Découvrez les secrets du GIGN avec les commandants Ghislain Réty et Thierry Orosco

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il reçoit le commandant du GIGN depuis 2020, Ghislain Réty et l'ex commandant Thierry Orosco entre 2011 et 2014 à l'occasion de la sortie du livre "LE GIGN, par ceux qui l'ont commandé" chez Mareuil Editions.

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Transcript
00:00 - Europe 1 - Pascal Proé, vous. - De 11h à 13h sur Europe 1, vous écoutez Pascal Proé.
00:05 On vous retrouve, Pascal, avec vos deux invités, Général Gislain Réthy et Général Thierry Orozco.
00:10 - A l'occasion de la sortie d'un livre, le GIGN, par ceux qui l'ont commandé,
00:15 livre de Pierre-Marie Giraud et les commandants du GIGN, à Mareuil et édition.
00:20 Est-ce qu'on peut d'abord définir ce qu'est le GIGN et dans quelles conditions vous êtes appelés et comment vous intervenez ?
00:26 - Le GIGN, c'est le groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale.
00:29 C'est l'ultima ratio pour la Gendarmerie nationale,
00:33 dans le domaine de l'intervention, mais pas que, dans le domaine aussi de la protection et de l'acquisition du renseignement.
00:39 Donc au total, c'est près de 1000 personnes,
00:42 donc 400 vraiment sur la base centrale,
00:45 et ensuite 14 antennes réparties, 7 Outre-mer et 7 métropoles.
00:49 - Et c'est donc un groupe d'intervention d'élite, lorsqu'il y a une prise d'otage,
00:54 lorsqu'il y a quelque chose qui nécessite l'arrivée de ces hommes ultra formés.
00:59 - Exactement, c'est vraiment l'ultima ratio, comme je le disais,
01:03 pour les prises d'otages, pour les forcenés, dès qu'il y a une situation à risque ou une difficulté technique.
01:08 Ça peut être effectivement sur les prises d'otages, mais ça peut être aussi pour des interpellations,
01:12 des trafiquants d'armes, des trafiquants de stupes,
01:14 des pilotes de go fast qu'il faut interpeller en flagrant délit.
01:17 - Et qui commande l'intervention du GIGN et quelle est la différence entre le GIGN et le RAID ?
01:25 - Alors, une intervention est toujours commandée par un officier, que je désigne chef de mission,
01:30 et la différence entre le RAID et le GIGN, le RAID est le pendant du GIGN, mais pour la police nationale.
01:36 - Mais qu'est-ce qui fait qu'on appelle le GIGN ou qu'on va appeler le RAID pour une prise d'otage ? Qui décide ?
01:42 - Alors, si la prise d'otage a lieu en zone police, donc de façon très schématique,
01:46 c'est les villes de plus de 20 000 habitants, de façon très schématique, je précise.
01:51 La gendarmerie est compétente sur 96% du territoire, et donc tout le milieu rural et surtout périurbain aussi.
01:58 - Donc c'est important, évidemment, de poser ces questions pour les auditeurs,
02:01 c'est que c'est d'abord, comment dire, une différence géographique
02:06 qui fait que le RAID intervient sur un endroit et que le GIGN intervient sur un autre, nous sommes d'accord ?
02:11 - Entièrement d'accord.
02:12 - Alors il y a des questions qui vont pouvoir être posées,
02:15 et puis évidemment le général Thierry Orozco, qui était ancien patron du GIGN,
02:19 d'ailleurs qu'est-ce qu'on devient après, une fois qu'on n'est plus patron du GIGN, qu'est-ce qu'on fait ?
02:24 - Personnellement je vais créer une entreprise qui s'occupe d'édition de logiciels,
02:30 en lien avec la sécurité, parce que j'avais quand même une expérience opérationnelle
02:34 et puis je tenais à aller au bout d'un nouveau défi,
02:37 parce que quand on quitte le GIGN c'est difficile, passer d'un monde d'exception,
02:42 à autre chose, j'ai choisi de quitter la gendarmerie et d'aller voir dans le civil,
02:46 - Et vous étiez jeune ?
02:47 - J'avais à peu près l'âge de Gislain, il y a une dizaine d'années.
02:52 - 25 ans.
02:53 - On va avoir des auditeurs qui vont pouvoir vous interroger, on est avec Franck,
02:58 bonjour Franck, le GIGN, alors je peux lire quelques passages évidemment du livre,
03:03 qui n'a jamais rêvé de pénétrer au cœur d'une unité d'intervention comme le GIGN,
03:07 qui n'a jamais rêvé de glisser ses pas dans ceux d'un guide,
03:09 pour lequel aucun rouage de cette machine de haute précision n'avait de secret,
03:13 c'est le sens du livre pour lequel nous vous recevons aujourd'hui.
03:16 Et puis c'est vrai, exemple d'engagement, le GIGN en action,
03:20 le 26 décembre 1994 sur l'aéroport de Marseille-Marignane,
03:24 où un avion d'Air France aux mains d'un commando islamiste s'était posé,
03:28 15 heures plus tôt, il est 12h12, et on se souvient de ces images,
03:32 avec le GIGN qui était intervenu il y a 30 ans, vous le disiez tout à l'heure.
03:38 Alors Franck, une question, une analyse peut-être pour nos invités ?
03:41 - Écoutez, moi en tant qu'ancien flic, j'ai pu approcher de près,
03:47 mais pas de trop près malheureusement les hommes du GIGN,
03:50 c'est une unité formidable et remarquable,
03:53 on a pu les voir en action lors justement des attentats qui ont touché Paris,
04:00 donc c'est vraiment une unité remarquable, aussi bien nationale qu'internationale,
04:04 c'est vrai que tout le monde parle des hommes du GIGN partout dans le monde,
04:08 donc ça doit être une sacrée fierté aussi bien pour les agents que pour les officiers.
04:13 Moi j'ai une question, je voudrais savoir s'il y a d'autres pays qui demandent justement encore
04:19 l'aide du GIGN pour tout ce qui est formation,
04:23 est-ce qu'il y a d'autres pays qui sont intéressés par le GIGN ?
04:30 - Réponse du général Gislain Rettig, je le rappelle l'actuel patron du GIGN depuis 2020.
04:36 - Alors le GIGN échange avec énormément de pays,
04:39 en 2023 on a échangé avec près de 82 pays,
04:43 donc c'est des échanges soit des programmes de formation
04:46 qui s'incluent sur une thématique particulière, des fois de façon pluriannuelle,
04:51 après on a des échanges vraiment opérationnels avec certaines unités ciblées
04:55 qui sont vraiment les équivalents du GIGN à l'étranger,
04:57 donc ça peut être dans le cadre de réseaux européens ou des réseaux internationaux
05:02 ou en bilatéral vraiment avec des homologues qui nous sont vraiment des unités sœurs.
05:06 Après sur le plan opérationnel il nous arrive d'intervenir au profit de certains pays,
05:10 on l'a fait en Belgique en janvier 2015,
05:15 suite à une vague d'attentats qui a eu lieu aussi en Belgique où le GIGN était intervenu
05:20 parce qu'il avait des moyens et des savoir-faire que ne disposait pas les Belges,
05:23 donc sur la demande du pays belge.
05:25 On était intervenu aussi par exemple sur la coupe du monde du Qatar,
05:28 ou de foot, où le GIGN a mis à disposition des savoir-faire
05:33 pour pouvoir éventuellement intervenir en cas de crise.
05:36 - Et on va poursuivre évidemment cette conversation jusqu'après le journal de 12 heures
05:42 avec le rappel des titres d'Emilie Deyze, à tout de suite.
05:45 - Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
05:47 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
05:49 - Rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud.
05:54 - Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
05:59 - Pascal Praud et vous, la suite sur Europe 1,
06:01 et on vous retrouve avec vos deux invités,
06:03 Général Gislain Réty et Général Thierry Orozco.
06:06 - Le GIGN, par ceux qui l'ont commandé pour la première fois,
06:09 les commandants du GIGN racontent l'unité,
06:11 c'est aux éditions Mareuil et c'est avec Pierre-Marie Giraud.
06:15 Ce qui est intéressant peut-être, c'est de parler du recrutement
06:18 des gens qui viennent dans le GIGN.
06:23 Aujourd'hui il y a plus de demandes que de places.
06:28 Pour une place, je crois que vous avez une vingtaine de demandes ?
06:31 - Oui c'est ça, on a plus de 300 candidats par an.
06:34 Donc on les sélectionne parmi des gendarmes,
06:37 donc il faut d'abord rentrer en gendarmerie,
06:39 mais beaucoup viennent d'autres armées, des forces spéciales ou du monde civil,
06:42 pour rentrer en gendarmerie, pour ensuite viser le GIGN.
06:45 Et parmi ces 300 candidats, c'est trois mois de tests,
06:48 assez intensifs, et à la fin on va en retenir une quinzaine.
06:51 Les années phares, on va en retenir une vingtaine.
06:54 - Des hommes, des femmes ?
06:56 - Les tests sont les mêmes pour les hommes et pour les femmes.
06:59 Il n'y a pas de filles qui ont réussi les tests comme pour tous les hommes,
07:04 pourtant pour des missions d'acquisition du renseignement,
07:06 pour des filatures, pour des poses de balises, etc.,
07:08 les femmes nous sont très utiles.
07:10 Ce sont les mêmes tests, on adapte un tout petit peu les tests physiques,
07:13 mais les soft skills sont les mêmes, leur détermination est des fois bien supérieure.
07:16 - Alors vous êtes l'actuel patron du GIGN,
07:18 et puis le général Thierry Orozco est lui l'ancien patron du GIGN,
07:22 entre 2011 et 2014.
07:24 Est-ce que vous pourriez établir le portrait robot
07:28 du parfait candidat au GIGN ?
07:31 - Ah oui, parfait.
07:33 Je pense que le GIGN compte parfaitement le portrait robot de celui qui va recruter.
07:37 Je crois que ça n'a pas beaucoup changé depuis le début,
07:39 il faut avoir un vrai potentiel physique.
07:41 Ça c'est important, mais c'est pas déterminant.
07:44 La deuxième, c'est une capacité d'adaptation.
07:46 Le GIGN c'est vraiment l'unité qui définit par l'adaptation,
07:50 parce que ça ne sera jamais comme on l'a imaginé,
07:53 on a beau tout planifié, ça sera différent en opération.
07:56 La troisième chose, c'est évidemment la capacité à résister au stress.
08:01 Alors on peut vous l'apprendre,
08:03 mais vous avez un potentiel, chacun a un potentiel,
08:05 qui sera différent.
08:07 On va vous apprendre à élever votre niveau.
08:09 - Et comment vous le mesurez lorsque vous recrutez quelqu'un ?
08:12 - Alors c'est très facile.
08:13 - Il n'est pas en situation de stress, évidemment.
08:15 C'est-à-dire que, comme vous le dites très justement,
08:18 l'épreuve du feu, vous-même vous avez peut-être été surpris
08:22 dans un sens ou dans un autre,
08:24 en voyant parfois des éléments à l'épreuve du feu,
08:28 et vous vous êtes dit "c'est extraordinaire",
08:30 parce que je n'imaginais pas qu'il réagirait comme ça.
08:33 - Alors ça, il vaut mieux l'éviter.
08:35 Il vaut mieux qu'on ait prévu et qu'on connaisse bien la personne.
08:40 - Alors la meilleure façon de vérifier la qualité de la personne face au stress,
08:45 c'est la grande fatigue.
08:47 La grande fatigue physique empêchait quelqu'un de dormir pendant longtemps,
08:53 et puis l'empêchait de savoir ce qu'il va faire dans l'heure qui suit.
08:56 - Donc ça c'est pendant la formation ?
08:58 - Ça c'est pendant la formation.
08:59 - Donc il ne dorme pas ?
09:00 - Les fameux trois mois dont parle Gislain.
09:03 - Donc là il ne dorme pas, on les met dans des situations extrêmes.
09:05 - Voilà, on les met de façon à ce que vous ne puissiez pas
09:07 dissimuler votre personnalité,
09:09 et puis il y a aussi le cinquième élément,
09:11 qui est l'élément essentiel,
09:13 c'est de savoir travailler en équipe.
09:15 Le GIGN c'est un groupe, c'est pas une somme d'individualités.
09:18 - Il y a plus de gens qui savent travailler en équipe,
09:20 sans doute, que de gens résistants,
09:23 parce que moi je pense, évidemment quand vous parlez,
09:26 tous les auditeurs pensent à eux-mêmes,
09:28 si vous nous privez de sommeil,
09:30 je sais pas comment on peut réagir.
09:33 En fait dans nos vies, on a été très peu confrontés à ça.
09:36 Pour tout dire, on ne l'a même sans doute jamais été.
09:39 - On va chercher à aider les gens à connaître leurs limites,
09:44 et souvent, très souvent, pour la plupart des gens,
09:47 la très grande majorité,
09:49 nos limites sont au-delà de ce que l'on peut l'imaginer.
09:52 Et c'est un peu le rôle des instructeurs,
09:55 de pousser les gens au-delà de leurs limites,
09:57 pour qu'ils voient qu'on peut progresser,
10:00 qu'on peut avancer en tous les domaines.
10:02 - C'est absolument passionnant.
10:04 Nous avons une petite équipe avec qui nous travaillons en équipe,
10:08 mais sans beaucoup de stress, disons-le.
10:11 Fabrice Laffitte, en tout cas, pas le même stress,
10:14 et M. Boubouk, qui nous écoute.
10:17 Ah ben il est là !
10:18 Justement, est-ce que vous seriez un bon élément du GIGN,
10:22 lorsque vous entendez le général,
10:25 moi je veux dire quelque chose,
10:27 c'est que finalement on se connaît assez peu,
10:29 parce qu'on n'a pas été mis dans ces situations.
10:32 - La condition physique en or, non ?
10:34 - Oui, mais ça vous l'avez la condition physique.
10:36 La condition physique, elle suit.
10:38 L'attendance, elle suit, comme disait Napoléon.
10:41 Après c'est le mental, c'est la psychologie,
10:43 c'est ça qui est difficile.
10:45 - Ne pas dormir, c'est compliqué.
10:47 - Alors il y a une question que Franck va poser,
10:50 mais lorsque vous voyez quelqu'un,
10:52 lorsqu'il arrive dans votre bureau,
10:54 est-ce que déjà, avant justement ces trois mois de stage,
10:58 vous vous amusez à faire un pronostic
11:00 sur après une conversation,
11:02 de savoir s'il tiendra ou pas ?
11:04 Est-ce que ça se voit ?
11:06 - Non.
11:07 Par contre, l'instructeur,
11:10 alors tous les vendredis de mon temps,
11:12 mais je pense que ça n'a pas changé,
11:14 les instructeurs viennent dans le bureau du patron
11:16 et disent "voilà, la semaine il y a des cartons jaunes
11:19 et des cartons rouges qui sont distribués".
11:21 Jamais un instructeur ne se trompe,
11:23 et il peut dire "la semaine prochaine celui-là,
11:26 il va nous faire une fracture de fatigue",
11:28 parce qu'il y a des fractures de fatigue,
11:30 ou "celui-là, il va jeter l'éponge",
11:32 ou "celui-là, il a un petit coup de mou, mais ça passera".
11:35 Il y a une vraie connaissance,
11:37 et il ne faut pas s'arrêter à la...
11:39 Justement c'est ça, le danger c'est de s'arrêter
11:41 sur la première sensation,
11:42 et de se tromper sur la personne.
11:44 On ne veut pas se tromper,
11:45 parce que c'est un investissement humain fantastique.
11:48 Giselin disait que les gens restent une dizaine d'années,
11:51 pourquoi ? Parce qu'il faut au moins 5 ans d'expérience
11:54 pour être quelqu'un de vraiment opérationnel au gé hygiène,
11:57 on ne peut pas se permettre de se tromper,
11:58 une fois que la personne est rentrée,
12:00 c'est très difficile de l'en faire partir.
12:02 Donc il ne faut jamais se tromper,
12:04 parce qu'après c'est un danger pour les camarades,
12:07 et c'est un danger pour la réussite de la mission.
12:10 - C'est passionnant en tout cas de vous écouter tous les deux,
12:13 on va marquer une pause,
12:14 Franck est toujours là, je crois que Franck vous vouliez poser
12:16 une petite question Franck ?
12:17 - Oui, absolument, j'ai une petite question,
12:20 j'aurais voulu savoir,
12:21 notamment parce qu'on sait que le gé hygiène
12:23 est spécialisé dans tout ce qui est libération d'otages,
12:28 et j'aurais voulu savoir si par exemple,
12:30 avec ce qui se passe actuellement au Proche-Orient,
12:33 est-ce que l'armée israélienne est en contact avec le gé hygiène
12:36 pour leur demander éventuellement de l'aide,
12:39 ou alors comment ils opèrent ?
12:40 - La réponse de Giselin Retty, le général qui est l'actuel patron du gé hygiène.
12:45 - L'Israël fait partie de la short list des pays
12:49 avec lesquels on échange régulièrement,
12:51 pour autant là on est dans une guerre,
12:55 donc ce n'est pas notre créneau,
12:57 et l'unité qui est notre homologue, le Yamam,
13:01 est une unité qui est très engagée,
13:03 qui a subi d'ailleurs de lourdes pertes,
13:05 et pour l'instant on ne se met pas à disposition de leur service.
13:09 - On va marquer une pause,
13:10 et vous allez pouvoir continuer d'interroger
13:13 les deux généraux Giselin Retty et Thierry Orozco
13:17 sur cette profession,
13:19 qui, je le disais tout à l'heure, peut faire rêver,
13:21 parce que c'est l'appartenance au corps d'élite,
13:23 et ça je pense que les gens sont très fiers,
13:25 toujours, d'appartenir au gé hygiène,
13:28 et puis en même temps mystérieuses,
13:30 derrière ce rêve,
13:32 parce que ces hommes sont des hommes d'exception,
13:35 et c'est vrai qu'on peut les saluer,
13:40 parce qu'ils interviennent dans des missions périlleuses,
13:44 et le travail que vous faites, vous le faites pour les français.
13:47 - Il est 12h11, à tout de suite.
13:49 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Proévou sur Europe 1.
13:51 - Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.
13:55 - Europe 1. - Pascal Proévou.
13:57 - De 11h à 13h, avec vos deux invités,
13:59 Pascal Giselin Retty, général Giselin Retty,
14:02 et général Thierry Orozco.
14:04 - Les patrons, le patron en place,
14:06 et puis celui qu'il a été du groupe d'intervention
14:09 de la gendarmerie nationale de GIGN.
14:11 Monsieur Olivier Guenec, avez-vous une remarque à faire, peut-être ?
14:15 - Alors non, je vais poser la question en rentaine,
14:17 de savoir si ce n'était que du mental.
14:19 - Et oui, ça c'est une question souvent qui est posée d'ailleurs,
14:22 et c'est une excellente question, est-ce que tout est dans la tête pour être...
14:25 - Le mental et le physique sont quand même très liés.
14:27 Sans mental, le physique ne suit pas,
14:29 et sans physique, le mental ne suffit pas comme moteur.
14:33 Pour moi, le mental est quand même l'aspect principal.
14:36 - Alors évidemment, vous avez parlé de beaucoup de choses,
14:39 et notamment l'évolution du métier.
14:41 Vous écrivez ceci, "Aujourd'hui, le politique peut être renseigné sur tous",
14:44 "Politique peut être un avantage comme un handicap",
14:46 "Autre conséquence de la numérisation, c'est l'hypermédiatisation".
14:50 Aujourd'hui, il y a un reporter derrière chaque délinquant,
14:53 non seulement c'est un reporter,
14:55 mais en plus, c'est du direct sur les réseaux sociaux,
14:58 sur les violences urbaines, le risque était que des gens du GIGN
15:01 ne soient encerclés par une vingtaine de délinquants,
15:03 que l'on n'ait pas trop le choix pour se désengager,
15:06 soit forcer le passage, avec le risque d'écraser ou de blesser quelqu'un,
15:10 soit faire usage des armes, comme le LBD,
15:13 ou avoir brûlé un véhicule de GIGN encerclé par 80 manifestants.
15:17 C'est vrai que vous devez faire, et ça c'est nouveau,
15:20 depuis 5 ans ou 10 ans,
15:22 vous devez faire avec les vidéos
15:25 qui vont filmer tout ce que vous ferez.
15:29 - On peut le voir comme un inconvénient,
15:31 on peut le voir aussi comme un atout.
15:33 Tout dépend de quel côté on se place.
15:35 On le prend en compte comme un adversaire,
15:38 mais aussi on y travaille, on se dit "Tiens, aujourd'hui, tout est filmé,
15:41 comment récupérer tous ces signaux, comment les exploiter,
15:44 et comment s'en servir pour obtenir du renseignement et optimiser nos interventions.
15:48 Donc il faut toujours voir le côté positif quand même des choses.
15:52 - Mélinda est avec nous, elle veut peut-être interroger.
15:55 Bonjour Mélinda !
15:57 - Bonjour !
15:58 - Vous nous appelez d'où Mélinda ?
16:00 - De Lornes.
16:01 - Vous êtes vous-même, vous faites un peu partie de la famille
16:04 de la police ou de la gendarmerie ?
16:07 - Je l'ai épousée en fait.
16:09 - Vous avez épousé un policier ou vous avez épousé un gendarme ?
16:12 - Un policier.
16:14 J'ai épousé, enfin avant il n'était pas policier,
16:17 il est devenu policier, ce qu'on s'est connu jeune.
16:19 Donc j'ai épousé forcément son métier,
16:22 puisque c'est maintenant un vie sociable.
16:25 - Bon, est-ce que c'est une vie particulière ?
16:27 - Oui, je pense.
16:29 Après on s'en rend peut-être plus compte avec les années,
16:32 mais oui parce qu'il y a la notion de danger au quotidien quand même,
16:37 il faut quand même vivre avec ça.
16:40 Et puis comme vous en parliez juste avant,
16:43 il y a les réseaux sociaux,
16:45 maintenant il y a beaucoup de choses qui peuvent circuler,
16:47 donc il faut faire attention à nous et puis à nos enfants aussi.
16:51 Donc oui, c'est une vie un peu particulière,
16:55 mais bon, on le fait avec.
16:58 - Le général Thierry Orozco est avec nous également,
17:02 il a dirigé le GIGN entre 2011 et 2014.
17:05 Est-ce qu'effectivement, avant de prendre de telles fonctions,
17:09 on échange, je ne sais pas quelle était votre vie privée à ce moment-là,
17:12 mais avec votre épouse, avec vos enfants,
17:14 est-ce que c'est une décision que vous prenez seule,
17:17 ou est-ce qu'elle est le fruit d'une décision ou d'une discussion collective ?
17:23 - Alors entre GIGN c'est un vrai projet de vie.
17:26 Inversement, je pense que le GIGN aime à recruter
17:32 des gendarmes ou des officiers qui sont en couple.
17:37 C'est quelque chose qui apporte de la maturité,
17:40 qui fait que les gens sont posés.
17:42 Maintenant, la vie au GIGN c'est une vie de gendarme,
17:45 donc on vit proche de son lieu de travail.
17:48 Les gendarmes GIGN habitent grosso modo à 200-300 mètres de leur lieu de travail,
17:53 c'est pour ça qu'ils peuvent partir en moins de 20 minutes.
17:55 Inversement, les familles sont très impliquées,
17:59 puisqu'elles savent que les gens partent,
18:02 elles ne savent pas forcément où ils vont, pourquoi faire.
18:04 Et puis peu à peu, comme dit la dame, on se fait à cette vie.
18:10 Et ce qui est une exception vue de l'extérieur, de l'exceptionnel,
18:15 ça devient une règle de vie et on trouve un équilibre avec son conjoint
18:21 dans ce monde qui est quand même un monde extrêmement exigeant,
18:25 tant au niveau des risques que l'on prend, que de la disponibilité qui est extrême.
18:30 - Vous nous avez dit combien de personnes au GIGN aujourd'hui, M. Retty ?
18:34 - En tout, un millier.
18:35 - Bon, un millier, c'est 1000 personnes en ce moment,
18:37 il est 12h18, elles sont où ces personnes ?
18:40 - Alors, elles sont en mission, en grande partie.
18:42 - Elles sont en mission et...
18:43 - En mission, on est présent dans 12 pays du monde par exemple,
18:45 on a 250 personnes qui sont dans les Outre-mer.
18:50 - Mais en France aujourd'hui, elles sont où ?
18:52 Elles sont dans une caserne et elles attendent que quelque chose se déclenche ?
18:55 Ou elles sont sur le terrain en ce moment ?
18:57 - Les deux. C'est-à-dire qu'il y en a qui sont chez eux,
19:00 donc à proximité, d'alerte, prêts à partir,
19:03 prêts à s'engager sur n'importe quel type de mission qui serait du niveau du GIGN.
19:07 D'autres sont déployés sur des missions au réel,
19:09 ça peut être un... je ne vais pas vous le citer précisément parce que les affaires sont en cours.
19:12 - Mais en ce moment, par exemple, le GIGN,
19:14 parce qu'on parle toujours du GIGN,
19:16 que lorsqu'il y a des affaires exceptionnelles.
19:18 Mais tous les jours, les gendarmes du GIGN, les 1000,
19:22 sont en action ou en exercice ?
19:26 - Tous les jours, il y a 6 à 7 missions nouvelles.
19:31 Donc c'est 2500 nouvelles missions par an.
19:34 - Sur le sol de France ?
19:35 - Sur le sol, métropole et Outre-mer.
19:37 Et il y a des missions qui durent très longtemps.
19:41 Je prends l'exemple d'une mission d'une protection d'une ambassade au hasard l'Irak.
19:45 C'est une mission qui dure depuis une vingtaine d'années.
19:48 Donc on a compté une mission il y a 20 ans.
19:50 Actuellement, on est présent dans 12 pays du monde pour des missions de protection d'intérêts français.
19:54 - Ça veut dire que devant l'ambassade d'Irak à Paris,
19:57 il y a des représentants du GIGN ?
20:00 - Je me suis mal exprimé.
20:01 C'est les représentants de la France,
20:03 donc l'ambassadeur à Bagdad, à Mossoul ou à Erbil.
20:06 - D'accord, qui est protégé par le GIGN.
20:09 C'est sur le sol irakien.
20:11 - On protège les autorités, pas les bâtiments.
20:13 - D'accord.
20:15 - On va marquer une pause dans quelques instants.
20:17 Mais évidemment, je pensais vous candidater, cher Olivier Guenec, au GIGN.
20:23 Mais il y a un handicap majeur.
20:25 - Lequel ? Qui est ?
20:26 - Le couple.
20:27 - Oh !
20:28 - Il ne va pas me lancer là-dedans.
20:30 - Mais attendez, le général Orozco,
20:34 qui est un homme de qualité,
20:36 a dit qu'on ne peut pas recruter quelqu'un de célibataire.
20:39 - Ah mais non, mais attendez.
20:41 - Il y a un équilibre qui convient, donc vous ne pouvez pas...
20:44 - Attendez, vous insinuez que je ne suis pas équilibré ?
20:46 - Non.
20:47 - C'est ce que vous dites ?
20:48 - Mais je le dis.
20:49 C'est le monsieur Orozco qui le dit.
20:50 Il dit que lorsqu'on n'est pas marié, on manque de maturité et d'équilibre.
20:54 - Ah oui, mais c'est possible.
20:56 - Donc effectivement...
20:57 - Mais si c'est tout ce qu'il me manque pour rentrer au GIGN,
20:59 je vais me mettre en couple, comme ça, je candidate.
21:02 - Non mais ces éléments psychologiques, effectivement, sont importants.
21:05 J'imagine qu'il peut, de temps en temps,
21:08 vous avez des candidatures,
21:10 vous allez dire un peu farfelues,
21:11 de gens qui rentrent pour de mauvaises raisons,
21:13 un côté peut-être "cowboy" que vous voyez,
21:16 qui se voit comme le nez parfois au milieu de la figure,
21:19 et que dans ces cas-là, ce ne sont pas des profils que vous gardez ?
21:24 - Alors non, on a effectivement tout type de profils,
21:27 mais ça on les voit très rapidement, les cowboys, au bout d'une semaine,
21:29 en général, ils ne passent pas les 15 jours.
21:33 Et si ça peut vous rassurer, on a quand même beaucoup de célibataires aussi au GIGN.
21:36 - Ah oui, mais surtout que...
21:38 Je ne comprenais pas pourquoi,
21:40 quand on est célibataire, au moins on n'a pas d'attache,
21:42 et c'est mieux de prendre quelqu'un de célibataire, non ?
21:44 - Ah ça c'est intéressant,
21:46 et cette dimension psychologique du recrutement,
21:50 M. Orozco peut-être y répondre.
21:52 - Alors, comme dit GIGN,
21:55 on ne va pas en faire un critère.
21:57 - D'accord.
21:58 - Mais on sait que, dans la catégorie des têtes brûlées,
22:02 les gens en couple sont moins tête brûlée que les autres.
22:05 - Ah, j'ai compris.
22:07 Ça y est, je vois, je vois.
22:09 - C'est vrai que vous avez une tête brûlée.
22:11 - Vous avez peut-être raison.
22:13 - C'est ce qui m'a frappé.
22:15 Bon, il est 12h21, on marque une pause peut-être,
22:20 et puis si on pouvait avoir quelques éléments sur des interventions,
22:24 comment elles se sont déroulées, bien sûr,
22:26 et quelques secrets, nous n'en aurons pas sans doute,
22:30 mais des choses qu'on puisse dire, bien évidemment,
22:32 notamment sur quelque chose qui nous intéresse toujours,
22:35 c'est celui qui va parler,
22:37 ou au ravisseur, ou au preneur de tâches,
22:40 et comment cette phase-là,
22:43 qui est une phase psychologique,
22:44 elle peut nous intéresser.
22:45 A tout de suite.
22:46 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Prohevo sur Europe 1.
22:48 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
22:51 - rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Prohevo.
22:54 - Europe 1.
22:55 - Pascal Prohevo.
22:56 - Avec Pascal Prohevo, de 11h à 13h,
22:58 et vos deux invités, Pascal Général Thierry Orozco
23:00 et Général Gisler Héti.
23:01 - A l'occasion de la sortie de ce livre,
23:03 le GIGN, par ceux qui l'ont commandé,
23:05 le mot "ennemi" est-il écrit et banni du vocabulaire du groupe ?
23:08 Christian Proutot raconte,
23:10 j'ai imposé aux sous-officiers,
23:11 dès le premier jour de leur formation,
23:13 le 3 novembre 1973,
23:15 et je rappelle qu'année prochaine,
23:16 on célébrera les 50 ans,
23:17 la notion du respect de la vie.
23:19 Je leur ai dit, votre arme ne doit pas être
23:21 le prolongement du courage,
23:23 il faut pouvoir envisager toutes les solutions
23:25 avant d'en arriver à l'inéluctable,
23:27 supprimer une vie,
23:28 c'est le pouvoir de Dieu,
23:29 c'est le pouvoir de vie et de mort,
23:31 donner la mort,
23:32 quand on a épuisé toutes les possibilités,
23:34 cela doit rester exceptionnel,
23:37 mon général.
23:39 - Oui, cette culture,
23:41 c'est vraiment du respect de la vie,
23:42 c'est vraiment dans l'ADN du GIGN,
23:44 depuis 50 ans,
23:46 et on essaye de reculer au maximum l'usage des armes,
23:48 toutes les missions qu'on a engagées,
23:50 notre mission prioritaire, bien sûr,
23:51 c'est de sauver les otages chez les otages,
23:53 et d'interpeller vivants,
23:55 que ce soit un forcené ou un criminel.
23:57 On est prêt à repousser assez loin
24:00 cette légitime défense,
24:02 je prends l'exemple d'un forcené dans le Calvados l'année dernière,
24:05 il a tiré 240 cartouches,
24:07 le GIGN n'a tiré aucune cartouche,
24:08 pour au final l'interpeller vivant.
24:10 Pour autant, bien évidemment,
24:12 si besoin, on fera usage des armes,
24:14 mais si jamais on doit faire usage des armes,
24:16 on essayera, si possible,
24:17 de viser l'épaule armée,
24:18 c'est-à-dire de le neutraliser,
24:19 et non pas le tuer.
24:20 Nous, on est là pour le rendre à la justice,
24:22 et on n'est pas là pour se rendre justice soi-même.
24:24 - Et je rappelle, si vous nous rejoignez un instant,
24:26 que vous êtes l'actuel patron du GIGN,
24:28 vous écoutez Europe 1 depuis 12 heures,
24:31 et nous sommes avec les patrons du GIGN,
24:35 celui qui dirige aujourd'hui,
24:36 et celui qui le dirigeait hier,
24:38 Thierry Orozco,
24:39 entre 2011 et 2014.
24:41 Alors, ce qui est intéressant,
24:42 c'est toujours de prendre un cas concret.
24:44 Imaginons une prise d'otages,
24:46 à l'instant,
24:47 imaginons un homme qui a pris
24:49 des otages, des enfants, dans une école.
24:51 Le GIGN est évidemment appelé,
24:54 il intervient, et j'imagine
24:56 qu'on veut entrer en contact
24:58 avec le preneur d'otages.
25:00 Comment ça se passe ?
25:02 Est-ce qu'il n'y a qu'un seul interlocuteur ?
25:04 Quel est celui qui est formé pour cela ?
25:06 Est-ce que vous pouvez nous donner des renseignements ?
25:08 - Alors, d'abord, c'est la négociation.
25:11 Alors, négociation, qui est un terme
25:13 dont la sémantique est un peu différente
25:15 de celle du monde privé où je suis aujourd'hui.
25:17 C'est-à-dire que le négociateur,
25:19 négocier dans le monde civil,
25:22 ça veut dire faire une solution gagnant-gagnant.
25:24 Dans le monde du GIGN,
25:28 on peut imaginer que si on négocie,
25:30 il n'y a pas forcément du gagnant-gagnant derrière.
25:32 Ça, c'est la première chose.
25:34 La deuxième chose, c'est que négocier, c'est un vrai métier.
25:36 C'est pas parce qu'on sait parler,
25:38 c'est pas parce qu'on a
25:40 une bonne phraseologie
25:44 qu'on est capable de négocier.
25:46 Ça, c'est la deuxième chose.
25:48 Après la négociation, Gislain
25:50 en parlera beaucoup plus actuellement
25:52 que moi et de manière
25:54 plus opérationnelle que moi,
25:56 la négociation, c'est
25:58 avant tout, acheter du temps.
26:02 C'est-à-dire que dans une unité d'intervention,
26:04 mais aussi de l'autre côté,
26:06 que ce soit un forcené ou un terroriste,
26:08 on négocie parce qu'on veut acheter du temps.
26:10 Tout le monde va essayer d'acheter du temps
26:12 et négocier, c'est acheter du temps.
26:14 Et en plus, pour le GIGN, au-delà de résoudre la crise
26:16 pacifiquement et sans violence,
26:18 c'est aussi
26:20 une source puissante de renseignements.
26:22 Ça va aider le commandant
26:24 de l'opération à comprendre
26:26 ce qu'il peut faire, ce qu'il ne peut pas faire.
26:28 Avoir des opportunités,
26:30 faire des diversions,
26:32 tout ça, c'est un métier
26:34 de négociateur.
26:36 Et on dit toujours, celui qui négocie
26:38 ne commande pas et celui
26:40 qui commande ne négocie pas.
26:42 Faut pas mélanger les genres,
26:44 sans ça on va à la catastrophe.
26:46 - C'est passionnant
26:48 de vous écouter
26:50 et de voir des prolongements sur une situation
26:52 qu'on peut imaginer, mais
26:54 ce négociateur
26:56 donc sur les mille
26:58 personnes du GIGN,
27:00 j'imagine qu'il y a quelques-uns
27:02 dont c'est l'unique
27:04 spécialité, négocier.
27:06 - Exactement, on a ce qu'on appelle une cellule
27:08 nationale de négociation,
27:10 donc ils sont quatre, vous voyez,
27:12 ils sont d'alerte
27:14 24h/24, 7h/7,
27:16 on a ensuite un réseau de négociateurs
27:18 qu'ils animent, qu'ils dirigent, donc ce sont un peu
27:20 nos yeux et nos oreilles avancés sur l'ensemble du territoire.
27:22 - Ils ont été recrutés comment ces quatre ? Choisis comment ?
27:24 - Alors, ce sont avant tout des opérationnels,
27:26 donc ils ont un passé à l'intervention.
27:28 Ils savent ce que c'est qu'une prise otage, ils l'ont vécu,
27:30 ils savent ce que c'est que de rester 24h
27:32 derrière un fusil à tente dans le froid,
27:34 ils savent ce que c'est que de porter un bouclier en attendant
27:36 une opportunité, donc ils connaissent tous les schémas
27:38 tactiques, donc ils sont quasiment dans la tête
27:40 de tous les opérateurs, ils ont été à tous les postes.
27:42 Ce qui évite, quand il y a une prise d'otage,
27:44 quand le chef de mission leur dit
27:46 "prépare-moi une diversion sur telle façade",
27:48 ils ont tous les mécanismes
27:50 en tête, ils savent où il va falloir
27:52 se positionner, ils savent jusqu'où on pourra avancer.
27:54 - Oui, mais c'est eux qui vont être en négociation
27:56 et qu'en l'occurrence, ce qui m'intéresse là, dans notre discussion,
27:58 c'est le preneur d'otages.
28:00 - Alors, ils sont en contact direct avec leur preneur d'otages,
28:02 mais ils ont la mécanique globale de la gestion
28:04 de la crise. - Mais alors là, comment on opère,
28:06 et c'est ça qui nous intéresse aussi,
28:08 j'imagine que la règle,
28:10 c'est qu'il n'y a pas de règle, sans doute.
28:12 - Il y a un travail préparatoire.
28:14 - Et que
28:16 quand on est face à un preneur d'otages,
28:18 on le découvre, on l'appréhende,
28:20 on cherche sa psychologie, est-ce qu'il va passer à l'acte
28:22 ou pas, que tout ça
28:24 est animé, donc ça demande de l'empathie,
28:26 de la psychologie, de l'expérience,
28:28 autant de choses qui nous intéressent
28:30 de savoir, mon général. - Exactement.
28:32 Il y a d'abord un gros travail préparatoire,
28:34 avant de prendre contact avec
28:36 le forcené ou le preneur d'otages,
28:38 on va faire un petit peu un environnement,
28:40 le profil psychologique, à partir de la famille,
28:42 des gens qui pourraient le connaître, des voisins,
28:44 du médecin traitant s'il y en a un, etc.
28:46 De façon à aborder
28:48 et élaborer une stratégie de négociation,
28:50 et une fois que tout
28:52 sera un petit peu calé, on va commencer
28:54 à prendre son téléphone, ou à la voix
28:56 s'il n'y a pas de téléphone, et à entrer en contact
28:58 avec lui, et après, comme le disait tout à l'heure
29:00 Thierry, il y a une grosse phase d'empathie,
29:02 on s'écoute, on va réagir par rapport à ce qu'il va
29:04 annoncer,
29:06 on va pouvoir déterminer
29:08 un petit peu ces phases dans lesquelles il est,
29:10 et on va pouvoir proposer des options,
29:12 et à un moment on va arriver à une proposition d'option de
29:14 réédition, ou au moins de libération d'otages,
29:16 donc tout ça c'est de la négociation.
29:18 - Il est 12h33,
29:20 est-ce qu'on doit marquer une nouvelle pause ?
29:22 Olivier Guenec.
29:24 - On a reçu un petit message sur notre page
29:26 Facebook, de la part de
29:28 Flying Fox, c'est un pseudo,
29:30 et il nous dit "merci de mettre en avant
29:32 cette magnifique unité de la Gendarmerie nationale,
29:34 et salutations toutes particulières
29:36 au Général Réthy, côtoyé
29:38 en Guadeloupe, j'étais alors au GPI
29:40 devenu depuis Antenne
29:42 GIGN". Voilà, message sympa
29:44 pour vous.
29:46 - J'essaierai d'identifier qui est ce Flying Fox.
29:48 - Vous allez enquêter. - Bon évidemment,
29:50 vous, vous êtes passé par toutes ces phases,
29:52 la formation, l'instruction,
29:54 la difficulté pendant les
29:56 trois mois, vous savez
29:58 parfaitement au millimètre ce
30:00 que vous imposez à ces jeunes gens,
30:02 que vous recrutez,
30:04 et vous savez parfaitement
30:06 toutes les filières
30:08 qu'ils vont prendre. - C'est vrai que pour ma part
30:10 je suis rentré au GIGN en 1995.
30:12 - Vous êtes un des plus anciens
30:14 sans doute aujourd'hui ? - Oui, le deuxième
30:16 plus ancien du GIGN.
30:18 Officiers comme sous-officiers
30:20 passent exactement les mêmes tests,
30:22 donc on connaît
30:24 exactement la difficulté, au début
30:26 on est même en binomage
30:28 à des postes, et on passe à tous les postes.
30:30 J'ai fait tous mes grades au GIGN, donc c'est vrai que j'ai
30:32 une bonne culture de l'unité, ça aide
30:34 beaucoup pour la commander, pour autant j'en découvre
30:36 tous les jours, parce que c'est une unité
30:38 qui est pleine de ressources, pleine de pépites,
30:40 et il y a une grande marge de manœuvre
30:42 qui est laissée à l'ensemble des opérationnels,
30:44 pour développer, pour créer,
30:46 donc elle est bien canalisée, elle est orientée cette
30:48 marge de manœuvre, mais en même temps c'est ce qui fait aussi la force
30:50 de l'unité. - Quand vous dites que vous commandez
30:52 dans une situation
30:54 extrême de prise d'otages,
30:56 où les responsabilités
30:58 et les conséquences, plus exactement,
31:00 peuvent être extrêmement importantes pour le pays,
31:02 qui a le final cut ?
31:04 C'est pas vous ! Lorsqu'on a vu par exemple
31:06 Nicolas Sarkozy entrer, c'était
31:08 le Red, je crois, avec le Manbomb,
31:10 lorsqu'il entre,
31:12 à juste titre d'ailleurs, formidablement,
31:14 il n'est pas ministre de l'Intérieur à ce moment-là,
31:16 il est maire de Neuilly, avec ce courage
31:18 et qu'il va chercher lui-même
31:20 les enfants.
31:22 Forcément, il y a quelqu'un qui lui donne
31:24 l'aval.
31:26 Qui donne l'aval ? Le ministre ? Le commandant ?
31:28 Qui décide ?
31:30 - La gestion de la crise en France,
31:32 c'est le Premier ministre qui a
31:34 l'autorité et qui a la gouvernance
31:36 de la crise. Bien évidemment, le président de la République...
31:38 - Vous m'inquiétez, si vous me permettez, parce que je ne suis pas sûr que Mme Borne
31:40 elle en sache autant que vous. Je ne veux pas être désagréable
31:42 avec Mme Borne, mais si elle vient
31:44 sur des sujets où vous, vous bossez dessus
31:46 depuis 35 ans et que c'est elle qui décide,
31:48 je préfère que ce soit vous. Mais je ne veux pas,
31:50 je le répète, être désagréable avec Mme Borne.
31:52 - C'est au niveau
31:54 du Premier ministre que ça se passe.
31:56 Le ministre de l'Intérieur, bien évidemment,
31:58 a un rôle majeur aussi. Le président de la République
32:00 en fonction de la crise aura
32:02 lui aussi certainement le... - Sur l'opérationnel ?
32:04 - Sur l'opérationnel, sur la stratégie
32:06 globale. - Oui, mais parfois,
32:08 ils en savent moins que vous.
32:10 Pardonnez-moi de le dire comme ça. Vous, vous êtes
32:12 des professionnels. - C'est au commandant du GIGN
32:14 d'apporter les éléments de décision
32:16 avec les avantages,
32:18 les inconvénients, les risques, pour que le choix
32:20 stratégique, voire politique,
32:22 soit fait. - Est-ce que ça vous est arrivé
32:24 que la décision soit prise
32:26 et que vous pensiez que ce ne soit pas la meilleure
32:28 qui est prise parce qu'on ne vous a pas écouté ?
32:30 - Ça voudrait dire que
32:32 j'ai mal présenté les arguments. - Pas forcément !
32:34 Il y a parfois des raisons politiques, de
32:36 communication ou d'autres qui peuvent...
32:38 - À ma connaissance,
32:40 moi, je n'ai jamais eu à vivre ce cas.
32:42 Peut-être que Thierry a eu le vivre.
32:44 Et la délégation ensuite de la conduite
32:46 des opérations, ce qu'on appelle nous la
32:48 tactique, voire le niveau
32:50 opératif, c'est vraiment le
32:52 commandant du GIGN qu'il a et qu'il la laisse lui aussi
32:54 en partie à ses officiers.
32:56 - Monsieur Roscoe, est-ce que vous avez eu le sentiment
32:58 de pouvoir faire ce que vous vouliez lorsque vous étiez
33:00 au GIGN ? - Oui, alors le commandant du GIGN
33:02 a aussi une fonction pédagogique,
33:04 c'est celle d'expliquer au décideur
33:06 final ce qu'il peut faire et comment
33:08 il peut le faire. - En fait, la vraie négociation
33:10 elle est avec le Premier ministre
33:12 autant qu'avec le preneur d'otages,
33:14 si je comprends. - Oui, pour illustrer,
33:16 il y avait un ministre de l'Intérieur et une fois
33:18 je lui ai dit, il venait prendre ses fonctions
33:20 et je lui ai dit
33:22 que ce qu'on lui disait
33:24 avait une importance parce que
33:26 un succès tactique, c'est-à-dire
33:28 le succès de l'opération du GIGN peut être
33:30 un échec politique, mais un échec
33:32 tactique est toujours un échec
33:34 politique. Et donc, quand
33:36 on disait qu'on pouvait faire quelque chose
33:38 et surtout qu'on ne pouvait pas faire
33:40 quelque chose, il fallait nous écouter.
33:42 Maintenant, nous sommes force
33:44 de proposition, on ne peut pas
33:46 enfermer le décideur dans
33:48 des décisions qui vont être
33:50 trop dures pour lui apprendre, au contraire
33:52 à ce qu'il voulait faire. Donc c'est
33:54 à nous aussi, en tant que patron du GIGN
33:56 et ça c'est le travail quotidien
33:58 de Gislain, c'est à préparer
34:00 les autorités et d'avoir le
34:02 bon argumentaire. - Bon, en tout cas
34:04 on va marquer une pause, je ne sais pas ce qu'en pense Géraldine qui vous découvre
34:06 comme moi, mais quand vous parlez, monsieur Orozco
34:08 et c'est vrai aussi pour
34:10 monsieur Réti, on a plutôt envie de vous écouter.
34:12 - Ah oui, oui, c'est captivant, tout à fait.
34:14 - Oui, et puis en plus, on a le
34:16 sentiment qu'il faut vous écouter.
34:18 - Ah !
34:20 - J'ai même envie de postuler moi, parce que je pense que je vais postuler.
34:22 - Je pense que la légèreté
34:24 qu'il existe... Non mais nous
34:26 on est dans des univers beaucoup plus légers
34:28 évidemment où la hiérarchie ne pèse
34:30 pas de la même manière, où l'importance
34:32 des ordres ne pèse pas
34:34 non plus de la même manière, parce que les conséquences
34:36 ne sont pas les mêmes. Vous êtes, vous
34:38 dans des métiers où l'erreur
34:40 le droit à l'erreur
34:42 en fait n'existe pas. Ce qui
34:44 change tout. Si moi je me trompe
34:46 quand je lance une pub, c'est pas très grave.
34:48 Bien évidemment, ça peut nous arriver.
34:50 - Ça arrive, oui, ça arrive.
34:52 - Comme notre réalisateur, notre réalisateur
34:54 d'ailleurs je vous demande de pas parler trop fort
34:56 - Ou Bicarrion !
34:58 - C'est l'heure où il commence à faire une légère sieste
35:00 Bon, c'est pas très grave
35:02 mais vous, c'est ça la
35:04 difficulté de ces jobs-là et en même
35:06 temps c'est leur honneur et c'est leur grandeur
35:08 c'est que vous n'avez pas le droit à l'erreur.
35:10 Il est 12h39, à tout de suite.
35:12 - Et avant la pause, je vous rappelle que cet après-midi
35:14 vous retrouvez "On de Latte raconte" comme chaque
35:16 après-midi de 14h à 15h avec
35:18 Christophe On de Latte qui chaque après-midi vous raconte
35:20 les histoires qui vous ont marqué
35:22 et cet après-midi, Christophe On de Latte vous racontera
35:24 la tuerie de Chevaline, c'est l'épisode d'un
35:26 aujourd'hui. "On de Latte raconte" 14h15
35:28 c'est sur Europe 1.
35:30 *Musique*
35:34 Europe 1, Pascal Praud
35:36 - De 11h à 13h, Pascal Praud et vous sur Europe 1
35:38 avec vous, deux invités, Général Thierry Orozco
35:40 et Général Gisela Retty. - Je ne sais pas ce qui s'est
35:42 passé à 12h42, on m'a
35:44 apporté des cadeaux. - C'est pour le jeu
35:46 tout à l'heure, le plus beau Noël d'Europe 1.
35:48 - Non, non, n'ouvrez pas, n'ouvrez pas, n'ouvrez pas !
35:50 - C'est pour un auditeur, c'est pour l'ouvrir.
35:52 - Non, non, non !
35:54 - Je peux l'ouvrir ? - Non !
35:56 - Mais non, vous le mettez des cadeaux sous les yeux !
35:58 - Monsieur Retty, faites quelque chose !
36:00 - Vous le mettez en interne. - Vous le mettez des cadeaux
36:02 sous les yeux. D'ailleurs, on n'a toujours pas parlé de la chanson
36:04 de Noël qui sera programmée
36:06 à 12h50, 12h52
36:08 et
36:10 on a un indice sur la chanson de Noël.
36:12 - On aura un indice, on va faire
36:14 "Tintiller les clochettes" et ce sera un grand classique
36:16 américain.
36:18 - Tintiller les clochettes ?
36:20 - Tintiller, vous voulez dire tintiller ?
36:22 C'est un verbe, ça, tintiller ?
36:24 - On va vérifier tout de suite.
36:26 - Je ne le fais pas, je le fais rentrer en dictionnaire.
36:28 - On va sortir la mousse.
36:30 - Et Louise est arrivée ou pas ?
36:32 - Elle est là, bien sûr qu'elle est là.
36:34 - Et l'instant Louise,
36:36 le fameux instant Louise
36:38 qui nous permet chaque jour...
36:40 - Belle transition avec le GIGN.
36:42 - Louise !
36:44 C'est le bon vieux...
36:46 - D'un côté, elle est un peu prise en otage par
36:48 Florian Carasou-Mayer
36:50 depuis quelques jours.
36:52 Il est possible que le GIGN
36:54 intervienne pour la libérer
36:56 - Ils vont enquêter sur Florian ?
36:58 - Ah bah oui, s'ils enquêtent sur Florian...
37:00 - Tintiller existant.
37:02 - Tintiller...
37:04 - Je ne dis pas que des bêtises.
37:06 - Evidemment. Je vous rappelle, si vous nous rejoignez
37:08 qu'on est toujours avec le général Gislain Réty
37:10 et on est également avec Thierry
37:12 Orozco qui
37:14 l'un est l'actuel patron
37:16 du GIGN depuis 2020
37:18 et l'autre a dirigé entre 2011
37:20 et 2014. Je remarque d'ailleurs
37:22 que finalement on reste assez peu de temps
37:24 à la tête du GIGN
37:26 c'est-à-dire 3 ans, 4 ans
37:28 5 ans...
37:30 Pourquoi est-ce que c'est aussi
37:32 bref et qui vous nomme ?
37:34 Question posée au général
37:36 Réty. - Alors on est nommé
37:38 par décret du président de la République
37:40 après c'est un choix
37:42 sur proposition du directeur de la gendarmerie
37:44 via le ministre de l'intérieur
37:46 on reste pas si longtemps
37:48 oui et non, 3, 4 voire
37:50 5 ans c'est quand même assez long
37:52 on ne s'est pas oublié qu'on a derrière nous
37:54 souvent 10 voire 15 ans de GIGN
37:56 donc pour ma part par exemple
37:58 moi je suis rentré au GIGN en 1995
38:00 j'attaque ma 17ème année au GIGN
38:02 - Oui mais au commandement
38:04 j'ai l'impression, alors c'est un hasard
38:06 si le commandement n'excède pas
38:08 4 ans ou 5 ans ou c'est une
38:10 volonté ? - C'est une volonté
38:12 je pense qu'au bout de 4 ans
38:14 il y a moyen de faire
38:16 beaucoup de choses
38:18 il faut aussi garder sa motivation
38:20 en permanence et puis derrière
38:22 il y a des gens qui veulent aussi prendre notre place
38:24 donc non
38:26 4 ans ça me paraît une très bonne moyenne
38:28 - Et une compétition pour la place que vous occupez ?
38:30 - Pas une compétition
38:32 mais il y a forcément des gens
38:34 qui postulent pour prendre le poste
38:36 des gens qui ont fait eux aussi
38:38 un grand parcours au GIGN et
38:40 ça reste pas un aboutissement
38:42 mais ça reste une belle finalité de terminer
38:44 commandant du GIGN - Monsieur Rosco
38:46 pourquoi vous avez quitté la gendarmerie
38:48 pour rentrer dans le privé ?
38:50 - Simplement parce que je me disais
38:52 qu'est-ce qui va pouvoir me motiver après ce que j'ai vécu
38:54 au GIGN, est-ce que je retrouverai en gendarmerie
38:56 quelque chose qui me ferait autant vibrer ?
38:58 Je me suis dit je vais aller voir
39:00 dans le privé et puis
39:02 tenter un nouveau challenge
39:04 - Et aujourd'hui cette
39:06 intensité que vous aviez
39:08 au GIGN ou ce
39:10 esprit de corps qui pouvait exister
39:12 dans cette gendarmerie, est-ce que ce sont des choses qui vous manquent ?
39:14 - Oui
39:16 on doit dire parce que franchement
39:18 le mot "frère d'armes" n'est pas
39:20 un mot galvaudé dans ce cas-là
39:22 et on se rend compte
39:24 surtout quand on l'a quitté
39:26 toutes les valeurs qu'il y a
39:28 la première valeur c'est le mot "confiance"
39:30 qui est un mot
39:32 sacré au GIGN
39:34 la confiance dans les autres et cette
39:36 confiance que tous les hommes
39:38 et les femmes ont entre eux, crée
39:40 des liens qui
39:42 survivent au départ, on se retrouve
39:44 la semaine dernière, on était une cinquantaine
39:46 d'anciens du GIGN qui nous retrouvions
39:48 pour un repas tous ensemble, on le fait
39:50 deux fois par an et les liens sont
39:52 restés des liens d'une fraternité
39:54 d'armes. - Je remercie grandement
39:56 parce qu'on interroge beaucoup de gens forcément
39:58 dans nos métiers, il n'y a sans doute pas
40:00 de monde parfait ni d'individus parfaits
40:02 mais je suis toujours frappé
40:04 lorsque l'on échange avec des policiers
40:06 et avec des militaires
40:08 de l'engagement
40:10 personnel qu'est le vôtre, de l'éthique
40:12 qu'est le vôtre
40:14 de la morale qu'est le vôtre
40:16 au service des français que nous sommes
40:18 et pour cela je voulais vraiment
40:20 vous remercier d'avoir eu cet échange
40:22 avec nous, il y a toujours de mon
40:24 côté en tout cas une forme d'admiration
40:26 pour qui vous êtes
40:28 et ce que vous faites
40:30 et vraiment c'était un plaisir
40:32 d'échanger avec vous, j'imagine que
40:34 les téléspectateurs
40:36 les auditeurs même auront écouté
40:38 même si on peut nous écouter sur internet
40:40 et puis on peut
40:42 terminer par une image que tout le monde
40:44 connait, c'est "Peur sur la ville" en 75
40:46 tournée à l'automne 74 avec
40:48 Jean-Paul Belmondo, et bien c'était
40:50 avec les équipiers du GIGN et leur chef
40:52 d'ailleurs, la fameuse descente
40:54 en rappel à la cordelisse
40:56 depuis un hélicoptère qu'avait fait
40:58 Belmondo sans
41:00 trucage et où il entre
41:02 évidemment dans un appartement parisien
41:04 merci vraiment grandement
41:06 merci beaucoup messieurs
41:08 Roscoe et Ereti et bonne journée à vous
41:10 merci à vous
41:12 Le plus beau Noël d'Eurepins
41:14 Offrez à ceux que vous aimez
41:16 une fête qui restera à jamais
41:18 gravée dans leur mémoire
41:20 Cette semaine, écoutez Eurepins
41:22 et à tout moment, jouez pour votre
41:24 meilleur ami, votre mère,
41:26 votre grand-père, vos enfants
41:28 ou l'amour de votre vie
41:30 Jouez et gagnez, pour eux, les plus beaux
41:32 cadeaux. iPhone 15,
41:34 Playstation, dîner gastronomique
41:36 étoilé, Nintendo Switch
41:38 Voyage magique en amoureux
41:40 Kansoski en famille
41:42 Pour participer au jeu
41:44 Le plus beau Noël d'Eurepins, inscrivez-vous maintenant
41:46 Envoyez Noël par SMS
41:48 au 7 39 21
41:50 3 x 75 centimes
41:52 plus coût du SMS

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