Le début de l'année marque le retour du "Dry January", un défi qui consiste à arrêter de consommer de l'alcool en janvier afin de faire le point sur sa consommation.
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00:00 Il y a des alcools plus addictifs que d'autres ?
00:02 Non, ça c'est justement une idée reçue des patients.
00:05 Non, ne vous inquiétez pas, je ne consomme pas d'alcool fort,
00:08 donc je n'ai pas de problème.
00:09 Mais en vérité, à partir du moment où vous consommez énormément de vin rouge,
00:13 si vous consommez un verre standard de vin rouge,
00:15 ça équivaut à un verre standard de whisky.
00:17 Vous êtes exactement aussi à risque que...
00:20 Mais vous, vous êtes pour le drague januarien en tant que médecin addictologie.
00:23 Bien sûr que je suis pour, surtout que si on veut donner des chiffres,
00:27 l'alcool c'est à peu près 40 000 morts par an à cause de l'alcool.
00:31 C'est la deuxième cause de mortalité après le tabac.
00:35 Alors oui, il y a des degrés de consommation d'alcool.
00:37 Bien sûr qu'il y en a peut-être vous-même sur le plateau
00:40 qui consommez de manière très irrégulière et peu constante.
00:45 Mais malgré tout, comme l'a dit Caroline Diodonné,
00:48 toute consommation d'alcool est à risque.
00:50 Et l'intérêt du drague januarien, c'est pour justement faire cette expérimentation.
00:54 On se jauge quoi en fait.
00:55 On voit où on en est soi-même dans sa propre consommation.
00:58 Mais Abisha, il y a des affiches, vous le recommandez,
01:01 on peut venir en parler avec vous.
01:02 Vous avez des ateliers drague januariens.
01:04 Oui, tout à fait.
01:05 Alors malheureusement, c'est un peu tardif parce que souvent,
01:07 on l'a un peu tard au mois de janvier, si je ne dis pas de bêtises,
01:09 c'est le 12 ou le 16 janvier.
01:11 On est plusieurs, on est toute l'équipe d'addictologie,
01:13 c'est pluridisciplinaire.
01:15 Et puis s'il y a des gens qui veulent nous poser des questions,
01:17 que ce soit le personnel ou des gens qui rendent visite,
01:20 eh bien on est là pour les aider, pour parler des difficultés
01:23 qu'il peut y avoir avec l'alcool, des complications.
01:25 Et on a même des petits ateliers aussi avec des jeux
01:28 où on a des gobelets bien particuliers,
01:30 où on leur demande qu'est-ce que vous consommez
01:33 quand vous dites un verre de vin.
01:35 On leur demande de le remplir avec du jus, par exemple du jus d'orange.
01:38 Et puis souvent, ça leur permet justement de se rendre compte
01:40 qu'en fait, un verre, c'est bien plus qu'un verre.
01:42 Mais est-ce que tout le monde peut le pratiquer
01:44 de la même manière en fonction de sa consommation ?
01:46 C'est-à-dire dire voilà, 2 janvier, j'arrête ou pas ?
01:49 Très bonne question.
01:50 Non, justement, il faut faire attention au drague januari,
01:52 c'est pas pour tout le monde, c'est que pour les gens
01:54 qui ne sont a priori pas addicts à l'alcool.
01:57 Donc c'est vrai qu'on parlait de consommation à risque,
01:59 effectivement, la dépendance et l'addiction, c'est le degré maximum.
02:03 Mais pourquoi est-ce que ça peut être dangereux ?
02:04 Ça peut être dangereux.
02:05 Pourquoi on ne le vit pas de la même manière ?
02:06 Voilà, quelqu'un qui a une dépendance à l'alcool,
02:08 donc qui a souvent, quand il arrête entre ses consommations,
02:10 des signes de sevrage, un manque, qui est tout en sueur,
02:13 qui est stressé, tendu, qui ne dort plus, qui tremble,
02:16 eh bien ça, si le patient a ces signes-là,
02:20 un arrêt trop longtemps et parfois seulement de 6 heures,
02:23 peut provoquer des crises d'épilepsie et la mort derrière.
02:26 Donc il vaut mieux consulter dans ces cas-là.
02:28 Et donc c'est à partir de là où vous allez...
02:29 Si on a ces symptômes-là, il faut se dire...
02:31 Soit malheureusement, il faut recommander aux patients
02:33 de continuer à boire, c'est ça qui est terrible,
02:35 soit il y a des médicaments, mais souvent,
02:37 c'est toujours compliqué de donner des médicaments comme ça,
02:40 sans suivi médical, parce qu'il y a aussi le risque
02:42 de misusage de ces médicaments en parallèle,
02:44 donc ça nécessite une surveillance médicale et un suivi.