• il y a 11 mois
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00 C'est une maladie fréquente.
00:01 Une femme sur dix souffre d'endométriose.
00:04 Vous voyez la fréquence.
00:06 C'est une maladie gynécologique.
00:08 C'est une maladie hormonodépandante.
00:11 C'est une maladie inflammatoire.
00:13 C'est une maladie chronique.
00:16 Ce qu'il faut comprendre, c'est que les symptômes
00:18 sont très variables d'une femme à l'autre,
00:21 mais peuvent être terriblement douloureux.
00:24 Et dans à peu près 30% des cas,
00:27 la femme aura des difficultés pour avoir un enfant.
00:31 Donc voilà les principales choses à dire sur cette maladie.
00:35 Alors, ce qu'il faut comprendre,
00:37 c'est que les causes, en fait, elles sont assez multiples.
00:41 On pense qu'il y a plusieurs types d'endométriose.
00:44 Il n'y a aucune endométriose qui ressemble à une autre endométriose.
00:48 Parfois, les femmes ont des douleurs horribles.
00:50 Parfois, c'est plutôt léger.
00:52 Il n'y en a vraiment aucune.
00:53 Théorie la plus répandue, la plus ancienne,
00:55 ce seraient en fait des cellules de l'endomètre.
00:58 L'endomètre, c'est la paroi interne de l'utérus
01:00 qui migrerait et qui irait disséminer ailleurs,
01:03 dans d'autres organes.
01:05 Après, il y a la théorie via le sang ou via le liquide lymphatique.
01:10 Là aussi, il y aurait une dissémination qui pourra aller
01:12 parfois même dans les poumons.
01:13 On a eu des morceaux d'endomètre parfois ailleurs.
01:16 Théorie des cellules souches, théorie métaplasique,
01:19 peu importe, on s'en moque.
01:20 Je vais juste vous montrer une image pour quand même situer un peu les choses.
01:24 Vous voyez l'utérus, la paroi interne de l'utérus.
01:28 En fait, l'endomètre, c'est ce qui va se gonfler tous les mois.
01:31 Ça va être là pour faire des nouveaux vaisseaux, etc.
01:35 Pourquoi ? Pour faire un petit nid douillet qui pourra nourrir
01:38 éventuellement un oeuf qui arriverait et qui s'implanterait là.
01:41 Et quand il n'y a pas eu de fécondation,
01:43 pof, pof, pof, ça dégringole, ça s'effondre.
01:45 C'est l'écoulement mensuriel.
01:46 Or là, il y a du sang de l'endomètre qui peut migrer ailleurs.
01:50 On a mis quelques-unes des localisations.
01:53 Il peut y en avoir beaucoup d'autres.
01:54 Ça peut être la vessie, ça peut être le rectum, ça peut être les intestins.
01:58 Ça peut être et donc ça peut provoquer des douleurs terribles.
02:01 Autre chose qui caractérise cette maladie,
02:04 c'est ce que l'on appelle l'errance diagnostique.
02:08 L'errance diagnostique, c'est le temps entre les premiers symptômes
02:12 et la pause du diagnostic.
02:14 Vous savez de combien il est ce temps ?
02:16 Sept ans en moyenne entre les premiers symptômes et la pause du diagnostic.
02:21 C'est un pur scandale.
02:24 C'est dans les études médicales,
02:26 on parle de l'endométriose en formation dans les études médicales
02:29 depuis trois ans seulement.
02:31 Avec ce nombre de femmes qui sont touchées, qui souffrent,
02:35 qui ont une vie terrible.
02:37 Ça peut être ne pas aller à l'école, au collège,
02:40 ne pas aller au lycée, au travail,
02:42 vie sociale, personnelle, sexuelle, très compliquée.
02:46 Et on a encore un temps d'errance diagnostique de sept ans, vous imaginez.
02:52 Alors là arrive un test salivaire, je vous explique.
02:57 Sophistiqué bien sûr pour l'analyse, mais tellement simple à réaliser.
03:01 Vous, un petit peu de salive recueillie dans un tube,
03:05 vous envoyez ça au labo.
03:07 Alors au labo, là c'est compliqué,
03:08 intelligence artificielle, séquençage là au débit.
03:11 En dix jours, vous avez le résultat.
03:14 Donc, rapide, aucune douleur, fiable à 95%.
03:18 - On passe de sept ans à dix jours pour le test.
03:21 - Fiable à 95%, pas à 10%, pas à 20%.
03:24 À 95%.
03:26 Ce test existe dans énormément de pays.
03:29 En Italie, en Espagne, en Norvège, en Lituanie, en Estonie,
03:35 Qatar, Arabie Saoudite, l'Emirat Arabe Uni, enfin,
03:40 dans plein de pays.
03:41 Et en France, hop, hop, hop, depuis quelques jours,
03:44 la Haute Autorité de Santé autorise à pratiquer ce test
03:48 à certaines conditions.
03:50 Ça fait partie du forfait de l'innovation.
03:52 Il faut accepter de rentrer dans un protocole pour une étude clinique.
03:56 Et là, on se dit, mais comment c'est possible ?
03:59 Avec une femme sur dix qui souffre...
04:01 - Ah oui, c'est pas généralisé.
04:02 - Non, c'est à certaines conditions, après avoir fait d'abord
04:06 des examens, des IRM, etc.
04:08 Alors qu'on sait que pour le diagnostic, en plus, bien souvent,
04:11 il faut être invasif, faire ce qu'on appelle une celluloscopie,
04:13 c'est-à-dire une anesthésie, des trous, aller regarder dans le ventre
04:17 ce qui se passe, puisqu'il faut regarder, il peut y en avoir partout.
04:19 Donc, et une des excuses, quand même, qui est là, c'est,
04:23 oui, mais de toute façon, ça sert à rien d'aller en diagnostiquer trop,
04:26 car on n'a pas de traitement curatif.
04:28 Mais ça veut dire quoi ?
04:30 On marche sur la tête.
04:31 Une maladie qui est non diagnostiquée, c'est une maladie qui n'est pas prise
04:35 en charge.
04:36 Donc, il faut absolument tout faire pour diagnostiquer cette maladie
04:39 et pour ne plus laisser ces femmes en errance diagnostique.
04:43 J'en profite pour dire qu'il y a des associations formidables,
04:46 Endomynes, EndoFrance, rapprochez-vous de ces associations
04:49 si vous présentez des douleurs régulièrement.
04:52 Voilà, mais c'est un petit peu énervant.
04:55 [Rires]
04:57 [Musique]
05:00 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]