Kevin Speed, des TGV pour tous et qui s'arrêtent dans les gares intermédiaires peu desservies

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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
Transcript
00:00 *Musique*
00:02 Europe 1, le talent de la France bouge.
00:04 C'est vous ce soir Laurent Fourtune, vous êtes le fondateur de Kevin Speed, c'est la startup de ce soir.
00:10 Laurent, vous êtes un des rares cheminots qui n'a jamais travaillé à la SNCF.
00:15 Oui c'est vrai, j'ai quand même été à la RATP au tunnel sous la Manche chez Vinci à faire des chemins de fer.
00:19 Voilà, pendant 25 ans d'expérience dans les transports,
00:23 je vous propose d'abord de pitcher Kevin Speed et ensuite on voit tout dans le détail.
00:28 C'est à vous, vous avez une minute.
00:30 Très facile, Kevin Speed, c'est la grande vitesse, 300 km/h pour tous, tous les jours.
00:37 *Rires*
00:47 Pourquoi c'est différent ? Parce que le TGV, depuis qu'on l'a créé,
00:52 et contrairement à ce qui se fait au Japon, contrairement à ce qui se fait en Espagne,
00:55 au Japon c'est des sociétés privées très rentables qui font rouler des TGV.
00:59 Et il y a des TGV qui vont de Tokyo à Nagoya, 350 km sans s'arrêter,
01:03 mais il y en a d'autres, des Shinkansen, qui s'arrêtent tous les 50 ou les 100 km
01:07 dans chacune des petites gares intermédiaires qui se trouvent le long de la ligne à grande vitesse.
01:11 En France on l'a beaucoup moins développé, ça existe en Espagne,
01:14 ça existe un peu en Allemagne, un peu en Italie et presque pas en France.
01:17 Et Kevin Speed veut remplir ce manque, c'est-à-dire faire de la grande vitesse,
01:21 mais qui desserre toutes les gares le long de la ligne à grande vitesse
01:24 et de manière omnibus, toutes les heures, tous les jours.
01:27 Et pourquoi pour tous ? Pour tous, parce que c'est pour ceux qui habitent
01:31 et qui ont besoin d'aller travailler dans ces villes intermédiaires.
01:34 Et c'est aussi parce que ça sera fait avec un train qui est destiné à sortir des prix plus bas.
01:39 Donc un train qui ne va pas très loin.
01:42 - Prix plus bas, d'abord merci pour votre pitch, parce qu'il est fini le pitch,
01:45 mais là vous aurez envie de le poursuivre.
01:46 C'est une minute, c'est une minute.
01:48 Déjà c'est compliqué quand on veut faire un train si on n'arrive pas à respecter la minute.
01:51 Non je plaisante.
01:52 - Non, donc un train 300 km/h partout, c'est ça ?
01:57 - On s'arrête partout où il y a un quai, parce qu'il nous faut un quai le long de la voie à faire.
02:01 - Évidemment, avec des prix très compétitifs.
02:04 - Tout à fait, grâce à une très forte densité, grâce au fait qu'on va faire tourner nos trains,
02:08 parce qu'ils ont beaucoup de portes, ils vont tourner plus vite,
02:10 ils vont s'arrêter moins longtemps, ils vont retourner plus rapidement,
02:13 et donc ils vont faire des allers-retours toute la journée,
02:15 ce qui fait que le même siège sera vendu jusqu'à 10 fois par jour,
02:18 ce qui permettra de le vendre beaucoup moins cher.
02:20 - Vous en pensez quoi autour de la table ? Ça vous inspire Isabelle Delon ?
02:23 Vous êtes la patronne de SNCF Réseau ?
02:25 - Bien sûr, ça nous inspire et on travaille déjà en fait avec Laurent.
02:28 - Ah vous vous connaissez ?
02:29 - Non mais c'est un petit milieu, ça ne m'étonne pas.
02:31 - Parce que c'est normal.
02:32 - C'est un client potentiel.
02:33 - C'est déjà un client ?
02:35 - Alors, pas encore, mais pour nous c'est déjà un client,
02:39 parce que ça fait déjà presque deux ans je crois qu'on travaille ensemble.
02:43 - Tout à fait.
02:44 - Et qu'on échange.
02:45 - Que vous échangez.
02:46 - Qu'on échange, qu'on essaye d'aider Laurent à réussir son projet.
02:51 On est en discussion, j'allais dire hebdomadaire on va dire.
02:55 - Mais parce que c'est encore à l'état de projet, Laurent ?
02:58 - Complètement, le chemin de fer c'est une affaire industrielle qui est longue et compliquée à faire.
03:02 Il y a quatre fondamentaux dans le ferroviaire.
03:04 Les très gros investissements, parce qu'un train ça vaut 35 millions d'euros,
03:07 et avec un train vous ne faites pas un service où vous passez toutes les heures,
03:09 il en faut vite une vingtaine.
03:11 Et puis c'est beaucoup de volume,
03:14 parce qu'une fois que vous avez dépensé 20 trains,
03:16 vous n'êtes pas très loin d'un milliard avec les ateliers, etc.
03:18 Donc il faut beaucoup de clients pour arriver à payer un prix raisonnable,
03:22 et qui permet quand même d'amortir tous les trains.
03:24 Et les deux autres fondamentaux c'est, il faut rouler tout le temps,
03:28 il faut que le train roule du matin au soir,
03:29 c'est les mêmes principes dans tous les transports,
03:30 si vous voulez rentabiliser il faut s'occuper des clients qui démarrent à 5h du matin,
03:34 et ceux qui finissent à 23h.
03:35 Et il faut remplir le train tout le temps,
03:37 c'est pour ça qu'on va prendre les clients dans chaque gare,
03:39 pour que le train soit tout le temps rempli.
03:41 - Ça c'est quand ce sera mis en place,
03:42 le processus, vous l'avez dit Laurent Fourchetune,
03:45 il est long, parce que c'est un processus industriel,
03:48 vous avez besoin d'acteurs comme la SNCF pour pouvoir le mettre en place ?
03:51 - Complètement.
03:52 Quand on veut monter une société ferroviaire,
03:54 il faut qu'on achète des trains.
03:56 Ces trains, c'est pas tout à fait comme une voiture
03:58 que vous pouvez garer au fond de votre jardin,
03:59 et la sortir quand vous en avez besoin.
04:00 Un train, vous l'avez dit, on n'a pas un hangar pour le garer,
04:03 il faut des voies pour permettre de circuler,
04:06 et donc il nous faut un contrat de longue durée,
04:08 dont on discute avec SNCF Réseau,
04:10 pour garantir qu'on pourra rouler sur les lignes qu'on veut desservir,
04:13 pendant une période qui permet d'amortir le train,
04:16 puisque c'est des investissements considérables.
04:17 Donc, tout à l'heure on parlait du crédit agricole,
04:21 c'est forcément des enjeux de banque,
04:23 parce qu'avec un prêt pour acheter un train,
04:26 il faut pouvoir avoir la certitude qu'on pourra payer les loyers du prêt,
04:30 - Ça coûte combien ?
04:31 - Tous les mois.
04:32 Ça coûte 35 millions en pièces.
04:33 - Bon là vous avez fait une première levée de fonds de 4 millions d'euros,
04:36 - Tout à fait.
04:36 - Avec 1 million d'euros de la Banque Publique, la B2B Pays,
04:39 - C'est ça.
04:39 - Et vous avez des besoins, c'est aussi pour ça que vous êtes ce soir dans la France Bouche.
04:43 Benjamin, je crois que vous vouliez...
04:44 - Oui, j'aimerais absolument savoir qui est ce Kevin de Kevin Speed.
04:47 - Ah !
04:47 - Kevin !
04:48 - Kevin, Kevin, Kevin !
04:49 - Au début de l'émission je dis "mais c'est qui ?"
04:51 - Kevin il est sur notre site internet, il faut aller regarder notre site KevinRai.com
04:55 et Kevin c'est Monsieur Tout-Le-Monde,
04:57 c'est le prénom de quelqu'un qui est jeune, qui travaille,
05:00 qui vit avec Emma, qui est institutrice,
05:03 qui peut vivre à la campagne, mais lui il est consultant à Beausevoir.
05:05 - Ah vous avez fait tout un film !
05:06 - Ah oui, bien sûr !
05:07 - Kevin et Emma !
05:08 - Vous avez pas été regardé, vous avez pas été regardé.
05:09 - Mais racontez, mais non, mais moi je vais regarder,
05:11 mais j'ai mis nos auditeurs, non, non, peut-être pas tous regardés,
05:13 donc racontez-nous !
05:14 - Voilà, Kevin et Emma vivent où ?
05:16 - Alors ils vivent pour l'instant à Meaux,
05:19 et ils voudraient déménager dans la Meuse,
05:20 parce que Emma, elle, peut avoir un emploi dans toutes les écoles,
05:25 toutes les communes de France,
05:27 et en fait le problème c'est que Kevin lui, il a besoin d'aller une centaine de fois par an
05:29 dans une grande métropole, parce qu'il est consultant en contrôle de gestion,
05:32 il roule pas sur l'or, quand vous êtes...
05:34 vous faites du contrôle de gestion à votre propre compte,
05:36 vous finissez à 20h30, vous êtes dans votre voiture à ce temps-là,
05:39 en train de rentrer de rendez-vous,
05:41 et aujourd'hui c'est pas possible de le faire en voiture,
05:43 là où ils voudraient s'installer, c'est dans la Meuse,
05:46 parce qu'il n'y a pas de train qui permet d'aller à Paris.
05:47 - Là on est ce qu'ils ont souri un petit peu,
05:49 mais votre histoire elle est très réelle,
05:51 parce que ça concerne la vie de plein de Français Fabrice Marcellat.
05:53 - Oui, enfin je me sens concerné aussi,
05:56 et je trouve que ça offre des possibilités nouvelles aussi,
06:00 c'est-à-dire, je peux aussi avoir une vie ailleurs que dans des grandes villes,
06:04 tout en allant travailler dans une grande ville.
06:06 - Et même avec le télétravail, c'est devenu de plus en plus fréquent.
06:09 - Et parce que les trains ne sont pas desservis,
06:13 il n'y a pas de transport, ça peut aussi freiner certains des envies.
06:15 - Aujourd'hui c'est juste pour certains pas possible.
06:17 - Mais oui, bien sûr.
06:18 - Comment est-ce que vous faites si vous êtes un couple,
06:21 et que madame est médecin et veut s'installer dans une ville,
06:25 ou même être médecin rural,
06:27 comment est-ce que vous trouvez un emploi pour le mari de madame ?
06:30 - Mais grâce à vos solutions, on peut le trouver.
06:32 - Avec Kevin Speed, vous aurez un train qui permet d'aller travailler à Strasbourg, à Paris.
06:35 - Mais est-ce que c'est faisable tout ça Fabrice Marcella ?
06:38 Vous êtes le coach de ce soir.
06:39 - En tout cas, il y a beaucoup de talent et de compétences chez Kevin Speed.
06:46 Les associés ont ce qu'on appelle un track record, une histoire en tout cas,
06:50 et une expérience qui doit permettre de réaliser un projet aussi incroyable que celui-ci.
06:56 Je voulais juste dire une chose, c'est qu'en fait,
06:58 l'ambition de Laurent, c'est de transformer le métro bouleau-dodo en TGV bouleau-dodo.
07:03 C'est un peu ça.
07:05 Je trouve en tout cas que ça résume bien ce que vous cherchez à faire.
07:08 Moi, je pensais que ce n'était pas un marché qu'on pouvait disrupter,
07:11 qu'on pouvait remettre en cause avec un nouvel entrant sur un marché comme celui-ci.
07:15 Ça me semblait extrêmement complexe.
07:17 Et je trouve qu'effectivement, la proposition de valeur qui est celle de Kevin Speed
07:23 est en passe de prouver le contraire.
07:26 Juste, je voulais ajouter aussi une chose,
07:27 parce que Laurent vous l'avait dit très rapidement tout à l'heure,
07:30 Kevin Speed, si on veut aller voir sur Internet...
07:32 - Allez faire un petit tour sur le site.
07:34 - C'est Kevin Rail qu'il faut chercher.
07:35 Donc là aussi, il va falloir peut-être revoir un petit peu ça.
07:38 - Non, il ne chipote pas.
07:39 - Non, je ne chipote pas parce que moi, je me suis fait avoir.
07:41 - Mais vous, vous avez raison.
07:42 - Je ne l'ai pas trouvé en fait.
07:43 - Vous avez raison.
07:44 - Donc pour ceux qui nous écoutent, c'est Kevin-Rail.
07:46 Alors, autre force, je trouve, dans le projet que vous portez,
07:52 c'est aussi la promesse d'une application,
07:53 et vous n'en avez pas parlé de ça,
07:54 d'une application qui va permettre tout simplement à l'utilisateur
07:58 de gérer ses réservations, de maîtriser son budget,
08:02 de travailler aussi sur savoir qui est dans le train
08:05 et animer la convivialité à bord.
08:06 Donc ça, je trouve que c'est un élément aussi important et différentiant.
08:09 Autre élément que je trouve intéressant,
08:11 et vous ne l'avez pas dit tout à l'heure,
08:12 et Elisabeth vous a posé la question,
08:13 c'est combien ça coûte un billet de train.
08:15 Et je me suis noté en recherchant,
08:16 vous avez fait une promesse, c'est Paris-Lille pour 5 euros.
08:20 - Alors combien en 45 euros moyenne, nous disait Isabelle Delon.
08:23 Mais moi tout ça, je trouve ça super,
08:25 mais est-ce qu'on a, peut-être qu'Isabelle Delon,
08:27 vous allez pouvoir nous répondre,
08:28 est-ce qu'on a les rails qui adaptés pour pouvoir accueillir un TGV,
08:34 un train qui roule à 300 km/h ?
08:36 Il y a plein de...
08:37 Moi je sais que quand on fait par exemple Paris-Cannes,
08:40 et à un moment donné à partir d'Avignon,
08:43 on est sur la ligne régionale,
08:44 parce que les rails ne sont pas adaptés pour le TGV.
08:47 - Alors la ligne à grande vitesse va jusqu'à Marseille.
08:50 - Ou Marseille, non mais parfois on passe par Avignon.
08:52 Mais voilà, une fois qu'on a déplacé Marseille, Aix ou Avignon,
08:57 on est toujours dans le TGV, on est content,
08:59 mais il ne peut pas rouler à 300 km/h.
09:00 - Mais on est plus sur une ligne qui permet de rouler à grande vitesse.
09:02 - Donc comment on peut faire ça avec le projet de Laurent ?
09:06 - Le projet de Laurent, puisque je le connais bien,
09:07 c'est de rester sur les lignes à grande vitesse existantes.
09:09 C'est-à-dire c'est vraiment d'utiliser à plan
09:12 l'effet grande vitesse qui est permis par les lignes existantes,
09:15 et d'utiliser ces trains,
09:18 et de les faire tourner le plus possible
09:20 pour offrir un maximum de service à ces voyageurs,
09:22 Kevin et Emma, et de le faire sur des lignes existantes.
09:27 - Paris-Lyon, Strasbourg...
09:28 - Donc c'est pas pour des communes où il n'y a jamais de train qui s'arrête ?
09:31 Pour des communes un peu dans le milieu rural ?
09:33 - Aujourd'hui, le long des lignes à grande vitesse,
09:35 il y a certaines gares où il n'y a pas de train pour aller à Paris.
09:38 - Donc vous voulez par exemple...
09:40 - Vous avez des centaines de gares...
09:42 - Mais parce qu'il n'y a pas de train, mais il y a les rails qu'il faut.
09:44 - Ah les rails sont là.
09:45 - Les rails sont là.
09:46 - Vous avez des besoins, c'est aussi pour ça que vous êtes dans la France-Bourge,
09:49 vous avez notamment besoin de signer des contrats, évidemment.
09:53 Vous avez besoin d'argent, vous avez besoin de combien ?
09:56 - Alors le projet, c'est un financement de projet d'un milliard d'euros.
09:59 - Un milliard d'euros. Comment allez-vous faire ?
10:01 On va faire une petite pause musicale,
10:03 parce que Fabrice Marcella a toutes les réponses ce soir.
10:06 Vous êtes le coach de ce soir.
10:08 - Europe 1, la France bouge.
10:11 - Elisabeth Assayag.
10:12 - Et elle bouge cette France, on le voit à chaque instant.
10:15 Merci d'écouter Europe 1, il est 20h45.
10:18 Ce soir, gros plan sur le train, les trajets, la décarbonation, l'ouverture à la concurrence.
10:24 On en parle avec Isabelle Delon, vous êtes la directrice générale des SNCF Réseau.
10:28 On parle avec vous, Laurent Fourtune, aussi.
10:30 Vous êtes la start-up de ce soir, fondateur de Kevin Speed.
10:33 C'est le train qui va à 300 km/h et qui s'arrête dans les gares intermédiaires,
10:37 qui sont très peu desservies, mais qui ont des lignes pouvant accueillir des TGV.
10:42 Vous êtes déjà en discussion avec la SNCF, donc cela nous réjouit.
10:45 Et nous sommes avec, évidemment, Benjamin Lévesque et avec le coach de ce soir, Fabrice Marcella,
10:50 dirigeant du village Baissé à Paris.
10:52 On le disait avant la petite pause musicale, Laurent Fourtune a besoin d'un milliard d'euros, rien que ça.
10:59 La France bouge, c'est une main tendue vers les entrepreneurs.
11:02 Donc on va voir ce que vous propose Fabrice Marcella.
11:05 - Europe 1, le réseau La France bouge.
11:08 - Alors Fabrice, c'est à vous, un milliard d'euros, vous nous disiez hors antenne.
11:12 Alors moi, je n'ai jamais eu ça, dans des levées de fonds.
11:16 - Oui, tout simplement parce que dans mon quotidien, les startups que j'accompagne sont des startups plutôt dans le monde du digital.
11:21 Et quand on démarre, on cherche rarement tout de suite un milliard d'euros.
11:24 - Là, c'est du gros niveau.
11:26 - Là, c'est du niveau, je change d'échelle.
11:30 Et donc, quand on cherche un milliard d'euros, encore faut-il que les porteurs de projets soient suffisamment solides
11:35 pour rassurer un investisseur. Et c'est tout à fait le cas.
11:38 - Laurent Fourtune est solide.
11:39 - Il est solide et son équipe aussi est solide, je suis allé le regarder.
11:41 Ça, c'est le premier élément.
11:43 - Vous n'êtes pas très nombreux, j'ai vu.
11:45 - Oui, tout à fait, mais expérimenté.
11:47 - Pour démarrer, il ne faut pas être trop nombreux.
11:49 - Vous avez des énormes, mais n'empêche que vous êtes quoi, 6, c'est ça ?
11:52 - Oui, au début.
11:53 - Au début.
11:54 - Mais à la fin, on sera 400.
11:55 - Et même plus.
11:56 - Et même plus, on espère.
11:57 - C'est ce qu'on vous souhaite. Fabrice.
11:58 - Deuxième élément, il faut aussi avoir des clients.
12:00 Alors, ce n'est pas simple d'avoir des clients lorsqu'on n'a pas encore les trains.
12:03 A minima, il faut quand même avoir des lettres d'intention de clients
12:06 qui sont prêts, finalement, à faire confiance à cet entrepreneur.
12:11 Et enfin, ce que je peux faire, c'est que le village de Baïsséa,
12:14 c'est une filiale d'une grande banque qui s'appelle le Crédit Agricole.
12:16 Donc, je sais mettre en contact des talents comme Laurent auprès de banquiers.
12:21 - Vous êtes déjà en contact, j'imagine ?
12:23 - Tout à fait, le Crédit Agricole a une banque d'affaires qui s'appelle Cassib,
12:26 et qui est très compétente sur le financement de ce qu'on appelle les assets,
12:30 donc des trains, avec lesquels on est en discussion,
12:33 comme avec d'autres banques d'ailleurs,
12:35 parce que pour financer des trains, il faut qu'un banquier vous prête.
12:39 On avait compris qu'un milliard, ça se trouve pas juste en appelant des entrepreneurs.
12:43 Et pour ça, il faut rassurer le banquier qui dit "oui, d'accord, je veux bien te prêter de l'argent,
12:47 tu peux m'expliquer qu'il y a un vrai besoin, il y a des gens qui télétravaillent,
12:51 des Kevin, il y en a plein en France, c'est le prénom le plus répandu,
12:53 des Emma aussi, mais...
12:56 - C'était la mode dans les années 90.
12:59 - Oui, mais aujourd'hui, ils ont 30 ans et ils roulent.
13:01 Et ils sont en train de nous écouter dans leur voiture.
13:03 Et donc, c'est quand même très important de les avoir avec nous.
13:07 Et donc ça, c'est pas vraiment ce qu'ils inquiètent.
13:09 Ce qu'ils inquiètent, c'est d'être certains qu'on aura de la place sur les rails pour rouler.
13:12 - Et ça, c'est le job de Madame Delon, d'Isabelle Delon, la directrice générale de la SNCF Réseau.
13:17 Y aura-t-il de la place pour faire rouler les trains Kevin Speed ?
13:20 - Il y a de la place pour faire rouler les trains Kevin Speed.
13:22 - Donc la banque va être rassurée.
13:24 - Nous avons des capacités de développement sur le réseau,
13:26 et donc bienvenue à Laurent et à Kevin Speed sur le réseau.
13:29 - Et bien voilà, donc déjà, moi je suis sûre que ça va marcher.
13:31 Mais quand vous dites qu'il y a de la place et qu'il y a la capacité Isabelle Delon,
13:34 il y a le retour des trains de nuit.
13:37 Ça aussi, ça rentre en ligne de compte pour faire rouler plus de trains ?
13:41 Vous y avez pensé, je suis sûre, Laurent Fortune ?
13:43 Je vais vous appeler Kevin.
13:45 - Alors, dans la grande vitesse, on travaille plus tôt le jour,
13:48 parce que les lignes de grande vitesse sont fermées la nuit.
13:50 Donc on a prévu de démarrer très tôt le matin, dès que ça ouvre, à 5h,
13:54 et de finir le plus tard possible le soir.
13:56 - Pourquoi c'est fermé la nuit les TGV Isabelle Delon ?
13:58 - Pour faire l'entretien.
13:59 Parce que la ligne à grande vitesse à 300 km/h,
14:01 ça nécessite une qualité de service et une sécurité vraiment très importante.
14:07 Et donc les lignes à grande vitesse sont fermées la nuit
14:09 pour faire l'entretien tous les soirs,
14:11 et pour proposer dès le matin un niveau de service au top.
14:15 - Fabrice, vous vouliez ajouter ?
14:17 - Oui, je voulais ajouter une chose.
14:19 - Ça y est, on a résolu le problème.
14:20 - C'est bon, et d'ailleurs, je me disais, puisqu'on parle quand même de financement,
14:23 j'ai noté que dans votre modèle,
14:25 vous prévoyez que les cheminots soient actionnaires de Kevin Smith,
14:28 et je trouvais ça très original.
14:30 Vous n'en avez pas parlé ?
14:31 - Oui, c'est très important.
14:32 Nous pensons que c'est très important que nos conducteurs, nos cheminots,
14:35 ceux qui seront chefs de quai, ceux qui sont conducteurs,
14:38 qu'ils aient la possibilité d'être actionnaires de l'entreprise,
14:40 ils ont un plan d'intéressement pour qu'ils soient actionnaires,
14:42 parce que c'est un des avantages d'être une société privée,
14:45 c'est que ça permet à chacun de participer,
14:47 de se sentir propriétaire de la boîte dans laquelle il travaille.
14:49 - Donc ça aussi c'est un atout, et ça peut rassurer les banques.
14:52 - Ah, je ne sais pas si ça peut rassurer les banques,
14:54 en tout cas, ça permet de recruter des cheminots.
14:56 - Ça permet de recruter des cheminots, dont des personnes expérimentées.
14:59 - Expérimentées, alors on les formera aussi,
15:02 mais derrière, ça permet surtout, c'est un métier qui est dur,
15:04 il faut apprendre 800 pages par cœur,
15:06 ça prend 18 mois de formation,
15:07 une fois que vous savez le faire,
15:08 vous êtes vital pour la boîte qui vous a embauché,
15:10 mais vous ne pouvez pas faire grand-chose d'autre,
15:12 parce que savoir dépanner un pantographe en panne en ligne,
15:14 ça ne sert pas à grand-chose ailleurs dans la vie,
15:16 par exemple chez Europe.
15:17 - Détrompez-vous, on est plein d'innovations ici.
15:20 - Et donc en fait, c'est un métier très difficile,
15:22 donc il faut une vraie relation de long terme,
15:24 et être actionnaire, c'est une vraie relation de long terme.
15:26 La deuxième chose dont on a besoin de long terme,
15:28 c'est sur les rails, il faut qu'ils soient disponibles cette année,
15:30 mais il faut qu'ils soient disponibles tant que les trains sont vivants,
15:32 tant que le prêt de la banque est là.
15:33 Et c'est tout le sujet de la discussion qu'on a avec Isabelle Delon et ses équipes,
15:37 qui est d'avoir cette garantie sur le long terme,
15:39 d'avoir de la visibilité sur le long terme,
15:41 c'est ce que nous avons demandé,
15:42 et j'espère qu'on y arrivera très bientôt.
15:43 - Isabelle Delon ?
15:44 - Oui, bien sûr, on y travaille ensemble,
15:48 comme je le disais, de façon très rapprochée,
15:51 et l'objectif c'est de topper bientôt.
15:53 - Vous nous donnerez des nouvelles évidemment de ce partenariat.

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