• il y a 10 mois
Le député LR de l'Isère a voté fin décembre le projet de loi immigration-intégration. Il est l'invité du premier QG Politique de l'année pour commenter l'actualité de la semaine marquée par le remaniement gouvernemental

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00:00:00 (Générique)
00:00:18 Bonjour à tous, bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télégrenoble.
00:00:23 Tête à tête chaque semaine avec un élu du territoire dont les décisions impactent directement notre vie quotidienne.
00:00:28 Aujourd'hui, je reçois Yannick Neder. Bonjour.
00:00:30 Bonjour.
00:00:31 Bienvenue. Vous êtes député de la 7e circonscription de l'Isère,
00:00:35 qui s'étend des frontières du Pays voie René jusqu'au bord du Rhône.
00:00:39 On voit là sur cette carte, c'est une des plus grandes de l'Isère.
00:00:43 Il y a le Grand Lens, Croisbon, la Côte Saint-André, Saint-Etienne de Saint-Joar,
00:00:46 Beaupers notamment pour faire un petit peu de géographie.
00:00:49 Roussillon.
00:00:51 Roussillon également sur l'Isère rhodanienne.
00:00:54 Ça fait un peu de route d'ailleurs pour chillonner toute cette circonscription.
00:00:57 Une heure et demie d'un bout à l'autre.
00:00:59 Une heure et demie.
00:01:00 Vous êtes également médecin, cardiologue, chef de service au CHU de Grenoble,
00:01:05 conseiller régional dans la majorité de Laurent Wauquiez et président du parti LR en Isère.
00:01:11 Ça fait des journées bien remplies, j'imagine, Yannick Neder.
00:01:14 Oui. Après, c'est une habitude. C'est une façon de s'organiser.
00:01:18 Après, depuis que je suis parlementaire, j'ai beaucoup réduit mon temps hospitalier naturellement.
00:01:23 Vous avez été réduit justement à la tête des LR isérois pour un troisième mandat.
00:01:27 C'était en décembre. Comment se porte le parti en Isère ?
00:01:31 Curieusement, le parti se porte bien.
00:01:35 On a des militants qui sont plutôt revenus, qui croient en l'espoir du renouveau pour nous sur les prochaines élections.
00:01:47 Donc, c'est une élection qui n'a pas fait beaucoup de bruit, où on est plutôt dans un consensus.
00:01:53 Quand on fait en gros 5 % à une présidentielle, je crois qu'il faut arrêter de se battre au sein d'un parti
00:01:58 et puis être dans un rôle d'utilité, au pouvoir politique en place,
00:02:03 de pouvoir contrôler l'action du gouvernement, le critiquer et surtout être force de proposition
00:02:08 pour améliorer le quotidien des gens. Je crois que c'est ça que tout le monde attend de la politique.
00:02:12 Les LR isérois qui ont enregistré un nouveau parlementaire en septembre avec un troisième sénateur.
00:02:18 Effectivement, c'est le seul département, enfin on est deux départements, où avoir gagné un sénateur LR.
00:02:25 C'est pour ça qu'en Isère, le parti LR se porte bien puisqu'on est trois sénateurs et un député.
00:02:33 Tout ça pour préparer 2027.
00:02:36 Les LR qui sont aussi en partie à l'origine du remaniement gouvernemental qui a eu lieu cette semaine.
00:02:42 Qu'est-ce que vous pensez de la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre ?
00:02:47 Alors déjà, je ne dirais pas du tout qu'on est responsable du remaniement ministériel.
00:02:51 Je me doute bien. Mais il y a eu des liens quand même avec ce dont on va parler ensuite, le vote de la loi immigration.
00:02:56 Après, moi, j'aime mon pays et je souhaite la réussite de tout gouvernement
00:03:02 parce que faire de la politique, c'est améliorer la qualité de la vie dans la cité.
00:03:07 Donc moi, je souhaite tout le courage républicain à Gabriel Attal,
00:03:11 qui est par ailleurs un premier ministre dynamique et qui a envie d'agir.
00:03:16 Donc ça, on ne peut pas le critiquer.
00:03:19 Après, comment vous dire ?
00:03:22 On voit que maintenant, ce remaniement est fait, que les principaux musiciens sont restés,
00:03:27 que la partition reste identique.
00:03:30 Donc est-ce que quand on change le chef d'orchestre, on change la musique ?
00:03:34 Malheureusement, je ne le crois pas.
00:03:35 Donc on verra si Gabriel Attal est capable de pouvoir effectivement mettre fin ou en même temps,
00:03:40 puisque je crois que la loi immigration a montré maintenant les limites du en même temps
00:03:44 pour s'occuper réellement des soucis du quotidien,
00:03:49 qui sont la santé, qui sont la sécurité,
00:03:52 qui sont les thèmes que je développe beaucoup dans les vœux dans ma circonscription
00:03:56 et sur lesquels je pense que moi, je regrette quelque part cette espèce de coup politique
00:04:01 avant que vous me posiez la question sur des Rachida Dati ou autre,
00:04:05 parce que je pense que les Français n'attendent pas ça.
00:04:07 Et ils attendent au contraire plutôt face à une situation nationale internationale difficile.
00:04:12 Je pense que moi, j'aurais été plutôt sur un accord de gouvernement
00:04:15 qui aurait pu permettre d'avoir un projet clair avec un cap.
00:04:19 Et là, c'est une poursuite du en même temps.
00:04:22 Et je suis très inquiet de l'avenir de ce gouvernement.
00:04:27 Alors dans cette orchestre, pour reprendre votre comparaison,
00:04:30 8 des 14 principaux ministres ont quand même eu dans leur carrière un lien fort,
00:04:36 pour certains avec votre parti, les LR,
00:04:39 ce qui positionne quand même ce nouveau gouvernement beaucoup plus à droite que le précédent.
00:04:44 Oui et non, ce n'est pas parce que vous avez été à un moment LR.
00:04:48 Moi, je ne suis pas complètement sûr que la politique qui est menée
00:04:52 soit une politique en gros de droite.
00:04:55 C'est une politique du en même temps parce que, par exemple,
00:04:58 la meilleure illustration est Gérard Darmanin,
00:05:00 qui était favorable au texte de l'immigration qui était sorti du Sénat
00:05:04 et qui était favorable au texte sorti de la Commission des lois
00:05:07 qui était complètement détricoté.
00:05:09 Donc je pense que c'est des gens qui ont eu un passé politique effectivement LR
00:05:13 avec une ligne politique qui était celle de Nicolas Sarkozy
00:05:17 et qui sont plus dans un projet de carrière personnelle, professionnelle,
00:05:22 je dirais parce que souvent, c'est des professionnels de la politique
00:05:24 qui n'ont jamais travaillé.
00:05:26 Donc c'est plutôt par, on va dire, opportunité qu'ils se retrouvent pour plus une place.
00:05:32 Après, est-ce que c'est un grand renouveau politique
00:05:34 d'aller chercher des ministres qui ont eu des fonctions,
00:05:36 quand bien même à droite, il y a 20 ans ?
00:05:38 Je n'en suis pas sûr.
00:05:39 Finalement, la seule nouveauté de ce gouvernement, ça reste l'âge du Premier ministre.
00:05:44 Il est 34 ans, ce qui est plus jeune que Laurent Fabius,
00:05:47 qui a défrayé un peu la chronique au siècle passé
00:05:51 en prenant ce poste à 37 ans, ce qui était déjà très jeune.
00:05:55 Parmi ces ministères qui ont été resserrés,
00:05:59 puisque l'idée c'était d'avoir un gouvernement plus compact,
00:06:02 certains disciplines, entre guillemets, en ont pâti
00:06:06 et il n'y a plus de ministre à temps plein, en tout cas pour la santé.
00:06:09 C'est un peu étonnant.
00:06:11 Il ne faut pas qu'on soit paradoxal dans nos demandes.
00:06:13 Je crois que tout le monde demande un gouvernement le plus efficient possible, resserré,
00:06:18 mais voir que l'éducation nationale et la santé,
00:06:21 qui sont quand même au cœur des préoccupations des Français,
00:06:24 se retrouvent chacun dans des ministères à plus vastes périmètres,
00:06:28 ça interroge quand même quand on voit que 87% de notre territoire national est en désert médical,
00:06:34 que toutes nos infrastructures hospitalières et PAD sont déficitaires,
00:06:38 que les libéraux sont en permanence,
00:06:41 on a encore eu l'exemple dans notre département, même victime d'agressions,
00:06:45 que plusieurs millions de Français n'ont pas de médecin traitant.
00:06:49 Voir une ministre qui va partager son temps entre le médico-social et solidarité,
00:06:54 la santé, le travail, j'ai l'impression que ça ressemble plus à un cadeau
00:07:00 de ne pas avoir été Premier ministre il y a 20 mois,
00:07:02 qui a une vraie volonté de régler des problèmes sur la santé,
00:07:06 et pourtant les problèmes sont majeurs.
00:07:08 – Oui, puisque Catherine Vautrin aurait dû prendre la place d'Elisabeth Borne.
00:07:11 – Voilà, mais je crois que tout ça, vous voyez, moi je suis…
00:07:14 il ne faut pas s'étonner que les Français s'éloignent de la politique
00:07:18 pendant que toute cette espèce de série malficelée tournait en boucle sur les médias,
00:07:25 des gens meurent sur des brancards à l'hôpital,
00:07:28 on a encore eu cette histoire qui est sortie dans la presse
00:07:32 de cette patiente âgée qui est décédée sur un brancard à Nantes,
00:07:35 pendant que toutes ces personnes décident de leur périmètre et de leur poste,
00:07:39 je pense que c'est une très mauvaise image de la politique qui est donnée.
00:07:42 – C'est un poste qui pourrait vous intéresser, on vous cite régulièrement,
00:07:45 la presse vous cite en tant que député, médecin…
00:07:48 – Bien sûr, mais oui, parce que je coche les cases, médecin, député,
00:07:51 vice-président de la commission des affaires sociales,
00:07:53 mais quand bien même, c'est y aller pour faire quoi et pour faire quelle politique ?
00:07:57 C'est ce que je vous disais en introduction,
00:07:59 pour l'instant quel est le cap annoncé ?
00:08:01 On nous dit de l'activité, de l'activité, mais de l'activité de communication,
00:08:04 des photos, des visites de terrain, qu'est-ce que ça change au quotidien des gens de voir…
00:08:09 on a l'impression que c'est les séries, vous savez quand j'étais plus jeune,
00:08:11 "Martine à la plage", "Martine", les séries, des BD, là on voit un ministre
00:08:17 dans un commissariat, un ministre dans un hôpital,
00:08:19 mais est-ce que ça fait pour autant des politiques de sécurité ?
00:08:22 Est-ce que ça fait pour autant des politiques de santé ?
00:08:25 On est un peu saturé de toutes ces images relayées par les médias nationaux,
00:08:29 moi je crois que la situation du pays nous amène tous à avoir une position responsable,
00:08:35 on l'a eu sur un certain nombre de sujets qui sont compliqués,
00:08:37 les retraites, on en reparlera, l'immigration, donc en gros, pourquoi pas participer ?
00:08:42 Mais certainement pas pour un débauchage et une carrière personnelle,
00:08:47 c'est pour participer à un projet qui a été au départ validé avec un accord de gouvernement,
00:08:52 et sauf à ne pas avoir toutes les informations,
00:08:55 Emmanuel Macron n'est absolument pas dans des discussions avec ses oppositions
00:09:01 pour faire un accord de gouvernement, on est dans des refondations, des CNR,
00:09:07 des discussions, tout un tas de nouveaux termes, mais c'est pas ça,
00:09:12 c'est un vrai accord de gouvernement pour mener une politique
00:09:15 qui va améliorer le quotidien des Français.
00:09:17 Alors vous l'avez évoqué dans ce remaniement, il y a quand même une arrivée
00:09:21 qui a été très commentée par les médias nationaux, c'est celle de Rachida Dati,
00:09:25 qui est quand même une des stars de votre parti,
00:09:29 ça vous fait plaisir que les compétences de LR soient finalement reconnues ?
00:09:33 Alors c'est pas les compétences de LR, c'est le charisme et l'aisance
00:09:39 de prise de parole de Rachida Dati qui est captée.
00:09:44 Est-ce qu'elle va faire une politique de droite sur la culture ? Je ne sais pas.
00:09:50 Moi là encore, j'ai plutôt l'impression que c'est un petit arrangement
00:09:53 pour les municipales de Paris, puisque finalement les principaux concurrents,
00:09:57 que ce soit le ministre des Transports qui évidemment ne fait plus partie
00:10:00 du casting gouvernemental, ou Gabriel Attal qui s'en est bien pris
00:10:04 par ses fonctions de Premier ministre, je pense qu'en échange de cette voie royale,
00:10:09 est-ce que les Parisiens seront dupes de la manœuvre ? Je ne sais pas.
00:10:13 Moi je trouve que c'est un peu pathétique, et je ne suis pas sûr qu'il faut voir
00:10:19 comment ce gouvernement va se comporter, il faut passer les élections européennes,
00:10:23 s'il a répondu aux attentes des Français ou pas, mais on peut arriver très vite
00:10:27 au poste de ministre de la Culture, en plus c'est un poste qui est plutôt,
00:10:30 on dit maudit, les ministres de la Culture ne durent généralement pas plus que deux ans.
00:10:35 Donc où en sera Mme Dati dans 18 mois ? Est-ce que ça lui permettra de gagner Paris ?
00:10:39 Je ne sais pas.
00:10:40 Vous l'auriez imaginé à ce poste, Rachida Dati ? Si on l'avait dû vous dire,
00:10:43 il faut la placer sur un des ministères ?
00:10:46 Je pense que ça fait partie des figures politiques, qui sont un peu une figure
00:10:51 d'animal politique et qui sont capables globalement avec leur grande flexibilité,
00:10:56 leur intelligence du milieu, de pouvoir s'adapter à probablement beaucoup de choses.
00:11:02 Est-ce que c'est une vraie volonté de sa part ? En quel cas, pourquoi pas le saluer,
00:11:05 mais je pense plutôt que c'est une opportunité, parce que son vrai désir politique,
00:11:09 c'est Paris, et je ne crois pas qu'elle puisse renoncer à être maire de Paris
00:11:14 pour 18 mois pour un CDD au ministère de la Culture pour mener une réforme
00:11:19 du paysage audiovisuel français dont globalement la totalité des Français se contrefout.
00:11:24 Donc je pense qu'on préfère revenir sur les questions d'éducation, de santé, de sécurité,
00:11:29 qui sont vraiment le quotidien des Français.
00:11:31 Si elle devient maire de Paris, ce ne sera pas pour le compte des Républicains,
00:11:34 puisqu'elle a été exclue directement du parti.
00:11:36 Ce qui est paradoxal, c'est que si demain elle devient maire de Paris,
00:11:39 tout le monde la trouvera formidable, et les mêmes qui ont dit du mal d'elle
00:11:42 iront demain dire qu'elle est formidable.
00:11:45 C'est un peu en ça où je trouve que la politique creuse son trou chaque jour,
00:11:49 parce que les Français n'accordent plus beaucoup de crédit.
00:11:53 Et je trouve que c'est des très mauvais signaux pour la politique.
00:11:55 C'était inévitable de l'exclure des LR dans la foulée ?
00:11:58 Je crois que c'est la bonne solution.
00:12:00 D'Eric Ciotti, qui fait un travail, moi je trouve relativement remarquable,
00:12:04 à la tête du parti, dans des conditions difficiles, rien ne lui est épargné.
00:12:08 Il est arrivé en plein discussion des retraites, sur l'immigration,
00:12:12 je pense qu'on a eu une certaine lisibilité, visibilité, une certaine position,
00:12:17 et on verra bien si notre position initiale est désavouée ou pas par le Conseil constitutionnel.
00:12:23 Donc il faut attendre de voir ce que va donner le Conseil constitutionnel sur la loi immigration.
00:12:28 Et je pense que c'est cette espèce de débauchage médiatique
00:12:32 qui d'ailleurs a occulté totalement le reste de la composition du gouvernement.
00:12:37 Je pense que c'est un coup politique,
00:12:39 mais le problème c'est qu'on attend plus d'un chef de l'État que de faire des coups politiques.
00:12:43 Parce que de coups politiques en coups politiques, ça fait quand même 7 ans qu'il est là,
00:12:47 et on voit beaucoup de politiques publiques qui sont du domaine régalien,
00:12:50 comme encore la santé, encore l'éducation, et on voit chaque jour le naufrage arriver.
00:12:55 Alors il y a eu des arrivées, puis il y a aussi eu des départs dans ce remaniement,
00:12:59 dont un qui nous concerne directement ici en Isère, c'est celui d'Olivier Véran,
00:13:04 qui est pourtant un proche de Gabriel Attal, mais qui ne fait plus partie de l'équipe gouvernementale.
00:13:09 Ça fait 4 ans qu'il était en poste avec les dirigeants de ce pays.
00:13:13 Il a passé la main ce vendredi.
00:13:16 Je souhaite profiter de ces dernières minutes comme ministre
00:13:19 pour m'adresser, chose inhabituelle, à mes enfants.
00:13:22 Parce que je ne les ai pas beaucoup vus grandir ces 4 dernières années,
00:13:26 et que je veux leur transmettre ici un peu de ce que j'ai moi-même compris,
00:13:30 et parce que finalement les enfants de son pays sont l'avenir de notre démocratie.
00:13:35 Je redeviens dans quelques semaines député de ma magnifique circonscription,
00:13:39 urbaine et montagneuse, de Grenoble et de la Proche-Vallée du Grésil-Vaudan.
00:13:43 Voilà, et revenir aux affaires locales, si on en croit cette déclaration lors de la passation de pouvoir.
00:13:50 Alors vous avez des points communs, députés, médecins,
00:13:53 même si vous n'êtes pas dans les mêmes sensibilités politiques.
00:13:56 Ça peut être un adversaire important pour les régionales, Olivier Véran ?
00:14:01 Maintenant qu'il n'est plus dans les instances nationales ?
00:14:04 Alors vous avez plus de stratégies politiques que nous.
00:14:08 Moi je crois que les régionales, si je ne me trompe pas, c'est 2028.
00:14:12 C'est ça.
00:14:13 On est en 2024, au début de l'année 2024, quand on voit en politique tout ce qui se passe en 6 mois.
00:14:18 Qui aurait dit il y a un an que Gabriel Attal serait Premier ministre,
00:14:23 en étant passé ministre de l'Éducation ?
00:14:25 Je crois qu'il ne faut pas faire de plans sur la comète.
00:14:27 Je crois que, moi je pense que c'est un moment difficile pour Olivier Véran,
00:14:31 parce que je pense que quand on a été ministre et qu'on a été remercié,
00:14:34 il faut rechanger de vie.
00:14:36 Je pense que ce qu'il a dit sur ses enfants, je veux bien le comprendre.
00:14:39 Il a été ministre de la Santé pendant le Covid, il a géré cette situation.
00:14:43 Voilà, je pense qu'à titre personnel, je pense que c'est des moments importants dans la vie.
00:14:48 Si maintenant il veut se réinvestir dans sa circonscription, je pense qu'il le fera.
00:14:53 Je crois qu'il ne faut pas faire trop de plans sur la comète.
00:14:56 Vous avez raison, en politique ça change vite.
00:14:58 Qui aurait pu dire il y a un an, avec seulement 62 députés,
00:15:02 que LR réussirait à imposer son point de vue à Emmanuel Macron
00:15:06 sur une loi importante comme celle de l'immigration ?
00:15:09 C'est pourtant ce qu'on a vu au mois de décembre, avec le vote de cette loi Immigration Intégration,
00:15:15 que vous avez voté les LR à l'unisson avec une partie de la majorité présidentielle,
00:15:20 349 voix pour, 186 contre,
00:15:25 une loi qui a été dénoncée avec force par les parlementaires grenoblois de gauche.
00:15:29 On voit là Cyrielle Chatelain pour les écologistes,
00:15:32 il y avait également Elisa Martin pour la France insoumise.
00:15:36 C'est assez logique, plus surprenant, la loi n'a pas été votée par la députée iséraise,
00:15:41 Elodie Jacquie Laforche, pourtant membre de la majorité et vice-présidente de l'Assemblée nationale.
00:15:46 Ça vous a surpris cette défection dans le camp de la majorité ?
00:15:49 Il n'y a pas qu'elle qui n'a pas voté la loi, puisque au Sénat Didier Rambeau ne l'a pas votée.
00:15:54 Je crois que Marjolaine Minier-Milfeyer s'est abstenue.
00:15:58 Je crois que quand je disais en début d'émission que c'était la limite due en même temps,
00:16:04 on voit bien, les personnes que vous avez citées sont clairement des personnes de gauche, des anciens socialistes.
00:16:11 Je sais qu'Olivier Véran n'était pas non plus lui-même très à l'aise avec cette loi.
00:16:15 Et je pense que sur un certain nombre de sujets, et notamment l'immigration en fait partie,
00:16:20 on retrouve effectivement une vision un peu plus binaire droite-gauche.
00:16:26 Et on voit bien que la limite due en même temps, finalement, on se rend compte que sans les députés de droite,
00:16:31 cette loi ne passait pas. Donc c'est vrai que c'est une difficulté pour le gouvernement.
00:16:36 Mais nous, les oppositions, nous ne sommes pas là pour savoir si c'est une possibilité, une difficulté pour le gouvernement.
00:16:42 Pourquoi ça s'est beaucoup fracturé sur cette loi immigration ?
00:16:45 C'est qu'encore une fois, quand je vous parlais de contrat de gouvernement avec Emmanuel Macron,
00:16:51 c'est-à-dire que cette loi est arrivée quasiment rien au Sénat.
00:16:56 Et c'est le Sénat, finalement, qui a complètement structuré le texte.
00:17:01 Et je trouve que c'est là-dessus que, quelque part, le Sénat a fait un très bon travail.
00:17:08 Je le salue. Et après, ils n'ont fait que vouloir le détricoter.
00:17:13 Donc je pense qu'il y avait un problème dès le départ dans cette loi immigration,
00:17:18 où quelque part, pour vexer ni la branche gauche ni la branche droite de la Macronie,
00:17:24 il y avait un texte qui ne voulait rien dire et qui, au final, augmentait encore plus l'immigration.
00:17:30 Donc je crois que le Sénat l'a rectifié.
00:17:32 Et la CMP, la Commission mixte paritaire, a trouvé un compromis qui permettait de sortir de cette situation.
00:17:42 Mais attention, attention, je rappelle que nous, notre position, au-delà de celle-là,
00:17:46 de celle-ci, était de faire une modification de la Constitution,
00:17:50 parce que c'est la 30e loi sur l'immigration qui nous est arrivée devant le Parlement.
00:17:55 Si les précédentes avaient été efficaces, on le saurait.
00:17:58 On sait que, malheureusement, les titres de séjour ont augmenté comme jamais,
00:18:03 plus de 320 000 par rapport à plus de 10 % de plus par rapport à 2019.
00:18:08 Les demandes d'asile ont plus que doublé, 133 000 en 2023.
00:18:12 Les chiffres sont conséquents.
00:18:14 Donc je crois qu'il ne s'agit pas de raciser, de faire tout un tas de procès.
00:18:19 Je pense que ne pas vouloir entendre que l'immigration doit être jugulée, régulée en France,
00:18:27 et ne pas vouloir tenir compte des attentes des concitoyens.
00:18:30 70 % des Français, qui ne sont pas tous d'extrême droite, qui ne sont pas racistes,
00:18:35 demandent qu'effectivement, il y ait une régulation de l'immigration.
00:18:40 Donc je crois qu'il aurait été intéressant de partir d'un texte construit avec les oppositions,
00:18:48 ou en tout cas au moins avec la droite républicaine, pour éviter ce naufrage.
00:18:53 Alors pour ça, il aurait fallu peut-être qu'il y ait des débats,
00:18:55 puisque après les débats sans vote liés à l'utilisation du 49-3,
00:18:58 on a découvert avec cette loi les votes sans débat,
00:19:01 puisque ça a été décidé en petit comité, dans cette fameuse commission mixte paritaire.
00:19:06 Vous le regrettez ?
00:19:08 Moi ce que j'attends, c'est que j'attende de voir que va dire le Conseil constitutionnel,
00:19:12 parce qu'effectivement tout à l'heure, je n'ai pas poursuivi ce que je voulais vous dire,
00:19:16 c'est que nous ce qu'on demandait au préalable, c'était une réforme de la Constitution.
00:19:20 Parce que quand je vous disais que c'était la 30e loi sur l'immigration,
00:19:23 on montre bien qu'on a un problème sur ce sujet là, qui est demandé par 70% des Français.
00:19:27 Sans réforme de la Constitution, je ne suis pas sûr qu'on puisse régler ce problème.
00:19:31 Donc si le Conseil constitutionnel, et c'est un peu là aussi la perversité du Président de la République,
00:19:38 c'est finalement de laisser voter cette loi,
00:19:41 qui va être complètement déshabillée par le Conseil constitutionnel,
00:19:44 et qui risque de ne pas répondre à la question des Français.
00:19:48 Donc si le Conseil constitutionnel déshabille totalement cette loi,
00:19:51 il faudra avoir, nous nous serons dans notre rôle d'opposition de pouvoir le dénoncer,
00:19:56 en disant que cette nouvelle loi, va rien du tout, en rien changer le quotidien des Français.
00:20:01 Et ça sera aussi un élément de plus pour nous,
00:20:04 pour demander effectivement un référendum et la modification de la Constitution.
00:20:08 Parce que pour l'instant, on nous amuse beaucoup sur des débats sociétaux,
00:20:14 mais je pense que le régalien doit être traité.
00:20:17 C'est vraiment un des premiers effets de cette loi,
00:20:20 même s'il n'est pas forcément directement lié, puisqu'elle n'a pas été promulguée,
00:20:24 mais ça s'est déroulé chez nous en Isère, avec l'arrestation à Grenoble,
00:20:27 pendant les fêtes de plusieurs livreurs à vélo,
00:20:29 alors des travailleurs sans papier, mais qui sont bien utiles pour ce genre de petits jobs.
00:20:35 Si on les enlève du circuit, Yannick Noder, qui va faire ces travaux,
00:20:39 où on a souvent du mal à trouver une main d'œuvre ?
00:20:42 Moi, ce que je pense surtout, ce qu'on peut dire quand même,
00:20:44 c'est que souvent, ils sont enlevés du circuit,
00:20:47 alors qu'ils livrent eux-mêmes plutôt cette gauche bien pensante,
00:20:50 qui finalement veut les laisser en place.
00:20:53 Donc, je trouve que ce qu'il faudrait faire, c'est...
00:20:57 Je n'ai pas de baguette magique, mais on a quand même un chômage qui est à la hausse.
00:21:00 Il n'y a pas de mauvais métiers, de sauvetiers.
00:21:03 On a beaucoup de personnes qui sont au chômage, qui sont demandeurs d'emploi.
00:21:08 Eh bien, on peut peut-être trouver des statuts intéressants, attractifs, pour que ces livraisons,
00:21:13 si elles doivent être faites par ces restaurants,
00:21:16 puissent être faites par une autre forme de job, de service à la personne,
00:21:21 qui peuvent être multiples, parce qu'on peut porter des repas,
00:21:24 mais on peut porter des remèdes aux personnes âgées, on peut porter tout un tas de choses.
00:21:28 C'est du service à domicile, quelles que soient les choses qui effectivement se facturent.
00:21:33 Donc, c'est une création de nouveaux emplois.
00:21:35 Donc, je crois qu'on arrive à un moment...
00:21:38 Après, c'était très médiatique, ça a été très choisi pour peut-être faire du bruit.
00:21:43 Moi, je pense qu'il faudrait qu'on arrête de faire du bruit
00:21:45 et qu'on essaye de régler le problème du quotidien.
00:21:48 Alors, je prends cet exemple, effectivement, qui a été médiatisé,
00:21:51 mais vous avez sûrement entendu le patron du Medef,
00:21:53 qui alertait l'État sur la nécessité pour les entreprises
00:21:56 de pouvoir faire appel à de la manœuvre étrangère dans certains domaines.
00:22:00 Aujourd'hui, par exemple, si on enlève les médecins étrangers,
00:22:03 est-ce que le système de santé français peut continuer à fonctionner ?
00:22:06 Bien sûr qu'encore plus mal qu'il ne fonctionnerait.
00:22:09 Donc, effectivement, il ne faut pas dire n'importe quoi.
00:22:12 Les médecins étrangers, quand ils sont dans nos hôpitaux,
00:22:14 ils ne sont pas là en stage d'observation, ils travaillent.
00:22:18 C'est bien pour ça que j'ai proposé une proposition de loi
00:22:22 qui a été adoptée en Commission des Affaires Sociales
00:22:24 et qui a été adoptée, puisque globalement,
00:22:26 vous dites simplement quelque chose que je dénonce depuis que je suis député,
00:22:30 c'est qu'en fait, on manque de médecins, mais on manque de formation.
00:22:33 On forme le même nombre de médecins qu'on formait en 1970.
00:22:38 Sauf que nous ne sommes plus en 1970, nous sommes en 2024.
00:22:43 Nous avons pris 15 millions d'habitants,
00:22:45 que la moyenne d'âge, la population a vieilli,
00:22:49 et que les médecins comme les paramédicaux ont aussi modifié
00:22:52 leurs pratiques professionnelles et aspirent à diminuer leur temps de travail.
00:22:56 Un médecin qui part en retraite, globalement, il en faut deux ou trois.
00:22:59 Donc naturellement qu'il faut pouvoir faire des politiques complètes,
00:23:02 c'est-à-dire que si vous enlevez d'un coup d'un seul l'immigration choisie
00:23:07 qui travaille en France, d'un seul coup vous l'enlevez,
00:23:11 mais que vous n'avez pas remodifié votre outil de formation professionnelle,
00:23:16 formé plus de médecins, formé plus de personnel dans la restauration,
00:23:21 naturellement, le syndicat représentant les employeurs
00:23:25 ne va pas être satisfait.
00:23:27 C'est quelque chose qui doit être construit de façon parallèle.
00:23:31 Donc les médecins étrangers, naturellement qu'ils ont leur rôle,
00:23:34 mais je crois surtout que ce qu'on a besoin, c'est de former plus de médecins en France,
00:23:38 c'est l'objet de ma loi, et c'est surtout de récupérer tous les jeunes.
00:23:41 On a 5 000 jeunes français qui, depuis la fameuse réforme de 2019,
00:23:46 où on ne peut plus redoubler la première année de médecine,
00:23:50 sont partis à l'étranger.
00:23:51 Ces 5 000 étudiants, j'en ai eu beaucoup, beaucoup, beaucoup,
00:23:54 par mail ou téléphone, dans les réseaux sociaux.
00:23:57 Eux, ils souhaitent qu'une chose, c'est rentrer en France.
00:23:59 Et si la France n'est pas capable d'accueillir ces 5 000 étudiants
00:24:02 qui sont en Roumanie, en Belgique, en Espagne,
00:24:05 c'est des étudiants qui iront s'installer en Suisse,
00:24:08 frontalier avec la région Valrhonalp, en Allemagne,
00:24:11 où on leur fait des ponts d'or pour leur installation.
00:24:13 Il faut être pragmatique.
00:24:15 – On va y revenir sur vos mesures pour essayer d'améliorer le système de santé en France,
00:24:21 pour rester sur la loi immigration, mais avec un lien avec la santé.
00:24:25 Il y a un point, vous évoquiez la proposition de loi
00:24:28 qui avait été faite par les sénateurs,
00:24:29 qui a été "adoucie" par les députés.
00:24:33 Il y a un point où la droite n'a pas obtenu le gain de cause,
00:24:35 c'est la suppression de l'AME, qu'elle réclamait, l'aide médicale d'État.
00:24:39 Vous étiez-vous favorable à cette suppression ?
00:24:41 – Je pense qu'il y a eu un emballement médiatique sur ce sujet.
00:24:45 Moi, j'ai voulu mesurer en gros, en pratique, vous le savez,
00:24:49 je suis cardiologue dans un gros hôpital de cette ville.
00:24:53 Le jour où on parlait de ce sujet-là, j'ai regardé dans les effectifs
00:24:57 combien j'avais de patients.
00:24:58 J'ai regardé un service de chirurgie cardiaque,
00:25:02 il y avait deux personnes qui, modifiant la loi,
00:25:05 auraient continué d'être hospitalisées en service de chirurgie cardiaque.
00:25:10 Donc, ça montre aussi l'effet volume.
00:25:13 Je crois qu'il y a eu un emballement médiatique,
00:25:15 très mauvais emballement médiatique, sur le décollement d'oreilles,
00:25:18 sur les anneaux gastriques.
00:25:20 Est-ce que je pense que, quand on voit toute l'immigration
00:25:23 qui est difficile à gérer, notamment tous les mineurs non accompagnés,
00:25:27 je pense que leur problème médical n'est pas celui des jeunes hommes
00:25:32 entre 16 et 25 ans, qui sont plutôt athlétiques
00:25:35 et qui pourraient nous concurrencer aisément sur un parcours sportif.
00:25:41 Leur problème n'est pas l'anneau gastrique.
00:25:43 Donc, je pense qu'on a pris de mauvais exemples.
00:25:45 Moi, je crois qu'un rapport a été fait par Claude Hévin, par Stéphane Higny,
00:25:50 qui est un homme de gauche, un homme de droite.
00:25:52 Et je crois qu'il y a des choses intéressantes dans ce rapport à travailler
00:25:54 qui, moi, m'intéressent pour amener une réponse technique et surtout humaine.
00:25:59 Il est hors de question, c'est le serment d'Hippocrate,
00:26:02 que les médecins ne soignent pas les personnes.
00:26:06 D'ailleurs, tout ça, en pratique courante, n'existe pas.
00:26:10 Quand vous avez quelqu'un qui arrive aux urgences, aux soins intensifs de cardiologie,
00:26:16 quand il fait un infarctus, vous n'allez pas chercher sa carte mutuelle et sa carte vitale.
00:26:21 Il faut arrêter toute cette espèce de tous ces gens qui parlent,
00:26:25 qui ne connaissent pas en fait.
00:26:27 Tous ces gens parlent, mais ils n'ont jamais été médecins dans des urgences,
00:26:30 dans des soins intensifs.
00:26:31 Qu'on nous laisse faire notre travail.
00:26:32 Quand les gens arrivent en urgence, ils sont traités,
00:26:35 quelle que soit leur religion, leur couleur de peau, leur sexe, et voilà.
00:26:38 Et heureusement, et ça c'est notre serment d'Hippocrate,
00:26:43 après, concernant le rapport, qu'est-ce qu'il dit ce rapport ?
00:26:46 Il dit qu'il serait intéressant d'étudier le statut de la santé de la personne avant qu'elle arrive.
00:26:52 Qu'il serait aussi intéressant de voir si elle est solvable ou pas,
00:26:57 ou le pays d'origine.
00:26:58 Parce que dans cet AME, on met tout.
00:27:00 On met par exemple des Canadiens qui viennent en France pour bénéficier d'immunothérapie.
00:27:06 C'est payé par l'AME ?
00:27:08 Ben non, je pense que c'est très bien que ces patients viennent bénéficier de nouvelles technologies,
00:27:13 s'ils ne l'ont pas dans leur pays.
00:27:14 Mais à ce moment-là, ils sont solvables.
00:27:17 On peut faire un accord avec certains pays, une entente préalable,
00:27:21 pour que ces soins soient financés.
00:27:22 Ils n'ont rien à faire dans l'AME.
00:27:24 Après, quand vous prenez en charge des patients, par exemple les insuffisants rénaux,
00:27:28 quand vous allez mettre quelqu'un en dialyse,
00:27:30 quand vous allez mettre des stents, des petits ressorts dans le cœur des gens
00:27:34 qui nécessitera des anticoagulants,
00:27:36 quand vous allez mettre de l'insuline à quelqu'un que vous découvrez diabétique,
00:27:39 quelque part, il faut qu'on trouve un statut pour ces personnes-là.
00:27:42 Parce que les renvoyer dans leur pays d'origine, c'est les condamner à mort.
00:27:46 Quand vous renvoyez quelqu'un qui est dialysé trois fois par semaine,
00:27:49 dans un service, dans un pays où il n'y a pas de dialyse,
00:27:52 ou quand vous renvoyez quelqu'un dans un pays qui n'aura pas d'anticoagulant,
00:27:56 qui n'aura pas d'insuline, c'est le condamner à mort.
00:27:58 Donc on voit que le problème est beaucoup plus compliqué que ça.
00:28:02 Je crois qu'il y a eu un emballement médiatique,
00:28:04 pour un volume financier qui est de 1,4 milliard d'euros,
00:28:08 qui au vu du volume de la Sécurité Sociale, n'est pas énorme,
00:28:13 c'est un très faible pourcentage,
00:28:15 mais ça a une très forte valeur politique et symbolique,
00:28:18 parce que qu'est-ce que disent finalement,
00:28:20 pourquoi il y a une portée, un emballement médiatique ?
00:28:23 C'est que finalement, on voit beaucoup de Français
00:28:26 qui malheureusement n'ont pas l'argent pour avoir une mutuelle.
00:28:30 C'est 3 millions de Français qui n'ont pas de mutuelle.
00:28:33 On a vu beaucoup de gros morceaux définancés,
00:28:38 les soins dentaires ont été déremboursés.
00:28:41 C'est 500 millions d'euros qui sortent de la poche des Français.
00:28:45 Pour ceux qui ont des mutuelles, c'est des mutuelles qui vont payer,
00:28:48 mais les mutuelles vont augmenter de 10% les cotisations en moyenne
00:28:51 au 1er janvier de cette année, donc c'est du pouvoir d'achat en moins.
00:28:55 Et les autres qui n'ont pas de mutuelle, les 3 millions,
00:28:57 dans 50% des cas, ils renoncent aux soins.
00:29:00 Donc il y a un sentiment, si vous voulez, c'est là-dessus,
00:29:03 je pense qu'il faut travailler, il y a un sentiment d'injustice,
00:29:07 de Français qui n'ont pas de mutuelle et qui finalement n'ont pas recours aux soins
00:29:12 et des personnes qui viennent en situation irrégulière,
00:29:16 qui n'ont jamais cotisé et qui ont la gratuité sur la totalité du soin.
00:29:20 Je crois qu'il est là, c'est la différence de traitement
00:29:23 entre des personnes qui ne sont pas couvertes pour leur prise en charge médicale
00:29:27 et des personnes qui sont couvertes sans avoir cotisé.
00:29:30 Le problème n'est pas de ne pas soigner les gens.
00:29:34 Je pense qu'on a pris ce sujet sur un aspect beaucoup trop financier,
00:29:39 alors qu'il faut le prendre sur un aspect très médical.
00:29:42 En tout cas, l'AME est resté dans la loi, on verra pour les autres mesures
00:29:46 si le Conseil d'État qui doit se prononcer dans la fin janvier
00:29:49 détricote ou pas la loi que vous avez...
00:29:53 En tout cas, Mme Borne s'était engagée par courrier,
00:29:56 alors est-ce que Gabriel Attal tiendra les promesses de Mme Borne ?
00:29:59 En tout cas, s'était engagée à repositionner le sujet auprès du Parlement.
00:30:04 Donc affaire à suivre.
00:30:05 Le RN a revendiqué une victoire idéologique, puisqu'ils ont voté avec vous
00:30:10 et avec la majorité cette loi.
00:30:13 Ça a ouvert en tout cas la porte à ceux dans votre parti
00:30:17 qui pensent que la victoire aux prochaines présidentielles
00:30:20 doit passer par une union des droites.
00:30:22 Cette loi correspond à des thèmes portés par LR, le RN et d'autres familles politiques.
00:30:26 Elle a vu se dessiner un chemin pour la droite.
00:30:28 Vous savez qui a dit ça ?
00:30:30 - Non.
00:30:31 - Laurent Wauquiez, votre candidat à la présidentielle.
00:30:34 Vous êtes d'accord avec cette approche ?
00:30:36 - Moi, quand vous dites que c'est une victoire idéologique du RN...
00:30:39 - C'est eux qui vont revendiquer comme ça.
00:30:41 - Je redirais quand même que le matin même du vote,
00:30:44 Jordan Bardella expliquait sur toutes les radios et télé
00:30:49 que globalement, il ne voterait pas.
00:30:51 Et puis finalement, changement de cap dans la journée,
00:30:56 puisque Marine Le Pen a voulu faire elle aussi un coup politique,
00:31:00 en finalement s'associant et en revendiquant cette bataille idéologique.
00:31:06 Il faut quand même savoir que le RN n'a participé en rien
00:31:10 dans l'écriture de cette loi,
00:31:12 puisque globalement, ils sont très peu nombreux au Sénat.
00:31:17 Aucun de leurs amendements n'ont été adoptés.
00:31:20 Ils n'ont participé en rien à l'écriture.
00:31:22 C'est un peu la politique du coucou,
00:31:24 voyant finalement que LR allait réorienter cette...
00:31:28 Parce que nous avions quand même travaillé le sujet,
00:31:31 je voudrais quand même le rappeler, depuis septembre,
00:31:33 lorsque nous avions fait notre entrée parlementaire en septembre.
00:31:36 Nous avions annoncé clairement la couleur pour ne pas revivre,
00:31:39 d'ailleurs, ce mauvais scénario des retraites.
00:31:41 Nous avions effectivement informé le gouvernement
00:31:43 que nous déposions une loi immigration,
00:31:45 avec en préalable une loi constitutionnelle
00:31:48 pour réformer la Constitution pour une bonne application de cette loi.
00:31:52 Donc ce travail, nous l'avons déroulé,
00:31:54 et quelque part, c'est le succès de ces quatre mois de travail
00:31:57 où nous ne nous avons pas déviés d'un iota,
00:31:59 et surtout, nous sommes restés unis.
00:32:01 Et je crois que ce qui montre aussi l'efficacité du parti politique LR,
00:32:06 c'est que ces sénateurs et ces députés,
00:32:09 qui restent la première force parlementaire en France,
00:32:12 lorsqu'ils sont unis sur des textes,
00:32:14 arrivent à les faire passer.
00:32:16 Et le Rassemblement national a voulu finalement profiter de cette victoire
00:32:22 en s'auto-proclamant.
00:32:24 Mais je crois que cette politique du coucou n'est pas très sérieuse.
00:32:29 - Et sur cette union des droites pour gagner la présidentielle ?
00:32:33 - Moi, ce n'est pas mon souhait, l'union des droites.
00:32:35 Je pense que nous avons quand même des valeurs différentes.
00:32:38 C'est vrai que, quelque part, ça met de l'eau au moulin,
00:32:42 parce que moi, je pense que, globalement,
00:32:44 Emmanuel Macron traite très mal ses oppositions.
00:32:48 Mais moi, ce que je crois aussi, c'est que, quelque part,
00:32:51 la grande responsabilité de tout ça, c'est que ce, en même temps,
00:32:54 sur tous les sujets, fait émerger deux choses,
00:32:57 le Rassemblement national et la France insoumise de l'autre.
00:33:01 Et je ne pense pas, et je n'envisage pas,
00:33:04 que les Français soient résignés entre la peste et le choléra en 2027.
00:33:09 - Alors, il y a un autre dossier qui a agité le monde politique français
00:33:13 l'an dernier, c'est celui de la réforme des retraites.
00:33:16 Le gouvernement a finalement choisi de passer sans le vote des députés,
00:33:20 en utilisant le 49-3.
00:33:22 Lors de la dernière émission, en fin d'année, on recevait
00:33:25 Cyril Chatelain, député écologiste de l'ISER,
00:33:28 deuxième circonscription.
00:33:29 Et comme c'est la tradition, je lui ai demandé de vous poser
00:33:32 une question. Yannick Nodère, elle porte justement sur ce sujet.
00:33:35 - Bonjour, chers collègues. Lors de cette émission,
00:33:40 on a parlé de l'année que nous venons de vivre tous les deux
00:33:45 en tant que nouveaux parlementaires, qui a été marquée notamment
00:33:48 par la mobilisation contre le projet des retraites.
00:33:52 Mobilisation qui, malheureusement, n'a pas pu finir par un projet
00:33:56 soumis au vote à l'Assemblée nationale.
00:33:58 C'est-à-dire que chaque député n'a pas pu se prononcer.
00:34:01 Et donc ma question, Yannick Nodère, auriez-vous voté
00:34:04 contre la réforme des retraites ?
00:34:07 - Alors, je vais répondre à Cyril Chatelain, qui essaye d'appuyer
00:34:10 là où ça fait mal, mais je dirais à Cyril Chatelain que ça ne fait pas mal
00:34:13 du tout, puisque globalement, la position est très, très claire.
00:34:16 Nous avions soutenu une candidate à la présidentielle
00:34:19 qui proposait 65 ans. On n'allait pas se dédire
00:34:23 sur ce sujet-là. Et moi, j'ai regardé justement aussi
00:34:27 la moyenne d'âge européenne, et avec des pays qui sont proches de nous,
00:34:32 l'Allemagne, l'Espagne, la Belgique, ils sont tous à 66 ans,
00:34:37 parfois plus. Donc je crois qu'il faut être réel.
00:34:40 Et moi, j'aurais plutôt apprécié qu'un parti de gauche,
00:34:43 comme les écologistes, m'aide à faire passer des amendements
00:34:48 qui auraient pu améliorer la retraite des femmes,
00:34:50 parce qu'on n'a pas beaucoup vu les écologistes et la NUPES
00:34:54 finalement voter pour que les femmes qui ont eu deux enfants
00:34:58 et leur cotisation puissent partir avant l'âge.
00:35:02 Et puis, on n'a pas vu non plus la NUPES aider à faire une baisse de CSG
00:35:08 sur toutes les politiques de Rabot, sur lesquelles ils ont participé,
00:35:11 notamment au gouvernement Hollande. Moi, je crois que, voilà,
00:35:15 je crois qu'il faut faire ce qui est utile à notre pays.
00:35:18 Ce n'est certainement pas la réforme que nous aurions faite,
00:35:21 parce que je pense qu'il faut mettre de la flexibilité.
00:35:23 Naturellement, qu'on ne peut pas considérer de la même façon,
00:35:26 et c'est le reproche que je ferai en finale à cette loi-là,
00:35:29 quelqu'un qui est passionné par son travail et qui peut partir
00:35:32 de façon progressive pour transmettre un savoir,
00:35:35 ou quelqu'un qui, malheureusement, est obligé d'aller travailler pour vivre,
00:35:39 qui n'a pas fait le choix de ce métier, qui travaille en 3-8
00:35:42 et qui est complètement usé. Et cette loi n'a pas été suffisamment différenciante,
00:35:47 mais elle est globalement utile pour le pays,
00:35:49 parce que ce que Mme Chatelain oublie de dire,
00:35:52 c'est qui paye, parce que raser gratis, c'est la retraite à 60 ans.
00:35:56 C'était le programme de François Mitterrand.
00:36:00 C'est maintenant le programme du Rassemblement national.
00:36:02 C'est le programme de tous les extrêmes, mais globalement,
00:36:06 quand on sait que maintenant il y a 3 retraités pour un actif,
00:36:10 je pense que personne ne veut voir ses cotisations retraites augmenter,
00:36:13 et personne ne souhaite, au vu de la difficulté du pouvoir d'achat,
00:36:17 baisser les pensions retraites de nos plus anciens.
00:36:21 Donc je crois qu'il faut faire ce qui est utile.
00:36:23 Ce n'était pas la bonne réforme, mais elle était nécessaire.
00:36:25 - Bon. Cyril Chatelain, qui est comme vous, une jeune députée,
00:36:28 puisque vous avez un an, un peu plus, d'exercice au sein de l'Assemblée nationale.
00:36:32 Elle a pris des responsabilités très vite en devenant présidente du groupe écologiste.
00:36:36 Vous aussi, vous êtes monté en grade depuis votre élection,
00:36:39 puisque vous êtes vice-président de la Commission des affaires sociales
00:36:41 à l'Assemblée nationale, qui est un dossier important.
00:36:44 Et vous avez réalisé un petit exploit, Yannick Noderre.
00:36:47 On a parlé de lois qui ont été débattues et pas votées,
00:36:50 ou votées et pas débattues.
00:36:52 Vous avez réussi en décembre à faire passer un texte à l'unanimité.
00:36:55 C'est pas mal, déjà.
00:36:57 - C'est bien. Oui, je suis content. Je suis content.
00:36:59 Ce n'est pas le fait de l'avoir fait.
00:37:00 C'est que je pense que ce texte, je l'espère, va permettre la fin du numerus clausus.
00:37:05 Moi, j'ai toujours envie de m'adresser à tous ces étudiants en médecine
00:37:08 qui ont la volonté de...
00:37:10 - C'est un texte qui veut lutter contre les déserts médicaux dont on a parlé.
00:37:14 - Qui veut lutter contre les déserts médicaux,
00:37:15 et qui veut surtout permettre qu'il y ait davantage d'étudiants
00:37:18 qui puissent faire médecine. C'est quand même ça, le sujet.
00:37:21 On manque de médecins. Je vous disais les chiffres tout à l'heure.
00:37:23 On en forme le même nombre qu'en 1970.
00:37:26 Donc, je crois qu'il faut qu'on arrête de décourager notre jeunesse.
00:37:30 Vous le disiez tout à l'heure, on a des médecins étrangers dépadus.
00:37:33 On marche sur la tête dans ce pays.
00:37:35 On a toute une jeunesse, puisque dans Parcoursup,
00:37:38 les choix santé sont les choix les plus plébiscités.
00:37:41 On est tellement restrictif que tous nos jeunes qui veulent faire médecine
00:37:45 sont obligés de partir à l'étranger faire leurs études de médecine.
00:37:50 Et on accueille des médecins étrangers pour compenser les déficits.
00:37:54 Donc, je crois qu'il faut remettre les choses en bonne place.
00:37:57 Il faut tranquillement, effectivement,
00:37:59 permettre que les médecins étrangers puissent s'exercer dans leur pays,
00:38:02 parce que dans leur pays, ils ont souvent une situation sanitaire
00:38:05 qui est encore pire que la nôtre.
00:38:06 Donc, ils ont bien besoin de leurs médecins dans les pays étrangers.
00:38:10 Il faut que nous, on puisse former davantage
00:38:12 pour pouvoir leur donner de bonnes conditions d'exercice.
00:38:15 C'est tout ce que je vais mettre en place dans cette loi.
00:38:18 - Alors, ça, former un médecin, vous le savez, ça prend de nombreuses années.
00:38:22 On parle en général d'une dizaine d'années.
00:38:24 Comment on fait en attendant,
00:38:26 en estimant que tout va se mettre en place rapidement ?
00:38:28 Il y a quand même 10 ans à gérer avec des aires médicaux,
00:38:33 avec des urgences dans les grandes villes françaises
00:38:36 et dans les territoires qui sont en chute libre.
00:38:40 Quelle est la solution ?
00:38:41 - La solution, ce qu'il faut, c'est surtout que déjà,
00:38:44 que tous les gens qui sont médecins, déjà, exercent la médecine.
00:38:47 Et ça, c'est un vrai défi dans les années...
00:38:49 - Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:38:50 - Non, ce n'est pas le cas aujourd'hui, parce que le monde a changé.
00:38:52 Tout le monde a parlé des 35 heures.
00:38:55 Tout le monde parle du télétravail.
00:38:56 Tout le monde parle de tous ces sujets-là.
00:38:58 Mais par contre, quand on en parle pour le monde médical,
00:39:01 si un médecin se met à travailler 3 jours ou travaille 35 heures,
00:39:04 tout le monde trouve ça un scandale.
00:39:06 Donc, je pense qu'il y a une appréciation,
00:39:08 il y a une relation au travail à changer.
00:39:10 Moi, vous le savez, dans ma circonscription,
00:39:12 j'ai voulu effectivement apporter des choses,
00:39:14 puisque j'ai une circonscription où il n'y a pas,
00:39:16 quasiment pas de structure d'hospitalisation,
00:39:18 qui est très mal couverte, notamment par le SMUR de Vienne,
00:39:22 où les principaux relais de santé sont nos sapeurs-pompiers,
00:39:25 que je félicite et que je remercie tous les jours.
00:39:27 Donc, on a mis en place des centres de consultation sans rendez-vous,
00:39:30 qui permettent à des jeunes médecins d'être plutôt attractifs.
00:39:33 Ils travaillent de 10 heures du matin à 22 heures, 7 jours sur 7.
00:39:38 Donc, ça permet aussi d'éviter d'aller aux urgences, d'aller engorger.
00:39:41 Et puis, vous voyez un vrai médecin qui permet de régler votre problème aigu.
00:39:45 Parce que quand vous avez un problème aigu, médical, une douleur,
00:39:49 une infection urinaire, une angine, une pneumopathie,
00:39:52 tous ces sujets du quotidien, il faut quand même bien que quelqu'un vous traite,
00:39:56 que vous puissiez avoir une ordonnance, un traitement.
00:39:58 Donc, ces centres de soins, j'ai créé le premier à Saint-Étienne-de-Saint-Jouar.
00:40:04 Il est maintenant en 7 jours sur 7.
00:40:06 Il travaille bien depuis bientôt 2 ans.
00:40:08 Plus personne ne pourrait s'en passer, puisque nous, ça évite 80 % de recours aux urgences.
00:40:14 On en a créé un à Péage-de-Roussillon, qui passe là depuis ce début d'année en 5 jours sur 7,
00:40:21 et j'espère après Pâques, en 7 jours sur 7.
00:40:24 Et nous en avons ouvert deux autres, Bord-aux-Pères, cette semaine,
00:40:28 et Le Grand-Lens, juste avant les fêtes de fin d'année, pour mailler cette grande circonstance.
00:40:32 Vous avez dit qu'elle était grande, mais elle est aussi très peuplée,
00:40:34 puisque c'est près de 150 000 habitants, et que ces centres de soins n'ont pas...
00:40:39 Moi, je n'ai pas l'ambition de dire qu'on a réglé tous les problèmes,
00:40:42 mais de régler, dans ces points stratégiques de la circonscription,
00:40:45 d'avoir une offre de soins de 10 heures du matin à 22 heures,
00:40:50 sans avoir recours aux urgences, à globalement moins de 20 minutes de chez soi,
00:40:56 je pense que c'est par ces mesures concrètes, de bon sens,
00:40:59 qui sont finalement des petites unités primaires de soins.
00:41:02 Parce que si vous avez la chance, pas loin, d'avoir un laboratoire de biologie
00:41:06 et un centre de radiologie, vous avez traité 80 % des demandes des patients,
00:41:12 puisque si vous ne la traitez pas, ça veut dire qu'effectivement,
00:41:14 le patient devrait être hospitalisé dans une clinique, dans une structure publique,
00:41:19 et que de toute façon, vous ne pourrez pas l'éviter.
00:41:21 Donc je crois qu'un des conseils que l'on pourrait donner aux futurs ministres de la Santé,
00:41:26 si nous en avons vraiment un qui s'occupe de ces sujets-là,
00:41:29 c'est de mailler le territoire, de faire confiance aux professionnels,
00:41:32 et biologie, radiologie, avec des professionnels libéraux, médicaux, paramédicaux,
00:41:37 je crois qu'on désengorge grandement nos hôpitaux.
00:41:40 On incitera Catherine Votra à venir voir ce qui se passe sur la 7e circonscription de Gliser.
00:41:44 On l'accueillera avec plaisir.
00:41:45 On a l'occasion de l'accueillir dans les mois qui viennent.
00:41:48 On va continuer à parler santé à l'Assemblée nationale,
00:41:51 puisque en février, normalement, doit arriver la loi sur la fin de vie.
00:41:58 Aujourd'hui, la loi autorise une sédation profonde et continue jusqu'au décès pour les patients incurables,
00:42:04 pour soulager leur douleur.
00:42:05 Mais les professionnels de santé n'ont pas le droit d'administrer la mort.
00:42:09 Est-ce qu'il faut aller plus loin, selon vous, Yannick Noder ?
00:42:12 Moi, je crois surtout que ce sujet est un vrai sujet,
00:42:17 mais il est très mal traité, et une fois de plus, très mal mis sur la table.
00:42:23 Je crois qu'on mélange, et il y a eu encore un cafouillement au niveau du gouvernement,
00:42:29 je crois qu'on met deux choses dans cette loi.
00:42:32 On met les soins palliatifs et l'euthanasie ou le suicide assisté.
00:42:37 Et je pense que, pour moi, les deux choses ne vont pas ensemble.
00:42:41 C'est-à-dire que je pense qu'on veut faire légiférer les parlementaires beaucoup trop vite sur ces sujets.
00:42:48 Moi, je crois que d'abord, il faudrait développer des soins palliatifs accessibles pour tous et partout.
00:42:54 On a près de 30 départements qui n'ont pas de lit de soins palliatifs,
00:42:58 et on a 70 %, même 80, je crois, dans certains endroits,
00:43:03 de patients qui auraient nécessité des soins palliatifs qui n'en ont pas bénéficié.
00:43:09 Donc, je crois que la première étape, c'est de permettre des soins palliatifs pour tout le monde.
00:43:15 Je l'ai beaucoup dénoncé lors du projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
00:43:19 puisque nous avons un rapport de la Cour des comptes qui chiffre tout ça à 1,6, 1,8 milliard d'euros,
00:43:26 que nous avons eu péniblement au dernier chiffrage après 49-3, 80 millions d'euros.
00:43:32 Donc, il faudra 20 ans à ce gouvernement, à ce rythme-là, pour mettre des soins palliatifs sur le territoire.
00:43:39 Par contre, on veut allègrement aller très vite au suicide assisté.
00:43:43 Moi, ce qui me choque beaucoup, c'est que quand une personne en fin de vie,
00:43:48 j'ai quand même exercé pendant plus de 20 ans sur un sujet difficile,
00:43:53 qui est l'insuffisance cardiaque, ou globalement, quand on ne trouve pas une greffe à quelqu'un,
00:43:57 la finalité, c'est malheureusement de décéder.
00:44:00 Je n'ai jamais eu de demande, parce que j'ai la chance d'avoir une structure,
00:44:04 un hôpital qui a des soins palliatifs, opérants, et qui permettent de prendre en charge des patients.
00:44:10 Mais quand vous savez que quand un patient est pris en charge par des soins palliatifs,
00:44:14 dans 80-90% des cas, il n'y a plus de demande de mort,
00:44:18 je pense qu'il faudrait surtout s'attacher à ce que les soins palliatifs soient bien accessibles partout,
00:44:25 pour tout le monde, notamment dans les EHPAD, parce que moi, je me fais beaucoup de soucis
00:44:28 pour toutes les personnes âgées, dépendantes, les handicaps, qui vont être soumis à cette pression.
00:44:35 Qui va être capable de dire que telle vie ou telle vie ne mérite pas d'être vécue ?
00:44:40 Parce que moi, ce qui me choque beaucoup aussi, c'est que ce gouvernement a été incapable
00:44:44 de faire une loi sur le grand âge, parce qu'on sait que c'est plusieurs milliards d'euros,
00:44:49 mais je ne voudrais pas que cette loi fin de vie soit aussi une solution économique au grand âge,
00:44:55 et je pèse mes mots. Donc je pense que tout ça n'est pas dans le bon sens.
00:44:58 Il faut d'abord développer les soins palliatifs pour tout le monde, faire une loi grand âge,
00:45:03 et si jamais, avec ces sujets-là, qui sont prendre soin des gens, que ce soit en fin de vie,
00:45:08 ou dans le grand âge, ou dans le handicap, des besoins ne sont pas satisfaits,
00:45:13 à ce moment-là, les députés pourront légiférer pour une étape ultime.
00:45:18 Mais moi, pour l'instant, je pense qu'on nous force à légiférer pour possiblement
00:45:23 des considérations économiques, alors qu'on ne fait pas ce qu'il faut faire actuellement
00:45:28 pour prendre en charge correctement la fin de vie en France.
00:45:31 - On va faire assuer, les débats devraient normalement démarrer au mois de février.
00:45:34 - Ça posera d'ailleurs quelques questions à notre ministre, qui va commencer à être face à ces contradictions,
00:45:39 puisque quand elle était secrétaire d'État aux personnes âgées, elle était résolument contre le TANASI.
00:45:45 Et là, sur les premiers sujets, elle va se retrouver à porter le fardeau de Mme Firmin-Lebaudot
00:45:52 sur cette loi de fin de vie. Et puis je crois que ce qui est un peu ennuyeux, pour finir sur ce sujet-là,
00:45:58 c'est qu'en fait, il y a eu encore un simulacre de consultation là-dessus.
00:46:03 Et je crois que là, toutes les instances médicales, paramédicales sont en train d'alerter,
00:46:11 puisque le point de vue des soignants n'a pas du tout été entendu.
00:46:15 Donc je crois que c'est un sujet sociétal. Il y a moyen de mettre tout le monde d'accord sur ce sujet-là.
00:46:20 Parce que personne n'a envie de laisser souffrir quelqu'un d'un cancer métastatique.
00:46:25 Personne n'a envie de laisser souffrir quelqu'un d'une maladie de charcot jusqu'à une déchéance totale.
00:46:31 Mais je crois que ce n'est pas encore le bon outil législatif.
00:46:35 Il faut d'abord permettre les soins palliatifs pour tout le monde.
00:46:38 C'est ça la grosse demande des Français. Les gens ne veulent pas souffrir quand ils sont à la veille de leur mort.
00:46:43 C'est ça le message.
00:46:45 On va finir cette émission avec quelques sujets liés à l'actualité régionale,
00:46:49 puisque je rappelle que vous êtes également élu régional. Vous vous siégez au sein du conseil présidé par Laurent Wauquiez,
00:46:56 dans sa majorité. Laurent Wauquiez qui a engagé un bras de fer depuis le mois de septembre avec l'État
00:47:01 sur l'application de la loi ZAN, zéro artificialisation nette.
00:47:05 Une loi qui a été votée en juin dernier par une écrasante majorité, 437 pour, 94 contre.
00:47:12 J'imagine que vous avez voté pour.
00:47:14 Oui, c'était le moins pire de ce qui était proposé. C'était une adaptation déjà.
00:47:18 Ce n'est pas un problème qu'un élu remette en cause une loi votée démocratiquement par un Parlement ?
00:47:25 En fait, là aussi, il y a beaucoup de désinformation.
00:47:28 Je crois qu'en plus, il y avait une tribune nationale qui était le congrès des maires ruraux,
00:47:33 qui avait lieu à l'Alpe d'Huez. Ce que le président de région veut dire,
00:47:37 c'est qu'on ne peut pas faire de l'aménagement du territoire en niant le rôle du terrain.
00:47:45 Et les premiers à participer, parce que tout le monde est pour la zéro artificialisation nette des sols.
00:47:52 Je voudrais quand même le redire. Il n'y a pas d'un côté les méchants qui voudraient tout bétonner,
00:47:58 qui voudraient avoir une qualité de l'air mauvaise, une qualité de l'eau mauvaise,
00:48:02 qui voudraient finalement tuer tout le monde. Et puis les gentils qui veulent le zéro artificialisation.
00:48:09 Non, je crois que tout ça est du domaine de santé publique.
00:48:12 Tout le monde a fait le constat qu'on ne peut pas continuer de consommer les hectares comme nous l'avons fait.
00:48:18 Là, je crois qu'il y a une question de justesse, de coordination avec les élus locaux.
00:48:24 L'État doit aussi préciser son rôle. Par exemple, quand vous devez faire des infrastructures importantes,
00:48:30 notamment des lignes de chemin de fer supplémentaires, des choses comme ça, ça va impacter des hectares.
00:48:37 Ça va être considéré comme une artificialisation. Mais parfois, certaines artificialisations vont faire gagner,
00:48:44 puisque par exemple, le transport ferroviaire est beaucoup moins polluant que des bus diesel ou des camions diesel.
00:48:50 Donc ces mêmes ayatollahs du zéro artificialisation net des sols sont les mêmes qui s'opposent au lion thurin,
00:48:57 qui pourtant se proposent de mettre sur des wagons le fret de marchandises et de supprimer,
00:49:03 notamment les camions diesel dans la vallée de l'Arve. Donc attention à ce que Laurent Wauquiez a simplement voulu dire.
00:49:09 Et il n'est pas seul à l'avoir voulu dire. Plus de 2000 maires de la région ont signé en disant tout le monde.
00:49:15 Et pour effectivement préserver l'artificialisation, tout le monde est bien conscient du réchauffement climatique.
00:49:21 On voit bien les différents épisodes d'inondations. Simplement, il faut tenir compte des élus locaux dans leurs documents d'urbanisme
00:49:27 et qu'on puisse effectivement dialoguer avec l'État pour savoir qu'est ce qui est sur le quota de l'État,
00:49:33 qu'est ce qui est sur le quota des élus locaux. Et puis, il ne faut pas résumer les élus locaux en mauvais oiseaux de mauvaise augure.
00:49:41 Quand il va falloir, beaucoup de gens ont des terrains qu'ils pensent constructibles à tort, à raison, dans un héritage.
00:49:48 Il y en a un qui prend le terrain, un qui prend la maison. Tout ça a été acté.
00:49:52 Si on va porter la parole demain devant quelqu'un en lui disant "bah écoute, ton terrain, il est fabuleux, mais maintenant c'est zane, il est plus constructible".
00:50:01 C'est à dire que pour certaines personnes, c'était l'objet d'un héritage, d'un équilibre.
00:50:05 Et il y a un gros impact financier pour les gens. Quand vous avez un terrain qui est constructible, si du jour au lendemain, il ne devient plus,
00:50:13 et bien tout ça doit se préparer.
00:50:15 Est-ce qu'il ne valait pas y penser avant de voter la loi Yannick Nédenher ?
00:50:18 La loi est votée, c'est compliqué de l'appeler ou de ne pas l'appliquer.
00:50:22 Mais c'est comme de partout. C'est à dire que c'est une loi qui a été encore faite.
00:50:25 Malheureusement, il y a une déconnexion totale de ce gouvernement qu'on découvre chaque jour.
00:50:29 Chaque jour, on tourne des pages du livre de déconnexion dans la série santé, dans la série sécurité, maintenant dans la série artificialisation des sols.
00:50:38 Je crois qu'il faut faire confiance aux élus locaux.
00:50:41 Je crois qu'on parle de 135 000 hectares à consommer d'ici 2030.
00:50:48 Discutons-en. Voyons qu'est-ce qui est d'intérêt national, régional.
00:50:52 Et puis travaillons ensemble.
00:50:54 Ce qui serait intéressant, moi je dis ça, je dis rien, c'est qu'il y a une vraie politique à ce moment-là de financement de l'État pour les friches industrielles.
00:51:01 Parce que zéro artificialisation, eh bien qu'on aide aussi les collectivités locales.
00:51:08 Moi, par exemple, dans ma circonscription, je vous donne un exemple très concret.
00:51:11 Saint-Simeon-de-Brécieux, il y a une énorme friche industrielle.
00:51:15 On multiplie les réunions.
00:51:16 Moi, je suis tout à fait d'accord.
00:51:18 C'est une friche qui est déjà industrialisée.
00:51:20 Eh bien moi, je suis d'accord de rendre un certain nombre d'hectares voisins si on nous permet de réindustrialiser cette friche par du logement, de l'activité tertiaire.
00:51:29 Mais pour l'instant, j'ai zéro moyen.
00:51:31 Il y a un autre dossier plus consensuel, quoique porté par le président de la région, Laurent Wauquiez.
00:51:38 Il avait d'ailleurs annoncé un peu à la surprise générale l'an dernier la candidature d'Aura pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver.
00:51:45 L'idée a fait son chemin puisque l'organisation est quasiment acquise.
00:51:48 Il n'y a plus qu'une candidature en lice, c'est la France.
00:51:51 Les JOC dérouleront donc dans six ans dans les Alpes françaises, entre, auviens Rhone-Alpes et la région PACA.
00:51:58 Les sites ont même été dévoilés.
00:52:00 On voit la carte.
00:52:01 Les épreuves auront lieu dans quatre des cinq grands départements alpins.
00:52:04 La Savoie, la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes.
00:52:07 Il en manque un.
00:52:08 C'est le nôtre.
00:52:09 C'est l'ISER qui a pourtant accueilli les JO en 1968.
00:52:12 Ça vous a surpris qu'on soit zappé de cette carte des sites olympiques ?
00:52:15 Je ne crois pas que c'est pas zappé.
00:52:17 C'est que c'est un appel qui était effectivement de deux régions, auvergne Rhone-Alpes.
00:52:23 On fait partie de Rhone-Alpes.
00:52:25 On fait partie de Rhone-Alpes.
00:52:26 Il y a des discussions.
00:52:27 Il n'y a pas que l'ISER qui n'a pas.
00:52:30 Vous parlez de Savoie, de Haute-Savoie.
00:52:31 Toute la vallée de Morienne n'a pas.
00:52:33 Oui, mais les départements Haute-Savoie ont au moins quelques espaces.
00:52:36 Après, je pense que nos professionnels de la montagne,
00:52:39 et notamment on a des maires de grandes stations comme l'Alpe d'Huez,
00:52:44 ont eu aussi d'autres manifestations comme la Coupe du Monde.
00:52:48 Je crois que tout n'est pas encore calé sur ce sujet-là.
00:52:52 Il y aura aussi les Jeux Parrain Olympiques.
00:52:54 Je souhaite qu'effectivement le département puisse peut-être accueillir les Jeux Parrain Olympiques.
00:53:00 Ce qui pourrait être une belle image du département de l'ISER
00:53:03 qui fait aussi beaucoup pour le handicap et l'inclusion.
00:53:06 Il faut aussi dire que pendant tous les Jeux Olympiques,
00:53:09 les Français et l'Europe vont continuer à skier.
00:53:13 Les autres stations qui n'accueillent pas les Jeux Olympiques,
00:53:15 qu'elles soient de Morienne, d'ISER ou d'ailleurs,
00:53:18 accueilleront finalement tous les autres skieurs.
00:53:21 Donc économiquement, c'est aussi un autre calcul.
00:53:23 Je crois qu'il ne faut pas chercher à diviser.
00:53:26 Je crois que la région avance avec l'ensemble de ses 12 départements
00:53:29 et que l'ISER saura effectivement tenir son rang sur la pratique sportive.
00:53:36 Elle a beaucoup accueilli le Tour de France.
00:53:38 Elle pourra accueillir les Jeux Olympiques, Parrain Olympiques.
00:53:41 Et je crois que tout ça va s'éclairer avec le temps.
00:53:44 Sur ce dossier, Laurent Wauquiez vient de retirer les subventions de la région
00:53:49 pour un groupement d'entreprises qui demandait des JO responsables
00:53:52 et respectueux de l'environnement.
00:53:54 600 000 euros quand même.
00:53:56 C'est pourtant ce que la région a annoncé, de faire des JO respectueux de l'environnement.
00:54:00 Vous avez compris le sens de cette sanction ?
00:54:02 Non, j'avoue que là, je ne connais pas le sujet.
00:54:03 Je me méfie beaucoup des sujets que je ne connais pas.
00:54:06 Je n'ai pas eu à le traiter.
00:54:07 Vous savez que moi, à la région, je suis en charge,
00:54:09 puisque je préside la commission Enseignement supérieur, Recherche, Innovation.
00:54:13 Donc je ne suis pas sur ce sujet-là.
00:54:15 Si cette subvention a été retirée, je crois qu'elle n'est pas retirée.
00:54:18 Je crois qu'elle est gelée en attente de réponse.
00:54:22 C'est Stéphanie Pernod-Bodon, la vice-présidente à l'économie, qui gère ce dossier.
00:54:26 Je lui fais pleine confiance pour prendre la bonne décision.
00:54:30 Mais en tout cas, c'est vrai que tout le monde valide le fait
00:54:33 qu'effectivement, il faudra que ces JO olympiques soient le plus respectueux de l'environnement possible.
00:54:37 Je crois que c'est une valeur qui est partagée par tout le monde.
00:54:39 Alors j'ai une petite image à vous montrer, Yannick.
00:54:42 D'ailleurs, c'était en septembre dernier.
00:54:45 Gabriel Attal, qu'on voit sur ces images.
00:54:48 Et puis Laurent Wauquiez, qui va apparaître, qui faisait cause commune à l'époque
00:54:53 pour lancer l'expérimentation de l'uniforme à l'école.
00:54:57 Une expérimentation qui devrait normalement être menée en 2024 dans 5 lycées de la région.
00:55:05 Ces tenues ont d'ailleurs été présentées par Laurent Wauquiez fin décembre.
00:55:09 On les voit là sur ces photos.
00:55:11 Ça coûtera à peu près 224 euros par lycéen, 3 polos et 2 pulls.
00:55:16 Est-ce que vous savez s'il y aura un lycée Iseroy concerné par cette expérimentation ?
00:55:20 Alors je crois qu'il n'y a pas de lycée Iseroy.
00:55:23 Je crois qu'il y a un lycée le plus proche de nous et dans le Rhône, je crois.
00:55:26 Ça vous paraît réaliste que tous les lycéens de France, un jour, soient habillés du même uniforme pour aller à l'école ?
00:55:33 Attention, l'idée, ce n'est pas de parler chiffon.
00:55:37 L'idée, c'est de dire qu'est-ce qui va permettre dans la mesure de lutter contre un certain nombre de fléaux
00:55:44 qui sont par exemple les inégalités sociales,
00:55:48 de pouvoir considérer les élèves en dehors de leur appartenance ethnique, religieuse.
00:55:56 C'est quelque part de rendre plus laïques les établissements.
00:56:00 Cet uniforme évite la surenchère, les rachats de marques, le harcèlement lié à toutes ces signes extérieurs
00:56:07 qui peuvent parfois être mis en avant par les lycéens.
00:56:12 Donc je crois que c'est une mesure qui mérite d'être testée pour voir si quand dans un lycée,
00:56:18 on applique finalement l'uniforme, on a un sentiment d'appartenance différent.
00:56:23 Ça permet aussi aux élèves de se reconnaître par niveau, par classe.
00:56:27 Il y aura des petites différenciations.
00:56:30 Et puis ça permet peut-être de régler tous ces signes ostentatoires d'appartenance religieuse.
00:56:35 Puisque moi, je salue effectivement la fin de la baïa dans les établissements scolaires.
00:56:40 Et c'est une étape supplémentaire pour dire que quand on est dans les écoles de la République,
00:56:45 on est tous identiques et on est là pour apprendre.
00:56:48 Et on doit le respect à nos professeurs.
00:56:50 Donc c'est une forme de respect parce que je pense que pour les enseignants,
00:56:54 c'est très difficile de faire respecter un règlement intérieur avec des lycéens
00:56:58 quand les tenues ne sont pas adaptées.
00:57:00 Je dirais que les principaux responsables sont en général les parents,
00:57:03 que ce soit pour des garçons, des filles.
00:57:06 Il y a une tenue qui devrait par éducation, par essence, être à peu près standardisée.
00:57:13 Moi, j'ai toujours veillé que mes enfants n'aillent pas à l'école dans des tenues que je ne considérais pas adaptées.
00:57:19 Si maintenant, malheureusement, la cellule familiale est défaillante sur cette vision
00:57:24 de qu'est-ce qui est la bonne tenue pour aller à l'école,
00:57:26 ce n'est pas un concours de mode, ce n'est pas un concours de signes extérieurs de richesse,
00:57:30 ce n'est pas un concours de signes religieux.
00:57:32 L'uniforme peut apporter un certain nombre de réponses.
00:57:36 En tout cas, ça mérite d'être testé.
00:57:37 Après, il ne faut pas en faire non plus plus un sujet que ça n'en est un.
00:57:42 - Vous évoquiez tout à l'heure la date des élections régionales, 2028.
00:57:46 - Oui, je crois, 2028.
00:57:47 - Effectivement, il y a encore quelques années.
00:57:49 Avant ça, il y aura les présidentielles.
00:57:52 Il y aura les européennes aussi au mois de juin.
00:57:56 La victoire du Rassemblement national semble inéluctable sur ce scrutin.
00:58:00 Ils ont aujourd'hui plus de 10 points d'avance sur la liste de la majorité présidentielle dans tous les sondages.
00:58:06 - Moi, je crois que surtout, le Rassemblement national est rentré dans une phase
00:58:12 où globalement, ils disent à tout le monde ce qu'ils veulent entendre par pure démagogie.
00:58:18 Ils veulent incarner...
00:58:19 - Mais ça fonctionne. L'électorat répond.
00:58:21 - Ça fonctionne, mais je dirais que qui est responsable de tout ça ?
00:58:23 Probablement le gouvernement actuel qui, depuis 7 ans, a finalement voulu briser tous les corps intermédiaires,
00:58:31 les représentations syndicales, les chambres consulaires, les différents partis politiques traditionnels.
00:58:37 Et finalement, maintenant, on a beaucoup de populisme parce que, voyez,
00:58:41 un exemple que je prends, on a aussi voté récemment, effectivement, dans le cadre des droits et des devoirs,
00:58:47 une contribution de 15 heures pour pouvoir toucher le RSA.
00:58:51 Le Rassemblement national, qui se veut finalement le parti du travail
00:58:56 et puis le parti de lutte contre la cistana, n'a pas voté cette mesure.
00:59:01 Donc, en gros, je trouve qu'on rase gratis et que finalement, pour l'instant, ça paye.
00:59:07 Et puis, il y a un autre lien. Marine Le Pen propose la retraite à 60 ans,
00:59:11 alors que son père s'y est opposé toute sa vie contre François Mitterrand.
00:59:14 On voit qu'il y a des propositions très démagogiques.
00:59:19 Après, je crois que ce qui fait la force du Rassemblement national, c'est ça.
00:59:26 Après, est-ce que tout ça fait une candidature crédible pour 2027 ? Il faut être vigilant.
00:59:31 - Il y a un scrutin aussi qui en approche. C'est celui des municipales.
00:59:35 Et on s'active déjà dans les États-majors, comme on voit sur ces images.
00:59:38 Les LR de Grenoble ont tenu une conférence de presse cette semaine
00:59:41 autour de votre collègue de la région, Nathalie Béranger, pour lancer la campagne
00:59:45 et confirmer que l'absent du jour à cette conférence de presse,
00:59:49 Alain Rignon serait bien le candidat de LR à Grenoble.
00:59:54 On rappelle qu'il a été condamné à 5 ans de prison pour corruption et abus de biens sociaux
00:59:57 quand il était maire de Grenoble, qu'il aura 77 ans au moment de l'élection en 2026.
01:00:02 C'est vraiment le meilleur candidat pour faire gagner la droite ?
01:00:05 - En tout cas, force est de constater que personne n'a émergé.
01:00:10 Je crois que c'est ça. - À qui la faute ?
01:00:13 - À qui la faute, effectivement. Je crois que la situation grenobloise est complexe.
01:00:18 Ce n'est pas tout à fait exact dans le sens que, effectivement, Alain Carignan,
01:00:22 de toute façon, a pris sa décision. Je crois qu'il a pris sa décision.
01:00:26 Il travaille beaucoup, il fédère, il ne tombe pas dans les pièges d'appareil politique.
01:00:32 Là, vous dites Nathalie Béranger. C'est surtout qu'elle est conciergeale,
01:00:37 mais elle est surtout élue de l'opposition, donc elle est plus dans son rôle d'opposante grenobloise.
01:00:45 Alain Carignan, il se contrefiche d'avoir la vestiture ou pas LR.
01:00:50 Et je crois qu'un des enseignements qu'on peut tirer, c'est que ce n'est pas une élection d'étiquette,
01:00:57 et particulièrement sur une ville comme Grenoble. Je crois que va se poser la question de ça va être assez simple.
01:01:05 Stop ou encore ? Est-ce qu'on continue avec la politique d'Éric Piolle, des écologistes
01:01:12 et de sa majorité avec la France insoumise pour Grenoble ou stop ?
01:01:19 Et dans le stop, je pense que Alain Carignan fait partie des personnes sur lesquelles il faudra compter,
01:01:25 parce qu'il mène une politique offensive pour dénoncer des choses qui sont criantes,
01:01:31 qui ont été reprises par les médias, les médias nationaux.
01:01:34 Il a été un des premiers à dénoncer effectivement le Burkini, qui est un scandale total.
01:01:41 Il a été un des premiers à dénoncer finalement la hausse vertigineuse des impôts fonciers à Grenoble,
01:01:48 qui ne participe pas à l'attractivité.
01:01:51 Et puis moi, je suis relativement frappé par le laissé aller et globalement le mauvais état,
01:01:57 le mauvais entretien et l'absence de propreté de la ville.
01:02:02 Je crois qu'il n'en faut parfois pas plus pour faire malheureusement une politique ambitieuse pour la ville de Grenoble.
01:02:08 Donc en gros, je pense que les élections municipales seront stop ou encore de la majorité d'Éric Piolle.
01:02:15 Ce n'est pas contre Eric Piolle, c'est parce qu'eux-mêmes se disent un peu dans une façon de gestion de collectivité, de collectif.
01:02:22 Est-ce qu'on veut continuer avec les écologistes à la tête de la ville de Grenoble ?
01:02:26 Donc il aura votre soutien, il aura le soutien des LR à l'Incarnation ?
01:02:29 Oui, mais je le redis et par ailleurs, il ne le demande pas parce que l'idée, c'est de ne pas faire une candidature NR.
01:02:35 C'est de faire une candidature et un rassemblement qui sera large pour effectivement voir s'il y a une solution alternative
01:02:42 à cette gestion très idéologique de la ville de Grenoble.
01:02:46 Bon, il faudra peut-être qu'ils choisissent mieux aussi ces colistiers, puisqu'on rappelle que Nicolas Pinel,
01:02:50 qui fait partie de son équipe, vient d'être condamné à trois ans de prison, dont deux fermes pour escroquerie.
01:02:53 Mais je crois que l'exemplarité est valable pour tous, pour tout le monde.
01:02:58 Je pense que quand on veut prétendre à des fonctions, quelles qu'elles soient, d'un échelon municipal, régional, national,
01:03:04 je crois qu'il faut être exemplaire. Il n'y a pas de rose sans épine.
01:03:07 C'est sympathique d'être élu, mais c'est aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup d'exigence.
01:03:12 Et naturellement, il faut être exemplaire.
01:03:14 Merci, Éric Noderre. Il vous reste une mission. Poser une question à notre invité de la semaine prochaine.
01:03:18 Ce sera également un parlementaire du Rassemblement national. Le seul élu RN de l'Isère, c'est Alexis Joly.
01:03:25 Je vous laisse regarder la caméra et lui poser la question que vous souhaitez.
01:03:28 Bonjour, Monsieur Joly. Je voulais vous poser la question suivante.
01:03:33 Le Rassemblement national veut incarner la France qui travaille et la lutte contre l'assistanat.
01:03:40 Mon groupe parlementaire, Les Républicains, a déposé un amendement qui, globalement,
01:03:46 obligeait un travail de 15 heures ou une formation de 15 heures pour toucher le RSA.
01:03:52 Vous avez voté contre cet amendement. Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ?
01:03:57 Merci, Yannick Noderre. Alexis Joly vous répondra la semaine prochaine dans le QG politique.
01:04:04 Une émission que vous pouvez retrouver le vendredi à 21h15 et le samedi à 13h.
01:04:08 Et en replay sur notre site internet telegrandop.net. Merci, Alexis.
01:04:12 [Musique]

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