Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, René Chiche et Réda Didi, fondateur de l’association “Graine de France”, consultant en politique de la ville et expert auprès de la Fondation Jean Jaurès
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Et 4 jeunes filles placées en garde à vue à Lyon après la diffusion d'une vidéo virale sur les réseaux sociaux.
00:09 On y voit une adolescence se faire rouer de coups par plusieurs autres jeunes filles.
00:14 Une enquête ouverte pour violences aggravées et menaces de mort.
00:16 Déjà il y a quelques jours, Arène, une collégienne, avait menacé sa professeure avec un couteau.
00:21 Oui, c'était une collégienne de 12 ans et la pauvre jeune fille qui se faisait tabasser avait été victime a priori d'une agression sexuelle par le frère d'une de celles qui l'agressait.
00:28 Alors parlons vrai, y a-t-il une montée de la violence chez les ados ?
00:32 Ça oui, mais y compris chez les filles ce qui serait très inquiétant, les filles deviennent-elles aussi violentes que les garçons ?
00:37 Vous dites oui à 91%.
00:39 Et notre invité pour en parler, Reda Nidi, qui est avec nous, fondateur de l'association Graines de France,
00:44 consultant en politique de la ville et expert auprès de la fondation Jean Jaurès.
00:48 Bonsoir, merci d'être en direct avec nous.
00:51 Philippe, cette question de dire, est-ce que finalement les filles deviennent aussi violentes que les garçons ?
00:56 Sûrement, alors si j'avais été partisan de la parité et c'est une ironie totalement discutable de ma part, je dirais qu'on l'a dans tous les domaines.
01:07 Mais là il me semble que, en effet, les jeunes filles deviennent aussi violentes que les garçons,
01:14 peut-être par une conception totalement délirante de l'égalité,
01:20 et après tout, j'ai parfois l'impression et au risque de provoquer,
01:26 que la libération de la femme entraîne dans certains esprits et dans certaines personnalités,
01:33 des conséquences perverses du genre de celles que ces jeunes filles mettent en œuvre,
01:39 en frappant une jeune qui est face à elle,
01:44 avec la même violence que celle dont les jeunes gens peuvent user à l'égard de leur frère.
01:52 Je me demande si derrière tout ça, il n'y a pas une conception totalement perverse de l'égalité et de la liberté.
02:00 Moi ça me fait marrer si vous voulez, parce que je trouve le discours totalement stupide qu'on entend depuis quelques années,
02:07 que les femmes au pouvoir seraient merveilleuses et plus douces,
02:10 la preuve certainement par Golda Meir, Benazir Bhutto, Indira Gandhi, Rumi Mandela, Margaret Thatcher, etc.
02:18 Donc comme chacun sait, les femmes sont plus douces et plus gentilles, c'est totalement faux.
02:23 La question que je me pose c'est pourquoi elles sont effectivement moins criminelles,
02:27 c'est statistique, peut-être pour des raisons aussi de force physique,
02:31 mais la réalité c'est que les femmes peuvent être absolument terrifiantes quand elles ont du pouvoir aussi.
02:38 Probablement souvent avec un petit grain de perversité particulier aux femmes.
02:43 Donc ce qui m'énerve c'est surtout le discours d'avant qui nous expliquerait que si c'était les femmes qui étaient aux commandes de l'humanité,
02:50 tout irait mieux, mais pitié, épargnez-nous ça !
02:54 Oui alors d'abord au niveau des statistiques bien sûr, les femmes sont moins violentes que les hommes.
02:59 Par contre, je partage, c'est quand même incroyable, je partage beaucoup l'opinion d'Elisabeth aujourd'hui.
03:04 Qu'est-ce qui se passe ?
03:05 Dans l'histoire, les femmes ont toujours été violentes aussi.
03:08 Souvenez-vous des femmes durant la Commune, durant la Révolution Française,
03:12 durant même la Résistance, les terroristes, dans tous les moments terroristes il y a eu des femmes,
03:17 les terroristes palestiniennes, Action Directe, en Italie, en Allemagne,
03:21 les femmes ont toujours été violentes et les filles aussi.
03:24 Mais alors aujourd'hui en plus c'est un petit peu monté en épingle encore plus,
03:28 parce qu'aujourd'hui les jeunes, les jeunes filles d'ailleurs, aiment se filmer,
03:33 avec le fameux phénomène du "happy sleeping".
03:36 On frappe et après on diffuse sur Internet en se filmant ces fameuses violences.
03:41 Donc effectivement c'est monté en épingle.
03:43 Mais dernière chose, mais en plus il y avait le système aussi, je m'en souviens,
03:46 parce que je fais une petite parenthèse, j'avais fait un reportage il y a une douzaine d'années
03:49 sur des bandes de filles, des bandes de filles qui venaient des banlieues et qui venaient à Paris.
03:55 - Beaucoup de policiers m'ont parlé des bandes africaines.
03:58 - Exactement, exactement.
03:59 Elles venaient à la gare du Nord au Châtelet pour faire ce qu'elles avaient à faire.
04:02 Et je me souviens, elles avaient des noms en plus, elles s'appelaient les "bananas massacreuses",
04:05 les "Tokyo girls", ça m'avait vraiment marqué, les "black bookantes".
04:08 Donc ce système a toujours, enfin ce phénomène a toujours existé.
04:12 - Les "bananas massacreuses" ?
04:13 - Je vous assure que c'est les "bananas massacreuses", je m'en souviens très bien,
04:15 ça va rester dans la mémoire.
04:16 Donc effectivement, arrêtons de dire que les femmes sont...
04:21 Et puis dernière chose, il y a aussi des hommes qui sont battus par les femmes.
04:26 Il y a une association qui s'appelle... Il n'y a pas une association SOS Hommes Battus ?
04:30 - Oui, bien sûr, mais c'est pas la majorité.
04:35 - Mais ça existe, excusez-moi, ça existe !
04:37 - Mais bien sûr que ça existe, bien sûr.
04:39 - Pardon.
04:40 - Allez-y.
04:41 - Reba Didi, notre expert du jour, fondateur de l'association Graines de France
04:44 et consultant politique de la vie, l'expert auprès de la fondation Georges Horesse.
04:47 Vous avez dit que les filles étaient violentes depuis longtemps,
04:49 mais à ce niveau de violence où en plus on se filme et quelque part on sent qu'il y a un plaisir à faire ça,
04:55 est-ce qu'il n'y a pas quand même plus de surmoi chez les ados ?
04:58 - Il y a sûrement plus de surmoi chez les ados.
05:01 Vous avez la vidéo qui est accessible aujourd'hui,
05:03 vous avez les réseaux sociaux pour les diffuser, qui est beaucoup plus simple.
05:07 Mais les femmes sont plus sensibles au regard de l'autre et de leur image dans la société.
05:15 Quand ça est dépassé, finalement, elles agissent comme tout humain.
05:18 C'est-à-dire qu'elles peuvent avoir des excès de violence.
05:20 Les différentes femmes de pouvoir qui ont été citées l'ont démontré,
05:23 on pourra en citer d'autres.
05:25 Quand elles sont au pouvoir, elles ne sont pas plus douces que les hommes.
05:27 C'est en effet une utopie.
05:29 Et puis on pourrait aussi rajouter l'expérience Milgram qui avait été faite,
05:34 où finalement on demandait à des hommes et des femmes d'infliger des sévices
05:39 sous le contrôle de soi-disant experts à des comédiens.
05:44 Les femmes étaient aussi violentes ou envoyaient autant de décharges électriques
05:49 que les hommes, voire plus.
05:52 Pour moi, c'est un petit peu une chimère de croire que la violence a augmenté
05:58 plus chez les femmes que chez les hommes.
06:00 Par contre, chez cette jeunesse-là, chez les jeunes qui arrivent aujourd'hui,
06:04 peut-être qu'il y a des moments, des temps, des périodes,
06:07 dans les cinq ou dix dernières années qui sont passées,
06:10 on n'a peut-être pas mesuré l'impact total qu'il y a pu y avoir sur eux.
06:14 Je pense notamment à la période Covid.
06:16 Peut-être que la mesure n'a pas totalement été faite
06:21 et qu'on n'a pas pris l'ampleur de tout ça.
06:23 Nous, on fait plusieurs établissements scolaires.
06:25 Dans l'année, on rencontre à peu près 2 000 ou 3 000 jeunes à l'année.
06:30 Et on voit bien qu'il y a des petites fractures qu'on ne voyait pas précédemment
06:35 et qu'on ne les a peut-être pas assez accompagnées là-dessus.
06:38 Hier, on était sur une ville où les parents de ces jeunes-là
06:43 demandaient en effet, pour éviter ce type de violence notamment,
06:49 à ce qu'il y ait beaucoup plus d'encadrants
06:51 à toutes les étapes de l'évolution des jeunes, que ce soit filles ou garçons.
06:59 Et l'âge, c'est quoi en moyenne ?
07:02 À quel moment, effectivement, ça se développe ?
07:05 L'âge le plus compliqué, l'âge où on ne maîtrise pas finalement l'âge,
07:11 où peut-être on a des fluctuations, c'est j'allais dire le 16,
07:15 mais plus précisément, je resserrais ça à 14-17.
07:20 Après, ça dépend des périodes, ça dépend des moments.
07:24 Vous disiez que vous aviez fait, enfin un de vos invités sur le plateau disait
07:28 qu'il avait fait une étude.
07:29 Moi, je me souviens dans les années 90, l'époque des Zoulous,
07:33 il y avait des bandes de garçons, mais il y avait aussi des bandes de filles.
07:36 Quand on voit les différents mouvements d'extrême droite,
07:42 il y a des hommes, mais il y a aussi des femmes.
07:45 CF, le film "American History X", voilà.
07:49 Est-ce que je peux vous poser une question ?
07:51 De votre expérience, que ce soit pour les filles ou pour les garçons,
07:55 quand on n'a pas appris à 14 ans la différence entre le bien et le mal,
08:00 quand on n'a pas appris le sens de la limite,
08:02 quand on peut tabasser une vieille ou tabasser à plusieurs une autre fille,
08:06 est-ce qu'il y a un moment où vous pouvez apprendre,
08:10 après cet âge-là, la différence entre le bien et le mal ?
08:14 Moi, je pense qu'on peut apprendre, mais cette situation vient
08:18 tous nous interroger, notre société, sur comment on a laissé,
08:21 entre guillemets, nos enfants, nos produits,
08:26 si je peux me permettre de m'exprimer ainsi,
08:28 en arriver là, en arriver à être à cette situation-là.
08:32 Qu'est-ce qui a manqué ?
08:35 Ça doit venir nous interroger, nous, en priorité, adultes
08:39 qui n'avons peut-être pas été les référents et les garants du cadre,
08:42 comme on aurait dû l'être.
08:44 Est-ce que certains disent que les réseaux sociaux, les jeux vidéo,
08:47 de cette banalisation, finalement, de la violence, jouent un rôle ?
08:52 J'estime qu'on est dans une société plus violente globalement,
08:56 par le biais des médias, par le biais des vidéos,
08:59 par le biais de l'histoire qu'on traverse,
09:02 par l'histoire sanitaire aussi de ces dernières années,
09:05 par le manque de cadre, par le manque parfois d'adultes
09:10 en capacité de pouvoir faire respecter le cadre,
09:14 qui peut être quelques clés d'explication de la situation
09:17 dans laquelle on est aujourd'hui.
09:18 Petite question digère.
09:20 Monsieur, je ne suis pas totalement convaincu par les exemples historiques
09:27 de la violence des femmes qu'on a citées tout à l'heure,
09:30 dans la mesure où c'est plutôt le pouvoir qui rend violent,
09:34 en l'occurrence, quel que soit le sexe.
09:37 C'est le pouvoir qui induit des violences et parfois des choses transgressives.
09:44 Mais est-ce que vous n'avez pas l'impression tout de même
09:47 qu'au fil des jours, des mois et des années,
09:51 à une certaine époque, la violence des jeunes femmes, des jeunes filles
09:56 était moins nette qu'aujourd'hui ?
09:58 30 secondes.
10:00 Compte tenu de mon âge, j'ai l'occasion de faire un survol.
10:04 Et j'ai l'impression tout de même que c'est le cas.
10:07 Elle était sûrement moins nette,
10:09 mais je pense qu'elle était moins diffusable,
10:10 peut-être moins connue,
10:11 et qu'elle se manifestait peut-être différemment.
10:14 D'accord.
10:15 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Reda Didi,
10:19 fondateur de l'association Graines de France,
10:21 consultant politique de la ville et expert auprès de la fondation Jean Jaurès.