un livre sur le crime organisé, un livre sur la police,
05:01 un livre sur les services de renseignement.
05:03 Et je reste à éco-distance, je parviens à rester à éco-distance de tous ces mondes,
05:07 et à pouvoir recueillir les confidences et les confessions de gangsters,
05:13 comme celles de policiers.
05:15 Ce qui signifie que j'ai réussi, a priori,
05:17 au moins à rester sur une ligne de crête
05:19 qui me permet d'avoir le respect de chacune des parties.
05:24 Et donc ils respectent mon travail.
05:26 – C'est pas incompatible avec tout ce que je vous demande,
05:27 parce que par exemple quand on parle des loges,
05:29 on parle des réseaux d'influence, si on en est membre,
05:31 on en parle peut-être plus facilement.
05:32 – Alors justement, j'ai toujours, évidemment,
05:35 travaillé comme journaliste sur la police.
05:37 Vu l'importance de la franc-maçonnerie dans la police,
05:39 c'est un des sujets principaux de ce livre,
05:42 c'est d'explorer justement ce que représente la franc-maçonnerie dans la police.
05:45 Et pourquoi elle est aussi implantée ?
05:47 Évidemment que moi j'ai été approché des dizaines de fois par des policiers
05:50 qui m'ont dit "mais viens, viens avec nous, d'un bord comme de l'autre".
05:54 Parce que, pour dire aux téléspectateurs qui ne connaissent pas,
05:56 globalement il y a deux grandes obédiences,
05:58 une qui est plutôt conservatrice et une qui est plutôt progressiste.
06:01 La première c'est la Grande Loge Nationale de France.
06:04 La seconde c'est le Grand Orient de France.
06:07 Donc des deux côtés, moi j'ai été approché et j'ai toujours dit non.
06:10 Pourquoi ? Parce que j'ai toujours considéré
06:12 que l'exercice de mon métier de journaliste m'empêchait,
06:15 je vais vous dire, vous allez comprendre tout de suite,
06:17 quand vous rentrez dans une loge franc-maçonne,
06:19 vous devenez frère, donc vous êtes entre frères.
06:22 Est-ce que, si je vous dis demain, vous allez devoir dénoncer votre frère
06:26 parce qu'il est pris dans une affaire, une entourloupe politico-financière,
06:31 dans une escroquerie, dans une bavure, pourquoi pas ?
06:35 Est-ce que vous allez le dénoncer ?
06:37 Ben non, parce qu'a priori, réfléchissez aux conséquences du mot frère.
06:40 Votre frère, vous le protégez, vous le couvez,
06:43 vous êtes même capable de taire ces méfaits s'il le faut,
06:46 parce que c'est votre frère.
06:47 Donc voilà, cette fraternité, je l'ai toujours refusée,
06:50 mais j'ai réussi cependant à avoir des liens avec eux suffisamment forts
06:55 pour pouvoir pénétrer et raconter de l'intérieur la fraternelle de la police.
06:59 Parce que j'ai connu tous les patrons de la fraternelle de la police.
07:03 La fraternelle, juste en deux mots, c'est une espèce de réunion,
07:08 on va dire, de toutes les loges franc-maçonniques, progressistes et conservateurs
07:13 qui se réunissent dans une fraternelle corporatiste,
07:16 qui est au-dessus un peu du reste et où on peut discuter.
07:19 Et d'ailleurs, je trouve que c'est, moi j'ai envie de dire,
07:22 c'est une espèce d'édredon de la République, d'endroit de sasse
07:26 où les choses se dégonflent, se font, se défont,
07:28 où les pouvoirs, où les attributions de postes,
07:31 qui est extrêmement important au ministre de l'Intérieur,
07:34 se font et se défont.
07:36 C'est la même chose d'ailleurs pour les parlementaires
07:38 qui ont ce même type de fraternité.
07:40 Exactement, dans toutes les corporations.
07:41 Alors, vous partez d'un premier constat qui est simple,
07:43 c'est que tous les ministres qui souhaitent marquer la place Beauvau,
07:46 de leur empreinte, se doivent de constituer leur réseau
07:49 ou de s'appuyer sur ces réseaux déjà existants ou amis.
07:52 Si vous voulez, c'est assez simple en fait.
07:54 Un ministre de l'Intérieur, s'il ne constitue pas son réseau,
07:58 s'il ne s'entoure pas de fidèles, il va être isolé.
08:01 Il va être isolé et surtout, le plus grave problème,
08:04 c'est qu'il ne va pas savoir la vérité de ce qui se passe sur le terrain
08:07 parce qu'on va lui mentir, on va édulcorer, on va dire, les faits
08:11 pour lui plaire et lui complaire et faire en sorte de ne pas trop le heurter.
08:15 Donc, le ministre de l'Intérieur qui veut savoir
08:19 ce qui se passe en vrai, vraiment,
08:21 il a intérêt à s'appuyer sur une collection de fidèles, de chefs
08:26 et donc à placer ses hommes ou ses femmes au bon endroit
08:31 pour qu'on lui rapporte la vérité.
08:33 J'ai juste une anecdote.
08:35 Longtemps, quand un ministre de l'Intérieur
08:37 se déplaçait en province pour aller dans un commissariat,
08:39 qu'est-ce qui se passait ?
08:40 C'est que deux jours avant son arrivée, on repeignait tout en bleu, en blanc,
08:44 on changeait les chaises, on virait tout ce qui était laid, etc.
08:47 Et donc, c'est ça, je veux dire, le ministre de l'Intérieur,
08:50 peut-être, ignorait le sale état dans lequel étaient les commissariats
08:54 et donc n'allait peut-être pas débloquer le budget
08:56 pour rénover ces commissariats et pour donner les moyens,
08:59 les outils de travail nécessaires aux policiers.
09:01 Donc, je dis, cette notion d'écurie, elle est fondamentale
09:06 et tous les ministres, que ce soit, moi, je démarre le livre
09:09 avec Charles Pascua, puis ensuite Pierre Jox,
09:13 puis ensuite, je fais des filets, je convoque dans ce livre
09:17 tous les ministres de l'Intérieur pour montrer comment ils ont procédé.
09:20 Et le premier endroit où ils piochent, c'est bel et bien la franc-maçonnerie.
09:24 Surtout la gauche.
09:25 Quand la gauche arrive au pouvoir en 1981,
09:27 c'est un peu à des points de démarrage de ce livre,
09:30 François Mitterrand arrive au pouvoir, il se méfie de la police
09:33 comme de son nombre, je veux dire, il se méfie notamment
09:37 des renseignements généraux, il se méfie de tout,
09:39 il fait confiance à personne, d'ailleurs, il va s'entourer,
09:41 il va confier sa protection personnelle aux gendarmes,
09:43 à l'époque, François Mitterrand.
09:45 Donc qu'est-ce qu'il fait ? Il cherche des hommes à promouvoir,
09:48 mais il n'y en a pas.
09:49 Donc il se tourne, Gaston Deferre, qui est son premier ministre de l'Intérieur,
09:53 se tourne naturellement vers le Grand Orient de France.
09:56 Et c'est là qu'on va aller chercher le premier patron
09:58 des renseignements généraux de gauche.
10:01 Peu importe d'ailleurs, finalement, s'il était bon ou pas bon, sa qualité.
10:05 Parce que ce n'est pas parce qu'on est franc-maçon qu'on est bon flic.
10:07 Et donc, quelques fois, il y a des erreurs de casting.
10:09 On prend quelqu'un parce qu'il est fidèle, mais il peut s'avérer mauvais poulet.
10:12 Et donc, c'est arrivé pas mal, et c'est notamment arrivé à la gauche
10:15 pas mal de fois, de s'appuyer.
10:17 Mais parce qu'au départ, il n'avait personne.
10:19 Charles Pascua, lui, c'est différent.
10:21 Lui, ses racines plongent au plein, en plein, en plein,
10:27 dans la Ve République, très, très loin dans la Ve République.
10:30 C'était lui l'un des créateurs du service d'action civique, du SAC,
10:33 à l'époque, Charles Pascua, qui était la garde rapprochée du général de Gaulle.
10:36 Donc il est chez lui dans la police.
10:38 Donc quand il arrive, il ne s'est pas compliqué,
10:40 il peigne dans les réseaux, il va se constituer une garde rapprochée
10:44 sans aucun problème.
10:45 Alors lui, en plus, il a d'autres cordes à son arc.
10:47 Il mise la carte sur la carte des Corses.
10:51 Et par ailleurs, aussi, des cercles de jeu
10:54 et des gens qui ne sont pas forcément bien sous ton rapport.
10:57 Notamment, je pense à un certain nombre de grands bandits corses
11:00 qui œuvrent dans le domaine des jeux et qui vont l'épauler.
11:03 Donc lui, Charles Pascua, il a tout ce qu'il faut.
11:05 Il a le cabinet, le shadow cabinet, le cabinet officiel,
11:08 les flics corses au milieu, l'AGLNF, et quelques voyous.
11:13 Donc il s'en sort très bien.
11:15 Et Nicolas Sarkozy, lorsqu'il va arriver ministre de l'Intérieur après 2000,
11:20 qu'est-ce qu'il va faire ?
11:21 C'est ça que je raconte en détail.
11:22 C'est un peu comment il va puiser dans cette lignée-là,
11:25 dans la lignée Pascua,
11:27 comment Charles Pascua va lui conseiller un certain nombre de grands flics
11:30 et qui va finalement lui aussi constituer sa propre garde rapprochée
11:34 à partir des hommes de Charles Pascua notamment.
11:38 Et ça va relativement bien fonctionner dans un premier temps.
11:42 Mais je rappelle quand même que malheureusement pour lui et pour eux,
11:47 la plupart des hommes qui vont constituer cette écurie,
11:50 cette garde rapprochée de Nicolas Sarkozy
11:52 vont pratiquement tous avoir des ennuis avec la justice par la suite.
11:56 Donc je raconte la constitution de ce qu'on a appelé la firme Sarkozy.
12:00 Et puis quelques chapitres plus loin,
12:02 par exemple vous avez un peu la chute de la firme
12:06 avec le fait que la plupart de ces grands flics,
12:08 notamment Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur,
12:11 ancien secrétaire général de l'Élysée
12:13 et puis surtout petite main de la droite au sein de l'administration de l'Intérieur
12:17 depuis des années va se retrouver quand même entre 4 murs, en prison.
12:20 C'est pareil.
12:21 – Frédéric Bloquin, on dit souvent que tous les ministres de l'Intérieur sont francs-maçons.
12:25 Vrai ou faux ?
12:27 Est-ce qu'il faut être franc-maçon pour être ministre de l'Intérieur ?
12:29 C'est la question la plus intelligente.
12:31 – Les ministres le sont.
12:32 La plupart l'ont été.
12:34 Récemment Gérard Collomb, Grand Orient,
12:37 d'ailleurs c'est lui qui a largement aidé Emmanuel Macron
12:42 à approcher de la plus haute marche du pouvoir,
12:45 notamment grâce à ces réseaux-là.
12:47 Gérard Collomb quand il est au ministre de l'Intérieur,
12:49 lui aussi il a deux filières.
12:50 Il a la filière lyonnaise, tous les policiers qu'il a connus
12:53 qui lui ont été fidèles à Lyon qu'il va nommer
12:55 et puis il va puiser dans le Grand Orient dont il est un des piliers.
12:58 Manuel Valls qui arrive dans la foulée,
13:01 Manuel Valls qui était là avant sous François Hollande,
13:06 lui c'est pareil, c'est un pilier du Grand Orient.
13:08 Puis il bénéficie en plus d'une très grande proximité
13:12 avec la personne qui va devenir son éminence grise qui est Alain Bauer
13:16 qui lui-même a été grand maître du Grand Orient
13:19 et qui va par son réseau l'aider finalement à tenir la place Beauvau.
13:24 Ce n'est pas facile de tenir la place Beauvau.
13:25 Vous savez le ministre de l'Intérieur,
13:27 c'est le ministère du coup d'éclat permanent.
13:29 Tous les jours il se passe quelque chose,
13:30 vous êtes bousculé dans tous les sens.
13:32 Donc il faut tenir et c'est pour ça qu'au sommet vous avez besoin de fidèles.
13:36 Mais je voudrais parler un tout petit peu de la base.
13:38 Des garçons de la paix, des officiers, des commissaires,
13:41 eux aussi ont besoin de soutien.
13:43 Pourquoi ?
13:44 Parce que finalement le métier de fils c'est un des métiers les plus exposés.
13:47 Vous êtes policier, vous êtes en danger permanent.
13:49 Je veux dire quand vous rentrez chez vous,
13:50 vous savez très bien avec la vague de terroriste récente,
13:53 avec l'hostilité générale qu'il y a vis-à-vis de la police.
13:55 Quand vous rentrez à la maison le soir,
13:57 vous vous faites discret,
13:59 vous essayez de ne pas vous faire remarquer par les voisins.
14:01 Aujourd'hui on ne dit plus à ses voisins qu'on est policier.
14:04 Aujourd'hui on ne dit plus,
14:05 on dit à ses enfants de ne plus clamer dans la cour de récréation
14:08 que papa il est flic, que papa il est policier,
14:10 que papa il a un revolver.
14:11 Non, on se tait.
14:12 Donc par rapport à ça,
14:13 par rapport à cette difficulté d'être,
14:15 de se socialiser du policier,
14:17 je pense, et ça c'est le bon côté des loges franc-maçonnes,
14:20 je pense que la franc-maçonnerie est un espèce d'édredon d'endroits
14:24 où on peut se socialiser en toute tranquillité,
14:27 où on peut dire ce qu'on fait,
14:29 où on peut échanger avec les autres.
14:31 Et quand on arrive dans une ville de province
14:33 qu'on est nommée commissaire et qu'on ne connaît personne,
14:35 finalement dans cette loge,
14:36 on doit peut-être se faire des amis,
14:38 des amis parmi les notables du coin,
14:41 parce que ce sont souvent les notables qui sont là,
14:43 et se sociabiliser et avoir une meilleure appréhension
14:48 finalement de la vie locale.
14:50 Donc ça c'est le bon côté des loges franc-maçonnes.
14:53 – Alors vous évoquez tout à l'heure, on va faire rapidement,
14:55 il y a la Grande Loge Nationale de France,
14:57 le Grand Orient de France, on a bien compris,
14:59 est-ce que c'est indispensable d'appartenir à ces loges
15:02 pour faire carrière ?
15:04 Je ne parle pas d'édouardant, je parle pour faire carrière,
15:06 c'est-à-dire pour avancer.
15:08 – Il y a un ancien directeur général de la police
15:11 qui le dit dans le livre, qui dit,
15:13 si vous voulez vraiment faire une très belle carrière,
15:15 il faut avoir la carte au parti,
15:17 alors ça dépend du parti, ça peut être le Parti Socialiste,
15:20 ça pouvait être, parce qu'aujourd'hui le Parti Socialiste
15:23 n'est plus ce qu'il était, ou ça pouvait être l'égaliste en gros,
15:26 sa carte au parti, être effectivement frère
15:31 dans la bonne loge, la loge qui compte,
15:33 et puis aussi être au syndicat,
15:35 parce que pour les mêmes raisons que les loges maçonniques
15:38 sont implantées au ministère de l'Intérieur,
15:40 les syndicats sont aussi très très puissants.
15:43 Il n'y a aucune administration française
15:45 qui peut se targuer d'avoir autant de syndiqués que la police,
15:48 pour les mêmes raisons.
15:50 – Est-ce que les réseaux maçonniques se développent
15:52 dans les syndicats, contre les syndicats,
15:54 parallèlement aux syndicats ?
15:56 – Alors ça se recouvre bien souvent,
15:58 moi ce que j'ai constaté dans l'histoire,
16:00 c'est que très souvent en fait ce sont les mêmes,
16:03 et finalement grâce au fait qu'ils sont proches des loges maçonniques,
16:08 les syndicalistes arrivent parfois justement à résoudre des problèmes
16:12 qu'ils n'arriveraient pas à résoudre autrement.
16:14 Il y a même dans l'histoire des réformes de la place Beauvau,
16:17 un certain nombre de réformes qui ont accouché,
16:20 qui ont pu être finalisées grâce au fait
16:22 qu'on avait un directeur central de l'administration,
16:26 deux ou trois syndicalistes autour,
16:28 qui par ailleurs discutaient et se mettaient d'accord
16:30 au sein des loges maçonniques.
16:32 Donc quelque part c'est un peu de l'essence dans le moteur de l'État.
16:36 – Alors il y a des moments dans le livre incroyable,
16:39 par exemple des cas d'ispionnites aigus entre eux,
16:41 vous parliez de l'épisode du relais du bois de Boulogne à Paris,
16:45 elle était 90, mais c'est digne d'un film.
16:47 Je l'ai relu en me disant "non il invente, mais non".
16:50 – C'est pour ça que je vous dis,
16:51 ce livre c'est un peu le polar aussi de la place Beauvau.
16:54 C'est vrai que là on est à une époque
16:56 où la gauche essaie de s'imposer au sein de la police,
17:00 elle a un peu de mal,
17:02 donc il y a un patron des renseignements généraux
17:04 qui est très offensif et on sort d'une alternance,
17:08 on sort d'une alternance politique lourde et importante
17:11 après laquelle ont été chassés un certain nombre de hauts fonctionnaires
17:13 pour en mettre d'autres.
17:15 Et là il y a une réunion effectivement de francs-maçons,
17:18 en l'occurrence de la GLNF dans ce restaurant du bois de Boulogne,
17:22 et carrément le patron des renseignements généraux
17:25 décide de pratiquer l'entrisme comme il ferait
17:27 pour infiltrer n'importe quel autre monde.
17:29 Et donc il y a un serveur qui en fait est un flic,
17:33 mais qui se fait passer pour serveur
17:35 et qui espionne et qui observe.
17:37 Et il y a un certain nombre de personnes comme ça qui sont attablées
17:39 et qui en fait sont là pour essayer de démasquer
17:41 ceux qui viennent dans cette loge.
17:43 Donc c'est vraiment une...
17:45 Enfin le ministère de l'Intérieur ça a longtemps été ça,
17:47 c'est deux grandes équipes, la gauche et la droite,
17:50 qui se sont fait la guerre avec finalement des cadres
17:54 qui dès que ça changeait de majorité se retrouvaient au placard.
17:57 Sauf justement ceux qui étaient vraiment bien implantés
18:02 dans la franc-maçonnerie, qui pouvaient être sauvés par la bande,
18:05 c'est-à-dire qu'on osait semblant les éliminer,
18:07 mais en réalité on ne les laissait pas dans la nature complètement,
18:10 on ne les laissait pas dans la misère,
18:12 on leur offrait un placard plutôt doré, plutôt sympathique.
18:14 Donc là aussi ça aide, là aussi ça aide justement.
18:17 Quand on a été au sommet c'est difficile de se retrouver
18:20 dans les placards de la République, dans les placards sombres de la République.
18:22 Donc quand on est dans la maçonnerie,
18:24 on arrive à se raccrocher aux branches et finalement à être replacé.
18:27 – Vous parlez bien évidemment, vous l'avez fait,
18:29 des fraternels de la police, le club de la Réunie, un cercle K2.
18:32 Est-ce que cet entre-soi, je posais la question,
18:35 on a dit que c'est un être don, je reprends cette notion-là,
18:39 c'est pas non plus un dévoiement peut-être de l'esprit maçonnique,
18:43 parce que lui il se nourrissait finalement un peu,
18:46 au départ, d'un mélange professionnel de ses membres.
18:49 Bon aujourd'hui c'est vrai que le mélange professionnel
18:51 il se réduit à quelques-uns,
18:53 comme personnes de plus en plus âgées etc.
18:56 Mais initialement c'était bien véritablement ça, plutôt d'échange.
19:00 – Absolument.
19:01 – Alors que là on est vraiment dans un entre-soi de plus en plus restreint,
19:04 de plus en plus vieux, de plus en plus mal.
19:06 – Il faut dire que la police est assez isolée dans la société,
19:09 donc effectivement elle se replie, elle se referme,
19:11 parce qu'elle est en butte à l'hostilité,
19:13 non pas de la majorité des Français,
19:14 puisque 80% des Français apprécient et soutiennent la police,
19:17 mais les autres 20% sont très virulents en permanence,
19:21 et donc notamment depuis l'avènement des réseaux sociaux,
19:24 en gros ils s'en prennent plein la gueule pour le dire clairement.
19:28 Donc à partir de là, effectivement, ils se replient sur eux.
19:31 Mais c'est vrai que les fraternels sont un peu en contradiction
19:36 avec ce qu'est la pharmaconnerie au départ,
19:38 parce que précisément la pharmaconnerie,
19:40 vous êtes dans une loge en région,
19:43 ce qui est intéressant c'est que vous, officier de police,
19:45 vous allez rencontrer le pharmacien, le jeune instruction,
19:48 l'avocat du coin, l'épicier, un certain nombre de personnes,
19:51 vous allez vous mélanger, ce qui d'ailleurs ouvre la partie,
19:56 ce que je n'ai pas encore parlé, des mauvais côtés,
19:59 des risques de la pharmaconnerie, les risques sont là.
20:02 – C'est ce que je voulais dire, parce que là, ce qu'on dit,
20:03 c'est admettre ton, c'est inquiet de survie, en milieu, à cause du secours.
20:05 – Voilà, c'était les côtés positifs.
20:06 – Oui voilà, mais alors, ça ne vous empêche pas, premièrement,
20:09 l'endoctrinement, ça, évidemment, ça n'empêche pas,
20:13 et vous l'écrivez, je veux dire, je ne le découvre pas,
20:17 c'est vous qui me l'avez fait remarquer,
20:20 parce que vous donnez des cas très précis, ce que j'appelle,
20:22 ce que vous appelez d'ailleurs l'affairisme et le sexe,
20:25 ou le sexe et l'affairisme, flics, frères et affairistes, ripoux,
20:29 on est quand même bien éloigné des engagements républicains,
20:32 revendiqués, haut et fort.
20:34 – Absolument, le problème, c'est ça, c'est que tout le monde n'a pas les bonnes barrières,
20:36 tout le monde n'a pas la bonne éducation qui va lui permettre de tenir,
20:39 tout le monde n'est pas solide sur ses deux jambes,
20:42 et donc, c'est ça que je raconte, il y a un certain nombre d'endroits,
20:46 notamment dans le sud de la France, entre Marseille, Nice, Cannes, etc.,
20:52 où on a assisté à de véritables dérapages qui vont très très loin,
20:58 alors ça commence, si vous voulez, vous êtes entre frères,
21:02 vous avez après les réunions de loge, où vous parlez philosophie, etc.,
21:05 vous avez ce qu'ils appellent les agapes,
21:07 ce sont des dîners, ou des dîners, ça fait partie de la tradition,
21:10 les agapes font partie de la tradition des francs-marseillais,
21:12 donc vous vous retrouvez autour de la table,
21:14 et là, si au troisième verre, votre voisin vous fait un petit appel du pied en disant,
21:18 "Donc frère, moi, là je sens que je vais peut-être avoir des ennuis,
21:21 tu ne peux pas me dire, si je n'ai pas la police un peu sur les fesses,
21:25 tu ne peux pas me dire si c'est sérieux ou pas sérieux, j'ai vu passer",
21:28 bon, ça commence comme ça, et là, soit vous dites,
21:32 "Alors moi, j'ai des règles, mon ami, mon frère, on est un beau être frère",
21:36 soit vous campez sur votre position, et l'autre va vous faire la gueule, etc.,
21:40 soit vous glissez un peu, vous cédez un petit pouce,
21:43 et puis les autres vont en profiter, ils disent,
21:45 "Ah, on a un flic, là, on a un flic dans la loge, on va essayer d'en savoir plus",
21:49 et c'est là que je raconte, un certain nombre de fonctionnaires ont glissé, dérapé,
21:54 alors ça commence, au départ, vous ne vous rendez pas compte,
21:57 enfin, ils ne se rendent pas forcément compte,
21:59 au départ, ils vont consulter les fichiers pour voir,
22:01 et puis alors, ils sortent une fiche, et puis deux fiches, et puis trois fiches,
22:05 et puis ils le donnent, ils les donnent, mais ils sont dans l'illégalité déjà totale,
22:11 après, il y en a même qui sont encore un petit peu plus, on va dire, intéressés,
22:16 et qui vont vendre ces renseignements,
22:18 "Ok, d'accord, frère, mais il va falloir payer, moi, je peux te sortir des..."
22:23 ça, ça existe aussi, ça a existé, c'est une minorité,
22:25 les ripoux dans la police ont toujours existé,
22:27 heureusement, ils constituent une minorité, mais ils existent,
22:30 il y a une filière des ripoux, on va dire, il y a aussi un réseau des ripoux,
22:36 et donc, on a assisté, moi, j'ai relevé un certain nombre de cas,
22:40 comme ce policier à Marseille qui donnait des informations à un copain qui était cafetier,
22:47 et puis le cafetier lui-même, il fréquentait beaucoup de voyous,
22:50 et finalement, les informations de la police se retrouvaient entre les mains du milieu,
22:54 carrément, par cette filière maçonnique, ça, c'est un épisode, une histoire,
22:59 il y a une autre anecdote que je trouve, moi, très puissante, très très marquante,
23:03 qui m'a marqué, c'est, il faut revenir dans les années 90,
23:06 il y a l'affaire Elf, qui est l'une des affaires politico-financières
23:10 qui fait le plus trembler la classe politique,
23:12 parce que, en gros, le groupe pétrolier Elf, grâce à sa présence en Afrique noire,
23:18 permettait d'alimenter un certain nombre de caisses noires,
23:21 qui permettait aux partis politiques de droite comme de gauche
23:24 de bénéficier de revenus divers et variés pour les campagnes électorales,
23:28 ça, c'est une autre époque, aujourd'hui, ça vous en est peut-être plus exactement comme ça,
23:31 mais à un moment donné, l'affaire n'est pas loin de basculer,
23:35 les juges d'instruction sont pas loin de toucher au but,
23:37 ils ont perquisitionné chez quelqu'un qui était un personnage très haut placé dans le groupe,
23:43 et récolté un certain nombre de documents,
23:46 ces documents se retrouvent entreposés dans un bureau rue du château d'Erentier,
23:51 au siège de la brigade financière à Paris,
23:53 évidemment, c'est une époque où on ne fait pas de double,
23:56 ils sont là, il y a un petit carton, ce sont des scellés extrêmement prometteurs,
23:59 la juge se dit "ah, je vais enfin les ferrer, les serrer et obtenir des aveux",
24:04 et dans le week-end qui suit, miracle au miracle,
24:07 ce petit carton de scellés qui devait faire tomber la République,
24:11 disparaît tout simplement des locaux de la brigade financière.
24:16 On n'a jamais su qui, comment, quoi,
24:18 mais l'hypothèse la plus probable, c'est qu'effectivement,
24:21 les réseaux maçonniques se soient mis en branle,
24:23 qu'on ait actionné un frère policier qui travaillait au sein de ce service,
24:27 je ne vais pas donner de grade, mais bon, on a une petite idée,
24:30 et que cette personne soit tout simplement rentrée chez elle et…
24:33 – Il fallait y bloquer.
24:34 – … pour rebut ce petit carton prometteur.
24:36 – Question rapide mais difficile,
24:38 est-ce que la structure même de ces réseaux d'influence,
24:42 franc-maçonnerie puisqu'on parle d'elle,
24:44 c'est-à-dire cette entre-soi, cette forme d'impunité,
24:47 est-ce que ce n'est pas intrinsèquement lié à l'affairisme ?
24:51 – Oui, c'est effectivement…
24:53 – Parce que ce n'est pas une méthode pour l'affairisme.
24:55 – Effectivement, et c'est la, on va dire,
24:59 c'est la déviance principale qui guette la franc-maçonnerie,
25:02 c'est qu'à priori vous êtes là pour brasser des idées,
25:05 pour défendre la République, pour réfléchir,
25:08 même au positionnement du policier dans la société,
25:11 c'est important pour un policier,
25:13 vous savez qu'il y a beaucoup de suicides dans la police,
25:15 il y a beaucoup de policiers qui ont perdu le sens du métier,
25:17 qui ne savent plus pourquoi ils exercent ce métier,
25:19 donc là c'est plutôt une planche de salut,
25:21 mais à partir de là, l'affairisme en France,
25:23 c'est quand même quelque chose, et la corruption,
25:25 c'est quelque chose d'assez bien implanté,
25:27 et aujourd'hui, moi qui travaille sur la criminalité organisée,
25:30 je peux vous dire qu'aujourd'hui le danger,
25:32 il est encore plus puissant qu'avant,
25:34 parce que le crime organisé dans le monde,
25:37 brasse aujourd'hui des milliards,
25:39 notamment grâce au trafic de stupéfiants,
25:41 et que cette manne financière permet de corrompre,
25:44 on va dire à tous les étages, les membres de l'État,
25:47 pas seulement en France, mais que ce soit,
25:50 les douaniers, les gendarmes, les policiers,
25:52 il y a un certain nombre de cas qui sont apparus récemment,
25:55 qui sont liés à ça, c'est la paix du gain,
25:57 la paix du gain c'est naturel aussi,
25:59 le terrorisme, la paix du gain sont des choses extrêmement partagées.
26:01 – Cette notion-là, de la corruption, c'est aussi un chapitre important,
26:04 je ne vais pas vous aborder, vous avez raison de le faire,
26:06 il faudra lire l'ouvrage pour avoir cette suite,
26:08 vous évoquez aussi, c'est vraiment ma dernière question,
26:10 longuement les réseaux maçonniques, on en a parlé,
26:12 mais ils ne sont pas les seuls, vous dites,
26:14 en citant Alain Juillet, qui est un fin connaisseur du monde policier,
26:17 il dit "le réseau le plus fort au sein de la police,
26:19 c'est le réseau LGBT",
26:21 mais est-ce que ce réseau se développe pour revendiquer sa place,
26:25 c'est-à-dire en gros le respect,
26:27 ça semble ne pas être forcément le cas,
26:31 quand on parle des réseaux maçons qui, eux,
26:33 essaient de revendiquer au-delà des droits,
26:35 des systèmes de promotion,
26:37 de promotion interne et professionnelle,
26:40 est-ce que c'est le cas pour les réseaux LGBT ?
26:42 – La première bataille, d'abord des homosexuels,
26:45 ça a été de s'imposer, parce qu'au départ,
26:47 il y a eu des associations qui ont été créées,
26:49 ça a été de s'imposer, en gros d'arrêter,
26:51 de ne pas se faire trop moquer de la communauté homicidale,
26:53 de trouver leur place, comme la police est à l'image de la société,
26:55 aujourd'hui, globalement, par rapport à il y a 20 ans,
26:57 le problème est résolu, après les LGBT, eux aussi,
27:00 ont mené des batailles pour s'imposer, pour trouver leur place,
27:03 je veux dire, comme tous les réseaux,
27:05 là, je pense au réseau du rugby, au réseau des Auvergnats,
27:08 au réseau des Corses, au réseau des flics bretons,
27:11 comme tous les réseaux, forcément, naturellement,
27:13 à un moment donné, si on peut s'entraider,
27:15 si on peut se pousser un peu du coude, on le fait, c'est naturel.
27:18 – Oui, mais elle est beaucoup plus simple, ma question,
27:20 je vais la faire encore plus claire,
27:21 quand on est en devenir commissaire, on dit,
27:23 à Lyon, à l'école de commissaire, être franc-maçon,
27:26 est-ce que le fait d'appartenir au réseau LGBT
27:29 vous permet d'être plus facilement commissaire,
27:31 commissaire de visionnaire ?
27:32 – Non, ce n'est pas pour devenir commissaire,
27:34 c'est ensuite pour avoir la bonne place,
27:36 c'est dans un deuxième temps, d'abord, vous devez vous battre,
27:38 parce que ce n'est pas facile,
27:39 les concours de commissaire, aujourd'hui, sont très très durs,
27:41 donc personne ne va vous aider, sauf un cas que je raconte,
27:44 qui est absolument exceptionnel,
27:46 qui est en gros, une officier de police judiciaire
27:49 qui se débrouille pour séduire un commissaire de police
27:52 qui est en place quand même à la direction générale
27:54 de la police nationale, il a beau être marié, etc.,
27:57 il tombe complètement amoureux de cette jeune femme,
28:00 et puis cette jeune femme, elle veut devenir commissaire,
28:02 et lui, à miracle, il est patron du jury du concours de commissaire.
28:07 – Il est occupé des sujets.
28:09 – Et donc, il va lui donner les sujets,
28:11 mais elle va trop parler au téléphone,
28:13 elle a en plus des membres de sa famille
28:15 qui sont un peu bouillots sur les bords,
28:16 qui sont écoutés dans le nord de la France,
28:18 tout ça va sortir, il va y avoir une enquête,
28:20 il va tomber, ce grand flic qui était censé justement
28:24 participer au réforme actuelle de la police,
28:26 il va tomber de très très très haut,
28:28 et le concours va être annulé au grand dam de tous ceux
28:31 qui l'avaient passé et qui s'étaient battus pour cela,
28:33 donc ça c'est ce que j'appelle les réseaux sexes.
28:36 – Merci Frédéric Ploquin,
28:38 il faut lire vraiment "Les réseaux secrets de la police",
28:40 c'est aux éditions Nouveau Monde,
28:42 et c'est sur le site www.tvl.fr, merci beaucoup.
28:44 – Merci à vous, et merci de me lire.
28:46 [Musique]

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