• il y a 9 mois
Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 16h et 16h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.

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##LES_COUPS_DE_COEUR_DES_LIBRAIRES-2024-01-14##
Transcription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires. Valérie Expert, Gérard Collard.
00:06 Bonjour Gérard. Bonjour.
00:08 Très bon retour, bonne année à vous.
00:10 Bonne année, ça commence bien d'ailleurs.
00:12 Pourquoi ça commence bien ? Vous êtes un petit peu enrhumé ?
00:14 Oui, c'est sympa comme tout.
00:16 Mais j'ai fait mon test, vous risquez rien.
00:18 Qu'est-ce qui a marché ? Peut-être un petit point sur les succès pendant les fêtes ?
00:22 Chez nous, il y a trois trucs qui ont absolument...
00:26 A ma grande surprise, j'ai adoré ce bouquin, mais des mille pages, je me disais les gens ne vont jamais aller dedans.
00:31 Et c'est de Gabriel Tergit, les Effingers chez Bourgeois.
00:35 C'est une espèce de Bunenbroek version...
00:39 Cette famille de sur trois générations de juifs,
00:43 où on les voit se développer, arriver Hitler et c'est la chute finale.
00:47 C'est absolument...
00:49 Alors là j'avoue que les gens revenaient les acheter pour leurs amis et tout, ça avait vraiment été un engouement.
00:54 Ensuite il y a eu le Éric Chacour, "Ce que je sais de toi".
00:58 Alors il se rachetait vous, j'ai vu qu'il allait signer à la fin du mois.
01:02 C'est génial. "Ce que je sais de toi", moi je l'ai recommandé, tous les gens qui l'ont lu l'ont adoré.
01:06 Donc on vous le recommande, "Ce que je sais de toi" Éric Chacour,
01:10 vous ne pouvez pas ne pas aimer ce livre, c'est une écriture merveilleuse.
01:14 C'est vraiment une référence à cette année.
01:16 C'est une écriture formidable, une histoire, parce qu'on se disait avant de commencer qu'on en avait un peu ras le bol des autofictions.
01:22 Mon père, ma mère, parfois c'est réussi, parfois et souvent c'est raté.
01:27 C'est pas parce que vous avez souffert que vous avez du talent.
01:29 Non absolument. Donc Éric Chacour, qu'est-ce qui a marché encore ?
01:34 Et puis le Mélanie Benjamin, "Les enfants du blizzard" chez Alba Michel.
01:37 Alors ça c'est grâce à vous, je vous remercie, parce que je ne l'aurais pas lu, l'histoire de ces deux sœurs.
01:41 Génial.
01:42 Avec cette tempête de neige, est-ce qu'on laisse sortir les enfants, mais ils risquent de mourir dans la neige,
01:46 ou on se garde mais on n'a pas de nourriture pour les garder.
01:49 Les deux sœurs avec deux destins différents, c'est vraiment extraordinaire.
01:53 Les gens sont rentrés dedans et ça je dois reconnaître que c'est grâce à vous, sinon je ne l'aurais jamais lu.
01:58 Oui, Mélanie Benjamin, vous pouvez tout lire.
02:01 On aime beaucoup cet écrivain et beaucoup de ses livres sont en poche, donc allez-y.
02:05 Donc ça, ça fait partie des livres qui ont bien marché.
02:08 Coup de cœur de ces fêtes, parce qu'il y a encore une rentrée littéraire, avec encore beaucoup de livres,
02:14 avec toujours les mêmes dont on vous parle.
02:17 Donc on va essayer de sortir un peu des sentiers d'attitude.
02:20 Et puis il y a l'époustouflante, l'incroyable, la merveilleuse, celle qui a chaque mot,
02:25 c'est plein de poésie, de justesse, c'est plein de charme, c'est plein de...
02:30 C'est mon idole, c'est Marie Cézanne qui vient de faire paraître...
02:34 Ah, formidable.
02:35 10 Villa Gagliardini, voilà, on l'a porté tous les deux.
02:38 On l'a porté tous les deux, donc c'est vous dire si on l'a aimé.
02:41 Et c'est vraiment, pour moi, ça a été un de mes plaisirs de ces fêtes,
02:44 parce que j'ai toujours peur de ne pas trouver de livre à la hauteur.
02:46 Un livre dans lequel vous êtes content de retourner quand vous allez être obligé de le poser.
02:52 Un livre qui est une sorte de refuge, de bulle dans laquelle vous vous plongez.
02:56 Et Marie Cézanne, elle a cette qualité, cette écriture, où elle montre,
03:02 elle raconte les choses, oui, un peu à la manière d'un peintre.
03:06 Elle n'écrit pas, moi, c'est ce que j'ai, c'est un peu comme Monet, comme Renoir,
03:09 c'est des petits touches.
03:10 Et alors là, elle nous raconte l'histoire de l'appartement de son enfance,
03:14 elle nous raconte sa mère, elle nous raconte le 20ème,
03:17 elle nous raconte aussi comment elle va découvrir au niveau social,
03:20 quand on est pauvre, c'est pas forcément facile,
03:23 elle va découvrir le snobisme, mais elle va découvrir surtout cette...
03:26 Je trouve que ce livre, c'est une clé à souvenir.
03:29 C'est-à-dire qu'elle décrit son appartement, et puis là, vous vous arrêtez de lire,
03:33 et puis vous commencez à penser à votre appartement,
03:35 ou à votre maison quand vous étiez gamin aussi, à votre mère et tout.
03:38 Et puis elle décrit avec une finesse.
03:40 Pour moi, c'est vraiment une...
03:42 Elle a quelque chose, cette femme.
03:44 Il y a tellement de livres qu'on referme, on sait même plus ce que c'était,
03:47 et c'est écrit comme des...
03:48 - Non, c'est des livres qui restent, en plus, auxquels vous pensez, dans ce qu'elle...
03:52 - Dans cette rentrée, pour moi, s'il y a un des livres à acheter,
03:55 mais alors incontournable, c'est celui-là,
03:58 et surtout, si vous connaissez pas cette femme,
04:00 découvrez-la, parce que je trouve qu'elle devrait être...
04:02 Mais on en parle pas...
04:03 - Non, il y a des gens comme ça, dont on parle pas.
04:06 - Alors, il faut dire qu'elle vit en Bretagne, dans une petite ville...
04:08 - Alors, vous allez être obligé d'habiter à Saint-Germain-des-Prés pour qu'on parle de vous ?
04:11 - Elle fait pas tous les cocktails, elle fait pas tous les machins...
04:14 Voilà, elle va pas aller voir le gars du Figaro de machin de truc pour qu'on parle d'elle,
04:19 elle va pas aller à la Closerie des Lilas dans un prix machin...
04:22 - Y a pas de renvoi d'ascenseur.
04:24 - Ah non, elle a pas...
04:25 Puis comme il y a des gens qui ont la carte et d'autres qui ont pas la carte,
04:28 elle fait pas partie du milieu, mais allez-y, parce que c'est vraiment un pur bijou.
04:31 - Le bandeau est très joli, cette collection est de toute façon très réussie.
04:35 Arléa...
04:36 - Faut féliciter ces gens, parce qu'ils élitent des choses qui sont pas faciles,
04:39 et je suis pas sûr que ça doit être...
04:41 - Mais qui sont toujours des belles histoires.
04:44 Franchement, à chaque fois, on écrit...
04:46 - Avec des écrivains, vraiment.
04:47 - Absolument, avec des écrivains.
04:48 Marie Cizin, son nom s'écrit S-I-Z-U-N,
04:51 "Dies Villa Gagliardini",
04:53 donc c'était son adresse, cette maison.
04:57 - Sa mère, c'est un joli portrait.
04:59 - Très beau portrait de femme, et puis effectivement,
05:02 de se poser la question du milieu social,
05:04 enfin, il y a beaucoup, beaucoup de choses.
05:06 C'est chez Arléa.
05:08 Oui, allez-y.
05:09 - Non, non, c'était juste pour vous dire que...
05:11 Alors là, c'est un des gros problèmes de cette fête.
05:13 On avait adoré, Aurélien Chardac, vous savez,
05:15 l'oublié de sa lerme aux éditions du Passeur,
05:20 et qui a été en réimpression pour toutes les fêtes,
05:23 ce qui fait que ça a loupé le...
05:25 Voilà, moi, ça me moripile.
05:27 Alors, c'est un petit éditeur, comme on dit,
05:29 peut-être pas les moyens et tout, mais ça m'énerve.
05:31 - Il faut surtout le temps de réimprimer, c'est ça.
05:33 - Il faut le temps de réimprimer, ça va être imprimé.
05:35 Alors, ça remanque, mais ne passez pas à côté,
05:37 parce que je trouve que c'est un des livres qu'on doit lire cette année.
05:39 C'est-à-dire sur cette femme incroyable qui vit au XIe siècle,
05:42 et qui a, à sa manière, révolutionné la médecine.
05:47 C'était une gynéco, enfin...
05:49 Elle a eu mille vies, elle a été complètement rayée
05:51 par les historiens mâles, et...
05:53 - C'est ça qui est...
05:55 - Voilà, allez-y, c'est vraiment Echardac,
05:57 elle écrit très, très bien.
05:59 - Alors, Jean-Philippe Blondel,
06:01 "Traversé du feu", paru à l'Iconoclast,
06:04 on attend toujours avec impatience,
06:06 Jean-Philippe Blondel, c'est un auteur qu'on suit, qu'on aime,
06:09 il a publié une trentaine de romans,
06:11 il a une écriture et une petite musique bien à lui.
06:15 C'est quelqu'un qui, c'est vous qui avez trouvé cette formule,
06:18 qui raconte des choses terribles avec légèreté.
06:21 Et là, c'est une chose assez terrible qu'il raconte,
06:23 c'est son cancer, il a eu un cancer.
06:25 Mais c'est un livre joyeux, heureux, malgré tout,
06:29 parce qu'il a ce côté extrêmement positif,
06:32 ça lui permet de revenir sur son enfance, sur son père,
06:36 il a eu quand même une vie assez difficile,
06:38 ses deux parents sont morts, enfin, sa mère et son frère,
06:40 dans un accident de voiture, son père,
06:42 qui avait été blessé et mort quelques années après
06:44 dans un accident de voiture, donc il s'est trouvé orphelin.
06:47 Il l'avait raconté, mais de façon très, très romancée,
06:49 dans un de ses précédents romans,
06:52 et là, il raconte ce qui lui tombe dessus,
06:54 et comment il est obligé de se confronter au cancer,
06:58 il raconte l'hôpital, mais c'est une manière,
07:01 évidemment, bien à lui, qu'il a de raconter ça,
07:05 avec les musiques qu'il écoute, avec ses copains d'enfance,
07:08 avec les gens qui ont été là.
07:10 Franchement, c'est toujours un plaisir de lire
07:13 Jean-Philippe Blondel, donc je vous le recommande,
07:16 Traverser du feu, et c'est aux éditions Liconoclast.
07:20 C'est à partir de ces gens qu'on reconnaît tout de suite
07:22 quand on les lit, enfin, ils ont quelque chose,
07:24 c'est pas du CCB 2000, ou c'est pas de la grosse production,
07:28 c'est pas Mad Max, c'est quelque chose tout en finesse,
07:31 voilà, j'aime beaucoup ce genre d'auteur.
07:33 - C'est évidemment aussi, pour les gens,
07:37 alors si vous n'êtes pas malade, que vous n'avez pas de proches,
07:39 ça ne vous empêche pas de le lire, parce que c'est quelque part,
07:42 une leçon de ville, mais sans...
07:45 - Sans moral. - Oui, sans moral, voilà, c'est ça,
07:47 mais le livre se termine par la joie,
07:50 donc c'est pour vous donner un petit peu,
07:51 puis cette couverture jaune qui vous montre que c'est pas
07:54 quelque chose de triste, et il a lui aussi un peu,
07:57 comme Marie Cisin, une manière de raconter le quotidien,
08:00 de raconter les gens normaux, les gens ordinaires.
08:03 - Les invisibles. - Voilà, c'est franchement, bravo,
08:07 et bonne longue vie à Jean-Philippe Blondel.
08:10 - Absolument. - C'est aux éditions Liconoclast.
08:13 - Alors je suis tombé dessus par hasard,
08:17 ça devrait vous plaire ça,
08:19 Dan Vadel, "La moisson des innocents",
08:21 c'est chez Babel, leur collection de poches,
08:24 et alors c'est un... - Dan Vadel.
08:27 - Oui, et j'adore cette... L'histoire, c'est tragique,
08:30 au début, c'est un vieux monsieur qui est assassiné,
08:33 battu roué de coups par deux petits garçons de 8 et 9 ans.
08:36 Donc, ils sont vraiment, ils sont mis en prison,
08:40 tout le village... Alors ça se passe, c'est très bien,
08:43 parce que ça se passe au nord de l'Angleterre,
08:45 dans le Yorkshire, c'est loin du Londres sophistiqué,
08:48 c'est les gens généreux, c'est les gens qui travaillent
08:50 dans les assiries, dans les mines,
08:52 puis les mines vont fermer et tout,
08:54 donc il y a ces deux gamins,
08:56 ils sont honnis de tout le monde,
08:58 la famille est poursuivie, c'est absolument atroce,
09:01 et puis on les retrouve quelques années plus tard,
09:03 ils sont assassinés l'un après l'autre,
09:05 alors on se demande, l'enquête,
09:07 il y a un enquêteur qui est là,
09:09 alors l'enquêteur est absolument extraordinaire,
09:11 je veux dire, il a une épaisseur psychologique,
09:14 il vient de là-bas, et en plus,
09:16 il les a laissés condamnés,
09:18 et quelque part, il se dit, il y a quelque chose
09:20 qui ne tourne pas rond là-dedans,
09:22 et donc il va refaire l'enquête
09:24 pour le meurtre de ces deux personnes,
09:26 et là, vous allez trouver,
09:28 j'ai adoré, parce que toute l'Angleterre,
09:30 c'est loin des paillettes londoniennes,
09:33 c'est l'Angleterre profonde,
09:35 c'est celle qui a beaucoup voté pour le Brexit,
09:37 c'est des gens très généreux, très durs à la tâche,
09:39 et puis c'est machiavélique,
09:41 c'est-à-dire que vous allez découvrir
09:43 ce qui a fait que ces gamins ont tué,
09:45 ils ont véritablement tué,
09:47 mais le pourquoi, et le pourquoi explique
09:49 pourquoi ils ont tué...
09:51 - Aussi jeunes en étant...
09:53 - C'est puissant, c'est fort,
09:55 personne connaît ce bouquin,
09:57 moi je suis tombé par hasard,
09:59 et c'est vraiment...
10:01 L'inspecteur, je suis tombé complètement amoureux
10:03 de cet inspecteur,
10:05 - Et puis c'est dans l'Angleterre,
10:07 c'est ça ?
10:09 - C'est ce que j'appelle la vraie...
10:11 Ça me fait penser aux gens du Nord,
10:13 ces gens qui sont durs à la tâche,
10:15 qui peuvent être brutaux, mais qui sont généreux...
10:17 - Oui, on est dans le pays, dans la région minière...
10:19 - Oui, absolument, et c'est vraiment...
10:21 Il écrit très très bien, c'est très bien traduit,
10:23 et il le suspense, il est total,
10:25 et psychologiquement c'est hyper bien construit,
10:27 et lisez tout de lui,
10:29 parce que vraiment il a écrit d'autres choses,
10:31 genre, je crois, 1784 aussi,
10:33 dans cette collection,
10:35 et c'est une pure merveille,
10:37 ça a été une grande découverte, et c'est pas cher,
10:39 c'est en poche, donc vous allez voir,
10:41 il est brillantissime.
10:43 - Ça s'appelle "La moisson des innocents",
10:45 et l'auteur s'appelle Dan Wadel,
10:47 W-A-D-E-L,
10:49 et c'est en babel noir.
10:51 On se retrouve dans un instant
10:53 pour la suite de nos conseils,
10:55 et de nos coups de cœur, à tout de suite.
10:57 - Sud Radio, le coup de cœur des libraires,
10:59 Valérie Expert, Gérard Collard.
11:01 - Et on est ensemble
11:03 pour vous faire part de nos coups de cœur,
11:05 de nos lectures, je vous signale la sortie
11:07 en poche dans la collection
11:09 Pocket du livre de Lionel Shriver,
11:11 "Apprendre ou à laisser",
11:13 là aussi, Lionel Shriver, vous pouvez tout lire,
11:15 c'est une magistrale écrivaine
11:17 américaine,
11:19 tout est chez Pocket,
11:21 et celui-ci, c'était en fait
11:23 l'histoire d'un couple
11:25 qui a dit "nous, on ne veut pas
11:27 vieillir, mal, vieux",
11:29 donc à 80 ans, on se suicide,
11:31 le mari est médecin,
11:33 il a le médicament qu'il faut,
11:35 donc ça commence comme ça,
11:37 et puis en fait,
11:39 l'échéance approchant,
11:41 ils n'ont peut-être plus forcément
11:43 la même envie,
11:45 alors elle a imaginé 12 fins
11:47 possibles, 12 options, alors certaines
11:49 sont un peu barges,
11:51 mais ça parle des relations avec les enfants,
11:53 ça parle de l'envie de vivre,
11:55 - Elle ne fait pas de cadeaux, elle,
11:57 elle n'est pas dans la concession,
11:59 elle y va, c'est cash.
12:01 - C'est très noir sur la vieillesse,
12:03 sur la fin de vie, mais c'est très
12:05 cynique, c'est drôle.
12:07 Lionel Shriver, apprendre où aller, c'est
12:09 chez Pocket.
12:11 - Alors ça, ça a enchanté mes vacances.
12:13 Je sais que vous, c'est peut-être pas votre truc,
12:15 c'est sous la direction de Hubert Védrine,
12:17 ça s'appelle "Les grands diplomates,
12:19 les maîtres des relations internationales de Mazarin
12:21 à nos jours", alors pas de panique, parce que quand je vous lis ça,
12:23 vous vous dites "je retourne
12:25 au lycée ou à l'université",
12:27 et pas du tout, en fait,
12:29 c'est une sorte de
12:31 biographie, de panorama
12:33 général des grands, grands
12:35 ministres qui ont, à travers
12:37 les traités, des grands diplomates qui ont
12:39 changé le monde. Alors souvent, on parle de Mao,
12:41 de De Gaulle et tout ça, mais ces gens,
12:43 et il y a des gens absolument extraordinaires,
12:45 alors il y a le Mazarin, bien sûr,
12:47 mais il y a des gens comme Vergène,
12:49 les gens, ils connaissent plus.
12:51 Méternick, c'est incroyable,
12:53 Aristide Briand, moi, d'Israëli,
12:55 c'est un de mes favoris, mais voilà.
12:57 Mais ça va jusqu'à Serge Lavrov,
12:59 voyez,
13:01 Kofi Annan,
13:03 c'est... Allez-y,
13:05 mais alors c'est des vrais...
13:07 Et vous comprendrez le métier, c'est ça ?
13:09 Voilà, et alors ils vont vous décrire les traités
13:11 qu'ils ont traité, enfin qu'ils ont, voilà, je sais plus comment on
13:13 dit, mais... Mises en place, oui.
13:15 Qu'ils ont mis en place, et c'est
13:17 précis, c'est intelligent,
13:19 c'est vivant, c'est
13:21 documenté, c'est
13:23 cultivé, c'est tout. J'ai
13:25 adoré. Alors franchement, j'ai découvert
13:27 des gens incroyables, j'ai découvert des
13:29 situations et des traités incroyables,
13:31 c'est vraiment l'histoire à travers la diplomatie.
13:33 L'importance de ces
13:35 diplomates. Ah non, oui, mais c'est ça, mais...
13:37 Quand vous lisez d'Israëli
13:39 ou quand vous lisez
13:41 Mazarin ou même
13:43 Lavrov, pour moi, c'était
13:45 une horreur, quoi, avec Poutine et tout.
13:47 C'est vraiment... Allez-y, c'est
13:49 lisible par tout le monde, c'est vraiment
13:51 tout le monde, hein. J'ai lu, et j'ai tout compris,
13:53 donc pour vous dire, c'est vraiment le
13:55 B.A.B.A. Et c'est vraiment, pour moi, un des événements
13:57 au niveau du rayon
13:59 histoire et on va vraiment, moi, je vais me battre
14:01 pour que ce bouquin, il soit... Vraiment,
14:03 on en parle beaucoup parce que c'est important.
14:05 Pour ceux qui aiment l'histoire, pour ceux
14:07 qui aiment la politique,
14:09 c'est une manière de comprendre effectivement... Et quand on voit aussi le
14:11 basculement, c'est-à-dire qu'on passe d'une époque
14:13 où l'Occident était tout à une époque
14:15 où l'Occident est de plus en plus contesté et
14:17 le leadership, il est
14:19 en train de s'écrouler. Allez-y, c'est
14:21 vraiment... Ça s'appelle "Grand Diplomate",
14:23 c'est chez Perrin, sous la direction
14:25 d'Hubert Védrine, donc c'est un collectif
14:27 d'auteurs... - Ah, mon avis, ça va être une référence, ça va rester
14:29 une référence. Si vous aimez l'histoire,
14:31 si vous aimez l'aventure, mais même si vous aimez pas
14:33 la politique ou l'histoire, vous lisez ça,
14:35 c'est des biographies. - Oui, parce que c'est des histoires d'hommes aussi.
14:37 - Ah oui, c'est des relations humaines. - C'est des trajectoires.
14:39 - Il y a tout. C'est vraiment une référence. - Il n'y a pas de femmes.
14:41 - Ben non,
14:43 parce que les femmes, en fait,
14:45 les "Grands Diplomates" femmes, il y en a...
14:47 Il y avait tellement un focus des
14:49 hommes là-dessus, enfin c'était... Voilà.
14:51 On va y arriver, on va y arriver, Valérie.
14:53 - Bismarck, Metteur-Linck,
14:55 effectivement, Vergèle... - Partout, avec son "Assassinat"...
14:57 - Choiseul, Choiseul.
14:59 - Choiseul aussi, l'ambitieux
15:01 et tout. Non, non, allez-y, c'est vraiment...
15:03 - Bon, qu'est-ce que vous nous conseillez ?
15:05 - Alors, on en avait parlé très très rapidement l'autre
15:07 fois, l'année
15:09 dernière, comme on dit. - L'année dernière, oui.
15:11 - J'ai adoré, j'adore ce type, je trouve que c'est un des
15:13 grands écrivains du XXe siècle et qui est oublié,
15:15 qui est pas connu des Français, qui s'appelle
15:17 Laurence Durel, qui s'appelle "La trilogie de Corfou",
15:19 chez Rivage, et c'est une pure...
15:21 Mais là, il fait froid. Lisez ça.
15:23 Alors, c'est l'histoire d'une famille, d'une femme, avec ses
15:25 quatre enfants, je suis plus de trois ou quatre,
15:27 elle est londonienne, il fait
15:29 froid, elle a pas d'argent, vous voyez le genre,
15:31 elle en a... Voilà. Et elle décide
15:33 un jour de partir avec toute sa smala
15:35 dans l'île de Corfou.
15:37 Alors, le soleil... Et c'est
15:39 l'histoire un peu de Laurence Durel. Laurence Durel, il adore
15:41 les animaux. - Oui, oui. - C'est une famille de
15:43 braques. - Ça fait partie des premiers livres que j'avais
15:45 vu, Laurence Durel. - Ah oui, c'est vraiment...
15:47 Et donc, il se redécouvre, enfant, là-bas, à Corfou,
15:49 alors, il y a plein de choses, il y a plein d'animaux
15:51 et tout, il est fou de joie.
15:53 Il y a sa sœur, il y a son frère qui aime les armes,
15:55 il y a plein de rencontres, c'est toute la
15:57 grève... C'est absolument fabuleux.
15:59 Ça vous réchauffe, et vous allez découvrir
16:01 un écrivain, mais vraiment, de qualité.
16:03 Et si vous aimez, je vous conseille,
16:05 il y a une série télé qui est sortie
16:07 à partir de ça.
16:09 Mais lisez ce bouquin.
16:11 - Et ça s'appelle comment, la série télé ? Vous ne me souvenez pas ?
16:13 - Ça s'appelle la trilogie de Corfou. - Ah, pareil.
16:15 D'accord. - Et relisez tout
16:17 Laurence Durel, parce que Laurence Durel, c'est un des grands
16:19 écrivains. - Un immense écrivain, oui.
16:21 - Ah oui, c'est vraiment une référence
16:23 anglo-saxonne et universelle. Et là,
16:25 c'est plein d'humour.
16:27 Vous savez, tout cet humour
16:29 anglais, ces gens décalés... - Oui, un peu décalés.
16:31 - Avec plein de surprises,
16:33 plein de... J'ai adoré,
16:35 ça m'a fait du bien, parce que,
16:37 il n'y a pas de cancer, il n'y a pas de...
16:39 C'est des gens qui sont, quelque part, heureux de vie,
16:41 même s'ils ont plein de problèmes.
16:43 Et puis, c'est deux mondes
16:45 qui se rencontrent, la Grèce et
16:47 les Anglosaxons, enfin, les Londoniens.
16:49 Voilà, allez-y, c'est
16:51 magique. - Magique. Une autre île,
16:53 c'est un éclat d'or et de
16:55 solitude de Sarah McCoy.
16:57 Ça vous dit quelque chose ? - Ah, oui. - Ça se passe sur l'île
16:59 de Moustique. Alors, là aussi, ça va vous
17:01 réchauffer, parce que c'est cette île de milliardaires,
17:03 où habitait Mick Jagger et où allait la princesse
17:05 Margaret. - Surtout, oui. - Donc, vous allez retrouver
17:07 la princesse Margaret,
17:09 et cette jeune femme qui arrive, cette Texane
17:11 qui arrive, tout juste divorcée,
17:13 qui trouve refuge là-bas, dans une
17:15 belle demeure.
17:17 Et, bon, vous allez...
17:19 Il y a une histoire, j'ai pas envie de vous la raconter,
17:21 mais Sarah McCoy, elle a...
17:23 Voilà, là aussi, c'est une lecture...
17:25 C'est une lecture plaisir,
17:27 c'est une écriture
17:29 qui est assez
17:31 dynamique, qui est...
17:33 légère, et puis, vous vous
17:35 enlevez l'impression d'être à l'île de Moustique quand vous
17:37 lisez ce livre. Là aussi, c'est chez Poquette,
17:39 Un éclat d'or et de solitude, Sarah McCoy.
17:41 - Il y a plein de choses pas chères, hein ? - Oui, oui, absolument.
17:43 - Quand vous cherchez, vous, vraiment, vous pouvez avoir des choses
17:45 pas chères. Moi, alors, même en pas chères,
17:47 elles viennent de reparaître, parce que
17:49 les gens connaissent pas, à part les vieux-vieux
17:51 comme moi, qui ont regardé le film avec Jean Marais,
17:53 mais l'émissaire de Paris,
17:55 déjà déçu, qui a lu ça ? Personne n'a lu.
17:57 Alors, c'est paru en 18,
17:59 c'est en trois tomes. Alors, derrière,
18:01 c'est une histoire... Vous allez...
18:03 C'est plein de rebondissements, c'est du suspense,
18:05 c'est de l'aventure, il y a le prince Rodolphe. Alors,
18:07 le prince Rodolphe, il est amoureux,
18:09 et puis, il se déguise, et puis, il va
18:11 se retrouver dans les pires quartiers de
18:13 Paris. Mais,
18:15 derrière tout ça, en fait, c'est un
18:17 panorama, mais absolument
18:19 lucide, dur, de toute la
18:21 pauvreté à Paris, au 19e...
18:23 fin 19e siècle. C'est absolument
18:25 incroyable.
18:27 - C'est pas démodé, comme... - Ah, pas du tout !
18:29 Non, non, c'est un livre d'aventure. Moi, je suis rentré dedans,
18:31 c'est... Voilà. Alors, c'est vrai qu'ils ont des noms,
18:33 le prince Rodolphe, ça fait un peu... Voilà, mais
18:35 pas du tout. C'est vraiment, vous rentrez dedans, vous
18:37 ne lâchez plus, et c'est surtout
18:39 un portrait de
18:41 la France et de Paris, au fin 19e
18:43 siècle, qu'on a peu... On voit peu.
18:45 Et en plus, c'est très sympathique,
18:47 c'est plein de suspense. Donc, allez-y,
18:49 c'est pas cher, il y a trois tomes, ils ont fait
18:51 un bel effort, et ça n'a pas vieilli d'une rio.
18:53 Si ça vieillit, ça a bien vieilli.
18:55 - Eh ben, très bien. Donc, on va
18:57 le lire. Quoi d'autre ? - Alors,
18:59 on reste en poche.
19:01 Giselin Gilberti, ils viennent de
19:03 faire reparaître la trilogie "Sa Majesté
19:05 des ombres", "Les changes de Babylone",
19:07 et "Le Sacre des
19:09 impies", c'est chez Gélu.
19:11 Alors, Gilberti, pour moi, c'est
19:13 un monstre. C'est un monstre sacré
19:15 du polar français. C'est-à-dire, il a fait
19:17 exploser le polar français.
19:19 C'est tout ce qu'on appelle le "darknet", c'est-à-dire
19:21 la drogue, tout ce monde qui nous
19:23 entoure, et qui devient... D'ailleurs,
19:25 à notre époque, commence à remonter par grosses bulles.
19:27 C'est-à-dire que, dans le temps, on ne le voyait pas, tout ça.
19:29 Et quand on voit tout ce qui se passe
19:31 dans les cités, ce qu'ils nous voient dans nos villes un peu partout,
19:33 c'est absolument fabuleux.
19:35 Alors, si vous êtes sensible,
19:37 si vous êtes genre Agatha Christie, avec la
19:39 tasse de thé ou les cosécrimes, c'est pas pour vous.
19:41 - C'est vraiment très noir. - C'est un...
19:43 Très, très noir. C'est d'une force incroyable.
19:45 Ça bouscule tout. C'est vraiment des typhons.
19:47 C'est un grand écrivain. Et ça a vraiment
19:49 été une des grandes, grandes, grandes
19:51 découvertes, non seulement
19:53 polar, mais littéraire, de cette fin
19:55 du XXe siècle, du début du XXIe.
19:57 - Alors, rappelez-nous... - Ça s'appelle
19:59 "Sa Majesté des ombres", "Les anges de Babylone"
20:01 et "Le sacre des impies" de
20:03 Gisela Gilberti, c'est chez Gélus.
20:05 - Donc, vous avez trois tomes. - Trois tomes, ouais.
20:07 Et une fois que vous êtes dedans, vous ne lâchez pas.
20:09 - Qui sont en Gélus, donc là aussi... - Et si vous êtes en dépression,
20:11 ne lisez pas. - Pas trop cher.
20:13 Un grand classique américain,
20:15 "Le journaliste et l'assassin" de Janet Malcolm.
20:17 C'est un...
20:19 Préface d'Emmanuel Carrer.
20:21 Aux éditions du "Sous-sol",
20:23 c'est un livre qui est régulièrement réédité, mais ça part
20:25 de l'histoire d'un fait divers
20:27 aux États-Unis. Dans les années
20:29 70, une femme enceinte,
20:31 ses deux fillettes sont assassinées.
20:33 Son mari
20:35 est accusé.
20:37 Il est finalement
20:39 innocenté. Et puis, quelques années
20:41 après,
20:43 on le soupçonne à nouveau.
20:45 Et donc, il est accusé de meurtre,
20:47 en fait, et il demande à un journaliste
20:49 de suivre l'affaire et d'écrire
20:51 après avoir suivi le procès.
20:53 Donc c'est vraiment une plongée
20:55 dans l'Amérique, d'abord, de ces années
20:57 70. Et puis,
20:59 c'est le système
21:01 judiciaire, c'est la façon
21:03 dont un journaliste prévoit...
21:05 Enfin, les questions que ça lui pose
21:07 d'être face à un présumé
21:09 assassin. Ne le manquez pas,
21:11 cette réédition, donc,
21:13 très bien traduite par
21:15 Lazare Bitoun, et c'est aux éditions
21:17 du "Sous-sol". - Je ne vais pas vous raconter
21:19 l'histoire, mais on n'a pas beaucoup de temps.
21:21 - Oui, allez-y. - Juste 5 minutes,
21:23 mais c'est pas grave. Ça s'appelle "Freida McFadden",
21:25 ça s'appelle "La femme de ménage",
21:27 chez Gélu. Si vous êtes une femme de ménage, vous ne la verrez
21:29 plus jamais de la même manière,
21:31 et vous vous méfieriez de toutes vos femmes de ménage.
21:33 Parce qu'apparemment, elle est...
21:35 - Elle est super, oui. - Et puis, peu à peu, vous allez voir que
21:37 ça craint un peu. Allez-y,
21:39 c'est un suspense. - Comment ça s'appelle ? - Ça s'appelle "La femme de ménage",
21:41 de Freida McFadden,
21:43 c'est chez Gélu. Moi, j'ai pas de
21:45 femme de ménage, et bien, je suis bien content.
21:47 - Et puis, on vous parlera de livres pour enfants,
21:49 il y en a pas mal qui sortent en cette rentrée.
21:51 Merci Gérard, à la semaine prochaine.
21:53 - A bientôt.
21:55 Coup de cœur des libraires.
21:56 Valérie Expert.
21:57 Gérard Collard.

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