• il y a 11 mois
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00 Vous allez nous expliquer ce qu'est la cognition.
00:03 Pas ce programme.
00:05 C'est un ensemble de processus mentaux.
00:08 C'est très difficile d'expliquer la cognition
00:12 parce qu'en fait, ça met en jeu tellement de fonctions cérébrales.
00:15 Là, je vous ai mis les principales fonctions qui entrent en jeu dans la cognition,
00:18 mais il y en a d'autres.
00:20 Il y a la mémoire, il y a le langage, la tension, le raisonnement,
00:23 la prise de décision, aussi la motricité.
00:26 On n'y pense pas, mais la motricité fait partie aussi de la cognition.
00:30 Après, il y a les émotions, il y a tout un tas de choses.
00:33 Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que si vous êtes qui vous êtes Romain,
00:36 Augustin, Alex, Lomig, Harold, Petit Scarabée,
00:40 c'est parce que c'est grâce à la cognition,
00:43 parce que ça nous permet d'être qui nous sommes et aussi de vivre en société.
00:48 Là, je vous ai mis les principales fonctions que ça permet.
00:51 Regardez, ça permet de communiquer avec les autres.
00:53 Ça permet de percevoir notre environnement.
00:56 Ça permet de nous concentrer, de créer de souvenirs,
00:59 d'accumuler des connaissances.
01:01 Je veux dire, vous voyez, c'est toutes ces fonctions qui sont essentielles
01:04 à vivre, à être qui nous sommes et aussi à vivre ensemble.
01:09 Alors, c'est la cognition avec l'âge,
01:14 chez quasiment tout le monde, elle peut s'émousser un petit peu.
01:18 On va dire que c'est rare d'avoir une mémoire formidable
01:23 jusqu'à la fin de sa vie.
01:25 Souvent, il y a un petit émoussement avec l'âge.
01:28 Mais après, il y a tout un tas de pathologies
01:31 qui peuvent entraîner des troubles cognitifs.
01:33 Il y a les maladies neurodégénératives, Alzheimer, évidemment,
01:37 mais aussi la maladie de Parkinson, mais aussi la sclérose en plaque.
01:41 Il y a les accidents vasculaires cérébraux qui peuvent entraîner
01:44 des troubles cognitifs.
01:45 Il y a aussi des médicaments qui peuvent en entraîner.
01:47 Il y a aussi l'alcool, des drogues,
01:50 oui, des traumatismes crâniens, des troubles psychotiques,
01:54 la dépression, l'anxiété.
01:55 C'est-à-dire qu'en fait, tout ce qui touche au cerveau
01:58 peut entraîner des troubles cognitifs.
02:01 Alors, si vous vous posez des questions sur vos troubles cognitifs,
02:04 généralement, quand on commence à se poser des questions
02:06 ou quand votre entourage commence à en poser,
02:09 c'est qu'il peut y avoir déjà une atteinte.
02:12 Sinon, on ne s'en pose pas, sauf pour les psychotiques
02:15 qui ne sont pas conscients.
02:16 Il y a des tests...
02:18 - On s'en aperçoit soi-même ?
02:19 - Alors, tout dépend.
02:20 - L'entourage, je l'imagine facilement.
02:23 - Tout dépend de la pathologie.
02:24 Quand vous avez fait un AVC,
02:26 on sait qu'il y a des troubles de la motricité,
02:30 par exemple, du langage, etc.
02:32 Tout dépend vraiment de la cause.
02:33 Après, il y a des tests pour analyser ces troubles.
02:37 Il y a différents tests.
02:38 On va vous poser, faire tout un tas de questions,
02:41 une trentaine de questions.
02:42 Là, je vous ai mis deux tests qui sont assez usités
02:47 quand on cherche à explorer la cognition.
02:50 J'ai un problème de cognition ce matin.
02:53 Il y a le test des cinq mots.
02:55 On vous donne...
02:56 Généralement, c'est un neuropsychologue
02:58 qui vous fait passer les tests.
02:59 Musée, limonade, sauterelle, passoire, camion.
03:02 Et on vous dit, "retenez-les,
03:05 je vais vous faire faire une autre tâche
03:07 pour voir si cinq minutes après,
03:09 vous vous en souviendrez."
03:10 Éventuellement, cinq minutes après...
03:12 Je vais vous faire le test.
03:13 Éventuellement, cinq minutes après,
03:16 on pourra indexer la mémoire,
03:18 c'est-à-dire vous dire...
03:20 S'agissait d'une boisson, par exemple,
03:22 ou d'un ustensile de cuisine.
03:24 On va pouvoir indexer si ça ne revient pas.
03:27 Après, il y a le test de l'horloge.
03:28 Le test de l'horloge, on va vous faire un rond,
03:30 comme une horloge,
03:31 et on va vous dire d'indiquer les chiffres.
03:34 Et puis après, on va vous demander
03:35 de mettre quelques heures.
03:36 Je vous ai mis quelques tests qui sont perturbés.
03:39 Et vous allez voir, là, on voit qu'il y a
03:42 des troubles de cognition sévères.
03:43 Il y a aussi des troubles moteurs de la praxis,
03:47 ce qu'on appelle la praxis, le mouvement.
03:48 Vous voyez bien que là, la personne est
03:50 complètement sortie du rond.
03:52 Déjà, les ronds ne sont pas ronds.
03:53 Vous voyez ?
03:54 Donc, on fait passer comme ça différents tests.
03:56 Il y en a beaucoup d'autres.
03:57 Après, ce qui est important de comprendre,
04:01 c'est que lorsqu'on souffre de troubles cognitifs,
04:05 on va perdre le raisonnement,
04:07 on va perdre le discernement,
04:09 on va perdre le jugement
04:12 et on va perdre la prise de décision aussi.
04:15 Et tout ça, ça peut aussi aboutir
04:17 à une perte d'autonomie totale.
04:20 Donc, c'est ce qu'il faut bien comprendre.
04:21 C'est quand les troubles cognitifs évoluent
04:23 comme ça, ça aboutit finalement à
04:26 ne plus pouvoir vivre seul, sans être
04:29 ou en curatel ou en tutelle ou accompagné.
04:32 C'est ce qui est important de comprendre
04:34 sur ces troubles cognitifs qui peuvent évoluer,
04:36 qui peuvent exister à différents degrés.
04:38 Parfois, il reste le sable.
04:39 Tout dépend vraiment de la cause, évidemment.
04:42 Quand, par exemple,
04:46 on oublie le nom de quelqu'un,
04:47 quand il y a un mot qui a du mal à venir,
04:51 on se dit "mais comment ça s'appelle cet objet ?"
04:52 Les noms, c'est tout à fait normal.
04:54 D'accord.
04:55 Alors, sauf si votre boulanger s'appelle...
04:56 Parfois, on pense à un acteur ou une actrice,
04:57 on se dit "mais comment elle s'appelle ?"
04:58 Non, mais généralement, ça revient.
05:00 Quand ça ne revient pas, ça devient plus compliqué.
05:01 Après, le nom, ça ne veut rien dire.
05:03 Parce qu'en fait, il faut toujours avoir des associations.
05:06 Évidemment, si votre boulanger s'appelle Petra,
05:08 vous vous en souviendrez.
05:09 Mais vous voyez, c'est comme ça.
05:12 Donc, c'est vrai que les noms propres,
05:13 c'est très difficile de s'en souvenir.
05:16 Après, si vous...
05:17 En fait, derrière ma question,
05:18 qu'est-ce qu'il faut alerter au sujet de soi-même ?
05:21 Généralement...
05:23 Chez les autres, on voit à peu près.
05:24 Non, mais c'est tout à fait normal d'avoir des petits trous de mémoire.
05:27 C'est tout à fait normal.
05:28 Mais après, si vous retrouvez votre téléphone dans le four,
05:31 ça, c'est pas normal.
05:32 Là, il faut arrêter.
05:33 En revanche, si vous ne savez pas où vous êtes garé la veille,
05:36 ça, ça arrive à tout le monde régulièrement.
05:38 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il faut arriver.
05:41 En plus, plus ça va...
05:43 Là, vous parlez surtout de la mémoire,
05:44 mais plus ça va, plus on a des mémoires externes
05:46 entre les téléphones, les ordinateurs.
05:48 Avant, on se souvenait de je ne sais pas combien de numéros de téléphone.
05:52 Oui, maintenant, on a Google.
05:53 On en a tous.
05:54 Voilà.
05:55 Donc, c'est vrai qu'il faut faire travailler sa mémoire régulièrement aussi.
05:59 Merci beaucoup, docteur Millau.
06:01 On vous retrouve demain, docteur.
06:02 Oui.
06:02 10h30 pour l'émission "Bonjour, docteur Millau".
06:05 Vous allez nous parler demain de l'effet placebo,
06:08 mythe ou réalité.
06:10 Et nocebo aussi, moins connu.
06:12 Placebo, nocebo.
06:13 Sous-titrage Société Radio-Canada
06:15 [Musique]