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Interview confession de personnalités politiques et médiatiques sur des sujets environnementaux

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Transcription
00:00 [Musique]
00:19 Bonjour Stéphanie. Bonjour Edouard.
00:26 Vous allez bien ? Ça va et vous ?
00:27 Oui très bien, merci.
00:28 Merci de m'accueillir. Merci d'être venu.
00:30 Je vous en prie, allez-y.
00:32 Stéphanie Catanzano, décoratrice d'intérieur douée
00:36 et figure de pro de l'émission Maison à Vendre,
00:38 fusionne esthétique et écologie avec un talent inégalé.
00:42 Grâce à sa sensibilité artistique,
00:44 elle métamorphose les lieux en sanctuaires
00:46 à la fois chics et respectueux de l'environnement,
00:49 incarnant sa fervente dévotion pour le design éco-responsable.
00:53 Stéphanie Catanzano représente l'harmonie parfaite
00:55 entre splendeur visuelle et sensibilité écologique.
00:59 Bienvenue dans Le Déclic.
01:01 Stéphanie, c'est quoi votre déclic en écologie ?
01:04 Alors moi, mon déclic en écologie, c'est mes enfants.
01:07 C'est assez simple, j'ai deux enfants de 13 et 7 ans.
01:11 Et c'est vrai que ma fille, très rapidement,
01:14 elle sortait de l'école et elle trouvait des papiers par terre.
01:17 Elle me disait "Maman, faut pas jeter, on allait à la mer,
01:19 maman, il y a des mégots, il y a des trucs, c'est horrible."
01:22 Et donc c'est vrai que tardivement, je me suis rendue compte
01:27 qu'on allait leur laisser une planète dévastée, sale,
01:31 et qu'on était en train de détruire à petits feux.
01:34 Donc c'est vrai que ça m'a vraiment mis en alerte.
01:38 Et donc on s'est mis en famille à avoir des gestes écolos ensemble.
01:43 Justement, vous parliez d'enfants, vous enfants,
01:46 vous rêviez de devenir quoi ?
01:48 Moi, enfant, je voulais être médecin.
01:50 - Rien à voir avec votre métier d'aujourd'hui ? - Rien à voir.
01:53 Mais c'est vrai que c'était ce que je voulais faire,
01:56 mais c'était des études qui étaient longues.
01:58 J'avais pas forcément les moyens de m'y attarder.
02:00 Donc j'ai choisi une autre voie,
02:02 et une voie, vous allez voir, un peu plus complexe
02:04 pour arriver là où j'en suis aujourd'hui.
02:06 Est-ce que vous vous souvenez de votre tout premier geste écolo ?
02:09 Mon tout premier geste écolo, c'est avec ma fille,
02:12 c'est ramasser des choses, sur la plage par exemple,
02:16 et faire du tri, en fait.
02:18 On est à la maison, il y a des poubelles spécifiques partout,
02:21 on fait hyper attention.
02:23 C'est vrai que c'est du quotidien plus que ce que j'applique dans mon métier,
02:26 mais c'est ce que je fais tous les jours.
02:28 Donc forcément, quand vous me posez cette question,
02:30 j'ai envie de vous répondre ça.
02:32 Et à contrario, comme tout le monde,
02:34 est-ce que vous avez un petit péché en écologie ?
02:37 Je crois que j'en ai deux, c'est les voyages.
02:40 J'adore voyager, donc je prends l'avion
02:42 et j'essaye de faire les chemins les plus courts possibles.
02:45 Pas forcément génial.
02:47 Et c'est peut-être le sourcing en termes de nourriture.
02:50 Quand je fais les courses, c'est vrai que des fois,
02:53 j'ai envie de manger certains trucs, ou les enfants ont envie de fraises.
02:56 C'est pas forcément l'époque, c'est pas forcément super pour la planète.
03:00 Et je me laisse amadouer par leurs petits yeux.
03:03 Est-ce qu'il y a une loi, une invention, un projet, un livre,
03:07 un événement dont vous seriez la mère ?
03:11 Moi, je vais encore revenir là-dessus.
03:15 J'espère que ça va pas être trop redondant.
03:18 Mais c'est vrai que je trouve que sur la protection des enfants,
03:21 il n'y a pas grand-chose qui est fait.
03:23 Il y a un vrai déni français, un vrai tabou.
03:26 Et je trouve qu'ils sont pas assez protégés.
03:28 Donc si j'avais eu encore une autre vie,
03:31 je me serais peut-être engagée là-dedans.
03:33 Vous aurez travaillé sur ces sujets.
03:35 Un accomplissement dont vous êtes particulièrement fière ?
03:39 Je trouve que ma reconversion professionnelle,
03:42 elle est assez réussie.
03:44 Parce que c'était pas facile de passer de ce que je faisais avant
03:48 à ma carrière actuelle.
03:50 Je m'en suis donné les moyens, j'ai beaucoup travaillé.
03:52 Et retourner un peu à l'école, réapprendre,
03:55 repartir finalement à zéro,
03:58 c'est pas si simple.
04:00 On a des doutes, on a des moments où on se dit
04:03 "Mais pourquoi j'ai fait ça ? J'étais experte dans un domaine
04:05 et je redeviens novice."
04:07 Et puis en même temps, il y a l'excitation de faire autre chose,
04:09 d'apprendre, d'être auprès de gens nouveaux
04:12 que vous regardez aussi avec énormément d'émerveillement.
04:18 Et ça, je suis assez fière d'avoir fait cette petite passation.
04:23 Justement, est-ce que vous pouvez nous raconter
04:26 votre parcours, comment vous en êtes arrivée là
04:29 et par quel chemin vous êtes passée ?
04:31 En fait, c'est assez simple.
04:33 J'ai fait une école de journalisme
04:37 et je me suis retrouvée très rapidement à travailler à la télévision.
04:41 Donc j'ai été casteuse, directrice de casting,
04:45 rédactrice en chef, productrice.
04:47 Et j'ai toujours bossé dans ce milieu-là.
04:50 Je ne savais même pas comment j'allais pouvoir y arriver
04:53 parce que je n'avais personne de ma famille qui travaillait là-dedans.
04:56 Et tout le monde me disait "Tu veux faire de la télé ou de la radio ?
04:58 Ça paraît insensé."
05:00 Et en fait, à la fac, j'étais à la Sorbonne,
05:02 j'ai rencontré un professeur qui s'appelait professeur Michel
05:05 et qui était quelqu'un qui travaillait sur l'histoire de la télévision.
05:09 Et je me suis dit "En fait, c'est génial,
05:11 bien sûr que c'est faisable et bien sûr que c'est possible."
05:14 Et donc après, j'ai fait les FAP.
05:17 Et je me suis retrouvée très rapidement à faire des stages
05:20 parce qu'il fallait que je paie mes études en même temps.
05:22 Il fallait que j'aille vite pour faire mes stages
05:24 et que je sois embauchée assez rapidement.
05:26 C'est l'école des attachés de presse ?
05:28 Alors voilà, c'est l'école française des attachés de presse,
05:30 mais elle a plusieurs branches,
05:32 dont l'audiovisuel, le journalisme et la communication.
05:35 Les attachés de presse.
05:36 En fait, après, vous faites un tronc commun
05:38 que moi, j'avais déjà fait à la fac.
05:40 Et ensuite, vous récupérez directement en deuxième année
05:44 jusqu'à votre master, en fait.
05:46 Et du coup, quel a été le déclic pour arrêter ce métier ?
05:50 Le Covid.
05:52 C'est-à-dire qu'en fait, moi, ça faisait un bout de temps
05:55 que j'avais envie déjà de passer un peu plus de temps avec mes enfants.
05:58 Et honnêtement, c'est un métier qui est hyper prenant
06:01 et j'arrivais pas à trouver le rythme.
06:03 J'ai aussi un mari qui travaille dans le même milieu,
06:06 donc c'est vrai qu'on avait des enfants
06:08 qu'on voyait pas assez à notre goût.
06:11 Et pendant le Covid, on a vécu confinés.
06:15 Et là, on s'est dit "mais c'est génial, en fait".
06:18 Donc vous avez plus pensé à votre intérieur
06:20 et vous vous êtes dit "pourquoi pas partir dans cette union ?"
06:23 Alors oui et non.
06:24 C'est-à-dire qu'il y a eu ça et en même temps,
06:27 on avait acheté une très vieille maison
06:29 qu'on a entièrement refaite
06:31 et donc on n'a pas pu aller au bout parce que le Covid est arrivé.
06:33 Donc en fait, il y a eu un, l'envie de changer de domaine.
06:38 Deux, le fait que j'ai toujours aimé la déco
06:41 et que ça a toujours été un truc que je pratiquais
06:43 mais comme un loisir ou un hobby.
06:45 Et puis trois, cette maison, qui a été vraiment le déclic
06:49 parce qu'on a acheté une maison qui était très, très abîmée,
06:52 qui avait été squattée, qui était en vente depuis un an,
06:55 donc qui pourrissait un petit peu sur place.
06:57 On a fait des travaux mais on s'est trouvé mal accompagnés, clairement.
07:01 Et on les a finis seuls, en fait, les travaux.
07:04 Donc ça vous a amené à cette vocation
07:06 et donc vous reprenez vos études.
07:08 Donc je reprends mes études.
07:09 Alors je fais une formation un peu légère
07:11 parce que c'est vrai que la décoration,
07:12 ça s'est un petit peu démocratisé
07:14 et que c'est assez facile finalement d'avoir des outils intuitifs.
07:18 Et je trouve que c'est aussi une histoire de goût,
07:21 c'est une histoire de savoir-faire.
07:23 Et puis je suis partie en stage.
07:25 J'ai appelé tout mon réseau
07:27 parce que je connais pas mal de gens dans le milieu.
07:29 Et je leur ai dit, "Est-ce que je peux venir sur tes chantiers ?
07:32 Est-ce que je peux te suivre pendant un mois ?
07:34 Est-ce que je peux venir voir comment ça se passe ?"
07:36 Je me suis formée sur le tas.
07:37 Je me suis formée donc un peu avec cette formation
07:41 de déco et d'archi-intérieur.
07:43 Et puis j'ai bossé, j'ai lu des bouquins.
07:45 Je suis un peu autodidacte de toute façon dans ma vie en général.
07:49 Donc je me suis donné à fond et j'ai travaillé très vite.
07:52 Mais avoir du goût quelque part, c'est un petit peu une approche philosophique.
07:56 Avoir du goût...
07:58 Oui, alors c'est vraiment le truc...
08:00 Philosophique, je sais pas, mais en tout cas c'est très subjectif.
08:02 Il y a mon goût et celui des autres.
08:04 Puis après, il y a le bon goût.
08:05 Je sais pas si je l'ai.
08:06 En tout cas, j'ai l'impression que l'harmonie
08:09 dans un lieu d'habitation ou dans un co-living
08:13 ou dans une cité universitaire,
08:15 je fais pas mal de choses assez différentes,
08:17 j'arrive à la tenir.
08:19 Donc en fonction du brief que le client va me donner,
08:21 je vais arriver à tirer un fil rouge
08:24 et à harmoniser avec ce dont il a envie,
08:28 ce qu'il est capable de payer.
08:30 Qui correspond à ses attentes.
08:31 Et qui correspond à ses attentes.
08:32 Comment aujourd'hui vous vous définiriez ?
08:35 Vous êtes décoratrice d'intérieur, architecte d'intérieur.
08:38 Qu'est-ce qui quelque part vous définit le mieux ?
08:41 C'est difficile de répondre à cette question
08:43 parce que je me suis fabriquée un métier un peu hybride.
08:47 Je considère en fait que je suis chef de projet.
08:50 C'est ce que je faisais avant en télé,
08:52 j'étais chef de projet de télé.
08:53 Vous accompagnez vos clients autant dans la décoration
08:56 que dans la mise en œuvre et la réalisation des travaux.
08:59 C'est vraiment quelque chose de global ?
09:01 C'est ça.
09:02 C'est-à-dire qu'en fait, moi je vais m'entourer
09:04 d'une équipe de professionnels
09:05 pour amener le projet du client à bien.
09:08 Donc si c'est que de la déco,
09:09 je vais intervenir seule.
09:11 Si c'est par exemple la rénovation complète d'un appartement,
09:15 je vais bosser avec un ingénieur ou un architecte.
09:19 C'est plus souvent un ingénieur
09:20 parce qu'après c'est des compétences
09:21 qui se périclident un peu.
09:24 Et puis j'ai des entreprises avec qui je travaille en permanence,
09:28 que je ne change pas
09:29 et avec qui on a une communication très facile, très fluide.
09:32 Et vis-à-vis de vos clients,
09:33 est-ce que ce n'est pas parfois difficile
09:34 de rentrer dans leur intimité ?
09:36 Alors non, parce que quand on a fait de la télé
09:39 et qu'on a interviewé des gens
09:41 et qu'on les a accompagnés finalement
09:44 des fois dans leur intimité la plus profonde, presque,
09:49 c'est assez facile.
09:51 Après, je trouve que c'est la partie la plus délicate de notre métier.
09:55 C'est-à-dire qu'on touche vraiment à l'intime
09:58 dans la décoration, dans la chambre,
10:00 dans l'univers des enfants, etc.
10:03 Et puis aussi on se retrouve avec souvent des couples
10:06 qui ne sont pas d'accord.
10:08 Et est-ce que justement, parfois, vous avez peur de décevoir ?
10:11 Non, je n'ai pas peur de décevoir.
10:13 Mais je pense qu'il y a des fois
10:15 où je n'ai peut-être pas été toujours
10:19 à la hauteur des attentes de la personne.
10:23 Parce que justement, il y a un couple
10:26 et qu'ils n'ont absolument pas les mêmes envies
10:28 et qu'à un moment donné, j'arrive à faire des mix.
10:30 Il n'y a pas longtemps, j'ai fait une maison
10:32 entre haussmanien et art africain.
10:34 Donc je peux vous dire que tout est possible.
10:37 Mais il faut le concours du client et du couple
10:41 pour réussir à faire ça.
10:43 Et quand il y a trop de conflits, c'est vrai que c'est compliqué.
10:46 L'éco-responsabilité, c'est un sujet qui est bouillant
10:49 aujourd'hui pour les architectes, pour les décorateurs.
10:52 Comment vous appréhendez cette question
10:54 dans votre quotidien, dans vos projets ?
10:56 Dans mon quotidien, c'est vrai que ça touche
10:59 mon univers à moi, à mes enfants, à ma famille.
11:02 Pour mes clients, c'est plus différent
11:04 parce qu'aujourd'hui, les demandes que j'ai
11:06 de rénovation d'appartement avant même
11:08 de passer à la décoration, on est obligés
11:10 de passer par la case isolation, par c'est quoi votre DPE,
11:14 vous en êtes où, vos fenêtres, comment on va faire
11:17 pour économiser de l'énergie, comment on va faire
11:19 pour avoir une bonne note de DPE, etc.
11:21 Donc ça, c'est vraiment quelque chose qui est
11:24 dans l'air du temps et on alerte souvent nos clients
11:26 quand ils disent "on va tout refaire, on va repeindre".
11:29 Bon, si on repeint tout, si on refait toute l'électricité,
11:31 on va quand même regarder si on ne va pas isoler
11:33 les murs avant et comment on peut faire.
11:35 Et sur les objets ou sur les matières
11:37 que vous allez sélectionner, est-ce qu'aujourd'hui
11:39 vous concrètement essayez de travailler
11:41 avec des matériaux éco-responsables ?
11:43 Est-ce qu'il y a une réelle demande de vos clients ?
11:45 On essaye, honnêtement on essaye.
11:47 Après, ce n'est pas facile parce que forcément,
11:49 tout n'est pas encore possible, même si ça arrive
11:51 à grands pas et que ça évolue extrêmement vite.
11:54 Mais je vois que de toute façon, on fait attention,
11:58 on travaille avec des entreprises françaises
12:00 quand on le peut, on essaye de faire des arbitrages
12:04 pour choisir des bons matériaux, essayer de faire en sorte
12:07 d'avoir des meubles un peu plus durables.
12:10 De la peinture éco-responsable aussi ?
12:12 Alors oui, je travaille avec effectivement
12:14 des marques de peinture éco-responsables.
12:17 C'est presque plus facile que sur le mobilier
12:21 parce qu'il y a aussi une histoire de coûts
12:23 et que souvent, quand les gens font des travaux,
12:26 maintenant on a tendance à leur dire, d'abord,
12:28 on pense à la structure de l'appartement
12:32 et au fait qu'il ne soit pas énergivore.
12:34 Et puis il reste la déco.
12:36 Oui, c'est vrai que même si mon métier principal
12:38 c'est la décoration, je suis un peu le parent pauvre
12:40 de fin de chantier.
12:41 C'est-à-dire qu'à la fin, il ne reste pas grand-chose.
12:43 Oui, vous arrivez après.
12:44 Donc là, on choisit un peu de face déco,
12:46 on essaye de choisir des meubles pas trop chers.
12:49 Et c'est là qu'on essaie de proposer aussi
12:51 de garder peut-être des éléments qui étaient
12:53 dans l'ancien appartement pour essayer de faire
12:55 un truc un peu sympa parce que tout est possible.
12:57 Alors, en parlant justement de réutilisation,
12:59 l'upcycling, c'est quelque chose qui est très tendance
13:02 aujourd'hui. Comment vous appréhendez ce sujet ?
13:05 Comment vous le mettez en œuvre au quotidien ?
13:07 Alors, je le mets surtout en œuvre avec Stéphane Plaza
13:10 sur Maisons à Vendre parce que nous, le sujet
13:12 de ce programme, c'est quand même de faire
13:14 du homestaging total.
13:16 C'est-à-dire que vraiment le premier axe
13:19 de travail qu'on a, c'est qu'est-ce qu'on garde
13:22 dans cette maison ? Qu'est-ce qu'on peut réparer ?
13:24 Comment on peut sublimer les meubles ?
13:26 Comment on peut...
13:27 Comment on réutilise...
13:28 Exactement. Moi, je dis comment on les "pimpe".
13:30 Alors, avec des vieilles armoires, les tables...
13:33 Donc, on travaille avec beaucoup de marques
13:35 qui nous permettent, en plus de ça, de rénover,
13:38 de rebosser le bois, de bétonner...
13:41 C'est assez cool.
13:42 Et est-ce que ça a changé votre vision,
13:44 votre approche dans votre travail ?
13:46 Je fais une très grande expérience encore,
13:48 même si je suis très efficace.
13:49 Et c'est vrai que dans un premier temps,
13:51 on a envie d'acheter. On a envie de choisir
13:53 les plus beaux objets. Et au final,
13:55 quand on prend un petit peu de recul et qu'on regarde,
13:58 il y a énormément de choses qu'on peut réutiliser
14:00 et ça devient même un challenge.
14:01 Et moi, j'aime bien quand il y a des challenges
14:03 un peu comme ça. Je pars avec...
14:06 Voilà, des points. Je sais que je dois placer
14:08 tel ou tel objet avant même d'aller consommer à nouveau.
14:12 Alors, justement, quand on voit une émission,
14:15 notamment "De maison à vendre",
14:16 c'est une émission qui a un format d'une heure,
14:18 mais dans la réalité, combien de temps ça dure ?
14:20 Les travaux, les chantiers, le "homestaging" ?
14:23 Alors, en fait, il y a plusieurs parties.
14:25 Il y a une grosse partie de préparation, d'abord.
14:27 Donc, on a un mois sur lequel on travaille,
14:30 on rencontre la personne, on discute avec elle.
14:34 Elle va quitter sa maison, évidemment,
14:36 mais l'idée, ce n'est pas non plus
14:38 qu'elle soit hyper malheureuse.
14:40 On travaille sur comment faire
14:42 pour que cette maison soit plus attractive
14:44 et qu'elle soit vendue immédiatement et au prix.
14:47 Donc, ça, c'est le mois de préparation, finalement.
14:49 Et ensuite, sur place, on a effectivement
14:52 dix jours de travaux avec une équipe,
14:56 évidemment, beaucoup plus conséquente
14:59 que ce qu'on a l'habitude de faire.
15:01 Donc, on essaye d'avoir des temps de séchage courts.
15:04 Donc, évidemment, c'est sûr qu'on ne va pas
15:06 faire un béton ciré au sol, par exemple,
15:08 parce que ça va nous bloquer le passage.
15:11 Et donc, forcément, si on n'a pas accès
15:13 à toutes les pièces, on est obligé
15:15 de trouver des solutions malines
15:17 pour pouvoir agir dans toutes les pièces
15:19 en même temps, garder toute la circulation
15:21 de la maison pour qu'elle soit accessible
15:23 et avoir pas trop de temps de séchage.
15:25 - Est-ce qu'on arrive à connaître
15:27 le prix après ? Et est-ce que vous arrivez
15:29 à l'estimer ? Est-ce que parfois, vous vous trompez ?
15:31 - Alors, moi, l'immobilier, c'est la priorité
15:34 de Stéphane. Donc, c'est lui, finalement,
15:36 qui va nous dire, bon, cette maison-là,
15:39 aujourd'hui, on peut la vendre à ce prix-là.
15:41 Donc, on a un pourcentage qui correspond
15:44 au homestaging et qu'on ne doit pas dépasser.
15:46 Et en fonction de ce pourcentage,
15:48 on va le minorer ou le majorer
15:50 si on sait qu'effectivement, il y a
15:52 un énorme potentiel si on investit
15:54 un petit peu plus.
15:55 - Pour les candidats, c'est gratuit ?
15:57 - Alors, pour les candidats, c'est gratuit.
15:59 C'est-à-dire qu'eux, ils se mettent à disposition.
16:01 Ils nous prêtent, finalement, les crains
16:03 pour tourner leur maison. Voilà.
16:05 Donc, l'idée, c'est qu'on trouve
16:07 un espèce de donnant-donnant avec eux.
16:10 Et puis, voilà, et de pouvoir les aider,
16:12 en fait, leur donner un petit coup de pouce,
16:14 c'est assez cool.
16:16 - Parlons du fast design,
16:18 à l'instar du fast fashion.
16:20 Quelle est votre position sur le sujet ?
16:22 - J'adore ça, mais c'est très mal.
16:24 C'est-à-dire qu'en vrai,
16:26 quand toutes ces boutiques de décoration
16:28 vous proposent des modèles
16:30 qui pourraient être des modèles de designers
16:32 pour, voilà, un prix
16:34 qui défie toute concurrence,
16:36 ben, on a envie.
16:38 C'est comme quand on va faire les boutiques
16:40 et de temps en temps, on a envie
16:42 de s'acheter des vêtements.
16:43 Moi, je fais attention en ce qui me concerne.
16:45 Je préfère acheter une belle pièce
16:47 quand je peux et plus tard.
16:49 Mais je peux pas vous dire que j'ai pas
16:51 un peu de maison du monde,
16:53 un peu d'atmosphère rare,
16:55 un peu de toutes ces marques-là
16:57 que j'aime bien parce que c'est facile
16:59 et que quand on doit décorer rapidement,
17:01 c'est vrai que tout le monde n'a pas
17:03 l'argent pour acheter
17:05 du vrai design, en fait.
17:07 - Est-ce qu'il y a concrètement
17:09 une tendance ?
17:11 Est-ce que vous ressentez qu'il y a
17:13 des collections dans la mode ?
17:15 Est-ce que là, c'est pareil ?
17:17 Est-ce qu'il y a vraiment des effets
17:19 de mode en fonction des saisons,
17:21 de la façon dont on décore ?
17:23 - Je pense qu'il y a vraiment un effort
17:25 qui est fait de la part de toutes ces marques
17:27 de phase déco pour être vraiment
17:29 dans la tendance.
17:31 Les collections, il y a même des collections
17:33 croisières qui arrivent où on se dit
17:35 "Ah, il va y avoir un point
17:37 sur la céramique violette parce que..."
17:39 Et les mecs, ils arrivent à produire,
17:41 à être efficaces et à se renouveler
17:43 assez rapidement.
17:45 C'est vrai que nous, on s'en sert aussi
17:47 des fois pour récupérer les vieilles collections
17:49 de seconde main.
17:51 C'est un truc que je travaille beaucoup
17:53 avec Stéphane parce que je trouve
17:55 ça plus facile de me dire
17:57 "Je présente aussi quelque chose
17:59 qui est accessible"
18:01 parce que ça coûte ça aussi un coût
18:03 de changer sa décoration,
18:05 en allant chercher des éléments
18:07 qui sont en vitrine, des éléments
18:09 qui sont peut-être plus vendus,
18:11 du déstockage, du seconde main...
18:13 - Et aujourd'hui, c'est quoi les couleurs,
18:15 les matières, les objets ?
18:17 Qu'est-ce qui est tendance aujourd'hui ?
18:19 - Alors là, je sors du salon maison et objets,
18:21 il y a du violet partout.
18:23 Le violet, c'est pas du tout ma couleur,
18:25 j'ai un peu de mal, mais il y a un camaillou.
18:27 Donc, violet, le mauve,
18:29 et tout ce qui va aller un peu dans ces couleurs
18:31 qui partent du rouge et du bleu.
18:33 - Et ça va durer combien de temps ?
18:35 - Je ne sais pas.
18:37 En tout cas, pour l'année 2024,
18:39 il va y en avoir un peu partout.
18:41 Il y a le retour de la rayure,
18:43 il y a pas mal de béton,
18:45 et puis il y a toutes ces matières naturelles
18:47 qui reviennent, je trouve, sur le devant.
18:49 C'est assez intéressant.
18:51 - Et les intemporels ?
18:53 - Les intemporels, de toute façon,
18:55 tout ce qui est noir, blanc, gris,
18:57 moi je trouve ça hyper facile à utiliser.
18:59 Le bleu marine, il y a des valeurs
19:01 comme ça, un peu classiques, simples,
19:03 qui marchent à tous les coups.
19:05 Et quand on n'a pas forcément envie,
19:07 finalement, de faire une déco de toutes les couleurs,
19:09 on part sur des couleurs basiques,
19:11 et après je vais aller pimper
19:13 des couleurs plus tendances,
19:15 avec des couleurs plus vives.
19:17 - Et les matières intemporelles ?
19:19 Est-ce que c'est le bois ?
19:21 - Toujours le bois, le bois est toujours là.
19:23 Mais le bois est cher maintenant, quand même.
19:25 Donc c'est vrai qu'on essaye
19:27 de faire un maximum.
19:29 Moi je vois, j'ai quand même
19:31 des menuisiers aujourd'hui qui arrivent
19:33 à me faire des mix entre,
19:35 quand je dois faire de la menuiserie sur mesure,
19:37 par exemple, où on va acheter des box tout fait,
19:39 et puis on va aller juste faire les portes,
19:41 par exemple, sur mesure,
19:43 pour donner un effet un peu sympa.
19:45 L'idée, c'est de faire un mix.
19:47 Moi, mon positionnement, il est là.
19:49 Je travaille pas pour des gens qui ont énormément d'argent.
19:51 Je travaille pour des gens qui ont envie
19:53 d'avoir une jolie maison. Je travaille pour des professionnels.
19:55 Et puis je travaille pour la télévision.
19:57 Donc j'ai un peu trois spots, mais finalement,
19:59 je m'éloigne jamais vraiment de ma surface de travail.
20:01 - Est-ce que la pièce maîtresse,
20:03 aujourd'hui, c'est la cuisine ?
20:05 - Alors, la cuisine, elle est toujours au centre de tout.
20:07 Elle est au centre de la famille,
20:09 de la vie quotidienne.
20:11 On y est tous les jours.
20:13 Et c'est vrai que c'est là où on partage le plus.
20:15 Moi, j'y fais hyper attention quand je fais des cuisines,
20:17 au quotidien des gens
20:19 que je vais accompagner dans la rénovation
20:21 de leur appartement, parce que c'est la manière
20:23 dont ils vont vivre qui va dicter
20:25 ce qu'on va fabriquer.
20:27 Ce qui est génial aujourd'hui, c'est que,
20:29 avant, on avait des cuisinistes
20:31 qui étaient quand même assez chers
20:33 ou haut de gamme, et puis on avait
20:35 IKEA, Leroy Merlin,
20:37 et puis, on avait des programmes.
20:39 Aujourd'hui, je trouve qu'on arrive à mixer
20:41 un peu tout ça,
20:43 et on arrive à trouver surtout des produits
20:45 qui sont
20:47 de bonnes factures, des bonnes qualités,
20:49 à des prix abordables.
20:51 - Donc, la cuisine, c'est plus forcément le plus gros budget ?
20:53 - La cuisine, c'est plus forcément le plus gros budget.
20:55 Après, ça dépend comment vous allez vous positionner
20:57 par rapport à cette cuisine,
20:59 et puis, ça va dépendre aussi du budget que vous avez.
21:01 Tout est dicté, de toute façon,
21:03 quand on fait un projet avec un client,
21:05 c'est sûr, combien ils sont capables
21:07 d'investir,
21:09 et puis après, on arbitre.
21:11 - Vous parliez tout à l'heure des vieux meubles.
21:13 Est-ce qu'aujourd'hui, il faut aller chercher
21:15 d'un autre grenier pour trouver des trésors ?
21:17 Comment on peut trouver des vieux meubles
21:19 et les remettre au goût du jour ?
21:21 - Il y a ceux que vous avez déjà chez vous,
21:23 parce que de temps en temps, on passe devant des meubles,
21:25 on ne peut plus les voir, alors qu'en fait, il s'agit peut-être
21:27 juste de les poncer, de les repeindre, de les retapisser,
21:29 de les tourner, de faire quoi que ce soit
21:31 avec pour leur donner finalement
21:33 une autre apparence.
21:35 Et puis après, aller chercher des meubles chez les grands-parents,
21:37 grenier, comme vous en parlez, mais il y a aussi
21:39 aller chiner. C'est vrai qu'aujourd'hui,
21:41 la brocante, elle s'est complètement démocratisée.
21:43 Il faut plus se lever
21:45 à 6h du matin pour aller
21:47 je ne sais pas où...
21:49 - Pour aller trouver une parlora. - Vous allez sur le net et vous trouvez des pièces quand même.
21:51 Et vous trouvez en plus des pièces de designers,
21:53 donc c'est assez sympa de voir
21:55 concrètement que quand vous achetez une pièce
21:57 à un certain prix,
21:59 10 ans plus tard, elle vaut le même prix, voire elle vaut plus,
22:01 et donc potentiellement,
22:03 ça peut aussi être un investissement.
22:05 - C'est quoi votre signature
22:07 concrètement dans vos projets ?
22:09 - Alors ça, c'est très difficile.
22:13 Moi, à chaque fois que mes amis
22:15 regardent mes réalisations,
22:17 ils me disent "c'est tout toi".
22:19 Il doit quand même y avoir quelque chose.
22:21 J'aime bien la couleur,
22:23 j'aime bien quand c'est vivant, et j'aime bien quand c'est pratique.
22:25 Je pense que voilà, c'est les 3
22:27 points importants
22:29 de ce que je fais.
22:31 - Il y a des nouveaux modes de vie,
22:33 comme le co-working ou le co-living.
22:35 Est-ce que vous le ressentez
22:37 dans vos demandes, notamment au travers des projets ?
22:39 - Alors moi, j'ai commencé par ça quasiment.
22:41 C'est-à-dire que j'ai commencé par du co-working
22:43 et du co-living.
22:45 Il y a eu une très forte tendance avant le COVID
22:47 qui s'accélérait vraiment.
22:49 - Vous pouvez nous expliquer ce qu'est le co-living ?
22:51 - Bien sûr. Alors le co-living,
22:53 c'est en gros
22:55 une habitation partagée
22:57 pour généralement des étudiants
22:59 ou des personnes qui sont en début
23:01 de carrière, qui viennent de démarrer
23:03 leur vie professionnelle. L'idée,
23:05 c'est que chaque personne dans
23:07 cette habitation ait sa propre chambre,
23:09 son propre espace de nuit, donc
23:11 salle de bain, WC et chambre,
23:13 et qu'ils partagent salon,
23:15 salle à manger, les extérieurs
23:17 si possible, parce que c'est vrai que ça, c'est quand même
23:19 la clé du succès du co-living.
23:21 Et puis des fois,
23:23 quand il y a la place, une salle de jeu,
23:25 ça peut aller jusqu'à une salle
23:27 de sport, la cuisine, etc.
23:29 - Et donc vous avez démarré par ça ?
23:31 - Exactement. J'ai commencé par
23:33 fabriquer un co-living
23:35 pour un client,
23:37 et on a essayé justement,
23:39 le principe, c'était
23:41 qu'il soit écologique. Donc ça a été super
23:43 difficile parce que, voilà,
23:45 il fallait qu'on travaille avec
23:47 l'électricité, donc on a travaillé avec un ingénieur
23:49 fluide qui nous a accompagnés pour que
23:51 on ait un
23:53 maximum de résultats
23:55 sur l'isolation et ce qu'on allait en faire.
23:57 On a travaillé sur
23:59 tout l'équipement électroménager
24:01 parce qu'on voulait qu'il soit
24:03 le moins possible énergivore.
24:05 - Énergivore. - Et c'était super difficile
24:07 à ce moment-là parce que je regardais les lettres
24:09 à plus, mais en même temps, ça venait de changer,
24:11 donc je comprenais rien, donc j'étais là en train de regarder,
24:13 je me suis fait une vraie formation
24:15 sur la dépense énergétique.
24:17 Mais on y arrive en fait, c'est-à-dire
24:19 qu'on a essayé, on a mis des petits
24:21 nudge un peu partout pour les sensibiliser
24:23 à l'eau, on a fait
24:25 une installation
24:27 pour qu'ils puissent composter.
24:29 Voilà, c'est
24:31 peut-être bête, mais on s'est dit, ils commencent dans la vie,
24:33 ils sont ou étudiants ou ils démarrent.
24:35 Si on arrive à faire un petit message,
24:37 c'est déjà pas mal.
24:39 - C'est pédagogique, donc vous
24:41 confirmez que cette tendance se développe
24:43 vraiment. - Ouais, mais même dans le mobilier,
24:45 on est parti sur... J'ai fabriqué un canapé
24:47 en béton, en me disant
24:49 je fabrique un canapé hyper solide
24:51 et on va pas changer le canapé
24:53 comme dans tous les co-living, toutes les 5 minutes,
24:55 on va faire une très grande banquette.
24:57 Si on doit changer des choses, ça sera
24:59 les coussins d'assises ou les coussins,
25:01 mais ils sont quand même déroussables, on peut quand même les laver.
25:03 Enfin voilà, l'idée c'était de faire attention à ça.
25:05 - Le développement du co-living,
25:07 il est plutôt en ville, sur des grandes villes.
25:09 C'est aussi des questions de coût,
25:11 d'après vous ?
25:13 - Il y a des questions de coût et puis après, il faut que
25:15 on trouve aussi, généralement,
25:17 c'est près des universités, c'est près des centres
25:19 où vous avez tous ces jeunes qui démarrent.
25:21 Et l'idée du co-living, c'était aussi de leur permettre
25:23 de se loger correctement,
25:25 souvent dans des villes où les loyers sont
25:27 extrêmement chers.
25:29 Et le Covid, il y a eu deux actions.
25:31 Il y a eu, ouh là là, des intérieurs,
25:33 c'est sympa, mais il faut des extérieurs,
25:35 partagés, parce que
25:37 quand on est confinés, c'était quand même un peu compliqué.
25:39 Et en même temps,
25:41 télétravail est arrivé,
25:43 donc finalement, ils se sont dit
25:45 "Ouh là là, mais..."
25:47 - Des habitudes différentes. - Des habitudes différentes de vie.
25:49 Donc il faut que les espaces de vie soient un tout petit peu
25:51 plus grands, il faut qu'il y ait un bureau supplémentaire,
25:53 il faut qu'ils puissent y trouver leur place.
25:55 Et puis, le co-working, alors là, ça a été aussi...
25:57 Voilà, mais c'est quand même des tendances qui vont
25:59 se... continuer à se développer.
26:01 - Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter,
26:03 Stéphanie, qu'atteintes à nous pour la suite ?
26:05 - Du bonheur, de la joie,
26:07 que ça continue
26:09 comme ça. Je suis très heureuse
26:11 dans ma vie, dans ma carrière.
26:13 Et donc, j'espère que
26:15 ça va continuer et que
26:17 je vais réussir à mener à bien tous les
26:19 projets, tout en étant hyper épanouie
26:21 avec ma famille.
26:23 - On vous souhaite beaucoup de succès,
26:25 et merci beaucoup d'être venue dans le Déclic.
26:27 - Merci à vous, Edouard, c'était hyper agréable.
26:29 (Musique)
26:57 (Musique)
26:59 (Musique)
27:01 [SILENCE]

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