• il y a 2 ans
Interview confession de personnalités politiques et médiatiques sur des sujets environnementaux

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Transcription
00:00 [Musique]
00:18 [Sonnerie de porte]
00:19 Bonjour Christophe.
00:24 Bonjour Edouard. Merci de m'accueillir.
00:26 Vous allez bien ?
00:27 Oui très bien.
00:28 Christophe Pinguet co-dirige Sortcut avec Lionel Laval,
00:30 l'une des agences événementielles les plus créatives et dynamiques au service de l'excellence.
00:35 Depuis 25 ans, leur French savoir-faire a illuminé les plus belles maisons de luxe,
00:39 les fleurons de l'industrie et les lieux sacrés de l'histoire,
00:42 célébrant des héros de la nation, Alexandre Dumas, Simone Veil et Joséphine Baker.
00:47 Christophe Pinguet, c'est l'élégance à la française, l'art de célébrer,
00:51 les métiers d'excellence, une parfaite maîtrise de l'événementiel de prestige et co-responsable.
00:56 Bienvenue dans le Déclic.
00:58 Quel est votre déclic en matière d'écologie ?
01:00 Voilà, ça c'est une vraie question, c'est un challenge.
01:03 Alors peut-être qu'il y a un déclic d'enfance, déjà.
01:08 Je ne sais pas si tout le monde se souvient,
01:10 mais il y avait une campagne de communication qui était assez intéressante,
01:13 en tout cas moi quand j'étais gamin qui était intéressante,
01:16 qui montrait une famille dans une voiture et les personnes jetaient des papiers par la fenêtre.
01:21 C'était justement une campagne pour éviter tout ça.
01:24 Et les personnes qui jetaient des papiers par la fenêtre devenaient des cochons.
01:29 Et donc c'est quelque chose qui marque quand on a un enfant.
01:32 Et après, il y a eu plein de déclics, surtout dans les voyages,
01:35 où quand vous avez la chance de voyager dans des pays parfois exotiques, un peu partout dans le monde,
01:41 où toute l'écologie n'est pas toujours traitée,
01:44 parce qu'il y a des problématiques de revenus et de civilisation,
01:50 vous vous dites "mon Dieu, comment on abîme la planète ?"
01:54 Et quand vous venez en France, vous vous dites aussi à un moment ou à un autre
01:58 comment on arrive à ne pas aussi bien traiter la planète, nos territoires, nos plages,
02:05 comme on pourrait l'imaginer dans une civilisation moderne.
02:10 Justement, quand vous étiez enfant, est-ce que vous aviez un rêve ?
02:14 Ah oui, j'en avais plein des rêves.
02:16 Toucher les étoiles.
02:18 C'est une mission écologique.
02:20 Est-ce que vous aviez un métier qui vous faisait rêver ?
02:22 Oui, le mien, celui de l'événementiel.
02:25 Parce qu'être dans l'ombre, organiser des événements,
02:30 créer des moments d'émotion, faire partager des merveilles,
02:35 c'est quelque chose qui est passionnant et j'ai de la chance, je fais ce métier-là.
02:38 Ce métier est financé, rémunéré par des clients,
02:42 et j'essaye de faire au mieux avec nos équipes, mon associé Lionel Laval,
02:47 pour que justement, on sache, quelque part, développer des moments d'émotion.
02:53 Vous avez travaillé au Festival de Cannes ?
02:55 J'ai travaillé au Festival de Cannes, ça a été mon premier job.
02:58 Un job qui m'a vraiment mis le pied à l'étrier pour ma vie future.
03:03 Au Festival de Cannes, vous voyez, à l'époque, on voyait des stars tous les jours,
03:08 c'était rare, il n'y avait pas les réseaux sociaux,
03:11 les médias n'étaient pas développés comme maintenant,
03:13 il y avait une sorte de serraille entre soi,
03:15 et du coup, ça m'a créé aussi des moments d'émotion
03:18 que j'ai voulu partager après au plus grand nombre par mon métier.
03:21 Et c'est justement ce qui vous a donné le goût du protocole ?
03:23 Exact, vous en savez des choses.
03:25 Le goût du protocole, c'est autre chose,
03:27 c'est-à-dire que je pense que j'ai un caractère qui est assez maniaque.
03:31 Je ne suis pas un maniaque qui fait peur, je suis plutôt dans le rangement des choses,
03:37 et effectivement, le protocole est quelque chose qui est assez intéressant,
03:40 parce que quelque part, c'est un guideline.
03:42 Le protocole, c'est l'étiquette. Dans les temps anciens,
03:45 on se servait justement du protocole pour retirer, quelque part,
03:49 le complexe aux personnes que l'on rencontrait,
03:51 parce qu'il y avait des guidelines pour la rencontre.
03:53 Et du coup, c'est vrai que ça m'intéresse,
03:55 et puis on vit dans un très beau pays, une belle nation,
03:58 où effectivement, on se doit de recevoir dans l'art et la manière,
04:02 l'us et la coutume, les personnes que l'on reçoit, voilà.
04:07 Et du coup, effectivement, le protocole a du sens.
04:10 Vous aimeriez être le père de quoi ?
04:12 D'une loi, d'une invention ?
04:14 - Ah, bonne question. - D'un dîner en particulier ?
04:17 Non, non, non. Alors j'essaye d'être déjà le papa de mes clients,
04:22 ou plutôt l'animateur de mes clients.
04:25 J'essaye aussi d'être celui qui crée, avec mon associé Lionel Laval,
04:30 la cohésion dans l'entreprise.
04:32 Déjà, vous êtes entrepreneur, vous êtes un peu le papa d'une entreprise,
04:36 c'est important.
04:37 Et puis après, effectivement, il y a des missions qui sont importantes
04:41 au-delà de notre métier, notre entreprise, notre agence.
04:44 Et dans ces missions, il y a des missions que l'on voudrait faire soi.
04:48 Par exemple, vous parlez du protocole.
04:51 Moi, j'organise depuis François Mitterrand,
04:54 toutes les panthéonisations, toutes les cérémonies au Panthéon.
04:57 Le Panthéon est l'une des manifestations les plus protocolaires en France,
05:02 sur lesquelles il n'y a pas de guideline, il n'y a pas de livre blanc.
05:06 Donc être les livres blancs de ça.
05:07 Et puis après, pour être un peu plus proche des préoccupations sociétales
05:13 ou environnementales des citoyens, de l'entreprise,
05:17 effectivement, participer quelque part à cette mutation,
05:20 qui est cette mutation vers une empreinte carbone moins forte
05:23 et vers des avancées sociales pour l'ensemble de notre écosystème.
05:28 Alors justement, vous êtes dirigeant d'entreprise.
05:31 Shortcut est un des leaders du marché de l'événementiel.
05:35 Ça tient à quoi ? Quelle est la clé de cette réussite ?
05:39 Alors déjà, quand on est un leader, on est un leader parmi d'autres entreprises.
05:43 Je travaille dans une catégorie qui est extrêmement vivace en ce moment,
05:48 surtout post-Covid, qui l'a été avant, qui a souffert pendant le Covid,
05:51 mais qui s'est extrêmement bien reboostée à la sortie du Covid.
05:56 Le rebond est bon.
05:57 Donc effectivement, on fait partie des bonnes agences, je pense.
06:00 Mais en fait, il y en a beaucoup d'autres.
06:02 Et vous travaillez, vous êtes spécialisé dans quels événements ?
06:05 Alors on fait des événements qui sont extrêmement premium,
06:07 dont la qualité d'exécution est, je pense, extrêmement reconnue.
06:13 On a d'autres confrères qui sont un peu sur ce secteur-là,
06:16 mais c'est vraiment une des notions fondamentales qui tourne autour de notre agence,
06:20 qui s'appelle Shortcut.
06:22 Et cette qualité d'exécution, elle passe par plusieurs médiums,
06:26 qui est la créativité, comme vous le disiez tout à l'heure,
06:29 mais aussi un savoir-faire assez unique.
06:32 Et je suis extrêmement sensible au savoir-faire, aux expertises de nos collaborateurs
06:36 pour former le meilleur tour de table,
06:38 pour faire des propositions à nos clients qui soient satisfaisantes.
06:41 Justement, Shortcut, c'est le French savoir-faire.
06:45 Oui, vous avez bien préparé votre émission, j'adore.
06:49 Oui, oui. Alors chaque agence a son positionnement.
06:52 Et chaque positionnement correspond quelque part au savoir-faire,
06:55 aux expertises de l'agence.
06:57 Le positionnement de Shortcut, vous l'avez dit tout à l'heure,
06:59 on aime bien tout ce qui est rigoureux.
07:01 Le protocole, c'est une certaine rigueur.
07:03 C'est aussi la connaissance des arts, de la culture.
07:06 Et cette connaissance des arts et de la culture,
07:09 que l'on adapte à la fois aux entreprises françaises,
07:12 aux grands fleurons du CAC 40, aux grandes entreprises de luxe, à l'institutionnel,
07:17 on sait aussi l'exporter à l'étranger.
07:20 Et quelque part, ce côté assez intrépide que peut avoir l'activité française,
07:25 vous voyez la mode française, la gastronomie,
07:29 ils sont connus partout dans le monde.
07:31 Donc ce côté assez intrépide que l'on a du savoir-faire français,
07:35 quelque part, on essaye effectivement de l'exporter à l'étranger.
07:39 Vous avez un petit côté François Vattel. Est-ce que c'est votre mentor ?
07:43 Alors, je n'ai pas son âge, on est d'accord.
07:46 J'espère que j'irai mieux que lui à la fin de ma carrière,
07:50 puisque je vous rappelle qu'il s'est suicidé
07:52 lorsque son dernier événement s'est mal passé.
07:55 François Vattel, il a tout inventé, quelque part.
07:58 Il a inventé l'art de recevoir, la gastronomie au service de l'événementiel,
08:03 les décors, la féerie, tout ça avait lieu à Versailles.
08:07 Alors, j'espère que j'ai chopé, quelque part, avec nos collaborateurs, notre agence,
08:14 grâce à nos clients, quelque part, plus de modernité qu'il en a eue,
08:19 puisque notre métier est aussi basé sur l'innovation, les technologies, le digital, etc.
08:24 Mais ce n'est pas insultant de se comparer à François Vattel.
08:28 Vous parliez justement de panthéonisation, tout à l'heure.
08:33 Est-ce que c'est un trahi de mémoire ? Est-ce que ce n'est pas périlleux ?
08:38 Non, périlleux, non. Bien sûr que c'est périlleux,
08:42 mais on va en faire quelque chose qui n'est pas périlleux.
08:44 Je ne viens pas discuter avec les présidents de la République
08:47 ou les services des présidents en leur disant que leur exercice de style va être périlleux.
08:51 C'est un exercice de style qui fait appel au roman national.
08:56 Il faut remettre en scène le roman national.
08:58 On vit dans une époque qui est hyper médiatique.
09:01 Tout est médiatique.
09:03 La concurrence d'une panthéonisation, des fois, c'est des émissions comme The Voice.
09:07 C'est presque aux mêmes heures, avec le même public télévisuel,
09:11 mais il va falloir leur parler de quelque chose qui est beaucoup plus sérieux.
09:14 Pour les gens qui nous regardent, comment ça fonctionne ?
09:18 C'est des appels d'offres ? Vous êtes nombreux à y répondre ?
09:20 Bien sûr, c'est des appels d'offres.
09:22 Il y a 27 agences, 18 agences qui répondent.
09:25 Ce sont des appels d'offres qui sont même internationaux,
09:27 pour des cérémonies françaises.
09:29 C'est l'obligation de l'appel d'offres public, quelque part.
09:33 Je pense que derrière un appel d'offres, il y a bien entendu tout ce qui est notation
09:39 et qui est totalement légal.
09:41 Derrière ça, on y met une expertise très pointue, quelque part.
09:46 À force d'en faire, ça ne veut pas dire qu'on y fera tout et de manière éternelle,
09:51 mais quelque part, on y met une expertise que l'on a acquis depuis longtemps,
09:57 qui lie à la fois l'image de la nation, l'image du président de la République,
10:02 le message politique qu'il veut mettre derrière, sans faire de politique, pour notre part,
10:07 et qui est positionné à un concept d'émerveillement de la personne
10:12 que l'on fait rentrer au Panthéon.
10:14 C'est très solennel.
10:16 Est-ce que justement, on n'a pas l'impression de rentrer un petit peu dans l'histoire ?
10:19 On rentre dans l'histoire, forcément.
10:21 En tout cas, nous, on y croit.
10:22 On croit qu'on rentre dans l'histoire, sans aucun égo, en étant très humble.
10:29 On est des petits faiseurs par rapport à ces grandes personnes qu'on porte au Panthéon.
10:34 Je continue, je ne me compare pas à Simone Veil, je ne me compare pas à Joséphine Baker,
10:41 je ne me compare pas à des résistants, aux Justes de France.
10:44 Il faut rester à sa place.
10:45 Mais par contre, c'est un plaisir, effectivement,
10:48 et c'est une grande émotion d'aider ces grandes personnes,
10:52 qui sont dans l'au-delà, quelque part, à retourner dans le temple de la nation,
10:57 le temple qui est reconnaissant pour leur travail et ce qu'ils ont fait pour la nation française.
11:04 Votre travail, c'est quoi, concrètement ?
11:06 C'est de la justesse ? C'est de l'émotion ?
11:09 Oui, c'est un mix, en fait.
11:11 Je pense qu'il faut extrêmement bien connaître les tendances.
11:14 Il faut être une éponge à tendances.
11:16 Il faut aller chercher ces tendances.
11:18 Et puis, en même temps, il faut faire la bonne balance entre ce qu'est la culture générale.
11:24 La culture générale, c'est extrêmement important.
11:26 J'espère pouvoir partager avec mes collaborateurs,
11:31 qui le partagez avec le plus grand nombre, dont leurs enfants,
11:34 que la culture générale, l'école, les études, est extrêmement importante.
11:38 C'est un mélange entre la culture générale, un geste créatif, un geste scénographique,
11:45 et en même temps, le devoir, effectivement, de transmettre de la pédagogie au travers...
11:51 Il y a une lourde responsabilité, quelque part.
11:53 Oui, on l'apprend légèrement, mais il y a une lourde responsabilité.
11:57 Dans votre métier, je pense que vous avez tous des anecdotes.
12:00 Est-ce que vous pourriez nous raconter celle de Tchernobyl ?
12:03 Tchernobyl, c'est une aventure extraordinaire.
12:08 Moi, je n'y étais pas, personnellement.
12:09 C'est Lionel Laval qui était mon associé.
12:11 Mais il raconte cette histoire à tout le monde, et on la racontera, bien entendu, à tout le monde.
12:15 C'est un événement qui est effectivement extrêmement lourd de sens,
12:20 puisque c'était la pose du dôme qui enfermait la radioactivité de la centrale de Tchernobyl.
12:27 Vous êtes appelé par les industriels et le gouvernement ukrainien,
12:32 on parle d'Ukraine, bien entendu,
12:34 pour aller faire un événement qui est extrêmement symbolique
12:37 sur des travaux qui ont duré des décennies
12:39 pour essayer de protéger la population mondiale contre la radioactivité.
12:44 C'est vrai que c'est quelque chose qui est important,
12:47 parce que dans notre métier, on gère des grandes entreprises,
12:50 on fait des conventions, c'est assez sécurisé,
12:52 on gère des grandes marques de luxe,
12:54 il y a des fluves de moyens, il y a des paillettes, etc.
12:58 Mais il nous arrive aussi d'aller gérer ce genre de manifestations
13:02 où, effectivement, quand vous faites des repérages à Tchernobyl,
13:05 vous êtes obligés de passer par la douche de décompagnination,
13:09 vous êtes obligés, etc.
13:10 Donc, ça veut dire que derrière ce métier, il y a vraiment aussi du sens,
13:14 et ce sens, c'est essayer de fournir la meilleure image médiatique au monde
13:19 pour défendre des causes, ou en tout cas les communiquer.
13:24 Et donc Tchernobyl, c'était une expérience assez incroyable.
13:28 Je peux vous en citer d'autres, les mines d'Arlit au Nigeria,
13:32 il y a beaucoup, beaucoup d'événements que l'on a eu la chance de faire,
13:37 soit pour les pouvoirs publics, soit pour les grands industriels,
13:40 soit pour des grandes marques de luxe un peu partout dans le monde.
13:42 Alors justement, pour donner du sens, il faut être en éveil sur tous les sujets.
13:45 Vous êtes dans un secteur qui évolue énormément.
13:48 Comment aujourd'hui vous analysez les tendances,
13:52 les mouvements que sont en train de prendre votre secteur ?
13:55 Alors, effectivement, vous avez totalement raison, je vous le disais tout à l'heure,
13:58 notre secteur, celui de l'événementiel, est totalement dans le rebond.
14:02 Déjà, il a été extrêmement aidé, comme partout dans le monde,
14:05 par les pouvoirs publics, quelque part les impôts des Français,
14:09 sur le maintien de l'activité pendant la période Covid,
14:12 ou en tout cas la préservation des savoir-faire, des talents, des entreprises.
14:16 Donc ça, on peut être extrêmement reconnaissant.
14:18 Comment vous avez vécu cette période d'ailleurs ?
14:20 Alors, très simple, moi j'ai pris le mot crise, que l'on entendait tout le temps,
14:25 quand vous avez le président de la République qui dit, ça va être la guerre,
14:28 mais on va protéger l'hôtellerie, les agences d'événements, etc.
14:32 Quelques industries comme la nôtre.
14:36 Vous pourriez vous inquiéter.
14:38 Moi, j'ai écouté le mot crise, ça tombe bien, ça tombe mal,
14:42 le Covid venait de Chine, et la traduction littérale du mot crise en chinois, c'est opportunité.
14:48 Et donc, du coup, j'ai sauté sur toutes les opportunités pour rénover l'entreprise,
14:53 et faire en sorte qu'à la fois, on utilise la période Covid,
14:56 qui a été quand même de deux ans, pour se réinventer,
14:59 mais en même temps, la conjuguer avec tout ce qui était les innovations,
15:03 puisqu'en deux ans, un métier de toute façon évolue,
15:07 pour pouvoir se retrouver dans le rebond, dans la meilleure forme possible.
15:12 Progresser en digital, probablement.
15:14 Voilà, digital, être dans l'agilité, mais surtout,
15:17 je pense que c'est un peu le sujet de notre rencontre aujourd'hui,
15:21 la dimension RSE est devenue fondamentale.
15:25 Justement, comment vous analysez aussi l'évolution dans la demande de vos clients
15:30 sur les sujets liés à la RSE, à la transition énergétique, aux économies d'énergie ?
15:35 Alors, on travaille avec des clients qui sont extrêmement sincères
15:39 et totalement dans la conscience de leur empreinte carbone,
15:43 de la dimension sociétale ou sociale qu'ils se donnent eux-mêmes pour leur mission,
15:50 et qu'on doit driver, nous, en tant qu'agence d'événement.
15:53 Donc, à la fois, il y a une demande qui est extrêmement lourde et précise,
15:57 et très pointue de nos clients, les grands groupes du CAC 40,
16:00 les grandes marques de luxe, les institutionnels font maintenant très attention
16:04 et dans une grande sincérité à ce que doit être le durable,
16:09 c'est-à-dire l'évolution de la responsabilité sociale et environnementale.
16:13 Donc, du coup, nous, à la fois, il ne faut pas simplement qu'on soit des suiveurs,
16:17 ils ne nous demandent pas, au travers de briefs, de développer quelque part des stratégies RSE.
16:23 C'est à nous de développer les stratégies RSE.
16:26 Et de leur proposer aussi.
16:28 Donc, c'est une sorte de dualité, à la fois d'obligation, quelque part,
16:34 et d'expertise à mettre à leur service.
16:37 Et c'est passionnant.
16:38 Est-ce que vous avez un exemple concret d'une demande que vous pouvez avoir aujourd'hui,
16:41 que vous n'avez pas, il y a dix ans, en arrière ?
16:43 J'en ai plein.
16:44 Il y a, effectivement, la calcul de l'empreinte carbone des événements que l'on fait.
16:49 Ça, c'est sur la partie, quelque part, environnementale.
16:53 Ça, les circuits courts sur l'alimentation, sur la gastronomie.
16:57 Ça ne veut pas dire qu'on va arrêter de faire travailler des chefs, des traiteurs,
17:02 et des grandes entreprises ou des créateurs de gastronomie.
17:05 Il faut juste, avec eux, travailler de manière autre.
17:08 Après, il y a, effectivement, tout ce qui est en pleine crise de l'énergie,
17:13 tout ce qui est la sauvegarde de l'énergie,
17:15 que ce soit, d'ailleurs, sur les événements,
17:17 ou la demande qui nous est faite aussi,
17:19 faire en sorte que nos agences soient propres avant même qu'on développe des événements.
17:23 C'est-à-dire que, moi, je nous astreins, dans notre entreprise,
17:27 à avoir une démarche clean, propre, pour minimiser notre empreinte carbone.
17:32 Vous faites des événements dans le monde entier.
17:34 Est-ce qu'il y a aujourd'hui une demande pour restreindre les déplacements,
17:38 les peut-être localiser en France, pour vos clients ?
17:40 Est-ce que vous sentez aussi ces évolutions ?
17:42 Il y a un grand mix.
17:44 L'évolution, elle n'est pas simplement de restreindre le voyage
17:48 pour des raisons d'empreinte carbone,
17:50 parce que, des fois, faire des événements en France,
17:53 on peut développer plus d'empreintes carbone.
17:55 Je dois signaler que le digital est très consommateur de carbone.
18:01 Attention, les serveurs, un peu partout dans le monde.
18:03 Donc, il y a plus une demande de gérer des...
18:08 Moi, j'appelle ça des budgets calories gérés,
18:10 c'est-à-dire de faire attention à la dépense budgétaire.
18:12 En global.
18:13 Voilà, en global, la ROI.
18:15 Je pense qu'il y a des manières de travailler à l'international
18:18 qui sont peut-être un tout petit peu plus vertueuses que par le passé.
18:22 Faire attention à son empreinte carbone,
18:24 moins voyager, avoir des prestataires locaux,
18:27 qui, d'ailleurs, donnent une dimension durable sociale à l'événement.
18:30 C'est-à-dire que si ce n'est que des Français qui vont à l'étranger
18:32 sans faire travailler les prestataires locaux,
18:36 les partenaires locaux,
18:38 je pense qu'on n'est pas dans la dimension durable.
18:42 Après, ce "French" savoir-faire dont je parlais tout à l'heure,
18:45 c'est quand même d'aller essayer de porter à l'étranger,
18:48 quelque part, un savoir-faire français.
18:50 Et de l'exporter.
18:51 L'exporter.
18:52 Et puis, avoir conscience que s'il y a une empreinte carbone
18:56 qui est un peu démultipliée,
18:58 en avoir la compensation autrement,
19:01 et ça, c'est totalement possible.
19:02 Le revenu peut créer...
19:04 Le revenu financier peut créer des compensations aussi.
19:07 Quand vous organisez des événements,
19:09 il y a des décors, de la vaisselle, des objets.
19:12 Est-ce qu'aujourd'hui, on vous parle de recyclage ?
19:15 Tout le temps.
19:16 Tout le temps.
19:17 Mais ce n'est pas que le décor, la vaisselle, les objets.
19:21 Ça, c'est une obligation, bien entendu.
19:23 Alors, la vaisselle, on la recycle parce qu'on la nettoie
19:25 et on la réutilise.
19:27 Mais sur les décors,
19:28 nos partenaires qui créent les décors
19:31 ont maintenant, je dirais, 80 % de ce qu'ils fournissent
19:35 pour faire un événement, est recyclable.
19:37 Après, il y a 20 % qui sont du superflu nécessaire,
19:43 mais qu'on peut recycler d'autres manières.
19:46 Mais les prestataires de l'événementiel
19:49 ont fait un énorme effort, mais pas là, depuis des années.
19:53 Depuis des années, il y a eu une impulsion.
19:55 Et est-ce que vous travaillez avec des objets de seconde main,
19:58 des choses qui ont déjà été recyclées ?
20:00 Pour être honnête, parce qu'il faut être honnête,
20:02 dans mon créneau d'activité, on le fait un peu moins.
20:04 Par contre, si je vous dis oui comme ça,
20:08 ça ne va pas être sincère.
20:10 Par contre, dans notre activité,
20:13 il y a des choses qui sont un tout petit peu moins visibles
20:15 que la vaisselle, du décor, etc.,
20:18 qui sont effectivement souvent issues de la récupération.
20:21 Et ça, pareil, nos fournisseurs savent nous dire
20:24 que des badges sont issus,
20:28 des tours de badges sont issus de récupération,
20:32 des moquettes, etc.
20:34 Donc, ce ne sont pas des choses qui sont extrêmement visibles,
20:36 mais quelque part, c'est ce qui pèse le plus lourd
20:39 dans l'empreinte carbone et qui a été réutilisé.
20:42 Justement, est-ce que le fait de rajouter en permanence
20:44 des normes et de contraindre,
20:46 est-ce que ça ne va pas tuer la créativité ?
20:48 J'ai une réponse qui est très claire,
20:50 parce que c'est du vécu,
20:52 et c'est du vécu d'il y a moins de 12 mois,
20:54 presque, quelque part.
20:56 On est rentrés, nous, dans une démarche qui est ISO,
20:59 qui est la démarche 20-121,
21:02 qui est la démarche ISO liée à l'événementiel.
21:04 Et d'ailleurs, je fais partie d'une association
21:06 qui s'appelle l'Evénement, sur lequel il y a
21:08 un énorme travail fait par mes confrères aussi,
21:10 au-delà de Shortcut,
21:12 pour se conforter à cette norme.
21:14 Cette norme, au début, quand on la voit entrer
21:16 dans l'entreprise, puisqu'on vous coache
21:18 pour essayer de l'avoir,
21:20 les premiers rendez-vous, vous vous dites
21:22 "Oh là là, ça va être très rébarbatif,
21:24 on va me changer mon algorithme, ma façon de penser,
21:26 on va me donner des conseils, des ordres,
21:28 des choses qui vont être un peu le contraire,
21:30 surtout dans des événements premium,
21:32 que ce qu'on a l'habitude de faire.
21:34 - Qui vient casser les habitudes.
21:36 - Qui vient casser les habitudes.
21:38 Et puis vous vous apercevez très vite que vous étiez
21:40 en fait dans un confort inconfortable,
21:42 qui est celui justement de ne pas faire attention à ça.
21:44 Et très vite, si vous êtes sincère
21:46 et si vous aimez essayer de rendre
21:48 votre entreprise durable,
21:50 et essayer d'avoir derrière cette entreprise
21:52 une démarche RSE intelligente,
21:55 vous allez vous apercevoir que
21:57 le normatif devient addictif.
21:59 Parce que quelque part, vous êtes comme un sportif
22:01 et vous voulez la norme.
22:03 Vous voulez satisfaire vos collaborateurs,
22:05 parce que dans la norme il y a le social
22:07 et l'environnemental.
22:09 Vous voulez satisfaire vos clients,
22:11 parce que sinon ils ne vous mettent plus sur les appels d'offres.
22:13 Et puis à un moment, vous voulez la cocarde de la norme.
22:15 Et donc du coup, ce côté rébarbatif
22:17 au début, qui est un petit peu
22:19 comme quelqu'un qui n'a pas fait de sport
22:21 et qui reprend le sport,
22:23 vous avez un peu honte, vous arrivez,
22:25 vous n'êtes pas là et dans votre salle de sport
22:27 on vous regarde, etc. Et puis à un moment,
22:29 vous êtes assez fier des challenges
22:31 que vous remportez, et quand vous avez
22:33 la norme, ce n'est pas le Graal. La norme,
22:35 c'est que le début. Le début de votre
22:37 démarche intellectuelle
22:39 pour les années suivantes. Donc c'est intéressant.
22:41 Revenons sur le Covid.
22:43 Est-ce que ça a changé
22:45 les collaborateurs, le comportement dans l'entreprise ?
22:47 Est-ce que vous sentez des évolutions ?
22:49 Alors,
22:51 l'évolution dans notre agence,
22:53 déjà,
22:55 pré-Covid, l'évolution
22:57 des sociétés, des entreprises,
22:59 des collaborateurs,
23:01 de la marque employeur a déjà beaucoup
23:03 évolué. Moi, je suis très reconnaissant
23:05 sur
23:07 la capacité
23:09 de nos collaborateurs, par exemple
23:11 à Shortcut, mais je pense que dans toute l'industrie
23:13 de l'événementiel, c'est ça, d'avoir
23:15 serré les dents pendant le Covid. Quand
23:17 vous ne savez pas si votre métier va
23:19 perdurer, votre entreprise va perdurer,
23:21 quand vous rentrez tous les soirs chez vous,
23:23 que dans les médias, on vous dit que l'événementiel
23:25 ne va plus exister,
23:27 je pense que c'est un acte
23:29 de bravoure et de courage de rester dans le métier.
23:31 Vous les avez sentis soudés ?
23:33 Oui, extrêmement soudés.
23:35 Extrêmement, avec des périodes de doutes.
23:37 Mais qui n'aurait pas eu ces périodes
23:39 de doutes ? Donc,
23:41 moi, je n'ai pas douté, mais je peux
23:43 comprendre que quand on n'a pas toute l'information,
23:45 on puisse douter. Après,
23:47 on est, je pense, un métier
23:49 qui est très sensible
23:51 aux changements sociaux,
23:54 quelque part, culturels et sociaux,
23:56 puisque, justement, on est dans ces métiers de tendance,
23:58 donc on est un peu précurseur.
24:00 On peut imaginer ce que veut dire
24:02 où on l'a peut-être vécu,
24:04 la grande démission, ne plus croire
24:06 quelque part à l'avenir.
24:08 Est-ce que
24:10 sa propre employabilité par rapport à l'évolution
24:12 du métier est facile
24:15 à gérer ? En parlant
24:17 de tendance et d'évolution,
24:19 est-ce que l'intelligence artificielle
24:21 va modifier les codes
24:23 de votre métier ? L'intelligence artificielle,
24:25 c'est merveilleux. J'espère simplement,
24:27 je vais répondre autrement,
24:29 mais je vais répondre, j'espère
24:31 simplement que
24:33 les populations,
24:35 que ceux qui savent
24:37 travailler avec l'intelligence artificielle
24:39 comprennent à la fois que c'est nécessaire,
24:41 j'en suis sûr, mais moi,
24:43 j'ai une question, pourquoi on ne la met pas au service
24:45 du meilleur dans une entreprise,
24:47 dans nos sociétés, c'est ça que je veux dire.
24:49 Il y a pour moi quelque chose qui est
24:51 un peu incohérent, comment une
24:53 civilisation peut être aussi intelligente
24:55 et avoir des guerres, des drames,
24:57 des famines, etc. Certains ont peur
24:59 de perdre leur travail.
25:01 Mais on a toujours eu toujours
25:03 peur,
25:05 le XXe siècle avec l'industrialisation,
25:07 il y a eu des peurs,
25:09 le digital,
25:11 regardez la voiture électrique, tout le monde a dit non,
25:13 maintenant tout le monde en veut.
25:15 Je pense qu'il faut laisser du temps au temps,
25:17 même si le temps va de plus en plus vite,
25:19 aux personnes pour s'adapter.
25:21 La différence avec l'industrialisation, c'est qu'on
25:23 avait le sentiment qu'elle était au service
25:25 de l'homme, là où quelque part aujourd'hui
25:27 l'intelligence artificielle pourrait dépasser
25:29 les compétences de l'homme.
25:31 Mais en même temps, si on arrive à soigner des maladies,
25:33 des cancers, etc.
25:35 par l'intelligence artificielle,
25:37 si on arrive à mieux apprendre
25:39 aux enfants dans les écoles,
25:41 si on arrive à soulager
25:43 des tâches qui sont devenues
25:45 des inepties, alors que
25:47 peut-être que l'humain peut
25:49 se consacrer
25:51 à d'autres...
25:53 Moi je suis un optimiste, donc je pense que l'intelligence
25:55 artificielle, de toute façon,
25:57 c'est en route, je ne vois pas comment on arrêtera la chose,
25:59 donc il faut plus
26:01 l'appréhender, l'apprivoiser,
26:03 l'utiliser, plutôt que se battre contre.
26:05 Je crois pas qu'on y arrivera de toute façon.
26:07 Et je pense qu'on en a besoin aussi.
26:09 Quelque part, c'est d'être optimiste
26:11 pour les autres. - Absolument.
26:13 Moi je suis un optimiste à 100%.
26:15 Je suis un...
26:17 un regardant.
26:19 Je me fais l'avocat du diable
26:21 de tout, mais je suis un optimiste
26:23 à 100%. Je pense que si je regarde
26:25 les choses qui ne vont pas, c'est justement
26:27 pour les rendre positives.
26:29 Sinon c'est pas drôle.
26:31 - Dernière question.
26:33 Quel est votre rêve ?
26:35 - J'en ai plein des rêves.
26:37 J'en ai plein des rêves.
26:39 Mon rêve, c'est... Je pense que
26:41 quand on est entrepreneur, quand on a eu
26:43 un parcours qui est beau, qui n'est pas fini,
26:45 moi j'ai que 57 ans,
26:47 je crois qu'on vient de changer
26:49 la durée du travail,
26:51 que je trouve... - Ça s'allonge un petit peu.
26:53 - Ça s'allonge un peu. J'aimerais d'ailleurs...
26:55 Un de mes rêves, peut-être,
26:57 si on peut aller de ce côté-là,
26:59 c'est que les jeunes comprennent que
27:01 quand ils sont jeunes et qu'ils ont 20 ans,
27:03 quand ils auront 64 ans,
27:05 les métiers seront complètement différents.
27:07 Donc on essaye, effectivement,
27:09 le rêve, ça va un peu au-delà du métier,
27:11 c'est d'essayer de laisser une trace durable,
27:13 d'essayer d'aider les autres.
27:15 Quand on a un certain succès,
27:17 quand on a un certain parcours, quand on a une certaine destinée,
27:19 eh bien essayer de laisser un leg
27:21 qui est le leg durable pour que
27:23 des jeunes puissent aimer nos métiers,
27:25 aimer le travail,
27:27 le mérite,
27:29 la nation française,
27:31 être émerveillés par le monde,
27:33 ça passe très bien par l'ARSE.
27:35 - Vous qui aimez le protocole,
27:37 vous auriez aimé organiser
27:39 le couronnement de Charles III ?
27:41 - Alors, j'aurais adoré,
27:43 j'aurais rien fait pareil,
27:45 j'aurais dit peut-être qu'il faut
27:47 sortir un tout petit peu
27:49 du costume
27:51 que j'ai trouvé assez anachronique.
27:53 Après, je ne suis pas anglais.
27:55 Les Anglais ont adoré, visiblement.
27:57 Il n'y a pas beaucoup
27:59 de remarques négatives sur le couronnement du roi.
28:01 Moi, ce que j'adorerais,
28:03 c'est qu'on puisse le faire revenir
28:05 sans qu'il y ait des casserolades,
28:07 surtout en France,
28:09 parce que si vous regardez la France
28:11 dans mon métier d'aujourd'hui, d'hier,
28:13 à Versailles, on n'hésitait pas
28:15 à faire venir les rois
28:17 pour leur montrer ce qu'étaient les arts,
28:19 les savoir-faire français
28:21 et pouvoir après les distribuer en France.
28:23 - Merci, Christophe Riguet.
28:25 - Merci, merci à vous.
28:27 ...

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