Françoise Degois - "Retraites : ça restera un sale moment pour la démocratie et la politique"

  • l’année dernière
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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-06-08##
Transcript
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00:03 Et nous sommes le 8 juin, c'est une journée cruciale à l'Assemblée nationale.
00:08 Françoise de Goyes, bonjour.
00:10 Il y a le débat, on l'annonce depuis longtemps, autour de la réforme des retraites.
00:14 Alors précisément sur la proposition de loi du groupe Lyot d'abrogation de la réforme des retraites.
00:21 Bon, a priori, ça ne va pas aller très loin. La messe est quasiment dite avant les débats, non ?
00:27 Oui, mais c'est d'abord un sale moment pour la politique et la démocratie, bien sûr Patrick.
00:30 Ça fait un peu grandiloquent quand je dis ça comme ça.
00:33 Mais pourtant la séance qui s'annonce aujourd'hui restera dans les annales,
00:38 comme le final d'un texte où tout aura été de travers depuis le début,
00:42 où le président et sa majorité auront tordu la Constitution jusqu'au bout du possible,
00:47 en l'occurrence l'article 40.
00:48 « Mais c'est légal, répond le cœur des macronistes, certes c'est légal, mais est-ce bien raisonnable sur le plan politique ?
00:54 Ne valait-il pas mieux prendre le risque d'essuyer une tempête si le texte avait été voté cet après-midi ?
01:00 Poser un acte fort, la force n'a rien à voir avec l'autoritarisme. »
01:04 Et cet article 40, aujourd'hui, qui va être utilisé, il restera longtemps dans les mémoires,
01:08 comme le 49-3, comme resteront dans les mémoires les pressions exercées sur la présidente de l'Assemblée nationale
01:14 qui a cédé aux pressions de l'Elysée, s'asseyant allègrement sur le principe de séparation des pouvoirs
01:19 entre ceux qui font la loi et ceux qui gouvernent.
01:22 C'est encore la verticalité d'Emmanuel Macron qui l'emporte aujourd'hui.
01:26 Ce duzofébisme, pour ne pas dire l'autoritarisme, l'homme qui n'a rien voulu entendre, n'a rien cédé,
01:31 comme si c'était la marque des grands dirigeants, ne rien céder, c'est ce qu'on nous vend.
01:36 Dans certains cas c'est évident, si on s'appelle Churchill ou De Gaulle,
01:39 mais quand on s'appelle Macron et qu'on parle d'une simple réforme des retraites,
01:42 il eût été sage d'écouter, de laisser voter.
01:45 Alors vous me répondrez Patrick que seule la victoire est belle,
01:48 aujourd'hui ce sera la victoire évidemment des macronistes,
01:50 mais en politique il y a des victoires qui sont véritablement des défaites.
01:53 Je le dis et je l'assume, et je pense qu'il y a des millions de gens qui pensent cela,
01:57 la séquence aujourd'hui s'annonce totalement pitoyable,
02:01 et elle illustre parfaitement ce que nous allons vivre dans les années qui viennent,
02:05 le mal français, la défiance profonde, le dysfonctionnement total de nos institutions,
02:10 et surtout les rancœurs inévitables que laissera cette séquence.
02:14 - Mais la réforme est derrière nous alors ?
02:16 - Ah bah oui, c'est ce qu'on nous vend soir et matin, depuis quelques jours,
02:19 ça va mieux, la France est apaisée, le président peut même refaire des petits bains de foule,
02:23 tout ça est derrière nous, CQFD, aujourd'hui on ferme l'Assemblée, on ferme le Parlement.
02:28 Mais la réalité, ça n'est absolument pas ça,
02:31 la réalité c'est que tout cela est définitivement ingouvernable,
02:34 et que Emmanuel Macron désormais, à 4 ans, en tout cas dans les mois qui viennent,
02:38 pour trouver un deal avec les républicains, vous avez vu qu'avant-hier,
02:42 et bien il y a encore les comptes de la sécurité sociale qui ont été rejetés,
02:45 et ça va être comme ça tout le temps.
02:47 Donc Emmanuel Macron doit trouver un deal, absolument,
02:50 soit par texte, texte par texte, soit une véritable coalition,
02:54 c'est-à-dire on fait rentrer un homme de droite à Matignon,
02:57 on met des ministres venus des républicains, tout ça c'est absolument dans ses mains,
03:01 mais aujourd'hui, Patrick, ça n'est pas une page qui se tourne,
03:04 c'est au contraire un nouveau chapitre qui s'ouvre encore plus malaisant,
03:08 encore plus chaotique, encore plus déprimant.
03:11 - Oui, un homme ou une femme venant de droite ou d'ailleurs,
03:14 parce que je crois qu'il recherche plutôt une personnalité
03:17 qui pourrait surprendre Emmanuel Macron,
03:19 et j'ai cru comprendre que dans les 15 jours, 3 semaines,
03:22 il pourrait y avoir une annonce et du changement à Matignon,
03:26 c'est ce qui se dit en fait beaucoup, on y reviendra tout à l'heure à 9h moins peu.
03:30 - Oui, il faut faire attention, il faut faire attention.
03:32 - Oui, bien sûr, bien sûr.
03:33 - Mais moi, on me dit Franck Louvrier par exemple, qui pourrait être une surprise.
03:37 - Franck Louvrier, c'est l'ancien conseiller communication de Nicolas Sarkozy.
03:42 - Oui, tout à fait Macron compatible.
03:44 - On dit aussi que l'entourage d'Emmanuel Macron lui dit d'avoir quelqu'un de confiance.
03:49 - Bien sûr, vous avez raison.
03:51 - Bon, il va y avoir des spéculations pendant 3 semaines à moi.
03:55 - Aujourd'hui, regardez ce qui va se passer à l'Assemblée, c'est un tournant vraiment du calvaire.
03:58 - Absolument, et j'en parlerai tout à l'heure avec mon invité politique Boris Vallaud.

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