Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture : "Elle arrive en terrain hostile parce qu'elle vient de la droite"

  • il y a 7 mois

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Transcript
00:00 Voilà pour cette passation de pouvoir que vous avez pu suivre,
00:04 Rue de Valois, entre Rima Abdoulmalak, l'ancienne ministre de la Culture,
00:08 et l'arrivée de Rachid Haddati, qui s'est dit très fière et très émue,
00:12 et qui s'est dit prête à défendre cette exception culturelle.
00:16 Merci Roselyne Feff d'être avec nous.
00:19 Je m'inscris dans la tradition de la Rue Valois, à tel rappel.
00:22 Nous avons, nous les femmes, une liberté de penser,
00:24 une liberté de parler et d'agir, ainsi qu'une liberté de créer.
00:29 Voilà, c'est une battante.
00:31 Et quelles que soient ses affinités avec la culture,
00:33 les artistes et les professionnels de la culture vont lui être reconnaissants
00:38 si elle est déjà capable de défendre son budget face à Bruno Le Maire ?
00:43 Oui, bien évidemment.
00:44 Mais bon, c'est vrai que le monde de la culture avait de moins en moins de dents
00:51 contre Bruno Le Maire, justement, parce que pendant le Covid,
00:55 tout de même, beaucoup a été fait pour les artistes.
00:58 Et ça, il faut quand même le reconnaître.
01:01 Ils se sont battus pour que le milieu, que ce soit du cinéma, des artistes,
01:07 soit beaucoup moins sinistré que certains autres secteurs.
01:11 En tout cas, on y a veillé.
01:13 Non, ce qui est important pour Rachida Dati,
01:16 c'est qu'elle arrive évidemment en terrain hostile.
01:18 Pourquoi ? Parce qu'elle vient bien sûr de la droite,
01:21 que c'est une affinée de Nicolas Sarkozy et que le monde de la culture,
01:27 vous l'imaginez bien, penche à gauche.
01:30 Et Rachida Dati a du caractère, elle a du tempérament,
01:34 elle ne se laisse pas faire.
01:35 C'est une guerrière.
01:38 On a coutume de dire que c'est un cow-boy en talons aiguilles.
01:43 Elle a la répartie facile, elle aime les punchlines.
01:46 Donc là, elle rassure en disant dans le fond, je vais vous écouter,
01:50 je vais écouter, en saluant les uns et les autres pour dire
01:55 qu'il pouvait compter sur son énergie.
01:58 Et ça, plus qu'une incité à défendre les dossiers.
02:02 Donc, dès le départ, elle rassure.
02:06 - Rima Abdoulmalak, disons comme un mameau, est remerciée.
02:09 Et pour reprendre l'expression du gouvernement,
02:11 elle n'imprime pas.
02:12 Et quand elle s'est exprimée, c'est pour critiquer
02:16 les prises d'opposition du chef de l'État,
02:17 notamment sur Gérard Depardieu et puis sur la loi immigration.
02:21 Donc, à contre-courant des positions du président de la République,
02:24 Emmanuel Macron, Rachida Dati, elle devra quand même éviter
02:27 de prendre position sur l'affaire Depardieu ?
02:31 - Il faut compter Rachida Dati pour l'ouvoyer, pour...
02:36 Elle est très politique.
02:38 Rima Abdoulmalak n'est absolument pas une politique.
02:41 C'était une conseillère de l'ombre de Nicolas Sarkozy,
02:44 une très, très bonne, même si elle s'en défend, technicienne.
02:47 C'est quelqu'un, c'est pas une techno, mais une technicienne
02:50 du sujet de la culture, voilà, qui était une femme de dossier,
02:57 on va dire. Rachida Dati, c'est pas du tout le cas.
03:00 C'est une femme de coup politique.
03:03 C'est quelqu'un qui sait sentir le pays,
03:06 qui sait mordre à la fois dans la chair poléritique,
03:10 mordre tout court et sentir, sentir, oui, ce que les gens,
03:17 ce que les gens pensent et elle sait leur parler.
03:20 D'ailleurs, c'est ça qui est la nouveauté pour moi
03:23 chez Emmanuel Macron, c'est qu'il y a un revirement
03:26 dans sa capacité à incarner les politiques à côté de lui.
03:31 Donc, Gabriel Attal ou elle, c'est-à-dire qu'avant,
03:34 Emmanuel Macron, mais il était des experts ou des gens
03:37 qui vous fait des grands discours un peu ternes, techno, ennuyeux.
03:42 Même Emmanuel Macron avait des grandes idées sur
03:45 les expertises rationnelles de la social-démocratie,
03:49 le modèle danois, etc. en matière d'économie,
03:52 sur la politique de l'offre.
03:54 Et il s'est rendu compte qu'un jour, que même ses versions latines,
03:57 in pectore, in vivo, in machin, il fallait le dico pour suivre
04:04 Emmanuel Macron et il s'est rendu compte,
04:07 et ça, je pense que c'est les Gilets jaunes,
04:09 que dans le fond, eh bien, il fallait utiliser les gens
04:13 qui savaient parler au français des politiques,
04:15 qui étaient politiques, des professionnels de la politique,
04:18 mais qui savaient parler au français et qui savaient avoir du doigté,
04:25 tout en faisant de la politique parler simple.
04:28 Et c'est en fait un peu la découverte de Macron aujourd'hui,
04:31 ce qui explique Gabriel Attal, Rachida Dati.
04:34 Merci beaucoup, Roselyne Favre.

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