Françoise Degois : "La dissolution, vite !"

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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-12-13##

Transcript

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00:00 Pas de dissolution a dit pour l'instant Emmanuel Macron, mais on va voir quand même ce qui va se passer dans les

00:06 semaines qui viennent.

00:08 Françoise de Gois, bonjour.

00:10 Les suites du remous justement de ce rejet du projet de loi immigration lundi à l'Assemblée nationale. Alors le RN et la France insoumise

00:17 eux de leur côté appellent à la dissolution de l'Assemblée. Est-ce que ce serait une solution Françoise ?

00:23 Oui j'entends bien que personne n'est d'accord avec cette idée mais elle me paraît

00:26 inévitable la dissolution car la séquence de lundi a montré d'abord trois choses. Premièrement Emmanuel Macron il est désormais à la merci

00:33 du moindre coup de fusil de l'opposition qui pour la première fois a voté ensemble.

00:38 Ensuite Emmanuel Macron il ne parvient pas malgré tous les efforts déployés depuis un an à dompter la droite parlementaire.

00:44 Ça n'est pas passé loin pour les retraites et c'est passé sur l'immigration. Alors bien sûr

00:49 il ne s'agit pas d'une motion de censure, c'est plus confortable de voter une motion de rejet,

00:54 mais le symbole est tout aussi fort. L'Assemblée nationale est bloquée et la seule certitude d'Emmanuel Macron

00:59 aujourd'hui sur le plan parlementaire c'est quoi ? C'est le 49-3. Et puis troisièmement Emmanuel Macron il tient mal sa majorité.

01:05 Lundi on ne l'a pas assez précisé mais il a manqué neuf voix chez la République en marche.

01:10 C'est un moment de neuf voix entre une victoire et une vifle politique comme rarement on en a connu. Alors

01:16 moralité, le gouvernement, le président sont minoritaires et dans ces moments là si l'on veut respecter

01:21 l'esprit des institutions et bien on dissout, c'est tout à fait normal. On fait un grand reset pour sortir de l'impasse.

01:27 Alors soit on obtient une vraie majorité, soit on entre en cohabitation et c'est ça l'esprit des institutions.

01:32 Alors j'entends bien Patrick à l'argument

01:35 les jérémiades des uns et des autres "oh là là on peut pas dissout parce que le Rassemblement national va raffler la mise". Mais qu'est-ce qui vous

01:41 dit que c'est vrai ? Qu'est-ce qui vous dit que le Rassemblement national

01:43 bénéficiera à nouveau d'une certaine complaisance comme il y en a eu dans une trentaine de circonscriptions

01:49 à faire barrage parce qu'en face c'était un candidat de la NUPS ? Qu'est-ce qui vous dit

01:53 que le groupe La France Insoumise ne sera pas ratiboisé, qu'il ne va pas passer de 75 à 15 députés parce qu'il n'y aura pas

02:00 évidemment d'accord avec le PS et avec les Verts ? Qu'est-ce qui vous dit que les Républicains ne vont pas reconnaître et connaître un regain ?

02:07 Rien ne vous dit ça à part les sondages. Les sondages, la BNRF, on ne gouverne pas avec les sondages.

02:13 Quant à l'argument "il n'y a pas de majorité alternative", la belle affaire encore, tout ça ce sont des prétextes spécieux.

02:19 La réalité c'est que nous ne savons rien tant que nous n'avons pas voté.

02:23 Bon alors et cette dite solution, elle aurait des avantages selon vous Françoise de Gaulle ?

02:27 Pour Emmanuel Macron, elle n'a que des avantages. D'abord à titre personnel.

02:31 Emmanuel Macron, ce n'est pas le genre de personnage à supporter longtemps d'être contesté au Parlement. Vous imaginez qu'Emmanuel Macron va accepter de manger son

02:39 chafbot comme ça plusieurs fois jusqu'à la fin du quinquennat ? C'est inimaginable pour ce type de personnalité.

02:45 Ensuite il y a une option positive pour lui. Soit l'électorat de la NUPS lui permet de retrouver une majorité,

02:51 cet électorat de gauche qui préférera voter directement la République en marche pour

02:55 empêcher la victoire et la radia du RN, ça c'est une possibilité, un réflexe de vote et puis dans un deuxième cas c'est une cohabitation.

03:02 Et même pour trois ans, quel est l'intérêt pour Emmanuel Macron d'une cohabitation ? Eh bien c'est de se

03:08 présidentialiser. Est-ce qu'il peut terminer son quinquennat, Patrick, dans un tel foutoir ? Est-ce qu'Emmanuel Macron va accepter de sortir par une si petite porte

03:16 jusqu'en 2027 ? Si vous rentrez en cohabitation, vous reprenez le rôle central dans la vie politique parce que ce rôle central,

03:23 figurez-vous qu'à partir de l'an prochain, eh bien il va le perdre mois après mois parce que la guerre de succession sera ouverte.

03:29 Donc je serai Emmanuel Macron et j'appuierai sur le bouton "dissolution".

03:33 Merci François Sdeguay. Nous vous posons la question d'ailleurs sur les réseaux sociaux,

03:37 selon vous quel scénario à venir est le plus probable ? Un remaniement, une dissolution, une cohabitation, sans avis ? Vous êtes

03:45 39% à dire, un remaniement, une dissolution 31%, cohabitation 8%,

03:51 22% sans avis. Beaucoup beaucoup de commentaires, c'est intéressant, on les reverra tout à l'heure à 8h15 avec François Sdeguay et Elisabeth Lévy.