Immigration : la loi qui perd, gagne

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'intéresse à l'avenir de la loi Immigration après l'adoption de la motion de rejet à l'Assemblée nationale.

Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Transcript
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06 Alors Vincent, ce matin encore et toujours la loi immigration, ce moment législatif qui n'en finit pas de finir,
00:12 mais dont personne ne connaît la fin pour le moment.
00:14 Tout dépend de cet acronyme obscur, la CMP, Commission mixte paritaire, qui se réunit lundi.
00:20 Commission mixte paritaire, oui, mais on peut se demander si CMP, ça ne veut pas dire aussi combine, manœuvre et politicaillerie.
00:29 Sur la scène, chacun invoque son esprit de responsabilité, mais en coulisses, les mêmes calculent scrupuleusement leurs intérêts.
00:36 Le discours officiel entre la majorité et les LR, c'est donc qu'il faut un compromis, les Français ne nous pardonneraient pas que cette loi soit retirée.
00:42 La vérité, c'est que chacun se prépare déjà à faire porter à l'autre la charge de l'échec.
00:47 Emmanuel Macron cisèle au cas où ses formules pour fustiger le nihilisme civique d'une droite revancharde et stérile.
00:53 Éric Ciotti forge de son côté le réquisitoire contre un gouvernement dont la main gauche contredit ce que fait la main droite.
00:59 Et Marine Le Pen, pendant ce temps, en retrait de cette négociation, se prépare comme d'habitude à ramasser la mise.
01:05 On a l'impression d'assister à une immense partie de ce jeu bizarre, vous savez, où celui qui perd, gagne.
01:11 - Mais je ne comprends pas bien, Vincent, le gouvernement a quand même intérêt à faire passer sa loi, non ?
01:15 - Ça dépend à quel prix. La seule solution serait de reprendre à deux, trois détails près le texte du Sénat.
01:21 Cela permettrait de franchir l'obstacle de la CMP. Elisabeth Borne aurait une belle victoire d'étape, mais derrière ?
01:27 Derrière, il faut dégager une majorité, convaincre l'aile gauche et le modem.
01:31 Vous avez vu qu'hier, François Bayrou est entré dans la danse, et on sait que lui, il ne se jettera pas facilement dans les bras de la droite.
01:38 Donc, sans majorité, il faut changer de majorité, c'est-à-dire accepter de perdre un peu sur sa gauche et au centre
01:45 pour gagner beaucoup du côté de LR et désarmer l'hostilité du RN.
01:49 Si on change de majorité, il est logique à terme de changer de Premier ministre. Et si on change de Premier ministre ?
01:55 Vous voyez, Dimitri, qu'avec des "si", on peut mettre Bruno Le Maire à Matignon.
01:59 Je ne sais pas si c'est le souhait d'Emmanuel Macron, mais je suis certain que ce n'est pas celui d'Elisabeth Borne.
02:04 - J'ai quand même du mal à vous suivre ce matin, Vincent. Elisabeth Borne, vous êtes en train de nous dire qu'elle aurait intérêt à échouer
02:10 dans ces négociations qui pourtant lui prennent énormément de temps cette semaine.
02:13 - Je vous dis que la Première ministre n'a que des mauvaises solutions, mais entre l'échec d'une CMP ou changer de majorité,
02:18 les conséquences n'ont rien à voir. Dans le premier cas, elle peut pointer du doigt l'irresponsabilité des LR
02:23 et critiquer en sourdine les "d'Armagninade" du ministre de l'Intérieur. Dans le second cas, elle peut être tout simplement remplacée.
02:31 Et pour la droite, il n'y a pas d'évidence non plus. Les LR sont partagées entre le plaisir d'une victoire sur le fond,
02:36 si le texte du Sénat est repris, et l'inquiétude de laisser le boulevard de l'indépendance à Marine Le Pen en s'associant du fait au gouvernement.
02:42 Si le texte du Sénat est voté, la droite devient l'aiguillon idéologique mais aussi l'allié objectif du macronisme.
02:49 La dynamique de la recomposition, celle que Nicolas Sarkozy appelle de ses voeux depuis le 2022, pourrait alors se mettre en place,
02:55 et avec des conséquences à la chaîne. Faut-il un accord de gouvernement ? Des ministres venus de LR ?
03:00 Et si tout cela existe, à quoi bon présenter sa propre liste aux élections européennes ?
03:04 En revanche, si le texte du Sénat est rejeté dans l'hémicycle, LR aura alors la défaite et la marque indélébile de son alliance avec ce pouvoir,
03:12 se raccrocher à Emmanuel Macron pour la droite, c'est se mettre dans le sillage d'un bateau sans quille,
03:18 certes l'embarcation de LR est modeste, mais elle tient encore la mer.
03:21 Faire le choix de la sacrifier pour monter sur le Titanic, même en espérant s'emparer du gouvernail,
03:26 c'est prendre le risque d'un naufrage et ouvrir grand l'horizon au Rassemblement National.
03:31 L'édito politique est machiavélique ce matin sur Europe 1. Merci beaucoup Vincent Trémolet.

Recommandée