SMART BOURSE - Emission du mardi 19 décembre

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Mardi 19 décembre 2023, SMART BOURSE reçoit Olivier Raingeard (Directeur des investissements, Neuflize OBC) , Arnaud Morel (Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM) , Louis Huetz (Managing Director France, Waterland) et Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM)

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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour,
00:13 du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous nous suivez en direct,
00:17 en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, les marchés qui attendent la suite de la série des records boursiers.
00:29 On a déjà eu le Dow Jones, le DAX en Europe, le CAC 40 à Paris.
00:34 Le prochain record devant nous peut-être en cette fin d'année, c'est celui du S&P 500.
00:40 Autant dire que ce sera un record d'importance puisqu'on parle de l'indice large des marchés actions américains
00:46 qui est la référence mondiale en la matière.
00:49 On est à quelques dizaines de points du record historique du S&P 500
00:53 qui a pu être marqué au tout début du mois de janvier 2022 à plus de 4800 points.
00:59 Le S&P a ouvert en hausse tout à l'heure autour de 4760 points.
01:04 On verra si ce record pourra être atteint d'ici la fin de l'année.
01:08 En tout cas, les marchés sont toujours dans cette ambiance, cette ambiance quasiment euphorique,
01:14 il faut bien le dire, depuis plusieurs semaines maintenant, alimentée,
01:18 accentuée encore un peu plus par les dernières communications de Banque Centrale,
01:22 à commencer par celle de Jérôme Pohel mercredi dernier,
01:25 à l'issue de la dernière réunion de politique monétaire de l'année pour la réserve fédérale américaine.
01:30 Comment est-ce que ces banques centrales vont désormais gérer des attentes,
01:34 des anticipations de baisse de taux toujours plus agressives pour 2024 ?
01:38 Ça semble être la séquence du moment avec des prises de parole qui se succèdent,
01:43 notamment du côté de la Fed, pour tenter de repousser ou d'écaler un peu dans le temps le pricing du marché
01:49 sans que ces efforts soient forcément couronnés de succès.
01:52 À ce stade, le disant américain évolue toujours sous les 4% au moment où on se parle
01:57 et ce sera l'occasion évidemment d'une discussion à suivre dans un instant avec nos invités de Planète Marché.
02:02 Et puis dans le dernier quart d'heure de cette émission, ce soir, nous quitterons les marchés cotés,
02:06 les marchés liquides pour revenir sur l'année 2023 des actifs privés,
02:11 notamment du private equity et ouvrir la séquence 2024.
02:14 C'est le président pour la France du fonds d'investissement Waterland
02:18 qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:21 (Générique)
02:31 Avant d'entamer notre discussion de marché, tendance mon ami.
02:35 Chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés avec Comme du Bois.
02:39 La Bourse de Paris évolue sans boussole ce mardi.
02:41 Les marchés temporisent en attendant la publication vendredi de l'un des indicateurs préférés
02:47 de la Fed pour mesurer l'inflation endogène aux États-Unis, à savoir le Corps PCE du mois de novembre.
02:55 Du côté de la zone euro, l'inflation a été confirmée à 2,4% en rythme annuel en novembre
03:01 et à 3,6% sur un an dans sa version Coeur pour le même mois.
03:06 Côté Banque centrale, la Banque du Japon reste conforme aux attentes du marché en optant pour un statut quo
03:12 et donc le maintien de ses taux directeurs en territoire négatif à l'occasion de sa dernière réunion de l'année.
03:19 Du côté des valeurs, le secteur de la santé progresse.
03:22 Aujourd'hui, Virbac voit son titre grimper de plus de 10% au cours de la séance
03:27 après que le laboratoire vétérinaire a relevé son objectif 2023 suite à un rebond de ses ventes au quatrième trimestre.
03:35 De son côté, Inet Pharma prend plus de 5% au cours de la séance.
03:39 Le groupe a annoncé la levée d'un quatrième programme sous licence avec Sanofi.
03:45 Casino chute aujourd'hui après sa reprise de cotation.
03:48 Son titre recule de plus de 9% au cours de la séance.
03:52 Le groupe a annoncé ouvrir des négociations exclusives avec Auchan et Intermarché
03:57 pour le rachat de la quasi-totalité de ses hyper- et supermarchés.
04:02 En Suisse, le secteur bancaire progresse.
04:04 Aujourd'hui, UBS voit son titre gagner près de 3% au cours de la séance.
04:09 Le fonds activiste Sevian Capital a annoncé avoir pris une participation de 1,3% dans la banque suisse.
04:16 Demain, côté statistique, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de l'inflation au Royaume-Uni pour le mois de novembre.
04:23 Ils prendront également connaissance des prix à la production industrielle en novembre pour l'Allemagne
04:28 ainsi que de plusieurs indices de confiance des consommateurs pour le mois de novembre pour la zone euro et les États-Unis.
04:35 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Comme du Bois sur Bsmart.
04:41 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
04:55 Jeanne Asraf Bitton est à nos côtés, directeur de la recherche et de la stratégie de BFT IM.
04:59 Bonsoir Jeanne.
04:59 Bonsoir Grégoire.
05:00 Olivier Ringard nous accompagne.
05:01 Bonsoir Olivier.
05:02 Bonsoir.
05:03 Vous êtes directeur des investissements de Neuflys OBC et avec nous également Arnaud Morel.
05:07 Bonsoir Arnaud.
05:08 Merci d'être là.
05:09 Vous êtes directeur de la gestion sous mandat de Prometpar Asset Management.
05:13 Jeanne, vos commentaires évidemment sur la séquence Banque Centrale que je résume ainsi.
05:18 Jérôme Poel a confirmé ce que le marché avait déjà commencé largement à anticiper.
05:22 Le prochain mouvement de la réserve fédérale américaine sera selon toute probabilité un mouvement de baisse de taux.
05:29 Ces baisses de taux de 2024 doivent être vues comme un ajustement conjoncturel ou en tout cas l'accompagnement de la poursuite de la désinflation aux Etats-Unis
05:39 plus que des baisses de taux en urgence qui viendraient en soutien d'une économie en péril ou en récession.
05:45 La Fed ne projette plus de récession désormais pour l'économie américaine et ça fait déjà quelques mois.
05:51 Pour les investisseurs, j'imagine que se pose donc assez concrètement la question du timing et de l'ampleur des baisses de taux qu'on peut anticiper effectivement pour 2024.
06:02 Comment est-ce qu'on réfléchit à ces questions avec les éléments qui ont été apportés jusqu'à aujourd'hui par les banquiers centraux ?
06:08 Pour l'instant, les marchés se tablent plutôt sur des baisses de taux qui commenceraient probablement en mars.
06:16 De notre côté, ça nous semble un peu tôt.
06:20 C'est vrai que le message de Jerome Powell incitait quand même les marchés à valider ce scénario très doviche.
06:27 Le facteur pour nous le plus important, c'est le facteur qui a été très mal vu en 2023.
06:36 C'est-à-dire qu'en 2023, quasiment tous les analystes attendaient une récession.
06:43 Elle n'a pas eu lieu.
06:44 La Fed aujourd'hui dit pareil, pas de récession.
06:49 Si on considère qu'il n'y a pas de récession et que l'activité tient un rythme ralenti, certes.
06:56 Eux, ils tablent sur un et demi.
06:58 Alors, on peut tabler sur un et demi, en dessous de deux, on va dire.
07:01 Ça veut dire qu'il n'y a pas de nécessité à aller très vite puisque ça veut dire du plein emploi.
07:08 D'ailleurs, quand on regarde les prévisions de chômage de la Fed, c'est encore du plein emploi qui est prévu pour 2024, pour 2025.
07:16 La Fed a un double objectif.
07:17 Donc, ce qui va jouer, c'est à quelle rapidité l'ajustement du marché de l'emploi qui ne s'est pas fait ou s'est à peine fait en 2023,
07:28 parce qu'il y avait encore des distorsions Covid à absorber, à quelle vitesse il va se faire et quelle répercussion sur la création d'emplois et les salaires.
07:38 À l'heure d'aujourd'hui, malgré un resserrement monétaire quand même conséquent, les États-Unis continuent de créer des emplois.
07:45 Alors, on peut discuter si c'est 100 000 par mois, 150 000, mais ça reste de la création d'emplois.
07:51 Et les salaires, les dernières indications qu'on a, selon les méthodes de mesure, on est entre 4 et 5 %.
07:59 Donc, avec une inflation qui décélère, ça veut dire qu'on redonne du pouvoir d'achat.
08:03 Donc, tant que la consommation tient, il n'y a pas de récession.
08:07 Mais s'il n'y a pas de récession, il n'y a peut-être pas d'urgence pour la Fed à aller très vite dans la buse de tout.
08:14 Donc, c'est au moment où elle va, à mon sens, c'est pour ça qu'ils insistent beaucoup, et Mme Lagarde aussi d'ailleurs, sur le côté data-dependence.
08:23 C'est parce que dans ce cycle de resserrement, il y avait beaucoup de distorsions Covid présentes.
08:29 Et donc, l'impact du resserrement a été très difficile à évaluer sur l'économie.
08:35 Je pense que les entreprises maintiennent des marges d'une façon remarquable.
08:42 Il y a quand même tout un certain nombre de phénomènes qui arrivent très lentement, c'est progressif.
08:49 Alors, le marché se compte, quelque chose d'assez rapide.
08:53 Aujourd'hui, on est sur des taux réels qui vont, a priori, qui sont un peu en deçà de 2 %.
09:00 Si on est sur une économie qui tourne à peu près en deçà de 2 % en termes réels, ce n'est pas extrêmement restrictif.
09:07 Non, c'est plutôt neutre.
09:08 Mais vous dites, dans la fonction de réaction de la FED, ce qui va la faire bouger aujourd'hui, c'est le marché du travail ?
09:13 Plus finalement que les indices d'inflation, la FED s'est montrée désormais assez confiante dans l'idée qu'on était sur la bonne voie et sur la bonne trajectoire pour revenir au 2 %.
09:25 Oui, parce que dans la partie de la désinflation, il y a un aspect qui est un aspect effet de base, strictement, c'est la partie logement.
09:35 Donc celui-là, il va se faire relativement lentement, mais il va se faire, et il est enclenché.
09:41 Ce qui est plus compliqué, à mon sens, pour la FED, d'ailleurs, comme pour la BCE, c'est les salaires.
09:46 Parce qu'aujourd'hui, aux États-Unis, ça a ralenti, ça reste quand même un peu au-dessus de ce que la FED voudrait.
09:54 Et on a vu qu'en novembre...
09:56 Le taux de 4 %, c'est ça ?
09:58 4, quand vous êtes en salaire moyen, quand vous êtes en salaire médian, la FED, comme tu l'as dit, on est à plus que 5 encore.
10:04 C'est encore un peu élevé.
10:06 Donc je pense que c'est l'élément, parce que c'est celui-là, et c'est pareil avec Mme Lagarde, avec la BCE.
10:12 La BCE est ennuyée. D'ailleurs, quand vous regardez leurs prévisions, ce qui m'a frappée dans les prévisions de décembre, c'est ça.
10:19 C'est-à-dire que ce qu'ils ont révisé en hausse, c'est la progression des salaires.
10:24 Oui.
10:25 Donc avec, en plus, une révision en baisse de la productivité.
10:28 C'est un coût unitaire du travail qui explose.
10:30 C'est très compliqué pour les banquiers centraux d'être agressifs.
10:36 Et puis les taux réels, encore une fois, ne sont pas à des niveaux extrêmement...
10:42 Déniants.
10:44 Comment vous voyez cette histoire du... alors ce dernier kilomètre, Olivier, comme on l'appelle.
10:48 Est-ce que parce qu'on a vu jusqu'à présent effectivement ce phénomène de désinflation immaculée,
10:54 avec encore un T3 en termes de croissance aux Etats-Unis qui a été spectaculaire,
10:58 sans doute unique dans sa dimension croissance.
11:02 Mais est-ce qu'on peut imaginer que le dernier kilomètre qui doit ramener l'inflation à 2%
11:07 sera un kilomètre plus compliqué, plus difficile, notamment pour le marché du travail.
11:12 Et que c'est dans ce dernier kilomètre-là que la Fed va devoir agir ou réagir à un certain moment en 2024 ?
11:19 Non, on ne pense pas... on ne voit pas les choses de cette manière.
11:23 En fait, on n'est pas surpris de ce qui se passe du côté de la Banque Centrale Américaine
11:26 puisque la direction de baisse de taux devenait le scénario central pour un grand nombre d'observateurs sur l'année 2024.
11:34 Donc stratégiquement, il n'y a pas de surprise.
11:36 C'est tactiquement qu'il y a peut-être une surprise puisque cette annonce se fait un peu plus tôt que prévu.
11:42 Et là se pose vraisemblablement la question suivante,
11:45 pourquoi la Banque Centrale Américaine est en train d'avancer le calendrier ?
11:48 Et à cette question, on répond de la manière suivante.
11:52 Ce que l'on observe, c'est que certes, du côté des salaires, ça ne ralentit pas très rapidement.
11:58 Par contre, du côté de l'inflation, quand vous regardez l'inflation en rythme trimestriel annuelisé,
12:03 on voit que cette inflation américaine, elle est en train de décélérer très sérieusement.
12:08 Sur le marché de l'emploi, effectivement, le marché de l'emploi reste relativement robuste.
12:12 Mais si on regarde le marché de l'emploi temporaire, on voit que là, c'est en train de se détériorer également très sensiblement.
12:18 Ce qui est plutôt un signe annonçateur d'une dégradation plus large du marché de l'emploi.
12:23 Donc on a le sentiment que la Banque Centrale Américaine accélère son calendrier
12:27 puisqu'elle veut absolument assurer ce scénario de self-lending
12:32 et garantir que les conditions de financement ne sont pas trop dures
12:38 au regard de la décélération de l'inflation à laquelle on est confronté.
12:43 Donc, en fait, la priorité est en train de se renverser
12:48 et la priorité désormais est d'assurer absolument ce self-lending.
12:51 Et pour assurer absolument ce self-lending, il va falloir être capable, si quelqu'un en est capable,
12:58 de faire en sorte que les conditions financières restent neutres, voire redeviennent accommodantes
13:04 face à la détérioration du momentum économique à laquelle on est confronté aux Etats-Unis.
13:09 La Fed est devenue beaucoup plus forward-looking désormais.
13:13 C'est vrai que la conférence de presse de Jérôme Poel a surpris, y compris des économistes,
13:18 pour qui il était tout à fait naturel d'anticiper et de voir des baisses de taux en 2024.
13:23 Mais comme vous l'avez dit, le calendrier a peut-être été un peu avancé.
13:27 Et Jérôme Poel nous dit même, après, c'est un sujet de discussion,
13:32 est-ce qu'on attendra de voir 2% d'inflation stricte, les yeux dans les yeux,
13:37 le smoking gun de la cible atteinte ?
13:41 Aujourd'hui, il nous dit non, plus forcément.
13:43 On n'a pas besoin d'attendre. Si on est confiant dans la trajectoire,
13:47 on pourra très bien entamer des baisses de taux presque préemptives d'une certaine manière.
13:52 C'est une version un peu rose que je déroule là.
13:56 Je ne sais pas si on peut encore parler de forward-looking quand on parle des banques centrales,
14:00 quand on regarde ce qui s'est passé au cours de ces 36 derniers mois.
14:03 Donc ça c'est le premier élément, mais ce n'est pas vrai que pour les banques centrales,
14:07 c'est vrai également pour les observateurs, les investisseurs, les stratégistes.
14:11 On a eu quand même la capacité à se tromper au cours de ces 36 derniers mois,
14:15 assez élevé, voire très élevé.
14:19 Donc ça c'est le premier élément.
14:21 Deuxième élément, est-ce que la banque centrale américaine peut abaisser ses conditions,
14:27 abaisser son taux de directeur alors que l'inflation n'est pas encore à 2% ?
14:30 Oui, très probablement, puisqu'on sait que l'inflation de toute façon est un indicateur retardé de l'activité économique.
14:37 Donc il est certain que la banque centrale américaine n'hésitera pas à baisser ses taux de directeur
14:41 si elle a la conviction que l'inflation est vraiment en train de ralentir
14:45 et qu'en plus le momentum économique aux Etats-Unis est en train de se détériorer.
14:50 Et de ce point de vue là, il faut attendre une fonction de réaction différente du côté de la banque centrale européenne,
14:57 qui n'a pas ce mandat dual d'emploi maximum et de stabilité financière,
15:02 qui n'a que le mandat de la stabilité financière.
15:04 C'est ce qui empêchera la BCE de regarder un peu plus devant ?
15:09 Je peux faire une réponse assez simple, qui est la suivante.
15:12 Si la banque centrale européenne avait aujourd'hui le mandat de la banque centrale américaine,
15:17 il est probable qu'on envisagerait déjà de baisser les taux ou que l'on baisserait déjà les taux,
15:23 puisqu'on a quand même une dynamique économique qui est beaucoup plus faible en Europe qu'aux Etats-Unis,
15:30 avec un bémol à apporter à ce que je viens de dire qui est le suivant,
15:35 c'est qu'on a des rigidités au sein du système économique européen qui sont beaucoup plus élevées,
15:40 importantes que ce que l'on observe aux Etats-Unis,
15:43 et donc probablement un mécanisme d'ajustement des prix qui est plus lent également à délivrer cette désinflation
15:51 qui sera néanmoins inéluctable compte tenu du ralentissement de la demande auquel on est confronté.
15:57 Et puis peut-être aussi moins de données, moins de données rapides sur les salaires,
16:03 il y a toujours des indicateurs privés qui permettent de le mesurer,
16:07 mais aux Etats-Unis la Fed a quand même une profondeur d'indicateurs, d'analyses.
16:12 Mais là aussi quand on regarde la situation européenne,
16:14 on voit tout de même que les indicateurs de confiance des entreprises,
16:18 aussi bien du côté manufacturier que du côté des services, sont fortement détériorés.
16:24 On voit que l'emploi temporaire en Europe est en train de se détériorer,
16:28 on voit que dans un certain nombre de pays le taux de chômage est en train de remonter.
16:33 - Mais eux ils veulent voir la série des salaires négociés.
16:36 - Donc la trajectoire est bien enclenchée,
16:39 on est en train de rentrer dans un épisode au mieux de stagnation prolongée,
16:44 au pire de récession prononcée.
16:47 - Et la différence ce sera le timing d'intervention de la BCE entre ces deux scénarios ?
16:53 - Comme souvent.
16:55 - Oui, Jeanne, là-dessus, sur la BCE ?
16:58 - Je pense que la BCE est confrontée effectivement à une moindre profondeur d'indicateurs,
17:04 c'est sûr que ça brouille, et au fait qu'aujourd'hui l'activité est en stagnation.
17:09 En fait, et quand vous regardez les prévisions de la BCE, c'est 0,6 et 0,8 je crois,
17:16 l'an prochain.
17:18 Ça c'est ce qu'on appelle, c'est même plus de la croissance molle,
17:21 c'est de la stagnation, surtout quand vous n'avez pas de gain de productivité.
17:25 Donc c'est vraiment une situation très compliquée.
17:28 En revanche, quand on garde des indicateurs très rapides,
17:32 les indicateurs, si vous prenez les indicateurs à trois mois annualisés de l'inflation,
17:37 la désinflation, elle me semble beaucoup plus évidente en zone euro qu'aux Etats-Unis.
17:43 Quand on prend le fameux core core américain, le super core,
17:48 sur trois mois annualisés, il est à 5%.
17:51 Donc c'est en fait beaucoup plus évident aujourd'hui en eurozone,
17:56 mais facialement c'est plus compliqué.
17:59 Et je pense que la BCE veut se garder un peu plus de marge de manœuvre pour les mois qui viennent.
18:05 Il n'y a pas forcément besoin d'annoncer trop longtemps à l'avance
18:09 quand on répète en permanence qu'on est data-dependent.
18:12 Oui, on a senti que Christine Lagarde ne se mettait pas dans la route Jérôme Powell tout de suite
18:17 dans la dernière série de Réunion qu'on a pu avoir.
18:20 Arnaud, vos commentaires sur cette séquence Banque Centrale,
18:23 ce que ça change pour les investisseurs, notamment le message d'un Jérôme Powell ?
18:27 Est-ce qu'on irait jusqu'à dire que c'est un game changer
18:30 ou en tout cas que c'est un pilier de la stratégie d'investissement qu'on a en tête pour 2024 ?
18:37 Clairement, ça paraît être un game changer,
18:39 c'est comme ça que c'est acheté sur les marchés financiers.
18:42 La question, c'est est-ce que Powell et la Fed ne se donnent pas les moyens
18:45 de réussir leur atterrissage en douceur ?
18:46 C'est clairement identifié comme cela.
18:48 On le voit aujourd'hui sur les performances,
18:50 on le voit avec les petits témoignes de capitalisation qui s'envolent.
18:54 Ça, c'est des points importants aujourd'hui.
18:55 Donc la communication faite par Powell aujourd'hui est quand même salvatrice.
18:59 Après, il ne faut pas oublier qu'il est peut-être pris aussi dans son agenda 2024,
19:03 pris en étau avec les élections de fin d'année présidentielles.
19:06 Si on remontait les taux, enfin baissait les taux, pardon,
19:09 sur la seconde partie de l'année,
19:11 ça pourrait être donné comme une incitation aux partis, aux pouvoirs.
19:15 Donc on peut comprendre cette avancée-là.
19:17 On l'a entendu aussi, les données quand même de désinflation
19:19 ont été divisées par trois aux États-Unis.
19:21 On a un marché de l'emploi qui se tient bien.
19:24 On dit que si on n'est pas en dessous de 130 000 sur NFP,
19:27 on n'est pas en période de hard landing
19:29 ou d'atterrissage plus dur de l'économie.
19:31 On n'y est pas du tout, on est à 199 si on retraite les 30 000 de l'industrie automobile.
19:35 - La grève automobile.
19:37 - Voilà, on est bien, donc on a les ESM services qui tiennent bien.
19:39 On va dire que tous les voyants sont ouverts.
19:41 Après c'est une très bonne surprise.
19:43 Pour nous c'est constructif pour le début d'année 2024,
19:46 pour les actifs risqués, clairement, aujourd'hui.
19:48 Et on voit les conditions financières qui sont quand même bien améliorées.
19:51 On est revenu sur le niveau de juin 2022,
19:53 en perdant 100 points de base sur le disant américain.
19:55 Après c'est plein de bonnes choses.
19:57 Après ça nous enlève peut-être un peu de carburant pour 2024.
19:59 - Alors c'est la question, un peu, un peu, beaucoup,
20:02 ou tout le carburant 2024 ?
20:04 Parce qu'à force de rester sur ce chemin de crête du soft landing,
20:07 mais qui est peut-être d'ailleurs en train de s'élargir,
20:09 on reste "pricé" comme on dit pour la perfection.
20:12 - Tout à fait.
20:14 - Alors après, le chemin peut être parfait, pas à pas, jusqu'au bout.
20:18 Mais c'est rare que ça se passe toujours comme ça.
20:22 - Exactement, donc on va voir un petit peu sur les chiffres qui vont être donnés.
20:25 Toujours cet esprit de data dépendance, mais en tout cas la communication est claire.
20:28 Me semble utile, après le marché reste optimiste.
20:30 Voilà, clairement, 75 points de base, ça ne va pas changer la donne.
20:33 Après, voilà, c'est une communication dans l'esprit,
20:35 c'est quelque chose de sympa, en tout cas pour nous, investisseurs.
20:38 Après, le marché est peut-être un peu optimiste, mais on le verra en fonction.
20:41 Enfin, c'est ce qu'on fait depuis maintenant 18 mois sur les marchés,
20:44 de voir un petit peu l'évolution de l'inflation, des taux d'intérêt,
20:46 comment ça se passe sur les actifs risqués, les classes d'actifs à privilégier.
20:49 Enfin, c'est un jeu à suivre sur les prochains mois.
20:53 - Et sur le rallye qui a été déclenché, effectivement,
20:56 alors par toute la séquence, mais depuis, j'allais dire,
20:59 le disant américain à 5%, qu'est-ce que vous retenez, justement,
21:03 de la manière dont la hausse et le rallye s'est fait ?
21:06 Est-ce que c'est un rallye, alors qu'il y a quand même de la qualité dans ce rallye,
21:11 parce qu'on a tous l'œil à tirer, effectivement, sur des segments de marché
21:14 qui étaient considérés comme, entre guillemets, "morts",
21:17 alors les small-cap, mais la tech non rentable, etc.
21:20 Tout ça a été reboosté.
21:22 Est-ce que Powell a rouvert la boîte à bulles, quelque part ?
21:25 - Sur le premier parti de rebond, au mois de novembre,
21:27 c'est l'élastique aussi, clairement, on le voit,
21:30 c'était le rallye sur toutes les boites,
21:32 les Bordelais, les Alstom, qui ont eu des mauvais parcours boursiers,
21:35 qui ont été quand même bien repris.
21:37 On voit que la construction, le taux de participation
21:39 est bien plus important que ce soit sur le S&P ou le Rostock 50.
21:42 On voit que les grosses ne suivent pas, en tout cas,
21:44 les 7 magnifiques suivent moins le rebond,
21:46 même si c'est moins le cas sur les deux dernières séances,
21:48 mais suivent moins le rebond, et vraiment, aujourd'hui,
21:50 on voit qu'au sein du S&P, j'ai 45% des valeurs
21:53 qui ont repassé la moyenne mobile 200 jours,
21:55 qui était le 31 octobre, où j'étais aux alentours de 12-13%.
21:58 - Ah oui, quand même !
21:59 - C'est quand même des éléments qui sont notables.
22:01 On voit aussi le Russell, aujourd'hui, qui continue à repartir,
22:04 les petits témoins de capitalisation dans les zones économiques européennes,
22:07 les émergents, j'enlève la Chine pour l'instant,
22:09 qui ne participe pas au repond, clairement.
22:11 Les points notables aussi, c'est les commodities,
22:13 qui ne prennent pas forcément ce rebond,
22:15 donc ça aussi, c'est quelque chose de sympa, on va dire,
22:18 sur la partie atterrissage en dessert, l'économie,
22:20 maintien de l'inflation, red lines.
22:22 Voilà des choses constructives, en tout cas, à ce stade.
22:25 Et n'oublions pas qu'on a toute l'arme de prendre la cote
22:27 en zone économique européenne, notamment tout ce qui était cyclique
22:29 avait été fortement attaqué, mais très fortement révisé
22:32 sur les croissances bénéficiaires 2023 et 2024.
22:35 Et là, on le voit que le rebond, quand même,
22:36 il est assez sympa sur ces valeurs-là.
22:38 Nous, on est constructif, on voit aussi que les révisions de bénéfices
22:40 sont intéressantes sur cette partie-là.
22:42 On pense que le travail a été fait en grande partie,
22:44 en tout cas sur les révisions de bénéfices,
22:46 aujourd'hui, en zone économique européenne.
22:48 C'est moins le cas aux États-Unis.
22:49 Sur la zone économique européenne, on attend pour l'année prochaine
22:51 6% de croissance des BPA, d'accord ?
22:53 On prend les financières, je les retraite, j'ai 7%.
22:56 Donc, je suis quand même à -1, -1,5% de croissance des BPA.
22:59 Donc, on a eu ce travail qui a été fait, on l'a vu sur le T3 2023.
23:02 On a eu quand même sur une croissance des BPA,
23:04 on était à -11,5% sur la publication du T3.
23:07 Il y a plein de choses qui ont été faites.
23:09 Après, je ne dis pas qu'on est bottom aujourd'hui
23:11 sur la révision des BPA, clairement,
23:12 sur la zone économique européenne,
23:14 mais aujourd'hui, il y a un grand travail qui a été effectué.
23:16 En tout cas, c'est à notre sens, c'est ce qu'on prend
23:18 et qu'on notifie aujourd'hui dans nos allocations
23:20 et qu'on manifeste.
23:21 C'est intéressant parce que ça permet aussi de comprendre
23:23 un peu ces records, je dis records boursiers,
23:26 records des indices boursiers,
23:28 avec effectivement les billets de construction
23:30 de ces indices.
23:32 Mais, d'une certaine manière,
23:34 ces records ne sont pas forcément le signal
23:36 d'une euphorie généralisée dans les marchés.
23:39 Clairement pas.
23:40 Non, clairement pas.
23:42 Quand on le voit et on regarde sur le CAC 40,
23:44 je veux dire, ça a été, le luxe a perdu
23:47 30% entre mi-juillet et septembre.
23:50 Il a un peu rebondi.
23:51 Donc, vraiment, c'était des jeux de vases communicants
23:54 avec les financières qui ont repris le relais.
23:56 L'énergie, là, qui reste quand même en retrait,
23:58 fortement sur les six derniers mois,
24:00 en termes de performance.
24:01 Les industriels qui reprennent le relais
24:03 de façon importante.
24:04 Les capital goods qui sont indéniables
24:06 en zone économique européenne aussi,
24:07 qui reprennent le la.
24:08 Donc, ça, c'est des choses à suivre,
24:09 voir sur les publications qui vont être faites
24:11 sur la fin du mois de janvier,
24:13 voir où en est, on va dire,
24:15 la communication des sociétés.
24:17 Clairement, ça va être là, le jeu.
24:19 - Oui, oui, mais très intéressant.
24:21 Il y a toute une nouvelle partie de l'univers action
24:24 qui redevient peut-être sur lequel vous êtes revenu...
24:27 - Investissable.
24:28 - Voilà, investi, investissable,
24:29 et sur lequel vous êtes revenu constructif.
24:32 L'idée de la boîte à bulles, Olivier,
24:35 c'est vrai que le mouvement, quand même,
24:37 est tellement impressionnant
24:39 qu'on se pose la question de l'upside pour 2024.
24:42 Et ce n'est pas moi qui me la pose, Goldman Sachs,
24:44 Goldman Sachs a déjà révisé sa perspective
24:47 pour le niveau du S&P 500 fin 2024,
24:50 pris de court par le mouvement de marché
24:52 auquel on assiste depuis quelques semaines.
24:55 Est-ce que c'est un mouvement qui va venir
24:57 en conclusion, un peu, avec l'exubérance, peut-être,
25:00 de la conclusion d'un mouvement de marché important,
25:03 ou est-ce que c'est le début
25:05 de quelque chose de nouveau dans les marchés
25:07 avec ce pivot de la Fed et ce put,
25:09 cette protection apportée par Powell,
25:12 à un certain point, qui revient
25:14 dans le radar des investisseurs ?
25:16 J'ai envie de vous dire réponse en 2024.
25:18 Réponse dans un an.
25:20 Voilà, réponse dans un an.
25:22 Mais si...
25:24 C'est intéressant, ce que je dis là,
25:26 on ne peut pas fonder une stratégie d'investissement
25:28 sur des espoirs de put, de la Fed, ou de...
25:31 Je pense qu'il y a plusieurs éléments,
25:33 certains ont déjà été développés par Arnault,
25:37 mais ce que l'on observe, c'est que,
25:40 en fait, le marché a, in fine,
25:42 pas réagi si fortement que ça,
25:44 aux annonces de la Banque Centrale Américaine
25:46 et de Powell la semaine dernière,
25:48 puisque le marché américain progresse de 2%,
25:50 le marché européen est quasiment flat
25:52 par rapport à la semaine dernière,
25:54 et sur les marchés de taux,
25:56 on a baissé de 30 points de base supplémentaires.
25:58 En fait, le mouvement qui est assez spectaculaire,
26:01 c'est celui qu'on observe depuis le 27 octobre.
26:04 Oui, octobre, c'est ça, oui, oui, oui !
26:06 5% sur le président américain, c'est ça, Martin.
26:09 On a eu une très forte anticipation
26:12 de ce que, in fine,
26:14 Powell n'a fait que valider.
26:16 Il a validé la vision des investisseurs,
26:18 selon lequel le scénario de soft lending
26:20 allait devenir central pour la Banque Centrale l'année prochaine,
26:23 et que la Banque Centrale, faisant cela,
26:25 elle rendait plus plausible
26:28 la réalisation de ce scénario de soft lending.
26:32 Là, c'est ce qui vient de se passer
26:34 sur les 4 dernières semaines.
26:36 C'est toujours très simple de raconter à postériorité.
26:38 Mais oui, ça aide, ça éclaire.
26:40 Ça peut éclairer.
26:42 Après, si on essaie de se projeter,
26:44 et c'est là que ça devient plus compliqué,
26:47 regardons les valorisations.
26:50 Aujourd'hui, on est sur des valorisations
26:52 qui ne sont pas si tendues que cela,
26:55 si on regarde les marchés européens
26:57 et les marchés émergents.
26:58 Sur les marchés émergents,
26:59 on va dire qu'on est autour de la moyenne de long terme.
27:02 Sur les marchés européens,
27:03 on est en dessous de la moyenne de long terme.
27:05 Sur le marché américain,
27:06 on est au-dessus de la moyenne de long terme.
27:08 Et si vous retirez les 7 magnifiques,
27:10 on serait plutôt autour de la moyenne de long terme.
27:12 Donc, on ne peut pas dire qu'on price la poursuite
27:18 d'un scénario de croissance modéré
27:21 sur les années à venir,
27:22 avec une inflation qui reste sous contrôle
27:24 et des taux qui vont plutôt s'ajuster à la baisse.
27:27 On peut même considérer que si ce scénario de soft lending
27:29 se confirme tout au long de l'année 2024 et au-delà,
27:32 on a un potentiel de hausse,
27:33 qui peut être encore très important sur les prochains trimestres.
27:37 À l'image de ce qu'on a vécu, par exemple,
27:39 en 1995, 1996, 1997,
27:42 où on avait réussi à faire ce soft lending
27:45 et ce soft lending s'était accompagné
27:47 par une banque centrale américaine
27:49 qui avait baissé ses taux directeurs
27:51 et les marchés qui avaient fortement progressé.
27:53 Donc, si on est dans ce scénario de soft lending,
27:55 on a encore un potentiel assez significatif à la hausse, probablement.
28:00 Avec le moteur de baisse des taux
28:01 et le moteur bénéficiaire pour les actions.
28:03 Les deux moteurs qui pourraient...
28:05 Avec le moteur de baisse de taux dans un premier temps,
28:09 avec le moteur des bénéfices dans un second temps,
28:12 puisqu'on sait quand même que le premier semestre,
28:14 normalement, en termes de croissance bénéficiaire,
28:16 devrait être un premier semestre de pression sur les bénéfices
28:20 compte tenu d'un environnement économique
28:22 qui est plutôt en ralentissement.
28:25 Mais derrière, on aurait une réaccélération de la croissance bénéficiaire.
28:29 Donc, dans le scénario de soft lending, on a encore du potentiel
28:32 sur la classe d'actifs actions.
28:34 Malgré l'anticipation des dernières semaines.
28:38 Espérons maintenant qu'on reste dans ce scénario
28:40 au tournant de l'année 2024, qui est un autre sujet.
28:43 Oui, mais c'est...
28:45 Tellement pricier pour la perfection,
28:47 qu'il y aura de la place pour se faire peur à un moment.
28:49 Alors, je vous amène, c'est un peu spéculatif comme réflexion,
28:52 mais quand on a intégré autant de bonnes choses
28:57 et le scénario d'un soft lending, vous l'avez cité,
29:00 vous citez celui des années 90,
29:02 qui est la seule occurrence historique d'un soft lending
29:04 dans l'histoire de la réserve fédérale américaine.
29:07 A peu près, à peu de choses près.
29:08 Il y a peut-être eu un autre, pour des années 60.
29:10 C'est vrai que généralement, après un tel dussercissement monétaire,
29:14 on a tous à l'esprit qu'il y a une récession derrière.
29:18 Avec quoi est-ce qu'on va se faire peur ?
29:19 Moi, je ne sais pas.
29:20 Mais là, tu peux être très bon, Guillaume.
29:22 Oui, mais je sais, le premier truc, c'est quand même Jérôme Powell,
29:25 moi qui m'a appris qui était Arthur Burns,
29:27 et qui, depuis un an, ou en tout cas il y a encore un an,
29:31 nous bassinait avec l'erreur d'Arthur Burns,
29:33 dans les années 70, avant Volcker,
29:35 d'avoir relâché trop tôt les efforts de lutte contre l'inflation,
29:39 ce qui avait obligé Volcker, par la suite, à mettre les taux,
29:42 je ne sais plus, à double chiffre, bien sûr, jusqu'à plus de 10 ou 14 %,
29:46 et donc c'était le traumatisme Burns.
29:48 Il nous en parlait à chaque fois, Jérôme Powell.
29:50 Là, par exemple, cette idée a complètement disparu,
29:52 alors qu'on a, vous l'avez décrit, une économie américaine
29:56 qui est quand même encore en état de marche,
29:59 de fonctionner, et des conditions financières
30:02 qui ne jouent plus dans le sens de Powell, aujourd'hui.
30:05 Le marché n'est plus l'allié de Powell dans la lutte contre l'inflation.
30:09 Est-ce qu'il prend un risque de ce point de vue-là ?
30:11 Oui, c'est son métier de gérer des risques.
30:15 C'est son métier de gérer une balance entre les deux.
30:18 Il a tellement insisté sur ce risque-là.
30:21 Mais c'est vrai qu'ils ont...
30:23 Oui, la question pour les investisseurs,
30:25 vraisemblablement pour les investisseurs à 18 mois,
30:28 est de savoir si, entre le soft lending, le scénario où l'inflation réaccélère,
30:33 donc ça, c'est les années 70,
30:35 le soft lending, on va dire, les années 95,
30:38 et la récession, on va dire, en 2000, 2001, ou 2007, 2008.
30:43 On a toujours ce panel de scénarios.
30:45 Je pense que ce panel, il reste encore aujourd'hui sur la table,
30:49 mais notre lecture, c'est que le scénario de soft lending
30:53 prend encore, prend forme,
30:56 parce que la Banque Centrale Américaine
30:59 est en train de mettre en place son "fait de poutre",
31:01 donc ça écarte, ça réduit la probabilité de réalisation du scénario de récession.
31:06 Récessif, oui.
31:07 Ça pose la question de son impact pour l'autre scénario,
31:13 du no lending et d'une réaccélération potentielle de l'inflation.
31:17 Jeanne, sur les risques que prend Jérôme Poel, avec ce coup de poker, quand même.
31:22 Je pense qu'effectivement qu'un des points très intéressants dans ce rallye,
31:26 c'est que c'est un rallye auquel participent largement les cycliques.
31:30 Donc c'est un rallye qui, effectivement, valide le fait que
31:34 la probabilité de récession a été littéralement écrasée
31:38 par ce que Powell a dit.
31:39 Bon, après, ça pose, en termes de valorisation,
31:44 la question de où seront les taux.
31:46 Si, effectivement, on est sur une économie, certes ralentie,
31:51 mais soft lending, c'est un concept que je trouve, voilà,
31:54 on préfère le concept de croissance ralentie.
31:57 Mais vous mettez une croissance ralentie, même si c'est à 1,5 €,
32:01 une inflation ralentie à 2,5 €,
32:03 c'est pas complètement absurde d'avoir des taux à 4 %.
32:07 Ce qui veut dire qu'en termes de valorisation,
32:09 la partie valorisation côté des taux,
32:13 pour nous, elle est quand même bien entamée,
32:16 peut-être pas énormément.
32:17 En revanche, ce qui va probablement beaucoup plus jouer,
32:20 c'est ce qu'on peut attendre sur les bénéfices.
32:22 Et là, on peut penser que l'année sera très intéressante
32:26 et très discriminante, selon les secteurs, selon les valeurs, etc.
32:32 Beaucoup d'alpha, parce qu'il y a des titres, effectivement,
32:35 qui vont subir la pression sur les marges.
32:38 On a l'impression que c'est moins facile
32:40 pour les entreprises de répercuter les hausses de coût,
32:43 comme elles l'ont fait cette année d'une façon remarquable,
32:47 selon les segments, selon les entreprises.
32:50 C'est quoi la règle ?
32:51 Plus on est proche du consommateur,
32:52 plus on sera amené à baisser ses prix ?
32:54 Pas forcément ?
32:55 C'est pas forcément ça.
32:56 C'est pas forcément ça.
32:57 Non, c'est vraiment très spécifique aux secteurs, aux entreprises,
32:59 positions concurrentielles, etc.
33:01 Mais du coup, je pense que ça veut dire que, au global,
33:06 pour le marché, c'est un marché qui peut parfaitement être haussier.
33:10 Mais si vous regardez le potentiel de croissance nominale des ventes,
33:17 et si vous ne mettez pas d'augmentation des marges,
33:20 ça ne fait pas une hausse très importante sur le marché actuel.
33:23 Donc ça veut dire un marché qui est quand même plus compliqué.
33:27 C'est pas...
33:30 Oui, moins tendanciel.
33:33 Moins tendanciel, absolument.
33:35 Mais quand vous dites que c'est l'alpha,
33:37 c'est donc le moment des stockpickers ?
33:39 Normalement, oui.
33:41 Normalement, oui.
33:42 Et les stockpickers, il faut bien qu'ils aient des moments de temps à autre.
33:46 Oui, mais attendez, on a ressorti les gérants obligataires déjà.
33:48 Non mais c'est bien !
33:49 Donc, demain, les stockpickers.
33:51 D'ailleurs, on n'a pas forcément beaucoup regardé ça sous cet angle-là.
33:57 Moi, je trouvais que le mouvement qui avait fait passer les taux à 5%,
34:01 puis brutalement à 4%,
34:03 quand on était à 5%,
34:05 on était en même temps sur des positions short.
34:08 Maximum.
34:09 Tout exceptionnel.
34:10 Maximum.
34:11 Jamais vu sur les 30 dernières années.
34:13 Donc là, on est revenu un peu.
34:15 Donc il y a quand même des mouvements de flux extrêmement importants
34:19 qui viennent driver des mouvements forts.
34:21 Les facteurs techniques, pour l'instant,
34:22 empêchent peut-être de la révélation du vrai prix du 10 ans américain.
34:26 Alors, ça, c'est tant que la Fed n'a pas fini son QUT,
34:29 de toute façon, on ne sait pas très bien.
34:31 Mais si on imagine revenir sur une économie "dite" "normale",
34:36 et qu'on est sur une croissance modeste, inflation modeste,
34:41 être entre 3,5 et 4% sur les taux longs américains,
34:45 ce n'est pas absurde.
34:47 Mais ça veut dire qu'à 3,90, comme vous dites,
34:49 on a déjà bien entamé le potentiel.
34:51 Le potentiel de revalorisation qui viendrait du côté des taux.
34:54 Le cas des small cap,
34:57 je veux bien qu'on en dise un mot un peu plus spécifique,
35:00 et concrètement, qu'est-ce que ça veut dire pour vous,
35:02 chez Premier Para M ?
35:04 Arnaud, comment on s'expose à ce compartiment small cap ?
35:07 Est-ce qu'on achète des fonds, des indices small cap ?
35:10 Ou est-ce qu'on a envie, justement, d'aller un peu dans le détail
35:13 entre l'Europe, les Etats-Unis,
35:16 et les différents secteurs aussi, qui peuvent être intéressants ?
35:19 Le point intéressant, sur les small mid,
35:21 c'est-à-dire, on a un maintien d'une croissance small
35:24 en zone économique européenne, aux Etats-Unis.
35:26 Donc ça, c'est le bon scénario.
35:28 Aujourd'hui, cette décote entre les petites et les grandes capitalisations,
35:31 c'est clair, aujourd'hui, aux Etats-Unis,
35:33 entre le Russell et le S&P, vous avez 30% de décote.
35:36 On revient avant le Covid, donc 2019,
35:38 on avait des niveaux qui étaient à zéro en termes de décote,
35:42 sur cette partie-là.
35:44 La même chose dans une proportion encore plus importante
35:46 sur la zone économique européenne.
35:47 J'ai des niveaux de valorisation en zone économique européenne
35:49 qui sont revenus sur les niveaux de 2011,
35:51 au moment de la crise de la zone économique européenne.
35:54 Donc ça, c'est le point important.
35:55 On voit aussi pas mal de warnings qui ont été faits sur le T3,
35:57 sur les pubis.
35:58 Donc ça aussi, on se dit peut-être que le travail est en grande partie fait,
36:01 également sur cette partie-là.
36:03 Comment on réinvestit chez Premier Part ?
36:05 On était déjà investi sur cet univers-là.
36:07 On en remet un petit peu sur la partie américaine,
36:09 où on se réexposait sur la partie Russell,
36:11 suite à la communication faite par M. Powell.
36:13 Et ensuite, sur la zone économique européenne,
36:15 comment on fait chez Premier Part ?
36:16 On travaille en architecture ouverte,
36:18 donc on sélectionne des talents de gestion
36:20 sur l'univers des petites et moyennes capitalisations.
36:22 Et en plus, on a la chance d'avoir l'expertise
36:24 d'avoir un gérant en France,
36:26 qui est en capitalisation et l'égibe au PEE, à PME.
36:28 Donc on l'implique.
36:29 - Mais c'est l'expertise. On va chercher l'expertise
36:31 des gérants dédiés à ces marchés-là.
36:33 - Exactement, notamment sur la zone économique européenne.
36:35 Le vivier aussi, sur la partie nordique,
36:37 est très important.
36:38 Et surtout, les compétences sont moins exploitées.
36:40 Donc on va rechercher ces talents de gestion sur cette partie-là.
36:42 Donc voilà comment on construit aujourd'hui nos allocations,
36:45 en tout cas dans la sélection des émetteurs.
36:47 Donc on ne va pas le faire en titre vif, en direct,
36:49 pour nos clients en gérant secondaire,
36:50 parce qu'on n'investit pas sous des capilles inférieures à 500 millions,
36:52 ce qui est logique pour des gérants privés.
36:54 - Oui, oui.
36:55 - Non mais ça, après, c'est de la cuisine, effectivement.
36:57 Mais est-ce qu'il faut imaginer aussi un moteur
37:00 d'opérations sur capital, d'OPA ?
37:03 On va parler privé-té-quity dans le dernier quart d'heure,
37:05 mais on sait que le capital d'investissement
37:07 va regarder et regarde déjà la situation
37:09 de ces entreprises de taille intermédiaire de très près.
37:13 Ce sont aussi des investisseurs de capital patient
37:17 qui sont capables d'aller chercher ces entreprises
37:20 sur des marchés cotés.
37:21 - Ce qu'on voit surtout aujourd'hui, c'est des sorties de cotes.
37:23 On l'a vu encore avec S2I avant-hier.
37:26 Donc ça, c'est plein de choses.
37:28 Ce n'est pas le biais, le catalyseur principal
37:31 sur la partie M&A.
37:32 - Non, je comprends. Ce n'est pas ce que vous cherchez.
37:34 - Non, clairement, aujourd'hui, c'est un re-rating,
37:35 une décote de valorisation et de jouer un apaisement
37:38 sur la croissance économique aujourd'hui.
37:40 Donc on va sur cet univers-là qui traîne depuis deux ans
37:43 parce qu'il a souffert de l'inflation,
37:44 la remontée des taux directeurs.
37:46 Aujourd'hui, les coûts de financement,
37:47 et ils en auront besoin pour financer leur croissance,
37:49 vont être moins importants.
37:51 C'est ce que anticipent les marchés financiers,
37:52 ce que nous a dit la plus grande banque centrale mondiale
37:55 il y a une semaine.
37:56 Donc ça, c'est important.
37:57 Normalement, tout ce qui a été négatif
37:58 pour cette classe d'actifs devrait redevenir positif
38:01 ou en tout cas redonner de l'allant
38:03 pour attirer des flux qui ont été quand même animiques
38:06 sur les deux dernières années.
38:07 - Ah oui, oui.
38:08 - Donc ça, aujourd'hui, c'est une classe d'actifs
38:09 à retravailler.
38:10 - L'optionalité small cap, c'est intéressant pour 2024
38:13 dans les stratégies, les allocations d'actifs.
38:16 Olivier, vous évoquez les émergents aussi.
38:18 Alors, ce n'est pas la même chose,
38:19 mais en termes de value, de décote,
38:22 on est peut-être effectivement sur des idées un peu similaires.
38:25 - Oui, oui.
38:26 Quand on regarde ce qui s'est passé cette année,
38:31 on voit un certain nombre de styles ou de secteurs
38:34 ou de capitalisations qui sont en retrait.
38:38 Donc les émergents, la value, en particulier aux Etats-Unis.
38:42 - Oui, ça.
38:43 - Et les mid et small cap aux Etats-Unis et en Europe.
38:47 Et en particulier également en France,
38:49 où elles sont très en retard.
38:52 Donc dans le scénario de soft lending,
38:55 les small cap sont à regarder de près,
38:57 voire à reprivilégier dans une allocation d'actifs.
39:01 La baisse des taux de la part de la Banque centrale américaine
39:06 doit normalement être plutôt bénéfique aux marchés émergents.
39:11 Si vous avez un dollar qui s'affaiblit,
39:13 c'est historiquement la manière dont ça a fonctionné.
39:16 Donc ça pourrait de nouveau fonctionner comme cela,
39:20 modulo la situation chinoise, qui pose quand même question,
39:24 puisque certains estiment que l'économie chinoise
39:26 est plutôt sous le risque d'une déflation.
39:33 Donc voilà, il y a un certain nombre de classes d'actifs
39:35 qui semblent attrayantes dans ce scénario de soft lending.
39:38 Et on sait que ces classes d'actifs également
39:40 sont exposées à des risques.
39:42 Donc les émergents, c'est le risque chinois.
39:45 Les small caps, c'est le risque de récession.
39:48 La value, c'est également le risque de récession.
39:51 Donc il faut toujours conserver un bon principe de diversification
39:56 dans ces allocations et ne pas trop surreprésenter
40:00 des classes d'actifs ou des parties de marché
40:04 qui restent tout de même exposées à un certain nombre de risques
40:07 pour les trimestres à venir.
40:08 D'accord. Mais en termes d'expected returns,
40:10 oui, il y a quand même un potentiel sur ces marchés-là.
40:15 Dans le scénario de soft lending, il y a clairement
40:17 un expected return qui est supérieur aux grandes capitalisations.
40:21 Tout à fait.
40:22 Jeanne, sur la Chine, je ne sais pas.
40:27 Non, je préfère le small cap.
40:29 Je plaisante.
40:31 Non, mais c'est un point.
40:33 La Chine, si on parle value, clairement la Chine est décotée
40:38 avec une désaffection des investisseurs, mais qui est un peu plus...
40:43 Alors normalement, si on devait oublier que ça s'appelle la Chine...
40:47 Oui, oui, j'entends.
40:49 On anonymise les valeurs chinoises.
40:54 On anonymise et on regarde quelques grands agrégats.
40:57 On se trouve sur une économie dans laquelle la Banque centrale
41:01 est en train de devenir plus accommodante.
41:04 Les croissances attendues de bénéfices sont de l'ordre de 15%.
41:08 La valorisation est extrêmement décotée.
41:11 Donc normalement, c'est bargain.
41:14 Alors la grande difficulté, c'est que pour beaucoup d'investisseurs,
41:18 la question c'est est-ce que c'est encore investissable ou pas ?
41:21 Et à cette réponse, c'est vraiment compliqué.
41:25 Ce que je trouve peut-être plus intéressant en Asie,
41:28 parce que pour le coup, ça n'a pas l'étiquette de potentiellement non investissable,
41:33 c'est le Japon.
41:34 Et le Japon est vraiment une économie sur laquelle il y a des incertitudes
41:38 d'une nature très différente à celles qu'on a pu voir et qu'on verra.
41:43 Précédemment, par rapport au risque traditionnel historique, vous voulez dire,
41:46 pour l'économie japonaise ?
41:47 Oui, et par rapport au reste du monde.
41:49 Puisque, c'est une grande question.
41:52 On n'a pas de certitude, d'ailleurs la Banque du Japon non plus.
41:54 C'est pour ça qu'elle hésite.
41:55 Bon, à notre avis, elle sortira quand même des taux négatifs en janvier.
41:58 Oui, c'est pas non plus un pas de géant.
42:00 C'est pas un pas de géant, mais ça prouvera qu'elle est convaincue
42:04 que la sortie de déflation après 30 ans de déflation est acquise.
42:07 Donc, ça peut avoir des répercussions très importantes.
42:10 C'est majeur, c'est historique.
42:12 Et dans les répercussions très importantes, c'est des répercussions positives qu'on peut voir ?
42:16 Bien sûr, bien sûr, en termes de valorisation.
42:18 D'accord, mais je ne sais pas, sortir de 30 ans de déflation
42:21 avec des positions de marché qui se sont accumulées sur l'idée
42:24 que le Japon ne sortirait pas de la déflation ?
42:26 Justement, c'est-à-dire que ce n'est pas simple.
42:29 En même temps, ils ont des réformes structurelles pour booster le return on equity.
42:33 Et quand vous regardez les décodes de valorisation du Japon
42:36 par rapport au reste du monde, ou les décodes historiques,
42:39 elles sont phénoménales.
42:41 Donc, c'est en tout cas une zone sur laquelle on regarde de très près,
42:44 comme d'ailleurs les petites valeurs qui ont été évoquées plus tôt,
42:48 on les regarde de très près, mais on pense que le chemin
42:50 ne sera pas forcément de toute tranquillité.
42:54 Oui, oui, non, non, ça peut être un peu chaotique.
42:56 Mais au Japon, c'était l'année du Japon.
42:59 Et toujours, parce que déjà...
43:01 Pourquoi toujours ? Il ne s'est rien passé, là ?
43:03 Ah ben non, on est revenu, oui, sur les niveaux du Top Mix
43:07 ou du Nikkei qu'on avait au moment du Walkman.
43:09 Oui, mais enfin...
43:10 Mais on est loin de... Oui, oui, oui.
43:12 On est très, très loin avec le risque qu'on connaît sur le Yen,
43:16 mais en même temps, le marché et l'Yen n'ont pas toujours été corrélés
43:20 comme ils le sont là.
43:22 Et si c'est la demande interne qui, tout d'un coup, se réveille,
43:25 la corrélation avec le Yen peut tomber.
43:27 Donc, c'est vraiment une des zones qui peut nous réserver
43:31 beaucoup de surprises.
43:32 Et qui attire, structurellement, de plus en plus d'investisseurs.
43:35 J'ai l'impression, en tout cas, de gros noms qui reviennent
43:37 ouvrir des bureaux, effectivement, au Japon.
43:39 Il y a un pivot potentiel, un pivot structurel.
43:42 Japon, le Mernaud...
43:43 Pareil, sur la partie micro, rapidement,
43:45 les Return on Equity sur le marché,
43:47 enfin, c'est les actions japonaises, on est quasi revenu,
43:49 enfin, on est quasi au plus haut.
43:51 On regarde aussi les programmes de rachat d'actions.
43:53 Les Valo, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
43:54 Ils ont fait un travail, depuis 6-7 ans,
43:56 de remettre un petit peu la pyramide de transformation
43:58 de rentabilité sur le modèle américain.
44:00 Et ça porte ses fruits, c'est ce qu'il dit.
44:02 Ah oui, et puis il y a un push énorme de la réglementation
44:05 des autorités pour que les entreprises soient, effectivement...
44:08 Les Valo, maintenant, sont revenus quand même,
44:10 sur la moyenne historique, long terme.
44:12 On est dessus, on est à 18 fois sur le Nikkei.
44:14 Donc, voilà, c'est des choses à surveiller.
44:15 Et puis, dans les petites histoires qui viennent consacrer
44:17 l'année du Japon, c'est Nippon Steel qui fait une offre
44:19 sur US Steel, quand même.
44:21 Non mais, enfin, plus grosse acquisition potentielle
44:23 d'une boîte américaine par une boîte japonaise.
44:25 Et on parle de...
44:27 Alors, c'est des boîtes historiques, mais US Steel,
44:29 effectivement, c'était... ce fut un emblème, quand même,
44:32 de l'industrie américaine à une certaine époque.
44:35 Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché.
44:38 Ce soir, Olivier Ringard, Neufly, Isobc,
44:40 Jeanne Asraf, Biton, BFTIM et Arnaud Morel,
44:43 promets part à cette management.
44:45 [Musique]
44:55 Le dernier quart d'heure de Smart Bourges,
44:57 chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
44:59 Le thème, ce soir, va nous sortir, justement,
45:01 des marchés boursiers, des marchés liquides,
45:03 des marchés d'actifs cotés,
45:05 pour s'intéresser aux non-cotés
45:07 et aux private equity, avec comme horizon
45:10 les perspectives 2024
45:12 pour cette industrie du capital investissement.
45:14 C'est Louis Huetz, le président pour la France
45:16 du Fonds d'investissement Waterland,
45:18 qui est à mes côtés en plateau pour ce dernier quart d'heure.
45:20 Louis, bonsoir. - Bonsoir, Guillaume.
45:22 - Merci beaucoup d'être avec nous.
45:24 Oui, alors, les investisseurs regardent toujours devant,
45:26 mais je voulais quand même qu'on prenne le temps
45:28 de dire un mot de ce qui s'est passé au cours de cette année 2023
45:30 et même depuis le choc monétaire
45:32 engagé par les banques centrales.
45:34 Il semble, on en discutait juste avant,
45:36 il semble que les marchés nous disent
45:38 que le pic du resserrement monétaire
45:40 a été atteint au cours de cette année 2023
45:43 et qu'on aura même peut-être
45:45 une détente du coût du capital,
45:47 du coût de la liquidité peut-être
45:49 pour les prochains mois et les prochains trimestres.
45:51 Qu'est-ce que cette séquence
45:53 quand même de choc monétaire
45:55 a impliqué pour l'industrie
45:57 du private equity ?
45:59 Mais quels enseignements vous retenez quand même
46:01 de ce qui a été un stress test
46:03 historique quand même pour cette industrie ?
46:05 - Alors, en fait,
46:07 le stress test, il a véritablement
46:09 commencé, alors non pas avec le Covid
46:11 qui a été amorti par le quoi qu'il en coûte
46:14 et par les injections de liquidités massives,
46:16 mais avec le choc inflationniste
46:19 qui a suivi l'invasion de l'Ukraine.
46:24 Donc ça, c'était en février 2022
46:27 et par la suite, effectivement,
46:29 le choc monétaire
46:31 pour juguler l'inflation
46:33 et ensuite,
46:35 depuis quelques trimestres maintenant,
46:39 un ralentissement économique également.
46:41 Donc finalement, ce sont ces trois effets
46:43 qui quelque part se sont succédés
46:46 et qui ont impacté l'ensemble de l'économie
46:49 et notamment les sociétés
46:52 des portefeuilles de private equity.
46:54 Alors ça s'est traduit par quoi ?
46:56 Essentiellement, les effets ont été
46:59 éventuellement négatifs
47:02 sur certaines sociétés du portefeuille,
47:04 notamment celles qui ont souffert de l'inflation
47:07 parce qu'elles ont eu des difficultés
47:09 à répercuter les hausses de coût sur leurs prix.
47:13 On peut parler notamment des sociétés
47:15 qui opèrent dans des environnements
47:18 où il y a des tarifs réglementés.
47:20 On peut parler de la santé, par exemple,
47:23 qui est un bon exemple,
47:25 ou la prise en charge des personnes âgées, etc.
47:29 On a le deuxième effet
47:31 qui est l'effet lié à la hausse des taux
47:34 et au resserrement monétaire
47:36 qui a aussi donné lieu à un resserrement du crédit.
47:41 Qui dit resserrement du crédit,
47:43 dit baisse des valorisations
47:46 et ralentissement du nombre de transactions.
47:49 Et le troisième effet,
47:51 qui est plus un effet confiance, quelque part,
47:54 qui fait que le nombre de levées de fonds
47:58 et le montant des capitaux levés
48:00 par le private equity
48:02 a décru en 2023 par rapport à 2022.
48:04 Alors nous, on n'a pas été impacté chez Waterland
48:06 puisque nous avons réalisé notre levée de fonds en 2023
48:08 à hauteur de notre hard cap de 3 000 € et demi.
48:11 Mais dans l'ensemble du marché,
48:13 il y a eu quand même un impact assez significatif.
48:15 Oui, je voulais votre regard sur l'ensemble de l'industrie.
48:17 On va parler de Waterland plus précisément.
48:20 Est-ce que vous estimez aujourd'hui qu'on...
48:23 Alors, comment vous voyez la nouvelle normalité,
48:26 notamment en termes de coûts de financement,
48:28 de coûts du capital ?
48:30 Est-ce qu'on imagine revenir à quelque chose
48:32 qui ressemblerait à l'état antérieur ?
48:35 Pas du tout.
48:36 Et qu'est-ce que ça change dans une industrie
48:38 qui transforme quand même du capital
48:40 pour créer de la valeur, Louis ?
48:42 Alors, on espère bien sûr un retour
48:45 le plus rapide possible à des taux bas,
48:47 parce que qui dit taux bas dit facilité de financement
48:50 et dit possibilité d'accompagner encore mieux
48:53 la croissance des entreprises.
48:55 Après, si on est réaliste,
48:58 il est probable qu'il y aura une détente monétaire
49:01 l'année qui vient.
49:03 En tout cas, ce sont les scénarios
49:05 qui sont aujourd'hui annoncés.
49:08 Mais un retour à des taux du niveau Covid
49:12 ou des années proches des 0% pour les taux directeurs,
49:15 c'est probablement pas quelque chose
49:17 qu'on peut envisager dans les 2-3 prochaines années.
49:19 Personne dans l'industrie se cale sur cette idée-là aujourd'hui.
49:22 On ne se cale sur cette idée-là.
49:24 Nous nous calons sur un retour à une inflation,
49:26 en tout cas nous, sur un retour à une inflation faible,
49:28 un retour à des taux plus faibles,
49:31 mais quand même de l'ordre de 2 à 3%
49:33 pour les taux directeurs.
49:35 Et en ce qui concerne l'économie,
49:37 après une année 2024,
49:39 qu'on annonce quand même une année plutôt
49:41 de stabilisation,
49:44 vraiment pas de récession,
49:46 mais en tout cas d'économie relativement à taux,
49:48 une reprise de la croissance par la suite.
49:51 C'est ça, avec évidemment
49:53 toujours une grosse disparité
49:57 entre les secteurs en termes de croissance économique.
50:00 Nous, nous investissons sur les secteurs
50:03 qui ont des dynamiques de croissance
50:06 long terme favorables.
50:08 On peut parler de la transition énergétique,
50:10 on peut parler de la digitalisation,
50:12 notamment, du loisir et du luxe,
50:14 et du développement durable,
50:16 ainsi que du vieillissement de la population.
50:18 Voilà, ce sont nos secteurs d'investissement.
50:20 Nous pensons que ce sont ceux qui vont repartir
50:22 le plus rapidement, qui ont d'abord le moins souffert
50:24 et qui vont également repartir le plus rapidement
50:26 en sortie de crise.
50:28 Intéressant, là aussi, cet enseignement,
50:30 les quatre grandes tendances
50:32 sur lesquelles vous êtes positionné en tant qu'investisseur,
50:34 ce sont des tendances qui restent complètement valables
50:37 après ces trois, quatre années de polycrise,
50:40 pour reprendre le terme adopté aujourd'hui, Louis.
50:43 Il n'y a pas eu de remise en cause
50:45 de ces tendances identifiées comme séculaires ?
50:48 Non, il n'y a pas de remise en cause
50:50 de la stratégie d'une façon générale
50:52 qui inclut les quatre tendances d'investissement
50:55 et qui est également notre stratégie.
50:57 C'est aussi d'accompagner les entreprises
50:59 sur de la croissance accélérée,
51:01 notamment par croissance externe,
51:03 et sur de l'internationalisation
51:05 au niveau européen, au niveau mondial.
51:07 Cette stratégie,
51:09 cette focalisation
51:11 sur les quatre dynamiques
51:13 qu'on a évoquées,
51:15 et cette création de valeur
51:17 par l'accompagnement de la croissance
51:19 et de la consolidation des marchés,
51:21 on pense que ça reste complètement valable.
51:23 Je dirais même que
51:25 la situation 2024,
51:27 qui est un peu une situation d'attente,
51:29 ça donne aussi des opportunités.
51:31 C'est aussi le moment
51:33 pour des sociétés de se positionner
51:35 pour consolider des secteurs,
51:37 pour faire des acquisitions à l'étranger.
51:39 Nous venons d'annoncer
51:41 par notre plateforme honorée
51:43 qui fait de la pâtisserie surgelée,
51:45 une acquisition importante
51:47 au Royaume-Uni, KX Smith,
51:49 sur une société qui est en croissance,
51:51 qui est portée par
51:53 les dynamiques de consommation hors foyer
51:55 et de consommation plaisir aussi,
51:57 sur des gâteaux
51:59 plutôt de haute qualité.
52:01 C'est un bon exemple,
52:03 si vous voulez,
52:05 d'une opportunité saisie
52:07 par Honoré, notre plateforme,
52:09 pour faire un développement international
52:11 alors qu'on pourrait penser
52:13 que ce n'est pas le moment,
52:15 que le Royaume-Uni est un paquet.
52:17 C'est un marché d'acheteurs,
52:19 c'est un marché d'opportunités,
52:21 c'est un marché où il faut savoir choisir
52:23 les sociétés sur lesquelles se positionner
52:25 mais il y a beaucoup de très belles choses à faire.
52:27 Honoré, c'est dans le loisir et le lifestyle ?
52:29 C'est ça Honoré ?
52:31 C'est le plaisir !
52:33 C'est ça, pâtisserie et snacking
52:35 surgelé haut de gamme,
52:37 c'est un poids dans le loisir
52:39 et c'est aussi de l'outsourcing
52:41 puisque c'est de la fabrication
52:43 pour le compte des marques.
52:45 Ce n'est pas une marque en tant que telle,
52:47 c'est une compte de distributeur.
52:49 Vous le disiez en introduction,
52:51 mais je veux bien qu'on y revienne.
52:53 Il y a ceux qui cherchent de la liquidité
52:55 et il y a ceux qui sont apporteurs de liquidité aujourd'hui.
52:57 Vous avez levé combien en début d'année ?
52:59 On avait en tout 4 milliards
53:01 au début de l'année avec 3,6 milliards
53:03 sur notre flagship fund
53:05 qui est le fonds principal
53:07 qui investit sur des opérations
53:09 aux côtés des entrepreneurs
53:11 pour les aider ensuite à faire de la croissance externe
53:13 et 500 millions
53:15 sur un fonds de continuation
53:17 qui lui prend des participations minoritaires
53:19 quand nous revendons une société
53:21 aux côtés des sponsors qui les achètent.
53:23 Donc on a cette double stratégie.
53:25 Au total, la stratégie principale avec le flagship fund
53:27 et la stratégie d'accompagnement
53:29 des participations que nous revendons
53:31 avec ce fonds secondaire
53:33 et au total ça fait une levée d'un peu plus de 4 milliards.
53:35 Et cet argent-là,
53:37 il est déjà en cours de déploiement ?
53:39 Il est en cours.
53:41 C'est un marché d'acheteurs,
53:43 c'est un marché d'opportunités.
53:45 Il y a beaucoup d'opportunités.
53:47 On n'est pas encore dans le grand moment
53:49 où les opportunités
53:51 sont à nos pieds.
53:53 Je pense que les opportunités,
53:55 elles sont là.
53:57 Elles étaient là dans la période Covid,
53:59 sur des valorisations peut-être plus élevées.
54:01 Oui, quand je dis opportunités, ça tient compte
54:03 de la valeur et du prix.
54:05 Il y a toujours des opportunités.
54:07 L'opportunité, pour nous,
54:09 c'est l'entrepreneur
54:11 qui va se dire, maintenant j'ai besoin
54:13 d'un partenaire pour accélérer
54:15 ma croissance, pour me développer à l'international,
54:17 pour faire des acquisitions en Europe du Nord,
54:19 en Europe du Sud, aux Etats-Unis.
54:21 Je cherche ce partenaire, je fais une opération
54:23 avec lui et ensuite je déploie des capitaux
54:25 sur le marché.
54:27 Nous, c'est vraiment
54:29 le fait d'avoir cette population
54:33 d'entrepreneurs qui a confiance en l'avenir
54:35 et qui est prête
54:37 à lancer ce type de stratégie
54:39 qui crée des opportunités pour nous.
54:41 Finalement, ce n'est pas
54:43 tellement lié au cycle. Il y en a sur
54:45 des cycles baissiers, il y en a sur des cycles haussiers.
54:47 Alors, ça ne va pas forcément être sur les mêmes secteurs
54:49 mais il va toujours y en avoir.
54:51 Et là, en ce moment, on en voit
54:53 pas mal.
54:55 Comment vous regardez également,
54:57 ça a été un des marqueurs depuis
54:59 peut-être une paire d'années,
55:01 maintenant,
55:03 l'idée qu'on veut apporter
55:05 à des clients particuliers,
55:07 des clients retail,
55:09 l'opportunité d'investir dans
55:11 des stratégies de capital investissement,
55:13 dans des stratégies de private equity.
55:15 Moi, je regarde ça aussi du point de vue de l'industrie
55:17 du private equity. Vous disiez que les levées de fonds
55:19 étaient plus compliquées, pas pour Waterloo
55:21 mais pour l'ensemble de l'industrie.
55:23 Certains acteurs sont très séduits
55:25 par l'idée d'aller chercher la liquidité
55:27 que les particuliers pourraient
55:29 apporter. Comment vous regardez ce phénomène ?
55:31 Est-ce que ça vous paraît intéressant,
55:33 pertinent d'aller chercher de la liquidité
55:35 au-delà de vos LPIs traditionnels
55:37 avec un nouveau bassin
55:39 de partenaires potentiels
55:41 pour vos stratégies ?
55:43 Alors, bien sûr,
55:45 c'est intéressant.
55:47 C'est quelque chose,
55:49 ça peut être une source de capitaux.
55:51 Le private equity, il faut peut-être dire aussi
55:53 aux téléspectateurs en quoi c'est intéressant.
55:55 C'est une classe d'actifs qui,
55:57 depuis toujours,
55:59 en tout cas depuis une bonne trentaine d'années,
56:01 délivre des rendements plus élevés.
56:03 Simplement, comme elle est moins liquide...
56:05 On est en amont de la création de valeur.
56:07 Là où la valeur la plus forte
56:09 arrive à être créée.
56:11 C'est ça. Pour un certain nombre de raisons.
56:13 Il peut y avoir l'effet de levier,
56:15 le fait qu'on est sur des entreprises plus petites.
56:17 Il y a toujours une décote,
56:19 comme disaient vos invités tout à l'heure,
56:21 par rapport aux entreprises plus grosses.
56:23 Vous compensez la décote en aidant cette croissance.
56:25 Et puis il y a le fait aussi que le private equity
56:27 est un actionnaire actif,
56:29 accompagnant,
56:31 ou un rôle un petit peu différent
56:33 de celui que va jouer un actionnaire
56:35 plus dilué,
56:37 peut-être moins responsable
56:39 et moins engagé.
56:41 C'est ça qui fait la différenciation du private equity.
56:43 C'est une classe d'actifs qui est
56:45 sûrement moins liquide,
56:47 peut-être plus risquée,
56:49 et qui a des rendements plus élevés.
56:51 Ça peut présenter un intérêt pour les particuliers
56:53 de participer à l'aventure
56:55 private equity.
56:57 Chez Waterland,
56:59 nous, notre base
57:01 de LPI, donc d'investisseurs,
57:03 c'est une base très institutionnelle,
57:05 de grands institutionnels européens,
57:07 nord-américains essentiellement.
57:09 Et cette base,
57:11 finalement, nous donne indirectement
57:13 accès au marché des particuliers
57:15 via des fonds de fonds
57:17 qui peuvent eux-mêmes être en relation
57:19 avec des gestionnaires d'actifs,
57:21 des gestionnaires de patrimoine, etc.,
57:23 via des compagnies d'assurance
57:25 et via des fonds de pension.
57:27 Donc la relation
57:29 directe entre
57:31 le private equity et l'épargnant,
57:33 c'est un autre métier.
57:35 C'est une autre approche.
57:37 Ça implique
57:39 beaucoup de choses très différentes
57:41 dans la gestion
57:43 du fonds.
57:45 Et ce n'est pas un pas
57:47 que nous, aujourd'hui, on va réaliser.
57:49 Je sais qu'il y a des confrères
57:51 qui y réfléchissent ou qui sont
57:53 peut-être plus avancés. Nous, on a notre base
57:55 d'investisseurs qui, eux-mêmes,
57:57 sont en contact avec l'épargnant final.
57:59 Mais on n'est pas
58:01 engagés aujourd'hui dans une démarche
58:03 de désintermédiation.
58:05 Très clair. On verra jusqu'où
58:07 cette histoire nous porte.
58:09 On est quand même
58:11 dans le sens de l'histoire. En tout cas, c'est ce qu'on voit
58:13 de ce côté-là. Merci beaucoup,
58:15 Louis. Merci d'être venu nous éclairer
58:17 sur cette année pour le private equity
58:19 et les perspectives 2024
58:21 avec un marché d'opportunités désormais
58:23 tel que vous l'identifiez. Louis Wetz,
58:25 le président pour la France
58:27 du fonds Waterland, qui était l'invité du quart d'heure
58:29 thématique de SmartBank ce soir.
58:31 Merci.
58:33 (Générique)
58:35 ---
58:37 ♪ ♪ ♪

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