Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
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00:00 - Europe 1 - Le talent de la France bouge
00:04 Nathan vous avez 25 ans, vous venez du Havre.
00:08 - Oui - Et comment ça se fait que la startup est née à Grenoble ?
00:10 - Parce que l'équipe on s'est tous rejoint à Grenoble, mais il y a un Bordelais, deux Havrais, un Grenoblois et un Cobodyen.
00:17 - Ah bah représentatif de plein d'endroits de la France. Vous vous avez donc vous souhaitiez devenir
00:23 éleveur avant de vouloir être architecte ou avocat, vous souhaitiez être éleveur de cochons.
00:29 Il paraît même que vous avez tout raconté, vous aviez la ferme Playmobil de cochons et c'est comme ça que vous avez eu envie de...
00:34 - Et c'est comme ça et après je suis passé sur l'architecture parce que je montais les maisons Lego voilà.
00:38 - Voilà - C'est assez simple.
00:40 - Non mais comme quoi les jouets peuvent être inspirants pour le futur de nos enfants.
00:43 - J'ai une dinette, je suis une quiche en cuisine, Elisabeth.
00:46 - Bon bah continuez à jouer à la dinette, alors ça peut arriver, faut pas se décourager.
00:49 Vous avez passé votre bac, puis un master en droit économique à Sciences Po Paris pendant six ans.
00:55 Brillantes études Sciences Po Paris, une année de césure en Pologne et en Lituanie où là vous vendez des chalets de jardin.
01:01 Et ensuite vous vous dites c'est pas suffisant, je vais intégrer HEC pour un master en entrepreneuriat.
01:07 Donc cet entrepreneuriat, lancer sa boîte c'est quelque chose qui vous titillait ?
01:11 - Ça me titillait et en fait j'étais parti dans le milieu des avocats et c'était pas assez "hand zone" comme on l'appelle.
01:17 Donc on avait pas l'impression de faire des choses manuellement utiles et j'avais pas d'impact,
01:22 je me levais pas le matin en me disant "Waouh c'est génial je vais faire une convention d'associés".
01:26 Là j'ai l'impression d'être plus utile le matin.
01:28 - Donc vous rencontrez Alice, Quentin, Nicolas et Loïc à HEC ?
01:32 - Du tout ! Alors Loïc et Quentin ont passé les études depuis quelques années.
01:36 Alice on se connaît du havre et Quentin on se rencontre par une plateforme.
01:40 - Donc vous vous rencontrez, le Covid arrive, là on s'aperçoit que c'est compliqué,
01:46 les fermiers ne peuvent pas tout faire, notamment pour vendre les produits laitiers.
01:50 Vous déceliez un problème ?
01:53 - Il y a un vrai problème, c'est qu'on se rend compte pendant le Covid qu'il y a des fermes à côté,
01:57 qu'on peut manger local, on voit que les chaînes traditionnelles dysfonctionnent.
02:01 Et là il y a des distributeurs de lait cru qui apparaissent un peu partout.
02:05 Alors aujourd'hui il y en a un peu moins, mais à l'époque tout le monde voulait aller chercher son lait cru,
02:09 il y avait des reportages sur ça.
02:10 - Le lait cru c'est le lait et la bouteille de lait quoi !
02:12 - Vraiment les gens allaient à la ferme à nouveau et voyaient qu'il y avait des terres agricoles à côté.
02:15 Et en fait le problème nous c'est qu'actuellement pour aller à la ferme,
02:20 il faut du temps, il faut se déplacer, il faut aller chercher à chaque fois quelques produits.
02:23 Donc on a voulu résoudre tout ça avec la machine L'Atelier Autonome.
02:26 - L'Atelier Autonome c'est quoi ?
02:28 Et bien vous allez nous dire ce que c'est concrètement, vous avez une minute Nathan, on vous écoute.
02:32 - C'est parti !
02:33 Donc Ferminon a conçu un atelier autonome de transformation laitière,
02:36 il est implanté directement à la ferme et il permet de transformer le lait en toute une gamme de produits.
02:41 Ça va du lait pasteurisé jusqu'au fromage en passant par la crème, le fromage blanc, le beurre, etc.
02:48 Le principe c'est qu'en automatisant la transformation et la vente,
02:52 on permet de récupérer de la valeur sur la chaîne, qu'on rétribue à l'éleveur, on double sa rémunération,
02:57 et qu'on permet également de rétribuer à la planète puisqu'on diminue de 40 à 50% les émissions de gaz à effet de serre.
03:04 Actuellement nous on est donc chronoblois, vous l'avez dit, on est une trentaine,
03:07 on a déjà eu un peu plus de 5 millions de financements, notamment France 2030,
03:11 on parlait de la France tout à l'heure, et on est en train de lancer notre second atelier,
03:16 le premier a été inauguré dans le Vercors en septembre, et le prochain sera en fin d'année en Ile-de-France.
03:21 - C'est bien, bravo pour votre pitch. Pourquoi le Vercors ? Pourquoi vous avez démarré par le Vercors ?
03:27 - Alors parce que c'est une terre encore très laitière, et puis en fait on a eu un super partenariat,
03:32 un feeling avec un éleveur, Didier Roland-Muquet, qui a installé son fils grâce à Fermi,
03:37 et donc pour nous ça avait du sens d'aller là-bas.
03:39 - Alors il y a plein de choses dans cette boîte, Gilles Attaf, c'est qu'il y a un gain pour l'éleveur,
03:46 il y a le côté efficace et pratique.
03:49 - Absolument, c'est absolument incroyable. Alors déjà je trouve que c'est une bonne idée de commencer dans le Vercors,
03:54 parce que c'est une terre de résistants, c'est comme je pense que les agriculteurs sont devenus des résistants,
03:58 donc pour le storytelling ça peut être pas mal.
04:01 - Vous les appelez résistants ?
04:03 - Oui, aujourd'hui les agriculteurs en France sont devenus des résistants, donc on les soutient.
04:07 Donc je trouve ça plutôt sympa de le faire au départ dans le Vercors,
04:10 mais je trouve que c'est absolument incroyable parce que ça apporte vraiment une nouvelle dimension,
04:14 et je pense que c'est totalement innovant dans l'industrie agroalimentaire,
04:18 et ce que porte Fermi aujourd'hui, je pense que c'est ce qu'on va être obligé d'aller vers ces circuits courts,
04:24 ces circuits directs, qui font que les agriculteurs vont être en capacité de retrouver des revenus décents,
04:30 ce qui n'est pas réellement le cas aujourd'hui, et moi je soutiens et je suis très admiratif de ce projet de machine autonome.
04:38 J'ai plein de questions, mais on y revient.
04:40 - Oui, mais vous pouvez y aller tout de suite, c'est un atelier autonome,
04:42 donc ça veut dire qu'il va transformer le lait en du yaourt, du fromage, des crèmes fraîches, de la glace, du fromage blanc.
04:50 - Et c'est une mini-usine, ça prend beaucoup de place quand vous l'installez ?
04:53 - Ça fait la taille d'un conteneur maritime, c'est une cabane en bois, je suis passé du chalet à la cabane,
04:57 et donc c'est une cabane qui fait 6 mètres sur 2,50 mètres, ça fait 14 mètres carrés en fait.
05:01 - À côté du lieu de traite ?
05:02 - Juste à côté du lieu de traite. Le but c'est de transformer le lait encore à chaud,
05:05 et comme ça on garde un maximum de qualité en vie électrique.
05:08 - Parce que c'est mieux quand on le transforme à chaud ?
05:09 - Oui, c'est mieux, je ne sais pas si vous avez déjà goûté le lait en sortie du pit de la vache.
05:14 - C'est atroce, je vous le dis franchement, non mais c'est atroce, parce qu'après tu deviens vert.
05:19 Non mais c'est vrai, il ne faut pas avoir envie.
05:22 - Il faut avoir très soif.
05:23 - Il faut avoir très soif, mais c'est très authentique, et ça donne des produits qui ont une saveur,
05:27 et notamment le yaourt qui va avoir la petite couche de crème au-dessus, etc.
05:30 Ça donne une qualité gustative qui est quand même...
05:32 - Qui est bien meilleure que...
05:33 - Une fois qu'il est transformé.
05:34 - Gérald D'Ambriot, vous êtes le directeur général de la coopérative Isis-Yssin-Sainte-Mère,
05:37 quel regard portez-vous sur cet atelier autonome, sur Fermi ?
05:40 - Bah écoutez, un regard intéressé, donc j'ai plein de questions aussi à poser à Nathan.
05:45 - Bah allez-y.
05:46 - Déjà, dans ce conteneur, j'imagine qu'on retrouve en fait l'ensemble des procédés nécessaires à faire ces produits ?
05:52 - Tout à fait, en fait on a rassemblé tous les procédés, et tout à l'heure vous parliez du moulage à la louche,
05:57 et en fait nous on a pris le parti, non pas de miniaturiser une industrie, mais plutôt de reproduire l'artisanal,
06:02 donc on fait un moulage à la louche, comme vous l'auriez de manière manuelle, mais avec de la robotique.
06:07 - D'accord.
06:08 - Ça vous plaît ?
06:09 - Et donc en fait ce sont un ensemble de produits pasteurisés qui ressortent de cette machine ?
06:14 - Pas forcément, on travaille aussi bien en lait pasteurisé, en lait cru,
06:17 parce que le lait cru a quand même des qualités, tout à l'heure on l'entendait la dame dans le micro-trottoir
06:21 parler du fait qu'elle mangeait des fromages au lait cru, le lait cru ça donne un goût qui est quand même supérieur,
06:26 et il y a une diversité de fromages qu'on peut faire avec qui est très intéressante.
06:29 - Et comment est-ce que vous gérez la dimension sanitaire de ces produits alors ?
06:32 - Tout ça ça a été trois ans de R&D, donc c'est vraiment un des piliers de nous, la recherche et du développement qu'on a eu,
06:38 puisque en effet c'est extrêmement surveillé, le lait il suffit qu'il y ait une goutte qui tombe un peu à côté,
06:43 et ça peut potentiellement s'infecter.
06:45 Le but c'est que tout est standardisé, tout est homogénéisé dans la machine pour que ce soit pas du tout dangereux,
06:52 et on a eu les accréditations sanitaires dernièrement.
06:55 - Très bien.
06:56 - Gilles ?
06:57 - Je pense que vous êtes des pionniers dans l'industrie agroalimentaire,
07:02 je pense que ces sujets de vente directe, de production directe, ça me rappelle un peu ce que fait Arnaud Montebourg avec les glaces la mémère.
07:10 Arnaud Montebourg qui met en place chez des fermiers avec les glaces la mémère, justement la capacité de...
07:16 - C'est-à-dire qu'il y a la transformation de leurs produits en glace directement.
07:18 - Voilà exactement, et donc je pense que c'est un peu dans cette même mouvance en tout cas,
07:22 qui fait que de toute façon il faut qu'on trouve des moyens...
07:26 - Pour qu'ils gagnent aussi davantage leur vie.
07:28 - Oui, et comme le fait Nicolas Chaban avec ses quilles patron sur le lait.
07:31 - Tout à fait, le gain pour l'éleveur il est de combien Nathan ?
07:34 - Alors nous on achète entre 60 et 80 centimes le litre de lait,
07:38 aujourd'hui le cours moyen sur les 3 dernières années était autour de 40-45 centimes,
07:42 peut-être un peu plus sur certaines coopératives,
07:44 mais surtout son gain c'est pas seulement financier,
07:47 c'est que le modèle économique nous c'est que l'éleveur il n'a rien à faire.
07:50 - Donc ça ne va pas lui prendre encore du temps ?
07:52 - Ça ne lui prend pas de temps, il n'a pas d'investissement, et la seule chose qu'il a...
07:55 - Il la loue la machine ou il l'achète ?
07:56 - Du tout, c'est Fermi qui prend l'investissement et qui prend la charge d'investissement,
08:00 lui on implante la machine, on lui achète son lait, et après il ne s'occupe de rien.
08:04 - Et vous vous gagnez votre vie comment ?
08:05 - En vendant des produits laitiers, sur le beurre.
08:08 - Et la livraison elle fait comment ? Parce que j'ai vu qu'il y avait deux solutions,
08:10 on pouvait venir chercher sur place, ou aussi se faire livrer,
08:13 et la livraison elle est à la charge de qui ?
08:15 - C'est Fermi qui s'en occupe, vous avez trois mêmes modes de distribution,
08:19 vous avez soit la vente à la ferme, il y a un automate de vente, vous pouvez venir chercher,
08:23 il y a le drive fermier, donc là vous allez sur les applications, vous commandez,
08:26 et vous pouvez venir chercher, et vous avez la livraison,
08:28 et là vous pouvez en tant que particulier commander votre panier de produits laitiers,
08:31 actuellement à Grenoble, et on espère d'ici la fin de l'année partout en France.
08:34 L'année prochaine.
08:36 - Donc la livraison est prise en charge par Fermi, pas par l'agriculteur.
08:41 - Gérald Dandrieu.
08:42 - Et donc vous mettez ce conteneur en place dans la cour de la ferme,
08:46 avec relié à des utilités, et donc vous exploitez totalement ce conteneur,
08:52 et créez les produits, fabriquez les produits, et les mettez à disposition.
08:55 - Exactement, et on les vend, et on s'occupe même de la maintenance,
08:58 et de toutes les opérations de livraison derrière.
09:01 - Comment réagissent les éleveurs quand vous venez leur proposer cette solution exceptionnelle ?
09:08 - Alors souvent, ils sont d'abord attirés par l'aspect "je sais où va mon lait,
09:13 je sais ce qu'il devient, je vais être remis en avant",
09:16 donc c'est toujours assez positif, il y en a quelques-uns qui sont inquiétés par l'aspect innovant,
09:21 mais en réalité les éleveurs sont des personnes hyper innovantes,
09:24 on s'est rendu compte, nous on a visité un peu plus de 250 fermes partout en France,
09:27 et on s'est rendu compte que les éleveurs, ils étaient toujours dans l'innovation,
09:30 sur les méthodes d'élevage, ils mettaient des robots,
09:32 enfin voilà, ils connaissent déjà toute cette nouvelle partie-là.
09:35 - Gérald, Andréo, vous voulez ajouter ?
09:37 - Non, non, c'est très intéressant.
09:39 - Vous pouvez peut-être faire des choses ensemble, non ?
09:41 - Ça ne donne qu'une envie, c'est de se visiter en fait.
09:44 - Avec grand plaisir, on vous accueille, il y a plaisir dans le parcours.
09:47 - Ce qui me semble intéressant en plus, c'est que ça va renforcer encore un peu plus le lien
09:50 entre les éleveurs et le consommateur.
09:52 Ça c'est une vraie demande aujourd'hui, on a envie de savoir d'où viennent les produits,
09:56 quelle est l'histoire, je pense que c'est intéressant,
09:59 parce qu'en plus ça va encore renforcer ce sujet et ce lien qu'on a besoin de retisser aussi
10:03 avec nos territoires et avec nos régions.
10:05 - Si vous êtes parmi nous ce soir, Nathan, c'est parce que vous avez des besoins,
10:08 vous avez des demandes, pour cela le coach de ce soir a tout préparé,
10:12 vous avez bossé, Gilles ?
10:14 - Pour une fois.
10:15 - Oui, pour une fois.
10:16 Vous restez avec nous, la suite dans un instant,
10:18 juste après Pascal Obispo, comment s'aimer ?
10:21 - Europe 1, la France bouge.
10:24 - Elisabeth Assayag.
10:25 - Mais évidemment qu'elle bouge cette France, on le voit à chaque instant sur Europe 1
10:29 du lundi au jeudi de 20h à 21h.
10:31 Et ce soir, nous sommes avec Gérald Dandriault, directeur général de la coopérative Izini Sainte-Mère.
10:37 On parle du lait, du beurre, ce soir du lait infantile.
10:41 Nous sommes avec Gilles Attaf, le coach de ce soir, fondateur de la marque Belleville
10:45 et président de la certification Origine France Garantie,
10:48 avec Benjamin Lévesque, évidemment.
10:50 Et ce soir, si Gilles est parmi nous, c'est parce qu'il va conseiller le talent de la France bouge,
10:56 Nathan Fréret, le co-fondateur et le co-dirigeant de Fermi.
10:59 Donc Fermi, c'est des petites cabanes en bois,
11:01 que vous installez juste à côté des éleveurs, à côté du lieu de la traite,
11:05 pour qu'ils puissent transformer le lait, le lait chaud, en yaourt, en fromage blanc.
11:13 - Crème, kéfir, etc.
11:15 - Pour l'instant, vous êtes installé dans le Vercors,
11:18 et très prochainement, en Ile-de-France.
11:20 Et l'objectif d'ici un an, c'est d'en avoir ?
11:23 - D'ici début d'année prochaine, une dizaine partout en France,
11:25 et une centaine à la fin de l'année suivante.
11:27 - Et vous prenez tout en charge, ça ne coûte rien à l'éleveur,
11:31 et ça lui garantit un gain de revenus supplémentaires.
11:35 Parmi vos besoins, vous avez besoin de recruter, vous aimeriez doubler les équipes ?
11:40 - Oui, tout à fait, on doit recruter pour doubler les équipes de R&D.
11:43 Donc beaucoup d'ingénieurs, c'est un concentré de technologie cette machine,
11:47 c'est beaucoup de robotique, d'internet des objets, d'intelligence artificielle,
11:50 on contrôle tout à distance, et tout est automatisé.
11:53 - Donc besoin d'ingénieurs, de financement, vous avez besoin de combien ?
11:57 - On lève 10 à 15 millions sur un tour de financement.
12:01 - Ça a déjà démarré ?
12:02 - On a commencé juste après l'inauguration du premier atelier,
12:07 et ça devrait se terminer début d'année prochaine.
12:09 - Et puisqu'on parle de financement, ça coûte combien à fabriquer cette petite mini-usine ?
12:15 - Le prix va public, et il est supporté par Fermi.
12:18 Pour l'éleveur, ça coûte zéro.
12:20 - Pour l'éleveur, ça coûte zéro.
12:22 Et vous commencez seulement la commercialisation.
12:25 Il faudrait aussi, je crois que vous avez une question pour Gilles ce soir,
12:29 c'est comment faire en sorte que les produits,
12:32 on sache que ça vient de Fermi pour nous les particuliers.
12:35 Parce qu'une fois qu'on va le chercher chez l'éleveur, comment je sais que vous êtes derrière ?
12:39 - Alors vous avez un grand Fermi sur le cabanon, ce qui peut vous donner un indice,
12:42 et ensuite sinon sur le packaging, il y a toujours la marque Fermi qui est une marque.
12:46 Vous avez le logo bio, puisqu'on travaille avec des exploitants bio,
12:49 et vous avez le nom de l'élevage, son département, et une gravure de la ferme.
12:52 - Seulement des exploitants bio ? Pourquoi ?
12:55 - Parce qu'on a un cahier des charges, nous en contrepartie du prix payé à l'éleveur,
12:58 et c'est aussi ce qui nous permet de récupérer des gaz à effet de serre.
13:01 - Alors la France Bouche, ce sont des conseils, c'est une main tendue,
13:03 faire des entrepreneurs comme vous, et c'est le moment du conseil du coach avec vous, Gilles Lataf.
13:08 - Gilles, alors quels conseils pourriez-vous donner à Nathan ?
13:17 - Alors je sais pas, je trouve qu'il a l'air déjà bien, il sait où il veut aller,
13:21 enfin je pense qu'il a des équipes en plus très performantes, j'ai vu un peu les associer, c'est du très haut niveau.
13:26 Je pense qu'il y a vraiment des choses à faire en communication,
13:29 notamment je pense qu'il y a vraiment un gros sujet de sensibilisation communautaire,
13:33 parce que je pense que vous pouvez aller chercher des communautés pour vous faire connaître,
13:36 qui seront assez sensibles à ce type de projet,
13:39 et donc je pense que pour faire connaître Fermi, il y a vraiment des leviers qui ne peuvent coûter pas trop cher,
13:45 et en plus il y aura une démarche d'éducation des consommateurs aussi,
13:48 donc je pense que c'est assez pertinent d'aller chercher dans un premier temps en tout cas,
13:53 des communautés qui peuvent vous aider à relayer.
13:57 - Vous êtes visibles sur les réseaux ou ça n'a pas grand intérêt ?
14:00 - Ça n'a pas encore grand intérêt, on a un Instagram et un LinkedIn qui ne sont pas encore très alimentés.
14:05 Ça le sera un peu plus début d'année prochaine.
14:07 - Gilles ?
14:08 - Oui, je pense que c'est essentiel,
14:10 moi pour le financement, il y a une belle histoire à raconter,
14:15 en tout cas j'imagine que vous n'avez besoin de personne,
14:17 mais je vous donne juste quelques conseils,
14:19 j'imagine que vous avez déjà approché la BPI,
14:22 je pense que vous cochez...
14:24 - Qui a même déjà, elle, financé le projet par le lien de la TIC.
14:27 - C'est très bien, mais effectivement les fonds Impact qui sont liés au territoire,
14:31 il y a beaucoup de fonds Impact maintenant qui sont sur le temps long aussi,
14:34 parce que je pense que vous avez besoin de temps long,
14:36 parce qu'en fait vous êtes à la fois très innovant sur la TIC,
14:39 et puis à la fois lié à l'agriculture,
14:41 donc il faut trouver des fonds qui vous laissent le temps de mettre en place des projets,
14:46 d'investir sur la R&D,
14:47 vous allez investir sur la R&D, je pense que l'intelligence artificielle,
14:50 et notamment le temps réel,
14:53 tout ce qui peut être maintenance prédictive en temps réel aussi,
14:56 je pense que ça peut vous aider à avoir une meilleure compétitivité
15:00 et des revenus beaucoup plus importants,
15:02 donc voilà, mes conseils sont liés surtout à ces deux sujets.
15:08 - Pour lever les fonds aujourd'hui,
15:10 donc 10 à 15 millions d'ici la fin du premier trimestre 2024,
15:13 vous avez ça à démarrer,
15:15 qui est autour de la table aujourd'hui ?
15:18 Sans nous donner les noms, mais quel profil ?
15:20 - En effet, beaucoup de fonds d'investissement d'impact,
15:23 c'est surtout du Venture Capital, donc des Vici,
15:26 qui vont être là parce qu'ils reconnaissent soit l'impact environnemental de la solution,
15:30 soit l'impact social,
15:31 on voit quand même une nouvelle génération de fonds qui vient aussi sur l'impact social,
15:35 et plus seulement sur la gaze électrique.
15:37 - J'ai des noms à vous donner, je pense à, comme ça,
15:39 instinctivement à Généo Capital,
15:41 ou Epopée, ils interviennent que sur l'arc atlantique,
15:45 mais voilà, il y a des fonds qui sont très en avance sur ces sujets,
15:50 et qui peuvent effectivement vous aider en lien avec la BPI.
15:53 - Gérald Dandriaux, que pouvez-vous conseiller à Nathan Frère et vous ?
15:56 Ça fait 10 ans que vous êtes à la coopérative Izini Sainte-Mère,
16:00 vous êtes patron depuis un mois,
16:02 avant Izini Sainte-Mère, vous étiez aussi dans une autre coopérative, Bretonne.
16:06 - C'est ça.
16:07 - Laquelle ?
16:08 - La Hita.
16:09 - Voilà, donc quel conseil pourriez-vous lui donner ce soir ?
16:12 - Déjà, je le trouve très passionné et engagé,
16:14 donc ça, c'est plus un conseil, c'est dans l'ADN, ça se ressent.
16:18 Je sens que dans tout ce qu'il fait, il est dans la recherche de l'excellence,
16:22 ça se traduit au travers de ses mots,
16:24 donc ça, à mon avis, c'est une bonne voie à continuer
16:27 dans tout ce que tu fais, si je peux me permettre,
16:30 dans les partenaires, dans les salariés, dans les fournisseurs,
16:35 mais même dans les clients, choisir ses clients, c'est important.
16:38 Je t'invite à plutôt te tourner toujours vers l'excellence,
16:43 évidemment, après, il y a la question des choix, des bons choix.
16:47 Moi, j'avais une question par rapport à l'équipement.
16:50 Comment est-ce qu'on choisit de mettre une installation
16:52 dans une ferme ou dans une autre ?
16:53 - Quels sont les critères ?
16:54 - Et puis, j'imagine qu'il y a un point, finalement,
16:56 on n'a pas parlé de rentabilité, mais il y a un point mort,
16:58 j'imagine, à un moment donné, c'est-à-dire qu'à partir
17:00 de combien de litres de lait transformé, cette machine qui doit valoir,
17:03 je ne sais pas, entre 500 000 et 1 million d'euros,
17:06 je l'imagine bien, combien il faut transformer de lait par an
17:09 pour que ça soit rentable ?
17:10 - Alors, pour répondre à la première question sur les fermes,
17:13 on va choisir des fermes bio qui sont proches des centres urbains
17:17 pour pouvoir distribuer aussi autour de la ville
17:19 et faire la ferme à la ville et qui sont d'accord aussi
17:23 qu'il y ait du monde qui passe chez eux,
17:24 puisque ce n'est pas...
17:26 - Donc, il faut qu'il y ait du passage.
17:27 - Il y a du passage, il y a aussi une notion de communication,
17:31 donc, voilà, ils sont mis en lumière et c'est un vrai partenariat.
17:34 Sur la deuxième partie, l'atelier, en fait,
17:37 il transforme jusqu'à 1500 litres par jour.
17:41 Donc, voilà, plus on transforme, mieux on est
17:43 et pour le point de rentabilité, ça dépend beaucoup des produits
17:46 et des types de produits qui sont sortis.
17:47 - Mais du moyen général, globalement, il faut qu'il y ait...
17:51 - Je ne pourrais pas vous dire parce que selon un yaourt, un fromage ou autre,
17:54 le chiffre n'aurait pas beaucoup de sens derrière.
17:56 - Qu'est-ce qui est le plus intéressant à vendre ?
17:59 Franchement, on peut parler...
18:00 C'est quoi ? C'est le yaourt ?
18:02 Parce que plus le lait est transformé, plus ça a une valeur ?
18:06 - Alors, ça dépend de plein de choses,
18:08 notamment de ce que vous allez mettre dans votre yaourt ou pas.
18:12 Quand vous allez sur des marchés, par exemple, de collectivité,
18:14 c'est intéressant, les yaourts, parce que les enfants,
18:15 ils mangent tous les midis un yaourt à la cantine ou du fromage blanc.
18:18 Le fromage, c'est plutôt pour les familles qui vont manger ça en plateau de fromage, etc.
18:21 Donc, ça dépend aussi un peu de votre cible et de qui vous allez viser derrière.
18:24 - Et vous visez qui ?
18:25 - Alors, on vise et les collectivités sur les livraisons en B2B
18:28 et les particuliers, c'est-à-dire les livraisons directement à la maison.
18:31 - Gérald Andriot, vous voulez y ajouter ?
18:34 J'ai une question environnementale en fait, liée à l'outil,
18:37 puisque forcément, en bon laitier comme tu es,
18:40 quand on fabrique du beurre, on a du babeurre,
18:42 quand on fabrique du fromage, on a du sérum.
18:44 Que deviennent ces coproduits dans cette machine ?
18:46 - Alors, il y a plusieurs possibilités.
18:48 Un, on en revient à l'élevage de cochons,
18:49 vous pouvez directement aller nourrir les cochons
18:51 avec ce qu'on appelle le lactosérum, qui est le coproduit.
18:54 Donc, ça c'est possible, on peut le mettre à la disposition de l'éleveur
18:57 ou sinon, nous, on peut aussi le transformer en faire de l'haricota.
19:00 Donc, ça, on peut le faire directement dessus, selon la demande.
19:02 - Et le babeurre ?
19:03 - Et le babeurre, alors on ne fait pas encore de beurre dans la gamme,
19:05 donc on aura ce problème-là peut-être plus tard.
19:07 - Gilles parlait tout à l'heure de l'intelligence artificielle,
19:10 vous avez le géant français Bell, vous savez les fromages d'Ali Bell, etc.
19:13 - Oui, on les a reçus, on les bouge bien sûr.
19:14 - Le géant s'est associé à une start-up américaine
19:16 pour créer des fromages végétaux, comme de la feta ou du roquefort,
19:20 et en fait, ils utilisent une intelligence artificielle
19:22 qui va reproduire l'odeur, le goût, encore la texture des fromages
19:27 à partir de plantes, comme des lentilles, des pois cassés ou encore de l'avoine.
19:31 - Ça, vous n'êtes pas encore là-dessus, Gilles Léaud ?
19:34 - Non, je veux dire, je n'ai même pas trop compris au passage.
19:36 - Non, non, parce qu'utiliser des...
19:38 - J'ai bien compris.
19:39 - Non, mais vous ne voulez pas, vous fermez les yeux sur tout ça,
19:41 mais pourtant ça existe bien.
19:43 - Je ne ferme pas les yeux, il y a une tendance de consommation,
19:45 effectivement elle est là, mais moi, ça ne fait pas dans le modèle
19:48 effectivement notre entreprise, donc forcément on est moins attaché.
19:51 - Gilles, parmi les conseils, il y a aussi cette fameuse
19:53 lancée des campagnes de sensibilisation,
19:55 vous pensez que c'est important pour éduquer les consommateurs
19:58 sur les bienfaits des produits laitiers ?
20:00 - Oui, je pense que c'est...
20:01 - Il n'y en a pas assez encore ?
20:02 - Je pense que ce n'est pas encore, oui, je pense que...
20:04 Justement, en plus, il y a quand même cette mouvance aujourd'hui
20:06 des produits...
20:07 - À base de soja ?
20:08 - À base de soja, enfin je pense qu'il faut reprendre la main
20:11 sur le sujet des produits laitiers,
20:13 cette fameuse campagne dont on parlait tout à l'heure,
20:15 qui est de sensibilisation sur les produits laitiers.
20:17 Non, je pense que c'est important d'emporter.
20:20 Pour qu'un produit fonctionne, il faut que tout le monde adhère
20:23 et qu'on embarque le maximum de personnes.
20:26 Donc il faut essayer de s'appuyer sur des communautés
20:29 qui peuvent vous aider à la développer.
20:30 Mais moi j'avais une question qui me taraude un petit peu,
20:33 vous parliez des proches des centres urbains,
20:35 est-ce que vous n'avez pas peur de mettre en péril
20:38 aussi les petits commerçants par rapport à ce système de distribution ?
20:41 Parce que c'est un vrai sujet aussi.
20:42 - Ah, qu'ils soient mis de côté.
20:43 - Voilà, qu'ils soient mis de côté.
20:44 Alors quels sont les liens que vous pourriez...
20:46 - Il y a peut-être quelque chose à faire avec eux ?
20:48 - Alors, on peut soit distribuer chez eux, ça c'est possible,
20:51 et sinon, la deuxième partie de la réponse, ce serait...
20:53 Je pense que ce ne sont pas les mêmes consommateurs
20:54 qui vont chez les petits commerçants
20:56 ou qui vont commander en ligne et se faire livrer.
20:58 Ceux qui vont commander en ligne,
20:59 c'est ceux qui déjà n'ont pas le temps d'aller chez les petits commerçants.
21:01 - C'est de plus en plus la mode.
21:02 - On fait les deux.
21:03 - On fait les deux.
21:04 - Vous cumulez ?
21:05 - Oui.
21:06 - Bah alors c'est...
21:07 En tout cas on pourra distribuer chez eux.