Emmanuel Macron a perdu sur tous les tableaux

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse à l'accord trouvé par la Commission mixte paritaire sur la loi Immigration. Des députés de la majorité se sont abstenus et Emmanuel Macron se retrouve fragilisé après cet épisode politique.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:05 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.

00:08 Alors Vincent, après 18 mois de parcours législatif et je ne sais combien d'éditoriaux sur le sujet,

00:13 tiens je vais peut-être les compter, je vous donnerai le décompte demain.

00:16 La loi immigration a été adoptée par le Parlement hier soir,

00:19 mais tout cela au terme d'une suite de psychodrames inédits.

00:22 Ce matin, Vincent, on peut dire que le président a finalement réussi son coup puisqu'il a fait voter sa loi.

00:28 Et ce n'est pas sa loi qui a été votée, c'est une loi entièrement réécrite par la droite.

00:32 Il a dû convoquer ses troupes déjà victimes d'une indigestion de couleuvre

00:36 pour les forcer à voter le texte en se bouchant le nez.

00:39 Et pourtant, trois députés ne se sont pas déplacés et 59 ont choisi de voter contre le texte ou de s'abstenir

00:45 sur un groupe qui tourne autour de 260. Cela fait un député sur cinq, c'est beaucoup.

00:50 On peut ajouter qu'Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, a déposé sa démission hier soir

00:53 et que les ministres Bohn, Lescure et Retailleau ont menacé publiquement de faire de même.

00:58 Puis il y a eu enfin ce grand moment du vote RN que l'on ne veut pas comptabiliser,

01:02 mais sans lequel la majorité aurait été encore plus déplumée.

01:06 Parce que c'est au moment où Marine Le Pen a dit qu'elle volterait le texte

01:10 que le président est parvenu sur le réflexe anti-RN à mobiliser ses députés

01:14 pour qu'ils votent comme le RN, mais que l'on puisse décompter l'apport du RN.

01:19 Les voix de l'antifascisme sont impénétrables.

01:22 La vérité est que cette loi immigration, formidable chamboule tout politique,

01:26 a complètement échappé au chef de l'État.

01:29 On est donc beaucoup plus proche de la cohabitation de circonstances que du triomphe gouvernemental.

01:34 - Mais alors qui l'emporte ?

01:36 - Ceux qui sortent de l'exercice avec la palme de l'habileté tactique et de l'efficacité idéologique,

01:41 ce sont Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marlex.

01:43 La droite la plus petite du monde a cette fois réussi un gros coup.

01:47 Elle a imposé ses vues, fait danser la majorité pendant des jours

01:50 et finalement a emporté l'adhésion du RN, ce parti qui agrège ses anciens électeurs.

01:54 Elle peut sortir de cette histoire la tête haute.

01:56 Le RN de son côté a montré un redoutable opportunisme parlementaire.

02:01 Après avoir permis l'adoption de la motion de rejet il y a une semaine,

02:04 Marine Le Pen, en disant qu'elle voterait la loi, a mis le feu à la majorité.

02:09 Alors à la fin, on peut dire que le président a limité la casse, mais cette histoire laissera des traces.

02:13 Il faut dire que depuis le début, tout a été fait à l'envers

02:16 et que le spectacle auquel on a assisté depuis quelques jours était proprement hallucinant.

02:20 - C'est-à-dire ?

02:21 - C'est-à-dire que par moment, on a eu l'impression d'avoir retrouvé la 7ème compagnie.

02:25 Elle était à l'Élysée, à Matignon ou à Beauvau.

02:28 Nous avons eu un président qui a gauchisé une loi de droite

02:31 avant d'imposer à son aile gauche une loi dratisée.

02:34 Une première ministre de gauche qui s'est accrochée désespérément aux branches de LR

02:38 et un ministre de l'Intérieur venu de la droite qui, à force de jouer une mi-temps dans chaque équipe,

02:42 a marqué contre son camp.

02:44 Sans compter le président de la Commission des lois, Sacha Houllier,

02:47 qui, comme Pénélope dans l'Odyssée, a détricoté le texte du Sénat en Commission des lois

02:52 avant de le retricoter en Commission mixte paritaire

02:55 pour finalement se faire le premier opposant du projet.

02:58 Devant un tel spectacle, on ne savait plus si c'était la 4ème République

03:01 en train de se déchirer en 1958 sur la guerre d'Algérie

03:04 ou la Macronie en train de se fracturer en 2023 sur l'immigration.

03:09 Mais il faut quand même reconnaître, Dimitri, au président une réussite spectaculaire

03:13 dans cette histoire. - Oui, laquelle ?

03:15 - Avec cette loi, Emmanuel Macron a réalisé le rêve d'Éric Zemmour,

03:19 c'est-à-dire faire l'union des droites du macronisme au lepénisme.

03:22 Hier soir, le RN, les LR et la droite gouvernementale ont voté le même texte.

03:28 Emmanuel Macron a donc humilié sa majorité et fait l'unité de ses oppositions.

03:32 On a connu des victoires plus favorables.

03:34 - L'édito politique sur Europe 1.

03:36 Merci Vincent Trémolet de Villers à la Une du Figaro.

03:38 La loi immigration passe, la Macronie se déchire

03:42 et le président, que l'on dit furieux, contre ses troupes.

03:45 Il s'invite ce soir à la télévision, nous racontera Jacques Serret

03:49 du service politique d'Europe 1 dans le journal de 8h.

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